Chacun sur cette terre a, ou aura, sa chance :
Mais c'est tant pis pour lui s'il la tient à distance.
Quand on voit une pie, on dit que c'est tant pis :
Et quand on en voit deux, c'est tant mieux, qu'on prédit.
Tant pis comme tant mieux, dans la langue française,
Sont donc deux grands pivots pour converser à l'aise.
On médit pis que pendre ! Y laisse-t-on des plumes ?
Tant pis, il est si doux de tailler des costumes !
Pourquoi le nombre π fascina-t-il les hommes ?
Depuis l'antiquité, comme un vade-mecum,
De notre pauvre cercle, on veut la quadrature.
Pis que douce manie, ce fut une aventure :
D'Archimède à Newton, d'Euclide à De Lagny,
Ce fut de π en π, on en eut le… tournis !
Enfin, on démontra, ce fut la pie au nid,
Que π est transcendant, ses chiffres infinis…
De nos chers policiers et leurs voitures pie,
Jusqu'aux vaillants marins depuis leurs nids de pie,
La pie, curieux oiseau, on la couvre de cendres :
Pie bavarde ou voleuse, on en dit… pis que pendre.
Faut-il, à l'opéra, avec La Pie Voleuse,
Se demander aussi si la pie est chanteuse ?
Faut-il, pour l'écouter, mettre sa queue de pie,
Ou bien se contenter d'un plus modeste habit ?
Les vaches de Bretagne ont la couleur pie noir,
Mais leur lait est bien blanc ! Et leurs pis, c'est notoire,
Comme en nos Normandie, reste du plus beau rose.
Avec une œuvre pie aucun rapport on n'ose…
Comme le cheval pie, héros de l'hippodrome,
Aucun des deux n'a d'ailes ou ne chante de psaumes !
La pie, c'est noir sur blanc, qu'on lui a fait sa fête :
Et tant pie si sa plume inspire les poètes ! |