Machinodépendance

                                   12 octobre 2020

   Comment sommes-nous tombés dans l'ère covidienne, définie dans la LEM 1171 du 18 mai 2020 ( lien ). Doucement mais inexorablement basculent tous les repères sur lesquels s'est construite jusqu'à nous la civilisation venue d'occident qui conduit la planète. Crise de civilisation est trop faible. Apocalypse (Révélation de Jésus-Christ, fin du monde en français, condamne sans issue de secours possible notre existence sur terre.
Fin de civilisation est plus acceptable.

   Nos historiens et archéologues ont établi, avec des montagnes de preuves, que l'humanité a déjà connu des civilisations puissantes qui un beau jour, sans explication lumineuse à nos yeux, ont disparu. Il est évident pour beaucoup que la rencontre avec un virus encore inconnu - donc effrayant - est la seule cause rationnelle de tout ce que nous vivons depuis son emergence. Les métaphores guerrières n'ont fait que brouiller la réalité.

   Imaginons un instant que surgisse de nos cerveaux un remède facile à fabriquer et un vaccin de qualité accessible à tous les peuples. Fin de la pandémie, tout le monde pavoise. La maladie dont tout le monde parle est éradiquée. Tous nos problèmes seraient-il réglés? La mise à sac de notre planète, l'exploitation des moins instruits par les plus malins, des faibles par les puissants, des pollués par les pollueurs auraient-ils alors une raison de cesser, même si nous savons que le vivant tout entier est menacé dans les dizaines d'années à venir ?
   Nous aurions alors simplement surmonté une simple crise .

    Or, tant pis si c'est une redite, ce n'est pas une crise que nous vivons, c'est bien plus grave que cela. Notre civilisation agonise, elle a été jusqu'au bout de son cycle de vie. Il n'en restera que des cendres, à partir desquelles, si nous savons y apporter notre intelligence, naitra une autre civilisation. La nature à horreur du vide, prétendait déjà Aristote. Une telle constatation peut faire peur. Elle n'a rien d'effrayant. Elle est même notre unique notre planche de salut.

   Les ennuis auxquels nous avons à faire face en ce moment viennent principalement de l'orientation de toutes nos actions depuis... des siècles. Le développement du covid19 que nous connaissons est directement lié à nos façons de vivre et d'agir. Nous imposer à chacun le confinement constitue un aveu de notre responsabilité collective et individuelle.

   Que s'est-il donc passé que nous n'avons pas vu venir ? Nous avons voulu, selon la devise des jeux olympiques, toujours faire plus, plus vite, plus haut, plus fort. Et ce sont les machines qui nous ont permis d'y parvenir. D'abord, quand elles étaient simples, elles furent à notre service. Et vraiment cela améliora notre vie à tous, et facilita nos possibilités de tuer les autres vivants. Puis, nos cerveaux inventifs se sont emballés sans se donner aucune limite que celle de l'état de nos connaissances technoscientifiques. Des dérapages gravissimes, principalement au nom des guerres militaires ou économiques, sont devenus évidents.
   Mais l'humain, tel qu'il est, est tombé amoureux de ses inventions. Et nous voici plongés dans un climat général d'adoration - le terme n'est pas trop fort- de nos machines. Nous en sommes devenus gravement dépendants. Qui imaginerait un monde sans électricité ou sans moyen de transport ?

   Faire, bien sûr qu'il nous faut faire pour pouvoir vivre. Mais faire pour faire, juste pour être les utilisateurs esclaves des machines que d'autres ont inventé sans nous dire s'ils savaient pourquoi ils avaient voulu les faire sortir de leur cerveau ?

Alors, debout pour peaufiner notre résilience. Il serait suicidaire, nous savons que le temps nous est compté, de renoncer à comprendre comment et pourquoi notre civilisation est parvenue à une telle impasse. Nous avons en nous toutes les ressources pour sortir de cet esclavage de plus en plus séducteur aux machines en tout genre. Dans la seule mesure où nous prenons conscience, peut-être grâce à nos partenaires les virus, que nous ne sommes pas que ... des machines.


Os court :

« La machine a gagné l'homme, l'homme s'est fait machine, fonctionne et ne vit plus. »

                           Gandhi (1869-1948)


 Les dernières LEM

            • LA MACHINE, Jacques Grieu, LEM 1184
            • Prévention, parlons-en, François-Marie Michaut, LEM 1183
            • AVANCEMENTS, Jacques Grieu, LEM 1182


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