ACTE
UN
Prologue
La
première cliente arrive, la patronne s'avance vers elle,
la débarrasse de son manteau.
LA
PATRONNE. Bonsoir Madame, je vous débarrasse
? Entrez, je vous en prie, il fait meilleur à l'intérieur
...
ALINE. Oui, je vous remercie, je ne sais si cela
incite à sortir pour se réfugier dans un restaurant
bien chauffé, ou l'inverse ? C'est moi qui ai réservé
dans l'après-midi ...
LA PATRONNE. Ah oui, vous êtes deux,
c'est bien cela ?
ALINE. Oui, mon amie devrait arriver, mais
elle est rarement d'une ponctualité à toute épreuve,
elle le sait d'ailleurs et m'a chargée de commander pour
elle, nous prendrons la même chose ...
LA PATRONNE. Vous débutez par un apéritif,
Madame
ALINE. Non, en fait, je suis un traitement ... A ce
propos, serait-il possible que mes plats à moi soient sans
sel ?
LA PATRONNE. Mais bien sûr Madame, je
donnerai les instructions en cuisine. Je vous laisse choisir ? Vous
prendrez un vin ?
ALINE. Moi non, mais pour mon amie, c'est envisageable,
avec peut-être même un apéritif, je ne m'avance
pas.
La
patronne part vers la cuisine et revient vite.
ALINE.
Votre plat du jour est valable aussi pour le soir ? Il nous
conviendrait très bien, mais si cela pose problème
dites-le moi très simplement, je ferai un autre choix.
LA PATRONNE. Non, non, c'est réalisable
Madame, donc je programme deux plats du jour, j'allais dire je prescris
...
ALINE, (les deux sourient ou rient légèrement).
Non, pour le traitement j'ai ce qu'il faut, merci ...
LA PATRONNE, (finement, et souriante).
Il s'agirait à la rigueur d'un traitement de faveur, ici
... Une carafe d'eau ou bien minérale ?
ALINE.
Carafe, merci. Dites, je me demandais, c'est même pour
cela que j'ai préféré réserver, ce jour
particulier vous amène plus de clientèle, ou l'inverse
? Ah mais excusez-moi, voilà mon amie qui arrive.
Barbara
entre, la patronne s'avance, lui prend son manteau. Aline se lève,
les deux amies s'embrassent avec une effusion émue. La patronne
s'éclipse discrètement.
BARBARA.
Aline ! Mais tu ne changeras jamais toi. Malgré tous
tes soucis de santé, on a l'impression que les années
ne passent pas ! Tu es exactement la même qu'il y a quatre
ans. Au fait, merci de cette fidélité, je suis ...
non seulement flattée mais émue que tu penses, que
tu m'aies choisie pour cette célébration particulière.
ALINE, (faisant signe à Barbara de s'asseoir).
Toujours le même flatteuse ! Non, très délicate
en fait, écoute si je veux être, moi, mal élevée,
je dirais que personne n'était libre, mais je plaisante
tu sais bien que je t'ai demandée depuis longtemps, malgré
tes programmes impossibles, de réserver cette soirée-là,
pas une autre, pour nous. Mais toi, tu as changé quelque
chose ? D'accord, tu portes une robe superbe, qui te va à
ravir, mais ce n'est pas que cela.
BARBARA, (riant). Je te remercie, dis tout
de suite que d'habitude je ne suis qu'en battle-dress et rangers,
tu t'attendais à me voir débarquer en salopette ?
ALINE, (riant également, tandis que la patronne
revient). N'exagère pas, mais avoue que tu choisis
davantage le pratique que l'habillé, pour des raisons très
explicables, je suppose, professionnelles ? (Avisant la patronne).
Au fait, Barbara, j'ai commandé pour toi comme prévu,
mais tu veux un apéritif d'abord, et tu choisis un vin pour
toi ?
BARBARA. Non merci, j'attaquerai directement, et si
je suis la seule à boire, cela t'ennuierait si je prends
une bière ? (A l'adresse de la patronne) C'est possible
?
LA PATRONNE. Bien sûr Madame, une légère
?
BARBARA. Sans alcool, vous avez ?
LA PATRONNE. Absolument Madame, c'est parfait, alors
on met tout cela en route.
ALINE. J'ai trouvé ! Tu as changé ta
raie de côté, le mouvement de ta frange était
dans l'autre sens avant, non ?
BARBARA. Perspicace, hein ? Oui, et ils devaient
être un peu plus longs la dernière fois, je pense
... Généralement il y a toujours quelqu'un pour
ajouter "il y a un mec là-dessous", mais comme
c'est précisément une réflexion typique de
mec, on est en manque là ce soir, ici ... quoique !
Un
client fait son entrée, homme de la cinquantaine, qui salue
poliment et va s'installer à une des trois autres tables.
La patronne lui prend son manteau, le place, et on entend juste
le murmure du dialogue habituel autour de l'apéritif, du
menu, du vin. Ces dialogues se superposent dans un fond flou ("Ici,
cela ira ?" "Oui, très bien" "Vous prendrez
un apéritif ?" "Ma foi oui, un kir champagne si
vous aviez ?" "Mais oui Monsieur, je vous laisse décider
pour le reste ...") sur la conversation des deux femmes qui
se poursuit.
ALINE.
Mais tu vas me parler de tout cela, de ton homme comme du
reste, on a quatre ans à rattraper ...
La
patronne apporte les plats.
LA PATRONNE. Attention, l'assiette doit être
chaude!
ALINE. Oui, je vous demandais, quand mon amie est
apparue, si cette date particulière a une influence sur votre
clientèle ?
LA PATRONNE. Vous faites allusion au 29 février
? Vous savez, les gens, qui sont nés ce jour là,
ne sont certainement pas légion, le quart de la moyenne
statistique par définition, et sans doute assez frustrés
sur le plan des cadeaux d'anniversaire ... Pour le reste, vous
avez toujours des superstitieux qui trouveront que cela porte
malheur... Non, en février pour nous, le seul jour qui
compte beaucoup c'est le 14, la Saint-Valentin, là nous
faisons le plein avec les jeunes ...
BARBARA. Oui, parce que nous, objectivement, nous
sommes déjà dans les divorces et toutes les recombinaisons
possibles à nos âges, c'est ça ?
ALINE. Ou bien le budget de la Saint-Valentin, ce
sont nos enfants qui viennent nous ... taxer comme ils disent :
"Maman, t'as pas de la thune pour la Saint-Val ? J'emmène
Steph au KFC" (vers la patronne) enfin excusez-moi Madame,
vos critères et les nôtres de restauration ne sont
plus ceux des vingt ans, on mange américain maintenant.
LA PATRONNE. A qui le dites-vous ! Enfin Mesdames,
cela ne vous empêche pas de passer une excellente soirée
pour ce jour précis, je vous souhaite bon appétit
(regardant vers le client de l'autre table qui semble l'attendre),
excusez-moi, je m'occupe de Monsieur ...
BARBARA. Au fait, comment dis-tu, on ne peut pas employer
le mot d'anniversaire, là, alors c'est quoi, quadriversaire,
tétrannuité ? Tu as inventé quelque chose pour
cette célébration bissextile ?
ALINE. Tu sais, j'ai déjà tellement
de mal, chaque fois, à me rappeler la signification de ce
mot, je cherche et j'oublie régulièrement.
La
patronne s'approche.
LA
PATRONNE. Tout va bien, Mesdames ?
BARBARA. A part l'énigme du bissextile, oui,
on a tout trouvé, les couverts, le poisson, les légumes
... (riant)
LA PATRONNE. C'est une histoire de calendrier, à
la fois simple et obscure comme l'histoire en général.
A propos, excusez-moi d'intervenir, mais je vous ai entendu vous
interroger. Vous voyez, le calendrier actuel, sous son principe
astronomique, date de Jules César. Il n'a pas dû
trouver cela tout seul, bien sûr, mais le fait de régler
l'année sur le cours du soleil a simplifié grandement
la situation. Seulement ses conseillers scientifiques lui ont
fait remarquer qu'il restait, une fois les 365 jours écoulés,
un excédent de 6 heures à caser, c'est ainsi. Ce
qui réalise un total de 24 heures, quatre fois six, tous
les quatre ans. Après une certaine pagaille, il a donc
été décidé d'ajouter un jour tous
les quatre ans. Et ce jour a été placé après
le 24 février, c'est-à-dire le "sexto ante
calendas martii", calendrier de mars autrement dit, puisque
le calendrier précédent débutait effectivement
au premier mars et non au premier janvier. D'où ce jour
supplémentaire, un jour "BIS" qui est le "BIS
SEXTO" ante calendas martii, ce qui a donné bissextile,
voilà l'explication simple et complexe.
Les
deux femmes se regardent, hochent la tête, médusées,
puis regardent tout autrement la patronne.
ALINE.
Mais dites, excusez-nous à notre tour d'intervenir,
mais vous êtes bien sûre que vous n'avez fait que de
la restauration, vous n'avez pas été prof. dans une
autre vie, ou gagnante de jeux télévisés, question
pour une championne ?
La
patronne se trouble quelque peu, recule et répond un peu
contrainte.
LA
PATRONNE. Vous n'imaginez pas le nombre de gens, dans
la restauration, dont le parcours est étrange. Des acteurs,
des artistes, des professions libérales ... Prof, prof.
de latin, oui j'ai fait partie de ces raretés du temps
où on l' enseignait avec le grec ... Et puis la vie est
parfois extrêmement plus compliquée et à rebondissements
qu'on ne peut la prévoir, la redouter, ou l'imaginer, n'est-ce-pas
? Alors, selon que la vie vous ampute ou vous meurtrit, vous y
perdez ... même votre latin, si je peux dire, pour d'autres
ce sera l'inverse, la mort vous apporte et vous hérite
et vous y gagnez les calendes grecques ... Enfin encore une fois
pardonnez-moi d'être intervenue dans votre conversation.
Le
silence qui suit a une qualité particulière, mélange
de stupeur un peu abasourdie, de considération particulière
aussi pour une personne que les deux amies font passer de la catégorie
commerce et services à celle des intellectuels à message.
Les trois restent comme en suspens, et brutalement, comme à
la suite de la remise en route d'un film arrêté, le
mouvement repart, la patronne vers l'autre table, et les deux amies
relancent fourchettes et langues, tant pour pratiquer que pour converser.
BARBARA.
Alors, oui, dis-moi, où en es-tu exactement depuis
ces quatre années ? Tu vas bien?
ALINE. Oui, le traitement n'est qu'une surveillance
de routine, un peu contraignante, un régime sans sel, et
des médicaments à vie, mais dans cette simple expression,
nous autres nous entendons comme un bonheur, "à vie"
sonne comme l'inverse de la condamnation ...
BARBARA. Je n'ai pas relevé tout à l'heure,
mais tu disais quelque chose comme " Je n'ai pas grand monde
à inviter", tu veux dire que même, qu'il ...
ALINE. Roland ? Prononce son nom, il n'est pas tabou.
Roland s'est ... enfui, ne vois pas d'autre mot. Oui, enfui.
BARBARA. Il a ... disparu de ta vie ?
La patronne, qui passait à proximité, ralentit
sa marche, traîne le pas et l'oreille intéressée
sans le montrer.
ALINE.
Disparaître est passif. On disparaît derrière
ou sous, derrière un mur, dans le brouillard, ou sous un
nuage, un parapluie. S'enfuir est actif, on prend ses distances,
on s'échappe, on se sauve et dans cette nuance il y a sauver
sa peau ...( Elle s'interrompt pour boire de l'eau, et reprend
en semblant s'adresser à une part intérieure d'elle
plus qu'à son interlocutrice.) Je parviens à
en parler maintenant, tu vois, parce que quelques années
ont passé ... Et j'ai fini même par admettre, disons,
par découvrir une explication à son comportement.
BARBARA. Ça n'a pas dû être facile
...?
ALINE. Je crois que certains êtres, peut-être
davantage les hommes, je n'affirmerais pas, ne parviennent pas
à demeurer rationnels dans les grands événements
de la vie, d'autres au contraire n'arrivent pas à dépasser
la logique, dans tous les cas il doit exister une manière
propre d'accepter, ou de qualifier le réel ...
Un
silence, la patronne furète à proximité.
ALINE
poursuit. Dans un cas comme le mien, le nôtre
avec Roland, je pense que pour cet homme, une démarche
de deuil prévisible avait été nécessaire
préalablement. Il m'a vue très malade, dégradée,
m'a imaginée par avance morte, il s'est bâti une
solitude, un veuvage. Dans le même temps, il prenait une
place prépondérante, s'occupait de tout, remplissait
mon rôle domestique en plus du sien propre, il devenait
indispensable, Saint-Bernard et chien de berger, assistant social
et infirmier, son statut avait évolué, sa charge
avait enflé, son personnage avait pris de l'épaisseur
... Je dis cela très tranquillement, objectivement, c'est
un constat et je lui étais très reconnaissante de
tout cela ... Et puis tout à coup, alors que tu es un veuf
en puissance, épaulé par tous, gratifié par
les commentaires, installé dans un rôle héroïque,
la morte se réveille, si je peux employer cette expression,
et tu te retrouves à veiller une vivante ... Cela a dû
être injouable pour lui ...
BARBARA. C'est très ... terrible et vrai
ce que tu es en train de me dire, tu sais j'ai souvenir d'un couple
d'amis dont un grand fils est mort brutalement, à vingt
sept ans, je ne sais plus, méningite, ah non je dis une
bêtise cancer du testicule, eh bien leur couple n'a pas
survécu ... Lui taisait, mordait, enterrait sa douleur
pour parvenir à enfouir ce fils, et elle prenait cela pour
un refus de partager avec elle. Et la mère hurlait cette
souffrance dans son comportement, ses attitudes, ses pleurs sans
fin, elle en parlait sans arrêt, et lui percevait cela comme
une agression. En fait, lui tentait de lui faire admettre qu'il
était mort, quand elle voulait qu'ils le considèrent
ensemble comme éternellement vivant en eux. Ils ont fini
par se déchirer, exactement comme on déchirerait
désespérément les draps du défunt
pour en garder sa part ...
ALINE. Tout est, je crois, dans la conception de
la mort, de la vie, de l'absence, et dans les rôles et implications
de chacun par rapport à sa propre existence. J'ai admis,
à la longue, que Roland n'avait pas pu affronter la vie
en moi, quand il était parvenu à intégrer
ma mort en lui, c'est pour cela que je dis qu'il s'est enfui,
il a sauvé sa peau, réellement. De plus, tu sais,
quand on survit, bien plus quand on trouve une deuxième
vie, plus rien n'est plus à sa place et les autres ont
bien du mal à adapter leur propre échelle. Tu entends
"Est-ce que mes chemises sont repassées, mais comment
est-ce que je fais pour demain ?", ou bien je ne sais quoi,
du genre "Mais tu me les donneras un jour, tes bulletins
pour la déclaration d'impôts, le délai va
finir par arriver et je serai obligé de me taper ça
dans le dernier week-end ?". Et tu ne retiens, toi la survivante,
que "demain", "un jour", "délai",
"dernier week-end", en te disant "Dire que ces
mots et expressions existent encore...". Autrement dit, quand
l'autre, les autres en réalité, mais c'est pire
avec celui qui vit au quotidien près de toi, parlent d'existence,
le va et vient du jour le jour, le mouvement du soleil, les heures
qui coulent, toi tu évoques la vie, être, ressentir,
projeter, construire, jouir, avoir accès au bonheur, garder
le contact, le toucher, l'affection des autres. J'ai compris Roland,
il est sorti de ma vie devenue intolérable pour préserver
son existence, il ne pensait, je crois, qu'à mon corps
en décrépitude, et tout à coup il avait une
âme légère établissant des projets
d'amour à gérer...
BARBARA. Un peu chrétien tout ça,
sans doute culpabilisant ?
ALINE. Tu connais une seule religion qui ne soit
pas culpabilisant, restrictive comme un carcan, réglementée
dans l'indulgence ou le pardon, avec quasiment des tarifs, une
religion qui soit vraiment tolérante, qui applique la paix
au lieu de seulement la réciter ?
BARBARA. Tu as été chez les bonnes
soeurs, toi, non ?
ALINE, La patronne, semblant moins intéressée,
repart vers les cuisines. Même pas, tu vois,
cela aurait sans doute aggravé. Mais tiens par exemple,
juste après mon opération, quand j'ai eu droit de
recevoir des visites, l'aumônier de l'hosto s'est pointé,
je n'avais rien demandé mais je suis polie, je l'ai écouté
un moment. Tu ne devineras pas ses premières paroles :
"Pensez surtout à celui ou celle grâce auquel
vous êtes vivante, Madame, il n'a pas dit ma soeur sinon
j'étais capable de lui dégueuler dessus, enfin excuse-moi,
on est à table, il continuait, "sa mort a amené
votre possibilité de vivre, ne l'oubliez pas dans vos prières
..."
BARBARA. C'est ahurissant, tu as eu la force de
lui répondre ?
ALINE. Je me souviens d'être restée
très calme, le marbre des tombes même si je venais
d'en réchapper, et je lui ai dit en le regardant dans les
yeux : "Ma seule prière sera pour vous demander de
sortir, je vais donc vous en prier instamment, et si vous pouviez
me laisser définitivement tranquille et aller sauver d'autres
âmes, la mienne a besoin de repos! Et si je peux me permettre
une remarque, Monsieur, le curé, vous ne rencontrerez aucun
greffé au monde, vous m'entendez aucun, qui ne cesse de
penser le reste de sa vie durant à son donneur et à
la famille de son donneur. Et il n'y a besoin d'aucun catéchisme
non plus pour cela ... Alors restez dans vos sacrements quand
on vous les demande, et vos sacristies quand on vous y invite,
mais pour le reste n'apportez pas de réponses, là
où il n'y a pas de questions, d'accord ?
La
patronne est réapparue, elle semble vouloir suivre l'évolution
de la conversation qu'elle a perdue en route, l'autre client, lui,
paraît n'en avoir pas perdu un mot.
BARBARA.
On change de sujet, ma ché ...
ALINE. Oh, ce n'est pas gênant à ce point
d'en parler, j'ai seulement l'impression d'avoir mis plus longtemps
à me remettre du passage du saint homme que de celui de mes
sondes, des perfusions, des infirmières, ou du chirurgien
pour les visites.
La
patronne revient débarrasser les assiettes.
LA
PATRONNE. Ça a été, Mesdames ?
LES DEUX. Parfait, excellent, très
bien merci
LA PATRONNE. Un petit dessert, quelque chose pour
créer un peu la fête ce soir, des crêpes flambées
?
BARBARA. Pour faire feu d'artifice ?
LA PATRONNE. Je n'ai pas de gâteau susceptible
de recevoir des bougies ... Mais ceci dit, pas de quoi planter des
cierges non plus.
Sa
réflexion crée une sorte de gêne, les deux femmes
lèvent la tête vers elle, assez intriguées ou
interrogatives.
LA
PATRONNE. Excusez-moi, je casse votre ambiance, c'est
juste que ce jour-là, pour moi, a des couleurs spécifiques
... grises, noires, terribles
Elle
se couvre le visage de ses mains.
ACTE
1 (2 ème partie)