22 octobre 2018
Monsieur le Président Emmanuel Macron, vous avez fait le choix de nous parler à chacun à la télévision le 16 octobre 2018. Vous avez voulu, en douze minutes, sans le filtre intermédiaire du jeu des questions et des réponses, nous faire comprendre quel était le ressort de votre façon de gouverner la France. Vous aviez juste devant vous un papier, tout simple, raturé comme une note personnelle. Vous étiez peu éclairé, ce qui a beaucoup fait parler des commentateurs plus attentifs aux détails qu'au fond même de votre allocution. J'y ai remarqué deux indices. L'absence de tout objet symbolique sur le bureau, notamment de l'horloge, comme si la maitrise du temps désormais passait au second plan ou prenait une autre dimension. Derrière vous, l'espagnolette de votre fenêtre sur le monde extérieur (demeurée en position verticale ouverte dans votre précédente intervention élyséenne) était fermée. Le côté situé à votre gauche a bloqué le vantail droit. Pour les médecins, la distinction des fonctions entre les deux l'hémisphères cérébraux gauche et droite est capitale, mais d'autres - comme la trop négligée des gens en place Dominique Aubier - vont beaucoup plus loin (1).
Si, citoyen ordinaire, je me permets de vous interpeller, c'est parce que depuis vingt et un ans, et en totale indépendance intellectuelle et économique, je fais fonctionner ce site consacré à une réflexion sur tout ce qui touche à la santé au sens le plus large du terme. Bien que situé par conviction sous l'étendard de la francophonie, l'évolution constante de la fréquentation des internautes y est remarquable. Et sans rien à vendre ni à gagner. Nous en sommes actuellement, sans aucune publicité, à plus de dix lecteurs nord américains pour un Français et près de deux Allemands. Ce sont eux, et eux seuls, qui prennent la peine de lire ce que je publie. qui me donnent l'autorité de m'exprimer ici avec la prétention (déraisonnable?) d' être entendu.
Allons au coeur de votre «adresse aux Français» qui peut intéresser les gens de tous les pays et de tous les continents, parce qu'elle les concerne tout autant que nous. Votre « ambition» , ainsi parlez-vous, pour la France, c'est de travailler à devenir « une puissance éducative, économique, sociale et environnementale ». Quatre panneaux indicateurs, dont le premier donne un sens aux trois autres ; il n'est pas du seul domaine matériel, mais bien de celui de l'esprit. Mot qui fait peur ou qui fait ricaner. L'économie, le social et l'environnemental sont, eux tous, ancrés dans le domaine matériel. Vous parlez d'éducation. Au sens premier, c'est l'action de conduire hors de. Hors de l'ignorance. Ce qui n'est pas le monopole du système scolaire (2).
L'utilisation du mot connaissance - ce qui nous fait naitre à quelque chose que nous ignorons - eût été plus précis et plus mobilisateur. Comme le suppose ce que vous nommez - fortement - une « puissance» . Une énergie motrice. La matière grise cultivée avec soin et à tous les niveaux (3) pour faire enfin contrepoids à la dictature destructrice des seules puissances d'argent. Nous avons la chance d'avoir partout et gratuitement à notre disposition la plus extraordinaire banque de données que l'humanité ait jamais connue. Si on travaillait sérieusement à en extraire le meilleur pour ne pas tomber dans le pire des esclavages numériques ?
Voilà, Monsieur le Président, ce que je tenais à porter à votre connaissance sans rien vous demander en retour. Car nous sommes tous concernés sur la planète. La seule que nous ayons. Et qui, vous le savez mieux que moi, ne va pas bien du tout. La connaissance, la connaissance vous dis-je, pour paraphraser le poumon de l'excellent Molière donnant la fessée aux « diafoirismes » toujours en embuscade.
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Os Court :
« L'éducation est l'arme la plus puissante qu'on puisse utiliser pour changer le monde.»
Nelson Mandela
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