LES COUPS D'OEIL DU JOUR             

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L'année Exmed 2007nnnnnn

Voici les coups d'oeil du jour 2007 déjà publiés sur le site Exmed . Mise à jour le 31 juillet 2007

Les Coups d'Oeil du troisième trimestre 2007
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29 juin au 1er juillet 2007
Le dessin de Cécile Bour :
Sexisme médical 1

2 juillet 2007
Humaniser les soins hospitaliers LEM 505

Les grandes machines collectives cherchent, chacune avec ses objectifs et ses moyens, de faire en sorte que l’hôpital réponde mieux aux besoins des patients.
Gabriel Nahmani, avec tout ce qu’il a vu de ses yeux et entendu de ses oreilles au cours d’une longue expérience médicale, exprime dans la LEM 505 “ Qualité des soins hospitaliers” ce qui, à ses yeux éloignés de toute pensée technocratique ou politique, nécessiterait d’être modifié ou amélioré. Et en plus, scandale des scandales pour notre monde obsédé par l’argent , cela ne demanderait aucune dépense suplémentaire extraordinaire. L’avis des utilisateurs serait précieux, d’autant que l’auteur n’hésite pas à leur demander, à eux aussi, de modifier leur comportement d’hospitalisés ! Bonne lecture de la LEM 505.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

3 juillet 2007
Actualisation des coups d’oeil du jour

Comme chaque fin de mois, nous avons procédé à la mise à jour des archives de notre coup d’oeil du jour, afin de permettre aux visiteurs de se mettre au courant des différents sujets que nous avons traité ici. C’est bien pratique aussi en période de vacances sans Internet, n’est-ce pas ?
Bonne lecture, en vous rappelant que l’accès peut se faire aussi en cliquant sur le bouton arrondi Coups d’oeil 2007 à droite de cette page.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

4 juillet 2007
La guerre des spécialités aura bien lieu

En 2006, à l'occasion de la mise en place de cequ'on appelle le "parcours de soins", les dermatologues s'estimaient lésés. Ce n'est pas à moi ici de juger s'ils avaient raison ou tort car il y a là trop de considérations administratives, financières et humaines pour répondre. Là où le problème a débuté, c'est lorsque dans la presse médicale gratuite, on a vu un syndicat de dermatologue écrire que le passage obligé chez le généraliste augmenterait la mortalité par mélanome (cancer cutané). Ce qui bien entendu est faux . Des généralistes se sont étonnés, d'autres ont (trop) violemment répondu. Quelques mois plus tard, la HAS (la Haute Autorité de Santé), dans sa grandeur, adresse aux généralistes, sous couvert d'un document édité avec le concours de la Société Française de Dermatologie, une sommation d'obtempérer pour les généralistes qui consiste à leur rappeler d'adresser "sans délai" leurs patients au dermatologue devant un lésion suspecte, ce qui sous-entend que cela n'était pas le cas. On peut y voir là pour le plus grand malheur des malades :
- une guerre corporatiste méprisable
 une division qui égare les patients dans leur parcours personnel et leurs choix
- une autorité de santé qui risque de n'être simplement plus qu'autoritaire et non plus scientifique (ce qui est son rôle initial)
un sectarisme ambiant quant aux rôles des généralistes qui, dans leur incompétence notoire (ironique de ma part bien sûr) augmente la mortalité de leurs patients
- une guerre des honoraires
 -un généraliste secrétaire.
 Je ne blâme pas ici les dermatologues, ma consoeur dermatologue locale n'est pas du tout de l'avis de ses représentants. Je dénonce ici, à ma mesure, ce qui gangrène notre système de soins.
Dr T.Lambert, cliché Exmed

5 juillet 2007
Hippocrate et le terrorisme

Le serment d’Hippocrate est considéré, du moins dans nos pays de culture européenne, comme la ligne de conduite qu’est censé suivre tout médecin au cours de son existence. Les récentes enquêtes de Scotland Yard, à la suite des dernières tentatives d’attentats à la voiture piégée sur le territoire de Grande-Bretagne, sembleraient, selon la presse, mettre en cause la responsabilité de plusieurs médecins. Notre propos ici n’est ni de juger, ne de montrer du doigt qui que ce soit. Nous nous interrogeons simplement sur la façon dont des confrères peuvent concilier dans leur tête les exigences absolues de l’éthique médicale et leur soumission à des idéologies qui les conduit à faire régner la terreur, la douleur et la mort chez leurs frères humains ?
Question complémentaire : comment des gens capables de se livrer à des actes homicides d’un tel calibre ( et il y en a eu hélas de multiples exemples partout dans le monde) peuvent-ils un jour, et quelque part, être jugés par leurs maîtres dignes de soigner les autres ? Messieurs les professeurs en Médecine que faites-vous pour que ne deviennent pas - ou le moins possible - médecins des humains capables de tels passages à l’acte ? Sélectionner les meilleurs candidats uniquement en testant leurs performances cognitives et mnésiques dans le domaine scientifique est dramatiquement insuffisant.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

6 au 8 juillet 2007
Le dessin de Cécile Bour :
Sexisme médical 2

9 juillet 2007
Billet de retour LEM 506

Et si l’on cessait de se prosterner devant ceux qui manifestent des capacités hors du commun, comme s’il s’agissait de demi-dieux à qui nous devons tout ? Aucune action, nous affirment les systémiciens, n’est concevable sans rétroaction,
Le fameux billet de retour évoqué dans ce titre tente d’explorer en quoi les humains manifestant un don contractent, par là même, un devoir vis à vis de la collectivité des hommes. A lire, et naturellement , comme tout ce qui est publié sur ce site, critiquer, la LEM 506 : Le dû du don, vous attend.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

10 juillet 2007
Mal de l’air

Selon le JIM du 9 juillet, commentant sous la plume de Nicolas Chabert, l’étude de Muhm J et coll. : Effect of aircraft-cabin altitude on passenger discomfort. N Engl J Med 2007 ; 357 : 18-27, voyager en avion de ligne peut entraîner des symptômes proches du mal des montagnes.
La cabine est pressurisée à des pressions variant de celle d’une altitude de 1981 m à 2438 m ( les aviateurs parlent de 6500 à 8000 pieds ).
Une expérimentation complexe réalisée à terre par l’université de l’Oklahoma sur 502 sujets de 21 à 75 ans pendant 20 heures a démontré que la saturation en oxygène du sang artériel diminuait en moyenne de 4,4 %. Pour une femme de 75 ans, ce fut une baisse de 78%, qui justifia pour elle un arrêt immédiat de l’étude au bout de 5 heures. 7,4 % des sujets étudiés ont présenté des symptômes comme nausées, céphalées, vomissements, anorexie, des troubles du sommeil, ou une fatigue qui se retrouvent également dans le mal des montagnes. Mais aucune relation n’a été mise en évidence entre les troubles et la pression de pressurisation de la cabine.
Finalement cette étude n’apporte pas de réponse formelle à la question posée sur le fait qu’il s’agit d’un simple inconfort ou du mal des montagnes, mais donne à réfléchir à ceux qui ont la charge de la santé de sujets, pas toujours jeunes ni bien portants, qui sont très gourmands de voyages aériens au bout du monde.
La médecine, même aéronautique, n’est toujours pas une science exacte, même quand il s’agit simplement ... de s’envoyer en l’air.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

11 juillet 2007
Adieu Calmette et Guérin

Et bien, c’est fait selon le Parisien cité par Mediscoop du 10 juillet. La vaccination par le bacille de Calmette et Guérin ( cocorico, deux Français ) cesse en France d’être imposée par la loi à tous les nourrissons. Un vaccin obligatoire de moins, ce n’est pas rien quand on voit fleurir un peu partout des vacins contre tout,et rien.. Intéressant quand même de signaler que l’Institut de Veille Sanitaire et l’Académie de Médecine avaient publié il y a un an une étude dans ce sens, restée sans suite. Il est significatif aussi de notre tempérament fortement conservateur que la France soit restée l’un des derniers pays d’Europe à avoir gardé cette obligation vaccinale avec l’objectif ( râté ) de faire disparaître définitivement cette tuberculose qui décima et terrorisa notre population il y a quelques générations.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

12 juillet 2007
Trempez-les dans l’eau

Cela semble être le slogan des adeptes de la pratique dite des bébés nageurs, accompagné de tout un argumentaire destiné à séduire des jeunes parents désireux de faire tout ce qu’ils peuvent pour élever au mieux leur progéniture.
Ne voilà-t-il pas que le Pr Bernard ( Université de Louvain en Belgique) vient de jeter un pavé, non dans pas la piscine, mais dans la marre. Pour simplifier, leur étude détaillée par le JIM du 11 juillet, montre qu’arrivés à l’âge de 11 ans et demi, les anciens bébés nageurs présentent une altération particulière des bronches distales. Le risque chez eux de survenue de bronchites répétées, de bronchoconstriction d’effort et d’asthme serait significativement augmenté.
Le responsable incriminé serait les produits dérivés de l’acide hypochloreux qui est utilisé pour la désinfection des piscines.
Qu’on se le dise dans les chaumières, sans vouloir forcement jeter le bébé avec l’eau du bain. Une petite discussion préalable des parents avec le médecin de famille pourrait rendre service à la santé des enfants.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

13 au 15 juillet 2007
Le dessin de Cécile Bour :

A défaut de feux d’artifice du 14 juillet

16 juillet 2007
Ecran médical LEM 507

Un cabinet médical n’est quasiment plus envisageable sans la présence en plein milieu du bureau du praticien de l’écran d’un ordinateur. La présence de ce tiers personnage imposé dans la relation entre le patient et son médecin n’est pas neutre. Françoise Dencuff, dans la LEM 507 “ Le médecin, le malade et l’ordinateur “ nous propose son analyse personnelle de ce bien étrange système.
A ne pas manquer.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

 

17 juillet 2007
La dépression mauvaise pour les artères

Il semblerait ( JIM, 13/07/07 ) qu’une petite révolution est en marche…les chercheurs s’intéressent de plus en plus aux liens entre la psyché et le soma.
Une étude portant sur les données de 3.781 patients (de 65 ans et plus) collectées par la Cardiovascular Health Study et chez lesquels la présence de symptômes dépressifs avait été relevée, démontre que ces patients dépressifs ont une épaisseur de l’intima-média des carotides primitives augmentée.
Cette étude ne fait que constater que la dépression semble bien être un facteur de risque significatif sans expliquer le phénomène.
Pendant quelques décennies nous avons pensé que l’homme était simplement une machine au réglage parfois délicat. A chaque dérèglement une explication technique. Visiblement la puissance ou au contraire la faiblesse de notre esprit, ou plus exactement le niveau de notre humeur, semble jouer un rôle majeur dans la survenue des pathologies du corps.
Nos anciens le savaient sans pouvoir le démontrer, maintenant nous hésitons encore à le reconnaître mais nous avons les moyens…de faire parler les chiffres.
Plus que jamais un esprit sain nous garantira un corps en bon état de marche.
Dr F.Dencuff, cliché Exmed

18 juillet 2007
Cardiologues et dépression

Hier, ici même, nous évoquions une très sérieuse étude américaine établissant la relation entre les troubles dépressifs et la survenue de symptômes d’artériosclérose. De là à envisager une prévention des pathologies cardiovasculaires en dépistant et en traitant les sujets atteints de dépression, il n’y a qu’un pas. Hélas, une difficulté majeure se présente. Nos amis cardiologues, peut-être plus encore que tous les praticiens somaticiens, sont, dans la majorité des cas, dans l’incapacité d’établir un tel diagnostic. Non seulement parce qu’ils ne l’ont pas appris dans leur formation hypertechniques, mais aussi parce que depuis leurs études ils baignent dans un jus idéologique implicite où il est de bon ton, soit de se moquer ouvertement des psychiatres, soit, de les considérer comme de doux philosophes tout juste bons à faire de grands discours ... incompréhensibles.
La grande révolution qui s’imposerait serait de se donner les moyens de combler cette lacune majeure dans la formation médicale. L’objectif ne peut pas être d’imposer à des médecins du corps d’acquérir une compétence qui ne les intéresse pas forcément, mais simplement de savoir passer en temps utile la main à des gens de la planète psy. Grand chantier, en vérité.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

19 juillet 2007
Une idée en or !

Lu cet écho dans Mediscoop 13/07/07 - Le Figaro :
Devant l’augmentation importante de l’obésité, l’OMS ( organisation mondiale de la santé) a trouvé la parade : taxer les aliments riches en graisses saturées.
Des experts anglais ont calculé le nombre de décès évitables par l’application d’une telle mesure : 3000 personnes seraient sauvées en Grande Bretagne par une taxation à 17 ,5%.
La seule question qui se pose alors est d’une importance capitale : qui payera la taxe ? Les industriels bien entendu qui auront vite fait de la reporter sur les prix de vente.
Dans nos pays dits développés les études sociologiques ont démontré que ce sont surtout les personnes à faibles revenus qui seraient obèses. Autrement dit ce sont les pauvres qui, ne pouvant pas se payer 5 fruits et légumes par jour, se nourrissent de produits plus gras et salés. Le sel et la graisse permettant de préparer des plats plus savoureux et consistants même si les ingrédients de base sont limités. Par exemple nous trouvons de plus en plus de viandes accommodées dans les rayons des super marchés. Facile pour écouler les stocks invendus.
Alors taxer ce type de produits reviendra à mettre en péril l’alimentation des catégories les plus pauvres de la population…sûr ils vont maigrir et surtout se dénutrir.
L’OMS et les Etats ont le pouvoir de contrôler vraiment l’industrie agro-alimentaire. Mais le lobbying serait-il trop percutant et le chantage aux suppressions d’emplois trop fréquent ? Il vaut mieux, c’est certain, augmenter encore une fois les prix. Les consommateurs n’ont pas encore réalisé pleinement l’énorme pouvoir qu’ils ont entre les mains…la résistance et le refus !
Dr F.Dencuff, cliché Exmed

2O au 22 juillet 2007
Dessin de Cécile Bour :
Parole de médecin ...

23 juillet 2007
Être qui on est LEM 508

Profitons de cette période de vacances universitaires pour nous interroger sur la fonction des enseignants dans le domaine de la santé. Est-ce une véritable formation que de permettre aux étudiants de passer avec succès leur diplôme ? Passons un peu de temps à creuser la question, qui est aussi rarement évoquée, tant ce côté utilitaire et minimaliste semble le seul à prendre au sérieux.
Bonne lecture à tous.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

24 juillet 2007
Danger biométrique

Le Comité national d’éthique s’inquiète des dérives de la biométrie
Inquiet de l’usage qui peut être fait de la biométrie au-delà de la simple identification d’une personne, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) vient de rendre un avis sur le sujet, « Biométrie, données identifiantes et droits de l’homme ». Les risques de dérive sont d’autant plus préoccupants, dit-il, « qu’ils sont démultipliés par la montée en puissance de nouvelles technologies destinées au recueil et à la transmission de données personnelles qui représentent un danger accru pour les libertés ». Le CCNE songe tout particulièrement aux puces électroniques capables de stocker quantités d’informations.
 « Malgré leur apparente neutralité, ces données – notamment celles comportant des paramètres physiologiques et psychologiques révélatrices de l’identité, des goûts ou de l’état de santé des personnes – peuvent être détournées en vue d’une surveillance abusive des comportements. » L’obligation faite aux compagnies aériennes européennes de transmettre aux autorités américaines plus de trente données identifiantes sur leurs passagers, montre que ce n’est pas une vue de l’esprit. Si on en croit les exemples qui jalonnent l’avis rendu public hier, il est grand temps de se préoccuper de la question, d’autant que la demande sécuritaire finit par rendre acceptable ce qui ne l’est pas. C’est la raison pour laquelle le Comité d’éthique invite à un débat public « sur la généralisation abusive du recueil de données identifiantes et leurs implications éthiques », débat si possible organisé en collaboration avec d’autres comités d’éthiques « de manière à lui donner la dimension internationale qui convient au traitement d’un problème touchant étroitement aux droits de l’homme ».
On a plongé depuis longtemps déjà  et avec frénésie pour beaucoup dans " 1984" le monde de George Orwell et cela va en s'aggravant d'année en année: 
Satellites espions, caméras de surveillance, 
Cartes bancaires,  appréciables certes, mais autorisant un suivi précis des dépenses par les yeux de lynx de l'administration fiscale,
Carte Vitale 2 à venir, 
Questionnaires multiples émanant de boites diverses, 
courriels non désirés avec nos références fournies par on ne sait qui, 
Radars policiers pour punir le moindre dépassement de vitesse et soulager le contribuable d'encore un peu plus d'argent,
Bracelets électroniques pour suivre les délinquants:
 Faudrait, assurément, apprendre à se murer dans le silence (du tonneau cher au Père Igor) ou dans un pseudo-anonymat, apprendre à ne pas faire de vagues, à ne pas se faire remarquer, à filer doux, à faire le mort en attendant de l'être vraiment, devenir inodore, insipide, inexistant, transparent en quelque sorte.
Continuons quand même, pour certains d'entre nous à Exmed, de jouer les trublions et de ramener notre grande gueule, en tout cas la mienne: je n'irai pas aux États Unis inquisiteurs et n'aurai donc pas à fournir des données trop précises sur mes ascendances, mes préférences actuelles, mon opinion sur untel haut placé dans une Maison Blanche…!
Randonner dans le Parc National des Écrins et dans les ravins de la Zone Rouge suffit à mon humble bonheur.
Dr G.Nahmani, cliché Gabriel
 

25 juillet 2007
Accusations mythiques

Comme chacun de nous, nous nous réjouissons sans réserve de la libération des infirmières bulgares et du médecin né en Palestine, effectuée par la Libye.
Ces soignants étrangers de l’hôpital de Benghazi, on le sait, ont été accusés sans preuve objective, d’avoir tué des enfants. Tué des enfants en les empoisonnant volontairement par un virus qui se transmet essentiellement par voie sexuelle. Il n’est pas inutile de nous souvenir de ce que nous faisions au Moyen-Âge, sous le couvert actif de nos autorités religieuses.
Ce sont les Juifs qui étaient accusés, finalement, des mêmes choses. Comme s’il existait une liste stéréotypée. Empoisonner les sources, tuer les enfants et se livrer à des pratiques sexuelles jugées contre nature. Notre reconnaissance va à René Girard qui a su pointer du doigt cette notion fort ancienne d’accusations mythiques permettant de désigner des coupables à nos malheurs collectifs. Procès en sorcellerie de tous les temps et de tous les lieux conduisant au sacrifice de vrais boucs émissaires. Voilà, au moins, de quoi ne pas jeter la première pierre à des façons de voir les choses dont nous avons mis des siècles, et des fleuves de sang et de larmes, à nous départir nous-mêmes.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

26 juillet 2007
Placebo et anticipation.

Mediscoop du 17/07/07 a abordé ce sujet.
Depuis fort longtemps l’effet placebo intrigue et même dérange les scientifiques. Qui dit effet placebo, dit résultats obtenus même en l’absence d’une molécule active.
Cerveau et Psycho (un des magazines adossés au très sérieux Pour la Science) relate les résultats obtenus par un chercheur new-yorkais, Tor Wager.
Ses collaborateurs et lui ont fait croire à un groupe de volontaires qu’ils leur administraient un analgésique puissant puis ils leur ont posé la main sur une plaque chauffante. Le tout sous l’œil inquisiteur d’un scanner afin de repérer les zones cérébrales qui « s’allumaient ». En réalité le but recherché était de révéler les zones du cerveau où agissent les enképhalines, antidouleur naturel. Les résultats furent édifiants puisque les zones activées ont libéré des endorphines qui modifient la construction de la sensation douloureuse.
Trivialement dit : il n’y a que la foi qui sauve.
La suite est particulièrement intéressante : « lorsqu’on croit absorber un analgésique, on anticipe une diminution de la douleur, ce qui correspond à un plaisir. Les enképhalines sont les molécules de l’anticipation […] elles sont libérées par l’attente et comme elles ont par ailleurs une vertu analgésique…on souffre moins. »
Voilà relancée la bataille antique entre épicuriens et stoïciens…d’un côté l’attente du plaisir, du bonheur, la foi en la vie et un shoot aux enképhalines. De l’autre, le renoncement à tout plaisir et la sublimation du courage dans la souffrance. Bon, je l’admets , les puristes diront que je caricature. Pourtant un des meilleurs moments dans l’amour n’est-il pas l’attente de l’être aimé ? La foi n’est donc pas seulement une question religieuse et sévère mais un moyen des plus physiologique d’atteindre…le plaisir !
Ce qui est certain c’est que l’espoir (ou l’attente) en quelque chose ou en quelqu’un reste un moteur puissant de résistance.
Dr F.Dencuff, cliché Exmed

27 au 29 juillet 2007
Le dessin de Cécile Bour :
Quand espoir et crainte se croisent

30 juillet 2007
Pour une autre dimension du savoir LEM 509

A travers la notion de transdisciplinarité, cette LEM soulève une dimension de la médecine généralement occultée par la prédominance écrasante des notions technoscientifiques. C’est avec beaucoup d’émotion que nous publions ce texte de Françoise Dencuff qui a choisi de nous parler d’un homme d’exception. Son nom était André Bourguignon, et il a été pour votre serviteur le seul vrai maître important pour son avenir de médecin généraliste qu’il ait connu au cours de ses études. Ne vous privez surtout pas de faire sa connaissance, vous ne le regretterez pas.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

31 juillet 2007
Bugs chez Big Pharma

Alertée par un patient qui trouvait que son médicament avait une drôle d’odeur, les laboratoires Roche ont du retirer du marché le Viracept ®, médicament antiviral utilisé dans la thérapeutique du SIDA. Analyse faite, il est retrouvé de l’éthyle mésylate dans les comprimés.
Problème il faut retrouver les malades qui auraient pu prendre ce médicament…depuis 1998, afin d’en assurer un suivi.
Re-problème…le laboratoire aura beaucoup de mal à retrouver les doses absorbées depuis bientôt 10 ans et pour couronner le tout on ne connaît pas vraiment les effets sur l’homme (y compris les femmes enceintes !) de cette « impureté chimique » connue pour être génotoxique, cancérigène et tératogène chez l’animal !
Jamais l’adage : « Nous ne sommes pas des bêtes » n’aura été aussi important car compte tenu de la pauvreté des données toxicologiques pour le genre humain, il faut espérer que nous ne descendons pas du singe.
Bref comme nous ne pas si bêtes, nous allons peut-être commencer à nous méfier de tout ce que nous ingurgitons.
Nous ne pouvons que souhaiter que les doses ingérées par les patients, déjà suffisamment atteints physiquement et psychiquement ne rajoutent pas une dose supplémentaire de catastrophe.
Il n’est pas indiqué dans l’article bien entendu quelle est la responsabilité du labo.
Mediscoop- Le Figaro, 24/07/07
Et puisque nous en sommes au chapitre des bugs, l’Acomplia ®, médicament présenté comme une révolution dans le traitement de l’obésité, vient d’être sérieusement limité dans ses prescriptions. La FDA, agence américaine du médicament, a donné un avis défavorable à sa mise sur le marché compte tenu des risques accrus de suicides et de dépressions.
Vous ne serez pas étonnés que l’EMEA (agence européenne) maintienne l’autorisation de ce blockbuster en puissance puisque l’Acomplia est le bébé de Sanofi Aventis. Elle recommande néanmoins aux patients présentant des signes dépressifs de prendre contact avec son médecin…
Mediscoop-Le Figaro, Le parisien, La tribune, Les Échos, le 20/07/07
Pour les néophytes, à l’origine, un blockbuster était un film au succès planétaire… !
Il n’est pas indiqué dans l’article bien entendu quelle est la responsabilité du labo.
Mediscoop- Le Figaro, 24/07/07
Et puisque nous en sommes au chapitre des bugs, l’Acomplia ®, médicament présenté comme une révolution dans le traitement de l’obésité, vient d’être sérieusement limité dans ses prescriptions. La FDA, agence américaine du médicament, a donné un avis défavorable à sa mise sur le marché compte tenu des risques accrus de suicides et de dépressions.
Vous ne serez pas étonnés que l’EMEA (agence européenne) maintienne l’autorisation de ce blockbuster en puissance puisque l’Acomplia est le bébé de Sanofi Aventis. Elle recommande néanmoins aux patients présentant des signes dépressifs de prendre contact avec son médecin…
Mediscoop-Le Figaro, Le parisien, La tribune, Les Échos, le 20/07/07
Pour les néophytes, à l’origine, un blockbuster était un film au succès planétaire… !
Dr F.Dencuff, cliché Exmed

1er août 2007
Mise en boîte assurée

Ne vous y trompez pas, fidèles habitués d’Exmed encore en ligne en ces temps estivaux. Il n’est pas question de nous livrer ici à quelque moquerie personnelle que ce soit. Nous voulons simplement vous informer que les coups d’oeil du jour que vous avez pu lire ( ou non) durant le mois de juillet sont disponibles pour tous les curieux. Un clic sur la bouton rond à droite de cette page portant l’inscription Coups d’Oeil 2007 vous propulse directement dans nos archives.
A votre bon plaisir à tous.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

2 août 2007
Déportation sanitaire

Nos amis Norvégiens n’y vont pas par quatre chemins. Ils construisent en Espagne du sud (Malaga) des établissements sanitaires destinés à leurs retraités et à leurs infirmes. Le financement, et la gestion, sont totalement assurés par les municipalités norvégiennes, et le personnel est en grande majorité scandinave. Sur simple dossier, des vieux et des handicapés peuvent bénéficier d’un séjour s’étalant de 6 semaines à ... leur vie entière. Admirable sollicitude d’un pays cité en exemple pour ses réalisations sociales ? Peut-être. Mais surtout diminution considérables du prix de ces hébergements pour les finances publiques de la Norvège. Source : The Guardian ( London ) cité par Courrier International n°871 du 12-18 juillet.
Bien plus fort que ce tourisme médical si décrié. Voyons-nous le début d’une mondialisation de tous ceux qu’une société peut juger “indésirables” sur son territoire ?
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

3 au 5 août 2007
Le dessin de Cécile Bour :

On avait promis quoi ?

6 août 2007
Largeur d’esprit LEM 510

Si vous avez lu la LEM 509 du 30 juillet, consacrée à un sujet assez théorique , voici un témoignage direct sur André Bourguignon dont une conférence a guidé les pas de Françoise Dencuff dans le décryptage de la notion de transdisciplinarité. Loin de toute tentative de dresser un portrait élogieux, nous tentons dans la LEM 509 de raconter quel genre de professeur atypique et de médecin aux multiples intérêts il était au milieu des années 60. Bonne lecture à tous de la LEM 510 André Bourguignon.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

7 août 2007
Du poil à poil

La transplantation des poils pubiens est une grosse affaire en Corée du Sud où on les considère comme un signe de fertilité. Source : aujourdhui@planete.qc.ca)
Selon le chirurgien Afschin Fatemi, qui pratique en Allemagne, si les Occidentales cachent ou éliminent leurs poils pubiens, en Corée du Sud, c'est l'inverse, où il est cool d'avoir une belle toison pubienne.
Les Coréennes peuvent payer jusqu'à 4000$ CAN. pour l'opération, conduite sous anesthésie locale, qui consiste à prendre les cheveux sur la tête pour les transplanter sur le pubis.
La structure des poils de la tête et du pubis, chez les Orientales, est presque identique et la transplantation se fait facilement. Les cheveux, devenus poils, ne poussent pas trop et ne tombent pas.
Ne coupons pas les cheveux en quatre: s'ils tombent, il faudra alors envisager, en haut et en bas, le port d'une perruque.
On imagine aussi la question que poserait le coiffeur-esthéticien pour dames: votre indéfrisable, je la fais où ? Fauteuil classique ou table de gynéco ?
Et les Nord-Coréennes, et nos exmédiennes préférées, ont-elles les mêmes soucis capillaro-pubiens ?
Dr G. Nahmani, très dégarni du vertex, cliché Exmed

8 août 2007
Maladie mimétique

René Girard a fait de l’imitation le grand moteur des comportements humains. Jusqu’à ce jour, il n’avait guère convaincu les soignants, et en particuliers les psys, de la pertinence de son analyse. Or Mediscoop santé du 26 juillet nous signale un travail cité par le Figaro. Le New England Journal of Medicine a publié un article de chercheurs américains. En épluchant les résultats de l’enquête de Framingham menée sur les risques cardio-vasculaires depuis 1948, Nicholas Christakis et James Fowler ( Harvard Medical School ) sont parvenus à une spectaculaire conclusion. Si l’un de vos amis est obèse, vous avez 57% de risque supplémentaire de le devenir vous-même. Ce taux passe à 40% si c’est votre frère et 37% s’il s’agit de votre conjoint. Le voisinage géographique n’a aucune incidence ; ne compte dans cette étrange “contagion “ de l’obésité que la proximité affective.
La conception strictement mécaniciste, pour ne pas dire thermodynamique, de la surcharge pondérale en prend un grand coup. Et l’influence que nous exerçons, et subissons aussi, les uns sur les autres et les uns des autres, n’est pas du tout un aspect secondaire de le survenue de nos maladies.
Ne pas tenir compte de cette réalité est condamner à l’échec toutes nos actions de prévention et ... de traitement intelligent. Le monde médical peut-il un jour entendre cela ? L’avenir nous le dira.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

 


9 août 2007
Vol par téléphone

Selon l’information diffusée par le Site 01net.com que nous a transmise notre exmédien Gabriel Nahmani, si vous tenez à la santé de votre porte-monnaie, surveillez votre téléphone portable. Trois parisiens nous auraient ainsi dérobé la bagatelle de 600 000 euros. Comment ?
En utilisant un logiciel capable d’envoyer une seule sonnerie à de multiples abonnés au téléphone cellulaire comme vous ou moi. Comme vous ne pouvez pas répondre assez vite, un message vous est laissé en vous signalant qu’un numéro ( commençant par 0899, OO ou 45+) avait cherché à vous joindre. La curiosité amène un tiers des cibles a rappeler le fameux numéro. Et là, vous avez droit à une musiquette ou une tonalité. En apparence, rien de méchant, sauf que vous payez au prix fort ( 0,40 à 0,90 euro par appel ) cette plaisanterie.
On nous l’avait bien dit jadis : la curiosité est un vilain défaut. En plus, avec le progrès technique, elle peut aussi nous coûter cher. Le facteur sonne toujours deux fois, écrivait J.M. Cain en 1934, alors si votre téléphone de poche ne sonne qu’une fois, faites comme si vous étiez sourd.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

10 au 12 août 2007
Le dessin de Cécile Bour :

Vous dites tiré par les cheveux ?

13 août 2007
Savoir se tenir debout LEM 511

On semble rencontrer tellement de gens résignés autour de nous. Voilà qui a conduit Françoise Dencuff, dans la LEM 511 de cette semaine à se demander ce qu’était cette résignation. Et pourquoi et comment il est possible de se sortir de cette sournoise paralysie de l’action. A signaler, car ce n’est pas sans importance pour la compréhension du texte, que l’Os Court final illustrant cette LEM a été choisi par Françoise Dencuff.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

14 - 15 août 2007
Vers des consultations de prévention  ?

Dans sa rubrique "Rendez-vous perso", La Tribune du 23 /05/07 indique que les "consultations de prévention" sont amenées à se développer dans les années à venir et qu'elles risquent fort de bouleverser la relation médecin-patient. A en croire le responsable de la chaire "santé" à Sciences Po, Didier Tabuteau, "nous allons passer de la médecine des souffrants à celle des bien portants". L'article explique ainsi que dans la médecine du futur, chacun devrait se voir proposer ce nouveau type de consultation poursuivant un triple objectif : 
Échanger sur les comportements à risque, 
vérifier les vaccins et 
établir un plan de santé dont les résultats seront évalués. 
Par ailleurs, La Tribune rappelle qu'au delà de ce "coaching médical", les praticiens se focaliseront sur la médecine prédictive et conseilleront des traitements préventifs pour des maladies susceptibles de se déclarer 5, 10 ou 20 ans plus tard.
Échanger sur les comportements à risque ?  n'est-ce pas ce que tout médecin est censé faire quotidiennement avec chaque patient, que ce dernier soit déjà affligé de facteurs de risque ( obésité, diabète, tabagisme et autres addictions diverses…) ou qu'il consulte spontanément pour être informé ? Divers moyens d'informations sont à sa disposition ( du patient), les Centres de Médecine Préventive existent un peu partout et ont l'avantage d'être gratuits ( pas un rond d'euro à payer, c'est-y pas beau ça ? ), les bienheureux qui sont informatisés et savent chercher obtiennent des tas de renseignements et sont déjà prévenus, le travail du médecin consulté s'en trouve singulièrement allégé.
Le médecin, généraliste ou spécialiste ou du travail DOIT informer, prévenir, expliquer et faire comprendre l'importance de l'enjeu,
Le Consultant DOIT parler, doit savoir se faire écouter, forcer en quelque sorte l'indifférence ou, je préfère, la lassitude du médecin trop sollicité:
Il faut insister sur l'importance primordiale du DIALOGUE constructif et remplacer la " relation médecin-patient déjà malade" par, quand c'est encore possible bien entendu, par "relation médecin- sujet encore indemne et qui souhaite le rester": tous ne sont pas souffrants mais tous peuvent le devenir.
Vérifier les vaccins ? cela paraît judicieux puisque les voyages lointains en territoires dits exotiques se multiplient: le nouveau calendrier vaccinal vient d'être présenté ( Cf le site Pratis TV, remarquable par ses enquêtes et ses vidéos à l'usage des médecins), de nouveaux vaccins apparaissent censés prévenir le cancer du col utérin considéré comme plus fréquent maintenant avec l'extrême libération des mœurs chez la FEMME, laquelle serait désormais plus gourmande que l'HOMME…
Encore faut-il réussir à convaincre les voyageurs, et c'est là le rôle du médecin, de se protéger en n'oubliant pas que le paludisme reste la maladie la plus mortelle et qu'il FAUT suivre le traitement préventif, variable selon les destinations. Un de mes anciens patients refusant de croire à la Nivaquine est mort en 48h d'un neuropaludisme fulminant, tout comme feu Fausto Copi jadis )
Traitements préventifs pour des maladies susceptibles de se déclarer plus tard ? Médecine prédictive à court terme ou à long terme, certes, c'est intéressant et louable…en restant convaincu ou en se souvenant quand même que Marc-Aurèle, que je vénère, a dit que " le Temps qui est imparti à l'Homme n'est qu'un instant, son Existence un flux incessant, sa Conscience un éclair fugitif, son Âme un trouble tourbillon, son Avenir sombre, sa Gloire douteuse…"
En attendant cet indicible moment, vivons…bourgueil, mirabelles, calendos et autres ripailles qui font ventre rebondi !
Dr G. Nahmani, cliché Exmed

16 août 2007
Mieux que l’imagerie médicale

Découvert pour vous, sur LCI, le samedi 11 août 2007
La grande difficulté dans le diagnostic précoce des tumeurs, notamment du sein, reste leur taille. En effet beaucoup d’entre elles, trop petites, ne peuvent être décelées malgré les techniques d’imagerie de plus en plus sophistiquées.
En Allemagne un chirurgien a eu l’idée de faire appel aux champions de la sensation tactile : les aveugles. Après plusieurs mois d’expérimentation il est apparu que le développement « hyper sensoriel » du toucher chez les non voyants permettait de détecter des tumeurs minuscules (moins de 1 cm).
Un nouveau métier est donc en train de naître pour le plus grand bénéfice des patients et des « voyants palpeurs ».
Si mon ton vous paraît bien enjoué au « regard » de l’importance de la nouvelle, c’est que militante pour une médecine sans tabou (… ni trompettes de la gloire) je trouve l’idée créative et respectueuse des talents extraordinaires que nous pouvons développer face aux épreuves de la vie.
Dr F.Dencuff, cliché Exmed

17 au 19 août 2007
Le dessin de Cécile Bour :
Douloureuse comptabilité

20 août 2007
Vous, nos visiteurs LEM 512

Comment les Internautes découvrent-ils ce site Exmed ? Se contentent-ils de jeter un rapide coup d’oeil distrait sur nos publications ? Y-a-t-il différents niveaux d’implication personnelle de nos visiteurs ? Telles sont quelques unes des questions qu’aborde la LEM 512 Exmédiser ... Bonne lecture. Et SVP laissez quelques jours à Monsieur Google pour enregistrer en mémoire ce qu’exmédiser veut bien dire.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

21 août 2007
Suicide, sexe et écoute.

Les données statistiques mondiales montrent que les taux de suicide sont plus élevés chez les hommes que chez les femmes (80%) et chez les blancs que dans les autres ethnies. Source : JIM, le 31 juillet 2007.
Environ 90 % des individus qui se suicident présentent un trouble psychiatrique caractérisé. Les atteintes les plus fréquentes sont les troubles affectifs (dépression majeure, trouble bipolaire et trouble schizo-affectif), qui rendent compte de 60 à 70 % des morts par suicide. La dépression est 2 fois plus fréquente chez les femmes que chez les hommes. Des antécédents de tentative d’autolyse (TS) représentent aussi un facteur de risque bien connu : entre 18 et 38 % des sujets qui commettent un suicide ont fait des tentatives auparavant. Là encore, les tentatives de suicides sont également plus fréquentes chez les femmes que chez les hommes […] Pourquoi certaines populations sont-elles moins vulnérables au suicide que les hommes blancs en dépit d’un grand nombre de facteurs de risques démographiques ? Quels facteurs ou comportements protègent les femmes et les autres groupes ethniques contre les taux élevés de mortalité par suicide des hommes blancs ?  La réponse à ces questions permettrait de mieux cibler les interventions et de faire diminuer le risque suicidaire.
Comment apporter à cette question un début de réponse ? En ayant encore et toujours une vision systémique et non individuelle. Peut-être alors pourrait-on remarquer que les blancs vivent dans des pays dits développés…plus de stress « inutile », moins de résistance à la frustration ; qu’ils échangent moins sur leurs difficultés puisqu’un homme « ne pleure pas » ; qu’ils fuient souvent dans des comportements de dépendance : alcool, travail, sexe… ; que l’image politiquement correcte de l’homme responsable finit par peser surtout s’il devient le bouc émissaire de ses collègues ou de la société, etc.
A propos de bouc émissaire, peut-être que les pays où l’on est encore capable de ritualiser les relations humaines donnent aux personnes des échappatoires pour la frustration et la colère. Des civilisations où le collectif reste primordial.
Pourquoi enfin les femmes sont-elles plus sujettes aux tentatives de suicide ratées ? Peut-être que si elles parlent tant c’est qu’on les écoute encore fort peu. Je dis bien écouter pas simplement entendre…
Qu’en pensent mes éminent(e)s lecteur(trice)s ?
Dr F.Dencuff, cliché Exmed

22 août 2007
Unique Aid 
?
Découvert pour vous dans le JIM du 16/08/07.
Le 1er Juillet 2006 Unitaid prenait son envol. Ce système consiste à financer l’accès aux traitements contre le Sida, la tuberculose et le paludisme dans les pays pauvres grâce principalement à l’instauration d’une contribution de solidarité sur les billets d’avion.
Après un an de fonctionnement les premiers résultats s’avèrent positifs. Le Monde ou le Journal du Dimanche se sont notamment faits l’écho ces dernières semaines des progrès réalisés dans l’accès au traitement en Zambie, grâce à Unitaid et à ses partenariats noués avec divers organismes, dont la célèbre Fondation Clinton. Alors que moins de 4 000 enfants séropositifs zambiens bénéficiaient avant la création d’Unitaid d’antirétroviraux, ils sont en effet désormais plus de 7 000 (sur 130 000 jeunes malades) grâce au fonds apportés par la taxe.
Pourtant malgré l’arrivée au sein de l’organisation de 21 nouveaux membres, dont 18 pays d’Afrique (dernier en date le Mali), la plupart préfèrent alimenter le fond d’aide avec d’autres moyens, moins importants que ceux qui pourraient être générés par la taxe. Le seul à avoir fait le même choix que la France est le Chili. L’objectif étaient d’engranger 200 millions d’€ mais la frilosité des états les plus riche, outre le refus d’entrer dans UNITAID des USA, de l’Allemagne et de la Russie, n’a permis de collecter que 160 millions d’€.
Pour l’heure la France amène les 2/3 des fonds. Elle devrait être rejointe dans les quelques mois qui viennent par l’Inde et le Portugal.
Même s’il ne paraît pas très moral que les citoyens de certains pays se voient encore une fois taxés pour alimenter les profits faramineux de Big Pharma, il faut reconnaître que la position de la France sur ce sujet est courageuse et efficace.
Dr F.Dencuff, cliché Exmed

23 août 2007
Décharge administrative

 Le chantier de la simplification administrative, lancé il y a un an, devrait enfin amener des mesures concrètes.
Le Quotidien du Médecin, 26 juillet 2007 l’annonce : moins de paperasses pour le généraliste qui pourra ainsi, on l'espère, même si on est en droit d'en douter, se consacrer davantage à l'écoute, l'interrogatoire, l'examen, les explications, le traitement: wait and see … j'ai gardé le souvenir pénible d'un échange de correspondances excitées avec le médecin-conseil de la CPAM locale : elle m'avait demandé des nouvelles d'un patient en arrêt prolongé pour savoir s'il pouvait envisager de reprendre le travail. J'avais griffonné rageusement sur le formulaire, en encre rouge et en gros caractères: " Vous pourrez, ma chère consœur, obtenir tous renseignements auprès de Mr x, concierge du cimetière du Faubourg Pavé où mon patient a pris résidence depuis plusieurs mois déjà" >>. Re-formulaires, coups de téléphone agressifs, réponses itou, depuis nous ne nous saluons plus ! Les confrères en activité pourraient dire ce qu'ils attendent de cette simplification, les retraités n'étant plus au parfum .
Dr G.Nahmani, cliché Exmed

24 au 26 août 2007
Le dessin de Cécile Bour :

Faute de sens unique

27 août 2007
A dire et à redire LEM 513

Quitte à perdre un peu de prestige ( bien usurpé ), Gabriel Nahmani nous l’écrit. Nous ne savons pas tout du fait que nous portons une blouse blanche et un caducée. Tout est loin d’être logique dans l’univers de la santé et de la maladie qui est notre pain quotidien. Voilà qui devrait, si nous en avions tous profondément conscience, et rabattre notre caquet de soignant, et remettre à un niveau humain les demandes que nous avons quand nous sommes soignés.
Bonne lecture à tous.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

28 août 2007
Substance blanche

Depuis quelques années le cerveau fait l’objet de recherches de plus en plus poussées. Haut lieu de toutes nos actions, comportements et états d’âme, il intrigue et réveille les « têtes chercheuses ».
Après l’exploration de la substance grise, substance « noble », siège des neurones, synapses et dendrites, permettant la motricité, les chercheurs s’intéressent maintenant à la substance blanche.
Un article récent de l’American journal of Psychiatry relève une expérimentation intéressante : des tomographies par émission de positons ont mis en évidence chez 67 patients schizophrènes non traités, une augmentation du métabolisme des glucides dan la substance blanche, associée à sa diminution dans la matière grise. Deux hypothèses sont évoquées : un rendement déficitaire de la neuro-conduction d’où la nécessité de cette amplification compensatrice ou « il pourrait exister du ‘‘câblage’’ superflu ou / et incorrect, imposant une neurotransmission plus étendue », mais pour une efficacité moindre.
En 1995 déjà, Friston avait avancé l’hypothèse physiopathologique d‘un dysfonctionnement des interactions (disconnection syndrom) entre certaines régions du cerveau, où la substance blanche jouerait globalement un rôle de « câblage » (connectivity). Déceler des anomalies de la substance blanche et/ou de son activité renforcerait ainsi cette conception organique (voire « connectique ») de la schizophrénie.
Ce qui n’est pas précisé pour l’instant c’est le rôle que pourrait jouer l’acquis dans ce dysfonctionnement. Toujours le problème de la poule et de l’œuf. (source : JIM 17/08/07 )
Si cet article m’a interpellée, c’est qu’il fait écho à des recherches portant sur la substance blanche des patients atteints par la maladie d’Alzheimer qui mettaient aussi en évidence un trouble du métabolisme des glucides allant jusqu’à comparer la maladie à un diabète cérébral.
La recherche semble de plus en plus se tourner vers les « à côtés » de notre physiologie…j’entends par là les parties moins visibles, moins nobles de nos anatomies. Outre la substance blanche, les zones « sans gènes » de l’ADN (ADN pourri dans le langage courant) sont aussi sur la sellette. Avec certainement des découvertes surprenantes et qui renforceront la certitude que nous avons encore beaucoup de pain sur la planche.
Dr F.Dencuff, cliché Exmed

29 août 2007
Stress et gras

  Le stress chronique fait grossir : Une étude récente démontrerait que le stress est un facteur d'obésité et qu'il est possible de bloquer ses effets en désactivant les récepteurs d'un neuropeptide produit par l'hypothalamus.
Cependant, tous les médecins - et bien des parents - ont eu à suivre, en le déplorant, des jeunes femmes anorexiques, étiques et même pré-squelettiques, comme les écorchés du Moyen-Âge, très stressées semble-t-il, et qui ne re-grossissaient que quand tout redevenait plus ou moins normal ou acceptable pour elles, et l'on connaît tous des obèses heureux et des maigres mal dans leur peau.
Mesdames d'Exmed, nous pourrions lancer une enquête: dites-nous vos mensurations diverses et nous vous dirons si vous êtes stressées ou en équilibre émotionnel ; ça ne concerne pas les hommes qui, comme chacun sait, sont des êtres stables, imperméables aux soucis quotidiens, et de poids chroniquement correct.
Dr G.Nahmani, cliché Exmed

30 août 2007
Les Coups d’Oeil du mois

Amis visiteurs, afin de vous permettre de naviguer parmi les Coups d’Oeil qui sont parus sur ce site durant ce mois de vacances, pour beaucoup, nous avons mis à jour notre page Coups d’Oeil 2007.
Si cette excursion peut vous intéresser, vous émouvoir, ou même vous inciter à exprimer votre opinion sur ces questions de santé, tous ceux qui ont contribué bénévolement à créer cette rubrique de stimulation de la réflexion sur ce qui entoure notre santé, sont payés de leurs efforts.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

 

31 août au 2 septembre
Dessin de Cécile Bour

Quand les (des)sous débordent

3 septembre 2007
Santé de l’enseignement médical en France LEM 514

Si vous voulez savoir comment fonctionne vraiment l’enseignement de la médecine, comment et pourquoi, peu à peu, se sont mises en place des procédures académiques qui vont à l’opposé de la dimension humaine de nos métiers de soignants, lisez soigneusement la LEM 514 La sémiologie clinique a-t-elle un avenir ? Même si le titre peut vous rebuter, même si vous n’êtes pas vous-même un professionnel de la médecine, et que le propos puisse vous sembler un peu long, et un brin technique, le contenu de cette lettre est un diagnostic sans concession d’un dérapage total, dont sont avant tout victimes et les malades, et ... leurs praticiens.
On ne peut pas reprocher à Bruno Blaive de parler d’un sujet qu’il ne connaît pas de l’intérieur. Toute une carrière de Professeur des Universités et de Praticien Hospitalier au CHU de Nice, voilà qui donne du poids à ce témoignage vécu. Et comme notre auteur ne se fait le porte parole d’aucun lobby, ni d’aucune institution cherchant à se défendre, vous ne pouvez, comme nous, que penser que c’est un document rare, courageux et précieux,qui devrait être largement diffusé parmi tous ceux qui s’intéressent aux questions de santé.
Et quand, une fois établi le diagnostic du mal dont souffre la médecine, un traitement est proposé, que demander de plus ?
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

4 septembre 2007
Respecter les travailleurs de la santé

Dans son Blog, (Libération.fr)une infirmière, Anne Perraut Soliveres se met à son clavier au sortir de ses gardes de nuit. Son blog, intitulé Tapage nocturne à l´hôpital s´attaque, avec talent et insolence, à la situation « inconfortable et précaire qui constitue la réalité hospitalière quotidienne ». Dans son dernier billet, elle va jusqu´à comparer le service minimum à « l´asservissement maximum » suscitant moult commentaires éclectiques et incisifs. Avec humanité, cette infirmière de nuit raconte les tournées quotidiennes et les fins de vie. Elle déplore « la prise de pouvoir des technocrates sur la conception même de nos métiers » et souhaite que l´on tienne compte « des forces et disponibilités des soignants ». Elle combat « le défaut d´estime de soi d´une profession qui n´en finit pas de tenter de se définir contre les médecins ». ( paru dans « egora.fr » du 10/8/2007)
Quelle est donc cette communauté vouée et dévouée à la Santé ?
Bien sûr, le médecin et le personnel soignant avec, en 1er lieu, l’infirmière sans laquelle rien ne se ferait, mais aussi les aides-soignantes, les « filles de salle », celles qui balaient, récurent, désodorisent, font les lits, vident les urinoirs, nettoient les corps détériorés et souvent, c’est notre condition à tous un jour, malodorants…
Qui manque-t-il dans cette liste ? Le personnel administratif qui, lui, ne manipule plus que le téléphone, le matériel informatique, des liasses de papier, a les mains propres, croise les premiers cités souvent sans trop les considérer sinon, parfois pour certains, avec, sans odeur citronnée, un zeste de mépris.
Au-dessus de cette masse compacte et agissante règnent les têtes pensantes des technocrates qui dirigent et asservissent le pays, têtes pensantes mais aussi dépensantes : 2 fois plus de députés en France qu’aux USA, 4 fois plus de sénateurs, plus de 500membres du Conseil d’État, sans compter « ceux qui cumulent les mandats, ou qui ont des salaires disproportionnés par rapport à leurs compétences ou qui ne mettent pas à jour leurs connaissances et deviennent, de ce fait, de moins en moins performants... » ( Max Herbaux, le 10/8/07 sur egora.fr toujours) : parmi cette faune, innombrables sont ceux qui prétendent s’occuper de notre Santé,se permettent de conseiller nos actions, diriger notre pensée, juger et critiquer tous les membres des professions médicales et para-médicales, sans jamais les connaître réellement, sauf le jour où ils auront besoin de nous.
 Découvrez donc, exmédiens fidèles et messieurs les décideurs et donneurs de leçons, le blog de cette infirmière de nuit, «  Tapage nocturne à l’hôpital » sur http://infirmiere.blogs.liberation.fr/anne_perraut_soliveres/ , lisez aussi les réactions de médecins, infirmières et parents de malades, elles sont éloquentes d’une vérité que certains parasites, très nombreux, ignorent totalement.
 Il n’ y a pas, d’un côté, le corps médical et de l’autre, les para-médicaux, il y a une communauté de soignants, à RESPECTER, Les Travailleurs de la Santé.
Dr G.Nahmani, cliché Exmed

5 septembre 2007
Grosse histoire de petits sous

Dans le Coup d’Oeil du 22 août, nous vous parlions ici d’UNITAID et des efforts de la France pour la lutte contre le SIDA, le paludisme et la tuberculose dans les pays pauvres. Selon une information du JIM 23/08/07’, Allemagne a préféré rejoindre la Grande Bretagne pour annoncer la création le 5 septembre prochain d’un partenariat international sur la santé avec le Canada, la Norvège et des organismes tels que la banque mondiale ou l’OMS. Ce partenariat vise la réalisation des objectifs du millénaire (l’ONU en 2000 avait fixé pour 2015 une série d’objectifs à atteindre dans les pays défavorisés. Plusieurs d’entre eux concernent la santé : la réduction de deux tiers du taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans, la diminution de 75 % de la mortalité maternelle et la fin de la propagation du Sida sont notamment attendus pour 2015).
A mi-parcours il est évident que ces objectifs ne seront pas atteints. Dans 14 pays d’Afrique subsaharienne, la mortalité infantile est aujourd’hui plus élevée qu’en 1990. En ce qui concerne la mortalité maternelle, elle se révèle en 2007, mille fois plus élevée dans cette région du monde que dans les pays les plus riches.
Au lieu de réviser ces objectifs et surtout de comprendre comment faire pour diminuer la morbidité des pays pauvres, les « riches » continuent à faire « comme si » en entrant dans la compétition ridicule pour gagner le prix de celui qui sera le plus généreux… Quoique le terme généreux soit tout relatif puisque les participations vont de 0,001% du PIB pour l’Italie à 0,042% pour le Royaume Uni. La France dépensant quant elle 0,014%.
Les objectifs du Millénaire ne sont réalisables qu’à hauteur d’une participation de 0,1% du PIB des états les plus riches.
Il est consternant de voir comment les maladies endémiques, de l’Afrique notamment, deviennent des instruments de promotion pour les politiques gouvernementales occidentales. Et pour être juste, comment les gouvernements africains laissent la santé de leurs concitoyens à la discrétion des anciens et honnis colonisateurs … ! Il est encore bien loin le temps de la mise en place de relations saines et dénuées de manipulations et de jeux de pouvoirs.
Dr F.Dencuff, cliché Exmed

6 septembre 2007
Chiffromanie généralisée

On compte tout, comme si on pouvait ainsi tout maîtriser. Ainsi dans son étude n°115 - août septembre 2007- la très sérieuse direction du recueil de l’évaluation et des statistiques ( DRESS pour les intimes) des ministères du travail , de la santé et du budget, sous la férule de Daniel Sicard nous annonce :
Les médecins, estimation au 1er janvier 2007. Allons droit à l’essentiel. On dénombre en France 82 950 médecins généralistes. Fort bien. Entrons dans le détail. Parmi eux sont comptés 58 950 libéraux ou mixtes ( avec activité en plus du cabinet personnel). Plus surprenant il y aurait 24 715 salariés exclusifs, et, comble du comble 13 652 hospitaliers des hôpitaux publics. La seule véritable médecine générale, en dehors de quelques rares centres de santé municipaux héritiers survivants des anciens dispensaires, ne peut s’exercer qu’en clientèle privée, avec des déplacements à domicile ou au cabinet personnel du médecin.
Ceux qui sont répertoriés ici, sans doute par défaut, médecins généralistes exercent dans des cliniques privées ou dans des services hospitaliers, absolument comme des spécialistes mais sans en avoir le titre officiel. Mettre sous la même dénomination des médecins qui n’exercent absolument pas le même métier n’est tout simplement pas admissible. La seule information importante pour notre santé à tous est bien : de combien de médecins exerçant vraiment la médecine générale, celle qui s’occupant des gens dans leur milieu de vie ne peut pas exister en établissement hospitalier, disposons nous pour nous soigner ? On nous le dit depuis longtemps à l’école, on ne peut pas, sous peine de punition, additionner des carottes et des petits pois.
Errare humanum est, sed perseverare diabolicum, ce qui veut dire à peu près : se tromper est humain, mais persévérer est diabolique.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

7 au 9 septembre 2007
Le dessin de Cécile Bour :

Tous les mythes ne sont pas morts

10 septembre 2007
Comment on tue la médecine générale LEM 515

C’est par petites touches successives que les mécanismes louablement destinés à améliorer le fonctionnement de l’assurance maladie à la française, et à en limiter les dérives et les excès, conduisent à un carcan administratif de plus en plus contraignant pour les praticiens. Tony Lambert dans la LEM 515 nous apporte le témoignage vécu d’un jeune médecin généraliste. Il est important de savoir qu’au delà des grandes intentions de simplification administrative régulièrement promises par nos gouvernants, la réalité quotidienne est effrayante. Les médecins sont épuisés, et surtout découragés, pour ne pas dire dégoûtés d’exercer leur beau métier. Attention, on en est là. Ne rien faire pour que les choses évoluent dans le bon sens, il faut bien comprendre que c’est condamner à mort à court terme la médecine générale en France. Cela dépasse de beaucoup les états d’âme de ces impénitents râleurs et individualistes que sont réputés être les médecins de famille : il en va de la qualité même de notre médecine dont ce sont les patients qui seront les premiers à souffrir. Malheur garanti à nous tous, si personne ne se sent responsable de cette évolution dans les sphères qui sont censées nous diriger.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

11 septembre 2007
Six ans ont passé

Sur ce site, nous tenons à manifester devant la communauté sans frontière des Internautes que nous n’avons pas oublié les terrifiants attentats terroristes du 11 septembre 2001 aux USA. Ce drame a touché dans leur chair et dans leur âme, parfois au prix de leur vie, un nombre important de gens très proches de notre ami et correspondant d’Exmed aux USA depuis 10 ans, qui habite tout près de Manhattan. Harold Burnham m’a confié combien les acteurs et les témoins avaient été profondément et durablement touchés dans leur santé physique et psychique. Pour des centaines de milliers de gens, quelque chose de très important a basculé dans leur vie. Nous ne les oublions pas quoi qu’il arrive.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

12 septembre 2007
La dictature de la rationalité

Les relations entre le corps médical et les infirmières ont fait l’objet d’un débat animé sur la liste Exmed. Je pense que les causes des difficultés sont hélas multiples. Sans aucun doute nous sommes dans une problématique tous azimuts de reconnaissance. Ce constat est banal mais sévère de conséquences. On ne choisit pas le travail des soins par hasard . Il y a pour chacun une histoire dont des éléments clés, ceux qui font l'origine d’une orientation, sont souvent occultés, ignorés, non-sentis. et ils influencent à chaque fois les relations avec les autres. Vous me direz que tout cela est connu. Il reste tout de même cette question. Comment serait-il possible de travailler, pour être bref, avec empathie, si ce que l'empathie nécessite comme condition de développement réel et psychique afin qu'elle devienne un "art" de faire, n'est pas, et de moins en moins, donné ? Je veux dire quand l'enseignement dispensé est exclusivement rationnel : la gestion rationnelle , les principes hiérarchiques fondés sur une rationalité qui puise ses racines jusque dans le positivisme. Si la maîtrise de son métier et des autres ressemble à une litanie des procédures, normes et techniques. si la politique qui gère n'est plus que maîtrise de coûts et logique de rentabilité , si la langue se sèche de ses arts poétiques, dit du vocabulaire des sentiments ? Pour prévenir tout de suite : il n'y a rien de rationnel qui en sort. La rationalité envahit tous les espaces ... et surtout ceux qui permettraient un retour sur soi. La rationalité aujourd'hui c'est être constamment orienté et dirigé par l'extérieur. Je ne sais pas comment il est possible d'imaginer là une quelconque humanité , une quelconque capacité de proximité, la barbarie est là oui ! Ne faut-il pas tout de même aussi prendre en compte le fait que l'hôpital - surtout pour des personnes âgées - devient ce lieu dans lequel on peut "déverser les déchets" que cette société ne veut plus. Gestion ! Cela a à faire avec l'image en fin de compte de soi, de ceux qui y bossent dur à cette façade. Trop de “comm” tue la “comm” disait Baudrillat . Trop de rationalité écrase et la sève qui en sort n'est pas toujours très jolie.
C.Kreitlow, cliché Exmed

13 septembre 2007
Le débit de lait

En lien avec la semaine mondiale de l’allaitement maternel (AM), le JIM du 23/08/07 se fait l’écho d’une recherche sur la promotion de ce type d’allaitement selon les recommandations de l’OMS : allaitement maternel exclusif durant six mois puis partiel de 12 à 24 mois.
Un groupe de 450 femmes enceintes, aux grossesses sans complication, a été fractionné en deux parties : un groupe Éducation Anténatale à l’AM (EANAM) a visionné une vidéo de 16 minutes qui rappelait les bénéfices de l’AM, montrait la bonne position pour allaiter, les soins à apporter aux seins lors de l’allaitement, etc. Elles recevaient également un guide papier sur l’AM. Et un groupe Aide Postnatale à l’AM (APNAM) dans lequel les jeunes mères recevaient la visite d’un professionnel de santé durant l’hospitalisation et 1 à 2 semaines après l’accouchement, ainsi que le guide sur l’allaitement.
Les résultats montrent que c’est l’aide post natale qui permet un allaitement à plus long terme mais que l’éducation anténatale permet aussi des allaitements plus fréquents pendant les premières semaines.
Il a donc fallu un groupe de recherche et certainement quelques gros sous pour arriver à cette évidence que la rareté de l’allaitement maternel est surtout due au fait qu’allaiter est « un travail à plein temps » et que les conditions de vie dites modernes empêchent les mères d’offrir à leurs enfants (et de s’offrir) ce plaisir particulièrement bénéfique pour leurs santés futures. Comment concilier la fatigue générée par l’allaitement avec les contraintes de la vie quotidienne ? Il y a quelques dizaines d’années une femme n’était jamais seule à gérer les tâches de la vie courante après un accouchement. L’entourage familial et le voisinage prenaient le relais. Et peu de femmes travaillaient à l’extérieur du foyer.
Il ne faut pas non plus oublier la pression des fabricants de laits maternisés et des lobbies laitiers qui vantaient les mérites et la facilité des biberons. A juste titre d’ailleurs car un nourrisson est beaucoup mieux rassasié par un biberon de lait de vache plus difficile à digérer… et donc réclame moins.
En sachant raison garder, notamment que les recommandations de nos grands ordonnateurs de la santé s’adressent à toutes les catégories de population, il est évident que nous devons, nous soignants, proposer systématiquement l’allaitement maternel en aidant la jeune mère à « tenir » malgré les réveils nocturnes et la sensation de n’être plus qu’une « vache laitière » (la définition de ma fille en pleine action). Trois à six mois d’allaitement au sein paraissent peu au regard des bienfaits pour l’enfant et des économies substantielles pour les parents.
Dr F.Dencuff, cliché Exmed
PS : pour info deux petits manuels fort pratiques de Marie Thirion, écrits avec bon sens et respectueux des enfants comme des parents : l’Allaitement (Albin Michel)et Mon enfant dort mal (Poche).

14 au 16 septembre 2007
Le dessin de Cécile Bour

Tout un concert de santé

17 septembre 2007
Regarder ailleurs LEM 516

Nous cherchons avec vous à toujours élargir notre vision des choses de la santé. Non pas afin de nous livrer à quelque critique que ce soit, mais juste pour enrichir notre regard personnel au delà de notre horizon personnel.
Avec Nicole Bétrencourt et une oeuvre cinématographique ( encore une expression ) très récente, nous embarquons pour aller outre-Atlantique pour avoir une petite image de la façon dont les patients peuvent se faire soigner.
Voilà qui ne manque pas d’intérêt en ces temps de frénésie de contrôles financiers dans notre France, et dans bien d’autres pays comparables.
Lisez la LEM 516, vous ne le regretterez-pas.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

18 septembre 2007
Dépression, invalidté et indemnités

Selon une étude publiée samedi dernier dans le Lancet, la dépression est plus invalidante que les maladies chroniques suivantes : angor, arthrite, asthme et diabète. L'étude réalisées à partir de données de l'OMS portait sur 245 404 sujets de 60 pays (Le Figaro, Le Parisien, Lancet).( art. paru dans Actua univadis)
Il serait intéressant de connaître la liste des 60 pays choisis pour mener cette enquête.
Parions quand même que l'on trouverait surtout les pays où règne le plus grand confort, des pays les plus riches, où les habitants sont prompts à se plaindre, à avoir des problèmes de sommeil, à mal digérer, à mal baiser, à avoir des idées suicidaires, à ne pas voir le bout du chemin, à consulter pour n'importe quelle babiole les médecins et à bénéficier aisément des investigations les plus récemment diffusées !
Imaginons-nous que les afghans, irakiens, pakistanais, colombiens, darfouriens et tant d'autres peuples en proie aux violences quotidiennes les plus mortifères aient pu être interrogés pour dire leurs craintes, leur désespoir poignant et les raisons qu'ils auraient alors d'être dépressifs ?
Dans notre pays, les généralistes sont submergés de travail médical et, Tony Lambert nous l'a rappelé dans la LEM 515, de charges administratives dévalorisantes qui réduisent le temps logiquement imparti à l 'examen clinique, et, comme chantait Bécaud, mais sans accent méridional hélas, 
…et pendant c' temps-là,
on nous apprend, en étrenne,que le président du Conseil de l'ordre de Paris
touche 6900 euros mensuels pour TROIS heures de travail consacrées à l'Ordre
et que, par ailleurs, les indemnités de fin de mandat avoisinent entre deux et six mois d'indemnités au demeurant exonérées de toutes cotisations sociales : qu'en pensent notre jeune ami Tony…et tous les autres ? Y'a de quoi en être déprimé, n'est-ce pas ?
Dr G.Nahmani, cliché Exmed


19 septembre 2007

Conte cruel


Le Prince au regard oblique.

Par les jardins et les massifs de fleurs rêvant,
Une princesse allait, les yeux au loin, suivant
Un petit chemin courbe et bordé de jonquilles.
Nonchalante, elle allait, la tendre jeune fille,
Là bas, vers le bassin en marbre de Carrare
Où dansait une nymphe avec une cithare,
Délicate et gracieuse avec ses perles d’eau…

Sur le bord somnolait un énorme crapaud. 

Mi clos, ses yeux fendus épiaient une mouche ;
Fourchue, sa langue alors fusa hors de sa bouche,
Vive ! Avide à gober la naïve vivante !
Notre simple princesse, encore peu savante
Obéit aux penchants qu’ont parfois les humains…
Émue, sans réfléchir, elle prit dans ses mains
Le monstre pustuleux à nul autre pareil 

Afin de l’effleurer de sa bouche vermeil…

Le crapaud, explosant dans un nuage d’or,
En prince se mua, émancipé du sort
Que lui avait jeté une horrible sorcière !
Sa taille était bien prise et son allure, altière !
La vierge palpitante, et submergée d’amour,
Conduisit le fiancé au devant de la cour 
En exhortant son roi à un prompt mariage,

Avec cet homme aux yeux mi-clos et bien trop sages…

Quel beau couple ils formaient ! Tout à sa joie honnête,
Le bon peuple riait, pleurait, le cœur en fête !
Toute la cour bruissait dans ses plus beaux atours,
 Clamant : «  Pour la reine et le roi, oh ! Quel grand jour ! »
C’est dans l’église, hélas ! Qu’un insecte au vol lent
Fit se trahir le prince au regard nonchalant…
De bonheur coassant, il ouvrit grand la bouche

Puis, déroulant sa langue, il englua la mouche !

Renaud.Maury maurychristel@wanadoo.fr

20 septembre 2007
Faut bien mourir un jour

Selon la revue de presse du 18 septembre 2007 de Mediscoop reprenant le titre au jeu de mot ( littéral ) de Libération : L’ABC des décès, voici quelques interrogations.
Les chiffres de la mortalité en France ont été publiées par le ministère de la santé.
Selon cette étude, « la répartition des causes de décès » se fait comme suit :
30% de tumeurs (dont une hausse de 40% du cancer du poumon chez femme) ; 28,9% de maladies cardio-vasculaires ; 4,8 % d’accidents divers ; 2,3% de la maladie d’Alzheimer (maladie en hausse de 37% en quatre ans ) ; 2,1% de suicides ; 2,1% de diabète ; 1,9% de pneumonie ; 27,9% autres.
D’abord, il faut savoir que ces statistiques sont fournies par les certificats de décès imposés par la loi au médecin lors de chaque décès. Leur rédaction est loin d’être aisée pour le praticien, surtout quand, comme dans l’immense majorité des cas en France, aucune autopsie n’a été effectuée. Hélas, le fait que les affections cancéreuses, les maladies cardio-vasculaires, les accidents et les suicides puissent conduire à la mort, personne ne peut en douter. On peut mourir aussi d’une embolie pulmonaire ( cause cardiaque) quand on est traité pour un cancer grave. Il n’est pas certain que cela soit décelable dans tous les cas avec les fameux petits formulaires bleus sur la cause immédiate et les causes favorisantes de la mort. Ce qui pose vraiment problème est la présence de la maladie d’ Alzheimer dans les causes de mortalité. Certes on parle de plus en plus que ce qu’on nommait jadis la démence sénile, ou présénile dans les formes précoces. Comment meurent donc ces malheureux patients ? Ce n’est pas parce qu’ils ont perdu la mémoire, mais bien parce que dénutris, leur système cardiovasculaire leur refuse tout service. Quant aux diabétiques, hormis les exceptionnels comas diabétiques fatals, c’est de vieillissement accéléré de leur appareil cardio vasculaire ou rénal qu’ils trépassent plus tôt que les autres.
Une impression peu agréable qu’on mélange un peu tout pour créer du sensationnel ou ... faire peur au public en actionnant les grands épouvantails du moment, dans nos pays riches et favorisés, voilà ce que je ressens. Suis-je le seul ?
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

24 septembre 2007
Ca prouve quoi ? LEM 517

Les vents d’ouest apportent aussi chez nous des modes venues de notre grand voisin américain dans le domaine de la santé et de la médecine. On peut les accepter les yeux fermés, ou au contraire, comme dans cette LEM de Françoise Dencuff sur L’EBM se poser des questions. Finalement deux interrogations fondamentales se posent.
Celle de la responsabilité personnelle du médecin dans la qualité de sa pratique médicale, et celle de la scientificité possible ( et, ou souhaitable ) de ce qui se passe dans la relation malade-médecin. Nous sommes tous concernés, au moins soyons informés. Bonne lecture.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

25 septembre 2007
C’est bon pour l’immunité

Le système immunitaire fragilisé par ... la solitude
Selon le Nouvel Observateur, le journal santé, du lundi 17 septembre, www. sante.nouvelobs.com
Une étude américaine vient de révéler que la solitude avait des effets biologiques négatifs sur le système immunitaire. Déjà plusieurs travaux avaient permis d'établir que les personnes vivant dans l'isolement risquaient plus que les autres de souffrir d'infection, d'hypertension artérielle, d'insomnie et de cancer. Jusqu'ici l'explication sociale primait : ne pas avoir à ses côtés de proches veillant sur soi est un facteur expliquant cette fragilité particulière des personnes esseulées. Des chercheurs de l'université de Californie Los Angeles (UCLA) apportent une nouvelle clé de compréhension de ce phénomène. Ils ont étudié et comparé l'activité des gènes de 14 volontaires, dont 6 considérés comme de grands solitaires, et découvert que le fonctionnement de 209 gènes différait largement entre les deux groupes. Or, « une grande partie de ces 209 gènes est impliquée dans la réponse immunitaire du corps à des agressions des tissus de l'organisme » a indiqué le principal auteur de cette étude. Les autres gènes sont, quant à eux, impliqués dans la production d'anticorps et de molécules servant à marquer les microbes ou les cellules trop endommagées pour qu'elles soient éliminées par les cellules immunitaires.
St Siméon le stylite, dit aussi Siméon l'Ancien, vécut 67 ans dont une quarantaine au sommet d'une colonne : ce presque anachorète du désert de Syrie recherchait l'ascétisme et la solitude. Chaque jour cependant, d'obligeants  pèlerins venaient lui apporter des victuailles hissées par le biais d'une corde soulevant un panier ; il faut bien imaginer et comprendre  que rester 40 ans sans manger aurait été une épreuve redoutable, même pour notre saint homme de Siméon qui, ignorant alors la fragilisation du système immunitaire, atteignit quand même 67 ans.
Nous connaissons tous des sujets très âgés ayant vécu solitaires très longtemps et, de ce fait, peu ou pas touchés par les altérations notées dans l'article.
Même si certains d'entre nous sont seuls physiquement, situation fort regrettable, nous devons affirmer que, EXMÉDIENS, nous formons une belle grande famille nombreuse, virtuelle certes, mais…enrichissante pour tous…et pour notre système immunitaire !
Gabystouri, alias Dr G.Nahmani, cliché Exmed

26 septembre 2007
Principe du plaisir et impôts

Encore une étude scientifique sur le « principe du plaisir », et qui vous incitera peut-être à vous comporter en contribuable souriant à l’instar des Smiley’s. La France reste l’un des derniers bastions européens où le contribuable se livre au rituel de remplir lui même sa déclaration d’impôts alors que dans d’autres pays la contribution individuelle est directement retranchée des salaires.
Chaque année, malgré la déclaration préremplie, nous devons plonger dans de la paperasse abyssale pour retrouver des fiches de paye, des notes de frais et tutti quanti, pianoter sur notre calculette fébrilement, frémir lorsqu’un document capital s’évanouit mystérieusement de notre bureau, et crier au miracle lorsque quelques heures, plus tard, il réapparaît- tout aussi mystérieusement - presque au même endroit!
Et bien ce rituel activerait les zones cérébrales du plaisir. C’est du moins ce qu’ont découverts des neurologues de l’Université d’Orégon. On éprouverait du plaisir à remplir sa déclaration. Pour cela nos bons chercheurs ont enregistré l’activité de volontaires en leur donnant une somme d’argent, puis leur ont présenté une petite note stipulant qu’ils devaient en reverser une partie à un fonds commun destiné à la communauté. Même quand les sujets sont contraints de se délester d’une partie de leur pécule, leur zone du plaisir s’est activée. Payer ses impôts n’est tout de même pas une partie de plaisir. En fait l’intérêt réside dans le sentiment du devoir accompli sans doute lié à la théorie de la rationalisation. On trouve bon et justifié ce que l’on fait de sa propre initiative. Sur le principe du libre arbitre, en somme. On pourrait se demander ce que pouvaient éprouver ceux qui payaient les impôts seigneuriaux du Moyen Âge. Le principe du « je te protège tu me nourris » a conduit à des excès. Certains impôts furent bel et bien extorqués!
Pour en savoir plus :
Cerveau et Psycho N°23- Octobre 2007
“Payer ses impôts, quel plaisir” p 5
N. Bétrencourt, cliché Exmed

27 septembre 2007
Bibliothérapie à l’anglaise

Les méthodes de psychothérapie prolifèrent avec leur lot de nouveautés surprenantes. L’une d’elles fait une entrée remarquée au Royaume Uni: la «  bibliothérapie ».  Comme son nom le suggère, un livre de développement personnel est prescrit à l’instar d’une pilule aux patients déprimés. Et sans rire, elle a fait ses preuves par essais cliniques comme n’importe quel traitement scientifique. La très sérieuse revue Behaviour Research and Therapy  a publié l’efficacité de la bibliothérapie sur des patients en dépression ou présentant des troubles de l’humeur (avec des symptômes faibles ou modérés) . Destinés aux  cas non urgents, la bibliothérapie est la première phase du traitement; en spécifiant qu’au Royaume Uni, il faut attendre parfois six mois pour recevoir des soins.  Le système de santé britannique a prescrit cette année la lecture de livres de développement personnel à des milliers de patients. La publication d‘ouvrages de développement personnel est un créneau porteur pour les maisons d’édition. Des auteurs sans qualification scientifique se retrouvent au best of des meilleur ventes devançant parfois des livre écrits par des ténors de la science.  Ce qui prime, c‘est d’abord l’effet thérapeutique « preuve par neuf » du livre sur le patient déprimé. Mais l’offre abonde, et probablement des écrits présentant des contre vérités de nature pseudo scientifique doivent prétendre faire des miracles. Devant cette surenchère éditorialiste, aux États unis et au Royaume Uni, les professionnels de la santé sont désormais résolus à faire le tri. Pour être agréés comme thérapie, les livres doivent se soumettre à des essais comparatifs. Les symptômes dépressifs des patients avant et après la lecture du livre X sont comparés à ceux des patients sans bibliothérapie. Ainsi le  livre du psychiatre David Burns “Se libérer de l’anxiété” a satisfait aux exigences des essais. Jusqu’à présent seuls 35 ouvrages ont reçu le label scientifique et sont disponibles dans les bibliothèques locales du Royaume Uni. Mais avant de faire main basse sur le rayon Développement Personnel de votre librairie préférée; ce afin d’éviter d’avaler la pilule, une mise en garde s’impose: la bibliothérapie ne se substitue pas aux traitements classiques de la  dépression. Elle s’avérerait plus efficace en complément d’un traitement classique.  Alors pourquoi pas  l’exmedothérapie?
Pour en savoir plus: Courrier International n° 880, du 13 au 1ç septembre 2007
David Burnes, Se libérer de l’Anxiété, J.C Lattès, 1998
N. Bétrencourt, cliché Exmed

28 au 30 septembre 2007
Le dessin de Cécile Bour :

Avant, pendant et après le contrôle