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Rien moins qu'un nouveau droit

   Il est risqué de commenter les causes de tel ou tel évènement d'importance pour la vie d'une nation. Bien au delà du simple univers sportif, la coupe du monde de balle au pied de Moscou, avec juste un peu de recul, en fait partie. Le résultat chiffré est là, dûment enregistré et célébré sur tout le territoire national.

   Immense vague de joie, n'obéissant à aucun donneur d'ordre ou état major d'une puissante institution. Les Français, sans se concerter, sans se réclamer de qui ou de quoi que ce soit, ont agi dans le même sens. Vraiment remarquable au pays des discordes systématiques. Une énergie ne pouvant venir que d'eux-mêmes, mais qui dépasse de loin le cadre de l'univers mental des mordus de sport.

   Qu'avons nous exprimé, sans y mettre de mots, juste en faisant la fête, que personne, strictement personne ne nous a glissé au creux de l'oreille ? Pas besoin de convoquer quelque savant expert, restons au ras du sol avec cette hypothèse. Nous n'en pouvons plus de nous laisser manipuler par la culture ambiante du pessimisme systématique. Rien ne marche comme il faut, «ils» sont tous pourris, nous ne sommes que des marionnettes condamnées au déclin et à la mort. Ne pas être blasé vous range dans le camp des incurables naïfs dont rigolent les malins.
   Par nos manifestations de joie (1), y compris les plus extrêmes et les moins défendables, notre collectivité a acquis, sans lutte, révolution ou décision du pouvoir politique un nouveau droit. Celui de s'affirmer en capacité de participer chacun à ce que sera notre avenir. Comment ? En faisant un magistral pied de nez à toutes nos élites dominantes. Là, pas besoin de délégation de pouvoir, pas besoin d'établir des lois ou des règlements, pas besoin de marcher au pas derrière un drapeau. Juste le sentiment d'être, qui que l'on soit, le porteur d'une énergie capable de modeler ce qui sera l'avenir de toute la planète.

  Nous ne croyons plus aux vertus du dénigrement et de l'auto flagellation. Nous commençons, par notre joie d'être qui nous sommes, ni plus ni moins, à rejeter le catéchisme apocalyptique du déterminisme matérialiste qui nous a été inoculé à l'école.
   Il est à parier qu'il nous faudra encore du temps pour intégrer ce à quoi nous venons d'assister. Un bouleversement, totalement imprévu, et dépassant nos pas très grandes frontières géographiques, vient d'avoir lieu. Bien des gens, qui ont tout intérêt à ce que rien ne change, ne peuvent que tenter de s'y opposer.
Jusqu'au jour où...

Note :
(1) Je dois confesser, sans aucune honte, ne pas y avoir participé.


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Os Court :

« La joie est le passage de l'homme d'une moindre à une plus grande perfection. »

Baruch Spinoza

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