17 octobre 2021
Les scrutateurs de la qualité de notre première et indispensable source de vie ont beau nous prévenir, nous ne voulons pas entendre vraiment. Leurs outils d'investigation se perfectionnent sans arrêt, et nous savons maintenant ce que nous ignorions auparavant. En un mot, l'air que nous respirons est hautement pollué. Et ce sont nos plus petits des régions les plus peuplées (3 enfants sur 4 en France, dit-on) qui sont les plus menacés par les conséquences, parfois irréversibles, de ce qu'ils inhalent en permanence. Inutile d'en faire l'inventaire ici, des nanoparticules au monoxyde d'azote, chacun, s'il le veut, peut en être informé.
À condition de comprendre bien qui parle, sans se fier aux titres ronflants, et quelles sont les motivations réelles des acteurs de ces «lanceurs d'alerte». Les enjeux politiques phagocytent déjà si largement ce qui relève de notre santé à tous. Notre santé physique comme notre santé psychologique et mentale, cela se dit encore bien trop peu.
L'espace atmosphérique, si mince, si fragile, est depuis longtemps considéré comme une décharge se gérant de façon automatique que nous n'avons pas pris conscience de l'avoir transformée en poubelle fermée aux composants hautement toxiques. Pas plus que de mer de rechange, nous n'avons pour vivre d'air indemne de pollution.
Les remèdes proposés ne concernent que des propositions purement ponctuelles à l'effet si limité. Nos experts ne manquent pas d'efforts sincères, mais restent muets sur un point capital.
Il se résume en quatre questions qu'il est possible de formuler pour l'instant ainsi, faute de mieux.
- Pourquoi avons-nous pris une voie qui nous a conduit à la situation actuelle mettant en jeu à court terme notre propre survie de créature vivante ?
- Pourquoi sommes-nous allés trop loin dans les actions que nous avons mises en route au nom du «développement» et de «l'économie» après avoir poursuivi depuis des siècles avec acharnement la chimère de la civilisation « occidentale» dominant les autres ?
- Pourquoi n'écoutons-nous pas le tonitruant avertisseur du minuscule SARS-CO-2 qui fait s'effondrer comme des châteaux de cartes tant de choses autour de nous ?
Ne nous dit-il pas clairement que rien de ce que nous pensions immuable auparavant ne demeurera demain notre unique perception de la réalité ?
Oui, beaucoup d'interrogations auxquelles je me garde bien d'oser proposer des réponses . Aucun droit de le faire à revendiquer . C'est la démarche intellectuelle, finalement assez socratique, sans laquelle aucune recherche, dans les sciences comme dans tous les domaines des activités humaines, ne peut devenir productive. Et non mortifère.
Alors, même s'ils sont légion et forts parleurs, gare aux répondeurs trop pressés, à la tête dans le guidon de leur seul champ de compétence. Au grand dam des prestigieux experts du monde d'avant, plus que jamais, cette exigence de compréhension systémique du monde de demain, intégrant tous nos savoirs sans les hiérarchiser, se fait jour.
Ce n'est qu'un début, encore bien (trop) timide.
Os court :
« Celui qui pose une question risque cinq minutes d'avoir l'air bête. Celui qui ne pose pas de question restera bête toute sa vie. »
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