30 décembre 2018
Dame Médecine, toute de blanc vêtue, pourtant remarquable et fidèle élève du temple des sciences et des techniques, nous envoie un message complémentaire. Nos confrères américains, tout comme leurs collaborateurs, n'hésitent pas à déclarer utiliser régulièrement la prière personnelle ou partagée comme moyen thérapeutique. Des travaux de recherche scientifique sur cette pratique sont régulièrement effectués sans permettre de conclusion définitive. Dans la pratique quotidienne, la croyance que peut avoir un chirurgien ou un médecin sur la valeur de son traitement est ressentie par son patient comme un élément important de sa guérison. Une certaine façon de faire comprendre un sincère « vous allez franchir ce mauvais pas» fait partie de la fonction soignante du médecin, en dehors et au delà de tout ce qui est du domaine de la pharmacologie ou de la technique opératoire. Le fameux effet placebo montre encore ici le bout de son nez facétieux. Une force agissante que la logique rationaliste ne peut pas saisir.
Nous voici bien écartelés entre nos antiques traditions (4) et le catéchisme de la rationalité scientifique classique. Du côté des spiritualités religieuses la mise en avant de la prière -sorte de voeu- comme levier capable d'influencer le cours des choses et de l'autre la mécanique implacable de la causalité linéaire de la matière elle-même. Il nous faut à nouveau nous tourner du côté de la science et interroger la notion en apparence strictement psychologique d'intention. Oublions que les bonnes (intentions) pavent l'enfer, ou qu'il n'y a que cela qui compte, comme disent nos proverbes.
Retour obligatoire pour moi au travail de physique fondamentale de Philippe Guillemant : La Route du temps présenté ici. Ouvrir page 159 et suivantes. Chapître XI « Le dépôt de l'intention» . Extrait : « Puisqu'il est admis que le hasard pourrait transporter un sens corrélé avec nos intentions, une nouvelle conception de l'être humain et de son univers physique peut commencer à émerger, nous libérant du paradigme déterministe pseudo-scientifique dans lequel nous sommes plongés depuis plusieurs siècles.»
Et bien voilà, nos voeux, et pas seulement ceux de nouvel an ou de prompt rétablissement, peuvent être infiniment productifs de ce dont nous avons besoin pour mieux ou moins mal vivre. À une condition cependant. Qu'ils soient authentiques et non destinés à nous tromper. Autrement dit, en termes non médicaux, qu'ils viennent du coeur. S'ils proviennent d'un calcul d'interêt, gare à leur toxicité, la manipulation des foules est une force destructrice puissante.
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Os Court :
« La tradition veut que je renouvelle mes voeux :
Bonne Année ! »
Rondro H. Rakotobe ( Madagascar)
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