Niveau de vie

18 novembre 2013
Docteur François-Marie Michaut
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Nos chers écrans de télévision adorent délivrer, sous couvert du sacro-saint «droit à l'information», des tranches de vie quotidienne, passées à la teinture misérabiliste des pleureurs de service, au service des donneurs de leçon.
Il y a quelques jours, j'ai vu le responsable de la branche française d'une association caritative catholique expliquer doctement, derrière son ruban de la Légion d'honneur, qu'il avait constaté une baisse du niveau de vie de la population.

La vie, chacun croit savoir par expérience personnelle, et au moins par opposition à la mort qui fait si peur, ce que c'est. Pour les chrétiens, juifs, musulmans, parmi de nombreux autres esprits religieux sur la planète, il existe une vie matérielle à durée limitée et une vie éternelle qui nous attend au delà.
   Du côté des soignants, l'horizon est de fait limité par une vision purement matérialiste limitée aux connaissances biologiques et biochimiques.
Qu'est-ce qui fait que du vivant surgit, à un moment donné, d'un nombre assez limité d'atomes, et dans un système d'organisation remarquablement ordonné ? Comment se fait-il que nos petites cellules, après avoir accompli bravement leur programme de travail, disparaissent pour être remplacées par d'autres qui poursuivent sans hésiter le chantier ? Pourquoi et comment, un beau jour, le mot fin s'inscrit-il obligatoirement dans la destinée de notre corps avec ce qu'il peut contenir ?

La vie, telle que la définit la biologie, est ou n'est plus. De la même manière binaire qu'un interrupteur électrique est en position ouverte ou fermée. Dans ce sens, celui adopté par le langage scientifique et la vision mécaniste de la réalité qu'il impose, qu'il puisse exister un niveau de vie n'a aucun sens. Le docteur Jacques Blais dans ses textes publiés par Exmed insistait sur la différence fondamentale à établir entre être et exister. Vous savez, la vieille querelle philosophique entre l'essence et l'existence. Laquelle des deux précède l'autre ?

La quantité de vie, et pourquoi pas sa qualité, est-elle directement proportionnelle au niveau d'accès aux richesses purement économiques ?
Bonheur des esprits comptables, cela peut se traduire en dollars par jour et par tête de pipe. Graphiques, comparaisons, classements pour se gaver à l'envie de l'illusion de cerner une réalité avec un outil de qualité scientifique. En oubliant trop souvent, hélas, que toute image de la réalité ne peut être que le reflet d'une partie de cette réalité, et jamais cette réalité dans sa totalité. Dire à un malade que sa maladie guérit neuf fois sur dix ne donne aucune assurance sur ce qui va arriver dans son cas à lui, le seul qui lui importe à ce moment là.

Faut-il alors renoncer à parler de niveau de vie ? Cela n'a guère de sens pour qui observe la variété extrême de la qualité, selon ses critères personnels, qui jamais ne se résument aux seuls biens matériels, pour qui veut bien chercher, que chacun imprime du mieux qu'il peut à sa vie. Est-ce de ma part une façon hypocrite de faire l'apologie d'un certain élitisme ? C'est possible pour les cerveaux qui, hélas pour tous les autres, ont la certitude de personnaliser ce qu'il y a de mieux dans notre société humaine.
Pas si simple que cela, finalement, de se faire une idée cohérente de ce que peut être un niveau de vie.
En tout cas, rien à voir avec le niveau d'huile du moteur de notre voiture, ni même le soi-disant niveau scolaire de nos têtes brunes, rousses ou blondes.

 


Retrouver la confiance

 

Restaurer la conscience

 

Renforcer la compétence


Os court : «La vie est une maladie sexuellement transmissible. »
Edward Bellamy (écrivain américain 1850-1898)
Cette lettre illustre notre Charte d'Hippocrate.
Lien : http://www.exmed.org/archives08/circu532.html

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