L'hubris est démesure, orgueil et même excès ;
Les grecs nous l'avaient dit, on l'avait délaissé…
Serait-ce notre époque où sévit la violence,
Qui le met à la mode en rompant ce silence ?
Modestie est parfois forme d'hypocrisie
Qui cache très souvent un orgueil accompli.
Si trop d'humilité est orgueil à moitié,
Se mépriser soi-même en serait-il l'entier ?
De leurs vices ou défauts, certains en ont l'orgueil
Car ils sont si flatteurs qu'ils sont en trompe-l'œil.
L'artiste sans talent est le plus vaniteux
Comme l'esprit obtus est le plus prétentieux.
Quand on cite quelqu'un, là n'est pas vanité
On pourrait même y voir comme une humilité.
Ceux qui ont réussi et qui se croient les rois,
À cette vanité, alors, ils n'ont plus droit.
Si vanité des autres est si insupportable,
C'est qu'auprès de la nôtre elle est plus « admirable ».
Sottise et vanité sont deux inséparables :
Leur meilleur antidote est un rire intraitable.
Vanitas, vanitas, omnia vanitas…
Toujours cette passion quoi qu'on dise ou qu'on fasse.
De toute tragédie, elle est bien le ressort
Et l'homme en est l'esclave à la vie à la mort.
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