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Contestation systémique de
notre Sécu

    5 octobre 2015

Docteur Jean-François Huet
 lui répondre

 

Voici une approche étudiant la « solidité » du concept de Sécurité sociale, pour lequel, à mes yeux, trop de citoyens se disant raisonnables, ont encore les yeux de Chimène. (Oh râge oh désespoir !)

La solidité de ce « fourbi solidaire » s'explique par une adhésion majoritaire à ce qu'on pourrait appeler une « démocratie sécuritaire » fondée sur un assujettissement social rassurant.
- Personne ne songe à contester un système dont la seule existence suffit à justifier la pertinence. Personne ne songe à en envisager le coût global en terme d'économie et de liberté depuis que le système lui-même balaye toutes les objections à coup de rengaines solidaires à ambition sociale moralisatrice.
- La lutte contre le système se réduit donc à une critique de sa gestion et de son fonctionnement, sans que qui que ce soit ne se pose de question sur sa nature, et sur les raisons qui motivent l'attitude des pouvoirs publics envers les médecins.

Cette absence de contestation théorique  est commune aux médecins et sans doute à la majorité des assujettis sociaux. Comment s'étonner de voir les assujettis se focaliser sur leur « reste à payer » et leurs médecins sur leurs prétendus avantages conventionnels ? La liberté sociale des uns, et la liberté professionnelle des autres, sont sacrifiées sur l'autel de la sécurité minimale, dont le coût exorbitant et le fonctionnement ubuesque sont occultés. Les solutions évoquées par la Cour des comptes, et les prétendus économistes de la santé, ne sont qu'une suite de coercitions supplémentaires tous azimuts destinées à pérenniser le foutoir monopoliste décrété insurpassable et éternel.

Il n'y a rien d'étonnant à tout cela quand on réalise que le communisme a réussi à  imposer  sa pénurie chronique à des milliards de citoyens captifs, en ne leur assurant qu'une assistance basique. L'attachement aux fourbis solidaires, faussement égalitaires, aussi ineptes soient-ils, est largement favorisé par la propagande continue et les messages subliminaux destinés à les promouvoir comme en URSS, en Corée du Nord ,dans la Chine de Mao ou en France. La différence principale entre ces divers pays réside dans le mode de totalitarisme :
- « dur » dans les pays communistes
- et « mou » - mais bien réel - dans notre pays.

  En fait, on est en France dans un totalitarisme administratif  rampant, à alibi solidaire, servi par un métadiscours recuit. Cela rend les alternances politiques inutiles, et donc le vote caduc, au même titre que dans les ex pays communistes.
La liberté, la morale, la déontologie sont sacrifiées sur l'autel d'une sécurité basique jugée menacée par tout autre système.
Le conventionnement médical (1) procède à l'évidence de ce mécanisme.

Je répète à ceux qui veulent l'entendre que la Sécurité sociale baigne depuis sa création dans le même jus idéologique que celui de l'actuelle loi d'étatisation de la santé,  dite, pour faire passer la pilule, de modernisation. Cette loi de santé ne fait que donner à la Sécurité sociale et à l'État les outils qui leur manquaient pour affermir l'assujettissement des citoyens. Faute d'une contestation ferme du modèle qu'est la Sécurité sociale, il est totalement vain de contester la loi de santé qui en est l'aboutissement. Les revendications « entre 2 et 5 euros » de MG France et de la CSMF (2) s'inscrivent donc dans cette totale soumission intellectuelle à un appareil dont on attend l'improbable glastnost... Tant qu'une vraie dissidence ne se manifestera pas à l'encontre du système de Sécurité sociale mis en place  en France, il y a 70 ans, de façon autoritaire, les Français (3) et leurs médecins devront subir les conséquences de son omnipotence inapte.


Notes :
(1)Convention(s) entre la profession médicale privée et la sécurité sociale, en vigueur depuis 1960. (NDLR)

(2) Deux syndicats médicaux qui, depuis des dizaines d'années, centrent leur action sur une simple augmentation rituelle du prix imposé des actes professionnels. (NDLR)

(3) Le remboursement du fameux « trou » financier de la Sécurité sociale est une charge colossale que nos enfants et petits-enfants devront assurer pendant de longues années. (NDLR)

 


                                                                         Cliché Jipé


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           Moïse Maïmonide (1135-1204) rabbin et médecin andalou

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