Sans trop l'air d'y toucher, nous les vieux, pauvres hères,
Nous sommes obsédés, nous ne parlons que d'air.
Air trop chaud, air trop froid, on maudit l'air du temps.
On le trouve pollué, l'air ambiant. Corrompu.
« L'air est conditionné », c'est un air entendu.
On voudrait changer d'ère, on cherche nos printemps.
Le fond de l'air est frais ? Mais le dessus aussi !
Et tous ces courants d'air nous causent des soucis.
En avion, prenant l'air, on cherche à changer d'air,
Mais c'est promesse en l'air quand on revient sur terre !
Si s'envoyer en l'air s'avère mauvais choix,
Gare à l'atterrissage où l'aire aussi déçoit.
A la fille de l'air, jouer serait erreur ;
Prendre un air supérieur ne serait pas meilleur,
Lorsque le mal de l'air vous déclare la guerre.
Toujours les mots en l'air retombent sur la terre…
« Errare humanum ouest » , nous avait dit Dac (Pierre),
Latiniste éminent qui ne manquait pas d'air.
« Et tout air emprunté devra être rendu »
Avec les intérêts comme bien entendu !
« Bouillir l'air il faut faire, avant de respirer »
Elémentaire truc pour bien mieux expirer …
Par là, on voit que l'air ne fait pas la chanson,
Et qu'avoir l'air de rien est pour les faux jetons …
Un wagon d'RER, n'est pas aire de jeu,
Sur les voies, quand il erre, on crie sauve qui peut !
Jacob, pour un plat d'ers, acquit un droit d'aînesse :
Tête en l'air, Esaü, n'en vit pas la richesse.
Respirer l'air liquide est bien … humidifiant ;
Reste l'air comprimé qui n'est qu'un faux semblant.
Alors, mouillons nos haires et prions Dieu très fort
Pour avoir un peu d'erre encore, avant la mort …
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