xxx    Je suis tombé sur votre site qui déclare dans le titre de la LEM 604 du 8 juin 2009 de François-Marie Michaut : << La médecine libérale est morte, vive la médecine libérée >>.
Si on ne peut nier la justesse de vos sources qui évoquent l'effondrement des inscriptions des médecins libéraux à l'Ordre, on ne peut pas réellement parler d'un choix des jeunes médecins dans leurs modes d'exercice, mais d'une résignation devant les conditions d'exercice de plus en plus délétères faites aux médecins salariés ou non salariés (1).

xxxDe plus vous ne définissez pas réellement DE QUOI et DE QUI les médecins doivent être libérés et, là, je crains que nos divergences apparaissent .
Quels sont les facteurs qui, à votre avis, ont détourné les jeunes praticiens non seulement de la médecine libérale mais également de la médecine tout court ?
Quel est le rôle de tous ceux qui se dressent en toutes occasions contre le corps médical pour des raisons sociales , politiques, idéologiques ou économiques? Quel est le rôle du conventionnement de type << carcéral >> avec l'Assurance Maladie sur le dégout manifesté pour l'exercice de la médecine libérale ?
Je vous invite donc à demander aux médecins de QUOI et de QUI ils veulent être réellement libérés et une grande partie, voire la majorité, vous répondra qu'elle veut être délivrée en priorité d'une forme archaïque de financement collectivisé des dépenses de santé , de tout le foutoir social et l'autoritarisme imbécile qui en découle ...

Que le médecin exerce seul ou en groupe, qu'il perçoive un salaire ou des honoraires, l'alpha et l'oméga de toute réflexion le concernant bute sur le mur des 4 à 5 milliards de déficit annuel de l'Assurance Maladie Collectivisée, dite solidaire, en déroute depuis au moins trente ans.

XXXLe rétablissement de la confiance mutuelle entre les praticiens et le système de financement des dépenses passe avant tout par la création d'une assurance maladie solvable et non par la poursuite désespérée et autoritaire des chimères collectivistes issues de l'immédiat après guerre, qui ne peut aboutir qu'à la gestion autoritaire d'une pénurie d'origine structurelle, que les médecins soient salariés ou libéraux.
Enfin il y a des mots qui renvoient à des concepts archaïques, ainsi le mot << tutelle >> devrait disparaître des négociations en même temps que la forme de << gouvernance >> qu'il traduit.

En résumé, les jeunes médecins ne veulent pas être des << ronds de cuir >> salariés prolétarisés, à la botte de l'Assurance Maladie ( interrogez les jeunes internes...). Ils sont donc dans une attitude << attentiste >> au cours de laquelle, ils préfèrent travailler moins et sans prendre de risque , c'est particulièrement le cas des remplaçants << prolongés >> qui actuellement, et faute de lisibilité à long terme, gèrent davantage leurs congés annuels que leurs carrières.

Je vous livre enfin une liste non exhaustive de mots clés pour vous aider à comprendre la désamour pour la profession de médecin :
Sécurité Sociale,Convention, Médecins conseils,SAS Dérapage prétendu des dépenses de santé Technocrates,Technostructure opaque , Assurance RCP ( responsabilité civile professionnelle ), << Fisc-fucking >> , Durée hebdomadaire de travail , Stress, Charges , Protection sociale nulle, Régime de retraite fragile, Investissements lourds , Endettement, Burn out, Avocats,Patients revendicateurs, Agressions psychiques,verbales et physiques, Perte du statut social, Baisse des revenus nets, Investissement humain intellectuel et matériel jugés excessifs par rapport au << statut >> social final, Manque de respect croissant envers la fonction, Attaques incessantes contre le corps médical....
etc.... de quoi alimenter une réflexion de fond qui, je le crains, n'aura pas lieu (3).