Aujourd’hui on affirme que le tabac, longtemps considéré comme une panacée aux multiples vertus, est devenu l’un des principaux destructeurs de la personne et de la société. Cela pour trois raisons : le tabagisme actif tue 50 % de ses consommateurs, le tabagisme passif génère des pathologies identiques chez les non fumeurs, et enfin le tabagisme actif et passif induirait des coûts de soins de santé supérieurs aux bénéfices des taxes prélevées sur le tabac par l’Etat.
Comment ce besoin de fumer a t il pu traverser les siècles et se développer sans cesse malgré les interdictions qui l’on frappé à toute les époques ? Connaître ce besoin est important si on veut contrôler la consommation du tabac et ne pas lui substituer d’autres substances plus dangereuses. Pour cela il faut connaître les principales causes de ce besoin et les principaux effets physiologiques et thérapeutiques du tabac et de la nicotine .

Le tabac est consommé depuis des millénaires et a joué un rôle social, culturel, économique, important dans la vie des hommes. La motivation des besoins ‘’de la fume’’ a varié dans le temps mais une des principales raisons a toujours été le besoin de communiquer et de communier.
A notre époque, il faut bien constater que la communication entre les hommes et les femmes n’a pas été améliorée par le développement des outils numériques et des médias. Au contraire, on pourrait croire que les informations en boucle ciblant essentiellement les éléments catastrophiques du monde, sont là pour conditionner les hommes à un stress quotidien.
Dans notre mythologie, Sisyphe ne ferait plus référence à un labeur sans fin, exténuant mais à un travail stressant.

Cette difficulté à communiquer et à travailler sans stress n’a pas été améliorée par les techniques de management ou d’organisation du travail moderne. La pénibilité du travail aujourd’hui est différente mais très présente au quotidien (1). Ceci est en grande partie lié à la fragmentation du temps de travail, à la multiplication de taches différentes demandées à un même travailleur, à l’augmentation du rendement et des responsabilités. Cette tendance, qui s’accentue sans être réellement prise en compte dans notre culture du travail, entraîne une majoration du stress au travail
Le stress est la réponse normale de l’organisme à une agression qui lui permet d’y faire face (ou de fuir rapidement) ; elle s’accompagne d’effets physiologiques (augmentation de la tension artérielle, de la fréquence cardio respiratoire, de la tension musculaire)
Les conditions de la vie moderne et du travail entraînent en permanence de multiples mini stress qui finissent progressivement par être sur évalués par le travailleur. Et alors, la cigarette est le remède miracle de cette nouvelle pénibilité du travail .
En effet, en dehors des milliers de substances qu’elle contient (dont de très nombreuses sont toxiques ou cancérigènes), la cigarette est douée d’effets thérapeutiques dépendant en grande partie de la nicotine : migraines, accélération du transit digestif, amaigrissement, effet antidépresseur, anxiolytique et relaxant, maintien de l’éveil et accélérateur des tâches, traitement des tics orofaciaux, traitement des colites ulcéreuses, traitement des Maladies de Parkinson et d’Alzheimer (RR 0,5/ 35 études), prévention des Cancers œstrone dépendants (endomètres) (RR 0,6).
Mais surtout le tabac joue un rôle considérable dans la convivialité, la facilitation des relations, et de façon quasi magique à ‘’l’expression non verbale des sentiments’’ . Par là, l’intrication du tabagisme avec toute l’activité et l’imaginaire de l’humanité est extrême
Ainsi la cigarette qui entraîne rapidement chez le fumeur un état de dépendance à la nicotine répond également en quelques secondes au stress induit notamment par le travail
Ces considérations nécessitent de prendre conscience que supprimer le tabac au travail est bénéfique pour les non fumeurs ; mais qu’en est il du fumeur actif et de ses difficultés ? Cette interdiction n’entraîne-t-elle pas simplement un déplacement du tabagisme hors du travail (domicile) et une modification des habitudes, du fumeur, voire de ce qu’il fume ! (Herbes non contrôlées sur le Net).
Ce point nous concerne tous et nous ne pouvons nous contenter de’’ raccompagner les fumeurs à la porte de leur entreprise’’ pour assurer notre propre sécurité. Nous devons prendre acte que nos sociétés modernes, (plus restrictives, répressives, écologiques) nécessitent de repenser totalement l’organisation du travail et, à défaut d’apporter la joie par le travail, de développer la prévention du stress de tous les travailleurs.
(1) Cécile BOUR, dessin du 28 octobre 2007 : C’est vraiment à votre santé ?
lien http://www.exmed.org/humour/humorCO.html
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