13 juillet 2020
Nous n'avons jamais été aussi nombreux sur la planète. C'est un fait d'observation, ce n'est pas une preuve de pérennité garantie de notre espèce zoologique. Laissons de côté les prophètes de malheur à leur inépuisable fond de commerce. Le réel est là. Notre extraordinaire facilité à cesser les tonitruantes activités humaines collectives quand le Covid 19, alias SRAS-2, a commencé à se manifester. Super grève générale. Tous ensemble, ou peu s'en faut, sans qu'il soit besoin de concertation ou de puissante coercition, les médias répandant largement les affres de l'incertitude ambiante, nous avons eu une conduite sans aucun antécédent dans ce que nous savons du passé de notre espèce. Nous nous sommes enfermés nous-mêmes chez nous pour nous tenir à distance des autres potentiellement porteurs de la maladie insoignable. Notre dimension biologique groupale mise volontairement à l'arrêt plusieurs mois, comment a résisté notre dimension solitaire pour s'adapter ? Que s'est-il passé dans notre cerveau à chacun ? Quelles traces demeureront gravées dans nos comportements, quand le physiologique oubli aura cessé d'agir ?
Nous avons quand même appris, qui que nous soyons, que ce grand drame dépasse largement le seul cadre sanitaire pour ébranler les fondements de notre culture planétaire toute entière. Ce qui s'est passé est directement lié à tout ce que nous avons fait sans aucun souci des conséquences sur notre environnement. Et alors ? Si nous n'avons aucun autre objectif que de recommencer comme avant, ou avec de simples corrections cosmétiques, aussi «vertes» soient-elles, nous allons tout droit vers une nouvelle catastrophe encore plus grave que l'actuelle.
Invoquer les ressources de la connaissance scientifique, ou technique, pour marcher sur un terrain certain, nous venons d'apprendre dans la douleur et la déception que ce n'est pas une méthode fiable. Ceci n'enlève rien à l'importance du travail des scientifiques et des techniciens : nous ne pouvons pas nous en passer. C'est nécessaire. Mais ce n'est pas suffisant pour décider ce que nous devons faire et ne pas faire. Pathétique, vu maintenant, notre premier Ministre du confinement déclarant qu'il n'avait qu'une boussole pour décider que faire : celle de la science. Avec son aiguille aimantée devenue folle.
Sans perdre de temps, explorer les limites et les insuffisances de la vision purement scientifique de la réalité, ses «trous noirs», ses zones aveugles, ses frontières idéologiques. Chercher partout et sans a priori des connaissances négligées ou écartées (1) qui nous permettraient de décider enfin d'actions non destructrices de cet Homo Sapiens que, malgré ses défauts sanctionnés par l'aventure covidienne, on continue, faute de mieux, à bien aimer.
Os court :
« Nous n'avons plus de cohérence dans nos discours. »
Dominique Reynié
(politologue, interwiew de F.Chédotal, La Montagne du 12 juillet 2020 )
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