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LES COUPS D'OEIL DU JOUR              
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L'année Exmed 2011
Voici les coups d'oeil du jour d'avril, mai, juin 2011 déjà parus sur le site Exmed.




1 au 3 avril 2011
Le dessin de Cécile Bour: Expression...corporelle

4 avril 2011
Cessons de tout gober en silence, LEM 699
A force de ne rien dire, de ne pas vouloir savoir, de ne pas être dérangés dans notre petit quotidien, admirons le résultat.
  Tout n'est pas perdu. Il reste une énorme carte personnelle à jouer pour chacun d'entre nous.La LEM 699, à sa façon, vous en dit un mot.
Dr F-M Michaut

5 avril 2011
La valse à mille sigles
Le Quotidien du Médecin du 2 avril 2011 a écrit:
« Roselyne Bachelot a plaidé pour la création d'objectifs régionaux de dépenses d'assurance-maladie (ORDAM) pour aider les agences régionales de santé (ARS) à mener plus efficacement leurs missions. La ministre de la Solidarité et de la cohésion sociale a fait part de ce désir jeudi, à Marseille, lors d'un colloque organisé par les ministères de la Santé, de la Solidarité et de la cohésion sociale pour célébrer en grande pompe le premier anniversaire des agences régionales de santé (ARS). Plus de 300 personnes étaient rassemblées pour l'événement : médecins libéraux, représentants d'établissements publics et privés, de l'Assurance-maladie, des Unions régionales des professionnels de santé (URPS), des établissements d'hébergement des personnes âgées dépendantes (EHPAD), des patients»
Hum... me paraissent curieuses ces successives plaidoiries. D'abord il y a deux ans, pour un vaccination de masse contre un très grand risque de pandémie, avec l'insuccès que l'on sait. Ensuite, toute honte bue et avec la vergogne que l'on peut imaginer, pour souhaiter créer ces fameux Objectifs Régionaux de Dépenses d'Assurance-Maladie pour aider les récentes Agences Régionales de Santé ! 
Nous sommes depuis longtemps habitués à la Valse à Mille Sigles dont est friande notre tentaculaire administration, et que voyons-nous, en réalité ? «Much ado about nothing» ? Beaucoup de bruits, de palabres, d'incitations diverses à faire et surtout à ne pas faire, et les médecins de la base, pas ceux qui siègent avec les pontes des ARS, pas ceux qui ont pignon sur rue, mais ceux de la base, qui bossent chez eux ou en déplacement, comme ceux que j'ai sollicités pendant ma dernière régulation au SAMU meusien. Ces médecins-là sont FATIGUÉS par tout ce verbiage qui n'annonce rien d'autre que la prise en mains par les Pouvoirs Publics du rôle essentiel que suppose notre profession.
Qu'ai-je entendu hier, de 12 à 20h ? Sur 45 appels traités, presque les 3/4 affirmaient ne pas pouvoir se déplacer chez le médecin de garde: pas de voiture, pas de voisins, pas de famille proche …"comment ferez-vous pour les médicaments ? «Bin, on trouvera bien quelqu'un…» phrase rituelle prouvant combien le patient lambda méprise souverainement toutes les injonctions à ne pas augmenter les dépenses et, aussi, le médecin !
Qu'il faille réguler, freiner les excès des uns et des autres, patients, médecins, ambulanciers et autres soignants, certes, mais nous serions en droit de réclamer les mêmes efforts chez ces princes qui nous gouvernent, en leur suggérant de perdre un peu et surtout beaucoup de leur superbe en ayant conscience que les soignants et leurs ombres, les patients sérieux et respectueux, ne sont plus du tout dupes.
Les mêmes reproches concernent aussi l'ex-et nouveau ministre de la santé qui n'a manifesté aucune gêne pour son rôle ancien dans l'affaire Médiator: beaucoup de bruit, beaucoup d'agitation et … tout doucement, statu quo, continue de tourner déraisonnablement le Globe …
Dr G. Nahmani

6 avril 2011
Oenothérapie nucléaire
Les Japonais continuent de se battre contre les fuites, à ce jour non colmatées, de leur tristement célèbre centrale de Fukushima. La terre, les airs et la mer continuent d'être souillées par la pollution radioactive.
Les Moldaves, en souvenir des investissements nippons dans leur pays, ont décidé de se porter à leur secours.
L'arme thérapeutique consiste en 28 000 bouteilles de vin rouge, de qualité précisent les donateurs. Une retombée ( c'est le cas de le dire) du fameux French Paradox, avec des histoires de polyphénols à vertu antioxydante à la clé ?
Vous n'y êtes pas du tout.
Les Moldaves, comme tous les citoyens de l'ex Union Soviétique, ont été amenés à servir dans les équipages des sous-marins nucléaires. Le réglement intérieur de ces bâtiments prévoyait, à titre préventif des risques d'irradiation, l'ingestion minimale d'un verre de vin rouge par matelot.
Encore une vieille tradition de marins, pour qui, il faut bien le dire, tout est occasion de chanter et de boire... Sauf de l'eau de mer.
La rédaction d'Exmed ne peut pas garantir à ses lecteurs que cet écho du site moldave Timpul.md publié dans le Courrier International n° 1065 ne rentre pas dans la catégorie des ichtyoses primo-avrilesques.
Dr F-M Michaut

7 avril 2011
Motifs tirés par les cheveux
Pratis TV du 5 avril 2010 reprend une proposition de la branche généraliste (UNOF) de la Confédération des syndicats médicaux français( CSMF).
Dans les temps étranges que nous vivons, il semblerait que les praticiens rencontrent une habitude bizarre. Par souci d'économie, les patients auraient tendance à présenter à leur médecin une liste de plus en plus longue de troubles pathologiques à diagnostiquer et à traiter au cours d'une seule consultation.
Dûment catéchisés par le vent du moment à se comporter dans nos cabinets comme des consommateurs de plus en plus exigeants, rien d'étonnant à une telle recherche du meilleur rendement du bien médecin. Celui-là même qu'il devient de plus en plus banal de brutaliser pour un oui ou pour un non.
La réponse des syndicalistes est étrange. Pas plus de deux motifs par séance de consultation. Sinon, faudra revenir ( et payer) une autre fois. Pourquoi deux ? Tout médecin, même maladroit, ne peut avoir la moindre difficulté pour détecter chez n'importe qui une bonne demi douzaine de trouvailles pouvant faire l'objet d'une investigation thérapeutique. Vous venez pour une vaccination contre le tétanos ? Vos pieds plats méritent une radio, et il est grand temps de vous prescrire une glycémie et une mammographie.Et à chaque fois, ne manquez pas de me consulter pour que je vous donne les résultats !
Jusqu'à quand nous noierons-nous dans cette marchandisation des actes médicaux ? Jusqu'à quand accepterons-nous que le métier que font nos confrères en activité soit caricaturé à ce point ? Jusqu'à quand notre société aura-t-elle la flemme de ne pas demander sans ambiguité à ses soignants ce qu'elle attend d'eux quand la vie de ceux qui sont atteints par la maladie bascule ? Jusqu'à quand les gens censés, et ils ne manquent pas mais se terrent et se taisent, laisseront dire sans un mot par n'importe qui que la santé est un dû, qu'elle est un bien comme un autre qu'il est possible de gérer, d'acheter et de vendre ?
Bon, d'accord, ce n'est pas le travail des syndicalistes de poser ces questions. Mais c'est le travail de qui alors ?
Dr F-M Michaut

8 au 10 avril 2011
Le dessin de Cécile Bour: Simplement logique

11 avril 2011
700ème édition de la LEM
C'était un pari insensé que de vouloir faire paraître chaque semaine sur la Toile ( seul vecteur d'édition sans frontière accessible ) une Lettre d'expression médicale (LEM). Ressenti d'un besoin vital d'expression sur les questions de santé, pour que perdure la possibilité de faire connaître autre chose que les discours bien calibrés des institutions en place. Dix fois soixante dix, c'est une très remarquable multiplication.
Une telle démarche éditoriale, ne faisant aucune concession à ce qui pourrait limiter sa liberté d'expression, ou la transformer en entreprise commerciale, ne ressemble, à ma connaissance, à aucune autre. Marginalité acceptée, car elle est indispensable. Le prix à payer est celui de l'ignorance affichée par les gens qui sont persuadés de «faire l'opinion». Une certaine confidentialité ? Et alors ? Un journal papier passe à la poubelle en quelques jours ; avec ou sans promotion publicitaire des textes sur la Toile demeurent consultables des années et des années.
Un regret quand même ? Oui, celui de la très faible capacité des lecteurs de contacter les auteurs qui est offerte avec chaque LEM. Tout signe de vie de votre part, même de désaccord total, est un encouragement indispensable pour ceux qui vous font don bénévolement de leur travail d'expression.
Donner la parole sur Exmed à des non médecins a toujours été une préoccupation clairement affichée.
Alors, quoi de plus naturel que la LEM n°700 soit l'oeuvre de Jacques Grieu, l'un de nos fidèles d'Exmed, qui après une carrière d'ingénieur est devenu un écrivain très prolixe et reconnu ? Les médecins sont trop bavards sur ce site, on me le dit parfois.
Quoi de plus instructif que de nous inviter à nous interroger, à l'image des supertankers, sur ces grandioses constructions que nous avons faites au cours des années avec la science et la technique pour pouvoir bénéficier de soins dont nous ne pourrions plus nous passer ? Oui, il y a de multiples problèmes, des affaires médiator et scandales divers, des querelles, des divergences : mais c'est nous, et uniquement nous, qui, sans réflexion suffisante ou par passivité, avons poussé à la roue pour que ce système existe.
 Bonne lecture, et merci de votre lectorat fidèle sans lequel ce site n'existerait pas.
Dr F-M Michaut

12 avril 2011
Cancers, alcool et quoi?
Le Monde du 11 avril 2011 reprend une étude du distingué British Medical Journal.
Pour aller à l'essentiel, cette étude faite par l'Institut allemand de nutrition humaine de Potsdam à partir de données ( étude EPIC) provenant de 8 pays de la CEE, montre que 10% des cancers humains auraient été causés par l'usage de l'alcool.
Il n'y a pas là de quoi surprendre les cliniciens.
Quand le professeur Belpomme, depuis des années, ne cesse de répéter partout que 80% de nos cancers seraient liés à notre environnement, l'alcool ( comme d'autres produits à effet psychotrope) culturellement fait partie de notre environnement.
Plutôt que de culpabiliser les foules avec des conseils de modération toujours aussi vains, ne serait-il pas moins bête de se demander pour quelles raisons profondes certains d'entre nous recourent aussi massivement à ces «aides à vivre l'invivable de leur vie» ?
Là, enfin, et cela est urgent, on entrerait dans une véritable démarche préventive au lieu de rester dans un hygiénisme hérité du puritanisme, totalement stérile et stérilisant.
Dr F-M Michaut

13 avril 2011
Pas piqué des hannetons
Un homme de 55 ans, apiculteur de profession, vient d'être condamné par la justice à six mois de prison avec sursis pour exercice illégal de la médecine. Il prétendait pouvoir soigner les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer, de Parkinson, de la sclérose en plaques ou encore du Sida, à l'aide de piqûres d'abeilles.
Notre homme est apiculteur. Mais il préfère se définir comme un "apithérapeute ou apipuncteur", ce qui lui a valu une condamnation. En effet, il a été reconnu coupable par la justice d'exercice illégal de la médecine. Il devra ainsi verser un euro symbolique pour dommages et intérêts auprès de l'Ordre des médecins qui s'était constitué partie civile lors du procès, explique l'AFP.
L'homme possédait un site Internet sur lequel on pouvait le voir vêtu d'une blouse blanche et d'un stéthoscope, empruntant alors l'image que chacun se fait d'un médecin. Il expliquait ainsi pratiquer de l'acupuncture à l'aide de piqûres d'abeilles afin de soigner des maladies graves comme le Sida, la maladie de Parkinson ou encore la sclérose en plaques. De plus, son site Internet disposait également d'une boutique en ligne proposant des produits tirés de sa ruche, produits qui avaient été repérés par l'Agence française de sécurité sanitaires des produits de santé (Afssaps), qui avait alors prévenu le parquet.
Si aucun des clients de l'apiculteur n'a porté plainte, le tribunal correctionnel de X a tout de même suivi les réquisitions du procureur, qui l'a qualifié de "charlatan" ainsi que de "médecin autodidacte, autoproclamé, qui a joué à la roulette russe avec la santé de ses patients". Il comptait une centaine de clients et a notamment réalisé un chiffre d'affaires de 50.000 €.
Que voilà donc de nouvelles techniques dont pourraient s'inspirer de jeunes médecins, vraiment titrés, inscrits à l'Ordre, à la Carmf, de vrais médecins , quoi, pour diversifier leurs thérapeutiques, accroître leur patientèle, et devenir spécialistes en Gogothérapie, en ne risquant alors guère les foudres de la Justice, mais simplement les réflexions moqueuses des confrères …jaloux !
Piqûres d'hyménoptères, morsures de tiques, léchages de cuisses par canidés pour détecter quelque sournoiserie néoplasique, bougies allumées balayant le torse d'allongés en marmonnant de vagues prières ( ce fut le cas à Verdun, il y a bien des années, et la guérisseuse en question acquit une telle audience que des cars entiers d'implorants divers venaient de Belgique et du Luxembourg, au grand dam des médecins du coin voyant s'éparpiller leurs patients !).
Toutes les recommandations faites, lues, tous les rappels éructés par les HAS et autres organismes, empêcheront-ils certains d'encore croire à des techniques pareilles ? Le fond de l'être humain reste encore, en 2011, farci de croyances diverses, la science classique lui apparaît trop difficile à comprendre, il est tellement simple de se tourner vers les médiums, les grigris, les envoûteurs,   les innombrables charlatans, les magnétiseurs et iridologues … quitte à revenir, queue basse, vers le diplômé ad hoc !
   Une remarque, prouvant mes connaissances: une abeille qui pique, non pas un fard, mais un dard, meurt théoriquement après son forfait : l'apiculteur en question a dû alors avoir beaucoup de pertes ! Se resservait-il aussi des dards employés pour piquer, comme feraient certains médecins acupuncteurs, eux aussi poursuivis par Lady Justice ?
Dr G.Nahmani

14 avril 2011
Le complexe d'Adipe
Les hautes ( et basses) autorités sur le ce qui se fait et ce qui ne se fait pas en médecine, au risque de se retrouver avec un lumbago, se penchent actuellement sur certains actes pratiqués par des médecins, et des pas vraiment médecins aussi malgré leurs blouses immaculées. Il s'agirait de mettre hors la loi de la République française des techniques de dégraissage mécanique des tissus graisseux sous-cutanés ( lipossucions et leurs variantes). La simple disgrâce ressentie par certaines personnes très centrées sur le regard des autres sur elles constitue-t-elle une maladie ?
Si ce n'est pas le cas, et il suffit pour se faire une opinion argumentée de consulter les manuels de médecine et de psychiatrie, les médecins n'ont pas leur place dans ce type d'entreprise, aussi rentable puisse-t-il être.
Est-il correct, parole de docteur, de laisser croire au public que le fait d'enlever chirurgicalement, ou par tout autre moyen chimique ou mécanique, des masses d'adipocytes ( cellules graisseuses) constitue un moyen de lutter durablement contre le fait d'être trop (???) gros ?
Dans ce domaine, les mêmes causes n'entraineraient-elles pas, et par quel miracle que les praticiens ne constatent que rarement, les mêmes effets ?
Il serait temps que les choses soient dites clairement, que les données scientifiques soient montrées au public. Chacun pourrait ainsi comprendre, sans bourse délier et sans prendre des risques inutiles pour sa santé, que ce fameux « complexe d'Adipe», pour paraphraser gentiment les freudiens, n'est qu'un travers bien mineur de notre façon de nous voir nous mêmes.
Cela ne manquerait pas de sel de laisser mourir de faim les professionnels de l'amaigrissement des masses ! Vous ne trouvez pas ?
Dr F-M Michaut

15 au 17 avril 2011
Le dessin de Cécile Bour: Diagnostic lucide

18 avril 2011
A force de tout vouloir encadrer LEM 701
Telle une passoire, notre orgueilleuse ambition de rationnaliser, contrôler, planifier, optimiser sans fin, maîtriser comme un problème comptable nos façons de soigner laisse s'échapper une partie indispensable de la réalité de ce qui se passe sur le terrain. Et avec elle s'enfuient les hommes indispensables sur le terrain de notre vie à tous.
Cela mérite bien quelques instants de lecture et d'arrêt sur image : la LEM 701 est à la libre disposition de chaque internaute.
Dr F-M Michaut

19 avril 2011
Rire jaune pour chineurs d'idées
Nous adorons trouver sous d'autres cieux des remèdes aux maux qui nous accablent. Direction la province de Huwhan en République populaire de Chine. Selon le journal Shanghaiist, les citoyens s'y montrent particulièrement rebelles aux règles de comportement imposées par la loi.
Et bien, chaque semaine, une liste nominative de 40 contrevenants épinglés par la police est publiée dans la presse ( Courrier International n° 1067).
Mais, voilà une excellente idée pour nos responsables de la santé et de la sécurité sociale. Faire rentrer dans le rang en les désignant publiquement tous ces soignants déviants, réfractaires aux injonctions comminatoires des autorités de santé publique alliées à l'assureur collectif obligatoire.
Un formulaire mal rempli, un non respect des recommandations thérapeutiques, un refus de s'installer là où l'on ne veut pas aller poser sa plaque ? Et zou, autant de bonnes raisons pour épingler dans les médias ces méchants médecins et leurs collaborateurs privés.
Dr F-M Michaut

20 avril 2011
Les pharmaciens correspondants
Pratis TV du 19 avril nous informe que le décret instaurant les pharmaciens correspondants est paru au Journal officiel de la république française.
Une enquête d'opinion réalisée auprès des médecins est sans appel. Si, comme c'était prévisible, 41% y voient une concurrence déloyale, 43% des praticiens jugent cette innovation dangereuse pour la santé de leurs patients.
Il est évident aux yeux de tout clinicien expérimenté que le traitement médicamenteux n'est qu'un aspect très partiel du travail diagnostique et thérapeutique, souvent au long cours, qu'il conduit dans son cabinet.
Il n'est pas question de contester la connaissance des produits pharmaceutiques, et, notamment de leurs effets secondaires et de leur toxicité, qui constitue le métier de pharmacien.
Il est bien regrettable que les médecins ne soient pas capables de dire clairement aux organisateurs et décideurs des systèmes de santé qu'il n'existe pas, et ne peut jamais exister tant les choses humaines sont complexes, une équation maladie=médicament=guérison.
A moins que de lointaines instances, ou d'actifs lobbyistes, n'aient décrété que les médecins étant tellement incompétents en matière de médicaments, les encadrer discrètement par des pharmaciens auprès des malades est une façon de réduire les risques ?
Affaire bien mal engagée à suivre...
Dr F-M Michaut

21 avril 2011
Et les médecins dans tout ça?
Une lectrice attentive de ce site a répondu au CO Les pharmaciens correspondants d'hier, 20 avril, en proposant un point de vue intéressant de non médecin sur la création des pharmaciens correspondants. Remplacer la consultation médicale par une consultation pharmaceutique pour les patients atteints de pathologies chroniques afin de renouveler un traitement est faire courir le risque de passer à côté d'un certain nombre de symptômes que seul le praticien habituel peut déceler, et en évaluer la gravité. Il ne peut donc s'agir pour le malade que de sous consultations, quels que soient les intérêts pratiques immédiats pour lui de court-circuiter son praticien traitant. Personne de bonne foi ne peut contester que ce risque fait courir un danger au malade.
Pourquoi nos députés ont accepté de prendre une telle initiative ?
La réponse est évidente. La seule motivation des décideurs ne peut être que financière : tout simplement cela est mis en place par souci de réduction des dépenses de l'assurance maladie.
L'intérêt du malade dans tout cela ? Il est tout simplement impossible de penser que ce soit lui qui ait été pris en compte.
Mépriser ainsi l'intérêt de ceux qui sont censés être les bénéficiaires d'un système d'assurance solidaire au seul bénéfice d'un équilibre financier impossible à atteindre, cela ne peut pas passer.
Comme les assurés sociaux sont aussi les électeurs de nos représentants et dirigeants, il est évident que cette inévitable prise de conscience sera sanctionnée par les bulletins de vote.
Mépris des humains ordinaires au nom des grands équilibres économiques nationaux et mondiaux ? Jusqu'à quand ?
Dr F-M Michaut

22 au 25 avril 2011
Le dessin pascal de Cécile Bour

26 avril 2011
Que voulons-nous vraiment? LEM 702
De prouesse technique en surenchère médiatique imprégnant notre univers culturel, la question se pose. Devons-nous absolument mettre en oeuvre à échelle générale tout ce que nous savons techniquement faire quand il s'agit de notre reproduction d'êtres humains ?
La LEM 702 de Nicole Bétrencourt, psychologue exerçant en région parisienne, fournit aux internautes curieux de ces questions un certain nombre d'informations afin qu'ils puissent se faire une opinion personnelle sur un sujet qui conditionne les orientations de notre avenir à tous.
Bonne lecture
Dr F-M Michaut

27 - 28 avril 2011
La méthode Coué toujours d'actualité
RÉPÉTEZ 20 fois le matin et 20 fois le soir la phrase « Tous les jours, à tout point de vue, je vais de mieux en mieux », et vous verrez que vous irez vraiment mieux. Telle est la prescription élaborée en 1922 par le célèbre pharmacien Émile Coué. La méthode fondée sur les pouvoirs de l'autosuggestion, qui soufflera bientôt ses 90 bougies, a désormais son congrès. La manifestation réunira ainsi du 2 au 4 septembre prochain à Nancy la crème des spécialistes en sophrologie et autosuggestion. Son objectif ? « Remettre en avant l'efficacité et l'actualité de la méthode Coué et partager sur les bonnes pratiques à tenir pour en exploiter tout le potentiel  (art. paru dans Quotipharm.com).
Pour être heureux, point besoin de drogues de doux oubli, point de calmants et autres tranquillisants qu'il faudrait obtenir après consultation (23 €) puis passage obligé chez le potard (fatigant, quand on est fatigué !), point de risques d'intolérance aux dites molécules, d'assoupissement au volant, non, suffit de faire comme proposait le pharmacien Émile Coué, quidam mort à Nancy !
Quelque désagrément qui nous afflige, physique ou moral, après avoir appris à jouer des claquettes, suffit de taper du pied en cadence et répéter, matin, midi et soir ( avant ou pendant ou après les repas ?) la phrase magique, mais aussi, pourquoi pas,  ( aurait pu suggérer J.B.Charcot) comme Maurice Roche:" je ne vais pas  bien …mais faut qu'j'y aille !"  et, encore du même:
" Il en fallait de la santé pour supporter une telle maladie " 
ou, comme Jules Renard: " Il ne suffit pas d'être heureux ! encore faut-il que les autres ne le soient pas".
Dans les services d'oncologie, de traumatologie ou chez soi, apprendre ainsi l'autosuggestion, remède fabuleux pour réduire les dépenses médicales, méthode franchement facile, coué qu'on dise !
Dr G. Nahmani

29 avril au 1er mai 2011
Le dessin de Cécile Bour: L'art ? Aaarrhhhh...

2 mai 2011
Pour votre bibliothèque, LEM 703
Qui a dit que les médecins ne lisent pas ?  
Vous avez besoin d'une lecture tonique et stimulante ? Vous ne disposez pas de beaucoup de temps ? Vous ne voulez pas perdre le contact avec ce qui se passe dans le monde que nos médias laissent de côté ?
Faites donc un petit tour sur la LEM 703.
Ce qui n'est pas sans intérêt, car ce texte a été écrit hier 1er mai 2011, le jour même où un certain Oushama Ben Laden est mort. Plus que jamais ne pas se laisser entrainer par quelque propagande ou idée toute faite que ce soit est une nécessité.
Dr F-M Michaut

3 - 4 mai 2011
Vous avez dit Parkinson?
Les derniers flonflons de la grande parade maritale britannique à peine éteints, nos écrans nous propulsaient dans les vaticanes cérémonies de béatification de feu Jean-Paul le deuxième. La béatification est le premier stade nécessaire pour devenir un saint aux yeux de l'Église catholique romaine. Pour qu'une telle décision soit prise par l'autorité papale, il est, entre autres, nécessaire que puisse être constaté au moins un miracle.
Ah, que voilà un mot que n'aiment pas les médecins. A Lourdes même, le terme officiel dans sa prudence est celui de guérison médicalement inexplicable.
Nous avons donc appris qu'une religieuse ( soeur Marie-Simon-Pierre )
aurait été déclarée guérie d'une maladie de Parkinson. Les médecins savent fort bien que cette affection neurologique connue depuis longtemps ne guérit pas. Ils savent aussi que son diagnostic est avant tout lié à la présence de signes cliniques : la certitude absolue ne serait obtenue que par l'examen histologique d'une coupe du Locus Niger ( structure intracérébrale profonde). Autrement dit au cours d'une autopsie.
Les cliniciens, par contre connaissent l'existence de syndromes parkinsoniens dont les signes ( avant tout tremblements) sont exactement sembables. Ces syndromes parkinsoniens peuvent être médicamenteux, comme avec certains neuroleptiques anciens, mais aussi psychogènes.
Adjectif savant signifiant qu'en l'absence de cause objective décelable, les médecins pensent, comme dit le public, que « c'est dans la tête».
Il n'est pas de notre domaine de mettre en question la conclusion des éminents confrères qui ont agi en tant qu'experts, mais chacun peut comprendre à quel point l'évolution spontanée d'un tel syndrome parkinsonien d'origine psychique puisse se faire vers la disparition.
A chacun de se faire sa religion dit bien le langage populaire. A condition de ne jamais oublier de se poser des questions se dit l'auteur de ces lignes.
Dr F-M Michaut

5 - 6 mai 2011
Harcèlement jusqu'au sexe
Technologia est un cabinet ( pas du tout médical si l'on en croit sa composition http://www.technologia.fr/notre-equipe ), mais d'expertise agréé par le Ministère du travail. Il a pour mission de proposer aux grandes entreprises, genre France-Télécom ou Renault, des stratégies pour « lutter» contre le harcèlement moral au travail.
Sa dernière trouvaille mérite le détour. Le Monde du 29 avril 2011, transmis par Christiane Kreitlow, titre : « Troubles sexuels : un nouveau risque professionnel ?».
Et suit une enquête à grande échelle effectuée par questionnaire auprès du personnel pour démontrer cette conséquence des conflits humains du travail.
Cela vous ferait plaisir qu'on vienne vous interroger dans le détail sur la qualité de vos érections, vos éjaculations, la fréquence de vos ébats coquins ? Et vous mesdames, sur la qualité de votre lubrification intime, vos orgasmes ? Certainement pas. Mais j'espère bien que vous éclaterez de rire au nez de ces curieux quand il vous demanderont, le plus sérieusement du monde, si vous avez quelques mycoses génitales.
Pourquoi pas des cors au pied ou un rhume de cerveau ?
Question subsidiaire : quel est le prix facturé par Technologia pour ce genre d'expertise ?
Dr F-M Michaut

7 - 8 mai 2011
Ça me coûte beaucoup trop cher
En toute logique, ce devrait être la réflexion de tout assuré social normal lisant la revue de presse Mediscoop du 5 mai 2011. Titre choc : « Le Mediator a coûté au moins 1,2 milliards d'euros à la sécu».
Mais, pardon, la sécu ne possède rien par elle-même : elle ne dispose que de l'argent de chacune de nos cotisations personnelles. Il s'agit de votre/notre argent, telle est la seule vérité que cache régulièrement la presse. Pourquoi?
La sécu en question - et là, c'est elle et elle seule qui l'a fait - a remboursé sans sourciller la bagatelle de 145 millions de boîtes de ce médicament pendant, excusez du peu, un tiers de siècle ( 33 ans). Des gens de nombreuses institutions dont le métier est de contrôler, de vérifier, d'évaluer, de mener des recherches n'ont pas fait leur travail pendant des dizaines d'années.
Dans n'importe quelle entreprise, il seraient sanctionnés pour leurs défaillances.
Alors, quand, sans jamais se soucier de mon avis d'assuré muselé, ce sont mes sous - avec les vôtres - qui doivent éponger tout ce gâchis, je me dis qu'il y a vraiment quelque chose qui cloche dans notre système bien français.
Suis-je le seul à me sentir roulé dans la farine ?
Dr F-M Michaut

9 mai 2011
Sous le vernis fragile de la rationalité, LEM 704
 Il est très habituel que tout ce qui touche à la médecine et à ses retombées dans notre vie à tous revendique haut et fort de ne se situer que du côté de la rationalité, aussi scientifique que possible.
Il n'est donc pas sans intérêt qu'un habile artisan de l'expression écrite, lui-même baigné dans une longue carrière d'ingénieur, nous conduise à nous interroger sur notre perception de la réalité.
Et, avec une bonne pincée d'humour, nous allons encore un peu plus en profondeur de notre complexité humaine fondamentale.
Bonne lecture de la LEM 704 de la semaine : « Hasard» de Jacques Grieu.
Dr F-M Michaut

10 - 11 mai 2011
Le secret derrière les barreaux

Ce n'est certes pas l'unique spécificité de l'exercice de la médecine en milieu carcéral, mais c'en est une de taille : en prison, le secret médical est un secret de Polichinelle. C'est ce qui ressort du rapport annuel de Jean-Marie Delarue, contrôleur général des lieux de privation de liberté, rapport dont fait état le Quotidien du Médecin du 5 mai 2011 ; quinze années d'exercice au sein des unités médicales de deux établissements pénitentiaires d'Aquitaine me permettent d'avoir mon avis sur la question.
 Le QdM cite J-M Delarue : La protection du secret médical au sein des établissements pénitentiaires est le sujet le plus délicat [...] ; à la demande incessante de l'institution de tout connaître de la personne, de sa vie passée, voire de prédire ses actes pour le futur, le respect intangible du secret médical est attaqué de toute part. Combien d'heures passées en réunions par votre serviteur avec les différents partenaires intervenants en détention pour tenter de résoudre cet épineux problème !... Car il faut mettre en adéquation les impératifs de la vie carcérale et ceux de la pratique médicale ; mission souvent impossible. Les points de dissension peuvent être résumés ainsi :
   1°/au sein des UCSA (unités de consultations et de soins ambulatoires, qui sont des antennes de l'hôpital de proximité) :
        -confidentialité des consultations : dès mon premier jour de consultation, j'ai exigé - au grand damne des autorités pénitentiaires - que le surveillant en charge de la sécurité se tienne à l'extérieur de l'infirmerie (qui faisait alors office de salle de soins, d'examen et de consultation). Cela ne semble pas toujours être le cas...
        -distribution des médicaments : l'infirmière effectuant la distribution quotidienne - voire bi-quotidienne - est généralement escortée par un surveillant en charge de sa sécurité ; entorse grave à la confidentialité, les surveillants étant souvent très informés de la nature des médicaments (trithérapies...).
        -dossiers médicaux : en dehors des personnels soignants, qui devrait pouvoir détenir la clef des fichiers ? En cas d'intervention d'un service d'urgence (SAMU ou médecin de garde), une personne habilitée doit pouvoir accéder au dossier du détenu ; qui sera cette personne agréée ? Un responsable du SAMU ? Dans ce cas, dans l'urgence, personne ne saura qui contacter ; or, on le sait, il est des situations ou chaque seconde est vitale. Force est donc de confier cette clef à un non-médecin (chef de détention, premier surveillant...).
  2°/à l'hôpital de rattachement des UCSA :  
        -consultations, soins et examens spécialisés : quand un détenu est extrait de la prison, quelle que soit la destination de l'extraction (Palais de Justice, Hôpital, etc...), il n'est plus sous la garde de l'Administration Pénitentiaire, mais de la Police ou de la Gendarmerie. Sachant le risque de tentative d'évasion à cette occasion, les précautions sont renforcées par les membres de l'escorte qui, bien souvent, exigent d'assister à la consultation, aux examens spécialisés et aux soins sur un détenu menotté et enchaîné au lit d'examen ou à la table de soins. Situation intolérable, et pourtant tolérée car... le moyen de faire autrement ?...
   3°/à l'extérieur des structures médicales :
        -en garde à vue : aucun local n'est prévu dans les commissariats pour garantir la confidentialité, tant pour les avocats que pour les médecins. Rapport de J-M Delarue : Non seulement la confidentialité n'est pas assurée, mais très généralement aucun équipement n'est prévu, même minimal, [...] pour assurer un minimum hygiène.
Et pour finir, le rapport Delarue fait un certain nombre de propositions pour remédier à quelques aspects de ces carences en matière de préservation du secret médical dans les lieux de privation de liberté ; je constate que ces propositions rejoignent celles que j'ai faites pendant quinze années d'exercice en milieu carcéral, qui toutes se sont avérées inapplicables sur le terrain car inadaptées aux contraintes sécuritaires de la détention. Alors, n'en déplaise aux utopistes, il faut bien admettre qu'un minimum de secret doit être partagé par un minimum de personnels de surveillance, sous la responsabilité des médecins référents des UCSA. Rien ne peut se faire sans une confiance réciproque entre les personnels médicaux et les responsables de l'Administration Pénitentiaire ; il y va de l'intérêt de tous, soignants et soignés.
Sauf à supprimer les prisons, mais ceci est un autre débat...
Dr Ph. Deharvengt

12 - 13 mai 2011
Numéro deux de « la base»
Al Qaida signifie en effet en arabe une base. Au sens le plus militaire du terme. La mise à mort, quasi tauromachique et ultramédiatisée, de son chef Ousama ben Laden, selon une méthode souvent éprouvée sur ce site, impose de regarder avec attention à côté de ce que les tam-tams médiatiques mondiaux nous infligent.
Le fidèle second se nomme Ayman al Zawari. Il est né en 1951 près du Caire. Fils d'un professeur de pharmacologie, petit-fils d'un grand imam,il a effectué des études médicales pour devenir en 1974 diplômé de chirurgie.
Le docteur Al Zawari fut, en fait, et bien plus que le célèbre Ben Laden fils turbulent d'une riche dynastie saoudienne, la tête pensante idéologique du mouvement. Sa signature figure dans le texte fondateur de 1988 intitulé sans ambiguité « Le Front islamique mondial contre les juifs et les croisés».
Ce n'est pas ici le lieu de porter le moindre jugement sur quelque mouvement idéologique que ce soit.
Par contre se poser quelques questions sur la conjonction chez un même être humain d'une longue formation médicale, scientifique et technique, au service des hommes et l'engagement dans un système terroriste planétaire sous couvert de prétextes à connotation religieuse, n'est pas inutile.
Ne jamais oublier : un médecin n'est jamais vacciné à vie contre quelque déviance que ce soit à ce qui devrait demeurer sa mission première.
Dr F-M Michaut

14 - 15 mai 2011
Salles d'injection, choix politique
Publiée ici en novembre dernier, la LEM 679 débattait de l'utilité des Centres d'Injection Supervisée(CIS), nommés trivialement salles de shoots. Dans ce genre d'endroit, le toxicomane peut venir s'injecter sa dose sous la surveillance d'un personnel qualifié. En France, depuis quelques mois, les CIS suscitent l'engouement de certains politiques mais aussi de soignants. L'un des arguments choc des CIS et que l'argent du contribuable serait économisé en évitant les morts par overdose. Il n'aurait été constatée également aucune augmentation de consommation de la drogue, et de surcroît « les études font état d'une diminution rapportée de l'injection en public, du matériel d'injection et des déchets abandonnés dans l'espace public. ».
Seulement voilà,quand on se penche sur la littérature scientifique relative aux CIS, on s'étonnait de l'absence de données scientifiques fiables sur leur méthodologie. Les critères de fiabilité en méthodologie sont entre autres l'étude longitudinale, et la comparaison de cette structure avec d'autres méthodes de risque.
Faisant partie des sceptiques envers l'efficacité des CIS, je me demande si je ne vais pas revoir ma copie, et me montrer dithyrambique à l'égard des salles de shoots. Pourquoi cet éventuel changement d'attitude ?
Il y a du nouveau au niveau de la littérature scientifique! Une étude menée par le Canadian Institute of Health Research publiée dans la prestigieuse revue scientifique Lancet, trancherait en la faveur des CIS.
D'après le résumé publié sur le site Santélog, l'installation d'un CIS à Vancouver a fait chuter le taux d'overdose de 35 % dans sa zone de proximité. Et on a quelques indications sur la méthodologie suivie. L'équipe chargé de cette étude a examiné les taux de mortalité par overdose de la population de Vancouver sur la période de janvier 2001, à septembre 2003 puis après l'ouverture du CIS de Vancouver de septembre 2003 à fin décembre 2005. Les chercheurs ont comparé les taux de décès par overdose dans un rayon de 500 m du CIS et pour le reste de la population de la ville. Parfait !
Par contre, il n'y a aucune donnée supplémentaire sur les autres failles méthodologiques qui avaient été pointées du doigt à savoir l'étude longitudinale et la comparaison des CIS avec d'autres méthodes de réduction des risques. Et force est de constater que ce n'est pas le sujet de cette publication.
Alors, il va y avoir des redites de la LEM 679. car on n'en sait pas plus sur la fréquence des injections et le partage des aiguilles. Mais aussi « Comme, par exemple, déplorer l'absence d'études relatives à l'arrêt de la toxicomanie, sur le suivi au long cours des «repentis» de la toxicomanie (hors la réduction des risques) via ces merveilleux et libertaires CIS! ».
L'attitude sceptique envers cette nouvelle étude publiée dans le Lancet, reste de rigueur. Cette étude peut ne pas être dénuée de conflit d'intérêts avec des lobbys de toute nature. Pourquoi?
Des cas de conflits antérieurs d'intérêts (autres que les CIS) ont été rapportés au sujet du Lancet. Cette revue scientifique, avec le British Medical Journal (BMJ) auraient été liée au laboratoire Merck par des partenariats de formation continue. Alors, pourquoi ne pas s'interroger sur l'impartialité de ce nouvel article sur les CIS ?
L'une des règles de publication dans ces revues médicales prestigieuses est que les auteurs sont tenus de déclarer leurs conflits d'intérêts. Il est connu, que certains liens d'intérêts sont peu déclarés pour ne pas enlever de la crédibilité à l'article. Le débat sur les liens d'intérêts est sans fin, et l'on peut se demander notamment si les auteurs des articles scientifiques sont tenus de déclarer leur lien avec les choses du politique.
Car force est de constater que nombre de médecins et membres d'équipes scientifiques on une casquette d'élu,ou sont proches des élus ou font partie des lobbys proches de ceux qui votent les lois. Juste dit en passant, et libre à chacun d'être pour ou contre les CIS. Il faut conclure ce CO par l'avis de l'Académie de Médecine qui reste opposée à la création des salles de shoot. Mais son avis compte-t-il puisque les CIS sont d'abord un choix politique ?
Nicole Bétrencourt
Sources:
http://www.editionsmarcopietteur.com/?p=235http://blog.santelog.com/2011/04/18/salle-de-consommation-le-lancet-confirme-"le-moindre-risque"-the-lancet/
httpss://www.exmed.org/archives10/circu679.html

16 - 17 mai 2011
Ne pas quitter des yeux la réalité LEM 705
Le flot quotidien de ce qui nous est présenté comme les nouvelles de l'actualité risque, si nous prenons garde, de nous noyer dans des détails infinis.
Ce n'est pourtant pas le moment, tant il se passe sous nos yeux des choses qui conditionnent l'avenir que nous nous créons. Sans en avoir tous clairement conscience, il faut bien l'admettre comme un fait clinique.
Voici, soumise à votre lecture critique, la LEM 705 :
« La Haute Couture de l'esprit».
Dr F-M Michaut

18 - 19 mai 2011
Se repentir ou se repenser
Vous connaissez le célèbre album de Hergé : « L'étoile mystérieuse».
On y rencontre un prophète barbu et aveugle vociférant dans les rues de New-York que la fin du monde, les derniers temps arrivent, et qu'il est plus qu'urgent de se repentir.
L'homme, loin d'être le fou qu'il parait, est aveugle à quoi ? Il ne prète aucune attention à tout le tohubohu de la ville grouillante. S'il est prophète, il voit donc des choses que le commun des mortels ne voit pas.
Près de la Rochelle, juste au pied du pont de l'Ile de Ré, existe sur le rivage un lieu-dit répondant au nom de «La Repentie». Sur cette grève rocheuse une femme avait l'habitude les nuits de tempête d'allumer de grands feux afin d'attirer sur les récifs les navigateurs à la recherche d'un abri. Pour ces naufrageurs, le pillage des bateaux était coutumier.
Notre dame, un triste jour, découvrit ainsi, parmi les marins morts dans leur épave son propre fils. Rongée par le remords et la culpabilité, elle se tua en se jetant dans la mer du haut de la falaise.
Exemple à suivre? Faut-il se précipiter dans le vide parce que nous constatons que nos actions ont entrainé des catastrophes ? Suicidaire. La culture ambiante de la culpabilité nous y pousse.
Proposition. Bricolons un peu le slogan de Tintin « repentez-vous» en changeant juste un t par un s pour le transformer en une injonction stimulante et riche d'avenir : «repensez-vous». 
Dr F-M Michaut

20 - 22 mai 2011
Pédagogie...
Les interventions médico-chirurgicales de plus en plus stupéfiantes montrent au public une image de la réalité médicale dangereusement faussée. Il serait malotru pour un médecin de contester le talent des virtuoses des technosciences.
Les techniques de pointe, aussi brillantes soient-elles, ne peuvent concerner qu'une infime partie des malades de tous les jours.
Le public n'en a pas clairement la notion. C'est dommage, car la demande formulée au médecin sur la foi des louanges médiatiques le met en position bien inconfortable.
La déception est au rendez-vous, et, avec elle, des attitudes revendicatrices qui peuvent aller jusqu'au tribunal.
Les praticiens eux-mêmes reçoivent-ils au cours de leurs études et durant leur exercice une mise en garde de leurs professeurs pour leur rappeler régulièrement combien toute intervention médicale demeure aléatoire et aux antipodes de toute certitude mathématique ?
Pratique raisonnée ( comme disent les agriculteurs) de la médecine et respect d'une prudente modestie sur ses capacités personnelles seraient-ils incompatibles ?
Dr F-M Michaut

23 - 24 mai 2011
Prendre juste le temps, LEM 706
Les affirmations péremptoires, au nom d'une science aux tendances totalitaires, nous inondent chaque jour un peu plus dans notre conception du monde.
Jacques Grieu prend le temps, avec ses mots bien à lui et bien sentis, d'ausculter comme un clinicien d'antan le faisait jadis avec ses malades, cet étrange univers dont raffolent nos contemporains, dès le saut du lit. Avec ou sans Internet, charmeurs présentateurs télévisuels vedettes en ordre de bataille, plus n'est besoin de regarder par la fenêtre pour savoir le temps qu'il fait devant chez nous.
Vous avez dit monde virtuel, vous avez dit décollage de la réalité bien concrète de notre vie quotidienne à nous ?
Alors, peu importe le temps qu'il fait à la télé, avec Jacques Grieu et sa LEM 706 prenons le temps de faire... la pluie et le beau temps de notre vie.
Dr F-M Michaut

25 - 26 mai 2011
Sans médecins à diplôme étranger
Si nos hôpitaux publics (prenant au passage quelques libertés avec l'obligation légale d'inscription au tableau de l'ordre des médecins pour tout praticien donnant des soins) n'utilisaient pas de médecins ayant obtenu leur diplôme hors de France, bien des malades ne recevraient pas dans toutes les régions, y compris les plus «défavorisées», les soins indispensables.
Dimanche 22 mai, Claude Guéant, le ministre de l'Intérieur, a confirmé la volonté politique de « réduire le nombre d'immigrés légaux venant travailler en France» ( Le Parisien du 24 mai 2011).
Situation pour le moins paradoxale, ne trouvez-vous pas ? D'autant plus qu'un médecin hospitalier non français, acceptant un poste sans titulaire national, est payé deux fois moins cher. « Économie» financière dont l'aspect discriminatoire ne semble pas franchement préoccupante aux yeux des citoyens.
Dr F-M Michaut

27 -29 mai 2011
Privilèges
La sinistre histoire dans laquelle est impliqué celui qui était alors le directeur de la plus haute instance monétaire mondiale, le fameux FMI, pose une question intéressant tous les citoyens. La véracité des faits sera établie, donnons-nous le temps d'en attendre la confirmation sans nous laisser abuser par quelque argument d'autorité que ce soit.
Ce qui transparait, à travers la marée des commentaires de la presse et du milieu politique, c'est la persistance dans les esprits d'une grande tolérance. Il parait admis en France, sans grande discussion, que les hommes exerçant une fonction de pouvoir ne se sentent pas vraiment liés par les contraintes, ô combien multiples, imposées aux citoyens ordinaires.
La révolution de 1789 pensait avoir tordu le cou de cette survivance des «privilèges» de la défunte royauté. Nos élites agissent sous nos yeux comme si la loi commune à tous ne les concernait pas.
Fabriques à élites, y compris dans le domaine de la médecine, n'oublieriez-vous pas qu'en faisant entrer dans la tête déjà bien pleine de vos apprentis diplômés qu'ils constituent « l'élite de la nation» vous faussez la vision réaliste qu'ils devraient conserver d'eux-mêmes toute leur vie ? Vous qui cultivez dans un univers purement virtuel chez ces jeunes gens toutes les ficelles pour faire d'eux des maîtres manipulateurs afin qu'ils se sortent toujours le mieux possible des situations les plus tordues en contournant les obstacles légaux éventuels, quelle éthique personnelle vous anime ?
Citoyens ordinaires mes égaux, n'avons-nous aucune responsabilité quand nous tolérons servilement et silencieusement que ceux admis aux plus hautes fonctions se laissent aller sous nos yeux à des actes ne respectant pas nos lois ou les détournant outrageusement ?
Dr F-M Michaut

30 - 31 mai 2011
Crise de nerf...de la guerre LEM 707
Quelles que soient les convulsions bruyantes du vaste monde, tout semble se passer ici dans le domaine qui nous occupe comme si demain devait être le prolongement exact de ce qui s'est passé hier et dure encore aujourd'hui.
Mettons les pieds dans le plat de cette apparente inertie.
La LEM 707 vous y convie à sa manière coutumière.
Bonne lecture aux curieux.
Dr F-M Michaut Lui répondre

1 - 2 juin 2011
Citrus Aurantium
Nous sommes entichés de médicaments. Le syndicat national de l'industrie pharmaceutique (LEEM) a mené une enquête sur 2023 personnes qui le ravit certainement. Écoutez-bien : 82% des français font confiance aux médicaments. C'est ce que, sans surprise, nous apprend Marie Lestelle dans Mediscoop du 26 mai 2011.
Dans le Parisien du même jour, un complément alimentaire vendu sur Internet est mis sur la sellette. Il s'agit d'un « brûle graisse» réputé «efficace» soupçonné dans la survenue d'un infarctus myocardique chez un jeune homme de 27 ans sans antécédent particulier. Ce qui est fort inhabituel.
En fouillant un peu la composition d'allure bien anodine de ce produit, c'est la présence de Citrus Aurantium ( un cousin des orangers) qui pose question. Son principe actif est la synéphrine. Nom innocent suggérant une action bienfaisante sur la fonction rénale. En fait, ce produit est très voisin de l'éphédrine, puissant vasoconstricteur, excitant majeur du système nerveux central reconnu depuis bien longtemps comme toxicomanogène et dopant interdit pour les sportifs. Son usage dans les gouttes nasales à visée « asséchante» a été abandonné depuis longtemps par les médecins.
La foi naïve en l'innocuité des produits naturels, par rapport à la dangerosité supposée des composés chimiques, fait des dégâts.
Alors, attention, une confiance aveugle sans conscience éclairée est à l'opposé absolu de toute compétence fiable !
Dr F-M Michaut

3 au 5 juin 2011
Plus que jamais le sens des mots
Épidémie occasionnée par un microbe du colon (colibacille) faisant saigner l'intestin (entéro-hémorragique) annoncée à grand bruit par les livreurs d'information. Avec décompte macabre immédiat des cadavres enregistrés pour mieux frapper les esprits.
Et d'accuser sur le champ l'ingestion en Allemagne de concombres cultivés dans le sud de l'Espagne avec, nous a-t-on affirmé, des fertilisants issus de déjections bovines. Avant que ce ne soit démenti hier. Tant pis pour les dégâts causés chez les cultivateurs.
Le colibacille est un hôte tout à fait habituel de notre tube digestif de mammifères. Sa présence ne se manifeste par aucun trouble, à moins que migrant vers les voies urinaires pour des raisons encore inconnues il ne soit à l'origine d'une cystite, souvent nommée colibacillose dans les familles.
Ce qui pose problème avec la «maladie faussement nommée des concombres espagnols», c'est que cette petite bête anodine contient une substance toxique (une toxine) qui se répand dans l'organisme. Dans ce cas, ce serait la cause des diarrhées sanglantes constatées chez les sujets atteints.
Plus que d'infection, pour faire comprendre ce qui se passe, il serait plus exact de parler de toxi-infection (comme c'est le cas pour les redoutables tétanos et botulisme). C'est la toxine qui rend malade, pas la bactérie elle-même qui se multiplie dans les tissus : la nuance est d'importance.
Il ne peut exister d'épidémie, au sens médical du terme, que s'il existe plusieurs cas dans une population ( epi demios le dit), et que si la maladie est transmise par contagion directe ou indirecte d'une personne malade à un sujet sain.
La notion d'épidémie, utilisée ici de façon scientifiquement fausse (en l'absence de contagiosité interhumaine constatée), est loin d'être neutre dans nos esprits. Nous avons tous gardé en tête la terreur ancestrale des grandes épidémies qui ont régulièrement décimé nos populations partout dans le monde. La peste noire, la variole, le choléra et la tuberculose continuent, bien malgré nous, de marquer nos esprits d'une terreur venant du fond des âges. La notion de châtiment d'une puissance divine, quoi qu'on en dise, n'est pas étrangère à notre modernité affichée.
Alors qu'on assiste dans le public, comme chez certains décideurs, à des réactions où l'émotion supplante la réflexion devient inévitable.
Quand notre peau est en jeu, la rigueur et la précision dans l'emploi des termes pour informer les citoyens est bien plus lourde de conséquences humaines que notre laxisme intellectuel habituel peut l'imaginer.
Dr F-M Michaut

6 - 7 juin 2011
A bon entendeur, santé meilleure LEM 708
 Au milieu d'un océan de paroles dites et écrites de tous les côtés de façon quasi pavlovienne, une petite pose sur image (ou sur le son) n'est certainement pas du temps perdu pour ceux qui sont concernés par la maladie sous quelque forme que ce soit.
Faut-il pour autant prendre un ton triste et pontifiant ? Ce n'est pas du tout l'option choisie par Jacques Grieu, grand artisan chevronné de l'expression écrite, dans sa LEM 708.
A découvrir sans prévention et à consommer sans la moindre modération, en ces jours étranges où l'ordre sanitaire continue à nous seriner sans le moindre sourire qu'il faut absolument consommer cinq fruits et légumes par jour.
Dr F-M Michaut

8 - 9 juin 2011
Grand banditisme et santé
 Le Mexique s'est lancé dans une véritable guerre militaire contre les cartels des narcotrafiquants. Le résultat, plus que mitigé : il y aurait déjà eu depuis 2006 de 37 000 à 40 000 personnes décédées de mort violente, conduit le Courrier international n°1074 du 1er au 8 juin 2011, dans son éditorial de Philippe Thureau-Danguin, à poser la question de la légalisation de toutes les drogues. La couverture précise : « Mexique Courage : la société civile contre les narcos» avec le mouvement populaire lancé par le poète Javier Sicilia. La contamination explosive de ces violences à toute l'Amérique centrale et au nord du continent sud américain apporte un argument de poids.
Lorsque les États-Unis en 1933 on levé la prohibition de l'alcool parce que cette politique avait échoué, le grand banditisme qui en faisait ses choux gras s'est immédiatement reconverti. Notamment dans la prostitution et le trafic de stupéfiants. Déjà.
Alors attention, tournons nos regards vers l'industrie florissante des médicaments frauduleux. Son explosion planétaire, avec l'aide puissante du commerce électronique, le moindre risque de son « exploitation» en font une cible d'avenir pour les faiseurs d'argent à tout prix. Selon le site UNODC.org ( Office de Nations Unies contre la drogue et le crime), cela représente un marché de 1,6 milliards de dollars pour l'Afrique et l'Asie.
Soit environ le tiers des médicaments mis en vente !
Quand, pour diminuer le coût des dépenses de santé, notre assurance maladie nationale, avec la bénédiction des gouvernements réduit depuis des années sa participation au remboursement des remèdes les plus courants, les difficultés économiques des ménages conduisant à se passer de mutuelle d'assurance complémentaire devenue inaccessible, ne risquons-nous pas d'ouvrir ainsi une voie royale à ces nouveaux trafiquants ?
Et, comme d'habitude, ce sont les plus démunis qui seront amenés à en faire les frais.
Qu'en disent donc nos élus qui décident de notre politique collective de santé ? L'usage de stupéfiants est-il du domaine de compétence de la santé publique et de la sociologie sociale ou bien de la douane, de la police et de la justice ? À quand l'ouverture d'un débat public quand on sait la fréquence de l'usage de «drogues» dans toute notre société ?
Dr F-M Michaut

10 - 13 juin 2011
Quel flair, nos médecins de campagne
Il est dans l'air du temps de pleurer, avec plus ou moins de sincérité quand on constate l'enterrement de la mission Élisabeth Hubert, sur la désaffection des jeunes générations pour la médecine dans les campagnes ou les banlieues populaires, dite, doux euphémisme, de proximité.
   Alors, avec le fantastique remède de l'humour, prenons le contre-pied de cette morosité ambiante de toute une profession qui s'étiole.
Un fidèle correspondant que je remercie m'a fait parvenir cette délicieuse histoire. Bien que ne pouvant, comme j'aurais voulu le faire, en restituer la paternité à l'auteur que je ne connais pas, je ne peux pas résister au plaisir de vous la transmettre tel que je l'ai reçu.
« Un vieux médecin de campagne souhaite enfin prendre sa retraite après plus de cinquante années d' exercice !
Il trouve un jeune médecin pour lui succéder et il suggère au "petit
nouveau" de l' accompagner au cours de quelques tournées afin que les gens du cru s' habituent à lui progressivement.
À la première maison, une femme se plaint :
- J'ai mal à l' estomac, docteur.
Le vieux docteur lui répond :
- Eh bien, c'est que vous avez probablement abusé des fruits frais.
Pourquoi est-ce que vous ne réduiriez pas la quantité que vous
consommez ?
Lorsqu'ils quittent la maison, le plus jeune dit :
- Vous n'avez pas même examiné cette femme. Comment en êtes-vous arrivé à votre diagnostic si rapidement ?
- Ce n'était pas la peine. Vous avez noté que j'ai laissé tomber mon
stéthoscope sur le plancher ? Quand je me suis baissé pour le ramasser, j'ai noté une demi-douzaine peaux de banane dans la poubelle. C'était ce qui l'avait probablement rendue malade.
- Hmmm ! Très malin ! Je pense que j'essayerai d'employer cette technique à la prochaine maison.
À la maison suivante, ils passent plusieurs minutes à parler avec une jeune femme. Elle se plaint d'une extrême fatigue :
- Je me sens complètement vidée, dit-elle.
- Vous aviez probablement trop donné de vous-même pour l'église, lui dit alors le jeune docteur. Peut-être vous devriez réduire cette
activité et voir si cela vous permet de reprendre un peu d' énergie.
Lorsqu'ils quitte cette seconde maison, le vieux docteur dit à son
cadet :
- Votre diagnostic m'épate : comment êtes-vous arrivé à la conclusion que cette femme se donnait corps et âme aux tâches religieuses ?
- Eh bien, j'ai appliqué la technique que vous m' aviez indiquée précédemment : j'ai laissé tomber mon stéthoscope et quand je me suis baissé pour le ramasser, j'ai vu le curé sous le lit.
»
Délicieux, avec ce petit parfum de Sherlock Holmes et de Maupassant,
n'est-ce pas ? 
Dr F-M Michaut

14 - 16 juin 2011
Cent jours après Fukushima, LEM 709
Harry Bernas, ancien directeur de l'unité de physique nucléaire et sciences des matériaux au CNRS à l'université Paris-Sud, dans une tribune en date du 7 juin 2011 dans Sciences et Vie, n'y va pas par quatre chemins. « Fukushima : où sont les scientifiques ?».
Troisième accident nucléaire majeur après Three Milles Island et Tchernobyl dont les conséquences humaines encore inconnues, notamment sur la santé, s'étaleront sur des dizaines d'années : le temps de l'interrogation sur l'évolution de nos sciences et des techniques qu'elles inspirent est inévitable.
  Avec la LEM 709, site consacré à la santé exige, c'est l'état de la science médicale qui est mis sur la sellette. Avec une affirmation sans ambiguité et bien peu dans l'air du temps : La science médicale est en panne.
Voilà une affirmation surprenante qui mérite quelques explications.
Bonne lecture, et faites-vous votre propre opinion.
Dr F-M Michaut

17 - 19 juin 2011
Il n'y a pas qu'en alpinisme qu'on dévisse
La Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés a comptabilisé en France en 201O le nombre de 122 778 médecins libéraux en exercice.
Le Conseil national de l'ordre des médecins (CNOM) dont la première mission est de tenir à jour le tableau des praticiens autorisés à soigner les médecins affiche de son côté tout près de 200 000 inscrits.
Le même CNOM signale également que l'âge moyen, toujours en recul, est de 51,5 ans. Profession qui vieillit, voilà qui est encore confirmé.
Il n'est pas sans intérêt pour les observateurs curieux de noter que dans la dernière année (2010), ce ne sont pas moins de 903 médecins libéraux qui ont arrêté avant l'âge de la retraite (65 ans) leur activité en cabinet.
Ce qui, en terme imagé, se dit dévisser sa plaque.
Ce mouvement, bien qu'il risque de faire sentir ses effets auprès des populations, ne semble finalement pas émouvoir grand monde.
Dr F-M Michaut

20 - 21 juin 2011
Prenons un peu le temps LEM 710
Les langues sont étranges. Pour dire les choses, elles ont le génie de s'y prendre, et de se comprendre, autrement.
Les anglais sont formels : le temps (pluvieux) qu'il fait, c'est weather. Et le journal à lire à la City, c'est le Times.
Les grecs anciens faisaient la distinction entre le temps des jours et des nuits, le fameux chronos au nom de dieu, et le temps tel que nous chaque humain le vivons, bon ou mauvais, interminable ou instantané comme une photo. Il le nommait alors caïros.
Jacques Grieu met son scalpel personnel dans les entrailles du temps comme nous l'entendons en France.
Lisez-le, laissez-vous guider par sa plume : le temps que vous y consacrerez, ce n'est pas du temps perdu.
Dr F-M Michaut

22 - 23 juin 2011
Outre Rhin, l'assurance maladie est bénéficiaire
Incroyable du point de vue hexagonal.
Les différentes caisses d'assurance maladie allemandes annoncent, tenez-vous bien, un bénéfice d'exploitation de 1,5 milliard d'euros. C'est ce que nous relate Christiane Kreitlow qui a entendu l'information à la radio dans sa voiture sur l'autoroute. Pour les lecteurs incrédules, cette annonce est confirmée par le très sérieux journal Focus.
A titre d'information, et sans preuve qu'il existe une relation de cause à effet, les actes effectués par des psychologues, dans des conditions bien précises de la part des caisses probablement, font l'objet chez nos voisins européens d'un remboursement au même titre que les consultations médicales.
A rapprocher, juste pour mesurer la différence d'état d'esprit devant la maladie entre voisins, d'une proposition d'un député français du parti de la majorité au pouvoir demandant la suppression des études de psychologie, sous prétexte que cette filière universitaire ne conduisait à rien les jeunes.
Chez nos amis allemands, il n'est pas question pour autant de sonner le clairon : le prix des cotisations ne baisse pas, ces chiffres risquant de ne pas se maintenir à l'avenir.
Docteur François-Marie Michaut

24 - 26 juin 2011
Un Japon à suivre
A suivre de très près
Il était encore question de la catastrophe liée au tsunami qu'a subi le nord du Japon dans mon Coup d'oeil du 14-15 juin 2011.
Les trois derniers mois ont démontré aux yeux du monde entier les insuffisances criantes des technologies les plus ambitieuses et la paralysie du pouvoir politique d'un des pays les plus développés économiquement de la planète.
Dans quelle direction faut-il aller dans le futur ? Faut-il continuer à utiliser des centres nucléaires, quand personne ne peut actuellement savoir quelles seront les retombées de Fukushima sur la santé des populations pendant des dizaines, voir des centaines d'années ? C'est du sort de chacun, et de celui des générations à venir qu'il s'agit ( comme dans d'autres questions sur la santé ou les retraites): voilà qui dépasse les capacités de décisions de tous les spécialistes aussi bardés de science soient-ils, que des politiciens dont l'horizon ne peut aller au delà de leur brève carrière électorale.
La population du Japon demande qu'un référendum sur l'avenir des centrales nucléaires soit organisé. Un site Internet riche en informations variées et contradictoires en témoigne :
http://kokumintoyo.com
Le journaliste Seiki Nemato dans Asahi Shimbum ( Tokyo) -cité par Courrier International n°1076 du 16 au 22 juin- explique la technique du sondage délibératif mise au point par James S.Fishkin ( Stanford University). Il s'agit de donner les moyens aux sondés de se faire eux-mêmes une opinion fondée sur des arguments aussi fondés que possible et de l'exprimer, au lieu de se contenter d'avis purement émotifs.
Une belle idée que celle de l'expression bien éclairée volant au secours de démocraties empêtrées dans des rouages les rendant incapables d'être vraiment au service de leurs peuples.
PS : aucun rapport entre le sondage délibératif en question et le sondage participatif cher aux socialistes français.
Docteur François-Marie Michaut

27 - 28 juin 2011
Au delà du politique LEM 711
Des médicaments dangereux utilisés pour des situations pathologiques sans gravité, une dérive de la médecine qui chatouille le pouvoir politique.
Ce n'est pas parce qu'il impose ses solutions qu'il est impossible d'élever la voix pour situer le débat au seul niveau qui nous importe.
Celui de notre vie quotidienne à chacun.
La LEM 711 cherche à voir autrement et elle attend votre visite.
Dr François-Marie Michaut

29 - 30 juin 2011
Faute de médecins, des auxiliaires
Le vide (attendu) qui suit la publication du rapport Élisabeth Hubert pour «sauver la médecine de proximité» en agonie est lourd de sens. Ces médecins qu'il aurait fallu former d'urgence il y a déjà dix ans, comment remplacer leur absence dans les cabinets désertés ?
Et bien, avec la plus grande discrétion, seraient, selon un de nos correspondants, expérimentés par les pouvoirs publics de nouveaux auxiliaires.
Nouveaux, nouveaux, pas tellement. En 1974 l'Union Soviétique a fait parvenir à l'OMS un rapport ventant les mérites des «feldshers» pour suppléer les médecins dans leurs activités les plus quotidiennes. http://whqlibdoc.who.int/php/WHO_PHP_56_fre.pdf
Est-ce bien de techniciens, aussi formés et entrainés soient-ils ( par qui et comment quand on sait la spécificité des pratiques en dehors des hôpitaux ?) dont les malades ont besoin ?
C'est bien de personnes de plus en plus cultivées pour naviguer au mieux dans la complexité croissante du monde des soins de santé dont nous avons besoin. Une sélection scientifique et psychologique au rabais et une formation à visée essentiellement utilitaire sont-elles conformes aux nécessités de notre société en matière de soins de santé ? La moindre des choses serait de demander aux patients ce qu'ils en pensent.
Pour les médecins qui ont un peu de mémoire - il y en a- c'est un retour aux officiers de santé que, faute de médecins, créa Napoléon pour soigner ses armées. Quelle régression. Injustifiable, même avec des arguments de moindre coût et de mise en oeuvre rapide.
Qui a envie de confier sa peau, ou celle de ses proches, à un Charles Bovary moderne de niveau master? Pas moi.
Dr F-M Michaut

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