La vie est loterie mais… on n'a qu'un billet.
Un seul a le gros lot, les autres sont pauvrets.
Il faut tomber dessus ! Mais, au fait, qui les prend ?
Est-ce le doigt de Dieu, les gènes des parents ?
Les billets, on le sait, sont comme les idées :
Si on les montre trop, on vous les vole après.
Quant aux lettres de change, est-ce un bon changement ?
Je fiche mon billet qu'elles changent du vent.
Vrais billets, faux billets, qui sait les distinguer ?
Le faussaire, pardi ! Bien mieux que le banquier !
Si les billets à ordre ont beaucoup d'amateurs,
Les contrordres, on le dit, ont bien des détracteurs…
Pourquoi, en loterie, faire tant de billets,
Alors qu'un seul est bon et le reste à jeter ?
Quand des billets de banque, on émet à la pelle,
Qui croit que leur valeur est chose bien réelle ?
Mes billets sont précieux ? C'est un acte de foi !
Ce n'est que du papier, mais fait selon la loi.
Il me vient une idée : si je les coupe en deux,
Vais-je doubler ma mise, être béni des dieux ?
Restent les billets doux, ceux que lancent les yeux
Mais qui pâlissent vite en ménage sérieux.
Le mariage nous donne, à deux, de beaux billets,
Qui sont des aller seul, sans retour assuré.
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