La France est hors d'État, c'est un fait établi,
Mais cet état des lieux, on croirait qu'on l'oublie.
En bon État de marche, il n'existe plus rien ;
Aucun homme d'État n'entend le citoyen.
L'État n'a plus sa place au lit de la nation,
Et cet État de choses a perdu l'ambition.
C'est la raison d'État qui donne explication,
Aux lois inadaptées et actions sans raison.
On paye trop d'impôts : c'est là un coût d'État ;
Aussi un coup d'État ; et pour quel résultat ?
Le Conseil d'État même, et tout l'État-major,
Dit un état de fait où tout se détériore.
La dette, état précaire, est d'un mauvais présage,
Et son État d'esprit dans l'erreur nous engage.
Quand croissance et emploi sont dans un tel État,
On ne sait plus gratter la moindre peseta.
Quand l'État dit patrie, il prépare un coup bas ;
S'il dit secret d'État, c'est un mea culpa.
La seule âme d'État, n'est-elle qu'habitude ?
Le théâtre d'État détruit nos certitudes.
L'État ne tient debout que grâce à des miracles,
Où la Constitution empêche la débâcle.
Entre l'État liquide ou bien l'État gazeux,
Pour un état de grâce, il faudrait être Dieu.
Députés trop nombreux, sénateurs pléthoriques,
Personne ne comprend de l'État la pratique.
Regardant les travées de nos représentants,
On y compte surtout le nombre des … manquants !
On est État de droit ; mais le Français lambda,
Se verrait condamné s'il trichait tel l'État.
Le choix d'Europe, alors, avec ses inconnus,
N'est-il pas, pour l'État, la planche de salut ?
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