LES COUPS D'OEIL DU JOUR             

retour sommaire                                              La santé est notre affaire à tous
L'année Exmed 2004

Vous trouverez dans cette " année Exmed 2004" tous les coups d'oeil du jour qui ont été publiés sur le site. La variété des thèmes traités constitue un baromètre intéressant de nos préoccupations en matière de santé.

Les rédacteurs (médecins et non médecins) sont les suivants :

  • Eric Besson
  • Dr Jacques Blais
  • Dr Philippe Deharvengt
  • Dr Martine Marchand
  • Dr François-Marie Michaut
  • Blandine Poitel
  • Dr Iulius Rosner
  • Sonja Rupp
  • Dr F. Soize
  • Odette Taltavull

Bonne lecture, en espérant que cela vous tentera de continuer à suivre notre coup d'oeil du jour, en page " sommaire", et, qui sait, un jour d'y participer.

FMM

2 au 4 janvier 2004
L'oreille monte à la tête
Entendu dans la voiture à la radio un écho intéressant. Avec ou sans mécanisme de mains libres, l’usage du téléphone cellulaire au volant entraînerait chez le conducteur des perturbations de la conduite équivalentes à celle d’une imprégnation alcoolique aiguë majeure. Le risque d’accident par perturbation de l’attention grimperait en flèche. Voilà qui confirme quelques expériences personnelles, même chez des chauffeurs très expérimentés. Juste une question. Quelle peut bien être l’influence, sur la même conduite de véhicules, de l’utilisation d’installations débitant à un niveau sonore assourdissant des musiques particulièrement agressives ?
Dr François-Marie Michaut

5 janvier 2004
N'attendons-pas de nos gouvernants
Dans cette première LEM de 2004, le Dr Jacques Blais reprend un de nos thèmes favoris d’Exmed. Au lieu d’attendre comme des enfants qu’on nous donne notre pain quotidien, devenons des êtres responsables. Comment ? Tout simplement en ne demandant pas à nos dirigeants de nous fournir ce que nous sommes incapables de nous donner à nous-mêmes. Et que l’on ne s’y trompe pas : il ne s’agit pas, dans un “antipolitisme” systématique de “casser” systématiquement les rouages politiques, institutionnels ou collectifs dont nous avons le plus grand besoin. Juste une place pour chacun, et chacun à sa juste place. Lire la LEM 327.
Dr François-Marie Michaut

6 janvier 2004
On en claque des dents
Échaudés - au sens bouillant du terme- par l’été dernier, nos responsables administrativo-politiques français ont pris toutes les mesures de précaution imaginables au moment de la trêve des confiseurs. Non pas, rassurez-vous, en prévoyant le personnel nécessaire à une vague de chaleur éventuelle durant ce début d’hiver. Mais tout simplement en activant un ensemble de mesures dites de santé publique, en vérité plus sociales que médicales, afin de parer aux conséquences sanitaires d’une vague de froid. Les caprices des hautes pressions et des anticyclones de notre vieille Terre ont - gardons-nous bien de dire hélas - rendu ces prudentes précautions hors saison. Beaumarchais disait il y a deux siècles : “ En France, tout finit par des chansons”. A vous donc, messieurs les chansonniers.
Dr François-Marie Michaut

7 janvier 2004
L'année 2003 d'Exmed
Chaque jour, ou presque, ce site propose à ses visiteurs assidus ou de passage un bref Coup d’Oeil du Jour. Nous vous proposons une rétrospective de toutes nos brèves quotidiennes de l’année 2003. Voilà qui devrait intéresser les curieux, et donner une idée de la façon bien personnelle dont nous avons choisi de donner des échos de ce qui s’est passé dans le domaine de la santé. Humour, coups de gueule, informations sérieuses, notes culturelles, annonces de pages publiées, vous y trouverez tout cela, mis en page par Christine Bruzek. Passez un bon moment.
Dr François-Marie Michaut

8 janvier 2004
De l'ail pour que ça aille
La sagesse populaire l’affirmait depuis longtemps : manger de l’ail, c’est bon pour la santé. Tant pis pour l’odeur des haleines et pour le fait que les recherches modernes n’aient pas retrouvé l’action anti-cholestérolémiante supposée. Des chercheurs israéliens ( Dr Cymes, France-Info du 6 janvier) se sont intéressés à l’un des composants de ce légume : l’alliacine. Ce produit, libéré quand on écrase de l’ail cru, possède une propriété remarquable. Celle d’être un puissant inhibiteur de la multiplication des cellules. De là, l’idée de mettre en contact l’alliacine avec des cellules cancéreuses in situ, dont on connait la terrifiante capacité de multiplications anormales. Des expérimentations animales seraient en cours sur des souris. Affaire à suivre : nos amies les plantes n’ont pas fini de nous livrer leurs secrets pour soigner les hommes.
Dr François-Marie Michaut

9 au 11 janvier 2004
" Normale", nouvelle pièce de Jacques Blais
Nous avons pris le parti à Exmed de publier toutes les formes d’expression concernant les questions de santé. C’est ainsi que le théâtre a pleinement sa place dans notre site. Le Docteur Jacques Blais est persuadé que cette façon de parler des choses généralement tues dans les publications de santé, tant professionnelles que grand public est nécessaire. Puisse sa pièce “ Normale ” être un jour jouée sur les planches, afin qu’un vaste public puisse y avoir accès. Et pourquoi pas des étudiants en formation ? Pour accéder à “ Normale”.
Dr François-Marie Michaut

12 janvier 2004
Signaux de fumée
L’usage du tabac semble devenu l’une des cibles favorites de nos hygiénistes des pays développés. Odette Taltavull, dans la LEM 328 de la semaine ( “Et pourtant la fumée était bleue” ) nous invite à réfléchir lucidement, et sans a priori, sur ce qui se dissimule derrière la volonté de faire cesser de fumer. Sans oublier les effets indésirables à craindre pour l’état de santé des populations les plus fragiles. Comme toujours, l’enfer désenfumé risque d’être pavé des meilleures intentions. Accéder à cette LEM.
Dr François-Marie Michaut

13 janvier 2004
Compter les coups (d'oeil)
Un coup d'oeil en arrière, sur ceux de l'année 2003, et un en explorateur. Si l'on simplifie à 200 coups d'oeil annuels, notre leader FMM est producteur de 35 coups d'oeil, 12 présentations spéciales évènementielles, et les commentaires proposant les 50 LEM. Au total 97 interventions. Notons que sa source principale est l'audiovisuel (17 sur 35) le QduM, la presse et "autres" complètant. JB a proposé 87 coups d'oeil, dont 48 issus du QduM, 21 de la presse, et 9 commentaires de livres. Puis PhD a adressé 51 coups d'oeil, 19 issus de la presse, 14 du QduM, et 11 de sources diverses dont 2 livres. Enfin 15 autres coups d'oeil proviennent de 5 auteurs. Au total 61 % sont tirés de la presse (36 % du QduM, 25 % de 10 autres titres) de l'audiovisuel 17 %, et d'autres sources 17 %. Rien de tout cela n'est rigoureusement mathématique. En gros, FMM est à l'origine de 100 interventions sur 250 annuelles.
Peu d'évolution des sources par rapport à 2002. 
Dr Jacques Blais

14 janvier 2004
C'est de saison
Les idées concernant la dépression saisonnière, l'influence de la lumière du jour sur les humeurs, sont dans l'air du temps depuis les années 80. Même Hippocrate avait remarqué que les patients atteints de troubles bipolaires (les maniaco-dépressifs) rechutent à l'équinoxe et au solstice, cela a été confirmé. Mais le vent du Sud ? Il serait une cause d'agressivité, une histoire d'ionisation de l'air et une affaire de sérotonine. En cause aussi dans des insomnies, des céphalées. La canicule sinistre a permis de réaffirmer que les patients psychiatriques sont nettement plus vulnérables par forte chaleur, ceci en raison cumulée de leurs traitements et de leur maladie. Mais l'entité du stress post-traumatique n'est pas sensible à la saison. Et le Docteur Patrick Lemoine estime même que les fameuses "cellules de soutien" sont devenues maintenant une partie d'un rituel social, lié à la recherche systématique de coupables, mais sans preuves d'efficacité réelle tant elle sont devenues codifiées, normatives. Le code, la norme, ne sont pas le soin. Et les saisons, elles au moins, changent de plus en plus dirait-on ?   (Le QduM  08/01/04)   Dr Jacques Blais

15 janvier 2004
Encore un peu de saumon ?
Est-il plus dangereux pour notre santé de manger du saumon fumé que de fumer d'autres substances non poissonneuses ? C'est l'interrogation soulevée par quelques études (non validées) aux USA et ailleurs . Et pourtant , on nous dit bien qu'il faut privilégier la consommation de poisson par rapport à la viande . A qui se fier ? Le saumon d'élevage contiendrait du polychlorinate biphénil (PCB) , de la dioxine et quelques pesticides. Aussi faudrait-il ne consommer du saumon d'élevage qu'une fois par mois. Source : JIM on-line du 09/01/2004. Et combien par mois d'alcool , de tabac , de cannabis , d'ecstasy et autres saloperies ? Moi, je mangerai du saumon d'élevage ou sauvage quand j'en aurai envie . Chacun est libre de choisir son cancer , non ?
Dr Philippe Deharvengt

16 au 18 janvier 2004
Convergences
Le Docteur Iulius Rosner , dans la LEM n° 320 du 17/11/2003 , et votre serviteur dans la LEM n° 321 du 24/11/2003 , avions dénoncé les dangers qu'il y aurait à légiférer , non sur l'euthanasie , mais sur l'aide à la fin de vie . Cela , bien évidemment , en relation avec l'affaire Humbert/Dr.Chaussoy . On apprend (le Q.d.M. du 15/01/2004) que le Professeur Bernard Debré vient de sortir un livre << Nous t'avons tant aimé . L'euthanasie , l'impossible loi >> , Ed. du Cherche Midi , consacré à ce fort douloureux problème . [ . . . ] << il s'en prend avec animosité à tout projet de loi qui codifierait l'euthanasie . Il critique sévèrement ceux qui réclament le << droit à mourir dans la dignité >> , il dénonce les assauts contre l'acharnement thérapeutique , lequel correspond seulement au devoir du médecin de soigner jusqu'au bout et a permis des progrès scientifiques considérables [ . . . ] . >>
      Autant dire , grosso modo , que nous partageons les mêmes avis . Encore faut-il que cette attitude n'aille pas à l'encontre de l'intérêt du patient . Car le premier devoir du médecin est de soulager la souffrance ainsi que nous l'ont enseigné nos Maîtres .
Docteur Philippe Deharvengt

19 janvier 2004
Avoir raison trop tôt
On parle beaucoup depuis quelques mois du traitement hormonal substitutif de la ménopause. Ses mérites, chacun s’en souvient, on été étalés avec complaisance tant auprès du grand public que de la profession médicale. Et pourtant, il y a déjà longtemps, une voix s’est élevée pour poser quelques questions sur les conclusions d’une conférence de consensus qui avait traité de ce sujet. La LEM 329 “ Médicaliser la ménopause” de la semaine reprend mot pour mot ce que le Dr Iulius Rosner avait déjà écrit et publié. C’est passionnant, et ... instructif.
Dr François-Marie Michaut

20 janvier 2004
A domicile
Les sigles sont terriblement fréquents dans le domaine de la santé. Explorons-en un : H.A.D. ou Hospitalisation à Domicile. Sachons d'abord que 90 % des hospitalisés à domicile le sont pour une maladie de longue durée (ALD). La moyenne des séjours est de 26 jours, il y en a 11 % de plus de 3 mois, et 50 % ne dépassent pas 15 jours. Les indications sont celles de cancers pour une HAD sur deux, en général. Mais en cas de durée supérieure à 3 mois, ce sont les maladies du système nerveux qui l'emportent (27%) sur les cancers (22%) et les affections circulatoires (18%) D'autres causes existent, comme la surveillance obstétricale (8%) les soins de phase terminale (7%). Et si, en matière de soins ce sont ceux de chimiothérapie qui l'emportent (22%) les soins palliatifs (14%) ou le nursing lourd (9%) on notera avec intérêt que les indications très ponctuelles concernent tout de même 4 patients sur 10. Cette étude bat en brêche plusieurs a priori sur les durées, la lourdeur, ou le palliatif qui sont les idées reçues en matière d'HAD comme largement primordiales. En fait même si la maladie elle-même est durable voire définitive (ALD) la prise en charge en HAD n'est, elle, qu'assez temporaire. (Le QduM 12/01/04)   
Dr Jacques Blais

21 janvier 2004
Ah, la vache
<< L'homme a dû s'adapter au lait de vache pour mieux le digérer , mais il n'est pas impossible que la vache , de son côté , se soit également adaptée aux hommes qui buvaient son lait . En effet , des chercheurs du CNRS [ . . . ] ont mis en évidence une co-évolution de la vache et de l'homme dans le centre-nord de l'Europe . [ . . . ] Or c'est dans cette région du monde que l'on trouve la plus importante proportion de personnes tolérantes au lactose . [ . . . ] Afin d'expliquer ce phénomène , les auteurs soulignent le fait que l'élevage des bovins dans le centre-nord de l'Europe a débuté au néolithique : au cours du temps , les hommes se sont adaptés au lait , et l'élevage des vaches a eu pour conséquence d'augmenter la diversité génétique du lait . L'homme et la vache auraient ainsi mutuellement influencé leurs génomes . >> Source : le Q.d.M. du 14/01/04. Faut-il y voir une confirmation des théories de Darwin ? Ah , la vache , il n'y avait pas pensé ! Heureusement qu'il y a Exmed !
Dr Philippe Deharvengt

22 janvier 2004
C'est à lire
Amis d’Exmed, vous que je sais grands amateurs de médecine , de littérature , de poésie et d'actes héroïques , ne manquez pas de lire : << Dans la prison que France est devenue , Mémoires de Résistance >> , de Jean BERNARD de l'Académie française , chez Albin Michel . Je laisse à l'éditeur le soin de vous y inciter :
<< 1943 . Dans la cellule 359 , au troisième étage de la prison de Fresnes où il a été jeté par la Gestapo , un homme attend . Il se nomme Jean Bernard . Ses perspectives se limitent alors à l'exécution ou à la déportation . Et il ne peut se confier à aucun de ses compagnons d'incarcération , sachant trop bien que , parmi eux , se dissimulent des "moutons" chargés d'obtenir des confidences compromettantes . Pour trouver en lui-même les voies d'une autre résistance , il se réfugie alors dans sa mémoire à travers la richesse de ses souvenirs et surtout la poésie . Une forme d'évasion que les bourreaux ne peuvent contrôler. Après une brillante carrière de médecin , le professeur Jean Bernard , une des grandes figures de son siècle , a présidé le Comité consultatif national d'éthique . Ce témoignage émouvant , d'une force et d'une originalité rares , évoque son action pendant l'Occupation et les grandes heures de la libération de Paris >>. Rappelons que le professeur Jean Bernard était un éminent hématologue , grand spécialiste des leucémies . Bonne lecture .
Docteur Philippe Deharvengt

23 au 25 janvier 2004
Post mortem
Alain Mimoun vient d'inaugurer le 52ème édifice sportif portant son nom. Cela permet de remarquer que la très grande majorité des hôpitaux,eux,  portent des noms de personnages défunts, ou de sites. Intéressant aussi, dans la capitale ou en périphérie, Ibn Avicenne (médecin et philosophe iranien), Antoine Béclère (médecin enseignant la radiologie), Pierre Bretonneau (découvreur de la typhoïde et de la diphtérie) Paul Broca (chirurgien et anthropologue), Laënnec ou pour citer de plus récentes figures, Robert Debré ou Henri Mondor, appartenaient au corps médical. Cochin était curé, exception, Boucicaut militaire. Mais il est instructif de noter que le plus récent hôpital, qui en remplace trois cités plus haut, est dédié à un homme politique, Georges Pompidou.
En province, le simple exemple d'Edouard Herriot ancien maire de Lyon, montre une différence, les hôpitaux portent souvent des noms de lieux, de sites, de quartier (La Timone, la Part Dieu, la Croix Rousse) ou d'anciens élus, de personnages du monde politique. Dans les villes moyennes ou les banlieues, même constat, lieu dit ou ancien maire ou député. Ce n'est qu'une réflexion, sans plus, Paris ayant rejoint l'idée d'une dénomination politique, l'hôpital appartiendra-t-il désormais infiniment plus à la nation, la région, la ville, qu'au monde de la santé que symbolisaient les quelques héros médecins en voie de disparition ? Une chose demeure sûre, pour un stade un vivant peut convenir, mais pour un hôpital mourez d'abord. Humour noir pour blouses blanches ?
Dr Jacques Blais

26 janvier 2004
Voir un peu plus large
La liste de discussion interne d’Exmed devient de plus en plus un laboratoire d’idées sur la santé nourri de contributions d’une grande variété. L’affaire Chaussoy en est une illustration particulièrement démonstrative. En marge et au delà des points de vue journalistiques traditionnels collés à l’événement. Pour vous faire votre opinion, vous êtes invités à prendre connaissance de la LEM 330 “ L’arbre Chaussoy ne doit pas cacher la forêt “ de François-Marie Michaut
Dr François-Marie Michaut

27 janvier 2004
Esprits fumeux
" Surprise fumante au journal télévisé d’avant-hier dimanche ! L'autorisation de vendre librement (et non à discrétion) du tabac dans les restaurants et les bistrots a été votée officiellement. C'est à se demander si la prévention dont on nous rebat les oreilles depuis plusieurs mois a vraiment pour objectif de faire baisser le nombre de fumeurs et d'améliorer ainsi leur santé ... ou simplement si cette mesure a permis au tabac d'augmenter ses profits sous couvert de Santé Publique. A l'heure où la consommation d'alcool diminue dans les bars et restaurants pour cause de radars routiers mal placés et d’éthylomètres vengeurs, il va être possible de s'adonner tranquillement à un autre vice. Et en cas d'abus, ce dernier ne fera pas flasher les radars et autres machines ! Les bonnes résolutions, qui enrichissent en attendant les producteurs de dérivés nicotiniques, et encore plus les caisses de l’Etat, vont-elles partir en fumée ? "
Odette Taltavull

28 janvier 2004
Bien peu curieux sages
En France, un “haut comité pour l’avenir de l’assurance maladie” a remis son rapport au Premier Ministre le 23 janvier. La presse, dont le QDM n° 7462, salue avec satisfaction le diagnostic “consensuel” des 53 membres de cette assemblée. Pourtant deux questions élémentaires, qui ont été évoquées par Exmed dans ses pages économiques depuis des années, n’ont même pas été évoquées. La première est la suivante : le monopole actuel de l’assurance maladie obligatoire fondée en 1945 doit-il, oui ou non, être maintenu en fonction de la réalité telle qu’elle est ? A signaler que les institutions européennes s’élèvent régulièrement depuis 1992 contre toutes les situations de monopole, ce qu’un jour nous ne pourrons plus faire semblant d’ignorer. La deuxième est celle du salaire total. Chaque salarié va-t-il encore longtemps ne pas être informé de ce qu’il gagne vraiment avec son salaire, c’est à dire non seulement le salaire net dont il peut disposer pour vivre, mais également la part de toutes les cotisations sociales patronales et salariales qui amputent d’environ 50% ce fameux salaire dit net ? Ce n’est que dans la mesure où chacun aura pris conscience, chiffres en main, de ce qu’il paye en vérité sur son travail pour son assurance maladie, maternité, accidents du travail, invalidité et vieillesse où l’on saura si vraiment, comme on le dit partout, les Français sont si attachés que cela, et à tout jamais, à leur “sécurité sociale”. Quand la tromperie des patrons qu’on prétend faire payer aura été mise à jour, les réflexes les plus sains, et les plus simples des gens qui sont économes, faute d’être économistes, imposeront des solutions justes et non idéologiques ou électoralistes.
Dr François-Marie Michaut

29 janvier 2004
Dormez bien, et partez rassurés
<< 70% de la population se plaint d'une insuffisance de sommeil , qualitative ou quantitative , près de 10% des français présentent une somnolence diurne excessive et environ un français sur cinq souffre d'insomnie . [ . . . ] L'urgence est à la prise de conscience , au débat et à l'action en faveur d'une meilleure prise en compte de ce fléau , affirme le député du Val-de-Marne Richard Dell'Agnola , président du Groupe d'études sur la route et la sécurité routière de l'Assemblée . >> Source : le Q.d.M. du 26/01/04. Rappelons que Richard Dell'Agnola est à l'origine d'une loi sur la prohibition du cannabis au volant . Et il a raison , car cannabis + alcool + insomnie = bonjour les dégâts ! Avis aux "ravers" et autres rêveurs de paradis aussi artificiels que meurtriers.
Docteur Philippe Deharvengt

30 janvier au 1er février 2004
Karaoké, OK
Le Karaoké serait issu, paraît-il, d'une coutume asiatique ancestrale, les jeunes villageois se réunissaient pour chanter, mais pas pour des bonbons comme au temps des citrouilles, pour se faire la cour plutôt. Et le Karaoké semble présenter bien des vertus thérapeutiques. Une forme de thérapie récréative, agissant sur l'humeur, les inhibitions, libérant les émotions, nourrissant les besoins narcissiques, en facilitant l'expression des sentiments. Une sorte de thérapie comportementale, d'art appliqué aux pulsions.... Ah au fait, c'est au Japon que cela se passe, berceau de cette activité, et un centre de thérapie de groupe très sérieux en accueil de jour propose ce modèle ludique et certainement pas innocent à ses patients. (Le QduM 15/01/04)    
Dr Jacques Blais

2 février 2004
Mes deux seins et pot lytique
Pardon, cher visiteur, de cet horrible jeu de mot digne de “ L’os court” , à lire phonétiquement ... et à interpréter librement à sa sauce personnelle. Simplement destiné à introduire la LEM 331 de la semaine, en ligne ce jour. Georges Clémenceau fut bien au tout début du siècle dernier Interne des Hôpitaux de Paris avant d’entrer brillamment en politique. Jacques Blais nous invite dans Médecins et ministres de la santé à suivre nos médecins français qui furent ministres de la santé dans les dernières années, et leur cheminement personnel dans deux univers bien différents, pour ne pas dire opposés.
Dr François-Marie Michaut

3 février 2004
Je voudrais vous dire
Sélection du Reader's digest a interrogé 200 médecins pour leur demander ce qu'il voudraient dire à leurs patients mais n'osent pas, ne peuvent pas, ou rêvent seulement de formuler. Les réponses sont intéressantes. Pour 85 % leur affirmer que les génériques les soignent. Ensuite 79 % : "Je ne vois pas pourquoi je vous signerais un arrêt de travail". Pour 69 % : "Je ne suis pas un distributeur de médicaments". 68 % voudraient simplement avouer qu'ils croient savoir ce qu'a leur patient, sans en être sûrs. 61 % auraient envie de demander "C'est vraiment pour ça que vous m'avez réveillé en pleine nuit ?" 47 % rêvent d'affirmer : "De nous deux, le médecin c'est encore moi". Chez 32 % l'audace consisterait à conseiller à leurs patients de se laver la prochaine fois qu'ils viennent. Enfin 10 % demanderaient à leur visiteur de rendre les magazines, le cendrier ou le tableau qu'ils viennent de dérober dans la salle d'attente. Deux conclusions, nous retrouvons là nos perpétuels thèmes d'apprentissage du non pour les praticiens, et par ailleurs chacun de nous a connu toutes ces situations sans exception, y compris la toute dernière.  (Le QduM 21/01/04)   
Dr Jacques Blais

4 février 2004
Refus de soins
<<La mission de lutte contre les sectes demande à l'Ordre des médecins de veiller aux bonnes pratiques de soins et attire l'attention sur les refus de vaccination et de transfusion sanguine>> Source : le Q.d.M. du 28/01/04 . [ . . . ] La Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires , NDLA) rappelle que les professions de santé sont réglementées pour protéger les malades contre le charlatanisme . L'article 39 du code de déontologie médicale stipule que <<toute pratique de charlatanisme est interdite>>. Or des mensonges aux malades , des diagnostics aberrants , des procédés illusoires , des produits ou remèdes prétendument magiques ou secrets sont signalés à la Miviludes , qui considère que ces faits sont <<souvent liés à des agissements sectaires>> . [ . . . ] La Miviludes <<tire la sonnette d'alarme>> à propos d'un mouvement récemment implanté en France , Kryeon , qui est <<parvenu à intéresser>> certains parents d'enfants hyperactifs , autistes ou simplement précoces et en situation d'échec scolaire . Selon le <<concept ésotérique-ufologique>> de Kryeon , la couleur de l'aura varie en fonction du caractère de l'aura ou de la santé . L'indigo , dernière couleur visible , est décelé par <<quelques adeptes adultes spécialement formés>> [ . . . ]. Spécialement formés au maniement du tiroir-caisse et à la couleur des poires. Car , tant qu'il y aura des hommes et des femmes, il y aura les poires et ceux qui les mangent.
Docteur Philippe Deharvengt , alias le Père Igor


5 février 2004
Les femmes sont les plus timbrées
En plein boum du patch à la nicotine, voici venu le petit nouveau : le patch contraceptif. Même action que la très célèbre Pilule, mêmes contre-indications, mêmes éventuels effets secondaires, mais pas même utilisation. En effet, les femmes vont devoir choisir entre collage hebdomadaire du petit carré ou prise quotidienne du petit cachet. Une fois chassée l'angoisse du décollage intempestif, lequel - nous dit-on - est impossible, une fois écarté le risque d'allergie - dite improbable -  dû à la supercolle qui va empêcher ledit décollage, les femmes auront un timbre d'avance sur les hommes. Elles pourront le coller n'importe où sur leur peau (sauf sur les seins), et même écrire dessus (faudra faire court quand même). Reste une question cruciale : si les femmes peuvent placer leur plaquette de pilule dans le verre à dents ou sur leur table de nuit, où mettront-elles leur patch contraceptif pour y penser chaque semaine sans faillir ? Parions qu'après ce timbre préventif sera inventé le timbre "post" ...  "
Odette Taltavull

6 au 8 février 2004
Sortir de l'hiver
Le miracle de l’écriture, le prodige de la photo, le talent de la présentation et les prouesses techniques de la Toile du réseau des réseaux, voilà les ingrédients pour partir d'un clic très très loin de notre hiver européen. Où cela ? Au coeur du Pacifique, dans les Iles Cook, plus précisément à Aïtutaki. Nous partons avec Jacques Blais. Embarquement immédiat pour ce voyage de lumière au bout du monde et pas comme les autres. Un moment de bonheur, c’est toujours bon pour la santé, n’est-ce pas ?
Dr François-Marie Michaut, cliché collection Jibé

9 février 2004
Un discret parfum de souffre
Notre LEM 332 en ligne ce jour risque, nous en avons bien conscience, de ne pas faire bondir d’enthousiasme nos amis médecins. Oser parler de ce que chacun constate depuis toujours en silence, avec crainte ou en s’en gaussant sous cape, sur le comportement apparent de bon nombre de membres de la corporation médicale, n’est pas vraiment fréquent. Et, peut-être faut-il comme François-Marie Michaut être un médecin en fin d’exercice pour aborder sans passion la question épineuse de la “ Suffisance médicale”. Là encore, les échanges de notre liste de discussion Exmed-1 entre professionnels et non professionnels de la santé ont été un puissant stimulant pour l’élaboration et la rédaction de cette LEM. Que tous nos colistiers en soient publiquement remerciés.
Dr François-Marie Michaut

10 février 2004
Vidal, mon beau Vidal
Vidal, mon beau Vidal, que dois-je prendre pour me soigner ?
C'est ainsi que les consommateurs pourront interroger "le Vidal de l'automédication"  pour traiter des symptômes qu'ils auront au préalable identifiés sans aucune connaissance médicale. Pour apaiser l'inquiétude bien légitime des médecins, les auteurs disent avoir tout prévu : seuls sont décrits les médicaments délivrés sans ordonnance (or, de plus en plus le seront si l'on en croit l'actualité), et un encart sur fond rouge incite le consommateur à s'interroger sous forme de " Quand consulter un médecin ? ".  Et, dans certains cas, la réponse " Si les troubles ne régressent pas après quelques jours d'automédication " a de quoi surprendre. Car encore faudra-t-il en première intention que le lecteur fasse le bon auto-diagnostic et que ce qu'il pense être une crise de colite ne soit pas un début de péritonite, que ce qu'il prend pour une grosse indigestion ne soit pas un prodrome d'infarctus, ou que sa migraine persistante ne soit pas une méningite. La médecine ne s'apprend pas dans les contes de fée. Ni dans les comptes des tiroirs caisse des éditeurs.
Odette Taltavull

11 février 2004
Pas géniaux ces génériques
Une enquête réalisée auprès de 10 000 personnes montre que 70 % d'entre elles trouvent les médicaments génériques "efficaces" mais curieusement seulement 50 % les estiment aussi "sûrs" que le médicament d'origine. L'idée moins cher = moindre qualité demeure très présente donc. Les mêmes 70 % des sondés acceptent la proposition générique de leur pharmacien, ce qui marque un progrès. Et si la Sécurité Sociale ne retrouve que 10 % des ordonnances prescrites en dénomination commune et non en marque de produit, 67 % des patients estiment que leur médecin leur a déjà prescrit un générique. Sans doute parce que la Sécu ne comptabilise par des mentions comme "ou équivalent" et "ou générique" sur les prescriptions, voire même un nom de marque générique. Enfin une personne sur deux ignore la signification du sigle TFR. Et vous les Internautes français ? Avez-vous une notion du Tarif Forfaitaire de Responsabilité mis en place en septembre, et alignant les remboursements des produits ?
(Le QduM  21/01/04)  
Dr Jacques Blais

12 février 2004
Ils raccrochent leur sthétho
<<En 2002 , selon l'Ordre des médecins , 5740 médecins actifs ont déclaré avoir cessé temporairement d'exercer . Qui sont-ils ? Quels sont leurs motifs ? Peut-on penser qu'ils reprendront leur activité à court terme ?>> Source : le Q.d.M. du 30/01/2004 . [ . . . ] <<Dans un contexte d'évolution à la baisse des effectifs médicaux, il est important de mieux cerner ces phénomènes afin d'éclairer le débat sur le potentiel réel en médecins actifs parmi ceux en âge de l'être [ . . . ] très majoritairement , la cessation temporaire d'activité ne relève pas du choix délibéré du médecin [ . . . ] l'âge moyen de départ à la retraite des médecins libéraux a sensiblement baissé (passant de 68 ans en 1992 à 66,4 ans en 2002 , NDLA) [ . . . ] D'ici à dix ans , les médecins en âge de prendre leur retraite seront très nombreux. Si la tendance à la baisse de l'âge de la retraite se poursuit, cela ne fera qu'accentuer le phénomène .>>. Si vous voulez être bien soigné par un bon généraliste dans dix ans, soyez sympa avec lui, ne l'agressez pas, ne le contrariez pas, ne le réveillez pas la nuit, ne le dérangez pas les week-ends, respectez vos heures de rendez-vous, soyez un patient exemplaire, un modèle de civisme et de bonne éducation. Sinon , vous n'en trouverez plus. Les rares survivants de cette espèce en voie de disparition, ceux qui auront échappé à l'infarctus et au suicide, se seront reconvertis en plombiers, carrossiers ou réparateurs de TV. Et surtout, portez-vous bien .
Dr Philippe Deharvengt, alias le Père Igor

13 au 15 février 2004
Harcèlement moral au travail
La description du harcèlement au travail, dont chaque praticien mesure jour après jour les terribles conséquences pathologiques chez ses patients, est-elle suffisante pour lutter comme nous devrions le faire contre cette forme de violence aussi répandue que difficile à maîtriser ? Probablement pas, car elle laisse dans l’ombre la question de la motivation des harceleurs ... et de leurs complices et témoins silencieux. Christiane Kreitlow, que nous connaissons bien à Exmed, nous propose une hypothèse des plus intéressantes. Il y aurait, selon cette psychologue fort versée dans cette pathologie, entre les harcelés et les harceleurs une différence fondamentale de vision du monde. Un texte en ligne à lire, à relire et à faire lire pour tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin aux phénomènes de la violence sous toutes ses formes dans nos sociétés nanties et d’allure “démocratique”.
Dr François-Marie Michaut

16 février 2004
Hommes d'écran
L’invasion de notre vie quotidienne par de multiples écrans, dont , ne l’oublions pas celui de notre cher Internet et ceux de la médecine, n’est pas sans poser une foule de questions sur notre façon de vivre, Tel est le sujet de notre LEM 333 en ligne ce jour. Son titre ? Écran total. Son auteur ? Le Dr Jacques Blais qui n’hésite pas à promener son stéthoscope toujours fouineur partout où des humains vivent. Bonne lecture.
Dr François-Marie Michaut

17 février 2004
La santé du monde
Chacun sait que la Tuberculose est en recrudescence, particulièrement chez les jeunes migrants et sans papiers. Le choléra persiste. La Syphilis est en réapparition. Mais la récente Journée Nationale des Lépreux nous rappelle que chaque minute dans le monde, une personne apprend qu'elle est atteinte de la lèpre, dont un enfant nouvellement contaminé toutes les dix minutes. La lèpre se traite par une trithérapie, elle aussi, dapsone + rifamycine + clofazimine. Mais le tout est d'atteindre les malades dans leurs zones de résidence, et d'accumuler assez d'argent pour les traiter. En gros 2 euros permettent un mois de traitement d'arrêt de la contamination, 12 euros six mois de traitement de la forme de lèpre modérée, et 24 euros un an de traitement de la lèpre multibacillaire. Un aveu, une confidence, un souvenir. Quand vous êtes, en 69, au moment des premiers pas d'Armstrong sur la Lune, un jeune médecin effectuant ses premiers pas de coopérant en Afrique, et que vous avez à amputer, opérer, repérer, des centaines de lépreux sur votre secteur, vous vous sentez assez honteux, impuissant, en décalage, et vous n'oubliez jamais. Jamais.   (Le QduM 23/01/04)  
Dr Jacques Blais

18 février 2004
Vieux et bien frais
Officiel, le sous-ministère chargé des personnes âgées vient de nous sortir son remède pour éviter à l’avenir les milliers de décès qui ont endeuillé la France durant la canicule du mois d’août. Six mois de gestation des meilleurs esprits administratifs pour accoucher laborieusement ... d’une circulaire aux Préfets. Chaque maison de retraite doit se doter avant l’été prochain,( donc dans 4 mois) , d’une chambre refroidie (Source QDM du 17 février ). Deux questions naïves. L’aménagement représentant entre 10 000 et 15 OOO euros, qui doit payer ces travaux, sinon les pensionnaires eux-mêmes ? Chaque établissement comptant presque une centaine de résidents, qui , en cas de besoin, bénéficiera de la chambre climatisée, et que deviendront alors tous les autres ? Heureusement, la bêtise ne tue pas. Mais toujours cette dramatique appétence intellectuelle à traiter les problèmes de manque de présence et d’action humaine par des installations de machines miracles. Cela ne vous rappelle rien, lecteurs automobilistes ?
Question subsidiaire : cette circulaire étant le travail de X personnes fonctionnaires, de Y réunions rassemblant Z salariés, envoyée à presque cent préfets et DDASS, quel est le coût final pour le contribuable de cet exercice involontaire d’humour ... froid ? Ca, on ne le saura jamais, secret d'Etat.
Dr François-Marie Michaut

19 février 2004
Elles portent à gauche
Un psychologue américain a interrogé 287 mères, 8 sur 10 d'entre elles portent leur bébé sur le bras gauche. La peinture classique des grands tableaux, italiens par exemple, de vierges à l'enfant les représente également avec leur rejeton sur le bras gauche. Et culturellement ce comportement est quasi universel, chez les femmes du monde entier 60 à 90 % agissent ainsi, et même les primates fonctionnent de la même manière. Est-ce lié au côté du coeur ? trop sensible. Ou à l'utilisation libre du bras le plus agile ? trop simple. Les scientifiques penchent pour une explication liée au cerveau droit, celui des émotions, qui en gouvernant la vue du champ visuel gauche faciliterait les interactions entre mère et enfant. (Cerveau et psycho 1er trimestre 2004)   
Dr Jacques Blais

20 au 22 février 2004
Ne nous voilons pas la face
« A la fédération hospitalière de France (FHF) , Emmanuelle Quillet , adjointe au délégué général , commence par préciser qu'à l'hôpital ; “ le principal problème ne tient pas à l'attitude du personnel soignant, mais à celle de certains patients “. Selon Emmanuelle Quillet , on n'a jamais vu un personnel soignant hospitalier refuser de soigner quelqu'un en raison de son sexe, de sa race ou de sa religion, alors qu'à l'inverse certaines patientes, ou leur mari, refusent parfois d'être auscultées par un médecin homme .» [ . . . ] Source : le Q.d.M. du 06/02/04. Voila qui est très bien. Dorénavant , les femmes voilées seront soignées par des femmes voilées, les femmes juives par des femmes juives, les femmes congolaises par des femmes congolaises, les femmes zimbabwéennes par des femmes zimbabwéennes etc... Encore faudra-t-il que les soignantes zimbabwéennes aient appris en France leur métier de soignante, tout en continuant de pratiquer couramment leurs diverses langues, telles que "shona" , "ndébélé" , etc... Pour les chirurgiens islamistes, les hôpitaux devront prévoir des salles de prière jouxtant les blocs opératoires, afin que ceux-ci puissent procéder à leurs ablutions rituelles (qui n'ont rien à voir avec la prévention des infections nosocomiales), et faire leurs prières, prosternés vers la Mecque, entre deux coups de bistouri ou en pleine intervention "à coeur ouvert" et circulation extra-corporelle. Rien de plus simple . . . Portons-nous bien, nous en aurons besoin .
Docteur Philippe Deharvengt , dit le Père Igor

23 février 2004
Dès l'école
Vous savez qu’à Exmed, nous tenons beaucoup à ce que puissent s’exprimer à égalité aussi bien des professionnels de la santé que tous les autres citoyens. C’est pourquoi, nous avons le plaisir de publier ici la LEM 334. Son sujet ? La présentation du livre “ Harcèlement dans l'enseignement” par son auteur Philippe Arquès. Aborder ce dossier brûlant par l’un des lieux, l’école, où il peut le plus facilement s’apprendre ou se perfectionner est une idée de prévention très intéressante. Que l’auteur soit lui-même un enseignant purement scientifique dans une prestigieuse école d’ingénieurs amène à une rigueur d’analyse qui s’impose dans un domaine encore bien flou dans beaucoup d’esprits, dont ceux, balayons devant notre porte, de multiples soignants, gens de médias et autres décideurs censés savoir ce qu’est ce Harcèlement Moral dont on parle tant.
Dr François-Marie Michaut

24 février 2004
Mort de notre espèce
<<Alerte ! On soigne les malades atteints du cancer et non l'environnement qui est lui-même malade>>. Ce constat émane du Pr. Dominique Bellepomme, cancérologue, président de l'Association française pour la recherche thérapeutique anticancéreuse (Artac), chargé de mission pour la mise en oeuvre du plan cancer. Et il fait froid dans le dos. Parce qu'à plus ou moins long terme, selon le Pr. Bellepomme, c'est la survie de l'espèce humaine qui est en jeu. A moins que cette dernière refuse de se rendre <<coupable d'un génocide planétaire>> programmé. Un cri d'alarme en forme de scénario-catastrophe qui offre aussi des clés pour comprendre <<l'enfer du décor>> . <<Ces maladies créées par l'homme>> chez Albin Michel , Source : le Généraliste du 20/02/2004
      <<[ . . . ] vous envisagez la disparition de l'espèce humaine à l'horizon 2100. N'est-ce pas un peu alarmiste ? _ Pr.D.Bellepomme : Malheureusement non . [ . . . ] j'ai la certitude aujourd'hui que les choix industriels pris par notre société risquent de faire disparaître l'espèce humaine à brève échéance. [ . . . ] l'effet de serre [ . . . ] on table sur une augmentation de 3°C de la température de la Terre à la fin de ce siècle . [ . . . ] Les Etats-Unis n'ont pas signé le protocole de Kyoto et un certain nombre de pays non développés ont du mal à accepter de limiter leur production industrielle pour moins polluer. [ . . . ]>> On ne peut pas suspecter le Pr. Bellepomme de faire du catastrophisme apocalyptique sectaire . Alors , il nous faut bien prendre ses propos très au sérieux, sauf à se dire : <<après moi , le déluge>> .
Dr Philippe Deharvengt

25 février 2004
Le foot, c'est pas le pied
L'affaire Pantani a rappelé de nouveau la mortalité et l'usage extrêmement répandu de substances illicites dans le cyclisme. Les anciens athlètes de la République Démocratique d’Allemagne sont également en train de demander des indemnisations pour les préjudices subis, nageur, coureurs, haltérophiles, en usant et abusant de produits dopants sur ordre de leurs fédérations autrefois. Le Dr De Mondenard, expert en dopage en France, citait une autre cible peu évoquée. Si les USA font quelque peu mine, à contre-coeur, de se préoccuper de leurs athlètes, un sport paye un tribut effarant au dopage. D'après le Dr De Mondenard, la durée de vie moyenne des joueurs de football américain tourne autour de 52 ans, tellement ils ont été “chargés” en produits pendant leur carrière. Masse musculaire, vitesse, les qualités requises chez ces sportifs gagnant et rapportant des sommes astronomiques, amènent leurs coaches à les livrer aux mirages des produits de performance, au péril de leur survie, dans un sport peu ou mal contrôlé.   (Télévision France5)
Dr Jacques Blais

26 février 2004
Les femmes (se) conduisent mieux
<<Les femmes sont trois fois moins nombreuses que les hommes parmi les tués de la route. Plus sérieuses , plus concernées par leurs passagers et roulant moins la nuit : telles sont les conductrices, quel que soit leur âge, vues par l'Association française des femmes médecins. Les groupes à risque sont plutôt les hommes jeunes [ . . . ] Source : le Q.d.M. du 05/02/04. Oui , mais qu'en sera-t-il des femmes patchées et timbrées dénoncées par notre amie Odette T. dans le coup d'oeil de ce même 05/02/04 ? Hein ? ? ? Et si de surcroît elles sont voilées, téléphonent en conduisant , fument et consomment de l'herbe .
Docteur Philippe Deharvengt, alias le Père Igor

27 au 29 février 2004
Le dernier Rufin
Jean-Christophe Rufin est, chacun le sait, ce médecin humanitaire, cet écrivain récompensé par le Goncourt pour Rouge Brésil, et auteur avant cela de remarquables autres livres, comme L'Abyssin. Son dernier ouvrage est inhabituel, et plus difficile, mais cette variété fait son charme. Il s'agit en gros d'imaginer notre terre dans des décennies futures, avec de vastes coupoles de protection des villes, des êtres humains prolongés, rafistolés, aux pièces organiques changées à mesure. C'est un exercice délicat, et la projection est parfois complexe. Mais quelques idées frappent, la disparition de l'écriture liée à la reconnaissance vocale, celle des livres devenus électroniques, et une sorte d'inversion dans le monde. Tous les humains uniformisés, normalisés, d'où le titre GLOBALIA, sont identiques en droits et en capacités, en allocations, en langue, et protégés dans leurs bulles, tandis que "les autres" les usés, vieillis, hors norme, ont été refoulés dans les "non-zones" où on les chasse. On reconnaît l'écriture habile et élégante de l'auteur, et sa perpétuelle quête du juste, de l'humain, dans un livre exigeant. Chez Gallimard, 490 pages.
Dr Jacques Blais

1er mars 2004
Drôle d'histoire
Il n’est pas habituel d’oser parler de ce qui se passe quand un médecin de garde est amené à soigner le “client” d’un de ses confrères. Et de qui se dit alors entre patient et praticien. Ce n’est pas toujours exemplaire. Notre ami Iulius Rosner, avec son humour habituel, nous en dit plus dans la LEM 335 en ligne cette semaine. Souvenez-vous : “ Drôle de médecin “ du Dr Iulius Rosner. Et régalez-vous.
Dr François-Marie Michaut

2 mars 2004
Asticots et chiens médecins
<<Plaies infectées ; les asticots autorisés en Angleterre>> Source : le Q.d.M. du 25/02/2004. <<Depuis le 20 février , les médecins anglais ont reçu l'autorisation de traiter les plaies infectées par les asticots , afin de diminuer la consommation d'antibiotiques . [ . . . ] Les médecins avaient constaté que les plaies infectées ou nécrosées se cicatrisent rapidement (en trois jours en moyenne) grâce à l'application de larves de mouches qui tuent les bactéries et dévorent les tissus nécrosés , laissant intacts les tissus sains>>. A quand le retour aux bonnes vieilles sangsues dans le traitement de l'hypertension artérielle et la prévention de l'oedème aigu du poumon ? Pour les plaies infectées , il existe une méthode tout aussi infaillible qui consiste à laisser son chien lécher la plaie , car la salive du chien est très riche en enzymes protéolytiques ayant la même action que les asticots. Il existe dans notre Périgord rural et occitan un dicton : <<langua di chi , langua di medichi>> , ce qui se traduit ainsi : <<langue de chien , langue de médecin>> . On ne vantera jamais assez les vertus thérapeutiques du chien .
Dr Philippe Deharvengt ,dit le Père Igor

3 mars 2004
Fragonard, au rapport
Il y a eu le peintre, les parfumeries de Grasse, mais attardons nous sur le Rapport du même nom, établi à la suite des réflexions des 53 membres du Haut Conseil pour l'avenir de l'Assurance maladie. Les 6 points retenus, concernant les médecins,  méritent tous analyse et propositions constructives. 1/ Les praticiens ne sont pas là où il faut. Autrement dit la répartition démographique des offres de soins est à revoir. 2/ Ils ne sont pas payés comme il convient. Les sources, les modalités, les conventions de rémunération sont inadéquates. 3/ Ils ont délaissé leurs fonctions de base. En médecine générale, on dit Premier recours, Prise en charge globale, Suivi des soins, Acteur de santé publique, Coordination. Tout cela n'est ni appliqué ni intégré. 4/ Ils prescrivent trop de médicaments. Gros écarts par rapport à nos voisins européens, bien ou mal ? 5/ Ils dispensent plus d'arrêts de travail qu'avant. Problème social, formation, démographie ? 6/ Ils sont trop peu nombreux à s'évaluer. Incitation inadaptée, formule inadéquate, esprit de sanction au lieu de progression ?   En tout cas nous retrouvons là bien des thèmes chers à nos réflexions. (Le Généraliste, 30/01/04)      
Dr Jacques Blais

4 mars 2004
Tremblons ...
<<Et si la terre tremblait plus fort en France . . .>> Source : le JIM (Journal international de médecine) du 27/02/2004
Hokkaido au Japon , aucune victime . Au Maroc , 571 morts . <<Si la France était touchée par une telle catastrophe quelles seraient les conséquences ? Au lendemain de la petite secousse qui a ébranlé l'Est de la France lundi soir et qui n'a causé que très peu de dommages , les spécialistes s'interrogent sur les capacités de la France à répondre à un violent tremblement de terre . Les régions concernées sont la Côte d'Azur , les Pyrénées , les Alpes , l'Alsace , ainsi que les DOM-TOM . [ . . . ] les règles parasismiques ont été largement ignorées par les architectes des années 70 [ . . . ] Si les secours ont pu paraître très désorganisés au lendemain des séismes survenus à Izmit en Turquie ou plus récemment à Bam en Iran , c'est que les postes de secours (police , caserne de pompiers , hôpitaux) ont été les premiers détruits par les tremblements de terre . Le même scénario pourrait bien se produire en France , notamment à Nice , où la préfecture , la caserne Marianne et le commissariat de police ne résisteraient probablement pas à une trop forte secousse .>>
Docteur Philippe Deharvengt

5 & 6 mars 2004
Affaire de famille
Reconnaissons que le titre traduit, "Inavouable amour" de ce livre Américain de Henry Denker n'est pas son meilleur atout. A l'origine il était intitulé "Benjie" le diminutif du prénom du petit garçon dont il raconte l'histoire. Et derrière la sienne, celle de la psychiatre pour enfants qui dénouera une affaire affreuse. Ce roman a une immense qualité, faire découvrir aux lecteurs, probablement horrifiés, que le pire existe, l'incroyable, la terreur de l'abjection chez tant d'enfants victimes. Et tous les médecins qui se sont intéressés à la thérapie familiale connaissent ces histoires en apparence invraisemblables, mais si tragiquement authentiques. La différence, chez les praticiens, les juges, les travailleurs sociaux, les enseignants, est de décider de voir, entendre, ou écouter, ou d'ignorer, de refuser, de ne même pas tenter d'imaginer ces vérités là. Ce livre a aussi des défauts, l'auteur a presque toujours écrit sur l'enfance, l'ambiance médicale, mais avec les méthodes bien léchées des écoles américaines d'écriture, parfois décalées dans une progression et une construction artificielles. Mais il est toujours infiniment utile de savoir que l'inconcevable, surtout s'agissant d'enfants et de parents, fait partie du lot professionnel des soignants et thérapeutes. Découvrez, c'est aux Presses de la Cité, 433 pages. 
Dr Jacques Blais

7 au 9 mars 2004
Oser dire l'indicible
La mort fait partie intégrante de la vie du médecin. C’est même dans le contact physique, contre nature et interdit pour tous les autres, avec le corps d’un cadavre humain mis en morceaux que débute vraiment son initiation à la médecine. Ce n’est pas pour cela qu’il est facile aux praticiens d’en parler avec leurs patients, et encore plus avec les enfants de ceux-ci. Alors, on n’EN parle pas, on se cache derrière les légendes habituelles pour ne pas avoir à affronter le regard éventuellement accusateur de ceux qui restent. Suivons Jacques Blais dans sa LEM 336 qui parait sous le titre évocateur “ Papa est en voyage”.
Dr François-Marie Michaut

10 mars 2004
Soigner les prisonniers comme les autres
<<Suspension de peine pour raisons médicales>> . JIM du 05/03/2004 : <<[ . . . ] la libération pour raisons médicales de Maurice Papon [ . . . ] révélait l'existence d'une disposition de la loi sur le droit des malades , (dite loi Kouchner adoptée en mars 2002) , créant la possibilité pour les prisonniers dont <<le pronostic vital est engagé ou dont l'état de santé est incompatible avec la détention>> de bénéficier , après étude du dossier par le juge d'application des peines (JAP) , d'une suspension de peine . [ . . . ]>>
      Oui , deux ans plus tard , M.Papon est encore bien en vie , et se permet de faire appel de sa condamnation à dix ans de réclusion pour complicité de crime contre l'humanité. Mais serait-il en vie s'il n'avait pas bénéficié de cette suspension de peine ? Qui n'a pas exercé la médecine derrière les barreaux ne peut imaginer les difficultés rencontrées. Les médecins ne sont pas des juges. En détention , leurs devoirs sont les mêmes qu'en milieu libre , la population pénale à droit à la même qualité de soins que la population libre. Or les moyens dont disposent les médecins exerçant en prison ne leur permettent pas de prendre en charge des patients très âgés ou en fin de vie. C'est la seule justification des dispositions de la loi Kouchner , mais elle est bien réelle .
Dr Philippe Deharvengt , ancien médecin de la "Pénitentiaire"

11 mars 2004
De quoi souffrent-elles ?
Un numéro spécial "Femmes" à l'occasion de leur journée, dans le Panorama du Médecin du 04/03/04, répertorie les causes féminines de consultations et de décès en fonction des tranches d'âge. Chez les enfants : décès par tumeurs, coefficient 3,1 sur 100000, accidents 2,3. Consultations affections ORL 29 %. De 15 à 44 ans : décès par suicide 8,3, accidents 7,1.  Consultations : contraception 12 %, ORL 10 %. Femmes de 45 à 74 ans : Décès par cancer du sein 64 pour 100000, maladies vasculaires cérébrales 31 et cardiaques 31. Consultations hypertension 17 % maladies veineuses 10 %.  Enfin femmes de plus de 75 ans : décès par maladies vasculaires cérébrales 689, cardiopathies 559 et insuffisance cardiaque 545. Consultations hypertension 30 %, maladies veineuses 11 %. C'est un résumé assez sévère mais très instructif. Les femmes jeunes se tuent ou se font tuer (total 15 sur cent mille) Puis leurs seins (coeff 64) et leurs vaisseaux (62) les emportent. Et enfin, âgées, les affections vasculaires cérébrales décuplent (689) ainsi que les cardiaques (total 1100). Sources INSERM.     
Dr Jacques Blais

12 au 14 mars 2004
Au coeur du Moyen Orient
C'est un livre assez ardu, mais très intéressant. En plein débat sur "le voile", on perçoit combien il est difficile de situer la discussion entre le monde arabe et l'islamisme. Et au coeur des violences du Moyen-Orient en feu permanent, il apparaît aussi délicat de se placer entre judaïsme et sionisme, pratique de la religion juive et habitants des colonies juives. C'est un peu l'idée centrale du livre de Marc Weitzmann, qui à travers des personnages complexes, leur duplicité, leurs faces cachées, tente d'exposer la considérable difficulté du monde Israëlien. Un autre thème se surajoute, celui du syndrôme post-traumatique de toutes les populations perpétuellement agressées. L'auteur mêle la réalité politique des dernières décennies, ses attentats, ses lâchetés, avec la fiction de son intrigue aux détours multiples, moitié historien vulgarisateur et moitié romancier, et tient ainsi en haleine le lecteur au long de ses 460 pages. Marc Weitzmann, "Une place dans le monde", chez Stock   
Dr Jacques Blais

15 mars 2004
Sexe encore, sexe toujours
Cette vieille question qui nous taraude tous, du moins dans les époques et les cultures qui reconnaissent une égalité ( souvent hélas bien théorique, en vérité) entre les hommes et les femmes : pourquoi avons-nous tant de mal à nous comprendre mutuellement ? Jacques Blais y consacre la LEM 337, sous le titre ( de la rédaction ) “ Mal entendus fémino-masculins” que vous trouverez en ligne toute la semaine. Le sujet est des plus sensibles partout dans le monde : les claviers vont certainement crépiter sur notre liste interne de discussion par e-mails exmed-1 !
Dr François-Marie Michaut

16 mars 2004
La planète Marx
Il y avait déjà Groucho et ses frères, et puis un certain Karl. Et une femme : Gertrie Marx, née à Francfort en 1912, qui aura vécu jusqu'à 91 ans. De quoi vivait-elle, cette brave femme ? De travaux d'aiguille... Oui mais un peu particuliers. En 1930, en ayant entendu parler un nommé Hitler, elle décide de quitter l'Allemagne pour la Suisse. Où elle obtient son diplôme de médecin en 1937. Elle rejoint ensuite les Etats Unis et l'Hôpital Beth Israël d'abord, elle y rencontre son mari. Puis au Collège Albert Einstein de New York en 1955, cette femme qui n'aura jamais d'enfant a une idée : elle invente la péridurale pour les accouchements compliqués et les césariennes, pour éviter l'anesthésie générale. Plus tard, en dépit des critiques, cette pratique sera étendue aux accouchements simples. De fil en aiguille, pourrait-on dire.  (Le QduM 11/03/04)  
Dr Jacques Blais

17 mars 2004
Trop chers enfants
" Un enfant n'est pas un adulte en miniature. Pourtant, certaines médications lourdes qui n'ont fait l'objet d'aucune étude préalable quant à leur utilisation en pédiatrie, sont administrées aux enfants. Ces médicaments n'ont même pas reçu d'AMM ( autorisation de mise sur le marché) dans ce domaine précis. De l'avis des laboratoires producteurs, faire de telles études coûterait bien trop cher ; et le "marché de l'enfance" concernant ces médicaments-là n'est pas "rentable". En médecine de ville cela ne pose pas trop de problèmes car le Généraliste a peu d'occasions de prescrire de tels produits. En revanche 50% à 80% des médicaments qui sont utilisés couramment en pédiatrie hospitalière ne sont pas prévus pour être administrés à des enfants. Dosages et préparation, administration et surveillance, sont alors plus que délicats ! Cela pose un réel problème, en particulier dans les services de réanimation ou de soins intensifs. Dans la balance économique, combien pèse la santé d'un enfant ? "
Odette Taltavull

18 mars 2004
Société civile
C'est une observation que l'on lit parfois ici ou là, ou bien que l'on entend sous forme d'allusion, et à la réflexion l'idée n'est pas inintéressante. Nous avons toujours noté que certains secteurs d'activité, comme la santé, la culture, la justice, l'éducation, pesaient différemment dans le monde économique, social et politique. Quand Francis Mer est arrivé aux finances, la remarque a été immédiate, "il vient de la Société Civile" ce qui se traduisait par il n'y arrivera jamais. Notons alors que dans ces années très difficiles, la contestation, les manifestations, les difficultés, concernent des domaines bien répertoriés : intermittents du spectacle, hôpital et santé, chercheurs, éducation et enseignement. Les Ministres, Jean-Jacques Ailhagon, Jean-François Matteï, Claudie Haigneré, Luc Ferry, ont tous un point commun : ils viennent de la fameuse Société Civile, et non du monde de la politique. Ils exerçaient tous des métiers du domaine civil, au lieu d'être des politiciens de profession, comme par exemple Nicolas Sarkozy pour la sécurité. Simple remarque en forme de coup d'oeil.   
Dr Jacques Blais

19 au 21 mars 2004
« Écoute moi »
Encore un titre de livre. Les romans Italiens ne sont pas souvent traduits, c'est dommage. Celui-ci, écrit par Margaret Mazzantini, raconte l'histoire, du moins une "tranche de vie" d'un chef de service de chirurgie, confronté au pire. Sa fille accidentée doit être opérée, par d'autres mains que les siennes. Mais surtout, pendant le coma de cette grande fille, revient au père la mémoire de ses années de vie et des précédentes, occasion alors d'un récit basé essentiellement sur les rencontres de femmes. La mère de sa fille, mais bien d'autres également. C'est sensuel, émouvant, humain, vivant, comme l'existence des êtres entre vie et mort, bonheur et effroi, terreur et exaltation, avec les particularités de l'approche d'un chirurgien habitué à tenir entre ses mains des destins, mais incapable d'influer sur celui de sa fille. A lire chez Robert Laffont Pavillons. 
Dr Jacques Blais

22 mars 2004
Aux rayons X
L’un des grands enjeux de la société française, comme de toutes les sociétés riches, est celui des modalités de paiement des dépenses de maladie. Question politique majeure pour nos gouvernants disent souvent les médias. Pour nous à Exmed, cela nous regarde tous. C’est à nous, et à nous seuls de nous construire notre opinion. Notre fil conducteur sur la LEM 338 de votre serviteur “ Peut-on se soigner mieux ?” est étrangement un vieux bouquin. Son intérêt ? La rigueur de l’analyse de tout un système que bien peu encore envisagent de mettre en cause, malgré ses défauts irrémédiables. A vous de découvrir comment faire du neuf avec du vieux.
Dr François-Marie Michaut

23 mars 2004
Sexe du médecin et sodas
<<Les malades préfèrent-ils un médecin de leur sexe ? Alors que cette question est de la plus brûlante actualité en France , une étude britannique vient mettre les pendules à l'heure (écossaise) . [ . . . ] Il résulte (de l'enquête , NDLA) que le sexe du praticien est très peu important , moins que la présence d'un distributeur de sodas , et se situe en 14ème place . [ . . . ] Reste à savoir si ces résultats sont extrapolables à une population plus...méditerranéenne>> . Source : JIM on-line , 12/03/2004
Dr Philippe Deharvengt

24 mars 2004
Debriefing à tout va
Il ne se passe pas une journée où il n'y ait pas d'accidents, d'attentats, de meurtres ... ponctués maintenant systématiquement de la sempiternelle conclusion : "une équipe de psychologues a été mise à la disposition des victimes afin de leur permettre d'évacuer leur stress et d'éviter aux traumatismes de s'installer".
Une évaluation serrée de cette politique a été menée en Angleterre en 1998. Le suivi des personnes jusqu'à trois ans après l'évènement traumatique met en relief que ... le stress post traumatique chronique s'était installé de façon plus fréquente chez les personnes ayant subi un debriefing, que chez celles qui n'en avait pas suivi ...
Peut être faudrait il en avertir ceux qui ont mis en place cette politique systématique de "debriefing", qui est une vraie manne pour certains psys, et un vrai gouffre pour la société (un de plus ...). Et si le remède était pire que le mal ?
( source : Wessely S., Rose S. et Bisson A., Systematic Review of brief psychological intervention (debriefing) for the treatment of immediate traum related symptoms and the post traumatic stress disorder, Cochrane Library, 1998, vol.4, Update Software ).
Blandine Poitel

25 mars 2004
Cauchemar sur route
Si la répression policière a rendu globalement les routes de France sensiblement moins meurtrières qu’elles ne le furent ces dernières années, chacun s’en réjouit. Hélas, au cours de la dernière année, le nombre des victimes d’accidents de cyclomoteurs et de scooters, en majorité des adolescents de 14 à 24 ans, aurait augmenté de 8 % ( France Info du 24 mars). Qu’attendent donc nos physiciens et nos créateurs de jeux vidéo, ainsi que nos chers enseignants, pour démontrer que les lois de la mécanique s’imposent à tous, même aux plus adroits et aux plus malins ? A l’opposé des circuits virtuels en vogue où tout est autorisé, sinon encouragé, des simulateurs de conduite en circulation “normale” montreraient ce qui se passe obligatoirement quand on suit un véhicule de trop près qui freine, quand on aborde trop vite un virage, ou quand on bloque ses roues au cours d’un freinage. L’énergie cinétique, la force centrifuge, le temps de réaction devant un événement imprévu, tout cela devrait être en permanence montré et démontré, dit et redit. Et dans le même temps, oser à nouveau rappeler l’un des fondements majeurs de nos sociétés, dont nul n’a le droit de se dispenser, même pour jouer, même pour faire triompher son idéologie “sacrée” : le respect en toute circonstance de la vie des autres comme de la sienne propre.
Dr François-Marie Michaut

26-28 mars 2004
Il y a voile et voile
Jeune étudiant en médecine à l'Université de Bordeaux (à l'époque on disait "la Fac") , j'ai connu des gens qui arboraient des signes "ostentatoires". Comme , par exemple , des militaires de la très prestigieuse École de Santé Navale dans leurs beaux uniformes bleu-marine à galons et boutons dorés et  casquette assortie , dont certains étaient originaires de pays de nos anciennes "colonies" , et aussi quelques religieuses avec un voile pudique et une croix pectorale. Les un(e)s et les autres sont allés servir dans des pays où la présence de médecins était une urgence vitale , tels que certains pays de religion islamique . Pour nous , étudiants français, jamais cela n'a posé le moindre problème. Le voile des religieuses nous inspirait le plus grand respect. Le message était clairement : <<inutile de me draguer ; j'ai fait un autre choix>>. Mais le voile islamique ? Rien à voir . Signe de soumission, d'une soumission imposée, pas d'une soumission consentie. Esclavagisme, régression, obscurantisme. Les médecins doivent , c'est leur devoir , dénoncer cette pratique en France . Le temps des croisades est révolu. Nous n'irons pas imposer la croix chrétienne en terre d'Islam. Que chacun respecte l'autre, et la Paix viendra peut-être sur cette terre.
Dr Philippe Deharvengt

29 mars 2004
Faut-il vacciner ?
La LEM 339 en ligne ce jour soulève une question qui intéresse au premier chef les parents de jeunes enfants. La bien bénigne varicelle mérite-t-elle de faire l’objet d’une vaccination infantile généralisée supplémentaire, et si oui, pour quelles raisons et quelles en seraient les effets indésirables ? Une mère non professionnelle de la santé nous donne son point de vue. Découvrez : “ De plus en plus piqués” par Blandine Poitel, qui signe ainsi sa première LEM sur Exmed.
Dr François-Marie Michaut

30 mars 2004
Sourire carnassier
Quelle est la différence entre l'homme et ses arrière-grands-parents chimpanzés ? Oui, d'accord, les yeux de velours, les lèvres ourlées, les longs bras musclés et velus, mais encore ? Vous ne voyez pas ? C'est la mâchoire. Le chercheur Hansell Stedman, de Philadelphie, pense que le développement différencié de la musculature de la mandibule a permis celui du crâne. Autrement dit, on savait que le feu avait été primordial, ensuite la découverte de la fusion du métal. Et donc remplacer les dents par le couteau et la fourchette a minimisé le rôle des maxillaires, et autorisé le crâne à se développer, et le cerveau à s'expandre. Homo erectus oui, mais plus tard homo et rictus. Non, n'allez pas trop vite  fantasmer sur l'idée que les mandibules de vos ados ne laissant plus la place à leurs dents dans les générations actuelles jouent sur le volume de leur cerveau. Ou bien que la virile mâchoire du cow-boy ralentit le développement de son crâne. Avec le chapeau, comment pourrions-nous le savoir ?  (Le QduM 25/03/04) 
Dr Jacques Blais

31 mars 2004
Sélectionner nos lectures scientifiques
Exmed propose en exclusivité à ses lecteurs un petit guide aussi pratique que rigoureux et humoristique. La plume bien connue du Dr Iulius Rosner nous montre comment s’y retrouver simplement dans la multitude d’écrits scientifiques, et particulièrement médicaux, à laquelle nous sommes confrontés. Bien sûr, les médecins sont les plus concernés, mais aussi tous les esprits curieux, ou simplement, pour utiliser un mot démodé, les gens cultivés.
Pas de doute cette nouvelle page du site deviendra très vite la bible de ceux qui ne veulent plus se laisser rouler dans la farine au nom de la science. Alors, on y va ?
Dr François-Marie Michaut

1er avril 2004
Tabac quand tu nous tiens
Nos industriels d’outre-Rhin, jamais à court d'idées en matière de gadgets, viennent de commercialiser une cigarette destinée aux plongeurs adeptes de la plongée sous-marine en scaphandre autonome. Elle est composée d'additifs pouvant se consumer dans l'eau mélangés à du tabac et du cannabis , la combustion se faisant grâce à l'oxygène fourni par les bouteilles.   Saluons cette avancée technique majeure , qui permettra aux "accros" de la fumette de satisfaire leur vice loin des lieux publics , restaurants et autres , où ils sont l'objet d'un odieux harcèlement discriminatoire. Hélas , le prix de cette petite merveille n'est pas connu à ce jour ; il risque d'être prohibitif . Mais la passion du poison, comme celle du poisson , a-t-elle un prix ? (source: www.nicot-news.com)
Le Père Igore

2 au 4 avril 2004
La fumette du Père Igore
Elle a un drôle de fumet de poisson, la cigarette du Père Igore parue dans le coup d’oeil de jeudi 1er avril. La première Internaute à avoir dénoncé le canular a gagné notre considération distinguée, les félicitations de la rédaction et un abonnement gratuit - à vie - à la LEM et au coup d’oeil quotidien d’Exmed .
La rédaction d’Exmed

5 avril 2004
Halte à la passivité
Il est des livres précieux. Il ne sont pas légion, car ils ne peuvent pas être des imitations d’ouvrages antérieurs. Ce n’est pas pour autant qu’il connaissent dès leur publication la faveur du public. Ni même de ceux dont la mission naturelle devrait être d’informer le public. Il en est ainsi dans le domaine du harcèlement psychologique qui nous tient tant à coeur. Voilà pourquoi la LEM 340 en ligne ce jour, sous le titre “ Cure de lucidité” livre aux internautes la critique du livre “ Le harcèlement dans l’enseignement” de Philippe Arquès. Le fait qu’il soit notre colistier et l’auteur de la LEM 334 ne change rien à notre perception de la valeur de ce travail.
Dr François-Marie Michaut

6 Avril 2004
C'est tatoué donc avoué
Les Anglais se sont penchés sur la délicate question de la meilleure manière de gommer, de faire disparaître, ou au moins de masquer les tatouages, lorsque votre mignonne petite tortue au poignet, votre dragon crachant le feu en vert et rouge sur les deux tiers de votre dos, ou les initiales complètement obsolètes de votre amour de jeunesse vous pèsent un peu avec le temps....Ils ont essayé diverses techniques chez 74 patients, à base de lasers. Chez 78 % des personnes un éclaircissement de 50 % a été obtenu. Les couleurs répondant le mieux sont le bleu et le noir, et contrairement aux idées préconçues, les tatouages modernes, plus violents et technologiques, s'effacent mieux que les anciens... Mais dans bien des cas seul le maquillage donnera un résultat. En bref, réfléchissez avant de passer à l'acte, la pulsion se révèle plus tenace à l'usage que la volonté de lavage ou l'érosion. (Le QduM 31/03/04) Dr Jacques Blais

7 avril 2004
Autisme, l'exception française
L'autisme est un trouble envahissant du comportement partout dans le monde ... sauf en France, où c'est une psychose infantile. Des recherches ont mis en relief qu'une prise en charge précoce et intensive améliorait le pronostic, les chances d'insertion en milieu scolaire et a terme dans la société ... sauf en France, où le milieu médical n'est pas formé à ces méthodes, et où le diagnostic d'enfant autiste n'est posé qu'à six ans ...
L'autisme est de plus en plus considéré comme un trouble complexe, et dont la genèse laisse une large part à un problème de développement neurologique lié à des causes génétiques ... sauf en France, où la théorie psychanalytique continue de sévir, sur les pas de Bettelheim ... alors qu'elle ne répond a aucune réalité démontrable, et que le traitement psychanalytique de l'autisme est un échec cuisant."(La Recherche n°373 - Mars 2004)
B.Poitel

8 avril 2004
Circoncision
Une affaire de religion, oui, de symbole, d'accession à un statut pour un enfant, une occasion de fête familiale. Une idée différente de l'hygiène ? Un signe de reconnaissance. On peut tout trouver ou tenter de comprendre dans l'idée de la circoncision chez un mâle humain. Mais une étude publiée dans le Lancet, à la suite d'un travail mené en Inde, apporte un nouvel éclairage. Qui aurait osé supposer que la circoncision a un effet bénéfique sur la moindre transmission du sida ? Pas seulement pour des raisons comportementales. Non, pour des raisons biologiques, le prépuce est une cible cellulaire très préférentielle du virus du sida VIH1. Ce qui n'est pas valable pour l'herpès, le gonocoque, ou du tréponème. Mais dans le cas du VIH1, le risque est amoindri par circoncision de 6,7 fois. Étonnant, non ? Découper avant de recapoter, la bonne solution ? (Le QduM, 29/03/04)   
Docteur Jacques Blais

9 au 12 avril 2004
Incivilités
On appelle ainsi, chez les gens présumés civilisés, les comportements des autres qui ne le sont pas. Doigts et bras d'honneur, appels de phare, cris et vociférations, tous les modes chers aux automobilistes pour exprimer aux autres conducteurs un mécontentement, voire plus. Il est intéressant de noter que chaque pays, ou au moins chaque continent, semble avoir ses préférences. Appels de phare en Europe, bras d'honneur en Australie et au Royaume Uni, très rares au Japon. Dont les habitants sont très adeptes du talonnage de véhicule excessif, comme les américains, dans une moindre mesure les Allemands, Néerlandais et les Français. Mais cela ne se pratique guère au Danemark ou en Espagne. Déborder, sur autoroute, un encombrement par la bande d'arrêt d'urgence exaspère les Néerlandais et les Danois, mais fort peu les Finlandais. Les plus calmes seraient les Belges, les plus irritables (80% l'avouent) se recrutent parmi les Britanniques, les Russes, les Italiens, les Néerlandais, les Irlandais et les Français. Il reste que, partout dans le monde, 90 % des accidents trouvent leur cause dans un comportement inadapté du conducteur. (Le QduM 07/04/04)    
Docteur Jacques Blais

13 avril 2004
Acculturation ordinaire
Il est des témoignages indispensables. Ceux que n’osent pas diffuser les médias tant ils mettent en cause notre système social, nos valeurs phare, nos silences complices et nos hypocrisies bien-pensantes. Avec Jacques Blais, allons faire un petit tour un dimanche matin dans la banlieue parisienne avec la LEM 341 en ligne ce jour sous le titre “ Respect et rituel”. Décapant.
Dr François-Marie Michaut

14 Avril 2004
Encore l'herbe à Nicot
Le croiriez-vous si une étude Australienne n'avait pris la peine de le démontrer ? Parmi les facteurs de risques comptabilisés pour les infections bactériennes vaginales, les femmes disposent d'un certain choix. Et médical, et social, et comportemental. Facteur de risque 1,5, une grossesse antérieure, ou......le tabagisme ! Facteur 1,6 : trois partenaires masculins dans l'année précédente. Facteur 2,1 : une partenaire sexuelle femme. Et dans le sens de la diminution du risque : 0,5 utilisation de préservatifs, 0,6 contraception hormonale. C'est une étude effectuée à Sydney et portant sur 8 années. On sait le tabac responsable de tumeurs urologiques, il se déduit de cette étude que les urines imprégnées de tabac ajoutent un facteur de risque vaginal...  (Le QduM 05/03/04)  Docteur Jacques Blais

15 avril 2004
Qui inventera plus horrible ?
La radio “France-Info” s’en ai fait - sans commentaires- l’écho le 13 avril. Selon la police israélienne, un Palestinien a été sur le point de se transformer en bombe vivante. Pour faire plus de dégâts, et répandre encore un peu plus la terreur chez ses ennemis israéliens, il envisageait de compléter sa ceinture d’explosif bourrée de clous et de boulons. Avec quoi ? Une poche de sang contaminé par le virus du SIDA. La perversion humaine est décidemment sans limite, y compris sous couvert d’idéologies aux idées généreuses. Messieurs les religieux de toutes confessions, et vous les intellectuels, pourquoi vous taisez-vous ? Rien, rien, rien ne peut justifier de tels comportements, voila ce que aimerions entendre affirmer par ceux qui sont capables de parler. Se taire, c’est se transformer en complices. Complices d’un monde où tous les coups, surtout les plus bas, deviennent implicitement la règle ordinaire des comportements humains.
Dr F.-M. Michaut


16 au 18 avril 2004
Pluie de chiffres
Ce genre de fourre-tout chiffré a simplement l'intérêt d'un survol un peu général d'un domaine, celui de la santé.
L'activité des Généralistes, qui avait baissé en 2002 de 1,5 % a de nouveau augmenté en 2003 de 2,1 %. L'Ordre dénombre exactement 241238 médecins inscrits en 2003. Dont 1131 ont pris une retraite anticipée selon la dernière modalité officielle possible en 2003. Tandis que 3500 au total cessaient leur activité sous divers modes.
5 nouveaux centres de traitement de la Sclérose Latérale Amyotrophique viennent d'ouvrir, portant le nombre à 15 en France, pour accueillir ou traiter les 1200 nouveaux malades annuels.     Sachez qu'il y a eu 600000 gastro-entérites en trois semaines lors de l'épidémie qui s'éteint.    Entre 1980 et 2001, la prescription d'antidépresseurs a été multipliée par 6,7, et le Credes constate que la prévalence de la dépression déclarée a augmenté de 3,1 à 5,2 % en 15 ans. Enfin on le savait mais l'INSERM le confirme : au delà de 2 verres d'alcool par jour pour les femmes et 3 pour les hommes, le risque de maladies induites, depuis les cancers, maladies hépatiques, cardio-vasculaires, jusqu'aux troubles psychiques, augmente. Et la France demeure au 4ème rang mondial de consommation, derrière le Luxembourg (!), l'Irlande et le Portugal.   (Panorama du Médecin, 29/01/04)     
  Dr Jacques Blais

19 avril 2004
Tant pis
( LEM 342 )

Oui, tant pis si la LEM 342 en ligne cette semaine ne va pas du tout dans le sens des propos habituels sur le devenir de l’assurance maladie. Car, avec : “Système modèle 1945”, nous souhaitons mettre le doigt sur le contexte dans lequel a été créée notre Sécurité Sociale en France. Voilà qui révèle l’idéologie qui a permis son homéostasie incroyable. Nous proposons une interrogation systémique sans laquelle aucune possibilité de vrai changement n’est possible. Si cet effort de lecture lucide n’est pas effectué, on ne peut que continuer à faire encore plus de la même chose, avec le résultat négatif qu’observent régulièrement tous les systémiciens confrontés à des situations de crise dans des familles ou des groupes : le non-changement.
Dr François-Marie Michaut


20 avril 2004
Souffrances de soignants
<<Pour être difficile à évaluer, la souffrance des soignants n'en est pas moins réelle. Qu'on l'appelle stress, épuisement professionnel, burn-out ,qu'elle intervienne à l'hôpital, face aux patients en fin de vie ou en pratique libérale, elle touche de 25 à 40% des professionnels et peut expliquer en partie la surmortalité des médecins par suicide. << Le médecin se sent de plus en plus souvent traité comme un livreur de pizza au supermarché de la médecine >>, souligne le Dr Pierre Canoui, qui y voit une pathologie de la relation d'aide. Une pathologie qui peut être prévenue, par exemple avec les groupes de parole ou le modèle participatif pour lequel plaide le Dr Philippe Colomba>> Source : le Q.d.M. du 15/04/2004
[ . . . ] <<Un monde de santé en souffrance>> d'Alain Cordier consacré aux changements auxquels sont confrontés les médecins et qui peuvent rendre leur exercice plus difficile. Tout d'abord, l'affaiblissement du principe d'autorité : le soignant n'a plus la sécurité du sillon tracé par les maîtres et il n'est vu par le patient que comme <<l'interlocuteur technique et scientifique du moment>> Deuxièmement, l'exercice se situe dans un temps déstructuré : le rythme des découvertes laisse peu de temps à la réflexion, les patients veulent des résultats immédiats, les soignants sont en chronique <<manque de temps>>. Troisième difficulté potentielle : les limites de l'interdit sans cesse repoussées et les médecins sont l'objet de sollicitations de toutes natures auxquelles ils ne peuvent guère répondre. De nouveaux risques pour les soignants sont aussi apparus avec le principe de précaution et les devoirs instaurés par la loi : obligation d'information, obligation de sécurité de résultat, notion de perte de chance... [ . . . ]>> N'en doutons pas, tout cela ne contribue que très peu à l'amélioration de la qualité des soins, et cela ne va pas dans le sens de l'intérêt supérieur des patients, qui semble bien oublié au profit de l'intérêt des avocats et politiciens de tous bords .
Dr Philippe Deharvengt , alias le Père Igor

21 Avril 2004
Génocide
S'il est des sujets délicats, bien entendu celui du génocide perpétré au Rwanda il y a 10 ans en est bien un. Le silence éloquent et l'absence de représentation aux commémorations des nations Européennes est un aveu. Comme extrêmement souvent, admettons que le rôle, la place, de la France dans cette affaire n'a été ni brillante, ni même seulement claire, ni nette, ni explicite. Le tandem de l'époque, Mitterrand-Balladur, a plutôt été avare d'explications convaincantes. Et il aura fallu pratiquement 10 ans pour que le prétexte avancé, guerre tribale, se montre absurde et illusoire face à une préparation, une organisation, mise à jour, d'un génocide vrai, c'est à dire impliquant l'Etat, avec la complicité absolue de tous les occidentaux. Comme d'habitude pourrait-on dire. Lire à ce sujet la mise au point "clinique" de Patrick de Saint-Exupéry, dans "L'inavouable" aux Éditions des Arènes. Pas de quoi se montrer très fiers de nos hommes d'Etat.   
Dr Jacques Blais

22 avril 2004
Les bébés d'Onan
<<La masturbation infantile (encore appelée par les anglo-saxons <<gratification disorder>>), n'est qu'une simple variante du comportement normal mais elle est fréquemment confondue avec d'autres affections, car elle implique rarement une manipulation génitale avec les mains, comme le démontre une étude rétrospective réalisée parallèlement en Ukraine et à Glasgow sur 31 enfants (11 garçons , 20 filles) chez lesquels le diagnostic de masturbation infantile a été posé . [ . . . ] L'âge médian des premières manifestations avait été très précoce (10,5 mois en moyenne , 2 mois chez le plus jeune !), alors que le diagnostic n'est intervenu que beaucoup plus tard (médiane 24,5 mois). Les symptômes apparaissaient en moyenne 7 fois par semaine, duraient 2,5 minutes pour chaque épisode et se produisaient dans n'importe quelle situation . Il pouvait s'agir d'une dystonie posturale (19 cas), d'un grognement (10 cas), d'un balancement (9 cas), d'un aspect béat (7 cas) ou de transpiration (6 cas) . [ . . . ]>> Source : JIM on-line du 24/03/2004
C'est bien connu, la valeur n'attend pas le nombre des années (et celle ou celui qui aura lu "l'avaleur" sera privé de dessert). De là à y voir une relation de cause à effet avec les surdités précoces . . .
Dr Philippe Deharvengt, alias le Père Igore

23 au 25 avril 2004
Âme, être et poète
Toutes les formes d’expression qui peuvent entourer la santé des hommes intéressent ce site. Y compris celles qui semblent les plus opposées à la rigueur scientifique volontiers désincarnée des écrits médicaux habituels. Vous ne serez donc pas surpris de la publication en ligne des dernières poésies des années 2000 du Dr Jacques Blais. Le titre de ce recueil accessible à tous ? Silhouette de l’âme et chants de l’être . Les dessins sont de l’auteur, et la mise en page web est de Christine Bruzek. Bonne lecture à tous, car une lecture qu’on apprécie ou à laquelle on communie, n’est-ce pas bon pour notre santé ?
Dr François-Marie Michaut

26 avril 2004
Les absents n'ont pas toujours tort (LEM 343)
Ne pas être à son école ou à son travail pose de multiples problèmes pour qui veut aller plus loin que le bout de son nez, et conclure rapidement à des interprétations souvent malveillantes sur le courage des uns et la fainéantise des autres. Pour Jacques Blais, dans la LEM 343 en ligne ce jour il s’agit de prendre un peu de recul pour réfléchir à ce qu’est dans nos sociétés Le clignotant de l’absentéïsme. Restez présents jusqu’au bout de votre lecture, SVP !
Dr François-Marie Michaut

27 avril 2004
Repos post mortem
<< Faut-il après une mort sur la table d'opération que le chirurgien et l'anesthésiste prennent un ou deux jours de repos ? De nombreux praticiens estiment qu'à tout le moins il est conseillé de ne plus opérer au cours de la journée. [ . . . ] Il est difficile de tirer des conclusions définitives d'un tel travail. Les auteurs estiment que la prolongation des durées de séjour des opérés après une mort sur table est le signe d'une détérioration temporaire des capacités de l'équipe chirurgicale. Mais on peut aussi parfaitement évoquer l'hypothèse selon laquelle l'émotion ressentie par le chirurgien et l'anesthésiste à la suite d'un décès opératoire les conduit à adopter une attitude plus prudente en prolongeant un peu les périodes de surveillance en soins intensifs et à l'hôpital. S'il est donc impossible d'affirmer qu'une période de repos après un décès per-opératoire améliorerait la sécurité des patients, il reste toutefois probable qu'elle serait bénéfique à l'équipe chirurgicale. >> Source QDM. Encore un sujet tabou, n’est-ce pas, amis patients. D’aileurs en langage médical classique, le mot “mort” est interdit de séjour. Un pudique et latin exitus en tient lieu.
Dr Philippe Deharvengt

28 avril 2004
Le p'tit noir
Tout comme l'antivirus et l'anticalcaire, l'antioxydant est à la mode pour conserver ses instruments en état de marche. Ici ses organes et non seulement ses outils. Et, en dehors de ce que nous connaissions de ces substances ô combien vantées partout, légumes, bétacarotène, tocophérol, vitamine C, etc, il semblerait qu'en invité surprise apparaisse le petit noir bien tassé, le café. Il apporte 11 mmol/jour d'antioxydant. A titre de comparaison, les fruits ou le thé se situent entre 1,4 et 1,8, le vin et les céréales à 0,8. Ce sont des Norvégiens qui ont montré cette propriété. A vos jus !
(Le QduM 15/04/04)  
Dr Jacques Blais

29 avril 2004
Mort d’un enfant et sclérose en plaque
S'il est des sujets délicats, bien entendu celui du génocide perpétré au Rwanda il y a 10 ans en est bien un. Le silence éloquent et Prenons toutes les précautions d'usage. L'étude est nordique, en provenance de l'Université d'Aarhus, et elle survient dans un contexte où l'on tente si souvent de tout expliquer, de théoriser même la mort. Cette même équipe avait déjà montré des corrélations entre mort d'un enfant et infarctus plus tard chez les parents, ou survenue d'un cancer. On a tout de même suivi cette fois 21000 parents ayant perdu un enfant avant 18 ans, étude portant sur 17 années, et en parallèle 293000 parents sans expérience d'un tel deuil. Un facteur ressort de cette étude, le risque d'apparition d'une Sclérose en plaques chez les parents qui ont perdu un enfant, si ces parents ont été suivis au moins 8 ans, augmente très nettement, de 1,42 à 1,56 jusqu'à 2,12 à 2,25 de moyenne. Comme toujours, les hypothèses danoises portent sur le dérèglement du système immunitaire, ou un dysfonctionnement réactionnel de l'axe hypothalamo-hypophysaire. A prendre avec la prudence habituelle, mais il est intéressant de découvrir une étude centrée sur un stress spécifique dans cette pathologie qui demeure assez mystérieuse.   (Le QduM 17/03/04)  
Dr Jacques Blais

30 avril au 2 mai 2004
Des chiffres et des réalités
Les médecins le demandent depuis des années, il faut absolument faire quelque chose pour que la France ne manque pas de médecins dans 10 ans. Le ministre de la santé, qui fut aussi un praticien, vient de prendre la décision de relever le numerus clausus des carabins de 2ème année de cinq et quelques mille à plus de huit mille. Réjouissons-nous. Mais, la réalité est que l’on manque surtout de médecins généralistes, et particulièrement de médecins de campagne. On manque aussi dramatiquement de chirurgiens, d’obstétriciens et d’anesthésistes. Quand on sait que 85% des étudiants en fin de troisième cycle de médecine générale dans une université parisienne déclarent ne pas vouloir pratiquer la médecine en clientèle ( source : Jacques Blais), que les chirurgiens libéraux menacent de s’expatrier (QDM ), comment ne pas s’inquiéter. Il est vrai que la libre circulation des praticiens dans la toute nouvelle Europe à 25 ( dont d’anciens pays de l’Est où la médecine est dans un état misérable ) changera peut-être la donne de notre vieille France. A une condition, dont personne ne parle : que l’on se donne, enfin, les moyens de former les généralistes à leur véritable métier. Pas à la médecine hospitalière, comme actuellement. Plus que jamais de véritables chaires de médecine générale doivent enfin se développer.
Dr François-Marie Michaut

3 mai 2004
Dire la vérité
(LEM 344)

Le médecin doit-il , en toute occasion, informer le patient de l’affection dont il souffre ? La tendance, imitée de ce qui se fait souvent, nous dit-on, aux USA, est de répondre de façon affirmative. Dans la LEM 344 mise en ligne ce jour, le Dr Iulius Rosner nous apporte son témoignage personnel, infiniment plus nuancé, dans Histoire tragique. Ce qui n’empêche pas la conclusion finale humoristique de l’Os Court signé Pierre Dac.

4 mai 2004
Un ministre au charbon
<<Décidément, Philippe Douste-Blazy suit de très près le dossier des urgences [ . . . ] il vient de mettre carrément la main à la pâte en prenant dans la nuit de vendredi à samedi une garde aux urgences de l'hôpital Saint-Antoine, dans le 11ème arrondissement de Paris, un service où officie le très médiatique président de l'Association des médecins urgentistes hospitaliers de France, Patrick Pelloux. Un ministre de la santé à pied d'oeuvre dans un service d'urgence, c'est du jamais vu. [ . . . ] Il est venu travailler avec nous, aucun ministre ne l'avait fait avant lui. J'espère qu'il le fera dans d'autres secteurs. [ . . . ]>> Source : le Q.d.M. du 28/04/04
Comme quoi, il n'y a pas qu'à Lourdes (cité dont il fut le maire) qu'il se produit des miracles.
Dr Philippe Deharvengt

5 mai 2004
Filles et études
Nous avons souvent signalé la progressive et très importante majorité des étudiantes actuelles, par exemple dans les Facultés de Médecine. Une équipe de Liège a publié une étude récente sur l'évaluation émotionnelle et comportementale comparative entre garçons et filles en première année universitaire. Confrontés à l'échec en faculté, les garçons développent une agressivité physique, reçoivent cette sanction comme une perte de valeur personnelle, et pratiquent une conduite d'évitement. "Si j'échoue, c'est que je ne vaux rien, autant abandonner". Les filles font preuve d'hostilité et de colère, et s'accusent d'une incompétence qu'elles n'ont pas. Mais leur besoin de réussite alors les mène à la performance. La nuance résiderait chez le garçon dans un besoin de confiance et de motivation pour persévérer, chez les filles en une nécessité de réussir pour se prouver leur compétence.
(Le QduM 13/04/04)
Dr Jacques Blais

6 mai 2004
Bien triste disparition
Christiane Kreitlow nous a informé de la cessation d’activité de l’association “ Maux pour mots au travail”. Fondée à Strasbourg en 1997, elle a monté des antennes à Colmar, Paris et Brest. Quel dommage que cette association qui a aidé des milliers de personnes victimes de harcèlement psychologique disparaisse ainsi, faute de moyens humains et financiers. Faute de soutien de la part des autorités concernées par ce drame humain. Pour en savoir plus, prenez connaissance du communiqué de presse. Et ne manquez pas la prochaine LEM 345 qui, dès lundi, sera consacrée à ce sujet qui nous tient tant à coeur à Exmed, avec une proposition concrète.
Dr François-Marie Michaut

7 au 9 mai 2004
Nouveau métier
<<Une étude publiée dans le <<Lancet>> montre que la prévalance de l'infection à VIH/sida est deux fois plus élevée chez des femmes qui subissent des violences intraconjugales, qu'elles soient physiques ou psychologiques (domination du partenaire). [...] Selon le Dr.Jewkes, un des auteurs, <<il devient urgent d'étudier les liens entre la construction sociale de la masculinité, la violence conjugale, la domination masculine et les comportements à risque>>. Source: le Q.d.M. du 03/05/2004
On n'est pas loin ici d'un thème cher à Exmed et à LEMA : le harcèlement, qu'il soit moral, conjugal ou sexuel. Toute forme de violence doit être considérée comme pathogène, morbide et dévastatrice, et donc  condamnée comme telle.
Dr Ph. Deharvengt, le Père Igor pacifiste

10 mai 2004
Dire la vérité
(LEM 344)

La fréquence et la gravité, y compris sur le plan de la santé, de l’inadmissible harcèlement moral ne peut que nous inciter à tenter d’imaginer des dispositifs pratiques de lutte qui, à notre connaissance, n’existent pas encore en France. La LEM 345, en ligne ce jour, “Pour des médiateurs du travail” propose à la collectivité des citoyens internautes le résultat de nos suggestions. Qu’au moins un débat tel que celui qui a eu lieu au Canada puisse s’instaurer sur cette perversion des relations humaines serait notre meilleure récompense.
Dr François-Marie Michaut

11 mai 2004
Du beau, du bon
Nous avions il y a peu évoqué le rôle de la mâchoire dans le développement du cerveau, via l'expansion du crâne. Rassurons-nous, une autre différence entre nos prédécesseurs singes et nous, remontant à quelques 40000 ans (au passage apparition de peintures rupestres africaines, et d'objets décoratifs ailleurs) est un trait humain conférant l'aptitude à attribuer certains degrés de beauté à des formes, des couleurs, des mouvements. La perception de la beauté dépendrait du cortex pré-frontal. Il restait à en administrer la preuve. La magnéto-encéphalographie a permis de localiser effectivement dans le cortex gauche préfrontal dorso-latéral la perception du "beau". Une activité dépassant les régions simplement visuelles... Emouvant, non ?  (Le QduM 14/04/04)  
Dr Jacques Blais

12 mai 2004
Coup de cils
Encadrant le coup d'oeil, les cils... Quoi d'extraordinaire, sinon que des savants chercheurs ont estimé depuis longtemps que, chez les enfants allergiques, la longueur inusitée des cils pouvait représenter un indice de prédisposition allergique, tout comme une conjonctive un peu bleutée. Et de mesurer pour prouver. Eh bien oui, il y a un peu plus d'un millimètre d'écart entre les allergiques (asthme ou dermatite) et les autres. Précisément des cils de 9,43 de moyenne contre 8,45 mm, avec un écart-type de 1,39 et 1,30 dans les deux groupes. Mais si les longs cils sont donc caractéristiques, il n'y a pas de différence entre garçons et filles, ni entre les types d'allergies. Clin d'oeil n'anticipant pas sur les allergies aux cosmétiques plus tard, avec là des différences probables...  (Le QduM 23/04/04)  Dr Jacques Blais

13 mai 2004
Exercice ou carrière
Horrible, l'expression de carrière, comme celle que l'on creuse au fil des années. On savait déjà, de l'observation attentive des formes d'exercice des médecins à travers les générations, que les jeunes actuels s'installent bien plus tard que leurs aînés. 35 ans en 2001, contre 31 ans dans les années 80. De même, en 1980, un médecin s'implantait 1,6 année après sa soutenance de Thèse, contre 3,7 ans en 2000. Inquiétude, insécurité, peur, avenir incertain ? La durée d'exercice (de péremption ?) des praticiens ayant persévéré jusqu'à 55 ans et plus est en moyenne de 31 années. Mais pour les générations installées entre 1980 et 1984, 20 % auront cessé leur activité au bout de 19 ans.
L'étude du CREDES met aussi en évidence des facteurs maintenant connus : l'activité croît, démographie en péril oblige, nettement plus vite qu'il y a 20 ans. La féminisation augmente très rapidement. Mais les vraies révélations de cette étude sont que, de plus en plus, les médecins libéraux démarrent tard et finissent tôt, pourquoi ?, qu'ils diversifient davantage leur exercice, pourquoi ? Et les questions subsidiaires sont encore des pourquoi : que font ces praticiens après leur abandon libéral, quels choix, et pour quelles motivations ?  (Le QduM 23/04/04)  
Dr Jacques Blais

14 au 16 mai 2004
Démocratie et Islam
Ce n'est pas vraiment un sujet médical, mais la santé doit-elle se réduire à la seule médecine et ignorer la civilisation? C'est pour cette raison que je souhaite faire partager le texte suivant du philosophe tunisien Mezri Haddad (in: <<a Turquie dans l'Europe, un cheval de Troie islamiste?>> d'Alexandre Del Valle aux Editions des Syrtes). Non delenda Carthago, autopsie de la campagne anti-tunisienne, éditions du Rocher, 2002 <<Un spectre hante l'Hexagone: l'activisme islamiste>>, dans cet article, Haddad affirme que <<chaque fois qu'il y aura des élections démocratiques [...] impliquant la communauté musulmane, nous assisterons à l'apothéose de l'islamisme. Pour s'en convaincre, nul besoin de se plonger dans La psychologie des foules de Gustave Le Bon ou dans Les lois de l'imitation de Gabriel Tarde. La lecture d'un illustre classique tel que Platon suffirait. Dans une compétition où le nombre est juge suprême, où par conséquent la qualité s'efface devant la quantité, où la raison s'éclipse devant la passion, où l'atavisme est plus déterminant que le civisme, où l'ignorance évince la connaissance et où la démagogie supplante la pédagogie, on peut être certain du résultat>>.
      A méditer, mes frères et soeurs. Votre dévoué et très laïque Père Igor,
Dr Philippe Deharvengt

17 mai 2004
Question de choix (LEM 346)
Chaque lundi, la Lettre d'Expression médicale ( LEM ) hebdomadaire, propose une réflexion approfondie, mais courte pour rester lisible, sur un sujet touchant à la santé. Les choix du praticien et les choix de ses patients sont toujours au coeur, parfois conflictuel, de toute consultation médicale. L’éclairage autoritaire de “ la science”, tout comme l’idéologie du-consommateur-a-toujours-raison, n’est pas toujours le reflet de la réalité. Tel est le thème de la LEM 346 en ligne cette semaine : De tout premier choix, du Dr Jacques Blais.
Dr François-Marie Michaut

18 mai 2004
Plus logique, tu meurs
En France, le parti socialiste vient de révéler à la presse son plan pour renflouer l’équilibre financier de l’Assurance Maladie ( France Info). Pas question de se préoccuper de l’inflation galopante des dépenses, ni même de leurs causes fondamentales, qu’elles soient justifiées ou non. On propose simplement que les taxes prélevées par l’Etat, au nom de l’assurance maladie - en passant - ne filent plus dans les caisses du dit-Etat, mais bien dans celles de l’assurance maladie. Logique, non ? Que cette ponction appauvrisse d’autant le budget de l’Etat, qui devra chercher ailleurs ce manque à dépenser, logique encore. Et, enfin, que pour un médecin traiter une hémorragie exclusivement en bourrant son patient de transfusions de sang, est d’une stupidité mortelle pour le malade. Nom de Zeus, la punition divine des Danaïdes à remplir un tonneau sans fond, c’était exactement cela ! La logique, la médecine ou la mythologie, qui s’en soucie dans les allées politiques ?
Dr François-Marie Michaut

19 mai 2004
La main à la poche
Enfin le ministre de la santé ose dire publiquement que les soins de santé ne sont pas gratuits, et qu’ils ne doivent plus donner l’illusion de l’être aux assurés sociaux bardés de mutuelles complémentaires qui fréquentent les cabinets médicaux en France. Le simple geste de sortir de sa bourse personnelle la très symbolique pièce d’un Euro rappelle utilement, à la fin de chaque consultation, qu’aller chez le médecin est un acte qui entraîne toujours une dépense qui est loin d’être négligeable et “indolore” individuellement. Il y a bien longtemps que les psychanalystes nous ont démontré la nécessité du paiement direct des séances, même avec une simple piécette pour les enfants. Rien à voir avec les lamentables dessous de table qui se pratiqueraient dans certains lieux pour que le délai de rendez-vous du patient passe de six mois à une semaine.
Dr François-Marie Michaut

20 mai 2004
Soigner sous la menace
L'an dernier, nous vous avions signalé la mise en place, par l'Ordre des Médecins, d'un Observatoire de la Sécurité des Médecins. Il est intéressant de regarder les résultats à un an, sachant qu'il ne s'agit que des déclarations de délits et d'agressions, autrement dit pas de tous les incidents réellement survenus dans l'ensemble des cabinets. 320 agressions verbales, 234 vols ou hold up, 117 agressions physiques, 98 actes de vandalisme, et 21 incidents d'autre nature, ce qui fait un total de 790 déclarations. Majoritairement signalées en banlieues ou en grandes cités urbaines. La plupart des causes se retrouvent dans le temps d'attente et le refus de prescription, tous ces éléments corroborant l'étude du début de 2003. Il est à noter que les praticiens, même en cas de vol ou d'agression physique, n'ont porté plainte que dans 26 à 52 % des cas.
La réflexion sur la sécurité demeure à l'ordre du jour, soigner sous la menace ne saurait être tolérable. (Bulletin de l'Ordre national des Médecins N°4) Dr Jacques Blais

21 au 23 mai 2004
Voyage en Ethiopie
Quand la grisaille de la vie quotidienne, malgré le soleil éventuel, devient trop lourde, Exmed propose un voyage dans l’espace comme dans le temps et les cultures humaines d’ailleurs. Son auteur, bien connu ici, est Jacques Blais. Son titre : “ Les perches du lac rose”. Alors, prenez un peu de temps, et laissez agir la magie de l’Internet. Les clichés sont de l’auteur, et la mise en page web est l’oeuvre de Christine Bruzek.
Dr François-Marie Michaut

24 mai 2004
Question de (bon) sens
(LEM 347)
Une science médicale qui ne semble plus se préoccuper du sens humblement humain de ses actions, telle est le risque de dérive lourde de conséquences pour notre santé. Tel est le sujet de la LEM 347 Sens et science, de Jacques Blais, mise en ligne ce jour sur Exmed. Bonne lecture.
Dr François-Marie Michaut

25 mai 2004
Croix et croissant rouges
La vocation d'Exmed est de ne traiter que de questions de santé. La paix du monde, l'avenir de notre planète, s'inscrivent-elles dans ce cadre? Pour ma part, je le pense. C'est pourquoi je recommande la lecture de <<Sur les traces de Ben Laden>> de Mohamed Sifaoui , au "Cherche midi". Extraits choisis :
L'année 2004 sera cruciale. Cruciale en raison notamment de l'élection présidentielle qui aura lieu aux Etats-Unis en novembre. George W.Bush et son équipe ont montré leur visage, leurs limites mais aussi leurs objectifs. Il ne fait aucun doute que le combat mené par l'administration américaine est aussi un combat idéologique qui n'a (presque) rien à envier à celui d'Oussama Ben Laden. Si l'actuel président américain est réélu nous allons tout droit à la catastrophe. Fort d'un second mandat, il s'attaquera probablement aux autres pays qui forment à ses yeux <<l'axe du mal>> tels la Syrie, l'Iran et le Soudan [...]La première puissance mondiale est dirigée aujourd'hui, faut-il le rappeler, par une équipe de fondamentalistes chrétiens. Le destin de l'Amérique mais aussi celui de la planète sera certainement entre les mains de chaque électeur américain le 2 novembre 2004. Cruciale, l'année 2004 le sera également au Proche-Orient. Le conflit qui oppose Israéliens et Palestiniens nourrit, sans nul doute, le terrorisme islamiste. La lutte contre le terrorisme islamiste passera inévitablement par un règlement juste, équitable et durable de ce conflit. Or, là aussi, que ce soit Ariel Sharon ou Yasser Arrafat, aucun de ces deux dirigeants n'est un homme de paix. [...] Pour que la paix se réalise au Proche-Orient, il faudra qu'ils quittent la scène politique. Et l'auteur soulève l'hypothèse selon laquelle George W. Bush pourrait bien assurer sa réélection en neutralisant Oussama Ben Laden le 11 septembre 2004 , soit le troisième anniversaire que l'on sait et moins de deux mois avant les présidentielles . Scénario très hollywoodien dont nos amis américains sont très friands. C'est notre survie à tous qui en dépend. Prions mes frères, quel que soit notre Dieu ou comment on le nomme et comment on le prie, pourvu que ce ne soit pas une bombe à la main ou une ceinture d'explosifs autour de la taille.
Dr Ph Deharvengt, le Père Igor apocalyptique

26 mai 2004
Côtelettes aux prions
Non, ce n’est pas la dernière recette à la mode pour accommoder le mouton de façon gastronomique. C’est juste le résultat des recherches effectuées par une équipe française sur des ovins atteints de scrapie ( tremblante, connue des vétérinaires depuis 1752). Fort prudents contre des débordements médiatiques bien prévisibles, nos collègues de l’Ecole vétérinaire de Toulouse ( QDM du 25 mai) insistent sur la faible dose de prions dans les muscles par rapport à celle retrouvée dans les tissus nerveux en cas d’encéphalite bovine spongiforme, reconnue comme pouvant transmettre la maladie de Kreutzfeld Jakob sous sa nouvelle variante. A l’heure où règne dans sa plus profonde bêtise le sacro-saint “principe de précaution”, les producteurs de mouton ont quand même quelques cheveux blancs à se faire. Finalement, une bonne côtelette de kangourou, c’est pas mauvais du tout.
Dr François-Marie Michaut

27 mai 2004
Alcool, drogue et criminalité
Les relations entre alcoolisme, usage de stupéfiants et conduite délictuelle ou criminelle sont connues depuis la nuit des temps. Cependant, la part exacte de ces toxicomanies dans la criminalité n'est pas évaluée avec précision. C'est à cet exercice que se sont livrés des épidémiologistes britanniques et suédois.
A partir du n° national d'identité que possède chaque suédois, les auteurs ont pu identifier 127 789 individus ayant été hospitalisés entre 1988 et 2000 en Suède avec un diagnostic d'alcoolisme ou de toxicomanie à des drogues illicites (soit 1,9% de la population du pays). Ces sujets ont été impliqués dans 80 215 crimes avec violence. Ainsi, il a été possible d'estimer que 16,1% des crimes violents en Suède sont commis par des sujets ayant été hospitalisés pour alcoolisme et 11,6% par des individus ayant été hospitalisés pour toxicomanie à des drogues illicites. En d'autres termes, 1,9% de la population souffrant d'alcoolisme ou de toxicomanie suffisamment graves pour justifier une hospitalisation sont responsables de 27,7% des crimes avec violence. [...] Source: JIM on-line du 24/05/2004. Avis aux adeptes de "rave-party" et autres "afficionados" de partouzes
alcoolo-toxico-dépendantes. Et que les sirènes oeuvrant pour la dépénalisation du cannabis aillent faire un tour du côté de Stockholm.
Docteur Philippe Deharvengt, alias le Père Igor

28 au 31 mai 2004
Ecrans et écrits
Je l'avoue, j'éprouve une réticence, voire une méfiance, à lire les productions livresques des auteurs issus du petit écran, la peur que les mots du prompteur soient plus attractifs paradoxalement que ceux des pages d'écriture. Mais finalement par exemple PPDA écrit fort bien, et Claude Sérillon aussi. Oui vous savez, cet homme à l'allure anglaise réservée nanti d'humour. Son dernier livre est un recueil de nouvelles, fort agréable, intitulé "Dis moi je t'aime", et les personnages très bien mis en pages sont touchants parce qu'on a l'impression de les avoir tous rencontrés. Aussi maladroits et empruntés que nous, incertains et gauches, alternant entre enthousiasmes et complexes, ratages et pseudo succès. Et une telle difficulté à accomplir le plus simple et le plus horriblement compliqué, le plus ordinaire et le plus étonnant, comme par exemple vivre ensemble, s'aimer, ou aligner les jours et les nuits en attendant un mieux et en espérant un bonheur.
Douze récits courts, subtils, soignés, aigus et lucides.
Chez Balland, 190 pages.  
Dr J. Blais

1er juin 2004
Étrange méthode (LEM 348)
Profitons ensemble de la liberté que donne le fait de ne dépendre d’aucun pouvoir pour passer au crible de la logique et de la mémoire certains remèdes qui sont proposés pour la survie de l’assurance maladie. Certes, il s’agit de la situation en France, mais elle est parfaitement comparable à celle des autres pays de développement identique. Sed perseverare diabolicum est intitulée la LEM 348 en ligne ce jour. Pas de quoi y perdre son latin, votre serviteur y expose simplement le danger de vouloir faire plus de la même chose quand on a déjà essuyé un échec dans un essai antérieur. Avertissement au lecteur, quelles que soient ses options personnelles : ces propos sont politiquement incorrects.
Dr François-Marie Michaut

2 juin 2004
Zéro de conduite pour les "héros" de la conduite
Les pays d'influence latine comme la Grèce, le Portugal, la France ou l'Espagne ont un nombre de tués sur les routes par million d'habitants deux fois plus élevé que les Pays-Bas, la Suède et le Danemark. En Pologne, République tchèque et Hongrie, on compte 150 victimes par million d'habitants, contre 100 en moyenne dans l'ex-Union à 15 (101 en France), où l'on dénombre 40 000 morts et 1,7 million de blessés par an. Les suédois, les néerlandais et les britanniques sont les meilleurs élèves de la classe européenne, tandis que les portugais et les grecs sont en queue de peloton. Source: le Q.d.M. du 07/05/04.
      En ce qui concerne les pays nouvellement admis dans l'Union Européenne depuis le 01/05/2004, il faudrait peut-être prendre en compte un facteur socio-économique. Avant la chute du bloc soviétique, ces populations ne disposaient pour se déplacer que de charrettes attelées à des chevaux faméliques, ou pour les plus nantis de "Trabant" pétaradantes fabriquées en RDA, sur des routes chaotiques. Comment serait-il possible qu'en une décennie ces gens aient pu apprendre à conduire des voitures modernes? On a assisté au même phénomène après la guerre d'Espagne. Soyons doublement prudents... et prions St.Christophe, patron des voyageurs.
Docteur Ph. Deharvengt, le Père Igor prudent

3 juin2004
Récidivistes
Constat terrible, dont Philippe Deharvengt nous a souvent fait part, cette sorte de fatalité chez les individus ayant effectué une peine de prison, qui les poussera vers une récidive sinon inexorable, au moins très fréquente. L'administration pénitentiaire a suivi une cohorte de prisonniers libérés entre le 1er Mai 96 et le 30 Avril 97. Dans les cinq années qui ont suivi, un sur deux avait récidivé, dont 40 % furent de nouveau condamnés à des peines de prison ferme. La récidive est de 75 % pour les vols "simples" contre 23 % pour les auteurs d'atteintes sexuelles sur mineurs. Ce qui pourrait laisser supposer que les délinquants dont on s'occupe davantage, les plus graves, ont moins de probabilité de récidiver ? (Le QduM 07/05/04)
Dr Jacques Blais

4 au 6 juin 2004
Derrière la cravate
S'en mettre un coup derrière la cravate, une expression. Une équipe américaine de New York a eu l'idée de dépister, débusquer, les microbes dans les cravates des médecins d'un hôpital. Seraient-ils porteurs de maladies nosocomiales ? Eh bien sur 42 cravates de médecins comparées à 10 cravates d'agents hospitaliers de sécurité, les uns entrant dans les chambres et côtoyant les malades, mais pas les autres, il s'est avéré que 47,6 % des cravates des professionnels de santé contenaient des germes pathogènes. Huit fois plus que celles des agents hospitaliers. Essentiellement du Staphylocoque doré, mais aussi Klebsiella pneumoniae ou Pseudomonas, autrement dit des bactéries virulentes. Cette étude montre seulement que les cravates ne conservent pas seulement les reliefs des repas, mais servent aussi de réservoirs à microbes. Un point cependant, nous avons tous remarqué que nos jeunes confrères ne portent pratiquement plus jamais de cravates, or les infections nosocomiales sont en augmentation nette. Cherchez l'erreur. Liée au noeud papillon des chefs de service et praticiens hospitaliers d'antan ? (Le QduM 25/05/04)     
Dr Jacques Blais

7 juin 2004
Tentative de manipulation
Dans sa pratique habituelle, le médecin fait naturellement l’objet de tentatives de manipulations, de la part de gens bien décidés à tirer un bénéfice secondaire de son intervention. On en parle bien peu, en dehors des échanges entre praticiens. La LEM 349 Corrompre ! de Iulius Rosner en ligne ce jour vous propose de pénétrer dans cette zone interdite de relations médecins-malades très particulières. Bonne lecture, non dépourvue d’humour, aux Internautes curieux de la réalité des choses humaines plus que des slogans officiels qu’il est de bon ton d’accepter sans mot dire.
Dr F-M Michaut

8 juin 2004
Moral de vainqueur
Simple constat lié à une réflexion. Les sportifs Français se sont mis depuis 6 ou 7 ans à briller dans les sports collectifs, Football, Hand masculin et féminin, Rugby, Volley, et en même temps ils perdent peu à peu toute crédibilité dans les grandes confrontations individuelles. Marie-José Pérec, Amélie Mauresmo, ou bien Christine Arron aussi performante en relais collectif qu'échouant en individuel. Les individuels qui brillent le font dans l'ombre, loin des médias, en escrime, en patinage artistique, en cyclisme sur piste, en biathlon de ski. Il y a certainement des explications. En France, on est "fabriqué", instruit, construit, pour devenir une vedette médiatique, quand aux USA, dans les pays anglo-saxons ou nordiques, en Afrique ou en Amérique Latine, on est bâti et éduqué pour gagner. Soit à titre de revanche sur la vie, soit pour la victoire. C'est très intéressant, car l'affaire est celle du comportementalisme, de l'apprentissage, du psychisme, de la position des médias, et non celle de l'entraînement, des méthodes. Les sports collectifs protègent les personnalités, les médias en France paralysent et détruisent les individualités douées. Si l'on y réfléchit bien, il persiste la même difficulté pour les études, au lieu d'aider, d'accompagner, de protéger nos jeunes, ils sont mis sous les projecteurs, avec des parents et un entourage jouant le rôle des médias, fragilisateur par une attente excessive et insupportable. Les athlètes individuels ont bien plus besoin d'un préparateur comportementaliste que d'innombrables passages à la télé. Préparer tous les jeunes, tous, à la victoire et non au doute serait un objectif bien plus important que celui du nombre de médailles. Simple opinion.   Dr Jacques Blais

9 juin 2004
Haro sur les gros prescripteurs
Il paraît ( Qdm du 8 juin) que la chasse aux médecins généralistes dits “gros prescripteurs” est ouverte. Que s’agit-il de chasser ainsi ? Des comportements dangereux pour la santé des patients, des incompétences professionnelles ? Que nenni. Juste des ”économies considérables” ( d’argent, bien sûr). La méthode de chasse ? : mettre au pas les professionnels qui commettraient des “ dépenses non médicalement justifiées”. Qu’en charmant jargon administratif avec ce concept - forgé sur mesure, sans le moindre fondement scientifique crédible -, ces choses-là sont dites. Et qui sont donc les chasseurs ? Des praticiens généralistes particulièrement compétents dans leur métier ? Pas du tout. Ce sont les agents salariés de l’assurance maladie obligatoire qui s’érigent ainsi en experts et en juges de la chose médicale. Ah, vieille sagesse des familles campagnardes, t’aurait-on oubliée à ce point ? “ Chacun à sa place et les vaches seront bien gardées”.
Dr F-M Michaut

10 juin2004
Dans la rue
Quand, décidés à entretenir notre système cardio-respiratoire, nous abandonnons notre sacro-sainte automobile gravement polluante et que nous déambulons dans les rues, regardons les passants. Bien rares sont devenus les sujets masculins arborant cigarette, cigare ou autre pipe. Seules quelques femmes, pas toujours jeunes, tirent quelques bouffées rapides de fumée de tabac. Dans nombre de restaurants, celui qui se hasarde à fumer devient presque une exception incongrue. L’usage du tabac est en train de disparaître rapidement de nos habitudes de vie. Les médecins ne s’en plaignent pas, c’est évident. De là à en déduire que les lois et les mesures de prévention ( dont l’augmentation des prix ) ont entraîné cette évolution, il y a un pas bien hasardeux à franchir. La montée constante de l’usage du haschisch ( interdit par la loi ), nous dit-on, prendrait-elle le relais du tabac honni ?
Dr F-M Michaut

11 au 13 juin 2004
Ensemble
Ce qui frappe d'emblée c'est la taille et le poids, c'est un livre de 600 pages, ensuite sa couverture très originale et colorée, enfin son titre, "Ensemble, c'est tout" qui correspond tellement à nos préoccupations systémiques. On peut le recevoir comme "seulement ensemble, pas plus" ou à l'inverse comme "ensemble, et cela constitue une totalité". Anna Gavalda, l'auteur, a bien plus parlé qu'écrit ce bouquin, de ce fait les 600 pages passent très vite, pleines de dialogues. Quatre personnages qui sont perdus, et éperdus d'amour, et qui vont, à partir de leurs parcours respectifs destructeurs, des familles cruelles, ou absentes, ou qui les ont oubliés, démolis, se construire une nouvelle famille entre eux. Bizarre et inattendue, mais si forte en amour, en besoin, en relation humaine. Un livre attachant, émouvant souvent, tellement et terriblement humain, dont on dévore les dialogues pour connaître la suite.
Anna Gavalda, Ensemble, c'est tout, Édition Le Dilettante.
Dr Jacques Blais

14 juin 2004
Vous avez dit libéral (LEM 350)
Le poids des mots est fort. Leur connotation l’est encore plus. Actuellement en France, l’adjectif libéral est associé aux pires turpitudes des assoiffés d’argent à tout prix. La dénomination de salarié est, elle ,parfaitement honorable dans n’importe quelle bouche. Qu’en est-il pour les médecins ? Quand il s’agit de l’avenir à court terme de l’exercice médical, une interrogation s’impose sur ces deux modalités économiques et ... pratiques de fonctionnement. La LEM 350 Libres ou salés” vous propose un tel voyage, afin que de nous aider à mieux comprendre certains enjeux infiniment plus importants pour notre santé à tous que pour le porte-monnaie des praticiens et les comptes des assureurs.
Dr F-M Michaut

15 juin 2004
Amende non honorable
Une enquête terminée juste avant qu'il ne devienne - en tout cas théoriquement - impossible d'intervenir sur les amendes routières délivrées. Une cohorte de 14200 employés du gaz et de l'électricité de France a été suivie et interrogée depuis 1989. Un homme sur trois, et une femme sur cinq, y avouent avoir eu recours à leurs relations pour faire sauter une ou plusieurs contraventions. Probablement guère différents de la moyenne de nos concitoyens, les employés de GAZEL. Le problème mis en évidence est que ces pénalités étaient liées à des excès de vitesse, d'alcool, des imprudences, ou l'utilisation du portable. Et que ces comportements à risque étaient aussi corroborés par un taux d'accident supérieur à la moyenne sur les onze dernières années avant enquête. Autrement dit il semble plus que temps de voir disparaître ces traditions très Françaises donnant un sentiment d'impunité. C'est l'opinion de la revue Anglaise qui publie cette étude en 2004.
(Le QduM 11/06/04)    
Dr Jacques Blais

16 juin 2004
Similitudes
Le Président Bush a décidé de faire raser une prison, théâtre de comportements condamnables de ses soldats. Un mari a surpris sa femme en flagrant délit d’adultère. Il a décidé de sévir : il a jeté dehors ... le canapé.
L’importance pratique de ces deux décisions volontaires ne saurait échapper à personne.
Le contenu de ce papier a déjà été publié sur notre liste interne Exmed-1. NDLR
Dr I. Rosner

17 juin2004
Il paraît demain
Oui mon livre sort le 18 juin au matin. Il s'appelle "Un petit bout de chemin", auteur Sonja Rupp Éditeur "FAREL", c'est un livre sur l'accompagnement de la personne lourdement handicapée, comment se comporter, comment l'accompagner sans la blesser, comment ne pas laisser soi même en tant que valide trop de plumes....etc...
Sonja Rupp, colistière d’Exmed

18 au 20 juin 2004
Affaire de famille
Le sujet très délicat du devenir des adultes qui ont été des enfants adoptés est très rarement traité dans la littérature. Dans un livre agréable et très humain de Joanna Troloppe, une auteure anglaise de nombreux best-sellers, sous le titre "Une famille" le devenir d'un garçon et d'une fille issus chacun de mères différentes et adoptés par les mêmes parents est évoqué. Avec une grande justesse, sans mièvrerie aucune, une lucidité très attractive, une écriture directe et simple. La soeur entraîne un jour son frère à rechercher leurs mères biologiques. L'auteure écrit, page 258, à propos de la mère :"....le soulagement d'apprendre que la rencontre de ses enfants avec leurs mères biologiques n'avait pas été concluante. C'était comme si la vie, veillant à ce que l'équilibre des choses soit soigneusement respecté, vous donnait d'un côté ce qu'elle vous retirait de l'autre". Un livre instructif, aigu, sensible, et évitant complaisance et faux-semblant. 
Une Famille, Joanna Troloppe, chez Plon, 275 pages. 
  Dr Jacques Blais

21 juin 2004
Moi, à votre place (LEM 351)
Et bien voilà exactement ce que le Dr Jacques Blais s’est formellement interdit de dire dans un cas médical vécu. Savoir renoncer à sa propre vision de la maladie est infiniment plus difficile que de manipuler les patients au nom de ses propres valeurs, croyances et connaissances. Tel est l’aspect de ce qui se passe dans le secret du cabinet médical qu’aborde la LEM 351Cas de conscience “ de Jacques Blais. A ne pas manquer, pour ceux qui ne se satisfont pas des propos convenus sur la santé.
Dr F-M Michaut

22 juin 2004
On aura tout essayé
Et on aura tout vu ! Qui d'entre nous ne s'est donc pas délecté, dans son enfance, de ces cigarettes au chocolat que l'on grignotait avec délice ? Un bâtonnet chocolaté, enveloppé "comme pour les grands" dans du papier imitant celui des cigarettes. Eh bien figurez vous qu'un fabricant de tabac Britannique, British American Tobacco, est en train de tester des cigarettes au goût de...chocolat, mais oui ! Ainsi que de vanille, de VIN, et de bien d'autres parfums. Détournement de mineurs, s'indignent les ligues anti tabac d'outre-manche. Vol de souvenirs dirions nous, on ne respecte vraiment plus rien..... D'ici à ce que l'on nous sorte des madeleines de type Proust, mais au goût de tabac...(Le QduM 08/06/04)    
Dr Jacques Blais

23 juin 2004
Sondages
Notre pays adore semble-t-il les sondages. Une manière de se sentir unis, sans doute... Mais il en est que nous aimons aussi diffuser, quand l'image véhiculée est satisfaisante. Ainsi Ipsos-Csmf publie une enquête d'opinion dans laquelle 87 % des Français, une fois de plus, plébiscitent "le médecin qu'ils consultent régulièrement pour leur santé" traduire” leur généraliste. De 61 à 69 % ne trouvent pas les médecins assez nombreux, pas de surprise eu égard aux temps d'obtention des rendez-vous. Et enfin 63 % seraient favorables à une action visant à réduire d'abord les arrêts de travail. Il serait d'ailleurs très intéressant de voir si les réponses proviennent aussi, ou d'abord, des très très nombreux interrogés qui.....ne travaillent pas, statistiquement.  (Le QduM 09/06/04)      
Dr Jacques Blais

24 juin2004
Malades perdus de vue
Une enquête intéressante issue à la fois des Groupes Balint, ces modules de travail entre professionnels sur les comportements en exercice, et de l'Atelier Français de Médecine Générale. Qu'advient-il des patients qui soudain disparaissent du champ d'activité des praticiens (hors décès bien sûr) et surtout comment réagissent les médecins ? Ces derniers sont inquiets et coupables. Inquiets de ce qu'une faute, une carence, un manque, soient à l'origine de la rupture de contact, et vaguement coupables de n'avoir plus répondu à une attente. Trois "espaces" sont définis à cette occasion. Celui d'une dépendance du patient, un peu régressif, celui de transition et de soutien, et enfin celui d'autonomie et d'intégration où aboutit le patient. Et on s'aperçoit que, le plus souvent, les raisons de l'éloignement sont d'une banalité absolue : problèmes de distance, de parking, de transport, d'âge rendant difficiles les déplacements, de délai de rendez-vous, et tout simplement d'installation d'un confrère plus proche. Mais nos cultures nous ont appris à nous sentir coupables de tout. (Le Généraliste, 11/06/04)    
Dr Jacques Blais

25 au 27 juin 2004
Week-end
Week-end est un de ces anglicismes incorporés en permanence au vocabulaire international. Mais l'affaire qui nous préoccupe est et anglaise, et située en fin de semaine. En Grande-Bretagne comme ailleurs, les campagnes de prévention de la mort subite du nourrisson ont abouti entre 1986 et 1998 à faire diminuer de 1718 cas annuels à 395 ce terrible accident. Mais un mystère demeure, quelle que soit la période de référence, il y a un excès de morts subites de nourrissons d'environ 4 % lors des week-ends. Même chez les enfants de moins de quatre mois, dormant donc généralement dans la chambre des parents. Les pistes d'explication sont : le sommeil des parents en fin de semaine, dans les jours de repos, est plus profond. L'heure de leur lever est différée. Et il n'est pas exclu que, dans des périodes vouées essentiellement aux loisir, la vigilance soit moindre. Enfin les parents vont moins consulter un médecin dans ces jours là. Question : le fait d'avoir, pour les Anglais, individualisé et ritualisé les premiers le week-end a-t-il changé leur perception ? Ou bien leurs études sur eux-mêmes sont-elles plus lucides et audacieuses ? (Le QduM 23/06/04)    
 Dr Jacques Blais

28 juin 2004
Trop belle dentelle (LEM 352)
Le médecin dans son cabinet est parfois à un poste d’observation remarquable de notre société, de ses travers, de ses exagérations, et ... de ses (parfois) généreuses bêtises. Avec Iulius Rosner dans la LEM 352 en ligne Une RMIste, examinons donc de près les dessous d’une certaine charmante bénéficiaire du revenu minimum d’insertion.
Dr F-M Michaut

29 juin 2004
La femme de sa vie
Quand un homme atteint ses 70 ans, il peut se dire que la femme de sa vie va l'enterrer d'ici cinq ans, tandis qu'elle coulera ses jours pour 7 années de plus après sa mise en bière... L'écart d'espérance de vie qui était d'environ 8 ans jusqu'en 2000 tend à se réduire à 7 ans depuis 2003. Dans le monde occidental, deux mouvements contraires se répondent : l'évolution progressive de la mortalité cardio-vasculaire réduit peu à peu l'écart, car les femmes en fumant autant voire plus que leurs compagnons aggravent leur cas, celle par cancer avec l'accroissement des tranches d'âge est défavorable aux hommes. La mortalité aux âges élevés par maladies respiratoires, qui est moindre par exemple au Japon, explique que l'espérance de vie y soit la plus haute du monde. 77,7 et 84,6 ans au pays du soleil levant pour hommes et femmes, contre 75,3 et 82,6 chez nous. (Le QduM 07/06/04)       
Dr Jacques Blais

30 juin 2004
Ah les gros, pas allegro
La stigmatisation est un terme à la mode, marquer en quelque sorte d'un signe visible des personnes. Une étude socio-professionnelle récente s'attaque à l'image des obèses. L'obèse est étiqueté, montré du doigt et marginalisé, puis exclus en particulier de bien des recrutements professionnels. Plus l'emploi fait appel à la représentativité, immobilier, locations et services, hôtellerie, restauration, services domestiques, moins le taux d'obèses employés est élevé, il se situe entre 2 et 3 %. Ces personnes au corps "dérangeant" ne sont plus admises que dans les transports, l'administration publique, ou la santé et l'action sociale où le taux "grimpe" entre 11 et 22 %. La mission est alors d'un service et d'une aide, et non celle d'une image corporelle valorisante. A l'embauche, les obèses sont réduits à leur apparence physique, au détriment des compétences relationnelles ou des capacités professionnelles. Et ce à l'insu du recruteur. Concernant le racisme, celui-ci sait qu'il est dans l'interdit, dans l'obésite il agit malgré lui comme un censeur, attribuant aux personnes en excès pondéral une mollesse, ou une incapacité à réagir, à faire des efforts. Une question en avance, en sera-t-il un jour de même pour les accros au tabac ? Les deux lieux les plus sensibles à cette discrimination sont d'abord l'école, ensuite le travail. Et cet impact négatif est retrouvé tant dans l'accès à l'enseignement supérieur que dans le niveau des revenus ou la vitesse de promotion.  (Le QduM 18/06/04)      Dr Jacques Blais

1er juillet 2004
L'autre HAMLET
Oui, il existe un autre Hamlet, non plus littéraire mais scientifique, celui-ci. Il s'agit du Human Alpha lactalbumine Made LEthal to Tumor cells, autrement dit un composant du lait attaquant certaines cellules tumorales. Pas n'importe quel lait, celui des femmes. Les anciens, et particulièrement les ruraux utilisent encore souvent le lait de figue, parmi d'autres substances, pour traiter les verrues cutanées. Et ils affirment que cela marche ! Et une explication a peut-être été trouvée par le biais du lait maternel. Une équipe de dermatologues suédois a expérimenté un médicament obtenu par fragmentation et acidification du lait humain. Ils ont appliqué le produit chaque jour pendant 3 semaines sur des verrues particulièrement résistantes car survenues sur des patients sous traitement immunosuppresseur. 75 à 82 % de bons résultats ont été observés, sur la taille des lésions. Le mécanisme d'action est complexe, modifiant la concentration de calcium intracellulaire. Et une extension à la prévention des lésions du cul utérin serait envisagée. "Les produits lactés, des sensations pures..." fin de citation publicitaire.  (Le QduM 24/06/04)    Dr Jacques Blais

2 au 4 Juillet 2004
En finir avec la fin
<<Dans la proposition de loi qu'elle a mise au point après huit mois de travaux, la Mission de l'Assemblée sur l'accompagnement de la fin de vie institue de nouveaux droits pour les patients, en particulier le droit au refus de l'obstination déraisonnable, que l'on soit ou non en fin de vie, conscient ou inconscient. Elle prévoit les procédures d'arrêt de traitement, dont le respect garantit une sécurité juridique aux médecins. Elle introduit la possibilité de donner des <<directives anticipées>> au cas où l'on deviendrait inconscient>> Source: le Q.d.M. du 01/07/2004
On ne peut que saluer avec enthousiasme cette proposition et souhaiter qu'elle soit adoptée par l'Assemblée et le Sénat. Naturellement, le statut des patients "inconscients" devra être précisé, faute de dérives médico-légales redoutables. Mais ce n'est qu'une question d'amendements. Réjouissons-nous, patients et soignants, de la fin d'une intolérable hypocrisie.
Dr Ph. Deharvengt

5 juillet 2004
Pourvoyeurs de bonne conscience (LEM 353)
Il est de bien curieux usages des médecins dans nos sociétés de l’image et du sensationnel à tout prix. Une sorte d’anesthésie généralisée sous couverture médicale pour faire admettre l’inadmissible en matière de respect de l’humain. Tel est le thème de notre dernière LEM 353Dormez braves gensen ligne ce jour, sous la signature de F. Soize. Bonne lecture.
Dr F-M Michaut

6 juillet 2004
Quel équipage
Un navire, accusant ses presque soixante ans de fidèle navigation dans des eaux parfois tourmentées était en grand danger de couler. Sur le “ Lasse écus ”, puisque tel fut son nom de baptême, une partie des marins s’agitaient pour trouver de bien hypothétiques remèdes à une énorme voie d’eau, dite " le trou". Vite, ils clouaient de petites planches sur la coque vermoulue. Une autre partie de l’équipage s’opposait aux premiers. Les uns, croit-on, voulant aller à tribord et les autres à babord. La bordée de babord, chacun muni d’une minuscule chignole, expliquait que chaque trou dans la coque (8000, dit-on, étaient prévus), dit “amendement parlementaire”, amènerait ceux de tribord à renoncer à leur plan de sauvetage en voyant l’inefficacité de leur méthode. Où sont les bouées de sauvetage ?
Dr F-M Michaut

7 juillet 2004
Dans le Doubs, abstiens-toi
On croit rêver, mais non, on ne rêve pas. C'était juste au retour d'une rave party dans le département du Doubs: ils étaient trois jeunes allumés, alcoolisés, conduisant sans permis. C'est aujourd'hui devenu complètement banal, au point qu'on se demande à quoi sert le permis de conduire. Comme d'acheter une voiture puisqu'il est bien moins onéreux de la voler. Là où cela devient plus intéressant, c'est que le conducteur du sus-dit véhicule avait rabattu son dossier pour faire de son siège une couchette sur laquelle il dormait en gardant le pied droit enfoncé sur la pédale d'accélérateur pendant que son passager tenait le volant. Ils ont provoqué un accident, tué un gendarme, sont grièvement blessés et soignés aux frais du pauvre contribuable assuré social... Ils bénéficieront de pensions d'invalidités aux frais des sus-nommés, ce qui leur évitera les soucis de chercher du travail à l'ANPE. Source: France-Info le mardi 06/07/2004. Elle n'est pas belle la vie? Vous qui partez en vacances, priez St.Christophe et partez rassurés.
Dr Philippe Deharvengt alias le Père Igor

8 juillet 2004
Calendrier climatérique
Les saisons agiraient sur la date de survenue de la ménopause, des chercheurs hongrois l'affirment. L'équinoxe de printemps surtout, celle d'automne à un degré moindre, entraînent plus souvent le tout premier arrêt des règles. Effet de la mélatonine et de facteurs environnementaux ? Il est à noter que la répartition des naissances suit les mêmes constatations. Une tout autre étude diligentée par des Anglais a cherché à établir l'importance de la baisse de libido à la ménopause chez les Européennes. L'étude, évaluant le désir, la fréquence des rapports, aboutit avec d'autres facteurs encore à un constat de 21 à 36 % de baisse de libido chez les femmes à l'âge de la ménopause. Il est utile de noter qu'aux mêmes âges leurs compagnons habituels, ou classiques, ou réguliers, sont au moins 40 % à noter une baisse de performance nette également. (Le QduM 10/06/04)
Dr Jacques Blais

9 au 11 Juillet 2004
Poéto-thérapie
Plus les évènements que nous vivons sont durs, plus se donner un peu de temps pour faire fonctionner son imaginaire et ses émotions devient un remède indispensable pour vivre. Du dramatique Jérusalem où elle vit et travaille comme psychologue hospitalière, Juliette Goldberg nous envoie ses derniers poèmes. La mise en page est l’oeuvre de notre webmécanicienne Christine Bruzek. Un moment à savourer sans modération, une leçon de savoir-vivre à déguster sans hésitation.
Dr F-M Michaut

12 juillet 2004
C'est à dire (LEM 354)
Le médecin a périodiquement une charge particulièrement éprouvante, pour lui mais infiniment plus pour son patient. Celle de faire l'annonce d'une maladie mettant en jeu le pronostic vital. Encore un sujet laissé dans l'ombre au cours de la formation des praticiens. Jacques Blais, avec " Annoncer une mauvaise nouvelle", nous donne son avis de professionnel de longue expérience dans la LEM 354, en ligne ce jour. A lire, à lire et faire lire autour de soi, si on veut que les choses évoluent enfin dans le bon sens. Celui du respect obsessionnel de l'humain.
Dr F-M Michaut

13-14 juillet 2004
Charlatan embastillé
<<Le guérisseur allemand Geerd Hamer, 68 ans, a été condamné par la cour d'appel de Chambéry (Savoie) à trois ans de prison ferme pour <<escroquerie et complicité d'exercice illégal de la médecine>>. Plusieurs plaintes [...] avaient été déposées par les parents de cancéreux décédés après avoir suivi les recommandations de Geerd Hamer, qui incite à la méfiance envers la médecine conventionnelle. Ancien médecin, interdit d'exercice dans son pays et en Autriche, Hamer, qui voit dans toute maladie la manifestation d'un <<choc psychique intense>>, continue à inspirer de nombreux <<thérapeutes>>. [...] Il soutient que la plupart des cancéreux <<guérissaient spontanément avant qu'il n'existe la chimiothérapie, la radiothérapie et la morphine, toute cette médecine qui panique le patient et le rend malade>>. [...] Source: le Q.d.M. du 06/07/2004 . C'est vrai que prédire une issue fatale à un patient en radio+chimiothérapie comporte une certaine probabilité statistique de fiabilité. <<Je vous avais bien dit qu'il allait mourir, qu'ils allaient le tuer avec leur chimio-radiothérapie>>. Ah! le beau courage que voici et quelle lucidité!... Est-ce une raison d'ôter à tous les patients bénéficiant de ces traitements tout espoir légitime de rémission, voire de guérison? Ce confrère germanique sera certainement moins nocif derrière les barreaux de sa prison. Il est plus facile d'être un gourou sectaire apocalyptique qu'un vrai médecin.
Dr Ph Deharvengt, alias le Père Igor

15 juillet 2004
Soldat lève toi
Les américains ont mis en place une étude innovante pour évaluer l'impact psychique de la guerre sur leurs troupes en Afghanistan et en Irak. Sur 6000 militaires, très majoritairements mâles (99%), jeunes (61 % de 18 à 24 ans) et blancs à 70 %, avec le constat de 80 % n'ayant pas effectué d'études secondaires. Ils ont recherché des signes de dépression, ou d'abus d'alcool, entre autres. Avant leur séjour, 9,3 % des soldats souffraient de troubles mentaux importants. Qui sont passés à 11,2 % pour la campagne d'Afghanistan, et 17 % pour l'Irak. L'incidence principale a été celle de la durée du séjour au front, et des faits graves : blessures, transporter des cadavres, avoir un ami tué, ou devoir tuer un ennemi, affronter des tirs volontaires. Seuls 23 à 40 % des victimes ont souhaité bénéficier d'un suivi.
Le QduM 01/07/04
Dr J. Blais

16 au 18 juillet 2004
Féeries anatomiques
Un titre de livre qui déroute un peu, mais peu à peu on en saisit les intentions. Michel Onfray est ce créateur d'une Université populaire à Caen, où il enseigne à sa manière une histoire différente d'une philosophie autre, pourrait-on dire. A partir du corps de l'humain, depuis sa conception jusqu'à sa mort, il déroule des chapitres à la fois très érudits et très lisibles. Déroutante aussi pour les vrais philosophes, sa manière de commencer par 65 pages du récit de l'atteinte de sa femme par un cancer du sein, pour entrer dans le vif du sujet. Une remarque d'observation personnelle : cette partie là comporte des fautes, orthographe, syntaxe, non trouvées dans les 300 pages suivantes, comme si la personne était imparfaite, quant les idées sont, elles, relues et corrigées ? Ses titres sont extrêmement intéressants, tant ils soutiennent nos discussions et écrits sur ce site : déchristianiser la chair = vivre. Et plus loin rematérialiser le destin = exister. Le reste étant être, naître, et mourir. L'ensemble est très lucide, instructif, réfléchi, en particulier sur les sujets épineux du siècle : IVG, euthanasie, drogue, procréation assistée, mariage homo, en bref les grandes idées sur lesquelles la religion, ou ce que l'on appelle la morale, la conscience, s'affrontent, quand la philosophie les raisonne ou les commente avec un but, celui de comprendre les êtres. Passionnant. (Chez Grasset) 
  Dr J. Blais

19 juillet 2004
Nos valeurs (Lem 355)
La LEM355 en ligne ce jour est signée Jacques Blais. Elle a pour titre “ A vos marques”, sous lequel il s’agit de démêler l’étrange écheveau qui se tisse entre une grande partie de notre jeunesse et des produits aussi ostensibles qu’onéreux de grandes marques commerciales. Ou, comment la peur des générations du dernier demi-siècle de tout embrigadement de la jeunesse, se traduisant en particulier par le rejet de tout ce qui ressemble à un uniforme, conjugué à un culte de l’argent et à une fascination pour les biens de consommation, nous a mené tout droit à un phénomène collectif de société particulièrement préoccupant pour ceux qui mettent l’humain au premier rang de nos valeurs. Lisez, faîtes lire, et n’hésitez pas, quel que soit votre âge, à vous exprimer sur notre liste de discussion Exmed-1, dont voici, pour ceux qui ne les connaîtraient pas encore, un rappel des conditions de fonctionnement.
Dr F-M Michaut

20 Juillet 2004
Faire bonne tête
Un stomatologue formé à l’Ecole de santé navale de Bordeaux nous l’affirme doctement ( QDM du 19 juillet) . En pratiquant cinq à sept minutes par jour des séries de grimaces bien codifiées, il parait que c’est garanti. Les 23 exercices proposés, ne nécessitant aucun accessoire dit le Dr Daniel Maudet, vont laisser vos proches sur le derrière. Ils ne manqueront pas de vous dire - quelle jubilation en ces temps de jeunisme à tout crin : “ Tu fais plus jeune que ton âge”. Avec 14,50 euros en poche, vous pourrez ne pas acheter “ Rajeunissez avec la gymnastique du visage” ( Publibook) pour consulter gratuitement Exmed.org, le site de santé qui empêche vos neurones de se ratatiner.
Dr F-M Michaut

21 juillet 2004
Mâcher du kat
Du côté Éthiopien on l'appelle Kat, et sur la berge Yéménite de la Mer Rouge on dit Qat. Mais c'est toujours la même herbe à mâcher, interminablement. A la fois aphrodisiaque présumé, coupe-faim, excitant, cette plante dont le nom botanique est Catha Edulis est assimilable aux amphétamines et à l'adrénaline, version douce. Mais ne voilà-t-il pas que les Phényl propanolamines issus de ces substances provoquent un effet positif sur le sperme humain et de souris. Capacité des spermatozoïdes et longévité de la période de fécondation augmentées. On comprend que les habitants de ces contrées vendent sur des marchés entiers leur herbe, finalement ils ont des raisons de penser que cela les rend plus virils. Et si les nordiques, les américains, se mettaient à étudier leurs gommes à mâcher ?    (Le QduM 01/07/04)   
Dr J. Blais

22 juillet 2004
Ce serait aussi dans la tête
<<Faut-il être intelligent dans l'enfance pour avoir une bonne santé? C'est ce que suggèrent Laurie Martin & coll. (Boston, USA). Ces médecins se sont intéressés à 633 personnes vivant dans le Rhode Island et âgés de 30 à 39 ans. Leur particularité: elles ont fait partie d'une cohorte de 50 000 enfants suivis de la naissance à 7 ans. A cet âge, ils avaient subi un test de QI. Plus de vingt ans après, alors qu'ils ont la trentaine, Laurie Martin et son équipe les ont recontactés et leur ont adressé un questionnaire de santé. [...] Ceux qui avaient le QI le plus élevé à 7 ans ont moins d'affections sévères. En outre, les moins doués dans l'enfance rapportent volontiers plusieurs pathologies. [...] Il est vraisemblable, suggèrent les chercheurs, que l'intelligence réduit la probabilité de comportements à risque, qu'elle améliore le sens de l'autocontrôle, minimisant en conséquence les situations stressantes.>> Source : le Q.d.M. du 19/07/2004. Autrement dit, les moins intelligents multiplient les comportements à risques (addictions à l'alcool, au tabac, aux drogues diverses), par rapport à celles et ceux qui ont un meilleur potentiel intellectuel. A vrai dire, on s'en serait douté. Faut-il y voir un critère de sélection naturelle?
Dr.Philippe Deharvengt, alias le Père Igor

23 au25 juillet 2004
Pas bu, pas su, palu
Ils n'ont pas su, ou pas voulu, ou bien ils n'ont pas bu leurs médicaments pendant leur séjour dans leur famille, "au pays" comme disent leurs parents. Chaque année en France il y a 1500 cas de paludisme "importé", autrement dit inoculé essentiellement en Côte d'Ivoire, aux Comores, au Mali, au Cameroun et au Sénégal à des enfants de moins de 15 ans. De l'expérience de 30 ans d'un praticien, trois raisons essentielles à cela. Il est très difficile de faire comprendre et admettre à un Africain qui retourne dans son pays qu'il n'est pas "immunisé" contre le paludisme, et encore moins ses enfants, et qu'il doit se traiter. Ensuite les règles de prévention sont précises, le traitement doit être prolongé après le retour, et n'importe quel sujet est tenté d'abréger ou bien oublie son traitement. Et enfin aucun de ces traitements préventifs n'est remboursé, et ils coûtent cher. Problème de santé publique, de toute évidence, et donc pourrait on affirmer, surdi-mutité des responsables dès lors que l'argent est en cause. 9 fois sur 10 les accès palustres surviennent un à deux mois après le retour en France. 4 enfants sur 5 n'ont suivi aucun traitement, et chez les 20 % ayant reçu une prescription, elle était inadaptée, ou mal suivie dans 90 % des situations. Il y a du travail. (Le Généraliste, 09/07/04)   
Dr J. Blais

26 juillet 2004
En danger de mort
Nous n’avons aucun goût pour la dramatisation à Exmed. Si la LEM 356 en ligne ce jour est intitulée : Iatrocide, c’est que son auteur est persuadé que l’une des conséquences logiques de la loi sur l’assurance maladie va forcément conduire à la fin de la médecine générale en France. Ce point de vue indépendant de tout groupe de pression, totalement différent de celui des technocrates qui ont bâti la loi Douste-Blazy, doit être connu du plus grand nombre, notamment des sénateurs qui doivent définitivement adopter ce texte. Que chaque Internaute lise, fasse lire, et envoie, s’il le juge utile, à son sénateur. Internet peut ( doit?) aussi diffuser des messages qui ne sont pas ceux des experts ou des journalistes.
Dr F-M Michaut

27 juillet 2004
Sexe et santé
Non seulement il vaut mieux, pour être en bonne santé, avoir un bon QI à l'âge de sept ans (voir le coup d'oeil du 22/07/2004), mais en plus il vaut mieux être une fille qu'un garçon. C'est ce qu'on peut lire dans le Q.d.M. du 22 juillet sous le titre <<Adolescence; les garçons meurent plus>>. <<Entre 10 et 19 ans, les décès sont deux fois plus fréquents chez les garçons que chez les filles (43, contre 21 pour 100 000), indique une enquête de la Direction de la recherche, des études de l'évaluation et des statistiques, ministère de la Santé et des affaires sociales). Les écarts observés à 15-19 ans sont liés aux accidents de la circulation, trois fois plus fréquents dans la population masculine, et aux suicides. Les conduites violentes sont aussi à dominante masculine à 12-17 ans: 40% disent avoir été mêlés à une bagarre et 24% reconnaissent l'avoir provoquée. Pour les comportements à risque, les enquêteurs constatent, depuis dix ans, un accroissement considérable de la consommation de cannabis, une stabilisation de celle d'alcool et une baisse de l'usage du tabac entre 1999 et 2003. [...]
Bref, mieux vaut être une fille intelligente qu'un garçon "sous-doué".
Dr.Philippe Deharvengt, alias le Père Igor

28 Juillet 2004
OGM encore
Mediscoop du 27 juillet citant Libération et l’Humanité, reprend les propos de Maxime Schwartz « c'est une approche nouvelle [...] Elle s'inspire du domaine du médicament où l'on établit toujours un bilan des bénéfices et des risques d'un nouveau produit, avant sa commercialisation. Ce type d'évaluation est totalement absent des procédures préludant à la commercialisation d'un aliment transgénique. .. ». Oui, vous avez bien lu. Des organismes génétiquement modifiés (OGM) sont autorisés dans notre alimentation par les pouvoirs publics sans que soient établis autrement que par des promesses des fabricants ce qu’ils peuvent apporter, et au prix de quels risques sur notre santé. Un fabriquant d’automobiles lançant sur le marché une voiture qui n’aurait jamais roulé, ou un chirurgien ouvrant une clinique sans jamais avoir opéré de sa vie, vous imaginez cela ? “Plus c’est gros, mieux ça passe” disait déjà le leader politique Georges Marchais. Cette boutade n’a pas pris une ride.
Dr F-M Michaut

29 juillet 2004
Arithmétique
Il serait question de supprimer l’an prochain en France huit à dix mille postes de fonctionnaires ( France Info d’hier). Les syndicats s’élèvent vigoureusement contre ce qu’ils nomment cette “dangereuse” atteinte au “service public”. Le citoyen naïf, lui, se demande toujours par quel étrange miracle l’informatisation intensive de toutes les tâches répétitives qu’assuraient encore manuellement les administrations il y a dix ans n’avait pas conduit jusqu’à ce jour à une telle conclusion logique. Laisser aux machines ce qu’elles peuvent faire, et demander aux hommes de ne se consacrer qu’à ce qu’elles ne peuvent pas faire. N’est-ce pas ainsi qu’on peut rester dans un monde dont l’humain ne disparaîtrait pas ?
Dr F-M Michaut

30 juillet au 1er août 2004
Enfin
Depuis le temps que nous le disons à Exmed. Sans médecins sur le terrain, il est impossible de soigner les hommes. C’est ce que rappellent sans le moindre ménagement à nos dirigeants politiques, englués dans d’inextricables considérations purement politico-administrativo-comptables, près de 2000 chirurgiens français qui envisagent de partir quelques jours à Wembley ( QDM 29 juillet). Pourquoi en Angleterre ? Parce qu’en restant sur le territoire national, ils risqueraient de se faire réquisitionner par les Préfets. Regrettons simplement qu’il faille parvenir à de telles extrémités pour que chacun prenne conscience que les praticiens sont des gens absolument indispensables, pas des pions. Ils devraient donc être au centre absolu de tout système de santé, au lieu, comme actuellement, de n’en être que des exécutants de second ordre au service des toutes-puissantes administrations publiques ou para-publiques. Dans la marine, quand les rats fuient le bateau, chacun sait ce que cela veut dire.
Dr F-M Michaut

2 août 2004
Big Doctor
(LEM 357)

Cette semaine encore, la LEM 357 est consacrée au projet de loi Douste-Blazy. Ne mâchons pas nos mots. Dans la plus pure tradition de feue l’Union Soviétique, du dogme débile du centralisme démocratique qui semble gouverner encore - à leur insu ?- l’esprit de ceux qui nous dirigent, tous partis confondus, on est en train de créer une monstruosité humaine. Celle d’un gigantesque fichier central où tous nos maux, petits et grands, physiques, psychiques ou existentiels sont censés être répertoriés pour une durée et des usages éventuels indéterminés. Comme, par hasard - on ne nous la fait plus depuis longtemps- cette véritable bombe à retardement cueille les Français quand ils sont en vacances. Perdez 5 minutes de plage, mais lisez “ Souriez, vous êtes fichés” sur la LEM 357 si vous ne voulez pas bronzer idiot. Et faites parvenir à vos sénateurs et députés, si vous pouvez.
Dr F-M Michaut

3 août 2004
KO, les French Doctors
Depuis 24 ans, Médecins sans Frontières assurait en Afghanistan la présence de 80 intervenants internationaux. L'occupation soviétique, la guerre civile, le régime taliban n'étaient jamais parvenus à faire baisser les bras à la volonté d'aide, de soins, et de soutien des French Doctors. Mais l'assassinat de 5 membres des équipes MSF ( médecins sans frontières) il y a deux mois, ce qui porte à 30 humanitaires en 18 mois les victimes abattues ou kidnappées, a mené le Directeur, Pierre Salignon, à abdiquer. Les 5 meurtres ont été revendiqués par le Mollah Abdul Hakim Latifi, porte parole des Talibans, et aucune arrestation n'a suivi les faits. "Nous n'avons pas vocation à être des martyrs de l'humanitaire" a déclaré MSF. Combien de temps les ONG ( organisations non gouvernementales) tiendront-elles en Irak ?  (Journal International de Médecine 29/07/04)   
Dr J. Blais

4 août 2004
Non évènement
France-Info se fait l’écho de la satisfaction du ministre de la santé constatant que tout va bien dans les services d’urgence des hôpitaux, car il n’y a pas de canicule cet été. Sourions de ce message qui peut se traduire ainsi : Dormez en pays et bronzez tranquilles, voyez comme vous êtes bien protégés, braves gens, il ne se passe rien dans le ciel. Ca, c ‘est de la communication !
Dr F-M Michaut

5 août 2004
Drôles de mères
Le Parquet de Lille est saisi de la plainte de mères de famille ( France-Info) qui ont mis au monde des enfants atteints d’anomalies décrites sous le terme de syndrome d’alcoolisme foeto-maternel, dont le pronostic est souvent dramatique. Ce sont les marchands d’alcool qui sont accusés de ne pas avoir mis en garde les consommateurs sur leurs étiquettes, comme le font les cigarettiers. Qu’ont donc appris ces femmes durant leurs 16 années de scolarité obligatoire ? N’ont-elle jamais lu une revue féminine ? N’ont-elles jamais écouté leur médecin traitant ou leur gynécologue ? N’ont-elles jamais ouvert les documents remis dès le diagnostic de grossesse qui, depuis longtemps, donnent ce genre de mise en garde ? En vérité, ne serait-ce pas à la communauté de leur demander des comptes , du fait de leur entière responsabilité dans leur alcoolisation, pour avoir mis au monde de pauvres êtres humains handicapés à vie ? L'argent a parfois bien mauvaise odeur.
Dr F-M Michaut

6 au 8 août 2004
Ça, c'est du livre
Une histoire policière digne d’un Arsène Lupin. Des subtilités intuitivo-déductives dignes de Conan Doyle. Et, pour couronner le tout l’utilisation toute en finesse, érudite et pleine d’enseignements de connaissances sur des aspects cachés de l’aventure humaine évoquant Umberto Ecco. Vous brassez le tout, et, en près de 600 pages, Dan Brown vous enthousiasmera avec son Da Vinci code ( JC Lattes). Un bouquin exceptionnel, déjà diffusé dans 35 pays, bien écrit, bien traduit, qui vous donne l’impression d’être un peu plus intelligent quand vous l’avez dégusté. C’est si rare, et si bon pour la santé !
Dr F-M Michaut

9 août 2004
Après le silence
Des questions sur la santé méritent que les feux de l'actualité les délaissent pour prendre, enfin, le temps de la réflexion. L'émotion, bien compréhensible, des faits divers doit ne pas s'éteindre comme un feu de paille. Nous avons la chance ici de pouvoir le faire. Ainsi Silence, on tourne de Jacques Blais dans la LEM 358 évoque la question de la mort librement déterminée.
Dr F-M Michaut

10 août 2004
Savoir prendre l'air
Un coup d'oeil très pratique. L'été est souvent une période où les voyages en avion se multiplient, et leurs trajets s'allongent. Le risque de phlébite, et de ce fait d'embolie, a été étudié, lié à la position assise prolongée, nous en avons déjà parlé. Une nouvelle étude anglaise s'est attachée, au delà des facteurs de risque surajoutés, chirurgie récente, cancers, âge, sédentarité, tabagisme, contraception, à évaluer si la prévention la plus adaptée, celle par le port de bas de contention en vol, pouvait être améliorée. En sus de la prévention spécifique du risque par fluidifiants sanguins adaptés, il s'avère que la longueur des bas de contention intervient nettement. Les bas "au genou" réduisent significativement moins (6,5 % de phlébites au lieu de 3 %) la probabilité de pathologies que les bas "à mi-cuisse". Mesdames, Messieurs, ayez le réflexe de protéger aussi vos membres inférieurs quand vous volez à partir des moyens courriers. (Journal international de Médecine 15/07/04)    Dr J. Blais

11 août 2004
Ils veillent sur nous
“ L’Etat, le Conseil Général et les communes sont à votre écoute”. “S’il y a un problème, adressez-vous à la Préfecture, au Conseil Général ou à la commune de votre domicile”. C’est ainsi que se conclut une édifiante lettre distribuée à tous localement. Le contenu explique, en gros, et avec des images pour les analphabètes, qu’il faut quand même faire attention à soi - et aux autres - en cas de forte chaleur. De quoi vous échauffer la bile, en vérité, cette fausse sollicitude qui vous prend ouvertement pour des enfants irresponsables et discomprenants. Hélas, une fois encore, le seul souci n’est pas le sort des humains, mais l’ouverture préventive d’un vaste parapluie administratif. Au cas où le mercure du thermomètre dépasserait le médiocre niveau que nous connaissons, tout serait alors de notre seule faute à nous. Question subsidiaire : quel est le prix de revient pour le contribuable d’une telle campagne de “ communication” ? Sans doute classée dans l’éléphantesque dossier : défense d’y voir.
Dr F-M Michaut

12 août 2004
La galère du Golfe
La Guerre du Golfe avait fait naître une hypothèse, celle d'un eventuel syndrome chez les militaires ayant participé aux opérations. Toxicologie des agents chimiques, effet des vaccins, psychisme ? Il faut avouer que, si l'on progresse, c'est plutôt pour dire qu'en dehors de la fréquence il ne semble guère exister, finalement, de différence avec les vétérans du Vietnam. Et que les symptômes les plus fréquents, musculaires, cognitifs, allergiques, la fatigue, ne s'intègrent guère dans un syndrome spécifique. L'hypothèse toxique demeure, non intégralement prouvée, et les experts se sont attachés à étudier particulièrement l'hippocampe, cette zone cérébrale un peu "à tout faire" qui, étudiée en IRM, pourrait manifester quelque dysfonction. Il y aurait une modification du volume des lobes de l'hippocampe chez un certain nombre de militaires. Hypothèse et hippocampe sont dans une galère, les hypothèses tombent à l'eau, qu'est-ce qui reste ?  (Journal International de Médecine 30/07/04) .
Dr J. Blais

13 au 15 août 2004
Confidentialité des données de santé
"Le 5 juillet 2004, une trentaine de députés ont adopté un projet de loi qui constitue une régression sans précédent de nos libertés, qui veut nous déposséder de la confidentialité de nos données de santé, sous le motif de la réduction des dépenses publiques. Nous dénonçons, et refusons l'informatisation des données de santé, la carte Vitale et le chantage aux remboursements en échange de leur utilisation. Depuis l'origine de ces projets dans les années 1980 et de leurs mises en oeuvre, les seuls objectifs véritables ont été l'émergence et l'organisation de nouveaux marchés pour des industriels, des sociétés commerciales et sociétés :Télécommunication, Informatique, Télématique, cartes et lecteurs à puces‚ sociétés qui font commerce des données de santé et n'ont aucune légitimité technique, médicale et sociale. De plus, ces mises en oeuvre sont gravement et irréversiblement attentatoires aux libertés fondamentales et individuelles, violant le droit à la vie privée et au secret médical portant atteintes au lien social. Nous exigeons :
· l'arrêt immédiat de l'informatisation de nos données de santé
· Une expertise sur les comptes de la Sécurité Sociale depuis les années 1980.
· Une expertise sur les dépenses engagées par tous les ministères qui ont financé et financent ces projets (Recherche, Environnement et Aménagement du Territoire).
· Une information précise et transparente sur les acteurs publics et privés, industriels et commerciaux, qui ont favorisé la mise en place de ces projets.
Nous appelons chacune, chacun, les professionnels de santé, les associations et collectifs à dire NON au CASIER JUDICIAIRE INFORMATISE DE LA SANTE."
Dr Martine Marchand, (Association de Défense des Assurés Sociaux)

16 août 2004
Halte à l'autre violence (LEM 359)
Il n’y a pas que la violence des bombes, des racismes, du sang, des viols, des coups et des dictatures. Nos sociétés “évoluées” rejettent tout cela en se drapant dans leur dignité et leur bonne conscience. La violence contre les hommes y fleurit pourtant de façon cachée, mais diablement efficace. La LEM 359 Hors d’état de nuire de votre serviteur en ligne ce jour fait le point sur une affaire de Harcèlement Moral qui s’est terminée par une peine de prison à vie, et une médecine qui démontre qu'elle n’a décidemment toujours rien compris à ce qui se passe tous les jours sous nos yeux à tous.
Dr F-M Michaut

17 août 2004
Chaud et froid
Vous l'avez entendu à la radio. Souvenez vous, il y a un an l'effet canicule donnait des sueurs froides au gouvernement, qui a mis au four et au moulin des mesures immédiates spectaculaires. Bouteilles d'eau, frigos, ventilateurs. Et ventilation des comptes. Entre autres, souvenez vous, magnifiquement confortés et exaltés par le ministre, les soignants présents en plein cagnard se sont entendus promettre une prime présumée extraordinaire de 90 à 130 euros. De quoi s'offrir un mini week-end. Mais d'une part la circulaire ministérielle n'est parue qu'au 3 décembre, un peu avant de croire au Père Noël, d'autre part apparemment la prime a fondu comme un glaçon au chaud. A l'arrivée, il restait 31,56 euros, de quoi s'acheter des glaces pour l'été suivant... Oui, soit ça vous donne une bouffée de chaleur, soit ça vous gèle les envies de recommencer, cette affaire là, non ? Chauds les coeurs, cette année il pleut !!! (France Inter 10/08/04)    
Dr J.Blais

18 août 2004
Perles historiques
Transmis par un ami professeur, voici quelques trouvailles dans des copies de candidats au baccalauréat. Délectez-vous, le rire est bon pour notre santé.
- Comme Bonaparte, Jules César pouvait dicter plusieurs lettres à la fois, c'était un dictateur.
- Les dolmens étaient des espèces d'abribus postés tous les cent mètres.
- L'histoire de Rome commence en 753 avenue Jésus-Christ.
- Les amazones étaient comme les femmes, mais encore plus méchantes.
- Jeanne d'Arc voyait des apparitions invisibles.
- Au Moyen Âge, la bonne santé n'avait pas encore été inventée.
- François 1er était le fils de François 0.
- C'est Richelieu qui fonda la Star Académy française.
- Louis XV était l'arrière petit fils de son oncle Louis XIV.
- La drôle de guerre, cependant, n'a fait rire personne.
Dr Ph. Deharvengt, le Père Igor

19 août 2004
Cancres las
Les mauvais élèves en ont assez, ils sont las. Personne n'ignorait qu'il n'y a pas de justice en ce monde. Mais que des chercheurs le démontrent est encore plus mal vécu. Une équipe de Boston a étudié depuis leur naissance une cohorte de 633 personnes ayant atteint un âge de 30 à 39 ans. On connaissait déjà l'influence sur l'état de santé du niveau socio-économique, du poids de naissance, du développement foetal, etc. Ne voilà-t-il pas que les capacités cognitives à l'âge de 7 ans détermineraient le risque de maladie sévère à l'âge adulte. Dit autrement, cela donne, à chaque fois qu'un QI a été évalué à 15 points de plus, une réduction de 35 % de risque de maladie. C'est incroyablement injuste. Il ne manquerait plus que la beauté joue un rôle aussi..... Bon, en conclusion de cette étude sérieuse, les Américains se demandent s'il ne faudrait pas faire quelque chose et pour les pauvres, et pour les gros, et pour les intellectuellement mal pourvus. Bonne idée, non ? (Journal International de Médecine, 17/08/04)  
Dr J.Blais

20 au 22 août 2004
Allez les gars
Oui, cela peut sembler résolument sexiste. Et ça l'est, soyons objectifs. On savait que les hommes présentent une surmortalité diminuant leur espérance de vie. Ne voilà-t-il pas qu'une étude portant sur 109000 naissances en 11ans montre que, non content de mourir plus jeune à la fin de son parcours, le foetus de sexe masculin s'aviserait d'ennuyer sa mère dès le départ. Divers risques allant du diabète gestationnel à la césarienne, s'avèreraient dans cette étude de E.Scheiner supérieurs chez les garçons. Mais rassurons nous, l'étude conclut "qu'il n'y a pas lieu de tenir compte de cette différence dans nos conduites à tenir !" Autrement dit, si l'habitude de certaines ethnies ou nations était de supprimer les filles, ne nous mettons pas à éliminer les garçons. Bonne nouvelle, non ?  (Le Journal International de Médecine, 06/08/04)   
Dr J.Blais

23 août 2004
Notre libre-arbitre (LEM 360)
Tout semble se passer comme s’il fallait absolument pour nos dirigeants neutraliser la conscience des citoyens. C’est le point de vue que soutient le Dr Soize dans la LEM 360Bienheureux les Coeurs Purs”, en nous incitant à surtout ne pas nous laisser faire passivement. A méditer, venant d’une consoeur qui a choisi de ne plus exercer une médecine qui, dans un silence quasi général, trahit son éthique dans sa pratique quotidienne.
Dr F-M Michaut

24 août 2004
Comptes à dormir debout
La presse parisienne en a fait ses choux gras ( Mediscoop du 17 août). Le laboratoire pharmaceutique français qui fabrique le médicament le plus connu, et le plus ancien, dans le traitement de la tuberculose vient d’être autorisé à multiplier par dix son prix de vente. Exmed a fait une brève enquête. L’isoniazide est vendu au public 1 euro 72 les 100 comprimés à 150 mg, soit moins de deux centimes le comprimé. A titre de comparaison le banal paracétamol vaut 14 centimes le comprimé de 500 mg ! Un autre grand classique dans le traitement de la tuberculose est la rifampicine. Son prix est de 58 centimes la gélule. Quand le prix de vente des remèdes est fixé, et d’une façon qui manque totalement de transparence, par la seule autorité administrative, et avec des règles empêchant la revalorisation des produits anciens, on continuera de voir disparaître de remarquables remèdes. Pense-t-on alors une seule seconde dans nos comptes d’apothicaires à ces millions de gens des pays pauvres qui continuent d’être décimés par la tuberculose, comme nous l’étions en Europe au 19 ème et au début du 20 ème siècle ?
Dr F-M Michaut

25 au 29 août 2004
Occlusion palpébrale
C’est ainsi qu’en cuistre médical, pardon cher Internaute, on dit fermeture des yeux. Notre coup d’oeil quotidien prend juste quelques jours de repos. Notre seul ambition serait que nos habitués de ce poil à gratter les neurones ressentent juste un discret syndrome de manque. Mais, après tout, une petite cure de désintoxication pourra encore renforcer, dès lundi 30 le plaisir de nous retrouver ensemble sur le Net. Avec une LEM 361 légèrement apocalyptique et géoplanétaire de notre Père Igor. Et là, on ouvrira à nouveau les yeux.
A très bientôt
Dr F-M Michaut

30 août 2004
Brune, rouge ou verte (L EM 361)
Qu’elle soit nazie, communiste ou islamiste, la peste reste toujours la peste. Une maladie mortelle pour les humains que nous sommes. Celle que nous avons toujours craint depuis le 15ème siècle en Europe. Notre Père Igor décortique pour nous le dernier extrémisme en date dans la LEM 361 : Scénario pour une théocratie planétaire. Peut-être un peu pessimiste, mais qui a, en tout cas, le mérite de nous faire réfléchir au delà des images soporifiques que nous distille la télévision sur les évènements du monde tels qu’elle les montre au jour le jour.
Si cela pouvait nous aider à sécréter les nécessaires anticorps contre toutes les pensées extrémistes, où qu’elles se cachent, ce serait déjà fort utile pour notre santé psychologique.
Dr F-M Michaut

31 août 2004
Cloner pour soigner
Le Dr Miodrag Stjokovic dirige à Newcastle (Royaume Uni) une équipe de recherche sur les cellules souches embryonnaires. Afin d’améliorer le traitement du diabète, l’un des projets est d’obtenir la différenciation de cellules souches d’embryons humains en cellules productrices d’insuline. La loi votée Outre Manche en 2002 ( alors que la récente révision de la loi sur la bioéthique en France s’y oppose) va ainsi permettre de réaliser un clonage dit “thérapeutique” ( QDM du 26 août). Quand on connaît les résultats jusqu’à ce jour fort décevants en pratique des thérapies génétiques, on se pose des questions sur la qualité du projet. Quand on connait la probabilité que des hommes mus par l’ambition, la folie ou l’appât du gain, détournent tôt ou tard cette autorisation à visée thérapeutique pour se lancer dans le vieux rêve du clonage reproductif, comment ne pas avoir franchement peur de ce jeu d’apprenti sorcier ? En sachant fort bien que la peur n’évite pas le danger.
Dr F-M Michaut

1er septembre 2004
Fumette, psychiatrie et cancer
<<[...] Alors que la consommation de tabac régresse, celle du cannabis est en constante progression depuis plusieurs années. Outre ses effets immédiats (ivresse, excitation, erreurs d'appréciation de l'espace, hallucinations), l'usage répété de cannabis serait capable d'entraîner des conséquences psychiatriques et comportementales, révélant ou aggravant différentes maladies: troubles psychotiques, troubles anxieux, schizophrénie, dépression. Mais le cannabis est-il un facteur de risque de cancer ou au contraire un agent antitumoral? Son implication dans la survenue du cancer du poumon est la plus souvent évoquée. Cependant, l'AERIO (Association d'étude et de recherche des internes en oncologie) estime que <<les différents produits de consommation doivent être considérés séparément. Ainsi, le cannabis fumé est mélangé avec du tabac, facteur confondant majeur pour ces études épidémiologiques. De même, les résines peuvent contenir différents produits carcinogènes le plus souvent non identifiés>>. Considérant les cancers ORL des sujets jeunes, les études ne permettent pas d'apporter une réponse définitive quant à la toxicité propre du cannabis. Une étude européenne récente n'a pas mis en évidence de risque lié à sa consommation. [...]>> Source : Doctissimo du 23/08/2004.
Bon, pour se résumer: concernant le risque cancérigène de l'usage de cannabis, on peut citer l'adage: <<dans le doute, abstiens-toi>>. Mais concernant les troubles psychiques et du comportement, on peut dire simplement <<abstiens-toi>>, sans aucun doute.
Docteur Philippe Deharvengt, alias le Père Igor

2 septembre 2004
Sanguinaires
Un livre aux recoupements et récits assez violents, mais tellement lucides. En gros, un parcours au sein des affaires Corses, entre Renseignements Généraux, Presse, Police, Affaires, décrivant sans la moindre complaisance dans un langage direct et sévère l'imbroglio dans lequel se trouve placée une journaliste brillante, soudain démise de ses fonctions. Parce qu'elle s'intéresse à des sujets brûlants, parce que son amant est commissaire de police, parce que le monde est torve, tordu, féroce, sans pitié ni pardon, la rédactrice en chef va être dépecée, détruite, abattue, aux mains des Sanguinaires. En notant que cette appellation s'applique aussi à un minuscule archipel d'îlots, une route près d'Ajaccio porte ce nom. Isabelle Horlans, l'auteure de ce roman qui cite tant de personnages du monde politique, a elle-même été journaliste. Les Sanguinaires, Chez Denoël, 388 pages. 
Dr J.Blais

3 septembre 2004
Les barbares
C’est sous ce nom ironique que les Grecs antiques nommaient tous ceux qui ne partageaient pas leur langue, et qui ne parvenaient pas à prononcer les b. Vous savez, ce fameux bêta, usé jusqu’à la corde par les mathématiciens et physiciens. Ironie du sort et de la phonétique réunis,, la langue Grecque moderne prononce le fameux bêta comme nous disons notre v. Puis vinrent jusqu’ici ici les Maures et les Sarrasins, avant que nous n’allions chez eux la croix et l’épée à la main. Au siècle du Roi Soleil, les Barbaresques étaient ceux que nous nommons les Maghrébins. Leur grande spécialité était d’écumer la Méditerranée pour piller les navires marchands et faire prisonniers les Infidèles afin de les vendre comme esclaves ou de les rendre contre une rançon. Tout rapprochement avec les évènements auxquels nous assistons en ce moment ne peut pas être fortuit.
Dr F-M Michaut

6 septembre 2004
Faute de diagnostic exact ( LEM 362)
Les experts épluchent avec soin nos pratiques médicales, du moins comptabilisent-ils ce qui peut être compté dans les relations patients-médecins. Ainsi, ils pointent régulièrement des routines dont la logique semble leur échapper.
De là à nier l’utilité de ces comportements, et à penser qu’en les supprimant, les caisses de l’assurance maladie réaliseraient de substantielles économies, il n’y a qu’un pas qu’ils franchissent allégrement. Pourtant, pourtant, la réalité du métier de médecins n’est pas aussi simple, et, faute de diagnostic correct, les remèdes proposés risquent de se payer très cher, en terme de qualité de la pratique médicale, et de respect des personnes humaines. “ Redondances” de F-M Michaut, LEM 362 en ligne ce jour va plus loin dans son analyse.
Dr F-M Michaut

7 septembre 2004
Vrais ou faux souvenirs d'inceste
Depuis ces dernières années, le "syndrome des faux souvenirs" qui a été traité par la psychologue Elisabeth Loftus, dans un excellent ouvrage du même titre, aux éditions Exergue, s'est beaucoup développé, au point de représenter un véritable danger pour les familles et l'intégrité de la personne. En effet, avec la mode de toutes ces nouvelles techniques en psychothérapie qui nous viennent des Etats-Unis, et qui sont basées sur la reconstitution du passé, notamment sous le nom de "Rebirth", nous constatons de plus en plus de récits d'agressions sexuelles et souvent d'incestes, survenus durant la petite enfance. Le souvenir de ces évènements resurgit vingt à trente ans plus tard, lors de psychothérapies. Refoulement ou invention, telle est la question à laquelle les vrais psychiatres et psychanalystes eux-mêmes ne savent pas toujours répondre, car rien n'est plus imparfait que le passé reconstitué.
Ce véritable phénomène social, lié d'une part, à l'abandon de tabous familiaux avec la dénonciation de l'inceste, et d'autre part, à toutes ces nouvelles pratiques thérapeutiques qui ne sont pas encore éprouvées et encadrées, pose un vrai problème. Au sein de l'Europe, nos amis anglais ont su "tirer les premiers", car leur Collège Royal des Psychiatres, s'est engagé dès 1997, pour décourager tous leurs membres à pratiquer les nouvelles techniques de recouvrement de la mémoire qui sont basées sur la recherche d'abus sexuels passés dont le patient n'a aucun souvenir. De telles techniques peuvent comprendre des entretiens sous médication, des techniques hypnotiques, des thérapies de régression, l'imagerie guidée, l'interprétation littérale des rêves, la tenue d'un journal... Plus récemment, les Américains eux-mêmes, ont pris la décision d'interdire le "Rebirth" dans certains États, par la suite de procès très graves qui ont détruit des familles entières. En France, nous recensons de plus en plus de victimes, notamment liées à des dérives sectaires, qui les coupent radicalement de leurs familles, mais personne ne fait rien car chacun se renvoie les responsabilités. Faudra t-il attendre que l'Europe accepte un jour de s'en occuper à notre place, sous l'impulsion des psychiatres anglais ?
Eric Besson

8 septembre 2004
Rage et peste verte
Un touriste bordelais a importé illégalement de terre d'Islam (le Maroc) un chiot non vacciné porteur du virus de la rage. Au moins huit personnes susceptibles d'avoir été mordues sont activement recherchées en Gironde, Lot-et-Garonne et Dordogne. Car ce chiot a fait du tourisme en Aquitaine, au gré des festivals estivaux. C'est ainsi qu'il est passé à Périgueux (Dordogne) début août lors du festival du mime "Mimos". C'est pourquoi le Préfet vient d'interdire par décret l'exposition canine internationale de Sorges , capitale mondiale de la truffe. Pas la truffe du chien, mais celle d'un fameux champignon également nommé "diamant noir" qui contribue avec le foie gras à la renommée de la gastronomie périgourdine. Les personnes recherchées sont, nous disent les autorités sanitaires, en danger de mort. Car la rage non traitée est généralement mortelle. Mais qu'en est-il de la "peste verte" islamiste, fanatique et totalitaire? Ne serait-elle pas bien plus mortelle? Ouvrons les yeux.
Dr Philippe Deharvengt, alias le Père Igor

9 septembre 2004
Escroquerie caritative
Le Parisien fait savoir que « des pharmaciens peu scrupuleux revendent dans leurs officines les médicaments destinés aux pays pauvres et rapportés par leurs clients dans le cadre de l'opération Cyclamed ». Le quotidien remarque en effet que « d'après «le Moniteur des pharmacies», près de 5 % des pharmaciens, soit 1 000 environ sur 22 000, auraient cédé à la tentation, en revendant une partie de leurs stocks... comme s'il s'agissait de médicaments neufs. Source Mediscoop 6 septembre 2004. Pour ma part, je me suis souvent posé la question de savoir comment vérifier si les produits non entamés qui sont ramenés aux pharmaciens pour Cyclamed, en vue  de l'objectif généreux d'être donnés aux pays sous-développés, ne sont pas revendus par le pharmacien.
Odette Taltavull

10 au 12 septembre 2004
Mélange des genres
Que l’Académie de Médecine passe à la moulinette des règles scientifiques applicables aux nouveaux médicaments une médecine inventée par Hahnemann au 18ème siècle est déjà un jeu méthodologiquement discutable. Que, dans sa conclusion ( Mediscoop du 8 septembre), elle demande que l’assurance maladie ne rembourse plus les médicaments homéopathiques, on est en pleine confusion des genres. Nos savants et vénérables académiciens se sentent-ils responsable de la bonne santé financière de l’assurance maladie ? Dans ce cas, préfèrent-ils que les patients n’ingurgitent, pour des pathologies bénignes, que des médicaments infiniment plus toxiques et incomparablement plus chers ? Un coup d’épée dans l’eau, car, de plus en plus, ce seront les patients eux-mêmes qui se soigneront ... comme ils l’entendront, y compris en payant de leurs propres deniers s’il le faut. Les “suppléments” en argent liquide pratiqués dans certains établissements hospitaliers pour obtenir des rendez-vous rapides sont déjà une réalité en France.
Dr F-M Michaut

13 septembre 2004
Aimer les gens (LEM 363)
Oui, des professionnels sont capables, en France, d’associer harmonieusement les interventions chirurgicales les plus techniques au respect rigoureux des valeurs humaines indispensables à la santé des patients. Il est réconfortant que Jacques Blais, qui en fut et un auteur et un observateur, nous raconte dans la LEM 363Humain, simplement”, son témoignage vécu. Une bouffée d’optimisme à ne pas bouder.
Dr F-M Michaut

14 septembre 2004
Virus planétaires
On n'en parle plus guère. Il est vrai que d'autres virus gangrènent notre planète. Non, je ne parle pas des informatiques. Juste pour information, l'Inde vient de découvrir un nouveau virus de l'encéphalite, il s'appelle Chandipura, et puis celui du Nil persiste au Canada, et en Arizona, au Montana. Les Mongoles, eux, s'occupent d'un bacille endémique, celui du Charbon, toujours vivace, dans la province d'Oulan Bator, au sein des troupeaux. Et oui, naturellement personne ne saurait l'oublier, celui du Sida est terriblement présent et prégnant, d'autant qu'on ignore à peu près tout de la réalité Russe, ou Chinoise. Alors reste la grippe aviaire, qui poursuit sa route et contamine d'autres espèces. Bon, finalement, les virus informatiques ne seraient-ils que des ersatz intellectuels ?   (Le QduM  06/09/04)      
Dr J.Blais

15 septembre 2004
La voiture fait un tabac
Certes l'étude est américaine. Mais la fameuse pollution, celle au dioxyde d'azote, aux vapeurs acides, aux particules fines et au carbone, autrement dit celle des véhicules automobiles, s'avère créer chez un certain nombre de jeunes de 10 à 18 ans, c'est à dire à l'âge du développement des poumons, un déficit de capacité vitale et de volume expiratoire maximal par seconde notables. Ceci chez des sujets indemnes d'asthme ou d'exposition au tabac. Et, précise cette étude, l'impact en Californie de ces polluants urbains des voitures est équivalent à celui de l'exposition à un tabagisme maternel, par exemple. Cela surprend-il ? Non, Ce qui est nouveau et intéressant, c'est d'avoir testé l'âge de formation majeure du poumon chez les jeunes.
(Le QduM 09/09/04) Dr J.Blais

16 septembre 2004
Il y a LEM et LEM
Le 21 juillet 1969, où étiez-vous tous cette nuit là ? Armstrong et Aldrin posaient le pied sur la Lune, pendant que Collins attendait dans le taxi, moteur en marche, qu'ils reviennent. Et comment, précisément, se nommait le véhicule garé en double file ? Le LEM !!! Ou Lunar Exploration Module, comme le rappelle au passage dans son amusant roman récent Jean-Paul Dubois (Une vie Française) Bon, ce n'était qu'un mince et simple clin d'oeil, nos très fameuses LEM hebdomadaires sur ce même site n'ont aucune prétention à décrocher la lune, même si elles rêvent à d'autres cieux parfois, ou à un monde meilleur.    Dr J.Blais

17 au 19 septembre 2004
Jeux de cartes
Ce sont des adultes, et ils jouent aux cartes. Les cartes du Monde. C'est où, l'Ossétie ? Et la Tchétchénie ? Le Darfour ? Le Kosovo, l'Afghanistan, l'Irak ? C'était où, les Tutsis ? Les cartes à jouer, on en fait des châteaux, un simple souffle et ils s'écroulent, alors une explosion vous pensez... Les dernières cartes à tenter, à sortir, pour une manoeuvre, un assaut, une dissuasion. Les cartes du Jeu des 7 Familles. Dans la famille Otages, je voudrais le fils, la mère, la fille, le grand-père, les voisins, et le bébé de quelques mois... La Carte du Tendre ? Non mais c'est quoi, ce mot, d'où cela vient-il à notre époque ? La carte bleue à pirater, la carte vermeil, la carte grise infalsifiable, la carte orange, l'imagine R, et puis la carte postale des quelques lieux où il n'y aurait pas la guerre s'il vous plaît, vous savez où je pourrais la trouver ? Ils sont adultes, et ils jouent aux cartes. Au Poker menteur, à la Bataille, et à un jeu nouveau, cela s'appelle terrorisme et religions, il n'y a qu'une règle : "tu tires cette carte là, t'es mort !"
Excusez moi, je comptais écrire une 5ème strophe à ce poème déchirant qui s'appelle "En toute innocence", mais elle n'a pas réussi à sortir.
Dr  J. Blais

20 septembre 2004
Bâtisseurs d’avenir
Une fois n’est pas coutume. Nous répondons dans la LEM 364Les passeurs de l’ombre” à un article du Monde écrit par le ministre Dominique de Villepin. Voilà qui permet de resituer l’action que nous menons en animant sans nous lasser ce site pas comme les autres depuis 1997. A vous, visiteurs Internautes réguliers ou occasionnels, de vous faire votre propre idée.
Dr F-M Michaut

21 septembre 2004
Tout peut arriver
On en parle dans les films, ou on en fait des gags et des plaisanteries de soirs de mariage. Mais dans la vie moderne, tout peut arriver. Tout. Surtout lorsque, loin des hasards de la nature, on se mêle de lui donner des indications, des instructions, de lui construire des artifices. Cela se passe en Italie, dans un centre de Procréation médicalement assistée. Certes nos amis transalpins font des miracles, provoquent des grossesses chez les grands-mères. Là, en l'occurence, on s'est un peu mélangé les gamètes, oh il suffit de boîtes mal rangées, d'étiquettes inversées, vous savez. Les parents étaient bien blancs, clairs comme le jour, mais les jumeaux qu'ils ont fabriqués sans vraiment le vouloir se sont avérés...de couleur, comme on dit pour ne pas choquer. On a rassuré les parents : ce genre d'erreur ne s'est produit que 5 fois dans le monde !!! Leur probabilité de fabriquer des enfants jaunes la prochaine fois est donc quasiment nulle. Ils peuvent cependant changer de centre, pour diminuer encore la probabilité. (Le QduM 09/09/04)    
  Dr  J. Blais,

22 septembre 2004
Hier comestible, mortel aujourd'hui
<<Comme l'année dernière à la même époque, le ministère de la Santé met en garde contre la consommation du tricholome équestre (Tricholoma équestre, Tricholoma flavovirens), encore appelé chevalier, bidaou ou jaunet. Depuis le 16 juin 2004, il est interdit à la vente et à l'importation (JO du 20/06/2004). Longtemps présenté comme comestible dans la plupart des ouvrages sur le sujet, il peut en réalité provoquer des rhabdomyolyses aiguës sévères en cas de consommation excessive (150 grammes et plus de champignons frais). Douze cas, dont trois mortels, ont déjà été observés entre 1992 et 2000. [...] >> Source: le Q.d.M. du 20/09/2004
Amis champignoneux du sud-ouest de la France, ce très savoureux champignon que l'on trouve en cette saison dans les terrains sablonneux du littoral atlantique doit être consommé avec modération. Ceci dit, votre serviteur qui en a cueilli et consommé des quantités aux pieds de la Grande Dune de Pyla est toujours de ce monde. Alors, relativisons... Il existe peut-être de plus grands périls dans le monde d'aujourd'hui...
Dr Ph.Deharvengt, alias le Père Igor, cliché Exmed

23 septembre 2004
Ne pas surmédicaliser
Des urologues écossais tenaient à actualiser la notion d'énurésie nocturne. Non pas pour rassurer les vendeurs de couches, ou ceux des alarmes déclenchées par l'écoulement. Seulement pour savoir l'âge approximatif où un banal pipi au lit va devenir étonnant, et éventuellement justifier une prise en charge. Et sur les 500 enfants dont les parents ont été interrogés, il a été constaté à 42 mois d'âge chez 38 % d'entre eux des fuites nocturnes quasi quotidiennes. Quand on considère l'âge d'entrée à la maternelle, finalement au moins en Ecosse à 3 ans 1/2 il reste un bon tiers des enfants mouillés la nuit. Pas de panique donc, ne nous empressons pas de médicaliser... (Le QduM 09/09/04)       
Dr J.Blais, cliché Exmed

24 au 26 septembre 2004
Terrible
Reconnaissons le d'emblée, c'est un livre terrible. Un mot qui a un goût de terre et qui propage la terreur. Comme le thème. Les dictatures militaires d'Amérique du Sud, vues à travers l'angle particulier de la torture dans les prisons. Sauf que la journaliste qui a recueilli un témoignage brûlant se verra infliger les mêmes horreurs à son tour. Sauf que son père, qui finira par l'aider à s'en sortir, est complice des tortionnaires. Et que ses rapports avec sa fille ont toujours été pour le moins...surprenants. On évoque aussi l'angle très positif des services, en particulier en France, qui prennent en charge les victimes. Le titre de ce livre est, curieusement, en Anglais, The dark side of the moon. Qui n'évoque donc pas tant la face cachée de la lune, mais son côté obscur. Idée retrouvée dans les thérapies destinées aux torturés. Les bourreaux sont souvent de parfaits pères de familles qui caressent la tête des bambins en rentrant. Et le père ici, la famille elle-même avec un frère suicidé, sont effroyablement à double face. Les victimes elles-mêmes, torturées et détruites, mais trouvant moyen de se sentir coupables d'avoir cédé, d'oser accuser, témoigner, deviennent ambivalentes. Ce livre de Dominique Sigaud est terrifiant, mais comment dire cela ? Il est hélas si réel. Le médecin qui, dans son exercice, a rencontré des familles qui louent leurs propres enfants à des pédophiles, ou bien qui a, entre autres, rempli des dossiers de demande d'asile politique pour des Kurdes eux-mêmes abominablement torturés, sait que la terreur fait partie de la vie vraie, quotidienne. Ne nous cachons pas les yeux devant ces 220 pages terribles. Chez Acte Sud
Dr J.Blais

27 septembre 2004
Secondaire ou indispensable
(LEM 365)

Plus que jamais, la place que doit occuper la dimension relationnelle dans le travail du médecin auprès de ses patients est à l’ordre du jour. La technoscience médicale est tellement envahissante, et triomphante dans ses exploits à grand spectacle, qu’elle nous ferait facilement perdre de vue l’essentiel. Ca ne se délègue pas, affirme, et tente de le prouver votre serviteur dans la LEM 365 en ligne ce jour. Le caractère exceptionnel de cette publication vient de la variété des points de vue de colistiers d’Exmed-1 sur une expérience en cours, qui a permis sa maturation. A vous d’en juger, visiteurs d’Internet. Et de nous livrer votre point de vue, si vous en avez envie.
Dr F-M Michaut

28 septembre 2004
Trafic de drogue légale
Il faut toujours quelques années pour faire découvrir l'autre côté des mesures préconisées comme décisives, magistrales, mais dont les praticiens médicaux, par exemple, ou paramédicaux, découvrent très vite les failles. Médecins prescripteurs et pharmaciens avaient ainsi extrêmement vite eu l'illustration au quotidien des ravages de la CMU ( couverture maladie universelle). De même pour ce qui est de la substitution aux drogues, le Subutex distribué dans les pharmacies. Une étude émanant du Centre d'information et de ressources sur les drogues et dépendances, de Charente-Maritime, présente des chiffres. Un tiers de la production de buprénorphine, produit de substitution, serait vendu au marché noir, dans certaines régions jusqu'à 70 % des patients y participent. Entre 10 et 43 % des usagers de ce produit en détournent l'utilisation en se l'injectant au lieu de l'avaler. Et dans ce cas il y a jusqu'à 58 % de complications locales cutanées. Enfin l'usage pendant la grossesse a amené un syndrome de sevrage chez le nourrisson survenant 5 jours après l'accouchement. Mais affirmer ceci intuitivement il y a 5 ans et plus classait un médecin lucide dans les pessimistes glauques opposés à tout progrès (Le Généraliste, 24/09/04)   Dr J.Blais

29 septembre 2004
Les "Sandiags"
Il arrive que des patients souffrent de pathologies inclassables en regard des connaissances médicales actuelles. Parfois plusieurs symptômes sont présents sur le plan organique mais leur réunion ne permet pas de les faire entrer dans le cadre de référence d'un syndrome scientifiquement décrit. Pour un patient, ne pas savoir de quoi il souffre est générateur d'angoisses, d'autant que parfois le diagnostic reste impossible à faire d'une façon académique alors que la maladie évolue. Hors classification, la prise en charge du patient est soit minimisée soit inadaptée. A celui qui souffre de symptômes atypiques et sans étiquette, on répond que la recherche scientifique dans de tels cas n'est pas "rentable". Alors les examens coûteux et les consultations diverses se multiplient, divers traitements sont essayés à tâtons, et si le tout contribue à creuser le fameux trou de la Sécu cela ne rassure pas forcément le patient.
Aucune structure n'existe pour prendre en charge les "sans-diagnostic". Et si l'attente leur devient insupportable, inacceptable, c'est la psychiatrie - ô combien invasive parfois - qui fait office de réceptacle pour traiter leur désarroi. Après les maladies rares et les maladies dites orphelines, pourquoi ne pas reconnaître que les maladies inconnues existent et leur faire une place dans la prise en charge médicale ? N'oublions pas que toutes les pathologies connues ont été un jour inconnues .
O.Taltavull

30 septembre 2004
Soignants et religions
Le rituel profane, y compris médical, existe tout autant que le religieux. Isabelle Lévy, cadre hospitalière, détaille dans un livre, "La religion à l'hôpital" (presses de la Renaissance) la nécessité pour tous les soignants de disposer au minimum des quelques éléments de base de connaissance des préceptes et rituels des religions du monde pour adapter sa pratique à la mouvance des populations à accueillir et traiter, et éviter erreurs, conflits, et surtout incompréhensions absurdes. Quand un patient hindou refuse les traitements sans que l'on comprenne pourquoi, savoir qu'il existe des graisses animales dans les gélules et que les Brahmanes sont végétariens stricts aide... Simple exemple. L'auteure évoque un terrible déficit d'information, très rares sont effectivement les unités d'enseignement intégrant ce type de module d'initiation, en faculté de médecine ou dans les écoles de formation aux soins infirmiers. Et tout, comme souvent, réside dans l'écoute et le dialogue constructif avec les patients. (Le QduM, 23/09/04)       
 Dr J.Blais

1 er au 3 octobre 2004
Faute d’expression médicale
Une femme généraliste vient de faire l’objet d’une interdiction d’exercice de quinze jours par le Conseil de l’Ordre, selon France-Info du 30 septembre. Voici l’histoire. Une jeune patiente de 13 ans, nous dit-on, a été reconnue par cette consoeur victime de maltraitance psychologique. Comme son devoir le lui impose, elle a signalé ce cas à la justice en rédigeant un certificat médical. La justice a condamné le père responsable. Cependant, ce dernier a porté plainte auprès du Conseil de l’Ordre, car le certificat médical comportait une phrase du type : “ A mon avis, le père devrait ...”. Cette appréciation personnelle a été jugée, et sanctionnée durement par la juridiction professionnelle , comme une immixion dans les affaires familiales, ce qui est strictement interdit par le code de déontologie. Tout autant que jamais, la maîtrise de l’expression écrite, notamment pour tous les certificats médicaux pouvant aboutir en justice, est une nécessité.
En pratique, qui apprend aux praticiens que tout écrit qu’ils signent engage lourdement leur responsabilité, et peut aussi avoir de dramatiques conséquences pour des tiers ? Notre vieille idée du tutorat ne serait pas superflue, car la punition de cette maladresse, pleine de volonté d’aider sa jeune patiente, ne méritait pas une sanction aussi sévère. A moins d’y associer publiquement ceux qui ont failli à leur devoir de formateurs.
Dr F-M Michaut

4 octobre 2004
Ces autres soignants (LEM 366)
On l’oublie trop souvent. Quand la maladie survient, surtout quand elle est grave et ou chronique, les premières personnes en ligne sont les proches de la famille. Et eux, vivent 24 heures sur 24 dans cette maladie. Les soignants professionnels sont certes là, mais toujours de façon limitée dans le temps, et dans la relation affective.
O.Taltavull nous en dit plus dans la LEM 366 avec le titre : Famille, acteur de santé, en ligne ce jour.
Dr F-M Michaut

5 octobre 2004
Inusables Suédois
Nos chers confrères du pays réputé le plus “social” d’Europe ont intérêt à faire de la gymnastique ... suédoise. Et à haute dose. Car ils vont rester en activité jusqu’à l’âge de 70 ans ( source QDM du 4 octobre). Étrange, vu de notre France où l’âge légal de la retraite des salariés est toujours de 60 ans, en fait plus souvent vers 55 ans. Certes, nos cheminots, facteurs des postes, instituteurs et quelques autres jugés “ profession particulièrement pénible” goûtent aux joies de la retraite encore plus tôt. Les Suédois, dès 2001, acceptent que les salariés poursuivent leur travail jusqu’à 67 ans, alors que la barre était fixée auparavant à 65 ans. Exactement l’âge que doivent avoir ici nos médecins libéraux pour raccrocher leur stéthoscope. Le froid conserverait-il mieux les hommes que le soleil et la douceur ? La façon de considérer le travail, ou de faire face aux besoins de la collectivité, avant de défendre envers et contre tous ses “avantages acquis” personnels, semble en tout cas bien différents du Nord au Sud de notre Europe. Travail-épanouissement contre travail-aliénation, le match continue : on vient de siffler les prolongations.
Dr F-M Michaut

6 octobre 2004
Le luxe de la paresse
Inspirée par le célèbre roman “ Bonjour tristesse” de la récemment disparue Françoise Sagan, Corinne Maïer a écrit un essai intitulé “ Bonjour paresse” ( Michalon, éditeur). Richard Liscia, le souvent pertinent éditorialiste du Quotidien du Médecin secoue le cocotier en la citant : “ Les Français sont-ils paresseux ?” (QDM du 30 septembre). Nous médecins sommes régulièrement confrontés à des parents qui souhaiteraient bien que l’on fournisse une réponse médicale au manque d’entrain au boulot de leur progéniture. Clairement, non, la paresse n’est pas une maladie. Liscia nous dit que ce n’est ni une tare génétique, ni une vertu, c’est un luxe. Un choix personnel qui ne peut devenir accessible que dans un pays plus riche, moins touché par le chômage, et où les gens sont plus heureux car ils vivent mieux. La France n’en a pas les moyens. Ce qu’il faudrait ? Un peuple qui ne manquerait plus d’énergie pour produire des richesses de tout type, des plus utilement pratiques aux plus culturellement humaines sans se soucier de la dictature de l’horloge pointeuse, mais juste de la qualité et de l’utilité de son travail. Merci d’avoir osé briser ce non-dit collectif, Monsieur Liscia. Et que vivent nombreux les paresseux!
Dr F-M Michaut

7 octobre 2004
Du fond de son lit
<<Ancien directeur des Hôpitaux, expert en économie sanitaire, Jean de Kervasdoué est passé, un jour de l'automne dernier, de l'autre côté du miroir. Accident bête, opération, des mois de lit et de rééducation... Dans ses nouveaux habits de malade, sa vision de l'hôpital a basculé. [...] <<L'Hôpital vu du lit>>, ainsi s'intitule le dernier opus de Jean de Kervasdoué  (Editions du Seuil, NDLA). [...] <<L'Hôpital est un orchestre sans chef [...] L'hôpital est une rue commerçante où chaque boutique, chaque service, est indépendant>>. Plus loin, c'est aux statuts de la fonction publique hospitalière que J. de K. s'attaque, jugeant qu'ils <<définissent les missions de chaque personne qui travaille à l'hôpital, pas les besoins immédiats du patient et encore moins l'affectation de l'argent des assurés sociaux qui pourtant coule à flot si l'on se contente de compter le nombre d'employés par malade>> [...] Au banc des accusés: la CGT, les médecins (qui pèchent par orgueil), les maires (étouffés par la tentation du "social"), l'administration. <<Comme en Union soviétique, l'hôpital est une institution planifiée. [...] L'économie ne joue pratiquement aucun rôle dans son fonctionnement. [...]>> Source: le Q.d.M. du 04/10/2004
      Décidément, mieux vaut être jeune, beau, riche et en bonne santé... que d'avoir affaire à l'hôpital.
Dr Ph. Deharvengt

8 au 10 octobre 2004
Panique aux USA
Dès hier, notre correspondant permanent aux USA, le Dr Harold Burnham nous a informé. Le très officiel CDC ( Center of Deseases Control) a lancé une véritable bombe. Le laboratoire Chiron de Liverpool ( GB ) qui était le fournisseur habituel des vaccins antigrippaux est dans l’impossibilité de livrer son produit avant ... avril 2005.
Ce qui veut dire que les citoyens du pays le plus puissant du monde ne vont pas pouvoir être vaccinés à temps cette année, faute de vaccins. Le laboratoire Aventis-Pasteur a déjà livré 50 millions de doses au moins d’août, et en fournira encore 20 millions dans quelques semaines. Juste une goutte d’eau, déjà absorbée pour voler au secours des patients les plus vulnérables comme les immunodéprimés. Tout colosse serait-il condamné à reposer sur des pieds d’argile ? Ou un “remake” moderne, et qui va sûrement devenir avant peu hollywoodien, de la vieille histoire de David et Goliath ? Sachons avoir la décence de compatir aux difficultés de nos confrères d’Outre-Atlantique, et de leurs patients ainsi mis en danger, en oubliant un instant nos divergences politiques si à la mode en ce moment.
Dr F-Michaut

11 octobre 2004
Tout n’est pas noir (LEM 367)
La lecture de la presse, l’écoute de la radio ou le spectacle quotidien de la télévision nous donnerait volontiers une image bien sombre du monde dans lequel nous vivons. Ici même, nous sommes prompts à critiquer, discuter ou mettre en cause bien des aspects de notre santé. Alors, quand nous publions la LEM 367 en ligne ce jour “ Des raisons d’espérer ” de Jacques Blais, nous en sommes vraiment heureux. Puissiez-vous l’être aussi le temps de cette lettre aps comme les autres, amis de l’Internet. Exmed, médicament contre la dépression chronique contemporaine, pourquoi pas ?
Alors, bonne et saine lecture.
Dr F-M Michaut,

12 octobre 2004
Mercenaires hippocatiques
Pauvres hôpitaux de France, vous ne cessez décidemment pas d’être dans le collimateur des médias. La dernière “affaire” en date ? Selon une récente revue de presse de Mediscoop, sous la triple contrainte de la faible attractivité des postes de praticiens hospitaliers, du temps obligatoire de repos après les gardes et de l’application de la semaine des 35 heures de travail avec ses récupérations de temps de travail, les établissements sont contraints de faire discrètement appel à des remplaçants pour avoir assez de médecins. Comme les candidats sont rares, les prix s’envolent. La rémunération peut ainsi tripler. Un certain nombre de confrères hospitaliers se consacreraient désormais à cette rentable activité, dans la plus grande discrétion. On nous dit même que certains praticiens hospitaliers déjà salariés à plein temps se laisseraient aller à occuper dans un autre établissement un travail régulier à temps partiel. Vrai, faux, manipulation orchestrée de l’opinion publique pour museler les praticiens hospitaliers ? Gardons-nous bien d’aboyer avec les loups, nous en saurons plus dans quelques temps. Car, comme disait Fernand Raynaud avec son accent typique : “ Les gens sont méchants”.
Dr F-M Michaut

13 octobre 2004
Se payer une pinte de bon sang
Oui, d'accord, ce n'est qu'une expression, et pourtant ... Chez les Tchèques, une poche de sang vaut deux pintes de bière. Eh oui, comme ces gens demeurent les plus gros buveurs de bière au monde, avec 162 litres par personne et par an, un magazine consacré à cette boisson a eu l'idée de "rémunérer" le don de sang là-bas à l'aide de deux grands bocks gratuits de 500 ml... En Inde, le Ministère de la Santé se fait beaucoup de mauvais sang en constatant que 3 % des nouvelles séropositivités au VIH sont liées au sang encore contaminé. Bon, chez nous où les responsables se font toujours un sang d'encre pour susciter davantage de dons, pour le moment le pain-beurre-camembert tient la route, mais devrait-on y ajouter du liquide ? Pastis au Sud, Bordeaux à l'Ouest, Bourgogne au Centre, et Alsace à l'Est ? Mais il en restera quelques uns chez lesquels même la bière à jeun retournera les sangs. (Le QduM 28/09/04)
Dr J.Blais

14 octobre 2004
Reconversion à la milanaise
Un groupe d'associations de femmes et d'hommes au foyer italiens a lancé un master en "home management". Cette formation, sponsorisée par Spontex, est destinée aux Milanaises mais aussi aux Milanais.
Au programme : repassologie, épistémologie de la lessive, économie domestique appliquée à la science du ménage, fondements de la psychologie domestique, et home fitness. Les objectifs : fournir les techniques nécessaires à la bonne gestion domestique, favoriser le bien-être psychologique et physique de la ménagère, apprendre à lutter contre la sédentarité et à rester en forme, à éviter la dépression et garder l'estime de soi. Comment ? En suivant les conseils de "spécialistes", pour transformer le nettoyage de la salle de bains en séance de stretching et harmoniser les couleurs du papier peint et celles du canapé pour rendre son intérieur plus zen.  Mais voici le plus étonnant : dans la première promotion, limitée pour l'instant à 30 élèves, 70% des élèves sont .... des hommes !!! A ce propos, Fiorenzo Bresciani, le président de l'association Uomini casalinghi (hommes au foyer) qui compte plus de 3.500 membres, explique que "L'homme italien a envie de montrer qu'il peut parfaitement remplir un rôle qui traditionnellement ne lui revient pas. Nous l'aidons à investir son espace privé pour qu'il prenne pleinement conscience de son identité".
O.Taltavull

15 au 17 octobre 2004
Un petit tour aux Galapagos
Il y a des noms qui font rêver à un monde aux antipodes de celui dans lequel nous vivons. Les îles en général en font partie. Les lointaines Galapagos, en dehors de leurs célèbres tortues marines, vous connaissez ? Jacques Blais, avec son regard bien personnel, et deux remarquables photos, vous convie à le suivre. L'Internet vous offre son tapis volant. D'un simple clic, embarquement immédiat pour quelques minutes dans un autre monde où les animaux sont rois. La mise en page est signée de notre web-mécanicienne Christine Bruzek.
Dr F-M Michaut

18 octobre 2004
Un sens aiguisé du risque (LEM 368)
A partir d’un dramatique accident médical qui a tué un enfant, F.Soize pousse la réflexion bien au delà de la recherche de la responsabilité éventuelle des lampistes. “ Quels résultats ?” , demande-t-elle, entraînent les décisions politiques dans notre monde de la santé, et surtout de la maladie. Et, pour elle la chaîne des responsabilités remonte au plus haut niveau. Les soignants face à leurs patients doivent-ils continuer d’avaliser les décisions légales imbéciles en ne sachant pas dire NON à ce que leur sens aigu du risque ne devrait pouvoir que refuser vigoureusement ? Pour lire la LEM 368 mise en ligne ce jour.
Dr F-M Michaut

19 octobre 2004
Zombisation
Vient de sortir en librairie un ouvrage particulièrement bien documenté qui risque de faire friser quelques moustaches : ANTIDEPRESSEURS, L’Intoxication par Guy HUGNET aux Editions du Cherche Midi. Visiblement ce journaliste va chercher midi à 14 heures. Pourquoi venir troubler la douce quiétude de nos patients et des bons docteurs ?
Prozac, Deroxat…bienheureuses pilules du vivre sans souci. Extraordinaires pourvoyeuses de béatitudes, surtout pour les actionnaires des grands laboratoires. Et puis entendre toute la journée les patients se plaindre de leur douleur de vivre ça lasse n’est-ce pas ? Dans les conditions actuelles de restrictions budgétaires ça coûte trop cher de donner du temps simplement pour parler. Allez il ne faut pas se décourager, nous ne sommes pas à la veille de voir s’écrouler les empires bâtis sur la « zombisation » des populations. Du pain, des jeux et de l’abrutissement médicamenteux sont toujours les meilleurs moyens d’obtenir des peuples qu’ils ne demandent aucun compte à leurs élus qu’ils soient de droite, de gauche ou du CAC 40. Bonne lecture.
Dr F. Soize

20 octobre 2004
Nos belles et Nobel
Sous le titre <<Paix et guerre>>, voici intégralement l'éditorial du Q.d.M. du 13 octobre , signé Renée Carton:
<La paix sur la Terre dépend de notre capacité à protéger notre environnement vivant, a déclaré le respectable comité Nobel en décernant le prix de la Paix à la militante écologiste Wangari Maathai. Cette kénianne de 64 ans est la première femme africaine à recevoir le prix, attribué pour son combat de trente ans contre la déforestation.
Tout serait pour le mieux dans le meilleur des mondes à venir si Wangari Maathai, docteur en sciences biologiques et en anatomie, n'avait son idée sur l'origine du sida. Le VIH n'est pas venu des singes, car nous vivons avec les singes depuis des temps immémoriaux. Il n'est pas non plus une malédiction de Dieu contre les africains ou le peuple noir. Non, il a été créé par un scientifique pour la guerre biologique. Nous savons que les nations développées utilisent des armes biologiques, laissant les fusils aux peuples primitifs, a-t-elle notamment déclaré. Le comité de cinq membres - choisis pour six ans par le Parlement norvégien - qui décerne le prix Nobel de la Paix, est certes souvent contesté dans ses choix, pas toujours exempts de considérations politiques. Les interrogations de la lauréate sur le sida, qu'elle a réitérées au lendemain de l'annonce du prix, ne font avancer ni la cause de la Paix ni celle de la science. Et en aucun cas celle des 25 millions d'africains séropositifs.>>
Pour un prix décerné par la Fondation de l'inventeur de la dynamite... on ne saurait s'en étonner (ou détoner?).
Dr Ph.Deharvengt ( dit le Père Igor)

21 octobre 2004
La vie autrement
Comme diraient certains "tant pis si cela dérange". En tout cas cela devait valoir le coup d'oeil. Nous allons pour une fois citer des noms, c'est au laboratoire pharmaceutique Coloplast, qui fabrique du matériel d'aide, poches, sondes, pansements, couches, étuis, etc, pour les personnes en nécessité, et à l'association "En roue libre" que cette initiative doit d'exister pour la deuxième fois. Un défilé de mode "mixte". Mais la mixité n'est pas sexuée ici, elle est celle de la vie, avec ses déboires, ses malheurs et ses handicaps, comme pour ceux auxquels s'adressent les produits fabriqués par le labo. Il y a donc des mannequins élancés, graciles, élégants et dotés de cette démarche si particulière, et d'autres mannequins, élégants, gracieux, balancés et dotés de cette façon si particulière de se déplacer en chaise roulante. Spectaculaire, fort, audacieux, et tellement tellement normal que l'évènement valait le coup d'être signalé. Les mannequins sur pieds ont semble-t-il été bien plus bouleversés, chamboulés, et tout à coup très impliqués que les mannequins sur roues, habitués eux ou elles à la...différence. Remarquable initiative. Ce qui est remarquable étant d'être presque surpris que cela puisse exister. Alors que la vie est ainsi. (Le QduM 12/10/04)   Dr J.Blais

22 au 24 octobre 2004
Incertitude
C'est un gros livre de 584 pages, et les auteurs se sont mis à deux pour l'écrire. Beaucoup d'interrogations sur tout cela. Elisa Brune est une jeune auteure déjà confirmée par d'excellents romans. Son comparse ici est Edgar Gunzig, qui lui n'est pas écrivain mais Docteur en Sciences Physiques enseignant à l'Université de Bruxelles, et spécialisé dans "le vide quantique de l'univers" un sujet plutôt ardu. Et hardi alors celui du livre, qui va faire se rencontrer pour élaborer ensemble un traité de vulgarisation une jeune journaliste scientifique, Hélène et un physicien, Edgard. La première question est : les auteurs sont-ils les protagonistes de l'ouvrage ? Ensuite la vie, extrêmement complexe, passionnante, traversée par la guerre en Pologne, la shoah, les fuites perpétuelles, les évasions, des aventures rocambolesques en Inde, d'un certain Edgard avec un D au bout, est-elle celle du même universitaire ? Et enfin le récit met en évidence un étrange décalque permanent entre les avatars du héros et la vie de sa mère, et une évidence naît aussi que si cet homme a choisi d'étudier l'univers de la physique quantique, c'est pour y retrouver ce vide à remplir de microéléments qui s'attirent et se repoussent, et des points de rencontre qui simulent sa vie en stimulant son existence. Le titre est tellement évocateur pour des professionnels de santé entre autres : Relations d'incertitude. Une lecture qui se mérite, la vie de nombre de grands scientifiques est souvent incroyablement riche en surprises. Chez Ramsay.  
Dr J.Blais

25 octobre 2004
Stylo ou clavier (LEM 369)
L’écrit, on ne le niera pas ici, est un fantastique moyen de communication. L’époque des calames et autres stylets étant révolue à tout jamais, il ne reste que deux formules. La bonne vieille main humaine prolongée d’un instrument pour tracer des signes sur le papier est toujours là. Les claviers contemporains, bardés d’électronique jusqu’au bout des signes typographiques, lui font concurrence. Ces deux méthodes d’écriture induisent-il des expressions différentes? Jacques Blais mène l’enquête et nous donne son point de vue dans la LEM 369, “ A la main ou à la machine” mise en ligne aujourd’hui.
Dr F-M Michaut

26 octobre 2004
Dis-moi comment tu vis
C'est en gros la question qui est posée aux jeunes venant suivre leur "journée de préparation à la défense" et qui répondent à cette occasion à une enquête sur leurs habitudes de consommation. Pour résumer, chez ces jeunes garçons et filles de 17 ans, entre 2000 et 2003, on constate : une très légère diminution de pratique de la cigarette, de 42 à 38 % de fumeurs pour les garçons, et de 40 à 37 % pour les filles. Leur usage régulier du cannabis est terriblement stable : 14,6 % des hommes, et 6,5 % des jeunes filles, (elles ont augmenté de 1,3 %). C'est pour l'alcool que la progression est, hélas, plus nette. Les garçons buveurs réguliers sont passés de 16 à 21 % en 3 ans, les filles de 5,5 à 7,5 %. Mais il faut noter, dans ce domaine, trois points complémentaires : l'ivresse en fréquence n'a pas changé. Si on interroge le mois écoulé, 76 % des femmes et 84 % des hommes ont bu fortement au moins une fois. Et enfin, pour un mâle de 17 ans buveur régulier, 38 % de ses "revenus jeune", soit 130 euros par mois, passent dans l'achat et la consommation d'alcool...   (Le QduM 06/10/04)
Dr J.Blais

27 octobre 2004
Les vignes du Seigneur
Une information qui a bien failli passer inaperçue : les prêtres croates ont demandé au gouvernement de leur payer des chauffeurs pour leurs automobiles. Côté peu pratique de la soutane ? Vous n'y êtes pas, on en est là-bas comme ailleurs aux jeans. Pas de temps libre avec le bréviaire à lire, les sermons à préparer ? Permis de conduite trop cher ? Risque de commettre des péchés en jurant, en doublant imprudemment, en adressant des bras ou des doigts d'honneur aux autres, en klaxonnant ? Vous n'y êtes toujours pas. Non, la cause se loge dans le calice jusqu'à la lie, le prêtre DOIT boire le vin de messe en célébrant, et apparemment cette pratique n'est plus compatible avec le nouveau taux d'alcoolémie croate au volant, désormais à 0,00 g. Oui, cela mérite un calcul, combien de messes par jour avec un fond de calice de vin blanc à jeun, et une hostie seulement pour accompagner, et une burette d'eau est prévue aussi, notons le, à éliminer en combien d'heures avant de reprendre le volant pour la paroisse voisine ? A quand le vin de messe sans alcool ? Le SAINT PÈLERIN en chopines de 50 ml ? A suivre  (Le QduM 06/10/04) 
Dr J.Blais

28 octobre 2004
Pas rentables ces petits
On en a parlé, on s'en est ému sur les médias, mais cela frappe, à la lecture. Pour soigner un petit enfant, il suffit de : prélever une fraction de médicament injectable, et ensuite le diluer, dans 35 % des cas gaspiller les 3/4 qui restent. Mettre cela dans une seringue, attention pas une de 2 ou de 5 ml, si on ne veut pas se planter en plantant l'aiguille, dans le dosage en dixièmes d'un millilitre et non de davantage. Bon, pendant ce temps là, vous répondez à deux coups de fil, vous courez dans trois chambres, puis vous revenez en ayant oublié ce qui était en route. Ah oui ! Écraser un comprimé, non, pas à l'aide d'un pilon et d'un mortier, inexistants, et à quoi serviraient donc la cuiller du café et sa soucoupe ? puis dissoudre dans de l'eau et calculer la fraction à utiliser...Nous sommes à Grozny, à Bagdad, au Zimbabwe ? Pas du tout, à Paris, Strasbourg, Orléans, Lyon ou Nantes, si l'on en croit le terrible rapport du Pr Françoise Brion, qui a mis en route une étude que l'on aurait pu baptiser "cherchez l'erreur" sur le travail des infirmières en pédiatrie. Finalement, la tragédie du décès de cet enfant par surdosage morphinique aura mis en évidence une aberration de plus, il n'est pas "rentable" sur le plan industriel de préparer des médicaments adaptés aux tout petits. Un simple stage de bricolage fera l'affaire... (Le Généraliste, 21/10/04)   Dr J.Blais

29 au 31 octobre 2004
Le langage des fleurs
Tradition des pots de fleurs sur la tombe de nos morts, c’est le moment. Mais qui se souvient encore de ce code ancien, attribuant à chaque fleur d’un bouquet, à leur nombre et à leur couleur les intentions, souvent galantes, sinon enflammées de son donateur ? Langage suranné, dépassé au temps du téléphone cellulaire et du courrier électronique direz-vous. Pas si sûr. Odette Taltavull nous propose sur ce site une nouvelle inédite sur l’énigme des iris. Une écriture éclairant avec délicatesse et justesse la fin intérieure, le naufrage relationnel d’une personne atteinte de maladie d’Alzheimer. Une aide à la fois pour les familles, et pour les soignants, du moins ceux ( et ils existent) qui se soucient de la dimension humaine de leur métier. A ne pas manquer, L'âme en fleurs. La mise en page est signée Christine Bruzek.
Dr F-M Michaut

1er novembre 2004
Le ciel t’aidera (LEM 370)
C’est du moins ce que dit le proverbe de celui qui s’aide lui-même. C’est aussi le thème de la LEM 370 de Jacques Blais “ Arrangements avec le ciel”. Un voyage rapide, indulgent et amusé à travers quelques souvenirs de certains comportements humains dans plusieurs cultures. Le jour où quasiment tous nos médias de pays de tradition chrétienne vont, c’est chronique chez eux, confondre la fête de tous les saints avec la commémoration de tous les défunts qui n’a lieu que ... le lendemain de la Toussaint. Sourions aussi de cet arrangement ... avec le ciel.
Dr F-M Michaut,

2 novembre 2004
Chronos et Esculapes
<<Hosto, boulot, dodo>> C'est le titre d'un bien intéressant article du JIM on-line du 28/10/2004. Citations:
<<La médecine est la dernière profession du monde à avoir attiré l'attention des inspecteurs du travail. Alors que les horaires des sujets exerçant des métiers à haut risque (pour eux-mêmes ou pour les autres) sont réglementés dans tous les pays développés et qu'ainsi le temps de travail des conducteurs de train, des routiers et autres pilotes de ligne est sévèrement contrôlé et que tout écart par rapport aux normes peut être sanctionné, les médecins et spécialement les jeunes médecins, qui n'ont en charge aucun moyen de locomotion, mais simplement les vies de leurs patients sont encore soumis à des durées hebdomadaires de travail dignes du XIXème siècle. Si quelques améliorations ont été apportées à cet état de fait ces dernières années dans notre pays (grâce notamment à l'application de directives européennes) comme dans le reste de l'hémisphère nord, des horaires de travail de plus de 80 heures par semaine sont choses courantes aux USA mais aussi en France, pourtant patrie des 35 heures.>>
Amis exmédiens, dormez en paix, et surtout restez en bonne santé. Car la somnolence des médecins n'est pas bonne pour vous.
Dr Ph.Deharvengt ( dit le Père Igor vigilant)

3 novembre 2004
Le public des filles publiques
L'association "Le Nid", qui s'efforce de protéger, défendre, réinsérer, les prostituées de France, a confié au sociologue Saïd Bouama une étude sur la clientèle des professionnelles. Qui assure le chiffre d'affaire ? On le savait déjà, c'est essentiellement "Monsieur Tout-le-monde", bien loin des clichés. Un quart de moins de 30 ans, un quart entre 30 et 40, et 36 % de plus de 50 ans. Environ. Un tiers de mariés ou en couple, un tiers de divorcés, et les autres ayant toujours été seuls. Et 55 % sont pères. Les catégories les plus représentées sont les cadres et les cadres sup, les chefs d'entreprise, et les commerçants. Ils se répartissent entre cinq catégories schématiques : les "isolés", les "compulsifs", les "décalés de l'égalité" sous tous ses aspects, les "perturbés par les femmes" et enfin "ceux qui ne veulent pas s'engager". Et la plupart des clients réguliers avouent ne guère vivre cette pratique dans la joie, ils se retrouvent majoritairement en acheteurs de marchandise, ce qui leur permet d'évacuer la culpabilité. Le sociologue traduit ces résultats par l'évidence du manque de communication relationnelle dans les couples, et l'influence croissante de l'illustration pornographique.  (Le QduM 21/10/04)
Dr Jacques Blais

4 novembre 2004
Fuyez les vieux pères
Finalement, à travers un certain nombre d'études étayées, on s'aperçoit qu'au delà de leur nécessité de quelques secondes pour apporter des cellules, les pères servent encore un peu après. Pas nécessairement dans le bon sens. Il a été montré que même l'âge du père intervient dans la trisomie, que l'âge du père au moment de la conception va influer sur les facultés cognitives et les résultats futurs de l'enfant. Cette fois, une étude Suédoise, portant entre 1973 et 1980 sur une énorme cohorte de plus de 712000 sujets, a évalué l'incidence de l'âge du père et du nombre de schizophrénies chez les descendants. Hélas oui, entre un père de 30 ans au moment du coït efficace, et un père de 50 ans, on aura vu passer le coefficient de risque de schizophrénie de 1,26 à 4,62. Inexorablement, sur tous les sujets d'études, on aboutit au même constat : ayez vos enfants tôt, messieurs ! Il a été noté un facteur aggravant, dont on savait déjà qu'il était un risque, celui du score d'Apgar à la naissance (vous savez, cette addition prenant en compte couleur, aspect, mouvements, etc du nouveau-né) Si le score est bas, le risque avec un père "âgé" est encore plus élevé.   (Le QduM 25/10/04)
Dr Jacques Blais

5 au 7 novembre 2004
On est les meilleurs (vantards?)
Ouf, c'est le soupir de soulagement, que doivent pousser nos dirigeants. Car nous avons récupéré notre suprématie mondiale. Vous avez souvenir de cela, l'an dernier nous vous avions annoncé la tragédie : plusieurs pays de l'Est avaient battu la France dans le concours mondial de l'activité sexuelle par habitant ! Cette année, l'enquête Global Sex Survey (Sondage, NDLR, et non survie ou surveillance !) diligentée par une grande marque de préservatifs rétablit l'honneur national. 137 rapports sexuels annuels dans l'hexagone, devançant la Hongrie et la Grèce. C'est au Japon que l'on modère le plus ses ardeurs, avec 46 rapports annuels (effet futon ?), mais avec un paradoxe : en ce qui concerne le multi-partenariat, les mêmes Japonais se situent à 12,7, derrière les Brésiliens (15,2) et c'est l'année de la Chine en ce domaine, avec 19,3 partenaires de moyenne ! L'âge mondial du premier rapport est descendu à 16,5 ans pour la tranche 16-20 ans, quand il était de 18,2 ans pour leurs aînés il y a 20 ans de cela... Enfin un bon tiers des sujets interrogés ne se protègent pas, les plus gros preneurs de risques étant Danois et Suédois, puis Japonais et Sud-Africains. Derniers résultats, Brad Pitt et Angelina Jolie sont désignés comme les personnages les plus sexy de notre planète.  Mais on ne trouve pas les noms de nos J-P Raffarin, F.Bayrou, L.Fabius, ou M.Le Pen dans la liste proposée ! (Le QduM 15/10/04) 
Dr Jacques Blais

8 novembre 2004
Déformation médicale (LEM 371)
Osons écarter le voile de discrétion et de propos convenus sur la réalité de la formation universitaire de nos jeunes confrères. L’aura populaire entourant la supposée (presque) toute puissante science médicale doit être tempérée par la réalité d’un écart important entre les attentes des carabins, et le bagage culturel et professionnel dont ils disposent le jour où ils ouvrent leur propre cabinet et doivent soigner leurs patients. “ Désillusions carabinées ", notre LEM 371 en ligne ce jour, vous propose sa lecture personnelle de ce malentendu cruel.
Dr F-M Michaut

9 novembre 2004
C’est pas le pied
Les autorités françaises ont accepté que Monsieur Arafat puisse être soigné en France, comme s’il n’existait aucune ressource médicale qualifiée chez nos confrères Palestiniens. Cet homme d’état, au parcours politique et terroriste compliqué et contesté, a été transporté par un avion officiel, comme un de nos ministres. Il a été confié aux médecins militaires de notre pays. Sans que nous sachions clairement qui d’autre que les contribuables pourraient payer cette hospitalisation. Le plus gênant cependant a été la déclaration de nos confrères de l’Armée à son arrivée indiquant que Monsieur Arafat n’était pas atteint de leucémie ( comme le bruit en courait). En toute logique civile dire qu’un patient ne présente pas telle maladie est l’équivalent de révéler ce qu’il a. C’est une rupture flagrante du secret médical. Raison d’Etat, et obéissance aux ordres, quand vous nous tenez, on ne sait plus qui a tort, qui a raison, on y perd sa raison. Mais, Dieu merci pas obligatoirement sa langue quand on ne fait pas partie de la Grande Muette.
Dr F-M Michaut

10-11 novembre 2004
Les puent la science
<<Les médecins debout, du haut de leur superbe, paradent tous les jours dans tous les mouroirs à pauvres de l'Assistance publique poursuivis par le zèle gluant d'un troupeau de sous-médecins serviles qui leur collent au stéthoscope comme un troupeau de mouches à merde sur une blouse diplômée, et les médecins debout paradent au pied des lits des pauvres qui sont couchés et qui vont mourir, et les médecins leur jettent à la gueule sans les voir des mots gréco-latins que les pauvres couchés ne comprennent jamais, et les pauvres couchés n'osent pas demander pour ne pas déranger le médecin debout qui pue la science et qui cache sa propre peur de la mort en distribuant sans sourciller ses sentences définitives et ses antibiotiques approximatifs, comme un pape au balcon dispersant la parole et le sirop de Dieu sur le monde à ses pieds. Alors, fais gaffe, toubib, j'ai piégé mes métastases. Le premier qui touche à mon cancer j'y saute à la gueule.>> Pierre Desproges
Les réquisitoires du tribunal des flagrants délires
Seuil-France Inter, 2003,
cité par Jean de Kervasdoué in <<l'Hôpital vu du lit>>aux éditions du Seuil
Dr Ph.Deharvengt, le Père Igor qui l'a lu pour vous

12-14 novembre 2004
On est assez grands
Une grue s’effondre-t-elle devant une école, un affrontement militaire en Côte d’Ivoire fait-il quelques morts dans nos soldats de métier, un accident de car sur autoroute, et la grande machine à pommader le moral des gens se met en route automatiquement. Une cellule de crise ( tiens, pourquoi une telle connotation carcéralo-cryptocommuniste d’antan ?) se met en place et décide l’envoi d’une cellule ( encore une, monacale, celle-ci?) de soutien psychologique. Sans d’ailleurs préciser que le plus souvent les psys chargés de cette mission sont, non pas des psychologues ou des psychiatres, mais de simples infirmiers de services de psychiatrie. Quel repos ce serait de laisser chacun vivre les évènements de sa vie comme il l’entend, sans tout vouloir pour son bien. Car les tuiles aussi graves et dramatiques soient-elles, ce sont aussi notre vie telle qu’elle est depuis toujours. Vouloir les effacer, c’est nous amputer de ce qui nous appartient, de ce qui fait de nous des hommes et non des machines.
Dr F-M Michaut

15 novembre 2004
Le pouvoir soignant négligé (LEM 372)
Enfin les futurs médecins ne pourront plus dire “ l’effet placebo c’est du pipeau “, car cet étrange effet de la relation médecin-malade fait désormais partie du programme du très officiel et académique internat. Puisse cette reconnaissance, bien tardive, faire naître les travaux de recherche que nécessite cette possibilité d’améliorer ses soins en dehors des données classiques de la pharmacologie. A ne pas manquer : Tapis rouge pour sa majesté placebo, la LEM 372 signée Jacques Blais.
Dr F-M Michaut

16 novembre 2004
Grossesses interrompues
Plusieurs intéressantes questions sont posées sur le devenir de l'Interruption Volontaire de Grossesse par un état des lieux récent dépendant du Ministère de la Cohésion Sociale. D'abord, le délai de recours à l'IVG, porté de 10 à 12 semaines, a-t-il eu un impact sur leur nombre ? Il semble que non. On note que 35 % d'entre elles sont réalisées à l'aide de médicaments, et 2 sur 3 se déroulent dans un hôpital. Il reste plus de 10000 mineures pour utiliser une IVG en 2002, sur les 206000 pratiquées au total en France.  Entre 20 et 24 ans, les femmes sont 27,4 pour mille à avoir recours à l'IVG, et seulement 5,6 pour mille entre 40 à 44 ans. La proportion générale des IVG a augmenté entre 1995 et 2002, passant de 12,3 pour mille femmes à 14,3. Enfin, une disparité persiste d'une région à l'autre, ce taux montant à 16 pour mille en Île de France, PACA, Languedoc-Roussillon et Corse contre 10 dans la Loire ou en Normandie. Mais gardons en tête le chiffre principal, plus de 200000 femmes auront eu recours à une IVG en un an, qu'il s'agisse d'un choix ou d'une résignation. (Le QduM 08/11/04)  
Dr J.Blais

17 novembre 2004
L’effet de moisson
Lors du scandale médiatique de la surmortalité de la grande canicule de 2003, notre ami Julius Rosner publia en septembre 2003 un papier dans le QDM 7387, intitulé “ Réflexions politiquement incorrectes”. Citation : Il est possible que la canicule n’ait fait que précipiter les décès qui se seraient produits en tout cas sur une période légèrement plus longue. Dans l’éditorial du Généraliste du 22 octobre 2004, Gérard Bardy confirme que nous avons bien eu ce que les démographes nomment “ un effet de moisson”. La surmortalité observée après août 2003 a été suivie d’une sous-mortalité de 14 000 personnes entre janvier et juin 2004. La vérité, selon Alain-Jacques Valleron, serait que cet événement climatique - comme bien d’autres- essentiellement chez les plus fragilisés a privé ses victimes de cinq à neuf mois de vie. Quelques excuses de la part de nos grands accusateurs, notamment vis à vis des généralistes, ne seraient pas vues d’un mauvais oeil. En tout cas, bravo Julius pour ta clairvoyance.
Dr F-M Michaut

18 novembre 2004
Notre déchirement intérieur
Autrefois, on utilisait l'expression "le haut du pavé". Un ouvrage d'Eric Maurin, "Le ghetto Français" (Seuil) évoque à présent cette idée du déclassement perpétuel, en France, par notre société, menant ainsi les individus à "changer de trottoir" en permanence. L'auteur décrit le fait que, tout en observant la fameuse perte de repères, notre société politique n'a jamais mis en oeuvre les principes permettant de recoudre ce déchirement intérieur. Le ghetto Français n'est pas alors que ce lieu d'affrontement entre inclus et exclus, décrit dans les quartiers, c'est bien davantage le théâtre dans lequel chaque groupe cherche à fuir ou à contourner le groupe immédiatement inférieur dans l'échelle des difficultés. Vision extrêmement lucide d'un monde où l'ouvrier fuit le chômeur salarié, le salarié nanti évite le cadre sup, les professions intermédiaires se démarquent des employés. En cloîtrant le présent comme immuable dans des territoires définis, on enferme l'avenir pour le sécuriser, dit Eric Maurin (économiste et polytechnicien). (La revue du praticien MG, chronique de Franck Nouchi, 08/11/04) 
Dr J.Blais

19 novembre 2004
Remettre les pendules à l’heure
Contrairement à ce qui se dit partout, le niveau de santé d’une population n’est pas proportionnelle au nombre de ses médecins, pas plus qu’à ses moyens économiques. Ce serait du moins la situation ici ( Santé et territoire, carnet de santé de la France 2004, in QDM du 18 novembre) selon Jean de Kervouasdoué et Henri Picheral. La contribution à l’amélioration de la santé ne serait du à l’action des professionnels de santé qu’au bien modeste taux de 20%. De quoi rabattre notre caquet médical, et désamorcer bien des discours misérabilistes. Alors si ce n’est pas parce qu’on est riche et qu’on a beaucoup de médecins qu’on se porte bien, quelle en est la raison ? Il semblerait, selon nos experts, que le facteur déterminant soit celui du niveau moyen d’éducation des mères. Voilà qui nous passionne, et apporte de l’eau au moulin de ceux qui oeuvrent à l’amélioration de la connaissance des questions de santé. Vous avez dit “ Par exemple avec un site comme Exmed et son coup d’oeil quotidien ” ?
Dr F-M Michaut

22 novembre 2004
Occasion manquée (LEM 373)
Voici comment, nous, les médecins francophones pionniers de l’Internet médical, avons manqué une occasion unique de prendre une place de tout premier ordre dans ce media qui se fait racheter en ce moment par de grands groupes financiers britanniques et allemands. Voilà qui ne devrait pas laisser indifférents ceux qui s’intéressent à l’histoire de la Toile, et pensent que, notamment en matière de santé, nous n’en sommes encore qu’aux balbutiements. LEM n°373 : “ Notre échec” de François-marie Michaut, en ligne ce jour.
Dr F-M Michaut

23 novembre 2004
A une lettre près
On n'a pas fini de gloser sur les causes de la mort du leader palestinien, dans un climat de secret politico-militaro-médical. On nous a dit qu'il avait été admis dans le service d'hématologie de l'Hôpital d'Instruction des Armées Percy de Clamart, pour une atteinte cirrhotique non alcoolique (il peut s'agir d'une affection virale de type hépatite, ou d'une atteinte tumorale ou lithiasique, ou autre). Mais alors, on n'est plus dans le domaine de l'hématologie, mais de l'hépatologie. Une seule lettre qui fait la différence. Sauf à penser que cette hépatopathie aurait été responsable d'une hémopathie à type de thrombopénie responsable d'une coagulopathie ayant entraîné une hémorragie cérébro-méningée? Chuuutttt!!!! Classé <<Secret d'état>> et <<Confidentiel-Défense>>. Qui a dit que la "Grande Muette" ne respectait pas le secret médical? Docteur Ph. Deharvengt, alias le Père Igor

24 novembre 2004
Respect des droits de la personne
Dès que les droits de la personne, quelle qu’elle soit, ne sont plus respectés, la violence est là. Brutale partout dans le monde ou sournoise ici, comme dans le Harcèlement qui court partout, elle est destructrice des humains que nous sommes. Philippe Arqués, ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure et physicien, nous invite à sa manière, comme le font déjà les Canadiens depuis des années à ne tolérer aucune atteinte à notre intégrité personnelle. Consultez la page de notre site dont il est l’auteur sous le titre Des droits de la personne au Harcèlement et pire, suivi d’une base de données internationales qu’il tient à la disposition des Internautes, vous y apprendrez beaucoup sur le monde tel qu’il est.
Dr F-M Michaut

25 novembre 2004
Qu’importe le flacon
Sauf quand il s’agit ... de parfum. L’association de consommateurs “ Que Choisir” met en garde les utilisateurs des parfumeurs d’ambiance, qui contiendraient parfois des substances cancérigènes. Une équipe néerlandaise, de son côté, a lancé une mise en garde contre l’usage de l’encens, et tout simplement des cierges, dans les lieux de culte. Comment peut-on en même temps “déclarer la guerre au cancer” - et les pollutions en général-, se porter garant de la “santé publique” et ne pas s’occuper des conséquences sur la santé de la commercialisation incontrôlée de milliers de nouvelles substances de synthèse chaque année ? Au passage, savez-vous que nous ne savons pas détruire une odeur et que nous ne faisons que la masquer à nos cellules olfactives par une autre encore plus forte ?
Dr F-M Michaut

26 au 28 novembre 2004
Tout peut arriver
En dépit des critiques et de la morosité déçue, il persiste des signes modestes mais progressifs d'espoir. Au CHU de Toulouse, on vient de signer la "charte d'accueil des familles de victimes de la violence routière". Certes, c'est la ville du Ministre, et oui d'accord, une signature de plus devant les caméras n'est pas une mesure réellement entérinée dans les faits. Mais c'est l'occasion de signaler qu'avant Toulouse, Necker à Paris, Raymond-Poincaré à Garches, et l'hôpital du Mans avaient procédé de la même manière. La leçon à en retenir, c'est que des hôpitaux ont réfléchi à l'idée de réserver un espace apaisant destiné à recevoir les familles, à former du personnel à leur accueil, à assurer une information claire sur le diagnostic et le pronostic de leur parent ou proche victime d'un accident, et à fournir une notice complète avec des renseignements pratiques. Tout cela est, objectivement, énorme, considérable. Que des cadres de santé projettent, dans le contexte aigu et parfois intolérable de l'accident, de la brutalité, de l'affolement et de la douleur, d'informer et d'accueillir les proches ailleurs qu'entre le hall d'entrée virevoltant et le couloir des brancards, et en prenant le temps indispensable, est un très grand progrès humaniste, non ?   (Le QduM 15/11/04)   
Dr J.Blais

29 novembre 2004
Lettre exceptionnelle (LEM 374)
Exceptionnelle en effet par sa longueur inhabituelle, bien au delà de notre format A4 traditionnel. Mais cela vaut la peine. Exceptionnelle parce qu’elle propose une lecture tout à fait originale et inédite du Harcèlement Moral à côté de celle que propose M-F Hirigoyen. Une lecture qui est issue des travaux d’un auteur qui n’a aucun rapport avec la médecine, la psychiatrie ou la justice, mais qui est un spécialiste des textes littéraires et religieux. Et qui est probablement l’un des penseurs les plus originaux de notre époque. Étonnant, non ? Lettre exceptionnelle enfin parce qu’elle est écrite par Dominique Irigaray un non-soignant, mais un très bon connaisseur de René Girard. Les Internautes intéressés par le Harcèlement, et ils sont nombreux à l’être sur ce site, se feront une opinion, et ne manqueront certainement pas de nous la communiquer. Consulter cette LEM 374La médiation double et le harcèlement moral”, exceptionnel et fertile métissage de connaissances et de disciplines. A ne pas manquer.
Dr F-M Michaut

30 novembre 2004
On aurait pas compris
Helicobacter pylori est une vedette des publications médicales. Il est même considéré comme l’agresseur chronique des cellules épithéliales de la muqueuse gastrique conduisant au cancer de l’estomac. Selon une étude de Jean-Marie Houghton et Timothy Wang ( Massachusetts University ) sur des souris, quand le stock de cellules gastriques chargées de remplacer celles qui disparaissent du fait de l’inflammation est épuisé, l’organisme ferait alors appel à des cellules souches ... de la moelle osseuse. Qui, normalement, servent à renouveler les cellules sanguines. Leur changement d’affectation les rendrait plus sensibles aux anomalies de reproduction, dont les mutations cancéreuses. ( QDM du 26 novembre). Certes, tout cela reste à confirmer chez les humains, et dans d’autres cancers dits inflammatoires comme ceux du poumon ou du foie, mais nous rappelle une vérité souvent perdue de vue. Nos connaissances scientifiques, en général, et médicales en particulier, sont toujours très fragiles, et sans cesse remises en question. Belle leçon de modestie, en vérité, que le : “ A l’homme, jamais rien n’est acquis”.
Dr F-M Michaut

1er décembre 2004
Comprendre mieux les cancers
Le cancer nous concerne tous. Soit que nous en soyons atteint, guéri peut-être, soit qu'un de nos proches soit dans l'une de ces deux situations. Et nous avons tous perdu un ou plusieurs êtres chers de cette cruelle maladie. Alors, il faut lire l'excellent ouvrage du Pr David Khayat: <<Les chemins de l'espoir>>, chez Odile Jacob. Une étude aussi exhaustive qu'accessible (à tous publics) de la maladie, de la cancérogénèse expliquée avec des mots simples, à la prévalence, les facteurs de risque, les rôles (contestés) de l'hérédité et du psychisme, les traitements d'hier et d'aujourd'hui, et les perspectives de traitements de demain. Et aussi la place du malade (la médecine "systémique" qui nous est chère sur Exmed). Bonne lecture à tous.
Dr Ph. Deharvengt, alias le Père Igor

2 décembre 2004
Ancrez-vous dans la tête
Cela n'a jamais l'air de rien, mais chaque commission, chaque observatoire, qui tente de comprendre un des problèmes actuel du système de santé est bienvenu. L'observatoire de la Démographie des professions de santé a rendu ses conclusions. Avec des constats parfois pleins de sagesse de la part du Pr Yvon Berland, son président. Par exemple, nous les très anciens étions, lors de nos installations des années 70, bien moins nombreux que les médecins actuels en France. Et on n'employait jamais les mots de pénurie, de désertification. Parce que le problème actuel tient moins du nombre réel, finalement, que de la répartition. Et même pas celle de la géographie, puisqu'on constate par exemple que seuls 86 cantons (dont 18 outremer) sur les 3000 Français sont en vraie carence de généralistes. Il s'agit de la répartition par disciplines médicales, chirurgicales, spécialités, etc, par zones urbaines, et tout ceci a d'évidence depuis des années sa source dans l'état d'âme de la profession, les modifications profondes de l'exercice, de ses objectifs, très nettement plus que dans le nombre seul. Et pour le moment, les mesures envisagées ne s'attaquent qu'au nombre, à l'avoir, à l'agir, et non à l'être, au ressenti, à l'amour dans un métier qui est d'abord, fondamentalement, amour.  (Le QduM 23/11/04)  
  Dr J.Blais

3 au 5 décembre 2004
Espoir pour la médecine générale
Depuis des années, avec beaucoup d’autres, nous le demandions régulièrement sur ce site. Pour que les étudiants en médecine de France puissent enfin choisir en connaissance de cause l’exercice si indispensable de la médecine générale, la nécessité de créer une filière universitaire complète de cette discipline est reconnue par le ministère de l’Education Nationale. C’est du moins ce qui a été dit aux généralistes enseignants au congrès de Lille ( QDM du 1er décembre). Le système universitaire actuel ne peut plus être maintenu, a affirmé le Pr Jacques Beylot. « Il n’est pas normal de voir des enseignants de médecine générale proposés à la nomination par des professeurs de biochimie, de biologie cellulaire ou de chirurgie ». Le chantier reste énorme, les résistances ne manqueront pas, mais les choses bougent enfin dans le bon sens pour la spécialité la plus difficile de notre médecine. Nous applaudissons des deux mains.
Dr F-M Michaut

6 décembre 2004
Urnes thérapeutiques (LEM 375)
De quoi cherchent donc à se guérir les citoyens de tous nos pays quand ils élisent leurs gouvernants ? A partir de la récente élection présidentielle américaine et de quelques autres, Jacques Blais mène l’enquête dans la LEM 375 en ligne ce jour. Son diagnostic est sans appel : “ Voter pour ... sa sécurité “. Oui, c’est la peur d’être atteints, la peur de la mort, qui, avant tout, guide nos choix. Quand la politique constitue l’un de nos remparts contre ces risques usants, elle prend une sorte de dimension thérapeutique. Et, à ce titre, qui n’a rien à voir avec la politique politicienne, elle nous intéresse forcément à Exmed.
Dr F-M Michaut

7 décembre 2004
Dans la série l’enfer
Est pavé de bonnes intentions. La femme d’un rugbyman ayant décidé que son homme était alcoolique lui faisait avaler chaque jour en sa présence un comprimé de disulfirame. Redoutable “médicament” des années 1950 qui donne une réaction allergique violente en cas de prise d’alcool. Les jours de match, notre sportif recrachait discrètement sa pilule ... ce qui lui permettait de participer très activement à la troisième mi-temps. Madame s’en étant rendu compte, lui a fait avaler, sans le lui dire, le fameux garde-fou dissous dans un banal verre d’eau. Le fanatique du ballon ovale, et de ses prolongations festives, s’est ainsi retrouvé en service d’urgences dans un état fort préoccupant ( source : Michel Cymes, France-Info du 6 décembre, citant le Concours Médical ). Que penser de la complicité médicale avec l’épouse qui a été nécessaire pour cette intervention particulièrement dangereuse ? Est-ce au conjoint, aussi aimant soit-il, de forcer un patient à se soigner contre son gré ? Question complémentaire, mais pas du tout subsidiaire : le médecin doit-il se laisser manipuler par un tiers tant pour établir un diagnostic que pour instaurer un traitement ? On ne saura sans doute jamais ce que vont devenir ces trois personnages à l’issue de cette lamentable mêlée. Il y a certainement du carton rouge dans l’air.
Dr F-M Michaut

8 décembre 2004
Télé-épatant
<<Un dispositif non invasif testé chez l'homme: communiquer par la pensée devient réel.>> C'est sous ce titre que le Q.d.M. du 07/12/2004 relate cette surprenante découverte: <<Une équipe américaine a mis au point un système qui permet de déplacer un curseur sur écran, par la simple volonté de la pensée. Ce dispositif est constitué d'un casque muni d'électrodes relié à un ordinateur. Ses performances égalent celles des dispositifs invasifs testés chez l'animal. [...] Ce travail indique en outre que les individus atteints d'une lésion de la moelle épinière semblent mieux maîtriser ce type de dispositif. Des expériences complémentaires permettront de savoir si cet effet est dû à une plus grande motivation des malades ou s'il est lié à des particularités physiologiques causées par la maladie dont ils souffrent. L'activité cérébrale produit des signaux électriques qu'il est possible de détecter à partir du cuir chevelu, de la surface corticale et, bien évidemment, de l'intérieur du cerveau. [...]>>.
   On ne pourra plus désormais employer le terme: <<se mettre le doigt dans l'oeil jusqu'à se gratter l'occiput de l'intérieur>>. L'ordinateur le fera pour nous!
Dr. Philippe Deharvengt,alias le Père Igor

9 décembre 2004
Beaux et fous à la fois
Ils ont entre 9 et 14 ans, et ils estiment qu'une opération de chirurgie esthétique va améliorer leur vie. Pour eux, c'est comme de changer de tenue, de look, de coiffure. Ou la façade de leur portable. D'ailleurs 20 % des opérations pour se refaire le nez, les seins, ou allonger ses jambes, sont déjà pratiquées sur des jeunes de moins de 20 ans. Et la télé le leur montre constamment, on filme les interventions, et on leur compare avant/après. De sorte que 24 % des jeunes téléspectateurs se disent tentés. Même si une intervention sur dix seulement est effectuée par un véritable plasticien nanti des compétences !  Bon, un détail, c'est en Allemagne que cela se passe... Pour le moment, car comme vous le savez nous disposons exactement des mêmes émissions....et de charlatans et bonimenteurs vendeurs de soupe équivalents. Le Conseil de l'Ordre Allemand considère que "la beauté les rend fous", et affirme que les jeunes doivent cesser de croire que leur bonheur passe automatiquement par la ressemblance avec les starlettes du petit écran. Il y a pire : certains pays de l'Est proposent des tarifs forfaitaires charter + chirurgie à des prix imbattables ! Résultat hypothétique.  (Le QduM 07/12/04)    
Dr J.Blais

10 au 12 décembre 2004
Ça vous en Bush un coin
Oui, prolongeons le sujet des élections portant de nouveau Bush à la tête des Etats Unis. Les instituts de sondage ont affiné et poursuivi leurs investigations sur la nature des votes et le profil des votants. 42 % des personnes interrogées ont déclaré que l'Irak a été leur priorité, contre 22 % en faveur des valeurs morales, et 13 % choisissant l'avortement comme sujet majeur, 10 % le mariage homosexuel. On a constaté que les non-pratiquants absolus ont augmenté leurs votes pour G-W Bush de 4%, que 69 % des votants sont favorables à l'utilisation des embryons pour produire des cellules souches. Enfin Bush a gagné 8 millions de voix par rapport à l'année 2000, contre un gain de 4 millions pour Kerry par rapport à Gore. Il semble donc bien que la mobilisation et la réélection soient liées à un objectif sécuritaire avant tout. Notons que si des nations neuves comme la Géorgie et l'Ukraine défient les hommes en place, et les éliminent, contrairement à l'Europe ou aux USA qui conservent les candidats en dépit de leurs défauts ou procès, c'est précisément ce caractère "nouveau" voire innocent qui leur permet de choisir la droiture ou l'honnêteté (apparente) et non la sécurité. Des élections d'ordre local, comme celles de Balkany ou de P.Bédier en Ile de France, passent l'éponge elles aussi sur les procédures, et votent pour la sécurité locale, celle de l'emploi et celle des citoyens. (Le QduM 26/11/04)  
Dr J.Blais

13 décembre 2004
Au nom de la tradition (LEM 376)
Quand retentissent les fadaises sucrées et dorées de Noël dans nos sociétés avides de consommation, la tradition se rappelle à notre souvenir. Avec pour unique justification une autre tradition, les mutilations rituelles, notamment sexuelles, constituent encore une terrible réalité dans le mond entier. Quand un médecin consacre tout son talent pour réparer ce genre de folie meurtrière de l’humain, on se dit que tout espoir que les choses évoluent n’est pas mort. Ce qui n’empêche pas d’avoir les yeux grands ouverts sur ce qu’est vraiment l’excision, et comment on peut tenter de la réparer chirurgicalement. La LEM 376 vous attend : L’excision en question de Jacques Blais.
Dr F-M Michaut

14 décembre 2004
Les enfants de Popeye
Notre cher QDM l’annonce en gros titre de sa une du 10 décembre. Nos braves bambins hyperactifs , ou atteints d’un syndrome d’hyperactivité-déficit de l’attention, seraient atteints d’une anomalie du métabolisme du fer, avec un taux très bas de la ferritine. Il s’agirait, en plus, cocorico, du travail de médecins parisiens de l’Hôpital Robert Debré. Comme il se doit, ces remuants enfants sont en ce moment bourrés de fer qui interviendrait dans le métabolisme de la dopamine, l’un de nos neuro-médiateurs vedettes. L’article scientifique ne précise pas, cependant, si nos pédiatres ont opté pour une consommation massive ... d’épinards. Pourtant, comme hyperactif, notre Popeye se pose là, n’est-ce pas ?
Dr F-M Michaut

15 décembre 2004
Chaud ... dessous
Un ordinateur portable peut énerver, amener une certaine excitation créative, être extrêmement utile et commode, ou inadapté et peu maniable, au choix. Mais on n'en a pas encore mesuré et décrit tous les grands avantages et les inconvénients accessoires. Entre autres, si cet appareil permet une fécondité créative de la pensée, des idées, et de l'expression, il pourrait tout autant s'avérer contraire à la fertilité et à la fécondité de la reproduction ! Oui, chers adeptes ou accros, ne faites pas cette tête là, c'est un phénomène bien connu, celui de la chaleur. L'augmentation de la chaleur des testicules altère la fabrication des spermatozoïdes. Vous serrez vos cuisses musclées, et votre scrotum gagne 2,1°C, eh oui ! Mais mettez donc, dans le train, dans un amphi, comme passager d'un avion, d'une voiture, votre superbe ordinateur portable sur les mêmes cuisses élégantes, c'est un supplément de 2,6°C pour votre testicule gauche, et de 2,8°C à droite (mais si, vous savez, on "porte à gauche ou à droite") qui se produit. Quant à votre PC, il est passé en une heure de 31 à 40°. Bon, sachez simplement que les chercheurs américains sont inquiets pour l'avenir de nos jeunes hommes et surtout de leur descendance....  (Le QduM 13/12/04)      Dr J.Blais

16 décembre 2004
Une médecine à l'ombre
<<La loi sur la santé en prison a dix ans. Des progrès et des inquiétudes>>. C'est ce que nous explique le Q.d.M. du 08/12/2004. Et d'ajouter:<<Organisé hier pour marquer les dix ans de la loi de 1994, qui a réformé en profondeur les soins dispensés en milieu pénitentiaire, le colloque <<Santé et prison>> a conjugué les raisons de saluer les progrès de la santé en milieu carcéral et les motifs d'inquiétude liés à la surpopulation [...]>>.  Si je peux, très modestement, faire état de mon expérience personnelle de quinze années derrière les barreaux d'une Maison d'Arrêt et de cinq années en Centre de Détention, je voudrais dire ceci: le tableau qui nous est fait tendrait à dire qu'avant cette loi du 18 janvier 1994, la médecine pénitentiaire était incapable de remplir sa mission, alors que le transfert de compétences de l'Administration Pénitentiaire à l'Hôpital (au sein d'UCSA, Unités de consultations et de soins ambulatoires) aurait résolu tous les problèmes. Vision, à mon sens, bien manichéenne et réductrice. Il se trouve que j'ai exercé cette médecine sous trois régimes différents: Administration Pénitentiaire de 1985 à 1995, UCSA (gestion hospitalière) de 1995 à 2000, enfin gestion privée en Centre de détention de type "programme 13000" de 1995 à 1999. Tout d'abord, il faut noter que mes conditions d'exercice sous tutelle de la Pénitentiaire n'avaient rien de scandaleux (à l'exception de la vétusté des locaux et du matériel, puisque je ne disposais même pas d'un stérilisateur; je stérilisais les instruments à mon Cabinet libéral!). Mais mon indépendance était scrupuleusement respectée, de même que le secret médical. Et surtout j'étais mon propre patron, tout comme à l'extérieur. La loi de 1994 a apporté en prison un meilleur confort de travail (locaux rénovés, matériels "aux normes"), mais aussi toute la lourdeur administrative hospitalière et une perte d'autonomie. Par exemple en matière de gestion des dossiers médicaux. Alors, on nous dit que c'est dû à la surpopulation. La surpopulation carcérale est peut-être responsable d'un engorgement des UCSA, elle n'est pour rien dans les lourdeurs administratives, la paperasserie paralysante... La vérité, c'est que tout le système pénitentiaire est à revoir, dans ses missions, ses objectifs, sa finalité. Notre système répressif français est un des plus obsolètes des pays de l'Union Européenne. Voilà le fond du problème.
Dr.Philippe Deharvengt, alias le Père Igor

17 au 19 décembre 2004
Rigueur et éthique
C'est une goutte d'eau, mais elle pèse lourd. L'Université Paris V vient de mettre en place deux nouveaux diplômes, entièrement liés et c'est ce qui nous intéresse, aux évolutions des troubles majeurs dans le domaine de la Justice. L'un de ces Diplômes Universitaires va devoir proposer d'affiner les traitements des agresseurs sexuels, tant psychologiques que médicaux. En 20 ans, le nombre des condamnés pour viols ou attentats aux moeurs a été multiplié par 6. Il faut former des médecins coordonnateurs, valider et évaluer les formes de traitements. L'autre diplôme s'occupera de Psychotraumatologie. Il complète entre autres ceux de victimologie et de réparation juridique. Le responsable du programme, le Dr Jehel, souligne par exemple qu'il voudrait voir disparaître les "debriefings" sauvages à la mode, et là encore une évaluation des méthodes, et des propositions d'approches cliniques est indispensable. Le but de cette mise en place est d'apporter la rigueur médicale à ce qui est une évidente responsabilité éthique.  (Le QduM 23/11/04)
Dr J.Blais

20 décembre 2004
(Mal)saine famille (LEM 377)
En ces jours où la famille, sous sa version sainte, est d’actualité en pays chrétiens, Exmed se penche sur la question famille - au sens le plus large- et santé. Un concept semble actuellement se dégager, qui se nomme proximologie. Nous y allons de notre analyse personnelle sur la dimension systémique d’une médecine digne de ce nom. Si cela vous intéresse, la LEM 377L’entourage familial” signé de votre serviteur vous en dit plus.
Dr F-M Michaut

21 décembre 2004
Une oreille turque
Pli du lobule de l'oreille: attention à l'infarctus! C'est ce que nous apprend la lettre quotidienne du JIM du 17/12/2004. <<Il y a déjà plus de 30 ans que l'existence d'un pli oblique du lobule de l'oreille a été suspectée comme étant un marqueur de maladie coronarienne chez l'homme ( on ne nous dit pas chez la femme; c'est vrai que sous le "hijab", le lobule de l'oreille de la femme turque n'est pas très visible, NDLA). Des médecins turcs ont réévalué l'intérêt de ce signe indirect de risque vasculaire. 415 patients ont été examinés. L'existence d'un ou de deux plis obliques des lobules de l'oreille a été recherchée tandis qu'on évaluait également chez ces patients les facteurs habituels de risque coronarien et la présence ou non de signes angiographiques en faveur d'une maladie coronarienne. Des plis ont été retrouvés de façon significativement plus fréquente sur les oreilles...>>
Notre bon Président Jacques Chirac nous l'a bien dit: il faut être à l'écoute de la Turquie! Écoutons la "marche turque", un vrai régal, avec nos deux oreilles, et sans plis s'il vous plaît... Dr.Ph.Deharvengt, alias le Père Igor

22 décembre 2004
Une santé de fer
Au premier degré, on aurait tendance à penser que les coureurs cyclistes professionnels ont une santé de fer, à en juger par leur coup de pédale tranchant. Mais ce coup d'oeil rapide s'avère à double tranchant, car sans grande surprise, on constate qu'ils ont en moyenne une très nette surcharge en fer dans le sang. Dévorent-ils leurs guidons ? Avalent-ils leurs bidons ? Vous n'y êtes pas, tout ceci est en titane, en alu, et non plus en ferraille, de nos jours. Non, la traduction est le dopage, au fer, au sang, aux composés. Certes apparemment cet usage est en décroissance depuis 1999, selon une étude menée jusqu'à 2002. De 45 % des coureurs il y a 5 ans, à seulement 27 % en 2002. Non, finalement, les anciens avaient raison, la seule façon efficace de s'entraîner pour demeurer ou devenir les meilleurs est toujours de manger du macadam, comme disaient les vieux entraîneurs..... (Le QduM 20/12/04)
Dr J.Blais

23 décembre 2004
Poids pris à la légère
Quoi de plus difficile que d'admettre la réalité de l'évidence, quand, bien que sautant aux yeux, elle contrarie vos envies et bouscule vos souhaits ? C'est ce que montre une étude anglaise par questionnaire portant sur l'excès pondéral. Les questions visaient à faire estimer par des parents leur propre situation pondérale par rapport à la moyenne, et celle de leurs enfants. 40 % des mères en net surpoids, et 45 % des pères s'estimaient dans la norme. Et si seules 21 % des femmes ne s'en préoccupaient pas, chez les hommes 61 % n'en avaient cure. Pour leurs enfants en excès pondéral, seuls 25 % des parents l'admettaient. Pour les carrément obèses, 33 % des mères et 57 % des pères estimaient normaux leurs enfants. Pour des raisons narcissiques probables, ou au moins esthétiques, les parents acquiesçaient bien davantage quand leur fille était en cause que leur garçon (54 % contre 27 %) Et il est à noter que 86 % des parents ne manifestaient pas d'intérêt marqué pour le problème de l'excès pondéral. Ceci montrant que cette question n'est pas entrée dans les préoccupations des adultes, demeure un tabou, et passe très loin derrière l'école, les "maladies", l'avenir, la violence, la drogue, etc...
(Le QduM 29/11/04) Dr J.Blais

24 au 26 décembre 2004
Noël blanc au pays vert
Internautes connus et inconnus, ce site de santé pas comme les autres vous propose un voyage bien au chaud vers un lieu bien glacé. Loin de la cohue et du bruit, Jacques Blais nous emmène rêver d’air pur et de vastes espaces dans un des voyages dont il a le secret. N’oubliez ni vos moufles ni votre petite laine virtuelles, et partons ensemble au Groenland afin de ne pas perdre de vue à quel point notre terre est belle, et que cette beauté, quand nous pouvons la contempler, contribue à notre santé quelles que soient les maladies que nous pouvons rencontrer.
Dr F-M Michaut

27 décembre 2004
Simple lecture humaine (LEM 378)
Notre Lettre hebdomadaire se permet de revisiter à sa façon un événement que nous sommes censés avoir célébré avant-hier. En annonçant souvent une trêve dite, par dérision, “ des confiseurs”, ce qui indique bien à quel point nous ne rêvons finalement que de reprendre nos violences quotidienne. A lire si le coeur vous en dit, la LEM 378 “ La grève de Noël “ est signée du webmestre du site.
Dr F-M Michaut

28 décembre 2004
Ne coupez plus
« On fait trop d'épisiotomies ». C'est ce qu’a constaté le quotidien Le Parisien, notant que « l'incision dans le muscle périnéal faite pour agrandir la taille de l'orifice vulvaire par lequel sort le bébé au moment de l'accouchement, fait débattre. Sages-femmes, gynécologues, parturientes, parents... Jusqu'aux féministes qui y voient, pour certaines, une mutilation sexuelle traumatisante ».  Le Parisien indique qu'« en France, si le nombre est en diminution, près d'une naissance sur deux est accompagnée d'épisiotomie ». Le journal fait savoir qu'à l'occasion des 28 èmes Journées nationales du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF), le Pr Robert Maillet déclare : « La pratique de l'épisiotomie doit être prônée de manière sélective et restrictive. D'une manière générale, au-delà de 30 % des naissances, elle n'a pas d'intérêt ».  Le quotidien a noté entre autres que « la difficulté pour les praticiens est d'anticiper la nécessité d'une épisiotomie. A moins d'un enfant prématuré, dont la tête n'est pas assez forte pour passer la barrière du périnée, ou d'un gros bébé, les circonstances des accouchements physiologiques sont imprévisibles ».  Le journal conclut qu'« à la demande du Collectif interassociatif autour de la naissance, qui réunit 44 associations d'usagers, du CNGOF et de la CNAM, l'Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé devrait plancher l'année prochaine sur des règles de bonne pratique ».
Blandine Poitel

29 décembre 2004
Quand le joint fuit
  <<Une étude sur les signes de psychose des jeunes. Le cannabis accroît les symptômes. L'usage du cannabis par des adolescents et des adultes jeunes augmente le risque de survenue de symptômes de psychose plus tard au cours de la vie. Un nouveau travail, publié dans le britannique <<BMJ>>, confirme cette notion et ajoute de nouvelles informations: l'association est plus forte chez des individus ayant des signes de prédisposition à la psychose. Les participants de l'étude, âgés de 14 à 24 ans à l'inclusion, ont été suivis pendant quatre ans. Ont été inclus 2437 jeunes gens tout-venant, habitant Munich et faisant partie d'une étude d'observation des psychopathologies (Edsp). Ils ont répondu à un interrogatoire psychologique à l'aide d'un test (M-Cidi, version de Munich de l'interrogatoire composite international), posé à différentes étapes du suivi. On s'est fondé sur la cotation de symptômes de la série <<idéation paranoïde>> et <<tendance à présenter des traits psychotiques>> pour l'exploration des prédispositions. [...] <<Nos résultats confirment que le cannabis peut jouer un rôle dans l'émergence des expériences psychotiques les plus sévères>> [...]>> Source: le Q.d.M. du 02/12/2004
   N'en déplaise aux partisans de la banalisation de l'usage du "joint".
Docteur Philippe Deharvengt, alias le Père Igor

30 décembre 2004
Nous les minuscules
Les côtes basses de l’Asie du Sud-Est dévastées par un gigantesque tremblement de terre sous-marin. Tels des fourmis surprises par la montée des eaux, nos humaines fourmilières - et nombre de leurs occupants - ont disparu. Les jérémiades des témoins lointains se demandant si, grâce à un système coûteux d’alarme, les dégâts auraient été moindres, ou ceux vouant aux gémonies les exploitants avides d’argent du tourisme exotique, par leur courte vision, nous feraient oublier l’essentiel. L’essentiel est que nous les humains ne sommes que de minuscules et fragiles organismes vivant en perpétuelle insécurité sur la surface de la terre. Et, rester ainsi humblement les pieds bien sur terre devrait guider nos opérations de secours. Le seul vrai problème demeure celui de permettre aux populations dévastées de disposer d’une eau qui ne véhicule pas les germes microbiens qui ne peuvent que se développer dans de telles conditions, et entraîner de redoutables, et ainsi évitables, épidémies. “ De l’eau, de l’eau par pitié ”, pour paraphraser Victor Hugo, voilà la priorité absolue, et tout le reste dont la nourriture et les médicaments viendra de surcroît.
Dr F-M Michaut

31 décembre 2004 au 2 janvier 2005
Mélanger les savoirs
Visiteurs d’Internet, vous avez remarqué que sur ce site, négligeant volontairement la spécialisation des recherches, nous n’hésitons pas à sortir des frontières bien définies des savoirs traditionnels, Car, nous sommes persuadés, comme le philosophe des sciences Michel Serres, de la richesse incomparable du métissage des connaissances dans notre domaine de la santé. C’est pourquoi nous avons le plaisir de vous présenter un travail sur le Harcèlement Moral pas comme les autres. Trouver une clé de compréhension de cette forme de violence aussi fréquente que destructrice mérite toute votre attention. Ce texte “ Médiation double et harcèlement moral” , enrichi d’une présentation de Dominique Irigaray et de notes complémentaires à la première version sur la LEM vous attend pour bien commencer cette année toute neuve.
Fructueuse lecture et tous nos voeux exmédiens pour 2005 !
Dr F-M. Michaut



retour haut de page