Souvent le cours des choses est pour nous un mystère ;
Les cours ont des raisons qui font qu'on désespère :
Une heure semble long, mais bien court une vie.
D'où vient ce paradoxe ? Et si c'était l'ennui ?
Les jours sont toujours courts quand le travail nous tient
La fatigue est alors le plus court des chemins …
Même à la cour des rois, on redoute le pire ;
Il ne faut, à la cour, ni trop voir, ni trop dire.
Celui qui sème vent, court après son chapeau ;
Comme l'eau vers le bas, l'homme court vers le haut.
Pourquoi fait-on la cour, seulement à certains
Quand pour d'autres quidams, ce n'est que le jardin ?
Rivière suit son cours en restant dans son lit :
C'est là cours de paresse et nul n'y contredit.
Le lièvre reste court quand la tortue le hèle.
C'est quand le renard court que la poule a des ailes !
Quand le mal suit son cours, ce n'est pas cours des halles
Et quand ça tourne court, trop tard pour l'hôpital.
Selon que vous parlez ou léger ou balourd,
Les jugements de cour changeront vos discours
Leurs cours seront classés ou trop longs ou trop courts ;
Le parcours pour l'enfer est ignoré des sourds.
Que les cours soient d'appel, des comptes ou encor d'eau,
Ils nous prennent de court quand ils visent nos maux.
Celui qui est né chat court après les souris
Et sera bien à court pris en flagrant délit.
Et pourquoi le mot « long » plus court que le mot « court » ?
Logique avec grammaire ont chacune un discours.
Que dire alors du vieux « capitaine au long court » ?
Je reste à court de mots pour expliquer ce tour.
Ah ! Ça, c'est un peu court, ce beau discours, jeune homme !
On pouvait dire … Oh Dieu … Bien des choses en somme.
Car comme Cyrano je brûle de moquer,
De débiter mon cours, de fermer vos caquets.
Mais je fais cent détours, me trompe de parcours,
Et je mélange tout en criant « au secours ! »
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