J'ai trouvé mon sujet ! On va parler du « moi ».
Pas une hésitation, c'est bien le meilleur choix !
De quel « moi » s'agit-il ? Évidemment du mien !
Des autres, on peut causer, mais ce serait moins bien…
Quand on y réfléchit, le « moi », c'est aussi nous,
Tout le monde peut dire : « moi », c'est moi. Donc, c'est vous !
Dans la foule de « mois », le mien va s'égarer !
Et ce moi-là, j'y tiens, je veux le conserver !
Certains veulent être moi : et pourquoi pas le vôtre ?
Le seul à être moi, c'est moi, personne d'autre :
Entre moi et moi-même, on s'entend et on s'aime :
Mon plus proche parent n'est autre que moi-même.
Parmi tous ces humains encombrant notre terre
Et dont grossit sans fin l'afflux de locataires,
Celui qui m'est tout proche et qui m'est familier,
C'est évidemment « moi » avec qui je suis lié.
Sur ce moi-là, je veille et ça, douze mois l'an !
J'en suis le responsable devant moi et les gens.
À le laisser rouiller, il ferait l'égoïste :
Il me faut l'éduquer et que l'on coexiste !
J'essaie de l'oublier, ce moi omniprésent :
Mais quand je fais deux pas, je le prends dans les dents !
Je vois bien que ce moi ne veux pas me quitter,
Que m'en débarrasser est une absurdité.
Toi plus moi, c'est la loi, hélas, égale moi :
Notre ego, malgré soi, vient supplanter le toi.
Et moi, et moi, et moi ! a confirmé Dutronc :
Avec « moi, président », le pire lui répond…
Se fâcher avec moi, je l'ai bien essayé,
Mais mon moi est toujours venu m'en empêcher.
J'ai même été tenté de ne plus m'imiter :
Moi, serait l'ennemi ? Impossibilité !
Dès que j'ai dit « je suis », c'est moi, c'en est la preuve :
C'est bien moi qui existe et d'autres, rien n'y peuvent.
Qu'est-ce que le néant ? C'est l'univers sans moi !
Mon moi est donc vital, le plus précieux qui soit.
Celui qui peut me nuire et qui sait mes faiblesses
C'est moi et rien que moi ! Ce moi-là se confesse
Et de tous mes secrets peut faire une hécatombe.
Et pourtant, ce moi-là, je l'ai jusqu'à la tombe ! |