« Haro sur le latin ! », proclament les modernes ;
« Cette langue est bien morte et pour vieilles badernes »
Si elle sert encore au baptême de plantes,
« Seulement à l'église elle reste courante ».
Et encore certains voudraient l'y supprimer,
Malgré le Vatican qui ne veut l'oublier.
Supprimer le latin est le nec plus ultra,
Le vrai sine qua non pour persona grata.
À ces vieilleries-là, mettons notre veto
Et rangeons-les très vite en un grand mémento.
C'est en totalité, vraiment in extenso,
Qu'il faudra tout exclure ; et pas grosso modo.
Pas besoin de passer par un referendum
Qu'il nous faudrait subir jusqu'à ad libitum :
Pedibus cum jambis ou bien par omnibus,
Brisons le statu quo sans craindre les hiatus !
Alors, ipso facto, sans risquer de lapsus,
Tous ces latinophobes auront donné quitus…
S'il nous faut endurer de tels ultimatum,
Nous n'en seront jamais les trop vils factotum :
Quels que soient nos métiers, curriculum vitae,
Contre le bas latin, pas de brutalité !
Faut-il, ex nihilo, inventer d'autres mots,
Au risque de créer d'absurdes quiproquo ?
Certains, nolens, volens, voudraient au muséum
Tout ce qui est latin, coller dans un album.
Faut-il rebaptiser l'Amérique latine,
Et du Quartier Latin supprimer les racines ?
Alea jacta est ! chassons les latinos ?
Mais là, le vae victis, n'est pas le juste mot…
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