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Ainsi s'interroge Odile Marcel, professeur de philosophie à l'université de Lyon et membre du comité éditorial de la LEM. Non sans une discrète malice, elle ajoute même : « Aurions-nous contribué au changement du monde ? » . XXIème siècle de décembre 1999, fort sérieux magazine du ministère de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie, titre p 22 La réforme des études de médecine s'appliquera à partir de 2001. Interview de Jean Rey, pédiatre, ancien doyen de la faculté Necker-Enfants malades et conseiller du ministre : " nous voulons former des médecins qui soient plus attentifs à leurs patients, qui sachent écouter, tout en étant au fait des dernières découvertes qui permettent de sauver des vies ". Pour éviter le gaspillage humain actuel où, mêmes issus de filières scientifiques, 9 étudiants sur 10 redoublent leur première année, et 80% sont après deux ans exclus des études de médecine, pharmacie ou odontologie, il est prévu un premier cycle de licence santé. L'originalité de cette licence, ouverte aux meilleurs étudiants de toutes les formations , est qu'elle doit comporter une part importante d'enseignements comme l'organisation des systèmes de soins, l'économie dite de la santé, le droit et la responsabilité médicale, l'éthique, la déontologie, l'histoire et la philosophie des sciences, la technologie appliquée à la médecine, la génétique. Quel plaisir rare que de pouvoir applaudir sans réserve de telles bonnes intentions !
- « En résumé, on peut dire dommage. Nous médecins avons un métier grandiose, rare, qui touche vraiment à l'être, à l'humain, que nous exerçons avec passion, dévouement, enthousiasme,perspicacité, acharnement, lucidité, amour des personnes, de la vie aussi. Dommage d'être parvenu, en ces quelques dernières années, sous la pression des financiers et des politiques, à gâcher une profession. Très lucidement, plus simplement encore qu'hônnetement, aboutir à ce qu'après trente ans d'exercice des professionnels aussi passionnés, aussi déterminés à aider les hommes n'aient plus qu'une idée : FUIR est rigoureusement impardonnable, plus encore qu'inacceptable ». Dr Jacques Blais, lettre du 21/12/99.
- Si la réforme française des études de médecine parvient à ne pas être réduite en bouillie par la défense acharnée des détenteurs des territoires académiques solidement implantés, un grand vide conceptuel va probablement apparaître. Avant d'étudier les techniques de la médecine, de la pharmacie ou de l'art dentaire, chaque étudiant doit maîtriser l'essentiel de tout un ensemble de disciplines qui n'ont qu'un point commun : l'homme. Qu'est-ce qu'une connaissance englobant à la fois l'étude de l'espèce humaine des points de vue anatomique, physiologique, biologique, génétique et phylogénétique et l'étude des cultures des différentes collectivités humaines ( institutions, structures familiales, croyances, technologies ) ? Cela porte un nom bien précis précis, qui est celui de l'anthropologie. Sa double définition , citée mot à mot, est celle formulée par le grand dictionnaire encyclopédique Hachette de 1996. Si, au delà des discours politiques de circonstance pour séduire l'électorat, la collectivité veut que la question de l'homme ( et non plus celle de l'argent et du profit maximum) soit vraiment au centre de la formation des jeunes médecins, elle mérite d'être posée avec la plus grande clarté. Autrement dit l'émergence d'une anthropologie médicale, hier encore impossible face à une domination sans partage et arrogante des seuls partisans des technosciences, devient enfin une possibilité. Pour prendre une comparaison anatomo-physiologique, il s'agirait là d'une colonne vertébrale pour l'approche globale de ce que tout médecin devrait être conduit à prendre en compte pour soigner le mieux possible ceux qui se confient à lui. Ce serait un chantier de longue haleine où des gens comme, parmi tant d'autres, nos amis Jacques Blais ou Odile Marcel pourraient aussi avoir leur pierre à apporter.
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La LEM prescrit une conception renouvelée de l'économie. Le contenu de cette conception fait l'objet de la formation D'un caducée à l'autre . Cette conception renouvelée est-elle plus humaniste que la conception de l'économie qui sert quasi exclusivement de référence à nos experts, hauts fonctionnaires, politiciens, syndicalistes, etc. ? Réponse. Oui, pour la raison précise qu'exprime bien Amartya Sen, prix Nobel d'économie 1998. Dans son essai sur la liberté individuelle en tant que responsabilité sociale ( " L'économie est une science morale ", La Découverte, 1999), Sen écrit (p. 74 ) : " Nombreuses sont les théories économiques et sociales contemporaines où les êtres humains sont considérés comme les stricts maximisateurs d'un intérêt personnel étroitement défini ; et à voir l'implacable compulsion dont ces êtres seraient doués, on peut à juste titre montrer un certain pessimisme devant toutes les dispositions sociales destinées à réduire l'inégalité. Ce " modèle " d'êtres humains est non seulement déprimant et effrayant, mais il y a aussi très peu de données qui nous prouvent que ce soit là une bonne représentation de la réalité. Les individus sont influencés non seulement par la perception de leurs propres intérêts, mais aussi, (...), par leurs passions. En effet, au nombre des choses qui semblent capables d'ébranler les hommes, (...), il y a le souci des autres et le respect des idées. "
- Ce nous fut dit ainsi au début des années 60, quand fut lancée la réforme Debré ( Robert, le pédiatre) des études médicales, dont nous eûmes à essuyer les multiples plâtres. " Il faut briser la suprématie médicale américaine, notre médecine française doit tout faire pour que nous obtenions le plus possible de ces prix Nobel de médecine qui nous passent sous le nez ", tel est le langage qui nous était tenu, à nous qui étions déjà ( enfin, plus ou moins ) conditionnés par les marques tangibles de la grandeur gaullienne. Quarante ans après ... le calcul est vivement fait. Le brillant triplé de Lwoff, Monod et Jacob en 1965 et la désignation de Jean Dausset en 1980 sont là pour solde de tout compte de ce programme grandiose. L'état réel de vitalité et de créativité de la médecine et des médecins français est plus difficile à percevoir. Bien sûr, il y a eu dans ces praticiens new-look un Alain Calmat. Sa médaille olympique de patinage fut acquise au cours de ses études. Il y eut aussi dans cette promotion un certain docteur Dalil Boubakeur, qui est devenu le recteur de la Mosquée de Paris, l'un des plus hauts dignitaires de l'Islam en France. Cependant, pour être juste, la médecine à la française, directement inspirée de la tradition militaire coloniale puis de coopération, a reçu la reconnaissance d'un prix Nobel en 1999. Là où personne ne l'attendait, pas dans un domaine scientifique pur et dur. Les "french doctors" se sont vu décerner le prix Nobel de la paix. La médecine clinique sacrifiée sur l'autel du Nobel de Médecine renaît de ses cendres dans l'esprit du public.
La Grande-Bretagne et certains États des USA se sont dotés d'un corps d'infirmières praticiennes, destinées à assurer les soins de premier recours en pratique de ville, en particulier dans des populations défavorisées. Leur mission professionnelle, avec en particulier un droit de prescription médicamenteuse, empiète à l'évidence sur le terrain habituel des médecins généralistes. Rendent-elles les mêmes services aux patients ? Des études sont en cours pour l'apprécier. En tout cas, elles coûtent nettement moins cher à former, ce qui peut être un argument de poids dans le contexte comptable actuel. En France, le pouvoir infirmier grignote discrètement mais sûrement les citadelles hospitalières. Largement inféodées aux directions administratives qui les contrôlent de près, les équipes infirmières contraignent peu à peu les médecins à renoncer à leurs fonctions traditionnelles de chefs de service. Le "patron", et tout médecin hospitalier, devient un technicien très spécialisé, confiné dans son bureau, qui n'intervient plus que quand et où il est sollicité par " l'équipe infirmière".
Os
court : « Le médecin à qui vous tirez la langue vous
le fera payer très cher, mon petit » Chaval
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Les premiers éléments de l'enquête sur le naufrage de l'ERIKA et la pollution maritime qui s'en suivit indiquent que , du commencement à la fin , votre comportement et celui de votre équipage fut exemplaire et sans reproche . Du signalement précoce aux autorités maritimes françaises des premiers signes de fissures de la coque de votre navire , du danger qui en découlait , jusqu'au sauvetage intégral de votre équipage , vous avez parfaitement rempli votre mission . Pourtant , un juge français , donc du Pays des Droits de l'Homme , ignorant tout des circonstances de ce drame , vous a jeté dans une geole de la République Française , oû vous avez croupi pendant une semaine . C'était sans doute dans votre intérêt ; il fallait bien vous protéger de la colère des bretons et des oiseaux mazoutés , n'est-ce pas ? Vous eussiez été plus chanceux si le naufrage s'était produit dans les eaux territoriales britanniques : vous auriez alors bénéficié de l'Habeas corpus Act , en vigueur dans la Perfide Albion . Cette infamie fut évitée à d'autres , dans une contamination autrement plus grave , car ce n'était pas de la vie d'oiseaux ou de coquillages dont il était question , mais de la mort de milliers d'hommes , de femmes et d'enfants . Ceux-là se sont auto-proclammés : responsables mais non coupables. Leur non-culpabilité reste à démontrer ; pas la votre. Ils ont échappé à la prison dite préventive ; vous avez été écroué et détenu pendant une semaine . Ils étaient français et anciens ministres ; vous êtes indien et anglophone .
« Une partie de la crise actuelle de la médecine, c'est qu'elle ne se ret-rouve pas dans un rapport de service "pur", supposant une liberté de choix totale de la part de l'acheteur du service, dans un espace qui se voudrait "neutre". Rien n'est neutre dans une relation de soins. Je compare ça parfois au problème des artisans d'autrefois, ayant leur éthique particulière de production, qui a cessé d'avoir cours lorsque les mécanismes du taylorisme et de la production de masse ont fractionné les gestes de production en un processus rationnel échappant à chacun des acteurs, non plus artisans, mais ouvriers. Tayloriser la relation de soins, ça n'a jamais marché jusqu'à maintenant, sauf en sup-primant la relation elle-même: on a alors une distribution de médicaments et de conseils, largement inefficace. On se retrouve donc avec un médecin-artisan dont le fonctionnement, l'éthique et la productivité se situent en léger décalage avec le paradigme dominant du moment. Le conflit entre la logique interne de la médecine et la logique interne du consumérisme - voilà une question qui mérite qu'on creuse ». Dr Max Klohn ( Genève ).
La LEM 133 s'est révélée un peu optimiste à propos de la réforme des études médicales en France. Si les modifications du deuxième et du troisième cycle semblent déjà bien élaborées, le plus grand flou sur le contenu du premier cycle inquiète les professionnels et leurs syndicats. Dans la grande tradition de l'action immobile, à moins d'un an de la date fatidique, le Gouvernement vient de nommer un groupe de travail composé d'experts, chargés de lui remettre un rapport sur le contenu et l'organisation souhaitable de cette fameuse licence santé . Le choix d'un chirurgien vasculaire de renom pour en assurer la direction laisserait-t-il présager la nécessité d'une césarienne sanglante plutôt qu'un accouchement normal par les voies naturelles de la réforme 2001 ? Le bistouri pour une panne de matière grise ?
Le personnel de la Caisse d'Allocations Familiale de Dijon est en grève. Le directeur est accusé de harcèlement moral ( journal de Fr3 le 21 janvier 2000). Les conséquences sur la santé physique et psychique, depuis toujours observées par les médecins dans leurs cabinets au cours de leurs consultations, deviennent ainsi de notoriété publique. L'existence de la violence morale commencerait-elle enfin à être prise en compte par les organisations syndicales des travailleurs ?
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J'apprécie énormément les envois de la LEM malgré mon analphabétisme médical. Je la pense nécessaire et intéressante au point de vue médical et social, un peu hermétique pour de malheureux profanes. Je regrette un peu car je pense qu'elle arrive aussi entre les mains de ces derniers, peut-être sur le lit de personnes malades ou en traitement , que pour ces personnes là , il n'y ait pas un peu de place pour une petite rubrique s'intercalant entre le sérieux des informations médicales, le tragique de la situation sociale et l'humour cinglant et magnifique de " L'os court". Son objectif serait d'aider, de soutenir par quelques réflexions sur la façon, ou les façons qu'il y a de continuer d'exister le mieux possible dans des conditions difficiles. En résumé, de " vivre en se croyant éternel tout en sachant que la mort peut venir demain ". Peut-être faudrait-il donner quelques références de livres allant dans ce sens . Lorsque vient la maladie, nous sommes tous un peu étonnés que cela soit pour nous, et démunis au départ. La médecine d'aujourd'hui, bien qu'elle parle beaucoup, n'est pas encore très efficace sur le terrain. Face au malade, il faudrait une formation philosophique qui n'est pas dans le programme des études médicales. La faculté lâche hélas sur le pavé des jeunes diplômés au coeur sec.
- La fusion America One Line avec le groupe Time Warner a été saluée par nos médias nationaux avec le respect du à un poids financier supérieur à celui du budget de la France. " ... par le même canal... la même firme ... vous scotchera à sa musique, à ses films, à ses spectacles, à ses téléfilms, à ses journaux, à ses informations et commentaires, à ses commerces en lignes- donc à ses grands magasins -, à ses linéaires sur écran, à ses circuits touristiques, à ses jeux et espaces de distraction, à ses compétitions sportives, à son système de réservation, à ses services ... privatisation totale d'un collectivisme absolu ." , écrit JF Kahn ( Marianne n°143). Impossible d'en douter, le marché dit de la santé est aussi en ligne de mire de cette oligopole. A chacun de savoir s'il doit hurler avec les loups ... en payant docilement son obole avec son abonnement à AOL , ou d'autres fournisseurs d'accès à Internet partageant la même philosophie.
Dans deux semaines, l'action de formation médicale continue de médecins et de citoyens soucieux de la santé célébrera sa première année. D'un caducée à l'autre a pleinement conscience d'une marginalité qui , non sans forfanterie ironique,n'est pas sans évoquer notre héros gaulois de bandes dessinées. Cet effort intellectuel, il faut le dire, n'entraine pas une adhésion massive d'un corps médical fort légitimement préoccupé par sa survie économique immédiate. Mais il n'est pas indifférent que, même dans un seul petit village virtuel, une poignée de gens soucieux de l'avenir, se posent des questions. Face aux légions romaines qui déferlent sur la Toile ou à Davos, ce n'est objectivement qu'un microscopique fétu de paille. Un petit groupe parisien refuse de céder à ce pouvoir, et a choisi de se réunir physiquement avec régularité pour approfondir sa réflexion à partir des textes déjà publiés.
Toute lecture n'est pas forcément utile ou innocente pour ceux qui rencontrent la maladie. Un ouvrage ose proposer au public un ensemble de grilles d'observation qui permettrait à un patient de choisir son médecin, comme une association consumériste donnerait des notes aux fers à repasser. Exemplaire réduction de la fonction de médecin à celle d'instrument de mise en oeuvre de techniques parfaites. Ce genre de publication risque de fleurir bientôt sur le Net de santé, et mérite un large détour et une condamnation sans appel pour escroquerie.
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Une bataille rangée sévit dans l'État de Géorgie et trente autres États des USA entre les médecins, et les autres soignants qui revendiquent le droit de prescrire ( AMA News du 7 février ). Les psychologues, pharmaciens, infirmières, acupuncteurs, chiropracteurs, opticiens, et infirmières-anesthésistes, tout le monde veut devenir médecin, sans passer par les longues années de formation. Depuis plusieurs années déjà, tous ces groupes essaient d'entrer en compétition directe avec les médecins. Alva Mayes, M.D., de l'Association Médicale de Géorgie, dit que la tentative des opticiens de son État, en cas de succès, ouvrirait grand la porte au diagnostic, et au traitement de l'oeil et de ses annexes. Des médecins, notamment l'American Association of Clinical Endocrinologists, s'inquiètent des conclusions d'une étude récente publiée dans le JAMA. Selon cette étude, il n'y aurait pas de différence entre les résultats des soins primaires donnés par les médecins et les infirmières. "Nous croyons que cette étude donne une impression trompeuse. L'étude ne concerne qu'une population trop homogène pendant un temps trop court", a dit le Dr. Mayes. Les infirmières-praticiennes utilisent ces résultats pour obtenir le droit de prescrire comme les médecins. Les sondages en Géorgie l'année dernière ont montré que les deux tiers du public ne veulent pas de médicaments ordonnés par les "non-médecins". De quoi nous faire réfléchir à l'avenir de la médecine. "Everybody wants to be a doctor!"
- Il était déjà question dans la LEM n°60 des organismes génétiquement modifiés, et de leurs risques potentiels pour notre santé. La nouvelle de l'accord de Montréal du 29 janvier n'a pas fait les grands titres de la presse. Pourtant, même limité, ce coup d'arrêt des États souverains face à la toute puissance du Groupe de Miami des exportateurs soutenu par les USA et le Canada n'est pas une mince affaire. Le principe de précaution prend un peu de réalité, avec la nécessité d'obtenir un accord préalable explicite de l'état importateur pour la première introduction de semences transgéniques. L'identification des produits contenant des OGM reste malheureusement incomplète.La décision finale est celle des politiques et non plus celle des experts ( source : QdM 6636 du 2 février 00 p 47 ). Voilà un coup de frein significatif à l'hégémonie absolue des lois du marché chère à l'Organisation Mondiale du Commerce. Le pouvoir politique, s'il est enfin bien compris des citoyens, a encore de beaux jours devant lui.
Le simple vocable de santé reste toujours un sésame pour faire gober tout et n'importe quoi au public. La jeunesse éternelle, les performances au plus haut niveau, la beauté la plus parfaite possible, on en rêve toujours. L'industrie alimentaire n'est pas en reste en proposant aux consommateurs que nous sommes un hybride entre les aliments et les médicaments. Cette chose répond au néologisme abréviatif d'alicament ( Émission Capital , 6ème, 6 février ). Les apports sup- plémentaires en sels minéraux, vitamines, plantes médicinales et oligo-éléments à certaines boissons ou certains mets constituent la recette simpliste de ce type de cocktail. L'objectif annoncé par les fabricants, de la façon la plus affirmative, est toujours d'améliorer la santé de chacun. L'idée va certainement connaître de larges développements avec un marché en progression de 20% par an ! Il est étonnant de constater à quel point, malgré une scolarisation de plus en plus prolongée de la population, de telles affirmations concernant notre santé, dépourvues de tout fondement scientifique crédible, peuvent être avalées comme du bon pain et sans le moindre esprit critique. Poser des questions, demander des preuves, ne se laisser convaincre par aucun argument d'autorité semblent encore des attitudes peu répandues. Plus stupéfiant encore est notre silence, à nous médecins, pour ne pas parler de nos institutions professionnelles, qui savons fort bien qu'aucune des vertus supposées de ces "alicaments" ne peut entraîner une seule seconde notre adhésion.
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La Liberté, l'Egalité, la Fraternité définissent l'idéal de notre société française. Si le troisième principe, empreint d'un bon sentiment, ne pose dans son principe guère un problème, les deux premiers ont quelque chose d'antinomique qui mérite réflexion et surtout correction. La première tentation, liée à une Liberté totale, s'agissant d'êtres humains qui ne sont pas nécessairement altruistes par nature, c'est de supplanter son voisin et de jouir d'une position sociale supérieure à celle des autres. Mais alors que devient l'Egalité ? Il apparaît donc nécessaire que la loi corrige cette fâcheuse tendance, en limitant la Liberté, et en instaurant l'Egalité entre les citoyens, dans le droit fil de notre glorieux et spécifique passé révolutionnaire. Pour ce qui concerne la limitation de la Liberté, il s'agit seulement, dans l'économie de marché, d'empêcher un libéralisme débridé de porter atteinte à la situation de chacun et d'induire précarité, exclusion, indigence. Il aurait été bien sûr tentant d'échapper à cette évolution mondiale vers la primauté du marché, la concurrence, le profit, le pouvoir de l'argent. Hélas, les tentatives d'application de la société sans classe et collective ont, semble-t-il échoué, et il ne reste plus qu'à contrôler cette économie de marché par des lois appropriées. Pour ce qui concerne l'Egalité, il était temps que le pouvoir exécutif et législatif s'empare du problème. ( Lettre au journal 2/2/00, suite et fin dans la LEM 139 - ndlr )
- « Rien ne sert de combattre les sectes comme " Universal " si l'on ne touche pas au terrain fertile sur lequel elles poussent: le désarroi, l'ignorance, la destruction de l'unité familiale, l'insécurité et le besoin ancestral de se"payer" un salut. Les méthodes des multinationales quelles qu'elles soient sont identiques et se recoupent. Elles s'alimentent également des conséquences des politiques économiques abusives » . Dr Max Klohn e-mail à LEMliste du 11/2
- Les évènements en cours, comme l'émergence de l'extrême droite autrichienne, et la montée d'entreprises comme "Universal" ( cf supra et reportage à Envoyé Spécial du 10/2) confortent l'utilité d'outils Internet critiques et indépendants comme la formation " D'un caducée à l'autre " et la page sur le Harcèlement Moral. L'ignorance, ou sim- plement la négligence de connaissances rejetées à la hâte comme dépassées, font le lit de toutes les manipulations de foules. Pour renforcer une démarche de réflexion aussi élargie que possible sur la santé proposée ici, une page sur Exmed est ouverte. Le thème choisi est celui de la philosophie des sciences, de la médecine et du religieux. Si cela intéresse les esprits curieux, ils sont les bienvenus à http://www.exmed.org/exmed/phi1.html
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L'inacceptable différence entre les hommes et les femmes, quant aux carrières, quant aux salaires, quant à la promotion sociale, interdisant à ces dernières de réussir grâce à leurs mérites et à leurs capacités, vient d'être contrecarrée par l'instauration d'une judicieuse loi de paritarisme. Maintenant, en politique et aux commandes nationales : autant de femmes que d'hommes ... c'est bien. Dans le même esprit, la loi commence à atténuer cette honteuse ségrégation des homosexuels, longtemps considérés comme des anormaux, victimes d'invectives et de quolibets, en leur reconnaissant le droit de vivre en couple. Il était temps de rétablir cette conception égalitaire entre les tendances sexuelles dans la société démocratique, comme c'était le cas dans la Grèce antique, où, par exemple, le Grand Alexandre ne partait pas en campagne sans son petit ami, ce qui ne l'a pas empêché d'être un immense militaire conquérant ... à méditer par ce général anglais qui démissionne au motif qu'on décide d'incorporer des homosexuels dans l'armée ! Il faut maintenant rester logique et autoriser l'adoption chez les couples homosexuels, quand tant d'enfants orphelins errent de par le monde, en attendant, peut-être que la science arrive à octroyer une descendance à ces couples frustrés. Un de mes amis, député, a l'intention de déposer une proposition de loi destinée à imposer un paritarisme homo-hétérosexuel pour l'accès aux fonctions électives de la République. Encore une excellente initiative ...
- Le 26 février 1997 paraissait le n°2 de la " lettre circulaire du groupe des onze " fabriqué par le tout jeune " atelier d'expression médicale " et expédié par télécopie et courrier . Trois ans déjà de production hebdomadaire. Jusqu'à la LEM 73 du 11 septembre 1998, et selon la formulation du Dr Jacques Blais, tous nos propos ont été regroupés sous trois intertitres évoquant la confiance, la conscience et la compétence indispensables à tout acte médical de qualité. L'un de nos fidèles lecteurs non médecin, et précieux collaborateur, propose que nous reprenions à nouveau comme têtes de chapitre ces trois impératifs, qui n'ont pas pris une seule ride avec le temps.
- Il y a un an a été ouverte à Exmed une formation hebdomadaire qui n'existe nulle part ailleurs. Son objectif est une remise en cause radicale et argumentée des dogmes imposés à tous les citoyens du monde et dont la conséquence est la prééminence accordée aux conceptions économiques de la vie sociale sur toute autre considération. Il est curieux que constater que le seul terreau sur lequel a pu commencer à pousser une contestation d'une telle importance pour tous est ici, dans un lieu où l'on parle de la santé. La conscience que nous sommes idéologiquement sous l'esclavage mental de "vérités" jamais discutées et dangereuses pour le présent et l'avenir de l'état de santé de chacun, voilà qui mérite d'être restauré le plus largement possible. Sa libre publication sur Exmed à l'usage de tous les Internautes peut aider à la diffusion d'un tel remède à notre obscurantisme économique collectif.
- « À Baltimore, notre grand patron à la faculté de médecine, Ted Woodward ( un arrière, arrière membre de ma famille du côté de mon père ), nous a toujours affirmé dans ses cours que les meilleurs médecins sont ceux qui ont fait des fautes, et ont su les reconnaître tout de suite. "Je ne vous incite pas à sortir d'ici, en pensant que vous serez parmi les meilleurs médecins simplement parce que vous accumulez les fautes et les erreurs dans tous les sens", disait-il. " Il vous faut surtout reconnaître ce qui est arrivé, et donc essayer d'apprendre, à partir de cette faute, comment il vous faudra agir dans l'avenir." ». Message électronique d'Harold Burnham (MD), correspondant de la LEM aux USA. Paradoxe du bon usage de l'erreur pour renforcer la compétence médicale. On est loin du docteur-je-sais-tout.
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