LEM N° 88- 22/01/99 Consulter un autre numéro ?
Lettre d'Expression Médicale n°88
22 jan. 1999
Voici la suite de nos dix mesures. Dans la LEM 87, il a été proposé d'abord d'établir la transparence et l'égalité pour tous des prélèvement sociaux sur chacun de nos revenus. Rien n'est " gratuit" pour personne.
Puis, d'une manière a l'inverse de nos habitudes, ne plus confier aveuglément à quelque autorité de tutelle que ce soit le soin d'édicter des mesures de rationnement de la consommation médicale. Et enfin, dans notre troisième point, le système de gestion actuelle des assurances maladies obligatoires doit être fondamentalement révisé. Le système du paritarisme syndicopatronal inventé ici en 1945 est devenu un leurre pour les assurés. L'assurance maladie obligatoire est la propriété exclusive des seuls cotisants. Ceci n'est réalisable pratiquement qu'au niveau régional par un système transparent et unique de capitalisation populaire répondant aux lois morales d'une réelle mutualisation ( cf le point 4 ). Voilà, à n'en pas douter, qui risque d'en faire tousser plus d'un. Mais qu'au moins le débat soit lancé, que nous cessions de nous sentir broyés par un système qui nous domine de tout son poids institutionnel. Comme s'il n'y avait pas moyen de raisonner autrement que nous ne le faisons. Et qu'on ne nous coince pas dans un faux dilemme du genre : choisissez entre assureurs privés et assurance publique tels qu'ils sont !
Dix mesures concrètes pour les soins de santé (2)
- 4. Adopter un statut nouveau des caisses régionales d'assurance maladie obligatoire.
Elles doivent fonctionner d'un point de vue économique sous le régime des sociétés authentiquement mutualistes avec des primes , ou cotisations,variables en fonction des résultats de la dernière période. Et en tenant compte d'un profit technique nécessaire pour assurer la rémunération suffisante du capital ( cf n°3) . Cette mutualisation authentique, fonctionnant selon des règles du jeu fixées par le Législateur met les assurés,et eux seuls, en mesure d'arbitrer entre la quantité et la qualité des soins médicaux qu'ils désirent et la part de leurs revenus qu'ils consacrent à leur financement .
5.Modifier la superstructure nationale de la sécurité sociale centralisée à la Française.
Elle devient juste une coordination minimale entre les caisses régionales. Il faut mettre fin à nos régimes spéciaux : Toute la population, médecins et personnels de l'industrie des soins médicaux ,fonctionnaires compris, doit être logée à la même enseigne. Egalité !
6. Ouvrir à la concurrence des sociétés privées la part obligatoire de l'assurance maladie. Mesure indispensable pour que les caisses régionales issues de la Sécurité sociale étatisée n'exposent pas des coûts de gestion supérieurs à ce qui est strictement nécessaire au bon accomplissement de leur métier d'assureur.
7. Laisser l'informatisation des médecins et des hôpitaux à la seule initiative privée prise par eux, les caisses régionales et les autres sociétés privées mais avec l'interdiction de développer un réseau national et sans aucune possibilité de piratage d'informations qui relèvent du secret médical.
- Le Pr Escande ( Université de Paris) écrit à la LEM :
« Je crois que nous sommes vraiment sur la même longueur d'ondes... il faut porter la réflexion jusqu'au terrain économique... Je crois qu'il faut effectivement travailler pour redéfinir ce qui est la philosophie de l'argent, qui dans nos sociétés, est devenue une véritable « personne » active. Si nous ne considérons pas cela, effectivement, il ne servira à rien de tenter de reconstruire ».
Os court : « " Chose promise, chose due" est un proverbe sujet à caution parce qu'il en est trop souvent peu tenu compte dans les milieux officiels. » Pierre Dac .
Les archives de la LEM sont ouvertes sur notre Site
" De qui souffrez-vous ? " , notre ouvrage en ligne. © Dr F-M Michaut - Expression médicale 1999
LEM N° 87- 15/01/99 Consulter un autre numéro ?
Depuis plusieurs mois, on étudie ici le dossier, jamais ouvert nulle part, de l'économie de la médecine. Ceci n'a rien à voir avec ce qu'on nomme " l'économie de la santé " . Notre médecine dans tous les pays est mise à mal au nom d'impératifs dits économiques. Et bien, passons ensemble sans complexes inutiles à une contre offensive intelligente sur ce terrain qu'on nous a imposé malgré nous pour mieux nous piéger.
Notre groupe de travail de LEM, sous la direction éclairée de Dominique Michaut, et avec la contribution active de notre correspondant suisse le Dr Max Klohn, propose à votre lecture critique un ensemble de dix mesures concrètes susceptibles d'assainir fondamentalement les modalités de l'exercice médical. Il s'agit d'objectifs ambitieux, qui ne peuvent que faire hurler tous ceux, et ils sont légions, qui ont un intérêt personnel à la pérennisation de notre système obsolette et moribond jusqu'à son implosion, hélas prévisible.
Pour la clarté de l'exposé, cette publication se fera sur nos trois prochaines LEM.
Alors, s'il vous plait, qui que vous soyez, lisez-nous attentivement. Abandonnez un instant vos préjugés, parlez-en autour de vous, et faites-nous parvenir vos réactions en toute liberté. Elles nous sont indispensables pour poursuivre notre travail, et affiner encore nos propos. A chacun d'amener sa pierre pour une médecine meilleure.
Dix mesures concrètes pour les soins de santé (1)
- 1. Rétablir la conscience pour tous de la réalité de nos prélèvements sociaux :
- Abolition de la fiction en trompe-l'oeil des cotisations patronales. Ce que le patron "paye" n'est que ce qu'il ne donne pas au " salarié", rien ne sort de sa poche personnelle.
- Prélèvement des cotisations sur tous les revenus (assiette CSG) sans aucune exception. ( retraités, chômeurs, RMistes, invalides, etc ). Cette ponction doit être assurée sur le compte bancaire de chaque assuré, pour qu'il voie la réalité de ce qu'il paye sur ses revenus. On évite ainsi le piège du prélèvement indolore à la source, qui permet de décider des taux sans aucun véritable contrôle démocratique.
- Proportionnalité complète de ces cotisations par rapport au revenu avec un seul pourcentage applicable à tous.
2. Abroger toute mesure de rationnement de la consommation de soins médicaux.
La part des revenus attribuée à la couverture sociale est régulée,on ne peut plus démocratiquement, par toutes les décisions prises chaque année par les assurés, les assureurs, les soignés et les soignants. La médecine fait avec les moyens que le jeu des échanges marchands libres lui alloue. Cette allocation n'est plus décrétée ou administrée par des autorités de tutelle. Elimination progressive de tout financement public de l'assurance maladie. Les aides publiques indispensables pour telle et telle catégorie de population sont versés en totalité aux individus qui acquittent alors comme tous les autres leurs cotisations obligatoires et facultatives.
3. Mettre fin au simulacre du paritarisme dans la gestion des assurances sociales obligatoires et facultatives. En ce qui concerne la Sécu, la propriété des caisses régionales est remise aux seuls assurés. Capitalisation, par eux, sans possibilité de détention de parts sociales par une quelconque personne morale, de droit public ou privé. Cette capitalisation est gérée de telle façon que son produit puisse être un complément solide aux retraites par répartition, à côté d'autres placements que chacun décide librement.
Note : Ce travail prend en compte la réalité française, mais concerne aussi tous nos lecteurs francophones !
Os court : « Le premier qui prit sa vessie pour une lanterne contribua grandement à l'invention des fontaines lumineuses. » La none Hyme de la LEM .
LEM N° 86- 08/01/99 Consulter un autre numéro ?
Lettre d'Expression Médicale n°86
Hebdomadaire électronique francophone de santé - 08 jan. 1999
http://www.gessie.tm.fr/expression-medicale http://www.multimania.com/michaut/expression-medicale.html
« Les publicitaires du complexe médico-industriel ont besoin de pseudo-travaux scientifiques pour justifier leur marketing... Voila à quoi sont parvenues les relations, qui devraient être merveilleuses, de la science et de la médecine : à des pitreries ! Cela va-t-il durer longtemps ? On peut être assuré que oui, parce que les marchands de « prêt-à-servir médical » ont su cultiver « l'envie de médecine » de la population pour faire enfler la consommation ( p.85) ... Les spécialistes de la médecine en bureau, les officiers de santé publique qui loin des lits, loin des cabinets médicaux, loin de la douleur, loin de la mort leur apportaient jour après jour, toutes chaudes sorties de leurs ordinateurs, les données chiffrées de la santé : bilans, perspectives, analyses, synthèses : " Que c'est beau, que c'est bon, ont jugé les politiciens, que c'est exaltant, et que cela permet, devant micros et caméras, de beaux gestes et de belles envolées ! Et en plus sans se contrir l'âme ni se tacher les mains ( p.140) ... Il faut aussi aller combattre le nouveau pouvoir sur ses terres, là où il prospère insolemment en " cassant" du médecin praticien à tour de bras ( p.141) ... L'état d'infériorité, c'est l'incapacité d'utiliser son intelligence pour se soumettre à l'autorité d'un autre ( p.173) ».
Ndlr : * Extraits publiés dans la LEM avec l'autorisation de l'auteur.Albin Michel, éditeur 1998.
- Pour ceux qui veulent connaître autre chose que les discours actuels sur la santé, un exercice de " médecine de la rencontre " , selon le terme d'Escande : « De qui souffrez-vous ? Contribution à une métamédecine» .
- Suite du dossier des O. G. M. (cf LEM 60 ) : « La menace du complexe génético-industriel » :
- « Dans le domaine ... de la santé et de la médecine, nous souhaitons être débarrassés des grandes plaies que sont, pour une très large part, le cancer, l'obésité, l'alcoolisme; etc. Mais nous ne savons pas comment atteindre cet objectif. Le complexe génético-industriel cherche, lui, à gagner toujours plus d'argent. Confondant l'agent et la cause, il nous martèle que ces endémies sociales sont génétiques, donc individuelles, transformant ainsi chaque individu bien portant en malade potentiel, et élargissant le marché à sa limite ». J-P Berlan et R. Lewontin ( Monde diplomatique 12-98 , p. 22). Autre rappel accablant : aucun travail scientifique ne démontre la supériorité du rendement agricole des hybrides sur les graines sélectionnées, mais ce qui est sûr, et profitable, c'est leur stérilité reproductive. Lyssenko n'est pas mort, citoyens, notre obscurantisme collectif non plus.
- La société américaine Decode Genetics a acheté l'accès exclusif aux données médicales, génétiques et généalogiques de tous les habitants de l'Islande . Le fichier des alcooliques anonymes a été acquis à la recherche de " mauvais gènes ". ( Monde du 18 décembre )
- Première mondiale : clonage d'un embryon humain jusqu'au stade de quatre cellules en Corée du Nord ( Monde du 16 décembre ).
- Les députés français autorisent l'utilisation du numéro d'assuré social par les services fiscaux ( Monde du 23/12)
- En France, le conseil constitutionnel censure le mécanisme collectif de maîtrise des dépenses de santé et le système des amendes en cas de dépassement des objectifs chiffrés ( Monde du 21/12).
Os court : « Le signe OUI est celui d'un homme qui s'endort ; au contraire, le réveil secoue la tête et dit NON. » Alain , universitaire français et philosophe 1868-1951 .
Offrez-vous un abonnement gratuit à la LEM par e-mail
Un message suffit à lem-subscribe@onelist.com © Dr F-M Michaut - Expression médicale 1999
LEM N° 85- 18/12/98 Consulter un autre numéro ?
Lettre d'Expression Médicale n°85
Hebdomadaire électronique francophone de santé - 18 déc. 1998
Les bouteilles sont au frais chez nos discrets ingénieurs politiques d'Etat. Le piège est armé, et la nasse se referme dans deux mois sur les médecins généralistes français. Chacun va réagir comme il peut . Nous signerons probablement en masse une convention nous mettant sous la tutelle absolue de l'Etat. Souvent la mort dans l'âme et la rage au coeur devant cet asservissement , ce renoncement à notre responsabilité personnelle. De toute décision médicale, nous devrons référer à nos " chefs ". Tant pis pour nos malades, tant pis pour nous. Pourtant, nous savons bien que cette grandiose machine va s'effondrer, parce qu'elle est très, très, profondément inhumaine. Quand les citoyens l'auront compris, il rejetteront aussi fort leur " Sécu" qu'ils l'ont, parait-il " adorée". Une autre époque commence qu'il est de notre devoir de préparer sans perdre un instant. Labourons soigneusement le terrain sur lequel nous voulons que soit bâtie la médecine de demain. La médecine n'est pas ce que nos ingénieurs politiques d'Etat disent, nourris qu'ils sont par les seuls adeptes de la technoscience. Voila pourquoi, il est urgent de publier sur la Toile d'autres points de vue (cf infra). Voila pourquoi aussi nous devons encore plus cultiver ce qui nous a coulés : l'économie de la médecine, et la santé de l'économie . Vive 1999 et bonne année à chaque lecteur !
- Sur ce Site est gratuitement publié , dans une édition revue et augmentée, l'ouvrage : « De qui souffrez-vous ? Contribution à une métamédecine » . Lisez-le, faites-le lire, et parlons-en !
- Pour vous laisser le temps de lire, et de réfléchir, la LEM va se taire jusqu'au 8 janvier 1999. Les temps qui s'annoncent nécessiteront toute notre énergie, et toute notre lucidité.
- Savez-vous que l'équipe rédactionnelle de notre LEM a été en 1998 de 26 personnes ? Merci à tous pour cette très précieuse collaboration bénévole, dans tous les sens du terme.
- Savez-vous que l'un de nos éditos ( LEM n°54 du 17 avril ) a été repris comme éditorial du journal médical français ayant le plus fort tirage ?
- Savez-vous que depuis que la LEM est diffusée sur le Net, nous avons déjà eu plus de 1500 " visiteurs " internautes ?
- Savez-vous que la LEM a pu ainsi s'intégrer activement dans le web de santé, et collaborer avec de nombreux sites médicaux ?
- Savez-vous que le nombre des abonnés à la LEM par courrier électronique dépasse 100 personnes ?
- Peu à peu, le cercle des lecteurs s'élargit. Nous l'avons dit, notre objectif n'est pas de pouvoir toucher le plus possible de lecteurs . Mais, humainement, cela fait quand même plaisir quand d'autres prennent un certain intérêt à ce qu'on produit ! Que le bouche à oreille continue de fonctionner.
En Suisse on a vécu avec un système d'assurances non obligatoires (sauf pour l'assurance-accident) jusqu'en 1995. En tant que patients ou en tant que médecins, on se porte beaucoup mieux lorsque l'Etat ne se mêle pas de nos affaires, et lorsque les assureurs font leur boulot d'assureurs. Les systèmes de sécurité sociale ne sont pas une fatalité, ni pour les médecins, ni pour les patients. ( Dr Max Klohn )
Os court : « La plus haute forme de l'esprit de contradiction est l'esprit de création. » Jean Cocteau .
© Dr F-M Michaut - Expression médicale 1998
LEM N° 84- 11/12/98 Consulter un autre numéro ?
C'est sur ces trois propositions du docteur Jacques Blais qu'il y aura bientôt deux ans a été lancée la LEM. Sur chaque numéro revenait cette triple litanie. Retrouver la confiance, fondatrice de toute relation thérapeutique qui volait en éclat dans une campagne d'opinion inique contre les médecins libéraux. En fait, chacun ici peut retrouver l'indispensable confiance en soi qui lui permet de vivre sa vie de citoyen , de professionnel et ou d'utilisateur de la santé.
Restaurer la conscience. Nous souhaitions réveiller la conscience endormie des consommateurs profiteurs du système actuel de protection sociale. Ils sont toujours soigneusement maintenus en hypnose. Mais, c'est notre conscience à nous qui réfléchissons ici qui est dans une phase de renaissance. Renforcer la compétence ? Là encore, c'est de la notre dont il s'agit. Métamédecine et économie de la santé et santé de l'économie nous y conduisent peu à peu, grâce à un travail acharné et continu.
Notre LEM devient de plus en plus clairement un laboratoire d'idées et de talents, infiniment plus soucieux de la qualité et de l'honnêteté de sa production que de sa reconnaissance médiatique auprès du plus grand nombre. Si ce que nous faisons vous plaît, amis lecteurs, c'est à vous de nous faire connaître !
- La LEM sera aux abonnés absents le 13 décembre :
- Si France Télécom et autres voient le nombre d'appels téléphoniques baisser nettement ce dimanche là, ils seront obligés de revoir à la baisse un tarif qui est un handicap sérieux à la diffusion du Net auprès du grand public. Le mouvement, grâce à Harold Burnham, passe l'Atlantique !
- Lettre du docteur Michel Mourot à LEM du 4 décembre :
- « Vos propos, toujours un brin ésotériques, d'inspiration philosophique et internautique, pour intéressants qu'ils soient, ne seront pas de nature à éclairer la population médicale qui aurait surtout besoin de je ne sais quelle secousse pour retrouver sa dignité et son honneur, de plus en plus mis à mal. Certes il est dur de vivre de la solvabilité des malades garantie par les caisses de S.S., tout en cherchant à éviter leur diktat. Cette situation paradoxale n'est pas analysée au fond par les syndicats médicaux qui n'agissent que de manière corporatiste et de surcroît en ordre dispersé ... La médecine de demain devrait être imaginée et réorganisée par les praticiens eux-mêmes, avec le souci de conserver l'aura de cette belle profession, bienfaitrice de l'humanité et paradoxalement aujourd'hui dénigrée ».
- Notre réponse à Michel Mourot :
- Si, comme vous le demandez, une telle secousse avait pu se faire dans notre société et dans son corps médical, elle se serait faite, avec ou sans nos syndicats. La seule vraie question est de savoir pourquoi elle n'est pas possible. Cela exige une quête minutieuse sur la place de la médecine dans le fonctionnement de nos sociétés. Appelez cela de l'ésotérisme, ou de la philosophie si vous voulez. Ici on le nomme plutôt la métamédecine et son corollaire qui se révèle incontournable au fur et à mesure que nos échanges se développent celui de l'économie de la santé et de la santé de l'économie. Combien de temps faudra-t-il pour qu'un nombre suffisant de gens fasse cet effort de sortir des repères habituels qu'on nous impose sournoisement pour avoir une vision claire des choses ? C'est de là, et seulement de là que peuvent découler les actions justes qu'ils nous faudra mener, ou nos enfants, ou nos petits-enfants, pour que naisse cette « médecine de demain, imaginée et réorganisée par les praticiens eux-mêmes » , comme vous le dites si justement. Alors, on continue ensemble ce travail ?
Os court : « Avec une vie d'ange, on n'est pas toujours en odeur de sainteté. » ( Dieu le Père) .
LEM N° 83 - 04/12/98 Consulter un autre numéro ?
N° 82 - 27/11/98 Consulter un autre numéro ?
Lettre d'Expression Médicale n°82
une île isolée vivant en autarcie sous le règne bienfaisant des soignants.Une grande partie des problèmes de santé échappe à la médecine. Mal-être, exclusion, conditions de vie et de travail difficiles, perte de l'estime de soi, isolement, pauvreté, avenir bouché, décrochage scolaire, rupture des liens sociaux, dégradation de l'environnement composent le terreau de bien des plaintes adressées aux soignants. Les maladies qui s'en nourrissent sont loin d'être imaginaires. Les professionnels de la santé ont pour rôle d'améliorer létat de santé des personnes et de la population. Sans cesse dans leur travail, ils sont confrontés à ces "déterminants non médicaux de la santé". Ne pas en tenir compte réduit l'efficacité de leur action et en altère profondément le sens. Cependant, ils n'ont pas pour mission de plâtrer la fracture sociale ni de gérer l'infra-social. Leur devoir est alors de témoigner des causes sociales des maladies et d'interpeller la société. Travailler pour la santé les amène ainsi à s'impliquer dans la lutte pour une société plus juste et plus conviviale. C'est pourquoi les maisons médicales ont élaboré une série de propositions destinées à promouvoir l'instauration d'une véritable politique de santé qui prenne en compte tous les déterminants de la santé.
- Le prix des communications téléphoniques est une entrave sérieuse au développement de la Toile auprès des particuliers. Ne pas utiliser le Net ce jour là aidera à faire progresser au niveau international l'idée qu'un forfait de l'ordre de 200 FF par mois serait bienvenue. Qu'on se le dise, les internautes ne sont pas des moutons à tondre !
- La méthode d'analyse proposée par le Dr Adénis-Lamarre dans la page " Systémique " de notre Site est à lire et à méditer.
Extrait : « L'équipe de France de football fait partie du cadre de l'ensemble des équipes de football du monde entier. L'équipe de France a gagné la coupe du monde. Mais les membres de l'équipe de France font partie du cadre des français. Par un tour de passe-passe linguistique, ce sont les français qui ont gagné. Vous, moi ; on a gagné! Le changement de cadre, et une petite triche linguistique permettent de transférer la victoire del'équipe de France sur chacun des français, en particulier sur ceux qui ne gagnent jamais dans la vie. Ca ne coûte rien, et ça maintient la paix sociale. Le système de santé ne fait pas exception en ce qui concerne la manipulation. Il s'agit d'un système complexe comportant de nombreux cadres qui n'ont pas forcément de points communs permettant de passer de l'un à l'autre sans s'en rendre compte; là encore, par des tours de passe-passe, nos politiques experts en la matière y arrivent. "Jusqu'à présent, les médecins étaient irresponsables" peut on lire; "les médecins vivent de la sécurité sociale", également. Expressions aussi fausses que perverses permettant de changer de cadre sans que les médecins s'en aperçoivent. Le cadre "médicalisé" et le cadre "comptable" sont deux cadres non superposables et pourtant on fait croire qu' agir sur l'un agira sur l'autre » . Dr A-L ( Angoulême).
- Dans nos numéros 73 & 74, nous avons lancé un appel pour expérimenter une nouvelle gestion assistée de vos carnets d'adresse sur Windows 95 et 98. Vous êtes 24 à l'utiliser, mais d'urgence, envoyez tous vos retours à son concepteur ( DOMEQUI@aol.com ) . Merci de le faire .
Os court : « Il n'y a pas de précurseurs, il n'y a que des retardataires .» Jean Cocteau
N° 81 - 20/11/98 Consulter un autre numéro ?
Lettre d'Expression Médicale n°81
Vous a-t-on déjà dit que 64% du fruit de notre travail ( notre salaire ) est absorbé pour financer nos dépenses collectives ? Oui, vous avez bien lu, et notre économiste de LEM le confirme. Habilement ponctionné, et sous anesthésie quasi générale, ce pactole incroyable échappe totalement au contrôle du citoyen qui le paye directement sans le savoir. Pas question ici de contester l'utilité, ni même l'usage de cette manne collective. Notre seul propos est de dire qu'il est profondément démobilisant pour chacun de fournir ainsi, en douce, une immense machine sur laquelle on lui a confisqué tout pouvoir réel de contrôle. Il y a de quoi être malade ou bien, plus cyniquement, cela peut pousser à vouloir empocher un peu plus que les petits 36% qui restent à chacun pour consommer ! Ce silence indigne d'une société qui se veut démocrate doit être brisé. La vérité sur ce que chacun de nous doit réellement pour éponger les dépenses collectives déjà effectuées doit aussi être connue de tous. La dette se monte par foyer fiscal à la somme d'environ 400 000 FF. Il y a de quoi réfléchir ! C'est tout à fait d'un autre ordre de grandeur que cet impôt dit, de façon trompeuse et faussement rassurante, « remboursement de la dette sociale » de 0,5% sur nos revenus. Il y a trois ans, un certain Alain Juppé était acclamé par la Chambre des Députés pour son plan définitif de sauvetage de la Sécu ... Où en est-on ?
- Volée de bois vert :
- Un courriel très très critique vis à vis de la LEM nous est parvenu. Fidèles à notre tradition, nous avons demandé à son auteur se présentant comme le Dr Jeannot Lapin (?) l'autorisation de publier ici sa prose. Aucune réponse ...
- Bouquet de fleurs du Dr Alain Marco :
- « Ce poème au journal - qui évite d'être banal - sur " Expression médicale - décision amicale - qu'on apprécie tellement - et nos remerciements - toujours très conséquents - au " Frère de l'Océan " !
- Et dérapage non contrôlé :
- Un texte de Ph. Deharvengt paru sur notre liste de diffusion a été republié dans un quotidien médical sans qu'il ait donné son accord préalable. Regrettable bavure des communications par Net interposé ! Maintenant, on le sait.
- Au fil des consultations :
- « ... Deux tranches de vie de clientèle de cette semaine.Un gradé de la Police : " Les emplois jeunes envoyés à l'administration de la police sont d'une invraisemblable indigence. Certains savent à peine ECRIRE LEUR NOM. C'est effrayant de se débarrasser ainsi des incapables". Une secrétaire financière d'une boîte de " management bancaire " rachetée par les U.S. : " Je suis sursaturée de travail, bien au delà de mes 35 heures, mais les patrons US préfèrent claquer du fric en feux d'artifice et réceptions sur péniches sur la Seine plutôt que d'embaucher des jeunes " ! ...
A la fin d'une journée, d'une semaine, je m'interroge : ai-je été utile ? Je crois que oui, parfois, un peu. Ai-je été utilisé ? Je crois que oui, parfois, bien qu'ayant une énorme résistance aux demandes dont je ne partage pas l'idée . Dans quelle proportion ai-je fait, fabriqué, créé mon métier ? 75 % ! Ce sont les 25 % qui restent qui massacrent notre profession : situations inadaptées, profiteurs, surconsommateurs, tiers payants de toute nature, populations non gérables. Pour tous ceux là, je ne fais pas mon métier de soignant, je subis une politique sociale et économique inadaptée dont je suis le jouet, le larron, le complice furieux et forcé, la victime financière ... ». Dr Jacques Blais ( lettre du 7 nov. 1998 )
Os court : « La radiographie, c'est le viol légal de l'intimité physiologique .» Pierre Dac
. © Dr F-M Michaut - Expression médicale 1998
N° 80 - 13/11/98 Consulter un autre numéro ?
Lettre d'Expression Médicale n°80
Dr F-M. Michaut
En 1889 , notre confrère parisien soutient une thèse de philosophie intitulée : L'automatisme psychologique (°) . Cinq ans avant Freud, il défend l'idée qu'il existe un inconscient psychologique qui peut être un objet de science. Travail très remarqué, qui le conduit à devenir professeur au Collège de France, institution ouverte à tous et fondée par le roi François 1er en 1530 ... pour lutter, déjà, contre l'hégémonie de l'Université . Janet fut directeur du laboratoire de psychologie de la clinique de neuropsychiatrie de la Salpétrière avec Charcot. Mèque du savoir fréquentée par Babinski et Freud. L'idée même de l'automatisme psychologique est restée inexploitée, en dehors du champ des affections psychiatriques et, timidement, dans celui des maladies psychosomatiques par l'école française de Marty et de M'Uzan. La compréhension des mécanismes qui se mettent en route quand la maladie est là a mobilisé toute l'attention des médecins. Et avec quel succès ! Une hypothèse n'a, semble-t-il, jamais fait l'objet d'une étude rigoureuse. Si toutes nos maladies n'étaient que l'expression de ce fameux automatisme psychologique ? Notre inconscient, indifférent au temps, ne pourrait-il régler en agissant ainsi tous ses comptes avec nous ? Un stade prémoléculaire de la maladie serait-il là ? Là où la technoscience si bavarde est muette.
(°) Réédité par Odile Jacob.
- « Fort préoccupante la situation actuelle qui fait que 1) élevés dans l'épais cocon forfaitaire des hôpitaux d'Etat, dressés à effectuer la totalité des examens disponibles au cas où le tyranneau local viendrait à s'en inquiéter durant sa visite, les médecins sont des ignares complets en matière des notions les plus élémentaires d'économie, et 2) lorsqu'ils vont s'installer à titre libéral, ils réalisent les pires âneries en termes d'investissement et mode de fonctionnement dans leurs cabinets. Ce qui fait d'ailleurs que 3) tout en se disant "libéraux" ils sont de facto prêts, dans leur crasse ignorance, à accepter les pires distorsions aux notions les plus élémentaires de la science économique pourvu qu'ils aient l'impression de pouvoir continuer à vivre dans leur bulle. Un ouvrage didactique serait certainement le bienvenu dans le domaine » . Max Klohn 8 nov 98
- « J'ai reçu plusieurs gros courriers. Merci de rendre possible ces échanges et confrontations. Peut-être en sortira-t-il un grand renouveau futur ! Je le crois... » . Odile Marcel, courrier du 4 novembre.
- « Sur la plaine qui s'étend à perte de vue, le chaman guérisseur lève son bâton fourchu. Lorsque les deux pointes se trouvent en haut, les deux tiers de l'espace appartiennent aux esprits, un tiers appartient aux humains. Lorsqu'il retourne son bâton, un tiers appartient aux esprits, les deux tiers aux humains, et il va se servir de ce surplus de puissance pour conjurer le démon hors du corps d'un possédé... Comme en sympathie avec son geste, une brise venue de nulle part se lève, serpentant parmi les épis des graminées et soulevant des nuages de poussière au loin dans les ruines de la cité déserte. C'est un signe néfaste pour les chasseurs de la tribu, qui ne pourront pas en ce jour aller contempler encore une fois, sans vraiment les comprendre, les vestiges imposants de l'antique technoscience » . Max Klohn , Genève,1er nov 98.
- « La transdisciplinarité permet aux diverses disciplines de travailler dans un objectif commun, de dépasser les barrières entre disciplines et tend vers la création de nouveaux modes de pensée et d'action ». Luc Lenel ( Bruxelles ) .
Os court : « Mon corps n'en fait qu'à sa tête .»
Marcel Achard . © Dr F-M Michaut - Expression médicale 1998
N° 79 Consulter un autre numéro ?
Les chercheurs scientifiques disent qu'une recherche nouvelle ne peut prendre corps qu'à partir du moment où est atteinte une certaine " masse critique " de matière grise. Francis Bacon parlait lui du " collège invisible " des gens qui partageaient sa vision expérimentale et non dogmatique des sciences. Gregory Bateson et l'Ecole de Palo Alto, les pères américains de la systémique en psychiatrie des années 1970 ont utilisé le même vocable pour parler d'eux-mêmes. Pas d'académie, d'université, d'organe médiatique, associatif ou d'école pour les regrouper physiquement . Le développement actuel de l'Internet de santé montre, nous sommes bien placés pour le constater, une formidable montée en puissance de " communautés virtuelles " (°) se jouant des frontières et des hiérarchies. S'y expriment librement les idées des uns et des autres sur la santé, avec toutes les nuances et tous les désaccords que cela peut comporter. Mais, de cette énorme masse de matière grise se détacheront obligatoirement, après discussions et expérimentations les concepts qui gouverneront la santé demain. Il est là le fabuleux laboratoire de la médecine de demain, pas ailleurs. Alors, faisons tout pour que vivent nos " communautés virtuelles " , où la LEM a la grande fierté de tenir une petite place au côté de beaucoup d'autres !
(°) " Le système de santé français peut-il être encore sauvé ? " E. Amic, D.Caby et D-O Tarac ( MMI éditions)
- Notre ami Luc porte le nom de Lenel ( et non Lénel) - LEM78 - La zone francophone belge comprend la Wallonie et Bruxelles... Avec nos excuses pour ces erreurs.
- Vous n'apprendrez pas qu'en France les hommes politiques et les hauts fonctionnaires seront désormais responsables devant la loi, et sous peine de reversement sur leurs deniers personnels, du bon usage et des pertes éventuelles des dépenses publiques financées par nos impôts. Ce sort exemplaire pour de grands malfaiteurs de l'humanité est strictement réservé au corps des médecins dits libéraux. Non, mais alors ! Qu'on se le dise, braves gens, et que personne n'ose imaginer qu'on va faire des économies sur le dos des patients, ça ce serait pas beau ...
- Pour les respectables irréductibles du papier, il est possible de recevoir chaque semaine la LEM par la poste. Signe distinctif pour être mieux repérée : elle est imprimée sur un papier chamois. Nous contacter si cela vous intéresse.
- Max Klohn, notre correspondant suisse, répond longuement au texte d'Odile Marcel ( voir notre Site ). « Dans des sociétés qui se targuent d'optimiser les coûts et les bénéfices, pourquoi la quasi totalité des hôpitaux sont-ils parfaitement incapables de chiffrer exactement et de façon formelle le coût d'un geste thérapeutique ? Pourquoi, à l'âge même de la monétarisation tous azimuts de chaque aspect de la vie, les patients s'offusquent-ils si ostensiblement et si fréquemment de l'idée de devoir payer immédiatement leur consultation, alors que l'idée ne leur viendrait jamais de repartir de chez leur boulanger sans payer ? Pourquoi médecins et économistes semblent parler des langages tellement différents et pour ainsi dire étanches l'un à l'autre ? Pourquoi est-ce que l'hospitalisme existe, à savoir cette perturbation qui nous rend tellement difficile de rendre autonomes à nouveau des personnes âgées ayant séjourné un temps significatif à l'hôpital ? Qu'est-ce qui rend, dans le monde entier, un hôpital reconnaissable entre mille autres bâtiments, comme une prison ... » . ( extrait )
Os court : « Il y a des siècles où l'opinion publique est la plus mauvaise des opinions .» Chamfort 1741-1794 . © Dr F-M Michaut - Expression médicale 1998
N° 78 30-10 -1998 Consulter un autre numéro ?
Lettre d'Expression Médicale n°78
Hebdomadaire électronique francophone de santé - 30 oct. 1998
Nous sommes des associations autogérées proches de la population, dans lesquelles travaillent en équipe des médecins généralistes, des kinésithérapeutes, des infirmiers, des paramédicaux, des travailleurs sociaux, des accueillants, des professionnels de la santé mentale. Dans la représentation classique de l'organisation des soins de santé, nous nous situons en première ligne, celle des soins de santé primaires. La place centrale dans notre organisation revient à l'usager : la sauvegarde et le développement de son autonomie est un de nos objectifs prioritaires. Non moins primordial est notre souci de la santé communautaire : c'est dans et avec la collectivité que les usagers et les professionnels travaillent au développement de la santé. Confrontés de manière intime aux déterminants non médicaux de la santé, d'ordre social, économique et écologique, nous développons des partenariats avec la population et ses représentants, travaillons en réseau avec le tissu social et associatif, établissons des relais avec le politique, ainsi qu'avec les organismes compétents en matière de santé .
Des internautes wallons ont découvert la LEM. Luc Lénel vient de les présenter, avec leur système original pluridisciplinaire, autogéré et non hiérarchisé d'exercice des soins de santé primaire. Expérience à suivre attentivement. Bienvenue à eux, et qu'ils participent activement à l' enrichissement de nos débats sans frontières sur la santé. Adresse : http://www.citizen.be/fmmcsf
- Plus de 50 internautes reçoivent automatiquement la LEM par courrier électronique. Ils ont la possibilité de répondre immédiatement, ou de lancer eux-mêmes un autre débat, en utilisant la liste de diffusion créée à cet effet . Un exemple ? Une info de notre correspondant aux USA sur les dernières dérives sur la Toile de la viagramania américaine. Édifiant et terrifiant !
- Les Médecins Maîtres Toile, dont nous avons été un des initiateurs, vous invitent à participer librement à une expérience de liste de discussion adulte et non modérée sur la santé. Abonnement gratuit , s'inscrire à l'adresse : http://www.onelist.com/subscribe.cgi/mmt2
- « Oui, Dr G. Magnier ( Lem 77) c'est bien le diagnostic qui prévaut actuellement car il prend appui sur la conception de l'économie qui domine. Pas possible d'expliquer vite pourquoi et comment ce diagnostic qui en découle est faux.Les quatre critères majeurs de la santé d'une économie sont : 1 : plein-emploi, 2 : progression du pouvoir d'achat des salaires plus forte que l'augmentation de la production totale, 3 : progression stable du cours des actions et des obligations, 4 : stabilité des prélèvements obligatoires à un niveau nettement au-dessous de la moitié des revenus. En France notamment, aucun de ces critères n'est satisfait depuis 1980. Pire : tous le sont de plus en plus mal. Beaucoup de propagande, assise sur des statistiques et des raisonnements pseudo-scientifiques, dans l'affirmation des " bons fondamentaux " de l'économie française. S'ils étaient vraiment les bons, il n'y aurait pas de lourdes causes économiques (ou d'origine économique) à la dégradation de la santé du corps social. Or ces causes, connues de tous, existent manifestement : trop de chômage structurel et trop d'assistance étatisée. Pour accéder à la conviction bien établie que les quatre critères précités sont les bons, il faut connaître ce qui se peut et ce qui ne se peut pas durablement en économie. C'est cela le dialogue d'Hippocrate et d'Exocarte qui se construit actuellement, sans s'encombrer des détails techniques qui ne changent rien à l'essentiel ».
Réaction de D. Michaut à Lem 77.
<< Moi, je sais que je suis trop dans le vent parce que j'ai un cerveau lent » Nobel 98 de l' Os court spontané . © Dr F-M Michaut - Expression médicale 1998
N° 77 23-10 -1998 Consulter un autre numéro ?
Naufrage d'un bateau de touristes sur un lac de montagne ; bilan : une vingtaine de morts . Les premiers éléments de l'enquête font peser des charges accablantes sur le propriétaire et le pilote du bateau . Le juge les inculpe d'homicide involontaire.Imaginez que le naufrage ait eu lieu de ce côté-ci des Pyrénées ; que pensez vous qu'il adviendrait ? Après quarante-huit heures de garde-à-vue , les deux hommes seraient embastillés jusqu'à leur procès , qui n'interviendrait que des mois , voire des années plus tard ( la Justice n'est pas pressée ) . Pendant tout ce temps, les Magistrats de l'Instruction utiliseraient cette détention dite "préventive" ( qui est à la détention ce que la Médecine préventive est à la Médecine ) pour briser les "mis en examen" ; leur courrier serait lu , censuré ; les humiliations succéderaient aux brimades ; ce seraient des hommes privés de leur dignité qui , finalement , comparaîtraient devant le Tribunal pour un procès fatalement inique , car condamnés d'avance .Vous avez dit"présomption d'innocence" ? En France, on ne connait pas . Nos voisins espagnols font une autre lecture de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme ( issue de la Déclaration de 1789 , votée par l'Assemblée Constituante française ! ). Ces deux hommes ont été laissés en liberté sous caution , jusqu'à la date d'un procès qui sera d'autant plus équitable qu'ils s'y présenteront libres , après avoir eu toute latitude de préparer leur défense. C'est de quel côté des Pyrénées l'Inquisition ?
* médecin exerçant en milieu carcéral
- Notre nouvelle page Internet publie intégralement le texte d'Odile Marcel sur Technoscience et thérapie : la médecine et l'imaginaire social . Lisez, réfléchissez et adressez-nous tous vos commentaires, très précieux pour l'auteur.
- « Oui, " Une distinction fondamentale " ( LEM 76),c'est très juste. "Cessons de mettre à la charge indue de la médecine tous les maux individuels qu'engendrent les dysfonctionnements... ". Noter le parallélisme et ( qu'Euclide s'y retrouve s'il le peut ) la convergence entre " les médecins sont faits pour soigner les personnes atteintes d'une maladie " et le point de vue qu'exprime Exocrate sur les économistes, faits pour étudier et prescrire dans le seul domaine de la pratique des échanges marchands et des transferts de pouvoir d'achat. L'indispensable fonction des politiques est de tirer de la médecine proprement dite et de l'économie proprement dite ce qu'il ne faut pas faire pour pervertir l'une par l'autre et (le) vice (nous) versa (dans le précipice) » . message de Dominique Michaut
- « Je suis assez d'accord avec la LEM 76.Par contre vous écrivez :"Les analyses déjà effectuées expliquent parfaitement pourquoi nos économies et nos sociétés vont si mal." Nos sociétés vont mal, d'accord. Et j'ai été très étonné et très inquiet en lisant qu'au cours des manifs des lycéens,des jeunes s'en sont pris à d'autres jeunes...! Ça, ce n'est pas normal et je me demande si ce n'est pas un signal de gravité.... Par contre, nos économies sont florissantes : nos spéculateurs font toujours de bonnes affaires, les millions valsent; il y a des gens de plus en plus riches (scandaleusement riches).... les investisseurs gagnent de l'argent en dormant.....les directeurs "dégraissent" ... Ce qui ne va pas, c'est l'apparition de la misère et de l'exclusion dans les pays riches (chez nous) et l'aggravation de la pauvreté ailleurs.... Et je suis d'accord, ni le Lexomil ni le Viagra ne sont des remèdes à ces scandales de nos sociétés ». message du Dr G. Magnier. N.d.l.r. : les "analyses " dont il est question ne sont hélas pas du tout celles de l'establishment actuel mais bien celles de " notre économiste de la LEM " ... Nous en reparlerons ici.
Os court : « C'est en sciant que Léonard devint scie .»
Igor ( le père ).
© Dr F-M Michaut - Expression médicale 1998
N° 76 16-10 -1998 Consulter un autre numéro ?
Lettre d'Expression Médicale n°76
Hebdomadaire électronique francophone de santé - 16 oct. 1998
Dr F-M Michaut
Une grande partie du monde affronte déjà une formidable récession économique. aux antipodes du paradis attendu de la " mondialisation heureuse ". On s'est trompé, on nous a trompé sur toute la ligne en matière d'économie. Voilà ce qu'un simple observateur comprend. Raison de plus pour nous interroger sur le bien-fondé de la pensée économique à la mode. L'Europe occidentale semble épargnée, mais aucune raison o d'y échapper avant peu. Les activités économiques vont être profondément bouleversées. Et toutes celles qui touchent de près ou de loin à nos habitudes de santé. Énorme mouvement social, dont nous ne mesurons pas l'ampleur, les hommes vont durement souffrir. Il en résultera des obligations vitales de changer nos comportements devenus inadaptés, tant du côté des professionnels de la santé que de tous les citoyens. Ni pleurs, ni désignation de coupables, la matière grise restera notre seul recours.
-Depuis plusieurs numéros, vous êtes invités à recevoir la LEM chaque semaine dans votre boîte à lettres électronique. C'est gratuit, et cela vous permet de répondre immédiatement et de faire connaître vos réactions à tous les abonnés. Encore une possibilité d'expression à exploiter.
- Le groupe de travail interne de la LEM constitué avec la participation bénévole de la société Equimanagement Consultants poursuit ses travaux. L'étude des relations complexes entre l'économie et la santé prend la forme d'un dialogue à visée didactique entre Exocrate et Hippocrate, dont la publication est envisagée. Les analyses déjà effectuées expliquent parfaitement pourquoi nos économies et nos sociétés vont si mal.
-La médecine de la médecine, nommée ici la métamédecine, est un autre gros dossier de la LEM. Les 26 pages du document envoyé par Odile Marcel (cl LEM 75 ) constituent une contribution majeure à cette recherche jusqu'à ce jour négligée par une médecine triomphante et une société naïvement passive. Originalité de la pensée, lucidité de l'analyse et courage intellectuel sont au rendez-vous. C'est assez rare pour être salué, et surtout mis en action. La récession qui arrive y contribuera paradoxalement !
- Décidemment, vraiment pas moyen de sortir de cette question des relations entre la santé des hommes et l'économie et la politique des sociétés ! Odile Marcel nous le dit clairement . Cessons de mettre à la charge indue de la médecine tous les maux individuels qu'engendrent les dysfonctionnements des sociétés, comme on le fait depuis des années avec une incroyable inconscience. C'est un leurre idéologique absolu, une tromperie scientifique des plus graves : la médecine n'a , et ne peut avoir, aucun outil particulier pour colmater les conséquences des conduites collectives inadaptées à la réalité et aux besoins vrais des hommes. Légèreté et fatuité des professionnels de la santé qui nous laissons ainsi investir de missions impossibles et écrasantes pour nous. Les médecins sont faits pour soigner les personnes atteintes d'une maladie . Ce n'est pas leur rôle que de remédier aux dysfonctionnements de nos cités. N'est-ce pas l'indispensable fonction des politiques ?
Os court : « Réponse à Saint Thomas : je ne vois que ce que je crois ! » Cath. Hoche LEM par e-mail ? Abonnement à lem-subscribe@makelist.com © Dr F-M Michaut - Expression médicale 1998
N° 75 09-10 -1998 Consulter un autre numéro ?
« Il y a peu d'hommes qui se permettent un usage rigoureux et intrépide de leur raison, et osent l'appliquer à tous les objets dans toute sa force. Le temps est venu où il faut l'appliquer ainsi à tous les objets de la morale, de la politique et de la société ; aux rois, aux ministres, aux grands, aux philosophes, aux principes des sciences, des beaux-arts, etc., sans quoi on restera dans la médiocrité. »
Sébastien Roch dit de Chamfort
( Né en1740, s'est suicidé en 1794 après son arrestation à Paris au moment de la Terreur)
- « Les problèmes de la médecine sont partout les mêmes, et le défi qu'ils posent sont encore plus aigus dans les pays du Sud. Merci pour ce site qui m'aidera certainement à voir plus clair ». Dr A. B .( Maroc ).
Vide à combler Vide à combler
Réel utopie basée sur Réel utopie basée sur
l'imaginaire la connaissance
ÉCHEC PROGRÈS
« Les utopies ne sont souvent que des vérités prématurées » ( Lamart ) - « Le XIXe siècle a réalisé les idées utopistes du XVIIIe siècle ». ( F. Scherer ) Lettre de Marianne Padé à LEM du 24 septembre 98.
-Communication au Colloque " L''utopie de la santé " : - « ... On soulagerait sans doute la médecine en la déchargeant, autant qu'il soit possible, de cette mission d'ordre psychosocial qu'elle est de jour en jour plus mal faite pour accomplir du fait de la spécialisation techno-scientifique des métiers médicaux, sauf à se satisfaire du leurre, de jour en jour plus coûteux, d'une assurance sociale qui veille utilement à la bonne santé générale, couvre les frais solidaires des affections lourdes, mais n'a pas à assumer la dépense engendrée par la médicalisation des malaises et conflits engendrés par l'inertie sociale et par l'injustice rémanente de nos systèmes économiques et politiques... ». Extrait du courrier d'Odile Marcel, dont nous reparlerons ici.
-Le Sénat américain a soumis l'homme le plus puissant du monde à la publication que l'on sait sur la Toile . Des réseaux pédophiles, des escrocs de tout acabit et des pervers s'en servent aussi. La Toile peut-elle aussi également aider quelques uns à vivre un peu mieux, en comprenant un peu plus notre monde ? C'est cette question précise qu 'explore notre publication par son existence.
Os court : « Si Dieu avait placé la mort avant la vie, les hommes seraient peut-être plus sages ! » . ( M. Padé )
Abonnement gratuit à lem-subscribe@makelist.com © Dr F-M Michaut - Expression médicale 1998
N° 74 18-09 -1998 Consulter un autre numéro ?
Dr F-M. Michaut LEM, 73 fois a été remis sur le métier, poli et repoli sans cesse. Un seul objectif : constituer en toute indépendance un lieu de dialogue de qualité entre le monde de la santé et tous les citoyens. Sa forme a évolué sous vos yeux. De nouveaux moyens techniques de diffusion ont été expérimentés avec succès, pas pour "faire moderne", mais pour élargir ses possibilités de contacts. LEM est ainsi devenu une publication hebdomadaire électronique francophone de santé.
Votre collaboration régulière donne du poids à nos propos, soyez-en tous remerciés. Participez, exprimez-vous encore, même si c'est de façon critique, posez des questions, toutes les questions que vous voulez, sur tout ce qui touche directement ou indirectement à la santé. LEM est là uniquement pour cela : tout cela c'est de " l'expression médicale" .
- La prochaine LEM 75 paraîtra le 10 octobre 1998. Un peu de repos.
- Afin de mieux coller au contenu, nos sous-titres seront désormais adaptés à leur contenu propre et non plus sous nos trois "C" rituels : confiance, conscience et compétence.
- Notre ami le Dr Dominique Debray ( édito de LEM 66 ) est devenu Président du Directoire d'IRAP Santé (N°1 de la formation hospitalière, l'IRAP est orienté sur la formation des soignants).
- Votre abonnement à notre publication devient indispensable .Plusieurs initiatives sont lancées pour cela :
- L'abonnement postal , pour recevoir chaque semaine cette publication par courrier avec un timbre de collection. Vous pouvez nous envoyer un chèque de 3 F x par le nombre de numéros désirés + 60,30 FF ( 50 FF HT + tva 20,6% ) pour frais d'envoi . Une facture vous sera adressée.
- L'abonnement pour recevoir LEM par courrier électronique et en couleurs, est gratuit. Un simple message sans sujet ni texte à lem-subscribe@makelist.com suffit. Un formulaire d'inscription par un simple clic est aussi à votre disposition sur nos deux Sites Web. Merci d'y penser, et d'en parler autour de vous. Faites-le tout de suite sinon, vous oublierez.
- Un appel a été lancé dans la LEM 73 auprès des utilisateurs de Windows 95 et 98 pour l'expérimentation du logiciel "Contact!" de gestion des carnets d'adresses. A ce jour, dix expérimentateurs à titre gracieux se sont fait connaître. Contacter DOMEQUI@aol.fr. L'auteur propose d'aider LEM à assurer ses frais de fonctionnement en reversant une partie des bénéfices de la vente éventuelle de ce logiciel. Un grand merci pour cette proposition.
-« Le " niveau systémique " est politiquement très dangereux en l'état dominant des mentalités. Cette phrase de Fabra, dans sa dernière chronique dans le journal " Les Échos ", à propos du SMIC ( salaire minimum interprofessionnel de croissance, ndlr ) mais transposable à tant d'autres domaines, dont celui de la santé : " D'un garde-fou salutaire contre les employeurs abusifs, les politiques ont voulu faire un instrument de manipulation du marché " » . Réponse de Dominique Michaut au Dr Adenis-Lamarre in LEM 73.
Os court : « Dieu a agi sagement en plaçant la naissance avant la mort ; sans cela que saurait-on de la vie ? » .
( Alphonse Allais )
N° 73 11-09 -1998 Consulter un autre numéro ?
«Ca suffit maintenant, vous les gens de la santé, rentrez dans la réalité économique qui règle tout, vous devez vous y plier ». Voilà le message de nos responsables politiques. Mais quand ils parlent d'Eurolande, l'économique se réduit bêtement au monétaire. La santé, comme toute préoccupation humaine n'y a nulle place. La Russie née de l'implosion de l'URSS soviétique a subi une tentative d'expérimentation du capitalisme ultralibéral. Résultat observable : elle se décompose sous nos yeux. Les modèles actuels d'organisation de nos sociétés ne répondent plus aux réalités que nous vivons ? D'autres surgiront. Nous seront-ils une fois de plus imposés par des idéologues ou des techniciens, ou aurons-nous la sagesse de demander enfin aux hommes ce qu'ils souhaitent vraiment pour leur vie à eux ? Car, ça, on peut techniquement le faire . Notre santé en dépendra.
- Contact ! une nouvelle solution pour la gestion assistée par ordinateur de vos adresses téléphones, fax, Internet, adresses postales, notes d'aide-mémoire pour Windows 95 et 98 . En un seul endroit des informations autrement dispersées entre plusieurs fichiers partiels et incompatibles. Moins de ressaisies , impressions des répertoires . LEM cherche expérimentateurs bénévoles. Nous contacter ...
- Une nouvelle négociation entre médecins , assurance maladie et État va s'ouvrir en France. Qui a auparavant pris la peine d'évaluer le degré de confiance dont jouissent les syndicalistes auprès de la population médicale ? Les échecs cuisants du Carnet de Santé, du médecin référent et de la télétransmission des feuilles d'assurance maladie sont des indices forts. Quant aux radiologues qui n'ont plus rien à perdre, c'est simplement ... redoutable pour la suite.
- « A lire les revues, on se rend compte que nos politiques se sont lancés dans le règlement des problèmes en agissant au niveau systémique. Problème médical, responsabilité médicale, échec de la médicalisation donc essai de solution politique. Le système médical est bien malade! Dossier sur la prise en charge de l'obésité : "une nouvelle donne" (Qdm du 2 sept.), prise en charge systémique du problème. En fait uniquement prise en considération du coût de l'obésité dans le système de soins. "La perte de 10% du poids réduit de 50% les coûts médicaux ". Les coûts étant de 7% des dépenses de santé (aux USA), une économie de 3.5% repose donc sur la stratégie suivante : Indice de Masse Corporelle > 30 : on recherche une perte de poids (de 10%) sur six mois, puis une stabilisation. L'indice entre 25 et 29,9 : l'objectif est d'éviter une prise de poids. La notion d'individu a disparu ! Dorénavant, un patient souffre d'une maladie qui coûte, et on ne traite plus un patient qui souffre, mais une maladie qui coûte ! On ne traite plus un système humain, on traite le système de santé ! C'est Hippocrate qu'on a assassiné » . ( Dr Adenis-Lamarre, réponse à LEM 72)
- En ce moment, presque tous les praticiens installés à Genève ont mis cette affiche dans leur salle d'attente: « Sauf demande spéciale de votre part, AUCUNE information médicale ne sera communiquée à des tiers ». On remet également en cause les contrats léonins des assurances bas de gamme qui obligent les patients à renoncer par avance à leur droit au secret médical. Bref, l'empoignade est féroce, on a tous les éléments pour un affrontement tous azimuts. Le secret médical est bien considéré comme un « obstacle » sur la voie de la productivité idéale par les grands groupes de l'assurance privée ou étatique ( Dr Max Klohn ).
Os court : « Sans humour, un cerveau ce n'est que de la matière grise » . ( Affichage public vu à Limoges)
Nouveau : LEM par e-mail ! Un simple clic en haut de page ou écrire à lem.subscribe@makelist.com . !
© Dr F-M Michaut - Expression médicale 1998