Fin d'un temps
et après

10 décembre 2012
Docteur François-Marie Michaut
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   « Au delà de cette limite, votre billet n'est plus valide » nous avisait naguère une pancarte dans le métro parisien. La limite dont il est question ici est celle de la date du 21 décembre 2012. La rumeur qui frappe les imaginations, y compris celle de ceux qui affichent en ricanant le plus grand scepticisme, est celle de la fin des temps pris en compte par le vénérable calendrier maya.
    Il serait facile de dresser un historique des grandes peurs (comme la trop fameuse peur occidentale de l'an mille ( 1) qui secouent périodiquement nos sociétés pour réaliser un amalgame. Les humains auraient-ils comme une espèce de besoin infantile de jouer au coucou fais-moi peur ? L'exploitation du sentiment de peur est un ressort inusable de la manipulation des consciences, il en est souvent question ici. Mais il est intéressant de tenter de regarder un petit peu plus loin que ces magouilles à court terme des hommes affamés de pouvoir, les religieux de tous les clergés n'étant pas les derniers, pour établir leur domination.

Retrouver la confiance

Qu'est-ce que c'est que cette histoire de calendrier maya ? Il n'est pas inutile de prendre connaissance de ce peut en dire, dans un langage qui nous est compréhensible, un spécialiste formé dès sa jeunesse suédoise à des disciplines scientifiques rigoureuses : Carl Calleman (2). Peu importe maintenant que le calcul qu'il a établi de la fin du temps calendaire de la tradition maya soit déjà dépassé d'une année, d'autres experts en tiennent pour le 21 décembre 2012.

   Qu'avons-nous vu de spectaculaire dans la marche de la planète et de l'univers, nous les ignorants observateurs ? Rien ne s'est manifesté de ce que nous racontent, avec force détail, les apocalypses nées dans la culture judaïque aux environs du premier siècle avant notre ère et du premier siècle du calendrier chrétien (apocalypse de Saint Jean).
En fait, qu'ont-ils bien pu chercher à nous faire comprendre, ces étranges frères humains d'une culture méso-américaine antique pour nous étrange ? Et qui nous reste largement étrangère à cause du zèle destructeur des écrits par les conquérants espagnols évangélisateurs de ce nouveau monde, toujours prompts à bruler tout signe de paganisme.

Restaurer la conscience

Ce qui semble reconnu par l'ensemble de ceux qui ont étudié le «mayanisme» c'est qu'il s'agirait de la fin d'un cycle. Immense boucle allant de l'origine de l'univers que nous connaissons jusqu'à son état d'évolution actuel. La survenue très tardive sur la petite planète terre, nos sciences en témoignent toutes, de ce curieux et fragile bipède au cerveau développé, nommé homo sapiens sapiens, aurait-il changé quelque donnée dans le système cosmique tout entier ?
La question donne le vertige, tant elle soulève d'hypothèses et de pistes qui outrepassent le champ d'études de nos connaissances scientifiques.
Tant pis, les pieds bien ancrés dans nos traditions humaines, faute de mieux, prenons le risque de nous faire taxer d'anthropomorphisme primaire et même de terro-centrisme étroit par les tenants d'autres formes de vie extra-terrestre.

   Où en sommes-nous dans notre évolution humaine ? Le bilan n'est pas facile à dresser, tant les conséquences de notre activité cérébrale au fil des générations ont réussi à façonner de façon de plus en plus intense et morcelée, pour le meilleur comme pour le pire, notre humanité et son environnement direct.
   La conscience écologique a pris sur tous les continents une ampleur encore inconnue au cours des dernières dizaines d'années. Nous ne pouvons plus ignorer que nos actions, surmultipliées par nos techniques toujours en expansion, peuvent parfaitement rendre toute vie développée impossible sur notre globe. Pour la première fois de notre histoire, nous nous sentons les seuls responsables par nos façons d'agir de ce que sera le monde de demain. Car tout peut aller très vite, sans même avoir recours à quelque engin guerrier de destruction massive.

  Quitte à faire bondir certains esprits religieux, nous voici, collectivement, en position de créateurs du futur. Le domaine de la médecine, et ce n'est pas le seul, ne cesse de rendre possible, dans certains épisodes de notre vie de la conception à la mort, ce qui ne l'était pas avant ses découvertes.

Renforcer la compétence

Notre puissance d'action sur le monde qui nous entoure, sans même en comprendre encore toutes les limites et les conséquences, est aussi admirable que redoutable. Comment allons-nous pouvoir «renforcer la compétence» nécessaire à la survie de notre terre mère et de tous ses habitants, nous les humains en premier ?
  Là dessus, le calendrier maya, dont l'un des objectifs était, dit-on et comme dans les grandes traditions religieuses mondiales, la prédiction de l'avenir, a choisi de marquer un stop. Au delà de cette limite, le ticket qu'il a jalonné d'une façon aussi étonnante, n'est plus valable. Donc, le vaste cycle dont il rend compte étant parvenu à son point extrême, et ne pouvant donc que revenir à un nouveau point de départ, n'ayant plus rien à dire, il se tait. Un mouvement de pensée made in USA, nommé New Age, avec ses terribles simplifications et ses dérives commerciales difficilement admissibles pour des esprits européens, semble aller un peu dans ce sens.
   Nous voici confrontés à une situation de responsabilité directe dans la création de notre avenir absolument inédite. Nous ne disposons pour y faire face que des capacités de nos cerveaux. Notre seul capital réside dans toutes les connaissances, et pas seulement celles des sciences et des techniques actuellement dominantes, que la lente évolution encore inachevée de l'espèce humaine (c'est du moins mon avis), ce qu'il faut appeler sa civilisation, est parvenue à accumuler partout dans le monde.
   Comme dans une enquête policière tortueuse, n'aurions-nous pas, par hasard, loupé quelque embranchement majeur pour pouvoir disposer de toutes les cartes intellectuelles dont nous avons besoin pour poursuivre dès maintenant notre travail sans précédent ?

Le prophète aveugle agitant sa clochette dans les rues de New-York au milieu de l'indifférence générale dans un célèbre album de Tintin me vient soudain à l'esprit. Allez donc savoir pourquoi.


 

Références:
Notes:
(1) Les mensonges de l'Histoire : La grande peur de l'an mil

(2) François-Marie Michaut , Sept milliards de cerveaux humains,
LEM 732 ,21 novembre 2011

(cliché Cath exmed)

Os court : « Les hommes sont égaux, mais non identiques.»
Swamiji Prajnanpad
Cette lettre illustre notre Charte d'Hippocrate.
Lien : http://www.exmed.org/archives08/circu532.html

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