Texte
de toutes les Lettres d'Expression médicale depuis
février 97. (
© Dr F-M Michaut )
LEM N° 113- 30/07/99
..............................
Consulter
un autre numéro ?
Fin
de la médecine fermée
Dr François-Marie Michaut
La
pratique médicale, depuis cinquante ans, s'est enfermée
sur elle-même. La technoscience, telle qu'elle est décrite
par Odile Marcel, repousse à l'extérieur l'humain
et le social. Il devient de plus en plus évident que cette
médecine fermée n'est pas capable de tenir ses promesses,
de démontrer sa viabilité. Malgré une attirance
historique des médecins pour les fonctions politiques,
comme ce fut le cas chez nous au début du siècle
pour Georges Clémenceau, une sorte de "bulle médicale"
s'est constituée sous l'influence dominante des ingénieurs
bio-médicaux.
Cette
bulle, hors de la vie et des règles communes, est en train
d'éclater sous nos yeux. Les hommes politiques de tous
les pays, Bill Clinton en tête, ont pour objectif prioritaire
de parquer la médecine . La partie à jouer avec
les médecins est plus facile que celle à mener avec
les assurés sociaux. C'est pourquoi les professionnels
de santé sont en ce moment des cibles en vue. Et, pourtant,
l'échec régulier de tous les essais en cours ne
peut échapper à aucun observateur.
L'affrontement
avec les pouvoirs politiques ( ce n'est pas, nous le constatons
souvent ici, une spécificité franco-française
) conduit paradoxalement à une évolution des esprits
en matière de santé. Les médecins, et les
patients prennent progressivement conscience qu'il n'y a qu'une
façon de faire vivre la médecine : sortir de la
bulle pour rebrancher la pratique médicale sur la vie des
gens telle qu'elle est.
La
LEM ... telle qu'elle est
En
complément de la présentation de la LEM faite sur
http://www.fulmedico.org
, voici quelques renseignements complémentaires pour mieux
saisir notre ligne éditoriale.
Fondation
de la mouvance des Médecins Maîtres Toile
Quand
la publication de la LEM sur l'Internet a commencé, la
nécessité d'établir des liens avec le plus
grand nombre possible de sites francophones de santé est
apparue. Cela a conduit à la mise en place d'une collaboration
directe entre médecins engagés dans l'exploration
de ce nouvel outil de communication, le club MMT.
Engagement
de la LEM dans FULMEDICO
Quand
MMT a donné naissance à la fédération
des utilisateurs de logiciels médicaux et communicants,
la LEM s'est associée à cette démarche de
responsabilisation directe des professionnels de santé.
Création
et animation d'une formation économique
Quand
les débats et échanges conduits ici ont mis en évidence
la nécessité d'une formation spécifique pour
une pratique plus saine de la médecine par une conception
renouvelée de l'économie, elle a été
mise en place sous le titre : D'un caducée à l'autre.
Négociation
avec " Medicine As a Profession " (MAP)
Quand,
pour lutter contre l'intégrisme mondial des marchés
financiers, la restauration d'une éthique professionnelle
médicale a été jugée comme une action
prioritaire aux USA, la LEM a entamé et poursuit des négociations
pour s'associer au programme MAP.
LEM,
syndicalistes et partis politiques
Quand
syndicalistes et partis politiques se rencontrent et s'affrontent,
la LEM poursuit ses travaux sur la médecine de la médecine
( métamédecine) et débats en toute indépendance,
et les met à leur disposition .
La
liste LEM sur le Harcèlement Moral
Quand
un problème de société émerge aussi
brutalement que celui du harcèlement moral, la LEM explore
comment l'Internet peut aider ses victimes en leur permettant
de s'exprimer ouvertement.
L'organisation
pratique de la LEM
Quand
il a fallu assurer sa pérennité et poursuivre son
développement en toute indépendance, la LEM s'est
adossée à Equimanagement Consultants qui lui sert
de structure financière, commerciale et logistique.
Os
court « Le métier, c'est ce qui ne s'apprend pas
» Pablo Picasso
Nouveau
!
Par Internet , formation D'un
caducée à l'autre,
une conception renouvelée de l'économie pour une
pratique plus saine de la médecine + fiches de management
du cabinet médical
Renseignements
ici
LEM N° 112- 23/07/99
..............................
Consulter
un autre numéro ?
Subordination
Dr
François-Marie Michaut
Le
vote en cours de la réduction de la durée hebdomadaire
à 35 heures du travail salarié en France est curieux
pour un médecin. Dans ce pays, n'y aurait-il plus que des
citoyens et électeurs salariés ? Au fait, qu'est-ce
qu'un salarié ? C'est celui qui a signé un contrat
de travail avec son employeur, répond le droit du travail.
Qu'il s'agisse d'un emploi à plein temps, ou à temps
partiel, d'un contrat à durée déterminée
ou indéterminée, que l'employeur soit privé
ou public, le principe central reste identique. Il est tellement
simple, qu'il est volontiers oublié. En échange
d'une rétribution du travail effectué, une personne
accepte un lien de subordination avec l'entreprise qui l'emploie.
Etre subordonné, c' être sous les ordres de quelqu'un.
Quand
un contrat, comme une convention entre les médecins et
l'assurance maladie, met en place des mécanismes qui peuvent
conduire, de fait, sinon de droit, à une telle situation
de subordination, il est légitime de se poser des questions.
Avec quel type d'organisation, les patients, les utilisateurs
des soins médicaux, peuvent-ils être le mieux soignés
? Est-ce par des professionnels soumis à un mécanisme
de subordination clairement déclaré, comme , par
exemple, et depuis fort longtemps en médecine hospitalière
? Est-ce par des soignants obéissant avant tout aux ordres
des assureurs publics ou privés , ou des pouvoirs politiques
du jour ? Autrement dit, autour de quel « pivot » doit
être bâti un système de soins ?
Le
pivot du système de santé français
Lionel
Jospin l'a affirmé aux médias : « Le médecin
généraliste doit être le pivot du système
de soins ». Il y a fort longtemps que des ministres de la
santé, notamment Jacques Barrot, ont tenu ce langage, avec
les résultats que l'on sait. Qu'il aurait été
réconfortant d'entendre simplement que s'il existe un pivot
en matière de soins médicaux, ce ne peut être
que le patient. Le secteur de la santé n'appartient pas
du tout au pouvoir politique ni à l'assureur public obligatoire
qu'il a mis en place depuis 1945 ( et à ses satellites
plus ou moins mutualistes ). Il n'est pas non plus la propriété
des professionnels de santé. Il n'appartient, économiquement
parlant, qu'à chacun de nous qui payons nos cotisations.
Car, cela a été fortement démontré
au cours de notre formation LEM à l'économie des
soins de santé, il n'y a aucune autre source au financement
de l'assurance maladie.
L'Etat et le patronat ne paient rien du tout
Qu'il
aurait été intéressant, pour alimenter un
vrai débat sur ces questions qui nous concernent tous,
médecins et patients en particulier, que soit clairement
formulée cette vérité première. Les
dépenses de l'assurance maladie ne sont payées qu'au
seul moyen des cotisations prélevées soit sur le
travail, soit sur tous les revenus au moyen d'une contribution
sociale généralisée ( CSG), simplement recouvrée
par les services fiscaux. La part patronale des cotisations n'est
qu'un trompe l'oeil, destiné à laisser entendre,
en toute démagogie, que l'on a réussi à «
faire cracher les patrons » à notre place. Qui peut
ne pas comprendre que la fameuse part patronale fait partie intégrante
du coût du salaire ? De la même façon, on laisse
croire, sans jamais le démentir, que l'Etat participe sur
ses fonds propres au renflouement , voire au fonctionnement de
la Sécu. La propriété, et la libre utilisation,
des sommes considérables qui sont en jeu, est ainsi confisquée
aux citoyens par ce conditionnement des esprits.
La
question du plein emploi
La
nécessité politique et humaine de favoriser le plein
emploi, au lieu de maintenir nos pays européens dans la
gestion d'une pénurie entretenue de chômage dit structurel
est ainsi solidement dissimulée aux yeux de beaucoup. Une
réduction de quelques pour cent des demandeurs d'emploi
feraient fondre nos problèmes de trésorerie.
Os
court « Puis-je vous dire un mot ? - Cela dépend
lequel » Francis Blanche
Nouveau ! Par Internet , formation D'un
caducée à l'autre,
une conception renouvelée de l'économie pour une
pratique plus saine de la médecine + fiches de management
du cabinet médical
Renseignements
ici
LEM
N° 111- 16/07/99 ..............................
Consulter un autre numéro ?
|
Lettre d'Expression
médicale n°111
|
Hebdomadaire électronique
francophone de santé - 16 juillet
1999
|
Comité
éditorial : Pr Jean-Paul Escande
(Paris-Cochin), Paul Fabra (Paris),
Odile Marcel (Lyon III)
|
Directeur
François-Marie Michaut (MD), 4
bis rue Saint Michel, 17000 la Rochelle
(France).
|
Téléphone,
répondeur, télécopieur
: + (33) 5 46 27 01 98
|
Consultation
des archives de la LEM
|
Vivre ou exister
Docteur
Jacques Blais (*)
Il
est toujours instructif de tenter de simplifier. Si l'on
opère dans ce sens en ce qui concerne la vision de
l'exercice médical, le constat est celui de deux
pôles. L'un, majoritairement attractif, est visé
par la cohorte des praticiens dont la manière d'être,
les connaissances, et le but, sont de préserver la
vie, donc de ne pas mourir, ou au moins pas tout de suite.
L'autre,
minoritairement repéré, est cherché
par les professionnels qui tentent de permettre l'existence,
s'attachant moins à l'idée impérative
de vivre.
Les
protecteurs de vie incluent toutes sortes de catégories,
allant des réanimateurs aux intervenant de protection
maternelle et infantile, en passant par des généralistes,
des spécialistes, des cancérologues ...
Ceux
qui privilégient l'existence réunissent aussi
des des catégories différentes, depuis les
chercheurs en procréation jusqu'aux psychiatres,
en passant par des généralistes, ou des spécialistes.
Faire
vivre, ou aider à exister. Question
Deux
pôles également opposés se découvrent
en matière sociologique, économique, anthropologique,
méthodologique. Le groupe des professionnels de santé
définira plutôt son ensemble comme celui d'acteurs
de progrès et d'aide dans le système relationnel
humain.
*
Jacques Blais, médecin généraliste
de la banlieue parisienne, enseignant et écrivain
a été l'un des fondateurs de la LEM en 1996
. NDLR
Quand
la vision politique, dirigeante, financière, gouvernante
les classera d'avantage en véhicules de marchés
économiques ayant pour support des catégories
de personnes à des degrés variables de leur
évolution.
Les
deux chapitres de considération présentent
des implications socio-économiques très différentes.
Les médecins visant avant tout la vie, l'action,
suivront des démarches selon une stratégie
défensive, thérapeutique, et offensive, prévention,
explorations, qui répondent à une demande
de société, où les critères
seront le confort, la santé, la maîtrise de
la mort, l'efficacité, les résultats, la présence
vivante, la croyance en la science. L'ensemble ayant un
coût élevé de réalisation.
Les
praticiens privilégiant l'existence, l'expression,
l'émotion, ébaucheront une stratégie
évolutive, reflet des attentes et des souhaits des
sujets, des patients, et réparatrice, à base
de solutions issues des pratiques et des expériences,
des objectifs et des enjeux. Les critères forts étant
l'être, la personne, l'adaptation, les thérapies.
Dans un coût surtout important en traitants, en écoutants.
Etre
un acteur et un moteur de soins, but des praticiens. Etre
un agent et un vecteur de marchés, estimation des
financiers et des politiques. Etre un recours et un producteur
de soins, espoir des patients ?
Une
médecine qui protège, maintient, augmente,
prolonge la vie, ou une médecine qui valorise, débusque,
privilégie, restaure l'existence, premier choix à
déterminer pour le médecin encore en devenir
ou en interrogation.
Une
médecine qui soigne, aide, écoute, place au
centre les êtres, ou une médecine qui agit
selon des critères financiers, politiques, économiques,
une médecine concrète des hommes vrais, ou
une médecine théorique de concepts, des statistiques,
des taux et des marchés, un autre choix pour les
gouvernants encore en gestation .
Fin
du texte intégral de Jacques Blais, reçu par
courrier le 7 juillet 1999.
Os court « Ne pas confondre le
pif d'Hippocrate et le paf d'hypocrite » Dr Tartuffe,
sexologue
Nouveau
! Par Internet
, formation D'un caducée à l'autre,
une conception renouvelée de l'économie
pour une pratique plus saine de la médecine + fiches
de management du cabinet médical
Renseignements
ici
|
LEM N° 110- 09/07/99
..............................
Consulter
un autre numéro ?
|
Lettre
d'Expression médicale n°110
|
Hebdomadaire
électronique francophone de santé
- 9 juillet 1999
|
Comité
éditorial : Pr Jean-Paul Escande (Paris-Cochin),
Paul Fabra (Paris), Odile Marcel (Lyon
III)
|
Directeur
François-Marie Michaut (MD), 4 bis rue
Saint Michel, 17000 la Rochelle (France).
|
Téléphone,
répondeur, télécopieur
: + (33) 5 46 27 01 98
|
Consultation
des archives de la LEM
|
Ici
et là-bas
Docteur
François-Marie Michaut
Que
se passe-t-il actuellement chez les médecins français,
quelle est leur état d'esprit ? Voici ce qu'en dit un jeune
confrère médecin généraliste non syndiqué.
Les médecins de moins de trente cinq ans, encore frais
émoulus de leurs années d'études et de pratique
hospitalière, obéissent sans état d'âme
à toutes les nouvelles obligations administratives et réglementaires.
Les médecins qui atteignent la cinquantaine attendent ouvertement
la retraite, en bougeant le moins possible et en traînant
les pieds devant les innovations comme la Carte de Santé
et l'informatisation de leur cabinet. Les confrères d'âge
intermédiaire se demandent comment quitter le bateau en
cours de naufrage de leur pratique libérale, aux contraintes
jugées de plus en plus invivables. La voie d'une reconversion
dans des activités médicales « hors contrainte
» de l'assurance maladie obligatoire est recherchée,
comme s'il s'agissait d'un véritable sauve-qui-peut. Qu'
importe si ces disciplines sont scientifiquement peu assurées,
du moment qu'elles permettent au médecin de tirer son épingle
du jeu. Réaction individuelle. Aux USA, les médecins
sont aussi de plus en plus exaspérés par les contraintes
du Managed Care, et des HMO's. Pour ne plus subir les autorisations
de prescriptions venant de bureaucrates, leur réponse est
collective. Pour se défendre, ils s'inscrivent en masse
à des syndicats ouvriers, le syndicalisme médical
n'existant pas ( encore ) dans leur pays.
L'idée fixe de la réduction des
dépenses de santé
Les
gouvernants de tous les pays du monde ont la même obsession
: Il faut réduire les dépenses de santé.
Pas question de régenter les dépenses d'alimentation,
de loisirs ou d'automobile, contrôler seulement ce qui touche
aux sommes consacrées aux soins médicaux. N'y-a-t-il
pas là une atteinte aux capacités de libre-arbitre
des citoyens utilisateurs de médecine, comme s'ils étaient
trop vulnérables pour ne pas décider la part de
leur revenu à consacrer pour se soigner ? Sinon, l'autre
explication, qui mériterait d'être démontrée
serait que le secteur de la santé est d'une nature différente
de toutes les autres activités économiques. En paraphrasant
Daniel Andraud ( LEM 108 ) : « Pour penser l'avenir, le corps
politique doit renoncer à parler au nom des patients ».
Alors, patients, reprenez la parole confisquée un peu partout
!
En
Allemagne, réforme du système de santé
Un
projet de loi s'attaque à stabiliser les dépenses
dans ce secteur à compter de l'an 2000 ( QdM du 29/6/99
p2). Avec l'indexation des dépenses de santé sur
l'évolution des salaires.
En
Suède, tout n'est pas rose
«
La loi suédoise donne aux 26 conseils généraux
la responsabilité des services de santé. Les conseils
généraux lèvent un impôt local pour
financer ces services ... La Suède a pris conscience de
la dégradation de son système de soins avec le décès
de plusieurs malades n'ayant pu être traités à
temps, faute de moyens ..." Nos ressources sont désormais
comptées et le système ne peut plus admettre que
les cas les plus graves " explique Anders Berg médecin-chef
de l'hôpital de Karlstadt ... Dans sa loi de finances 1999,
le gouvernement social-démocrate a réduit le budget
de la santé qui, l'an dernier, ne représentait plus
que 6,7% du PNB, contre 7,5% en 1992 » . Qdm 29/6/99 p.2
Et,
pour mémoire, la Suisse
-
Les lecteurs de la LEM connaissent bien le projet ministériel
fédéral GRAT de révision autoritaire des
tarifs des actes médicaux, au pays même des assurances
privées et des initiatives cantonales. Cf LEM 107
Os
court « - Docteur, je ne crois pas aux microbes ! - Qu'est-ce
que vous voulez que ça leur fasse ? » Un Internaute
Nouveau
!
Par Internet , formation D'un
caducée à l'autre,
une conception renouvelée de l'économie pour une
pratique plus saine de la médecine + fiches de management
du cabinet médical
Renseignements
ici
|
LEM N° 109- 02/07/99 ..............................
Consulter
un autre numéro ?
Lettre
d'Expression médicale n°109 Hebdomadaire électronique
francophone de santé du 2 juillet 1999
http://www.gessie.tm.fr/expression-medicale
Comité
éditorial : Pr Jean-Paul Escande (Paris-Cochin), Paul Fabra
(Paris), Odile Marcel (Lyon III)
Directeur
François-Marie Michaut (MD), 4 bis rue Saint Michel, 17000
la Rochelle (France).
Du
temps de Molière
Docteur
François-Marie Michaut
Jean-Baptiste
Poquelin a bien fait rire son public sur le dos des médecins
depuis le siècle de Louis XIV. Le ballet final du Malade Imaginaire,
pudiquement passé sous silence, reste un monument de cocasserie.
Mais, au delà des apparences, la curiosité médicale
y retrouve utilement le mode de fonctionnement intellectuel de nos devanciers.
Deux maîtres à penser sont alors considérés
comme intouchables : Hippocrate et Aristote. Leurs concepts sont jugés
indépassables. Trois siècles après, il est facile
de se moquer de cette myopie. A moins de se demander si nous ne vénérons
pas de la même façon nos idoles les plus récentes.
Avec toutes
les restrictions que doit entraîner toute comparaison, c'est un
jeu possible. Les livres d'Hippocrate d'antan ne peuvent-ils pas être
rapprochés de la médecine technoscientifique de nos jours,
chère à Odile Marcel . Avec ses promesses moléculaires
et génétiques, clonages et OGM, elle a pignon sur rue.
A tort ou à raison, la philosophie d'Aristote a disparu de nos
esprits. Une autre conception du monde triomphe désormais. Ce
n'est plus celle d'un système religieux ou politique, mais bien
celle qui impose la domination de l'économie sur toutes les activités
humaines. La loi des marchés, érigée en " intégrisme"
selon Soros, ou " une économie de la santé, laissez-moi
rire " comme le dit Paul Fabra. Aurons-nous la chance de voir le nouveau
Siècle des Lumières souhaité par Jean Paul Escande
succéder à notre Grand Sièc le qui finit ?
A
propos de l'épure en dix mesures ( LEM 106)
«
Ces dix propositions sont intéressantes, certes, mais elles sont
loin de faire un vrai projet qui pourrait entraîner un débat
et apporter l'adhésion de multiples partenaires.Je retrouve des
bonnes idées mais il me semble qu'il faudrait étoffer
ce projet, pas avec seulement dix propositions mais avec 50, 100 pages
et un travail solide. A titre personnel, je suis prêt à
travailler dans cet axe. Pour la forme du travail, je crois qu'un travail
en groupe suppose de se connaître, de se voir physiquement »
. Telle est la proposition lancée par le Docteur Serge Contard
( scontard@wanadoo.fr). La balle est dans le camp des lecteurs de la
LEM.
Satisfaire
les clients, le profit ... viendra de surcroît
«
Quand un grand patron japonais affirme qu'il se sent responsable de
l'emploi des salariés du groupe, que l'objectif est de satisfaire
les clients et de produire plus et que le profit viendra de surcroît,
c'est lui qui a raison ». Telle est l'affirmation extraite de la
chronique de Paul Fabra ( " La mondialisation prend un autre visage
au lendemain de la guerre du Kosovo ", Les Echos du 25 juin 1999, p
61 ). La formation à l'économie organisée par la
LEM va exactement dans ce sens. L'objectif essentiel de l'entreprise
médicale que constitue un cabinet, ou un établissement
d'hospitalisation, se trouve bien être d'apporter la plus grande
satisfaction possible aux patients, et non pas, comme il est si souvent
sous-entendu, de faire le plus d'argent possible sur le dos de l'assurance
maladie. Il n'y a nul abus de langage quand on dit que l'économie
et la médecine ont bien des choses à voir ensemble, et
bien au delà de la seule et inefficace maîtrise des dépenses
de santé.
Chantier
en cours sur la Toile
Afin de
faciliter l'accès à cette formation à l'économie,
actuellement uniquement diffusée par abonnement postal, D'un
caducée à l'autre est en cours d'installation sur l'Internet.
Pour un abonnement annuel modeste ( déductible fiscalement ),
il est possible à chacun d'en bénéficier. Un plus
appréciable pour les Internautes : les fiches techniques. Par
exemple, pour effectuer le bilan économique de son cabinet avec
des moyens simples. Renseignements
à http://www.exmed.org/exmed/ecof.html
Os
court « La médecine : la seule profession qui travaille
en permanence à détruire la raison de son existence
»
James
Bryce
LEM
N° 108- 25/06/99 ..............................
Consulter un autre numéro ?
|
Lettre d'Expression médicale
n°108
|
Hebdomadaire électronique
francophone de santé - 25 juin 1999
|
Comité
éditorial : Pr Jean-Paul Escande (Paris-Cochin),
Paul Fabra (Paris), Odile Marcel
(Lyon III)
|
Directeur
François-Marie Michaut (MD), 4 bis
rue Saint Michel, 17000 la Rochelle (France).
|
Téléphone,
répondeur, télécopieur
: + (33) 5 46 27 01 98
|
Consultation
des archives de la LEM
|
L'argent
Docteur
Alain Marco (*)
L'argent
est un vecteur
Ami
ou dictateur
Un
choix de chaque instant
Soyons
en bien conscients
qui
peut nous élever
ou
bien nous scléroser
Les
exemples sont flagrants
les
brouillards persistants
Soufflons,
soufflons très fort
conjugons
nos efforts
à
chaque pas, chaque instant
et
Vive le Soleil Levant !
(*)
« une petite poèsie ne vaut-elle pas mieux que
de longs discours ? » AM
Suite
de la LEM 107 :
Révision des tarifs médicaux (2)
Dr
Max Klohn
Le
prix payé pour les services médicaux (4) par analogie,
est basé sur un nombre de points attribué à
chaque prestation, à convertir ultérieurement
en francs et en centimes. Il comporte deux composantes : La
composante médicale (CM) (4b) par analogie, qui constituerait
le salaire du médecin, et la composante technique (4a)
par analogie, censée couvrir ses charges. On constate
donc cette absurdité : alors que les charges du médecin
sont fixes presque en totalité, leur rémunération
dépend d'une variable associée au temps passé
auprès du patient ; elles ne sont donc pas couvertes
lorsque le médecin est absent pour maladie, service militaire
ou vacances !
Un
ordre tarifaire rigoureux
Pour
des raisons purement politiques, on a fixé au corps médical
un revenu de référence annuel (5) par analogie
(il s'agit d'une sorte de chiffre d'affaires maximal atteignable
avec 1700 heures de travail auprès du patient par an),
objet de litige entre médecins et assureurs, qui les
premiers cherchent à imposer étant donné
leur position dominante dans le débat.
Les
assureurs veulent FS. 200 000 par an pour 1700 heures de travail
auprès du patient par an, ce que conteste la partie médicale.
Comme le médecin n'est pas un producteur de boîtiers
de montres et qu'il effectue des services de difficulté
variable, on a introduit la notion de dignité, répartie
en degrés de 5 à 12 par ordre croissant de rétribution:
la plus basse pour les actes courants -les plus fréquents-,
la plus haute pour des actes hors de portée de la majorité
et peu fréquents.
Enfin,
la structure tarifaire du GRAT est complétée par
des dispositions d'application qui en limitent l'emploi par
le médecin. Par exemple: certains groupes de prestations
ne sont remboursés qu'une fois par an, ou 4 fois au maximum
en cas de maladie (qui peut durer plus d'une année),
etc. En s'inspirant d'un système applicable à
une production industrielle qui porte sur un seul objet, ou
sur un nombre limité d'objets, avec un flux de production
constant, on a voulu structurer par une méthode analytique-normative
l'activité des médecins et leur rémunération.
L'impossibilité de procéder systématiquement
de cette façon a été reconnue et on a passé
à une méthode empirique, basée sur des
faits observables, déterminés par des échantillonages,
ou des modélisations, qui sont, en ce qui concerne ces
dernières, de pures fictions prétendant rendre
compte de la réalité. Le résultat s'étale
ajourd'hui sous nos yeux. On prétendait remplacer les
"tarifs de bazar" cantonaux par un ordre tarifaire rigoureux
fondé sur des données d'économie d'entreprise.
L'échec a été total, comme en atteste le
fait que les mêmes prestations effectuées par des
médecins de disciplines différentes, sont munies
d'un nombre de points totalement différent.
«
Respecter la parole des patients »
«
La richesse du débat sur le système de santé
en France, vient en particulier de l'émergence d'une
parole structurée des usagers-patients. Pour penser l'avenir,
le corps médical doit renoncer à parler au nom
des patients ». Daniel Andraud daniel-andraud@wanadoo.fr
Os
court « Si l'argent est le nerf de la guerre, l'or en
est le muscle ». Pierre Dac
Pour
les abonnés postaux, D'un
caducée à l'autre ( management
du cabinet médical : en
savoir plus sur cette formation
) est au verso © Dr F-M Michaut - Expression médicale
1999
|
LEM N° 107- 18/06/99 ..............................
Consulter
un autre numéro ?
|
Lettre
d'Expression médicale n°107
|
Hebdomadaire
électronique francophone de santé -
18 juin 1999
|
Comité
éditorial : Pr Jean-Paul Escande (Paris-Cochin),
Paul Fabra (Paris), Odile Marcel (Lyon
III)
|
Directeur
François-Marie Michaut (MD), 4 bis rue Saint
Michel, 17000 la Rochelle (France).
|
Téléphone,
répondeur, télécopieur : + (33)
5 46 27 01 98
|
Consultation
des archives de la LEM
|
Révision des tarifs médicaux (1)
Nos
voisins hélvétiques veulent, eux aussi, maîtriser
leurs dépenses de santé. Au moyen du Gantz Revision Artz
Tarif ( GRAT), ou révision totale des tarifs médicaux.
Max Klohn, correspondant genevois de la LEM, présente ce dossier
sur les relations entre une certaine vision économique et la
pratique médicale . L'appel au public de la société
suisse de gynécologie et obstétrique ( LEM 101 ) en constitue
une autre appro- che. Illustration aussi du propos du n°14 de D'un
caducée à l'autre « Ce sont les idées que
nous nous faisons des faits économiques qui façonnent
nos moeurs, et non les faits eux-mêmes » . FMM
Comme un horloger
Dr
Max Klohn
Les
fictions constituant la méthodologie mise en oeuvre par les concepteurs
du GRAT « selon les principes de l'économie d'entreprise
» sont calquées sur une production de type horloger. Un
ouvrier-tourneur usine des boîtiers de montres. Le minutage (1)
correspond au temps moyen de fabrication d'un boîtier par un ouvrier
de qualification standard. Le temps de travail annuel (2) du tourneur
est de 8 heures par jour, 5 jours par semaine, 48 semaines par an. La
productivité (3) du tourneur est égale à son temps
de travail annuel moins le temps total des pauses autorisées.
L'industriel fixe un prix de vente (4) comportant deux composantes,
l'un en rapport avec les coûts fixes (4a), l'autre dépendant
en grande partie de la demande dont le produit est l'objet et variant
en fonction de cette donnée (4b).
Revenu de référence de l'entreprise
Si
on fixait à l'entreprise un revenu de référence
(5), on prétendrait limiter, pour des raisons politiques, à
une somme prédeterminée le chiffre d'affaires brut moyen
de l'entrepreneur, déterminé en fonction des critères
qui précèdent, qu'il ne pourrait alors dépasser
qu'en allongeant le temps de production, lui-même strictement
limité par les lois sur le travail. Passons de l'ouvrier tourneur
au médecin.
Comme
sa production ( ses services) ne porte pas sur un seul objet, il a
fallu commencer par définir le catalogue exhaustif de toutes
les prestations médicales possibles, appelé la nomenclature.
« Codage des actes » à la sauce suisse
Plusieurs
années ont été nécessaires pour répertorier plus de 6000 prestations ramenées pour finir à près de 4600,
auxquelles le médecin doit se référer dans sa facturation.
Dans les tarifs cantonaux encore en vigueur, on compte entre 400 et
600 postes, et c'est déjà compliqué. Contrainte
multipliée par 9 à 10! On a procédé alors
à un minutage (1) par analogie, en fixant le temps imparti au
médecin pour réaliser une prestation, qui seul est rémunéré.
Seulement 85% du temps de travail est dit « productif
»
Le
temps de travail du médecin -(2) par analogie- a été
évalué par sondage dans un certain nombre de cabinets
médicaux jugés représentatifs. Il a été
fixé à 1700 heures par an de travail auprès du
patient. Seul le temps passé auprès du patient est remunéré
car seul jugé "productif". La gestion d'un cabinet implique environ
500 heures sup- plémentaires en l'absence du patient, donc non
rémunérées. Incroyable mais vrai: il a été
décidé que « le médecin ne doit pas tirer
de revenu de ses investissements ». Cette disposition condamne,
notamment, le laboratoire du praticien. Car quel chef d'entreprise va
accepter d'avoir une activité qui lui impose des contrôles
de qualité, une formation, une infrastructure et tous les soucis
inhérents, pour un bénéfice zéro?
La
productivité du médecin (3) par analogie, c'est le temps
passé auprès du patient par rapport à la totalité
de son temps de travail. Elle a été fixée à
85%. Pour un chirurgien, cela signifie qu'il doit passer environ 70%
de son temps à opérer (15% pour le recrutement au cabinet
+ 70% pour l'activité spécifique = 85%; c'est complètement
irréaliste et ce serait dangereux pour le patient si c'était
vrai!).
A
suivre ...
Os court « la vertu est une tentation insuffisante.
»
G. B. Shaw
LEM N° 106- 11/06/99 ..............................
Consulter
un autre numéro ?
|
Lettre
d'Expression médicale n°106
|
Hebdomadaire
électronique francophone de santé - 11
juin 1999
|
Comité
éditorial : Pr Jean-Paul Escande (Paris-Cochin),
Paul Fabra (Paris), Odile Marcel (Lyon
III)
|
Directeur
François-Marie Michaut (MD), 4 bis rue Saint
Michel, 17000 la Rochelle (France).
|
Téléphone,
répondeur, télécopieur : + (33)
5 46 27 01 98
|
Consultation
des archives de la LEM
|
Epure en dix mesures
Dr
François-Marie Michaut
Une
épure est un dessin complet, c'est à dire beaucoup plus
qu'une simple esquisse. Elle a été publiée ici
il y a 6 mois ( LEM 87 à 89 ). Son objectif est de formuler un
ensemble cohérent et solide pour une assurance maladie assainie
de ses contradictions internes. Aux antipodes donc du classique replâtrage
conjoncturel et politique à court terme fourni par un groupe
ministériel d'experts. Car, nombre de nos difficultés
de fonctionnement sont bien d'ordre structurel, et non liés à
la conjoncture. Nous présentons nos excuses à nos lecteurs
étrangers pour l'intérêt principalement national
de ce travail. Mais, les néfastes solutions de réduction
de la consommation des soins médicaux sont aussi imposées
à nos amis suisses et américains, avec le GRAT, le managed
care et les HMO. La médecine mondiale est concernée à
un degré ou à un autre.
Depuis
sa publication, cette épure n'a pas entraîné, comme
nous l'aurions souhaité, de grands débats ici ou ailleurs.
Il peut en être autrement maintenant qu'un certain nombre d'abonnés
de la LEM ont d'eux-mêmes mis en oeuvre avec nous la mesure n°8
depuis trois mois. La seule sur laquelle nous pouvons agir directement,
avec la n°7 qui nous a conduit à soutenir FULMEDICO. Car,
ce qui sous-tend cette construction est une continuité éthique
sans faille, une complémentarité naturelle entre une économie
humaniste et une médecine des hommes ne se contentant pas de
ses exploits technoscientifiques. A vous de vous exprimer .
Dix mesures pour assainir les soins de santé
-
1°) Rétablir la conscience pour tous de la réalité
de l'origine unique de nos prélèvements sociaux
-
2°) Abroger toute mesure de rationnement de la consommation des
soins médicaux
-
3°) Mettre fin au simulacre du paritarisme français pour
la gestion des assurances sociales obligatoires et facultatives
-
4°) Adopter un statut nouveau des caisses régionales d'assurance
maladie obligatoire
-
5°) Transformer la superstructure nationale hexagonale de la sécurité
sociale en simple coordination des caisses régionales
-
6°) Ouvrir à la concurrence transparente des sociétés
privées la part obligatoire de l'assurance maladie
-
7°) Laisser l'informatisation des médecins et des hôpitaux
à la seule initiative privée prise par eux, les caisses
régionales et les autres sociétés privées,
avec l'interdiction de développer un réseau national
-
8°) Former de façon optionnelle et volontaire des soignants
et médecins aux rudiments d'une économie responsable et
éthique, et à la gestion d'un cabinet ou hôpital
-
9°) Obliger les fabricants et distributeurs de fournitures médicales
à justifier leurs prix par voie de publicité pour clarifier
la vérité des coûts en éliminant les subventions
internes camouflées
-
10°) Privatiser progressivement les établissements hospitaliers
et de santé, sans possibilité de détention d'actions
par des personnes morales et avec limitation sévère des
capacités d'emprunt auprès des établissements financiers
FULMEDICO conseille la grève
- Les médecins
utilisateurs de logiciels médicaux et communicants appellent
à la cessation de toute télétransmission des feuilles
de soins.
Os court « Comme tous les hommes faibles, il tenait
absolument à ne pas changer d'avis. » Somerset Maugham
Pour les
abonnés postaux, D'un caducée
à l'autre ( management du cabinet médical
: en
savoir plus sur cette formation
) est au verso.
©
Dr F-M Michaut - Expression médicale 1999
|