Il y a deux ans - pour être plus précis le 28 octobre 2013, et exactement cent numéros, que la LEM 833 publiait Les dogmes du matérialisme . Il s'agissait de présenter aux lecteurs la publication en français d'un ouvrage remarquable. Son titre est à la fois sombre sur le présent et riche d'espoir pour un avenir possible, jugez-en vous-mêmes : Réenchanter la science.
Son auteur est Rupert Sheldrake, un biologiste britannique de tout premier plan. Pour les plus curieux, il est célèbre par sa théorie des champs morphognétiques. En voici une présentation sommaire, et non exempte de controverses.
Car, bien entendu, ce scientifique qui remet en cause les limites de la curiosité devant la réalité, imposées par la tradition scientifique matérialiste, est durement attaqué par certains de ses pairs les plus orthodoxes. Pourtant, les lignes bougent. Pour rester uniquement dans ce qui a été publié sur ce site, il faut citer les travaux de physiciens comme Philippe Guillemant. Son ouvrage La route du temps est présenté dans la LEM 881 du 29 septembre 2014 : La double causalité
C'est aussi l'agronomie, avec toutes ces conséquences planétaires, dont les conceptions théoriques et pratiques qui sont bousculées. J'ai présenté le travail de Claude et Lydia Bourguignon Au chevet de la terre si malade, le 10 avril 2015, dans la LEM 908.
Le coin qui est en train de faire éclater la pensée scientifique est une question qui touche au plus près les médecins. C'est le dogme selon lequel les résultats obtenus par des expériences scientifiques menées selon les règles doivent être reproductibles. Or, la physique nucléaire nous le dit clairement, même si ses concepts nous restent obscurs : tout expérimentateur modifie les résultats obtenus par son travail. Il y a quelques années, les lecteurs voudront bien me pardonner d'en avoir oublié les références, un auteur friand de scandales allait jusqu'à soupçonner le très célèbre père de la génétique, le moine autrichien Mendel, d'avoir trafiqué son expérience fondatrice sur les pois ridés et les pois non ridés. Simplement parce que les tentatives de reproduction de ce travail avaient échoué.
Le havre de certitude que pouvait naguère constituer la connaissance scientifique, sous-entendu le summum indépassable de l'esprit humain libéré des croyances antiques, se voit mis en question par certains travaux de ses serviteurs. Les limites que la science s'est imposée elle-même pour se libérer des théologies impérialistes d'antan ne sont plus une barrière absolue. Alors, quand Sheldrake évoque sur www.sheldrake.org à Londres le 17 octobre 2015, un changement d'attitude mentale qui se traduit par une nouvelle et inhabituelle humilité scientifique, il serait de bonne guerre d'ouvrir grand ses yeux et ses oreilles pour savoir si, enfin, cet état d'esprit est, enfin, en train de gagner les grosses têtes médicales.
Os court :
« Le doute est un état mental désagréable, mais la certitude est ridicule. »
Voltaire (François-Marie Arouet)