Le docteur José Rizal (1861-1896)

30 juillet 2012
Docteur François-Marie Michaut
lui laisser un message

L'histoire de ce confrère mérite vraiment d'être connue et reconnue par tous les esprits curieux. José Rizal, disons-le sans attendre, est célébré comme le grand héros de la libération des Philippines.
Pour nous cet archipel de la Mer de Chine, composé de 7000 îles différentes, se situe de l'autre côté du globe terrestre. Découvert par Magellan, il est devenu la toute première colonie espagnole dès 1521.
Le colonisateur, ne tenant aucun compte de la haute civilisation locale et des multiples particularismes, impose sa langue, ses armées et sa religion.
José Rizal est le 7ème enfant d'une famille philippine aisée. Sujet précoce et brillant, écrivant très vite des poèmes dans sa langue Tagalog, il a un cursus scolaire rapide. D'abord littéraire, mais trop jeune pour enseigner, il commence à étudier la médecine à Manille. Un désaccord avec les enseignants dominicains le conduit à poursuivre à Madrid son cursus. Esprit curieux, il voyage dans toute l'Europe, noue des amitiés partout, fait une spécialité d'ophtamologie à Berlin, visite l'Autriche, la France, le Japon et écrit. José, excusez du peu dans la maîtrise de l'expression, parle et écrit la bagatelle de 26 langues, dont l'hébreu.
Il revient dans son pays quand éclate la sanglante guerre d'indépendance.

Ses écrits, principalement deux romans, écrits dans la langue de l'occupant soulignent la violence coloniale dont souffre depuis tant de siècles son peuple. «Noli me tangere» puis «Les flibustiers» ne plaisent pas du tout aux autorités espagnoles, et de retour à Manille, Rézal est condamné à l'exil. Occasion pour lui de mener une remarquable oeuvre agronomique, pédagogique et médicale.

La haute tenue de sa défense de l'identité philippine, utilisant avec bonheur la langue et la culture la plus élaborée de la domination, font que, sans lui avoir demandé son avis (il aurait refusé), il est propulsé président d'honneur du parti de libération nationale, dont il réprouve totalement les méthodes violentes.

Le voici donc considéré par les Espagnols comme l'homme le plus dangereux pour leurs intérêts. Sur le point de se rendre à Cuba pour lutter contre une épidémie de fièvre jaune, il est mis par ruse sur un bateau à destination de l'Espagne. Emprisonné à Madrid, au terme d'un procès caricatural pour rébellion, il est condamné au peloton d'exécution. Fusillé à 36 ans.
L'histoire ne s'arrête pas là. À l'issue de sanglants combats, les Espagnols ne parvenant pas à gagner militairement ne trouvent d'autre issue que de vendre aux États-Unis leur colonie. Nouvelle occupation coloniale qui ne dit pas son nom, qui pour ses intérêts matériels fait disparaitre la langue espagnole au profit de celle des marchands, entrainant une longue déliquescence culturelle qui ne prend fin qu'avec l'indépendance des Philippines en 1948.

Que le lecteur me pardonne ce rappel historique quelque peu scolaire mais je dois avouer que je n'avais aucune notion de ces évènements avant une certaine rencontre dont je dois maintenant parler.
Celle avec Dominique Blumenstihl-Roth, écrivain, poète et auteur de séries radiophoniques pour France-Culture et la Radio Nationale d'Espagne. La lecture de son ouvrage «José Rizal, Don Quichotte des Philippines» (1) est un trésor pour l'esprit. Le parallèle, dûment démontré par lui entre les deux livres majeurs de Cervantes et les deux romans de Rizal est saisissant. Véritable héros quichottien dans sa vie et son destin ( l'opposé absolu de la caricature de Don Quichotte le bouffon dont nous avons été abreuvés depuis 300 ans par les puissants en place), la leçon d'humanité et de spritualité de haut vol ne peut laisser de marbre aucun esprit non sectaire.
Le plongeon dans la seule exégèse de Don Quichotte qui tienne la route que mène seule une Dominique Aubier (2) depuis 50 ans en dehors de tous les cénacles culturels donne l'indispensable colonne vertébrale de l'aventure exceptionnelle du vénéré - uniquement dans son pays- José Rizal.

Dominique Blumenstilh-Roth nous montre dans son travail, très imprégné des recherches de madame Aubier, la puissance explicative d'une longue tradition du livre de Moïse à nos jours, passant par Babylone, l'Espagne, les Philippines et... n'en déplaise à nos grognons si surs de leur science étroite, la France.

Si rentrer dans cet univers n'est pas un voyage intellectuel hors du commun, le mot vacances ne garde que son sens de vacuité, donc d'ennui à mourir. Vous préférez la vie ? Alors, n'hésitez pas.

Références :
(1) Le titre cité faisant référence à Don Quichotte est celui qui est en ma possession.Pour en savoir plus sur cet ouvrage écrit en 2005 :
http://www.shopmybook.com/fr/Dominique-Blumenstihl-Roth/José-Rizal,-Kabbaliste
(2) Dominique Aubier site

Retrouver la confiance

 

Restaurer la conscience

 

Renforcer la compétence


Os court : « La balle cède devant le mot, parce que le mot s'élève dans l'harmonie des forces en présence et fait surgir une énergie que les puissances matérielles ne peuvent contenir.»

José Rizal


Cette lettre illustre notre Charte d'Hippocrate.
Lien : http://www.exmed.org/archives08/circu532.html

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