La chose est singulière : hier, en me quittant,
(Et ça, c'est quelque chose !), on pu voir mon client,
Me dire en s'inclinant : « Bien des choses chez vous ».
Tout chose en suis resté ! Quelles choses ? Et … « chez nous » !
Comment prendre la chose ? Quelle est la dite « chose » ?
Creuser le fond des choses où gît le pot aux roses ?
J'aime assez bien le mot, mais la chose, qu'en dire ?
Sur la chose, chez moi, on va surenchérir …
Car le mot et la chose à tout bien réfléchir,
On en dit, on en fait, il ne faut pas mentir !
La chose sur les toits je vais donc la crier ;
Les choses par leurs noms, osons donc les citer !
La chose est entendue, je prends les choses en main ;
En toutes choses il faut considérer la fin.
Prendre la chose à cœur serait donc mal venu.
Mais la chose promise est-elle toujours due ?
Car si, à quelque chose, un malheur était bon,
Aux choses bienheureuses, il faudrait dire non.
La rareté des choses en donne tout le prix,
Chaque chose a sa place : aux vaches on sacrifie !
Le lait est une chose, et son prix est une autre …
La chose est trop aisée de jouer les bons apôtres !
S'il vous suffit d'un rien, pas besoin de grand-chose ;
Qui vit content de peu, possède toutes choses …
La vie est-elle chose à prendre au sérieux ?
Les choses d'ici-bas nous rendent-elles heureux ?
Plus ça change ou moins change et plus c'est même chose.
A peu de choses près, on a chacun sa dose.
C'est un état de chose et qui n'est pas grandiose.
Ce nom-là, de la chose, excite fort la glose !
N'y rien faire, à la chose, en parlant choses et autres ?
La chose est d'importance, où l'on sait qu'elle est nôtre …
De deux choses, une ou l'autre : ou l'on a peur du mot,
Et pour faire la chose , on retient tout propos.
Ou bien « chose » vous plaît et le mot vous motive,
Jusqu'au jour où les ans, de la chose vous privent.
De la chose, voyez, je ne suis pas censeur,
Mais « vous dis bien des choses » ; ou chez vous ou ailleurs …
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