Un mystérieux gluon, il était une fois.
Polisson cachotier, vivant en tapinois,
Il nous fit rire gros, de Higgs, le boson !
Pourtant, nous avions tort et lui avait raison.
Dès qu'on dit « particule », on pense à la noblesse.
Si ça paraît désuet, je n'y vois rien qui blesse.
C'est que nos temps modernes en ont fait une science
Où comtes et marquis font briller … leur absence
Moi qui n'y comprends goutte, il fallait qu'on m'explique ;
Un ami m'a tout dit sur l'immense physique.
« Peter est un génie », me raconte Gaston.
« Cela fait cinquante ans qu'il couvait son boson.
Au grand collisionneur qui tourne tout en rond,
On donne le tournis à des milliards d'hadrons.
C'est là que vient d'éclore en brisant sa coquille,
Le tout petit boson à l'avenir qui brille. »
Faisant danser les quarks, sautiller les leptons
On chasse les gluons et même les fermions
Du basique électron, on voit les nucléons
Qui gravitent gaiement en protons et neutrons.
Pulvérisant l'atome, attaquant son noyau
On traque assidument le moindre neutrino.
De l'étrange matière, on perce les mystères
Découvrant peu à peu comment est l'univers.
Mais photons et bosons se retrouvaient sans masse.
Le « Modèle Standard » butait sur une impasse
Où seul de monsieur Higgs le boson faisait face.
Enfin, la masse est dite ! On a trouvé sa trace !
On sabre le champagne entre les physiciens ;
On a donc tout compris ? On ne cherche plus rien ?
Encensons maître Higgs : plus de chaînon manquant !
« De Dieu la particule », on la tient, maintenant.
Parmi tous les bosons, c'était bien le meilleur.
Alors, nous dira-t-il le secret du bonheur ?
Un mystérieux gluon, il était une fois.
Polisson cachotier, vivant en tapinois,
Il nous fit rire gros, de Higgs, le boson !
Pourtant, nous avions tort et lui avait raison.
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