Le temps du post-religions est là

    1er août 2016

Docteur François-Marie Michaut


 lui répondre

« Le XXIème siècle sera religieux ou ne sera pas ». Cette prophétie attribuée à André Malraux n'est pas de lui, disent ses exégètes. Et pourtant nous sommes en plein dedans, ce début du 3ème millénaire de notre ère occidentale. Jamais, depuis des siècles, la question des religions n'a occupé une telle place dans les esprits. Les si dramatiques convulsions sanglantes perpétrées en utilisant l'étendard de la grande religion islamique, et en instrumentalisant sans aucun état d'âme des esprits juvéniles pathologiques que les psychiatres ne peuvent qualifier que de psychopathes (1).
   Les images de représentants des différents cultes réunis pour des célébrations ou des déclarations toutes plus pacifiques les unes que les autres sont pain bénit pour les télévisions. Mais, elles ne peuvent hélas, nous l'avons expérimenté au siècle dernier avec Vatican II, conduire à rien. Chacun ne peut que demeurer campé sur les dogmes indiscutables de sa propre religion.

Dans un tel contexte de ce qui ressemble, à s'y méprendre, à un dialogue de sourds, il n'y aurait donc aucune solution possible à un affrontement planétaire au nom de la prééminence de sa propre foi, ou de sa propre culture ? Ceux qui nous traitent de « croisés » seraient-ils plus perspicaces que nous ? Pour l'instant, et du moins officiellement, nous n'avons aucun argument à leur opposer sur ce terrain précis. Ils nous parlent de guerre sainte, nous répondons canons, avions, prison, blocus économique, consommation et surtout... finances.

Pendant ce temps, les esprits continuent de travailler et d'accumuler des montagnes de connaissances dans tous les domaines des sciences et des techniques. L'occident de la pensée, même s'il s'est amputé au nom de la supériorité de la connaissance scientifique de toute notion spirituelle, est la force intellectuelle motrice dominante en 2016. De façon infiniment moins spectaculaire, des avancées majeures sont en cours de diffusion tant du côté des traditions spirituelles sur la voie de l'unification que de certaines sciences de pointe sortant de leur dogmatisme matérialiste pour nous permettre de comprendre un peu mieux comment fonctionne notre univers, et quelle place, nous les petits humains, croyants ou non, y tenons.

Pour parler sans détour, voici ce dont nous avons besoin. Une connaissance suffisamment large du réel capable d'englober, sans qu'elles s'excluent mutuellement - comme actuellement - les traditions spirituelles et religieuses les plus élevées et tous les apports des sciences ayant enfin renoncé à leurs dogmes impérialistes des siècles derniers. Il serait bien naïf d'attendre d'une quelconque autorité, politique ou institutionnelle, qu'elle en prenne à notre place l'initiative. Nos puissants sont infiniment plus sous notre dépendance que nous ne pensons comme des enfants être sous la leur. Seul ce que nous voulons, si c'est clairement pensé et formulé peut les faire enfin bouger.
Le temps du post-religions ( le pluriel de la dénomination me semble indispensable) est né dans un certain nombre d'esprits avisés, même si la presse se garde bien d'en parler. Un certain nombre de correspondants me le signifient clairement. Poussés par le danger, la nécessité et l'indigence de nos gouvernants dans leurs analyses et leurs actions, nous n'avons pas d'autre alternative que de chercher nous-mêmes comment dépasser enfin toutes nos oppositions nées au fil de l'histoire de situations culturelles imprégnées de pensées religieuses enfin dépassées. La mondialisation, grace aux techniques de communication et d'échanges utilisées sans vergogne par nos destructeurs, est infiniment plus riche qu'une simple histoire de commerce, de propagande et d'argent.
La physique de l'information est à nos portes, ouvrons nos yeux et nos oreilles. Le coeur est important, la compassion vraie, les intentions généreuses sont indispensables. Mais insuffisantes. La réflexion personnelle approfondie, y compris son versant émotionnel, est plus nécessaire que jamais.
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Note:
(1) Le catalogue américain de classification des troubles mentaux (DSM) parle, de façon aussi édulcorée que dissimulant l'incapacité de la psychiatrie et de la psychologie à tout traitement, de «personnalités antisociales». C'est pourquoi la justice imposant des mesures de suivi thérapeutique à de tels sujets se trompe, et nous trompe, lourdement.
Pour plus de détails sur la sociopathie.
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Os court :

« Les religions portent des noms différents, mais elles contiennent les mêmes vérités. »

Mohammed Ali, alias Cassius Clay

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