Ou, pour préciser : pour une renaissance de la médecine, de la raison, du bon sens et - presque gastronomiquement - du bon goût ?
Farfouillant comme d'habitude dans les sites médicaux, je découvre avec le plus grand plaisir dans le très intéressant blog du professeur Patrick Berche, doyen de l'Université Paris-Descartes, le texte suivant (1) , que je me permets de reprendre ici avec son autorisation. Je le cite :
" Être médecin ? Pourquoi? Pourquoi faire?
Un dur travail d’apprentissage:
Des études longues, coûteuses, éprouvantes.
Un devoir éthique: il faut savoir.
Une responsabilité énorme sur (2) les patients et vis-à-vis de la collectivité.
Le respect des patients et des autres.
La construction d’une personnalité.
Être étudiant tout sa vie.
Des qualités morales et psychologiques
Goût des contacts humains. Dévouement, disponibilité permanente, compassion, Équilibre personnel: connaissance de soi, expérience de la vie. Capacité de travail.
Des bases scientifiques
Indispensables à la compréhension et des recyclages continuels au cours de la vie professionnelle: Anatomie, Physiologie, Biochimie, Biologie Cellulaire/Moléculaire, Immunologie, Pharmacologie, Génétique, Microbiologie, biologie du développement…
Un savoir sans cesse renouvelé
Expérience clinique, savoir-faire technologique. Savoir s'informer, critiquer, évaluer. Recyclage et actualisation permanente. Mise en cause permanente du savoir acquis.
Une pratique médicale gratifiante
Liberté et responsabilité des décisions. Diversité extrême des champs d'action (médecine, chirurgie, communication, littérature, journalisme, administration…) et des pathologies. Sécurité d'emploi: pas de chômeurs. (Fin de citation)
N'a-t-on pas l'impression , quand on suit régulièrement les publications de ce site, que cela pourrait avoir été pondu par un de nos exmédiens ? Cette convergence ne peut pas être le simple fruit du hasard, elle traduit un mouvement de pensée, aussi minoritaire en termes d’influence politique soit-il aux yeux de ses détracteurs.
En contrepoint de cette réflexion stimulante pour les professionnels de la santé, à quoi assistons-nous en permanence, qui va exactement en sens opposé ?
La lecture du LeGénéraliste.fr nous apprend que:
Roselyne Bachelot ( ministre de la santé NDLR) veut supprimer la FMC, formation médicale continue obligatoire: "FMC, on efface tout -c'est effarant !- Et on recommence ! Il y aura donc une réforme Bachelot de la FMC. Et elle ne sera pas homéopathique. Après son annonce de suppression de la FMC obligatoire, et en attendant la présentation officielle du projet, des premiers axes se dessinent : évaluation collective des pratiques, sans doute via des groupes de pairs, et gestion des priorités par un collège professionnel par spécialités…" Des groupes de pairs? Ce sont plutôt des paires de baffes qu'il faudrait larga manu distribuer à tous ces ministres de la Santé que furent BK, l'ineffable D. Blazy, actuellement conseiller spécial de l'ONU ( SVP, spécial en quoi ?), mais aussi à tous ceux qui, dans la profession même, se sont ingéniés, à force de palabres incessants, de réunions infructueuses, à tout compliquer, tout retarder, et à dégoûter et dérouter les médecins de la base: " Onze ans d'élucubrations n'ayant abouti à rien " fustige” le confrère Gérard Bouvier, du Jura, dans un remarquable " à vous la parole": comme lui et tant d'autres bénévoles, nous avons fait notre FMC sans tenir compte des décisions de "spécialistes syndicaux", et je pense qu'il en sera de même pour ceux qui nous suivent : pas besoin de décisions ministérielles ou syndicales pour péter plus haut que son cul ou pour savoir ce que l'on doit savoir et comment le savoir.
Ne devrait-on pas proposer, que dis-je : imposer à tous ces trublions la lecture du programme du doyen Berche ? La renaissance de l'Art médical véritable, loin des ronrons et des lambris dorés et des kilogrammes de textes et de lois et de décrets, toutes dérives que connaît et pratique , et avec quelle délectation notre pays, en guise d’action pour véritablement améliorer la qualité de notre exercice médical au service des patients.
(1) Le blog du doyen Berche http://blogs.univ-paris5.fr/berchep/weblog/
(2) NDLR : Il nous semble que la responsabilité sur les patients doit être comprise comme la responsabilité ( du médecin ) à l’égard des patients. Sauf erreur d’interprétation de notre part, cela va de soi.
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