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Espace humanisme médical

MAJ du 13 décembre 2008

Pour développer l'humanisme médical au quotidien, un outil simple :

notre Charte d'Hippocrate


«Il faut savoir ce que l'on veut. Quand on le sait, il faut avoir le courage de le dire ; quand on le dit, il faut avoir le courage de le faire.»
Georges Clémenceau
( médecin et homme politique)


«Aucune question n'a plus d'avenir, aujourd'hui, que la question de l'homme»
René Girard

("Des choses cachées depuis la fondation du monde" - Grasset 1978)


1°)  Pourquoi se préoccuper de l'humanisme médical ?

Autour des publications en ligne de multiples échanges sur la santé, la société et la médecine ont eu lieu.

Au delà des mutiples aspects choquants de notre actualité de santé, un constat global s'est largement imposé, tant du côt é des utilisateurs des soins que des professionnels de la santé.

Ce dont souffre avant tout notre monde de la santé, c'est d'une perte de vue de plus en plus évidente de sa finalité.
Pour soigner des hommes, il faut certes de la compétence technique, des moyens logistiques et de plus en plus d'argent. De cela, on parle en abondance, au point même de ne plus rien voir d'autre.

Il faut surtout que l'on n'oublie pas que l'humain doit être et demeurer quoi qu'il arrive la préoccupation prioritaire de tous nos soins de santé.
C'est pourquoi nous proposons aux Internautes de pouvoir accéder librement à cet espace que nous dédions à ce qu'après d'autres nous nommons cet humanisme médical (en abrégé, on peut dire humed) bien peu cultivé ailleurs.


2°)  Qui a contribué à cette réflexion ?

Un petit groupe de professionnels de la santé qui se sont connus dans nos échanges exmédiens.
Chacun de nous conserve dans cette recherche sa totale liberté de jugement et son indépendance intellectuelle absolue. Est-il utile de pr éciser qu'aucun de nous n'a le moindre intérêt matériel, institutionnel ou honorifique à contribuer à ces travaux ?

Françoise Dencuff, médecin, kerveny@gmail.com ,
Nicole Bétrencourt, psychologue, nicole.betrencourt@wanadoo.fr ,
Bruno Blaive, professeur de médecine en retraite, bblaive@gmail.com ,
Juliette Goldberg, psychologue en Israël, jujubeone@yahoo.com ,
François-Marie Michaut, médecin en retraite, responsable de la rédaction et webmestre fmm@exmed.org

Pour avoir plus de détails sur ces personnes, consulter la page

AVERTISSEMENT

Nous avons pleinement conscience que les mots sont souvent piégés. La notion d'humanisme médical peut facilement constituer un slogan afin de pouvoir attirer des personnes en difficulté vers une organisation sectaire, ou une officine pratiquant le charlatanisme.
Chacun des participants à cet espace Humed est parfaitement indépendant, et libre de toute attache idéologique et économique pour la participation à cette étude.
Ce groupe s'est constitué uniquement par cooptation mutuelle parmi les habitués du site Exmed.
Notre travail est totalement bénévole.

Tous les engagements que nous avons pris publiquement vis à vis des Internautes (consulter la page Sommaire, Charte HONcode) sont intégralement respectés ici.

FMM, maître-Toile

 

3°) Quelques références sur le sujet :
(1) MIGNON M (ed);SUREAU C (ed);SICARD D (préf)
Humanisme médical : pour la pérennité d'une médecine à visage humain
éditeur: France, JOHN LIBBEY EUROTEXT, 2003, 215 p., 100 réf.

(2) LEM 462, F-M Michaut, L’humanisme en question lien : http://www.exmed.org/archives/circu462.html

(3) LEM 519, F-M Michaut, le défit d'un humanisme médical lien : http://www.exmed.org/archives07/circu519.html

(4) Tableau 1 : Les prix Nobel de Médecine de 1960 à nos jours lien

(5) Tableau 2 : Critères du classement de Shangaï ( Academic Ranking of World Universities ) lien

(6) Tableau 3 : Classement mondial des universités ( Shangaï) lien

(7) Tableau 4 : Prière médicale de Maïmonide lien

(8) Tableau 5 : Le Serment d'Hippocrate lien

(9) Tableau 6 : La déontologie au niveau international . Pr B.Glorion lien

(10) Tableau 7 : Charte d’Hippocrate lien

 

4°) Un virage conceptuel de la médecine en France

Comment le dictionnaire Hachette 2006 définit-il la médecine ? C'est « la science des maladies et l'art de les guérir » .

C'est donc la maladie, dans ses seuls aspects scientiques et thérapeutiques qui est le coeur de la médecine, qui est LA médecine. Voilà qui n'est pas satisfaisant, car trop réducteur.

Pourtant le grand Larousse du XXème siècle, dans son édition de 1953 en quatre volumes, soutenait un point de vue asssez différent. Il parlait de « L'art, ou la science, de conserver la santé » .

En un demi-siècle tout semble s'être passé comme si, dans nos mots, l'homme, celui qui a, ou n'a pas, une bonne ou mauvaise santé avait disparu du champ de la médecine...

Tel est notre constat initial.

- Le grand tournant historique et idéologique de 1958 -

Quand De Gaulle est devenu le fondateur et le président de la Vème république, il nourrissait une double obsession.
Redonner à la France réduite en cendres par l'occupation nazie la stature de grande nation qu'elle avait ainsi perdue.
Et d'autre part tout faire pour s'opposer à l'écrasante domination mondiale des Etats-Unis d'Amérique.

L'un de ses proches était Robert Debré, éminent professeur qui dominait le champ de la pédiatrie. Père du premier Ministre du premier gouvernement Michel Debré, il sut convaincre le général de la nécessité de rénover fondamentalement la médecine en France .

Pour contribuer à la politique de grandeur et à la politique d'indépendance par rapport aux deux superpuissances mondiales, voici ce que proposa Robert Debré.
Comme depuis des années, les américains trustaient la plupart des prix Nobel de médecine, la plus prestigieuse des récompenses internationales, il suffisait de tout faire pour que la France figure régulièrement à ce palmarès pour :
- damer le pion aux américains
- contribuer de façon éclatante sur la scène mondiale à la grandeur scientifique de la France.

Cette position très idéologique fut acceptée avec enthousiasme, et les pouvoirs publics firent tout ce qu'ils purent pour que notre m édecine devienne avant tout une pépinière de Prix Nobel.
Il s'en suivit la création des Centres Hospitalo-Universitaires et ce qui se nomma la réforme Debré des études médicales.

A la recherche d'une supériorité scientifique reconnue par le célèbre prix Suédois ( qui ne se concrétisa que bien timidement pour nous cf Tableau 1) notre médecine fut ainsi conduite à tenter d'être avant tout une machine à produire de la science médicale.

L'homme patient, tout comme l'homme soignant ne sont plus alors que des instruments, et ne constituent plus du tout une fin en soi de la Médecine. La déshumanisation de notre discipline était en germe dans cette orientation nourrie au lait du positivisme d'Auguste Comte. La maladie en tant que science évacuait du champ de la médecine contemporaine le malade de chair, d'esprit, d'âme et de sang tout comme ceux chargés de le soigner.

 

TABLEAU 1

Les prix Nobel de Médecine des années 1960 à nos jours

En rouge, les lauréats français.


Années 1960

  • 1960 Sir Frank Macfarlane Burnet  Australie, Peter Brian Medawar  Royaume-Uni
  • 1961 Georg von Békésy  États-Unis
  • 1962 Francis Harry Compton Crick  Royaume-Uni, James Dewey Watson  États-Unis, Maurice Hugh Frederick Wilkins  Royaume-Uni
  • 1963 Sir John Carew Eccles  Australie, Alan Lloyd Hodgkin, Andrew Fielding Huxley  Royaume-Uni
  • 1964 Konrad Bloch  États-Unis, Feodor Lynen RFA
  • 1965 François Jacob, André Lwoff, Jacques Monod  France
  • 1966 Peyton Rous, Charles Brenton Huggins  États-Unis
  • 1967 Ragnar Granit  Suède, Haldan Keffer Hartline, George Wald  États-Unis
  • 1968 Robert W. Holley, Har Gobind Khorana, Marshall W. Nirenberg  États-Unis
  • 1969 Max Delbrück RFA, Alfred D. Hershey  États-Unis, Salvador Luria  États-Unis

Années 1970

  • 1970 Sir Bernard Katz  Royaume-Uni, Ulf von Euler  Suède, Julius Axelrod  États-Unis, pour « leurs découvertes concernant les transmetteurs humoraux dans les terminaisons nerveuses et les mécanismes de leur stockage, relargage et inactivation ».
  • 1971 Earl W. Sutherland, Jr.  États-Unis, pour « ses découvertes les mécanismes d'action des hormones ».
  • 1972 Gerald M. Edelman  États-Unis, Rodney R. Porter  Royaume-Uni, pour « leurs découvertes concernant la structure chimique des anticorps ».
  • 1973 Karl von Frisch, Konrad Lorenz  Autriche, Nikolaas Tinbergen  Pays-Bas, pour « leurs découvertes concernant l'organisation et l'incitation des comportements individuels et sociaux ».
  • 1974 Albert Claude, Christian de Duve  Belgique, George Emil Palade  États-Unis pour « leurs découvertes concernant l'organisation structurelle et fonctionnelle de la cellule ».
  • 1975 David Baltimore  États-Unis, Renato Dulbecco  Italie, Howard Martin Temin  États-Unis, pour « leurs découvertes concernant les virus cancérigènes et le matériel génétique de la cellule ».
  • 1976 Baruch S. Blumberg, D. Carleton Gajdusek  États-Unis pour « leurs découvertes concernant de nouveaux mécanismes pour l'origine et la dissémination des maladies infectieuses ».
  • 1977 Roger Guillemin  États-Unis, Andrew V. Schally  Pologne pour « leurs découvertes concernant la production d'hormones peptidiques dans le cerveau », et Rosalyn Yalow  États-Unis pour « le développement des radio-immuno assays des hormones peptidiques ».
  • 1978 Werner Arber  Suisse, Daniel Nathans, Hamilton O. Smith  États-Unis, pour « la découverte des enzymes de restrictions et leur application aux problèmes de génétique moléculaire ».
  • 1979 Allan MacLeod Cormack  États-Unis, Godfrey Newbold Hounsfield  Royaume-Uni, pour « le développement de tomographie ».

Années 1980

  • 1980 Baruj Benacerraf  États-Unis, Jean Dausset  France, George Snell  États-Unis pour « leurs découvertes concernant les structures génétiquement déterminées à la surface des cellules qui régulent les réactions immunologiques ».
  • 1981 Roger Sperry, David Hubel  États-Unis, Torsten Wiesel  Suède pour «leurs découvertes concernant l'analyse des informations dans le système visuel ».
  • 1982 Sune Bergström, Bengt Samuelsson  Suède, John Vane  Royaume-Uni pour « leurs découvertes concernant les prostaglandines et les substances biologiquement actives associées ».
  • 1983 Barbara McClintock  États-Unis pour « sa découverte des transposons ».
  • 1984 Niels Jerne  Danemark, Georges J.F. Köhler RFA, Cesar Milstein  Argentine pour « les théories concernant la spécificité dans le développement et le contrôle du système immunitaire et la découverte du principe de production des anticoprs monoclonaux ».
  • 1985 Michael Brown, Joseph Goldstein  États-Unis pour « leurs découvertes concernant la régulation du métabolisme du cholestérol ».
  • 1986 Stanley Cohen  États-Unis, Rita Levi-Montalcini  Italie pour « leurs découvertes des facteurs de croissance ».
  • 1987 Susumu Tonegawa  Japon pour « sa découverte des principes génétiques à l'origine de la diversité des anticorps ».
  • 1988 Sir James Black  Royaume-Uni, Gertrude Elion  États-Unis, George Hitchings  États-Unis pour «leur découverte des principes importants des traitements médicamenteux ».
  • 1989 J. Michael Bishop, Harold Varmus  États-Unis pour « leur découverte de l'origine celllulaire des oncogènes rétroviraux ».

Années 1990

  • 1990 Joseph E. Murray, E. Donnall Thomas  États-Unis pour « leurs découvertes concernant les transplantations d'organes et cellulaires pour le traitement des maladies humaines ».
  • 1991 Erwin Neher, Bert Sakmann  Allemagne pour « leurs découvertes des fonctions des canaux ioniques isolés dans les cellules ».
  • 1992 Edmond H. Fischer, Edwin G. Krebs  États-Unis pour « leurs découvertes concernant les phosphorylations réversibles de protéines comme un mécanisme de régulation biologique ».
  • 1993 Richard J. Roberts  Royaume-Uni, Phillip A. Sharp  États-Unis pour « leur découverte des gènes dupliqués ».
  • 1994 Alfred G. Gilman, Martin Rodbell  États-Unis pour « leur découverte des protéines G et du rôle de ces protéines dans la transduction des signaux cellulaires ».
  • 1995 Edward B. Lewis  États-Unis, Christiane Nüsslein-Volhard  Allemagne, Eric F. Wieschaus  États-Unis pour « leurs découverte concernant le contrôle génétique des phases précoces du développement embryonnaire ».
  • 1996 Peter C. Doherty  Australie, Rolf M. Zinkernagel  Suisse pour « leur découverte concernant la spécificité de la défense immunitaire cellulaire ».
  • 1997 Stanley B. Prusiner  États-Unis pour « sa découverte des prions, un nouveau principe biologique d'infection ».
  • 1998 Robert F. Furchgott, Louis J. Ignarro, Ferid Murad  États-Unis, pour « leurs découvertes concernant l'oxyde nitrique, une nouvelle molécule de signalisation dans le système cardiovasculaire ».
  • 1999 Günter Blobel  Allemagne pour « la découverte que les protéines possèdent un signal intrinsèque qui gouverne leur transport et leur localisation dans la cellule ».

Années 2000

  • 2000
  • Arvid Carlsson  Suède pour « avoir prouvé que la dopamine est le neurotransmetteur dont la déplétion provoque les symptômes de la maladie de Parkinson ».
  • Paul Greengard  États-Unis pour « avoir montré comment les neurotransmetteurs agissent sur les cellules et peuvent activer une molécule importante connu sous le nom DARPP-32 ».
  • Eric R. Kandel  États-Unis pour « avoir décrit les bases moléculaires de la mémoire à court terme et à long terme ».
  • 2001 Leland H. Hartwell  États-Unis, R. Timothy Hunt, Sir Paul M. Nurse  Royaume-Uni pour « leur découverte de la cycline et des enzymes kinases dépendantes de la cycline, des molécules fondamentales de la régulation du cycle cellulaire ».
  • 2002 Sydney Brenner  Royaume-Uni, H. Robert Horvitz  États-Unis, John E. Sulston  Royaume-Uni pour « leurs découvertes concernant la régulation génétique du développement des oragnes et la mort cellulaire programmée ».
  • 2003 Paul C. Lauterbur  États-Unis, Sir Peter Mansfield  Royaume-Uni, pour « leur découvertes concernant l'imagerie par résonance magnétique ».
  • 2004 Richard Axel, Linda B. Buck  États-Unis pour « leurs découverte des récepteurs olfactifs et de l'organisation du système olfactif ».
  • 2005 Barry J. Marshall, J. Robin Warren  Australie, pour « leur découverte de la bactérie Helicobacter pylori et de son rôle dans les gastrites et les ulcères de l'estomac ».
  • 2006 Andrew Z. Fire et Craig C. Mello  États-Unis pour « leurs découvertes de l'extinction de l'expression des gènes par des ARN interférents double-brins ».
  • 2007 Mario Capecchi  États-Unis, Oliver Smithies, Martin Evans  Royaume-Uni pour « leurs découvertes sur les principes d'introduction spécifique d'une modification génétique chez les souris grâce à l'utilisation de cellules embryonnaires souches ».

Source: Wikipedia


Commentaires : Il est remarquable de constater la nature des travaux récompensés, tel qu'elle figure dans ce tableau.

- Il s'agit presque toujours de sujets de recherche très spécialisés touchant l'infiniment petit : cellules, molécules, gènes, anticorps etc...
- Très peu de travaux concernant les neurosciences, la psychologie ou la psychiatrie ont été couronnés. Trois prix (en 1970, 1973 et 2000) en 40 ans.

L'objectif que nous poursuivons ici n'est pas de vouloir figurer un jour dans ce classement.
Il nous semble simplement que la direction qui a été imprimée politiquement à notre médecine au milieu du XXème siècle n'a pas atteint son objectif, et qu'il est maintenant légitime de s'interroger sur la fonction et la place de la médecine dans un pays comme le nôtre.

 

- Situation générale de l'université en France -

La médecine n'est qu'une des disciplines universitaires dans notre pays. Il peut sembler un peu facile d'ausculter de façon critique comme nous le faisons son état de santé sans se préoccuper de la façon dont se porte tout notre système universitaire en France.

La tâche n'est pas aisée, les grands modèles mondiaux ne répondant pas aux mêmes ressorts culturels et philosophiques.
Le seul document global a été établi en Chine.

Il n'est pas à l'abri de critiques, mais il a le mérite d'exister.

TABLEAU 2

Critères du classement de Shangaï ( Academic Ranking of World Universities )


Ce classement, est établi par des chercheurs de l'Université Jiao Tong de Shanghai et comprend les principales universités mondiales. Ces institutions sont classées selon de nombreux critères comme le nombre de publications dans certaines revues scientifiques et le nombre de prix Nobel attribués aux élèves et aux équipes pédagogiques. Les créateurs du classement soulignent eux-mêmes certaines de ses limites, notamment un biais en faveur des pays anglophones et des institutions de grande taille et les difficultés à définir des indicateurs adéquats pour classer les universités spécialisées dans les sciences sociales.

Indicateurs
Pondération

Qualité de l'éducation
Nombre de prix Nobel et de médailles Fields parmi les anciens élèves
10 %

Qualité de l'institution
Nombre de prix Nobel et de médailles Fields parmi les chercheurs
20 %

Nombre de chercheurs les plus cités dans leurs disciplines
20 %

Publications
Articles publiés dans Nature et Science entre 2000 et 2004
20 %
Articles indexés dans Science Citation Index, et Arts & Humanities Citation Index
20 %

Taille de l'institution
Performance académique au regard de la taille de l'institution
10 %

Source

 

Voici, sans commentaire, le classement mondial, avec les 10 premiers et les meilleurs Français.

TABLEAU 3
CLASSEMENT MONDIAL DES UNIVERSITES ( Shangaï)

Le Top 10 des universités 2007 selon les critères de l'université Jiao Tong de Shanghai est tel que suit [7] :

  • Harvard
  • Stanford University
  • UC Berkeley
  • l'Université de Cambridge
  • Massachusetts Institute of Technology
  • CalTech
  • Columbia University
  • l'Université de Princeton
  • Université de Chicago
  • l'Université d'Oxford

Les meilleures 4 universités françaises 2007 selon ces critères sont:

  • l'Université Pierre-et-Marie-Curie (place 39 dans le monde, 6 en Europe)
  • l'Université Paris XI (place 52 dans le monde, 10 en Europe)
  • l'École normale supérieure (Ulm) (place 83 dans le monde, 26 en Europe)
  • l'Université Strasbourg I (place 99 dans le monde, 33 en Europe)

Source


 

5°)  Sur quoi s'appuyer pour aller dans la direction d'une médecine à visage humain ?

L'objectif de faire de notre système de formation médicale un moule exemplaire pour la médecine de pointe, telle qu'elle semble exister dans les esprits des jurés du Prix Nobel nous semble avoir été un échec. La course vers des disciplines de plus en plus techniques et hyperspécialisées a entraîné, de fait, une négligence de plus en plus criante vis à vis des pratiques médicales courantes.

Au lieu de nous placer du côté d'une science quasi divinisée, comme le fit Robert Debré au milieu du siècle dernier, mettons-nous résolument du côté de l'homme. Sans laisser de côté l'indispensable évolution des acquis technoscientifiques, redonnons un sens à ce que nous faisons en exerçant la médecine, et, dans son ombre, toutes les activités du domaine des soins de santé.

Il nous faut pour cela un texte qui soit admis par tous les médecins, ce qui n'est pas simple.

Il y a de grands ancêtres qui nous ont profondément marqués. L'extraordinaire civilisation arabo-andalouse nous a laissé un texte remarquable, celui dit de la prière de Maïmonide ( tableau 4). Moïse Maïmonide ( Moshe ben Mayoun, dit Raban, et en arabe 'Abù'Imran Musà-ben Mayùn ) fut un médecin, philosophe et théologien juif vivant à Cordoue ( 1135-1204 ) disciple d'Averroès ( 1126-1198, médecin arabe andalou condamné par l'Eglise et l'Islam.


TABLEAU 4
Prière médicale de Maïmonide

Mon Dieu, remplis mon âme d'amour pour l'art et pour toutes les créatures. N'admets pas que la soif du gain et la recherche de la gloire m'influencent dans l'exercice de mon Art, car les ennemis de la vérité et de l'amour des hommes pourraient facilement m'abuser et m'éloigner du noble devoir de faire du bien à tes enfants. Soutiens la force de mon coeur pour qu'il soit toujours prêt à servir le pauvre et le riche, l'ami et l'ennemi, le bon et le mauvais.
Fais que je ne voie que l'homme dans celui qui souffre. Fais que mon esprit reste clair auprès du lit du malade et qu'il ne soit distrait par aucune chose étrangère afin qu'il ait présent tout ce que l'expérience et la science lui ont enseigné, car grandes et sublimes sont les recherches scientifiques qui ont pour but de conserver la santé et la vie de toutes les créatures.
Fais que mes malades aient confiance en moi et mon Art pour qu'ils suivent mes conseils et mes prescriptions. Eloigne de leur lit les charlatans, l'armée des parents aux mille conseils, et les gardes qui savent toujours tout : car c'est une engeance dangereuse qui, par vanité, fait échouer les meilleures intentions de l'Art et conduit souvent les créatures à la mort. Si les ignorants me blâment et me raillent, fais que l'amour de mon Art, comme une cuirasse, me rende invulnérable, pour que je puisse persévérer dans le vrai, sans égard au prestige, au renom et à l'âge de mes ennemis. Prête-moi, mon Dieu, l'indulgence et la patience auprès des malades entêtés et grossiers.
Fais que je sois modéré en tout, mais insatiable dans mon amour de la science. Eloigne de moi l'idée que je peux tout. Donne-moi la force, la volonté et l'occasion d'élargir de plus en plus mes connaissances. Je peux aujourd'hui découvrir dans mon savoir des choses que je ne soupçonnais pas hier, car l'Art est grand mais l'esprit de l'homme pénètre toujours plus avant.

Traduction tirée de : SOULIER, Du Serment d'Hippocrate à l'éthique médicale, Thèse médecine, Marseille, 1985
Source : http://wij.free.fr/maimonid.htm


Malgré la haute volée de l'inspiration de l'auteur, le fait qu'il s'agisse d'une prière en réduit à nos yeux contemporains la portée générale possible.

Le seul fil d'Ariane qui nous reste est le serment d'Hippocrate.
Ce texte est issu d'une longue tradition, censée remonter à l'antiquité grecque. En fait, il a subi de multiples modifications et variations locales, mais a toujours été considéré comme devant être le guide de toute pratique médicale.
La tradition veut que chaque étudiant qui est admis à soutenir la thèse d'Etat qui fait de lui un médecin le lise à haute voix devant ses professeurs et jure de respecter ce serment dans sa profession.

Voici dans le tableau 5 ce serment dans une adaptation moderne :

TABLEAU 5
Le Serment d'Hippocrate

Cette version établie et actualisée par le professeur Bernard Hoerni a été publiée dans le Bulletin de l'Ordre des Médecins (Avril 1996, n°4).

« Au moment d'être admis(e) à exercer la médecine, je promets et je jure d'être fidèle aux lois de l'honneur et de la probité. Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux. Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. J'interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l'humanité. J'informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences. Je ne tromperai jamais leur confiance et n'exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences. Je donnerai mes soins à l'indigent et à quiconque me les demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire. Admis(e) dans l'intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés. Reçu(e) à l'intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à corrompre les mœurs. Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément. Je préserverai l'indépendance nécessaire à l'accomplissement de ma mission. Je n'entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront demandés. J'apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu'à leurs familles dans l'adversité. Que les hommes et mes confrères m'accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonoré(e) et méprisé(e) si j'y manque ».

NB : Comme chaque faculté de Médecine possède en fait sa propre version qui comporte des variations minimes de formulation, se référer à un texte unique semble préférable.


Trois remarques importantes s'imposent :

1°) Ce Serment d'Hippocrate sort brutalement de l'ombre juste au moment où le médecin a achevé ses études. Comme le lapin extrait du chapeau de l'illusioniste, c'est comme s'il surgissait de nulle part. Comme s'il était sans relation avec tout ce qui avait été étudié et appris durant de longues années de faculté et d'hôpital. Souvent les jeunes praticiens sont très émus par cet engagement.

2°) Le même serment semble également disparaître au cours de la vie professionnelle . On ne l'évoque guère que dans les cas, en vérité peu fréquents, de manquements particulièrement graves. La formation médicale continue ne semble guère s'en préoccuper, et les articles médicaux n'y font guère référence.

3°) La naissance de l'Ordre des Médecins en France, en 1942 puis en 1947, a été voulue pour que soit définie une éthique professionnelle. Auparavant , le respect des principes Hippocratiques était confié aux seuls syndicats médicaux, à travers ce qui était nommé " les conseils de famille". La notion de déontologie médicale devenant une obligation légale s'est alors imposée ( Tableau 6 ).


TABLEAU 6

LA DEONTOLOGIE AU NIVEAU INTERNATIONAL
Pr. B. GLORION

Président du Conseil National de l'Ordre des Médecins
2001
Résumé par I. Mondou

Le terme déontologie a émergé à la fin du XIXème siècle. Avant, on parlait de morale, d'éthique, de règles, de devoirs… L'éthique est une réflexion, une disposition de l'esprit, la recherche du bon, du juste, de l'équité, une valeur adaptée à différentes situations. Elle évolue, en raison du progrès médical. Au contraire, la déontologie est contraignante. C'est la traduction, en règles obligatoires, de l'ensemble des réflexions éthiques accumulées face à des situations dans lesquelles se trouvent les médecins (naissance, mort, soins aux malades…). Plusieurs traditions écrites existent, dont le Serment d'Hippocrate, dans lequel on retrouve le schéma fondamental de la déontologie. Les sanctions sont un des corollaires de la déontologie. L'acte médical est en effet un acte très particulier qui nécessite des conditions d'application très sévères. On exige de la part d'un médecin des qualités de moralité, de probité, de dévouement … contenues dans le code de déontologie et dans le code de la santé publique. La contrainte déontologique est différente selon les cultures : pragmatisme en Europe du Nord, et paternalisme et corporatisme en Europe du Sud.

FRANCE
Avant 1947, il n'existait pas de déontologie, au sens ordinal du terme, puisqu'il n'y avait pas d'ordre des médecins. Il existait des règles de bonne conduite, qui se faisaient respecter par les "conseils de famille" des syndicats médicaux. En 1945, a été institué l'Ordre des Médecins tel qu'on le connaît aujourd'hui (après deux essais création en 1940 et 1942). En 1947, le Code le la Santé publique a imposé au Conseil National de l'Ordre des Médecins l'élaboration d'un Code de Déontologie. Celui-ci a eu plusieurs versions ultérieures, en 1959, 1975 et 1995.
L' Ordre des Médecins est une institution créée par le législateur dans le Code de la Santé Publique, une institution privée chargée d'un service public. Elle a pour rôle d'élaborer et de faire respecter la déontologie par l'intermédiaire des juridictions disciplinaires. Si un médecin enfreint l'un des 115 articles du Code de Déontologie, et s'il fait l'objet d'une plainte de la part d'un autre médecin ou d'un patient, il est jugé sur le plan professionnel par ses pairs dans le cadre d'une juridiction disciplinaire créée par l'Ordre des Médecins. Il est également soumis à la procédure civile, et à la sanction pénale. La déontologie évolue en fonction du progrès scientifique et de l'évolution sociale de la société. Exemples : la procréation médicalement assistée, l'interruption volontaire de grossesse, et l'accompagnement des personnes en fin de vie (cf. art. 37 et art. 38 du code déontologie). une déontologie médicale, d'expression variable, existe dans chacun des pays qui possèdent un Ordre des médecins.
En France, le Code de déontologie s'adresse surtout aux médecins. Lui correspond la Charte des droits des malades, émanation des Droits de l'Homme (liberté, autonomie, non discrimination, indépendance, droit au respect de la vie…). Il réserve une part importante aux relations entre professionnels de santé (confraternité).

EUROPE
Au niveau européen, la déontologie médicale n'est pas de la compétence des institutions communautaires. De nombreuses directives, élaborées par le Comité de Permanence des médecins européens (CP), concernent la santé : l'harmonisation des diplômes, la circulation des médecins et des dispositions communes à beaucoup de professions, mais elles ne concernent pas la déontologie médicale. Le CP est composé de 17 membres. Il comprend des sous sections : l'union européenne des médecins spécialisés, l'union européenne des médecins omnipraticiens, l'association européenne des médecins hospitaliers, etc… toutes les catégories de médecins y sont représentées. C'est une association de droit privé, créé en 1959, 2 ans après la signature du traité de Rome, qui siège à Bruxelles depuis 1992 et relève du droit belge. Son objectif est de promouvoir les normes médicales les plus élevées dans le domaine de la formation à la pratique médicale afin d'atteindre la meilleure qualité possible en matière de soins de santé pour les Européens. Il s'occupe en particulier de promouvoir la relation entre les patients et les médecins. Il se consacre également à promouvoir la libre circulation des médecins au sein de l'Union Européenne. L'ensemble de l'Europe représente 1,4 millions de médecins, dans 17 pays dans lesquels la législation européenne s'applique. Par ailleurs , il n'y a pas de réunion officielle des ordres européens.
Par contre, une réunion informelle a été créée par la France en 1971: la CIO = la Conférence Internationale des Ordres. Depuis, elle se réunit deux fois par an à Paris. Elle regroupe tous les pays européens qui ont un ordre : France, Italie, Espagne, Royaume-Uni, Irlande, Portugal, Belgique, Allemagne, Grèce, Luxembourg, Pays-Bas, et des invités : Autriche, Suisse, Norvège, Suède. La CIO essaye de mettre en commun tout ce qui relève de la responsabilité des Ordres en général , dans chaque pays : l'inscription des médecins au Tableau (important pour la démographie), la déontologie : indépendance des médecins, secret médical, compétence des médecins et formation continue...
Cas particulier des pays anglo-saxons :
La Grande-Bretagne qui n'a pas d'Ordre des médecins, a un General Medical Council, ayant les mêmes attributions que l'Ordre des Médecins : inscription au tableau, vérification des diplômes, et juridiction. Mais la formation continue, les organisations professionnelles, et l'organisation des soins relèvent de la British Medical Association, organisation qui inclut des associations de formation continue, les syndicats, les associations de retraites… sans équivalent en France. Le guide médical, ou Good medical practice est rédigé en faveur des malades : les droits des malades sont mis plus avant que les devoirs des médecins.
Les autres pays anglo-saxons, comme l'Irlande et le Danemark, ont des institutions d'attributions similaires à l'Ordre français : ils ont une certaine autonomie vis-à-vis du pouvoir politique. Par contre, en Suède et en Norvège, tous les médecins sont salariés, et dépendent directement du Ministère de la Santé.

MONDE
L'Association Médicale Mondiale, a été créée en 1947 à l'initiative de la British Medical Association. Y adhérent 70 associations médicales nationales, réparties sur les cinq continents qui représentent 3 millions de médecins. Le secrétariat général de l'AMM est installé à Ferney-Voltaire. L'association médicale française regroupe 12 personnes issues des Conseil de l'Ordre (3 ou 4 membres), Confédération des Syndicats Médicaux Français, Fédération des Médecins de France, Mutuelle d'Assurance du Corps Sanitaire Français, Association Générale des Médecins de France et Sou Médical.
Les travaux de l'AMM, ou déclarations sur les grands problèmes de la médecine dans le monde, sont intéressants : cf. le site internet : http://www.wma.net :
Dans ces déclarations, on retrouve une évolution des idées au cours de l'histoire :
• Déclaration de l'AMM sur l'indépendance et la liberté professionnelle du médecin, octobre 1986.
• Déclaration de l'AMM sur la protection des intérêts du patient et le secret professionnel, octobre 1993.
• Résolution de l'AMM sur l'attitude du médecin concernant la transplantation des organes humains, septembre 1994.
• Déclaration de Lisbonne de l'AMM sur les Droits du patient, septembre 1995.
• Déclaration de l'AMM sur les directives pour l'amélioration continuelle de la qualité des soins de santé, novembre 1997 : analyse de la compétence des médecins, évaluation des pratiques médicales, accréditation des établissements, … sur le plan international.
• Déclaration sur le clonage , novembre 1997 à Hambourg :
«Constatant que de récents progrès scientifiques ont permis le clonage d'un mammifère, à savoir une brebis, vu la possibilité d'appliquer cette méthode de clonage à l'être humain, et l'inquiétude que cela suscite pour la dignité de la personne humaine et la protection de la sécurité du matériel génétique humain, l'AMM appelle par la présente résolution les médecins et autres chercheurs engagés dans cette recherche à s'abstenir volontairement de participer au clonage d'êtres humains jusqu'à ce que les questions scientifiques, éthiques et légales aient fait l'objet d'un examen approfondi par les médecins et les instances scientifiques et que tous les contrôles nécessaires aient été mis en place. »
• Prise de position de l'AMM sur les responsabilités et les directives éthiques liées à la pratique de la télémédecine, octobre 1999.
• Déclaration de l'AMM sur les principes régissant les soins de santé en médecine sportive (cf. le dopage), octobre 1999.
• Déclaration d'Helsinki en 1964, revue à Tokyo en 1975, à Venise en 1983, à Hong Kong en 1989, à Somerset West, en Afrique du Sud en 1996 et revue à Edimbourg en octobre 2000 : Déclaration de l'AMM sur les principes éthiques applicables aux recherches médicales sur des sujets humains.
Ces déclarations sont votées et sont approuvées par les différents pays qui doivent se les approprier et les appliquer.

Les codes de déontologie de différents pays européens, avec une comparaison des textes sur la question du secret professionnel médical, et celle de l'indépendance professionnelle… et un document de la CIO intitulé : “ principes d'éthique médicale européenne ” ont été remis au LEM et peuvent être consultés sur place.

http://www.ethique.inserm.fr/ethique/cours.nsf/bccd132de8453295c125685b004bb3a8/f4d53bce91ed525bc12569ee00467010?OpenDocument


 

6°) Proposition d'une Charte d'Hippocrate

Il manque à nos yeux un texte simple qui puisse constituer une véritable charte de qualité professionnelle. Elle concerne, outre les médecins, tous les professionnels qui travaillent dans le domaine de la santé sans aucune exception. L'objectif serait quece texte constitue, dès le départ des études ( ceci nous semble un point capital) un engagement personnel. A ce titre il pourait être considéré des études à la fin de la carrière professionnelle comme la colonne vertébrale de notre conception de la santé, la référence à ne jamais négliger .

On dit quelque chose, on fait quelque chose en tant que médecin - ou autre- ( soin, enseignement, recherche, communication, administration etc ... est-on alors en phase ou non, en accord ou en opposition avec notre label professionnel ?

En voici le texte ( Tableau 7 )

 

TABLEAU 7

Charte d’Hippocrate

(version modifiée le 13 décembre 2008)

Étudier puis exercer non seulement la médecine , mais aussi toutes les autres professions ayant un rapport avec la santé physique et mentale, nécessite la connaissance, la libre acceptation et le respect permanent d’un certain nombre d’obligations et de principes .
Seule leur libre acceptation par chacun, en son âme et conscience, et pas parce que c'est imposé par une autorité, peut constituer un fondement solide à une éthique personnelle adaptée à nos fonctions au service des autres.
C’est l’objet de cette charte directement inspirée de la tradition du serment d’Hippocrate des nouveaux médecins.
Bien entendu, elle peut et doit en permanence être modifiée et enrichie au fil du temps.

  • Mon objectif prioritaire sera de rétablir et de préserver la santé physique et psychique des hommes sur le plan individuel et collectif .
    Cet objectif prendra en compte le contexte de l’environnement professionnel tout en respectant celui du patient, et du vivant dans son ensemble.

  • Dans le domaine de la confiance :

  • Je resterai honnête par rapport à moi-même et aux autres lorsqu’un problème personnel engendre un risque dans l’exercice des soins de santé, notamment dans le domaine des addictions.
  • Je cultiverai l’esprit d’équipe et saurai partager afin d’assurer les meilleurs soins possibles au niveau technique et relationnel, y compris avec les non médecins et tous ceux qui participent à la prise en charge du malade.
  • Je résisterai aux pressions extérieures qui me détourneraient de ma fonction, et je resterai avec objectivité du côté de la personne malade.
  • Je n’utiliserai pas de manière abusive le pouvoir que me donnent mes connaissances professionnelles pour influencer les patients dans leurs décisions, afin de ne pas les assujettir dans la mise en oeuvre à leur service de mes capacités.
  • Je ne détournerai pas l’exercice médical de son objectif premier, le service du patient, en le réduisant au seul appât du gain ou de la gloire personnelle.

  • Dans le domaine de la conscience :

  • Je reconnaîtrai l’autonomie de  la personne  et respecterai sa volonté et ses croyances en faisant abstraction de mes propres convictions culturelles , idéologiques, philosophiques ou religieuses, et de toute appartenance à une catégorie sociale ou à un groupe. 
  • Je ne renoncerai pas à protéger les personnes affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou dans leur dignité.
  • Je ne divulguerai pas de renseignements concernant le patient et sa famille, ou d’informations rapportées, qui pourraient leur nuire.
  • Je bannirai tout procédé de séduction dans le but d’un profit personnel.
  • Je refuserai, même sous la contrainte, d’où qu’elle vienne, d’utiliser mes connaissances ou mes compétences dans des actions contraires au respect de la personne humaine.
  • Je saurai informer le patient et sa famille, en tenant compte de ce qu’ils peuvent entendre, afin qu’ils comprennent son état , acceptent et restent actifs dans la prise en charge thérapeutique proposée.
  • Je prendrai le temps et la peine d’écouter les malades et les familles, leurs demandes, de m’assurer de leur compréhension et d’utiliser la communication et le dialogue tout au long de la démarche de soin.

  • Dans le domaine de la compétence :

  • Je soulagerai les souffrances des malades en en faisant une priorité thérapeutique.
  • J’exercerai en toute connaissance des limites de mes compétences afin de savoir faire appel aux professionnels compétents.
  • J’entretiendrai et perfectionnerai sans relâche mes compétences tout au long de ma vie .
  • Je participerai à la transmission des connaissances et des savoirs acquis.
  • Je conserverai  en mémoire l'obligation de surtout ne pas nuire aux malades et les limites de ma compétence que constitue l'état actuel de la science.

Si ma conduite professionnelle s’écarte un jour des règles de cette charte, et qui que je sois, que ceux qui m’entourent me le disent sans détour.

 

Cette Charte, élaborée au cours de nos travaux d'Exmed, nous semble pouvoir constituer un socle indispensable pour nous permettre de parler de la même chose quand nous évoquons la notion plus large d'humanisme médical.
Elle reste, cela va de soi, totalement modifiable et évolutive.
Le Professeur Bernard Hoerni a bien voulu manifester qu'il soutenait notre initiative.

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