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Les éditions Ivrea, dont le distributeur est Gallimard, sont en train de rééditer (1) un ouvrage publié initialement par Pierre Laffont en 1966. Il s'agit de Don Quichotte, prophète d'Israel écrit par Dominique Aubier.
La thèse soutenue, et argumentée avec la rigueur d'une enquête policière, est la suivante. Les aventures de Don Quichotte, le premier roman moderne écrit par Miguel de Cervantès, il y a plus de quatre siècles, est tout autre chose que le récit picaresque juste destiné à nous faire rire comme des enfants d'un anti-héros à la Pierre Richard.
Il s'agit, et la démonstration est originale et brillante, de transmettre aux lecteurs capables de comprendre un véritable enseignement codé. Sa nature était inacceptable par les vigiles inquisiteurs de la très catholique Espagne. L'indispensable autorisation d'imprimer interdisait alors à l'auteur, sous peine de mort, de dire sans détour ce qu'il voulait transmettre aussi loin et aussi longtemps que peuvent voyager les livres. Qu'importe, pour contourner l'obstacle, il a inventé sa propre écriture subtilement cryptée pour se faire entendre.
Dominique Aubier prouve aux lecteurs que Cervantès a réussi à écrire un ouvrage directement nourri des enseignements de la kabbale hébraïque. Historiquement, ce mouvement mystique, aux origines très anciennes, s'est brillamment développé dans l'importante communauté hispanique et provencale. En 1492, l'éviction des Juifs, ou leur conversion de force, conduit au silence de la clandestinité ou à l'exil nombre de grands cerveaux dans tous les domaines de la connaissance. La médecine actuelle, même si elle ne le sait pas toujours, en garde une marque profonde.
Cervantès, encore baigné dès l'université dans le triple courant de la culture chrétienne, de la culture musulmane et de la culture juive, se trouve, par son métier d'écrivain, être le seul personnage capable de faire passer à toutes les nations la quintessence du message que le judaîsme avait réussi à élaborer et à conserver malgré toutes les diasporas et les persécutions de son peuple.
En quoi tout cela peut-il concerner, peut être infiniment plus que tous les autres humains, les médecins du XXIème sicècle ? La kabbale, rien que le mot fait se ratatiner d'avance les neurones de tous ceux qui ont été élevés dans le catéchisme scientifique et rationaliste. Madame Aubier, avec sa verve de conteuse provencale, a eu le talent de guider mes premiers pas dans ce monde extraordinaire où toutes les traditions ésotériques de la planète se recoupent étroitement. Avoir l'impression que je suis un peu moins bête parce que je suis entré, non sans renacler, dans l'univers d'un écrivain, même si je ne comprends pas totalement sa pensée, est un plaisir rare que je ne boude pas !
Là où les médecins à l'esprit ouvert ne peuvent rester de marbre, c'est quand le message transmis par Don Quichotte, et traduit par madame Aubier, rencontre un de leur domaine favori de connaissance. La tête, le cerveau humain dans toute sa complexité anatomique et physiologique, se trouve être l'image fidèle du modèle unique auquel obéit toute la création qui nous est accessible, de l'infiniment petit à la cosmologie.
Chacun peut librement évaluer la valeur des arguments emruntés à la science que Dominique Aubier confronte avec ce qu'elle sait de la connaissance ésotérique. Pas de vulgarisation au rabais, pas de racolage pseudoscientifique pour séduire des lecteurs craintifs. Sous nos yeux, une incroyable convergence entre ces deux types de savoir complémentaires se fait jour peu à peu. Cerise sur le gateau, pas la moindre trace de prosélytisme idéologique ou religieux. Quand tout finit, dans les livres , dans la médecine comme ailleurs, par des histoires d'argent, il n'y ici aucune tentative de mercantilisation au profit de quelque intérêt que ce soit .
Une page magistrale dans notre conception de la réalité est tournée. Celle de la guerre d'extermination entre les adeptes dominants de la science et les continuateurs secrets et patients de savoirs humains liés aux religions remontant à nos plus lointaines origines culturelles. Tout le monde ne le sait pas encore. La presse la première. C'est bien dommage, parce que c'est une des nouvelles les plus prometteuses pour le futur qui ait pu nous arriver ces dernières années.
Un premier livre lancé en 1966. Un long temps de latence, avec quelques lecteurs passionnés, une auto-édition de survie, un silence médiatique total. Et en 2013, un éditeur croyant en son métier fait paraître une nouvelle édition de Don Quichotte, prophète d'Israel.
Le facteur sonne toujours deux fois. Dominique Aubier le dit bien à sa manière, avec ce qu'elle nomme le bip et le BOP. C'est le second coup de sonnette qui fait que la porte fermée s'ouvre à la personne qui porte les nouvelles. La porte fermée de notre allergie à toute forme de connaissance qui ne serait pas du domaine culturel exclusif de la science ?
Rejeter comme inexistant ce qui ne peut pas s'inscrire dans les limites strictes de la science est-il une attitude humainement acceptable ? Les chercheurs à qui nous devons tant passent leur vie à pousser plus loin les frontières de ce que nous croyons savoir.
Le temps vous manque pour lire ? Bonne nouvelle, c'est bientôt les vacances. Vous avez là une occasion unique d'en garder un souvenir marquant définitivement votre vision du monde et des hommes doués de cerveau parlant. Une grande bouffée d'intelligence dans un monde qui ne sait que tourner en rond, c'est une remarquable réponse à la fameuse crise de civilisation (bien plus qu'économique) que nous vivons.
Note de la rédaction :
(1) Aux dernières nouvelles, l'éditeur Ivrea a pris du retard dans son travail. L'ouvrage ne sera disponible en librairie qu'au mois d'octobre 2013. Si vous voulez avoir une longueur d'avance sur les autres lecteurs, ce livre est encore disponible sur Internet.
Miguel de Cervantès
Lien : http://www.exmed.org/archives08/circu532.html
