L'autre jour, dans ma rue, arpentée à grands pas,
(Le pas du confiné) , pour remplir mon cabas,
Je rasais tous les murs, évitant les passants
Et toussant dans mon coude avec un bel élan.
Chez tous les commerçants , on parlait du virus
Tout en s'écartant bien, respectant le blocus.
Où se terrait la bête ? Et on se regardait,
Lorgnant sur son voisin : et si lui, le savait ?
Je revins fort déçu et une fois de plus,
Intrigué et marri de ne pas l'avoir vu.
Existait-il vraiment ? Etait-ce une invention ?
Un gros épouvantail pour les populations ?
Pourtant, tout en marchant, regagnant mes pénates
J'avais la sensation que tel un névropathe,
J'étais bien poursuivi par quelqu'un d'invisible.
Quelqu'un qui se cachait et qui m'avait pour cible…
Et c'est juste au moment où je passais ma porte,
Que soudain, je le vis : un énorme cloporte
Qui me guettait dans l'ombre avec des yeux féroces,
S'apprêtant à charger tel un rhinocéros !
Vite je m'enfermais et, me barricadant,
Sautais sur mes pinceaux tout en me souvenant :
Il fallait qu'aussitôt, je fasse Son portrait
Pour le revoir exact, tel qu'Il est, traits pour traits.
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