On oppose parfois superflu/nécessaire ;
L'homme a souvent tendance à perdre ces repères :
L'inutile pour lui, devient prioritaire
Et nécessaire autant que le rudimentaire…
Pour être le premier, faut-il être plusieurs
Et que soit nécessaire un nombre de joueurs ?
Si la chose est exacte, elle l'est pour « dernier »
Pour vaincre sans péril, moins on est, mieux on est…
L'intello est quelqu'un qui emploie trop de mots,
Plus qu'il n'est nécessaire à traiter son propos.
Mais comme justement, il voudra faire croire
Bien plus qu'il n'en savait, il risque des déboires…
« Nul n'est indispensable » est un juste dicton ;
Mais « qui est nécessaire ? » interrogea Platon.
Chacun est nécessaire et qu'on le veuille on non
Fait partie d'un grand tout qui ne dit pas son nom.
Etre « libre penseur » vous pose bien son homme :
Faut-il penser si fort pour qu'ainsi on vous nomme ?
Nécessaire serait de penser comme un fou ?
On croirait que certains n'ont pas pensé du tout…
Jamais de son plein gré ne naît nécessité.
L'urgence en est souvent la spécificité.
De la nécessité, certains en font vertu ;
D'autres en ont fait loi : personne n'a conclu.
La raison est donc vaine où nécessité presse
Et cet état d'urgence est comme une faiblesse.
Le mensonge est propos qu'on qualifie d'odieux ;
Mais s'il est « nécessaire », alors, on le dit « pieu » !
À force de vieillir, on prise la morale :
C'est qu'avec les années, nos privations s'étalent,
Que la nécessité contraint à respecter.
On les nomme vertus pour mieux se rengorger…
D'ailleurs, la force est juste où elle est nécessaire
Même si la justesse, à la fin, c'est la guerre.
Il est fort nécessaire, avant de croire un dieu,
Que les hommes, en eux mêmes, y croient tous un peu mieux. |