Denrée fort importante à la saveur vitale,
Notre sel quotidien reste fondamental.
Du mot latin le « sal », il fut l'enjeu de guerres,
De taxes et d'impôts que son rôle confère.
Même les animaux, surtout les mammifères,
Se battent pour le droit d'en faire leur… dessert.
Quand on manque de sel, le sucre est inutile :
Au figuré aussi, ce constat est facile.
Qui a mangé salé ne peut plus s'en passer :
Qui a goûté au luxe, alors est enchaîné.
Le doute, a dit un sage « est le sel de l'esprit » ;
Oui, mais l'esprit de sel est d'une autre alchimie…
Pourquoi la fleur de sel n'a-t-elle aucun parfum ?
Faudrait-il la planter au fond de son jardin ?
Si la ponctuation est le sel de la phrase,
Le poivre qu'on y met en est souvent la base.
Pourtant le « poivre et sel » n'est pas plus suranné,
Que le bœuf « croque au sel » ne serait démodé…
Si l'ancien « sel de Mohr» n'est pas un vieux poison,
Verser « sel sur la plaie » peut mettre en pâmoison.
Si l'ancien « sel amer », est un sel qui fait date,
Le vieux « sel de Vichy » reste un… bicarbonate.
Le genre « demi sel », lui, n'est pas obsolète
Et pour encor longtemps n'est qu'un vil proxénète.
Qui a dit « aide-toi et le sel t'aidera » ?
Je remue sel et terre afin de trouver ça…
Les réponses, on le sait, ne tombent pas du sel,
Mais les questions sont bien notre sel culturel.
Un régime sans sel est dur à supporter :
Jamais mon grain de sel, je n'irai y lancer.
La salière secouée supplie que je me taise :
Trop salé, trop sucré, rend les poèmes obèses… |