L'oreille pour qu'on voie et les yeux pour entendre ;
On voit que cet adage a de quoi nous surprendre.
La voix est un visage et on nous y voit vivre ;
Ce que la voix nous cache, au regard on le livre.
Si les voies du Seigneur sont si impénétrables,
C'est qu'on ne le voit pas et qu'il reste impalpable.
Mais peu importe à Dieu par quelle voie on vient,
Où la voie la plus rude est souvent calcul vain.
Parfois les mots nous trompent et la voix nous dit tout ;
Dieu parle à voix très basse et on l'entend partout !

Ses vertus à voix basse, ses défauts à voie haute ?
La vraie humilité, on le voit, n'est pas faute.
Voix de l'honneur est faible où l'estomac proteste :
Le trop grand appétit fait retourner sa veste.
Elever fort la voix ne donne pas raison :
Du manque d'argument on y voit le poison.
Vous admirez le paon : je renvoie à sa voix,
Et son lugubre écho, alors, vous jette un froid.
Le plus grand des secrets, un jour, il vous est dit ;
Mais si c'est à voix basse, est-ce bien interdit ?

Car il importe peu, quand la voix parle haut,
Quelle langue elle parle.  (c'est du Victor Hugo).
L'élu a dit très haut ce que veut l'opinion,
Mais il a trop de voix, en risque l'extinction …
Il veut compter les voix avant de les entendre.
Hésite sur les voies sans jamais entreprendre.
Irait-on à l'église si Dieu seul nous y voit ?
La voix des cloches attire et silence déçoit.
La mort parle à voix basse et c'est pour ne rien dire ;
Le Diable parle fort mais c'est pour nous maudire.

Parfois la voie unique est cause d'accident …
Qui devient voie de fait et souvent voie du sang.
Quand une idée est bonne, parfois on la renvoie ;
Sans élever la voix, elle poursuit sa voie.
Entre cœur et raison vont les voies de la vie :
Voie d'eau ou voie ferrée, c'est selon nos envies.
Les mots dits à voix blanche ne sont pas bafouillage,
Souvent voie de fausset, parfois voix … de garage !
Certains, de vive voie, goûtent la voix des airs.
Moi, c'est bien la voie off que de loin je préfère.