On produit trop de lait : que voulez vous qu'on fasse ?
Ne plus traire nos vaches est fort peu efficace.
Nos laitières à record sont de fameuses races !
Alors pour nos ministres et sans perdre la face,
Pour réduire la crise, on sort la paperasse …
Si ça n'était pas triste on crierait au cocasse.
L'éleveur se suicide enfoncé dans l'impasse :
Le lait est-il moins laid quand il fait la grimace ?
On produit trop de lait, quel remède est le sage ?
Abattre nos troupeaux serait un vain carnage.
Chaque jour, bain de lait pour le gouvernement
Serait-il solution à ce … débordement ?
Laie tracée en forêt, ou bien lais de futaie,
Ou lei de Bulgarie ou lé « coupé en biais »
Lait d'ânesse ou de chaux, de coco ou de poule,
Ne sont pas substituts appréciés par les foules.
On produit trop de lait : le jeter, quel dommage !
A force d'en parler, on en fait un fromage !
Si taxes et impôts sont bien frères de lait,
C'est du vent, lait en poudre, envolé à jamais.
Moi qui suis « soupe au lait » et qui aisément bous,
J'ai des « montées de laid » quand l'État me prend tout,
Que sa laie de pressoir me vaut tant de soucis !
Je suis sa vache à legs imposable à merci.
On produit trop de laid, cette amère potion.
On veut des subventions : la géniale invention !
Je sens venir la taxe et prépare un beau chèque,
Mais constate, furieux, que mon compte est à sec.
C'est bien du petit lait que doit boire le fisc,
En riant chaque jour de tout ce qu'il confisque.
Si j'étais « sanglière » en irascible laie,
J'irai, au percepteur, chanter quelques vieux lais …
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