LEM N° 97- 26/03/99 .................................... Consulter un autre numéro ?
Lettre d'Expression médicale n°97
Hebdomadaire électronique francophone de santé - 26 mars 1999
http://www.gessie.tm.fr/expression-medicale
Comité éditorial : Pr Jean-Paul Escande (Paris-Cochin), Paul Fabra (Paris), Odile Marcel (Lyon III)
Directeur François-Marie Michaut (MD), 4 bis rue Saint Michel, 17000 la Rochelle (France).
(*) Ce poème est extrait de l'ouvrage Abécédaire médicalement poétique, publié en ligne sur notre Site pour notre plus grand plaisir.
- « La formation continue doit faire partie de l'éthique du médecin. Elle n'a pas à être rendue obligatoire, mais naturellement encouragée en valorisant les praticiens qui s'y soumettent. Ce n'est pas aux caisses d'assurance maladie obligatoire de gérer la formation médicale continue ( comme c'est le cas actuellement en France, ndlr), mais la profession elle-même. Outre l'enseignement de la bonne pratique, celui de la gestion et de l'informatique doit être dispensé dans les facultés de médecine et au sein des organisations de formation médicale continue ». (à suivre ci-après ).
La privatisation des hôpitaux. Réponse à LEM 89 § 10
- « Quant à la privatisation des hôpitaux, je ne sais pas si elle est utile et bien réaliste ; les hôpitaux ont une vocation de santé publique, de disponibilité médico-sociale et même d'apprentissage du corps médical. Pour ce qui concerne les soins, à condition que la comparaison entre la gestion publique et privée puisse être faite, la concurrence entre les deux systèmes prestataires n'est pas forcément mauvaise. Mais enfin, craignons que de telle propositions, n'allant pas dans le sens de la pensée ambiante façonnée par plusieurs décennies de philosophie socialiste, ne soient taxées d'ultra-libérales de nature à porter atteinte à la justice sociale ! La réalité économique et les exigences de meilleure gestion requises par l'économie de marché, qu'ont choisie en Europe les gouvernements de droite ou de gauche, viendront peut-être plus facilement à bout des attitudes idéologique nationales dont l'Etat-Providence est le plus bel exemple français » . Dr Michel Mourot, lettre à la LEM du 13 février 1999.
Tel est le constat implacable de ce que nous laissons faire sans rien dire. Un malade devient ainsi un numéro d'assurance maladie, un simple dossier informatisé ( ou papier ) et un coût financier. Notre cher téléphone portable est présenté comme notre plus fidèle confident, et l'achat d'un médicament comme un épanouissement et un bonheur sexuel. Comment s'y retrouver quand personnes et choses sont ainsi mélangées dans les esprits ? De qui est cette réflexion ? De notre économiste de la LEM, en réponse aux premières questions posées par les abonnés à la formation D'un caducée à l'autre.
Os court « On n'écrit pas ce qu'on veut, on écrit ce qu'on est » Jules Renard
Pour les abonnés, D'un caducée à l'autre n°4 figure au verso.
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© Dr F-M Michaut - Expression médicale 1999
LEM N° 96- 19/03/99 .................................... Consulter un autre numéro ?
Comme des écureuils
Docteur Harold Burnham (MD) Ce matin, à notre hôpital de Glen Glove *, il y a eu une discussion entre médecins à la conférence sur l 'économie et la médecine. Ils ont parlé de la pratique malsaine qui a suivi le raz de marée des HMO *. Ils se sentent prisonniers, comme dans une cage d'écureuil à roue, tournant sans arrêt, et sans espoir de pouvoir se sauver de la roue. Certains disaient que s'ils avaient connu le sort qui les attendait, ils n'auraient jamais commencé les études médicales. Il y a ici des médecins qui "pensent" et d'autres qui "ne pensent pas du tout", parce qu'ils sont trop occupés à faire tourner cette roue infernale. Ils sont trop pris à la chasse à l'argent. Ils n'ont même pas le temps de dire " Bonjour ". Ils courent, tout en regardant leur montre, comme le fameux lapin d' Alice au Pays des Merveilles, et nous lancent leurs regrets de ne pas avoir le temps de nous dire un mot poliment. Comme les taxis que nous hélons au bord de la route, nous blâmons le pauvre chauffeur du seul taxi qui s'arrête pour nous emmener, par la faute de tous les autres chauffeurs de taxi, qui nous laissent sur place, au bord de la route. Dieu sait que nous les premiers avons grand besoin de mettre notre maison en ordre économiquement. Des médecins ici pourraient s'intéresser à la formation de la LEM. Mais hélas, il y en a qui sont trop pris à courir comme le lapin de Lewis Caroll, à vrai dire, je ne sais où.
* Etat de New-York . ** Health Maintenance Organisations ( NDLR)
« Tout ne relève pas de l'économique, tout ne sera pas soignable - « La " mission de la médecine" ne sera pas "illimitée". L'analysme abstrait ( il y a un seul domaine, un seul ordre de réalité dans la réalité, et il s'analyse de façon continue, homogène, comme la quantité économique) et le réductionisme ( cette illimitation conduisant à concevoir toute réalité sur le modèle de la précédente) procèdent d'une vision pseudo-positive, technicisante et "bêtement" optimiste : tout est scientifisable, analysable de façon objective, sans position de valeurs. C'est une variance du positivisme, de l'instrumentalisation du réel qui, étant apprécié comme de l'objectivable, semble pouvoir devenir rationalisable, clarifiable et réductible à bon compte. Vertige de la volonté de contrôler, d'objectiviser, d'asservir, de réduire. Idée que la rationalité n'a à prendre en compte que des objets. Que tout, en définitive, est une question technique, soluble par l'impersonnalité et l'impersonnalisation. Avec cela, construire le bonheur obligé des peuples ou, tout au moins, y faire croire. Subterfuge. Pendant ce temps, laisser faire un monde toujours plus inégalitaire, par exemple. Cette vision plate est celle du petit bourgeois du XIXe siècle. On lui a vendu une vision optimiste du monde. Il y croit. Il prend les vessies pour des lanternes et s'en tient au statu quo qu'il approuve sans rien demander en reste... ».
Contribution d'Odile Marcel du 8 mars 1999 à propos de D'un caducée à l'autre N° 1 à 4.
- Les médecins libéraux salariés de la sécurité sociale - Entendu par l'un de nos collaborateurs de la part d'un médecin généraliste d'une quarantaine d'années de la région parisienne. « Je considère qu'en fait, je suis dans la position d'un salarié de la sécurité sociale ». ( Pour nos lecteurs étrangers : organisme unique parapublic de l'assurance maladie obligatoire en France NDLR ).
- Expression médicale 1932 et pas une ride « Le véritable savant met vingt bonnes années en moyenne à effectuer la grande découverte, celle qui consiste à se convaincre que le délire des uns ne fait pas du tout le le bonheur des autres et que chacun ici-bas se trouve importuné par la marotte de son voisin » . Dr Louis Destouches, quelques semaines médecin de l'hôpital de la Rochelle en 1940, dit Louis-Ferdinand Céline. Voyage au bout de la nuit. Gallimard 1996 p.281.
Os court : « La vie est une maladie sexuellement transmissible et constamment mortelle » . Willy Rozenbaum
Pour les abonnés à la version postale, D'un caducée à l'autre n°3 figure au verso.
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LEM N° 95- 12/03/99 .................................... Consulter un autre numéro ?
Lettre d'Expression médicale n°95
Hebdomadaire électronique francophone de santé - 12 mars 1999
http://www.gessie.tm.fr/expression-medicale
Comité éditorial : Pr Jean-Paul Escande (Paris-Cochin), Paul Fabra (Paris), Odile Marcel (Lyon III)
Directeur François-Marie Michaut (MD), 4 bis rue Saint Michel, 17000 la Rochelle (France).
Dr F-M.Michaut
L'utilisateur des nouvelles techniques d'information est tenté de devenir une sorte d'insecte butineur voletant sans fin de pollens en nectars. C'est, dit-on volontiers, le charme de la Toile, du Web. Cette frivole légèreté est-elle compatible avec tous nos impératifs professionnels, en particulier en matière de santé ? Ne risque-t-elle pas de conforter l'idée commode qu'il suffit d'avoir entendu parler, ou d'avoir lu, pour connaître ? Et de connaître pour savoir faire ?
La connaissance, la naissance avec dit bien le mot, est beaucoup plus forte que de si faibles frisottis de la pensée. Elle aboutit nécessairement à l'action au cours d'un processus aussi souvent évoqué qu'il est trahi. Celui de la formation, aux antipodes de la si frelatée information.
Se former à quelque sujet que ce soit ( ici on aurait égoïstement tendance à faire mention de la formation économique qu'ont choisie nos abonnés ), c'est s'approprier un savoir. Faire en sorte que par un effort personnel soutenu et suffisamment prolongé dans le temps, cette incorporation, cette appropriation, ait la possibilité de se faire. Curieuse alchimie personnelle en vérité que les méthodes dites « pédagogiques » ne font que réduire à des recettes de cuisine et à des effets d'annonce trompeurs.
Dès qu'une forme améliorée de notre perception du monde peut se développer au prix de cet effort, nos actions sont imparablement mieux adaptées .
- Le club des Médecins Maître-Toile, que nous avons la fierté d'avoir lancé, va se réunir pour la première fois à Paris le 20 mars 1999. Il sera reçu par le Pr Escande dans son service et étudiera le thème de la relation entre les sites Internet de santé et la médecine informationnelle.
- Les travaux d'échanges entre MMT ont conduit au projet de regrouper les utilisateurs de logiciels médicaux dans une association spécifique. Cela devrait se concrétiser également le 20 mars. Toute personne intéressée peut s'inscrire à une liste de diffusion réservée à ce projet par un message électronique vide à fulmedico-subscribe@onelist.com .
- « La santé, à cause des progrès de la médecine et de la longévité croissante coûtera de plus en plus cher ; mais les citoyens ont le droit de consacrer une part plus importante de leur budget pour leur santé. De son côté l'Etat n'arrivera pas à à assurer indéfiniment et en totalité les dépenses de santé ; il apparaîtra un jour de façon inéluctable de séparer ce qui ressort de l'assurance maladie de ce qui revient à la solidarité nationale. En attendant inciter (et non contraindre) les médecins à soigner au mieux à moindre frais est une attitude de bon sens qu'on ne saurait contester » ...
- « Il est sûr que l'ensemble des caisses de sécurité sociale, organisme énorme qui gère un budget supérieur à celui de l'Etat, est aux mains des syndicats dits représentatifs, grâce à un système électoral absurde et non aux mains des assurés sociaux comme cela devrait être naturellement le cas. Plutôt qu'une redistribution des rôles entre caisses que vous proposez le mieux serait non pas de « dégraisser le mammouth » mais de le tuer, en appliquant le principe de séparation entre assurance alimentée par les cotisations et solidarité financée par l'impôt. Ainsi devrait-on distinguer : pour la maladie, les types d'assurance. Une assurance obligatoire contre la maladie et les accidents, une assurance complémentaire facultative élargissant la couverture aux risques personnels et aux prestations de confort » . Dr Michel Mourot, réponse à 10 mesures concrètes pour les soins de santé LEM88-89 . A suivre.
Os court : « Nous ne travaillons qu'à remplir la mémoire et laissons l'entendement et la conscience vides » . Montaigne
Pour les abonnés, D'un caducée à l'autre n°2 figure au verso.
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© Dr F-M Michaut - Expression médicale 1999
LEM N° 94- 05/03/99 Consulter un autre numéro ?
Lettre d'Expression médicale n°94
Hebdomadaire électronique francophone de santé - 05 mars 1999
http://www.gessie.tm.fr/expression-medicale
Comité éditorial : Pr Jean-Paul Escande (Paris-Cochin), Paul Fabra (Paris), Odile Marcel (Lyon III)
Directeur François-Marie Michaut (MD), 4 bis rue Saint Michel, 17000 la Rochelle (France).
Odile Marcel
Les généralistes et, plus généralement, la médecine de cabinet se trouvent sans doute laminés aujourd'hui par de nouveaux pouvoirs, ce qui les vulnérabilise et les rend susceptibles. La question de la persévérance d'usages liés à un passé de corporatismes n'en demeure pas moins. Outre celle de l'Autorité médicale elle-même, qu'il s'agit de garantir contre elle-même. Elle est peut-être battue en brèche par de nouvelles agressions. Elle en renouvelle aussi son mode d'exercice et ses techniques d'assujétissement. La médecine est un pouvoir social, n'en déplaise au Dr Klohn ( LEM91).
Devrions-nous, par ailleurs, recadrer le débat sur les entités nationales ? La question du pouvoir médical ne se poserait-elle qu'en France ? Je ne sais pas comment les choses se passent en Suisse. A coup sûr, si le Dr Klohn entrait dans un hôpital français, s'il suivait les activités ordinales, les symboles, les représentations, usages qui lui sont familiers, il pourrait constater que persistent et persévèrent des figures de la tradition qui sont plus ou moins positives. Je doute, malgré tout qu'en matière de pyramide sociale, ségrégation et chosification, il s'agisse seulement d'un travers des élites académiques hexagonales... Acceptons entre cousins européens, de faire chacun la critique de nos propres travers, et aussi de ceux qui nous sont communs.
- Marianne Padé, fidèle lectrice, sculpteur et professeur d'arts plastiques à Paris, nous a gracieusement dessiné un nouveau logo. A la fois dépouillé et éloquent, il suggère le passage de l'homme couché et malade à l'homme debout, grâce à la connaissance et à l'expression. Grand merci pour cette précieuse collaboration.
- Sa composition, reprise dans notre en-tête rénovée, associe le docteur Jean-Paul Escande, professeur de médecine à Paris-Cochin, Paul Fabra, ancien directeur des informations économiques au « Monde » et éditorialiste aux « Echos » et Odile Marcel, professeur de philosophie à l'université Lyon III. Cette équipe pluridisciplinaire est chargée de veiller au maintien de la ligne éditoriale de notre LEM (toujours en accès libre sur le Web, et par courriel comme actuellement ), au moyen d'une lecture après publication. En ce qui concerne la partie de formation à l'économie des soins médicaux qui commence au verso de ce numéro 94 pour nos abonnés, et uniquement par envoi postal, les différents feuillets sont d'abord soumis à la lecture du comité éditorial. Et leurs critiques sont prises en compte avant leur rédaction définitive.
réside en ce que le salarié, qui a le sentiment d'être peu rémunéré, ne discerne pas que les prélèvements retenus à la source par son employeur amputent de presque la moitié son salaire brut et qu'ainsi, il travaille presque un mois sur deux pour l'Etat et la collectivité. C'est ça la réalité des prélèvements sociaux. Le Dr Savy avait proposé la feuille de paye « vérité » , un temps adoptée, puis écartée. C'était déjà un moyen de faire prendre conscience du poids des charges sociales pesant sur les salaires. Dr Michel Mourot, réponse à " 10 mesures concrètes pour les soins de santé " LEM88 . A suivre.
La poésie est aussi une forme d'expression médicale qui a son importance et sa pertinence propre. Le docteur Serge Rattel nous a confié pour publication sur le web son ouvrage « Abécédaire poétique et médical » .
Os court : « Quand les gens savent, ils peuvent exiger la transformation des situations » . Jean-Philippe Domecq ( conclusion de « L'argent va-t-il tuer le travail ? » , Marianne n° 95, p 63. © Dr F-M Michaut - Expression médicale 1999
Pour les abonnés, « D'un caducée à l'autre » n°1 figure au verso.
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LEM N° 93- 26/02/99 Consulter un autre numéro ?
LEM N° 92- 19/02/99 Consulter un autre numéro ?
Lettre d'Expression médicale n°92
Hebdomadaire électronique francophone de santé - 19 fév. 1999
Qui n'a vu le spectacle de ces bonimenteurs de rue, dont le cercle des auditeurs, jusqu'alors amusé et attentif, fond comme neige au soleil, dès qu'il faut tirer quelques sous de sa poche ? Et bien, voyez-vous, ce n'est pas du tout ce qui s'est passé depuis que nous avons lancé l'idée de notre formation à l'économie " D'un caducée à l'autre ". Le prix d'un abonnement pour recevoir chaque semaine chez vous un feuillet très spécifique, et réalisé à votre intention, n'a pas fait rejeter notre proposition. C'est une preuve de maturité et d'indépendance de notre lectorat à souligner. La rédaction, et ses fidèles collaborateurs, voient dans ce libre engagement une marque d'approbation et de confiance à la LEM.
C'est dit, nous sommes d'ores et déjà assez nombreux pour lancer réellement cette formation. Nous en aviserons par courrier tous ceux qui sont déjà pré inscrits . Mais que les autres n'hésitent pas, il est encore largement temps de nous rejoindre. Et une procédure est prévue pour que nos abonnés futurs reçoivent toutes les fiches depuis le début de la formation.
Le comité éditorial est au travail, et le numéro 1 de " D'un caducée à l'autre " paraitra début mars. Qu'on se le dise dans les chaumières .
- Brut de béton :
- Un médecin chef de service de l'hôpital Cochin à Paris a appris la fusion de son établissement avec Saint-Vincent de Paul ... par la presse. Ce pouvoir médical, quand même !
- Presque du simple au double :
- Les dépenses d'assurances maladie qui devaient rester dans une enveloppe de 2,5%, après le vote du parlement français, ont atteint 4,3% en 1998 ( Monde du 17 février 99). Le médecin qui commettrait une erreur aussi grossière dans sa comptabilité personnelle ou ses presciptions fermerait rapidement son cabinet. Ses patients, eux, perdraient immédiatement toute patience .
-Les responsables sont aux abonnés absents :
- Croyez-vous que tous ceux qui ont concocté ce magnifique plan aient battu la moindre coulpe ? Que nenni. Si la modération des dépenses n'a pas fonctionné, ce n'est pas que leurs calculs soient faux, que leurs prémices soient hors de toute réalité humaine. Non, non, mauvaises langues.
- La chasse est ouverte, harro sur le baudet :
- Personne n'a envisagé que les gens avaient encore un peu plus besoin d'être soignés par les médecins parce que leur vie personnelle, et notre vie collective, va mal. En haut lieu, personne n'en n'a la moindre idée. Mais, en lançant une grandiose opération de contrôle renforcé sur les 10% des médecins les plus prescripteurs, on livre à la vindicte populaire ( et ... aux 9/10 du corps médical) des victimes à lyncher. Procédé indigne, quand la décence élémentaire imposerait que nos dirigeants et leurs conseils donnent leur démission pour avoir trompé aussi gravement la Nation et ses élus.
- Comme par hasard :
-Le chomage officiel descend de 5 % en un mois, soit 151 000. C'est exactement le chiffre des emplois-jeunes créés par le Gouvernement français en 1988. En réalité, selon Marianne n°94, le chômage réel aurait augmenté de plus de 5%. Ce n'est surement pas de nature à rendre les humains en meilleure santé, et donc à aller moins chez les médecins et à consommer moins de médicaments !
Os court : « Un égoïste, c'est quelqu'un qui ne pense qu'à moi. » signé : Moi ( alias Ph. D. ) . © Dr F-M Michaut - Expression médicale 1999
LEM N° 91- 12/02/99 Consulter un autre numéro ?
Lettre d'Expression médicale n°91
Hebdomadaire électronique francophone de santé - 12 fév. 1999
D'un caducée à l'autre.
Docteur F-M. Michaut
Le caducée, ce bâton autour duquel s'enroule un serpent est le symbole d'Esculape, le dieu de la médecine. Il est aussi l'attribut de Mercure , le messager des dieux et le protecteur des marchands. Lorsque nous avons lancé la LEM, il y a deux ans, un triple constat s'imposait à qui voulait comprendre la situation du monde de la santé. Crise de confiance, d'abord. Méfiance systématisée, pour ne pas dire organisée, entre professionnels, dirigeants et citoyens. Conscience des enjeux profonds de l'âme de la santé en piteux état apparent chez tous les protagonistes, utilisateurs et dirigeants ! Compétence de tous à l'évidence insuffisante , pour résoudre les difficultés bien réelles rencontrées dans la vie normale et pathologique de tous les hommes.
Les débats entre nous ont été soutenus, variés et n'ont jamais sacrifié à la facilité larmoyante ou à la stérile polémique. Et, peu à peu, nous sommes arrivés à l'idée simple que le dossier de la santé devait être ouvert au seul niveau correct. Celui au nom duquel toutes les mesures collectives prises en matière de santé ont été élaborées. Celui de l'économie telle qu'elle est, et dont nous observons les dégâts humains tous les jours. Surtout pas de « l'économiquement correct » !
- Les principes de la formation " D'un caducée à l'autre " :
- Son objectif :
- Un seul : parvenir à une pratique professionnelle et citoyenne plus saine grâce à une conception renouvelée de l'économie.
- Ses exigences :
- Accepter de consacrer de 15 à 30 minutes par semaine de travail intellectuel personnel, et en assurer la charge financière ( 380 FF ttc par an ).
-- Son vecteur :
- En l'impossibilité d'organiser des " cours" , il faut recourir à l'écrit. Lire, relire et conserver un document sur papier est une nécessité. Décortiquer, analyser et digérer un feuillet de format A4 par semaine est une mesure à taille humaine. Cette " fiche " hebdomadaire sera envoyée par la poste sur le verso de la LEM à chacun de nos abonnés.
- Sa méthode :
- Une exposition ordonnée des notions utiles à une culture solide en économie appliquée aux problèmes de santé s'impose. Les différents chapitres s'inscrivent dans un plan d'ensemble, afin d'en faire un tout logique. Leur rédaction est d'abord soumise au comité rédactionnel ( Pr Escande, Paul Fabra et O.Marcel ) avant sa parution.
- Et vos questions aux formateurs ?
- Les abonnés auront toute latitude de poser toutes les questions qui leur semblent utiles, et recevront une réponse personnelle. Une boite à lettre électronique spécifique y sera consacrée pour faciliter ces indispensables retours.
- La plus grande difficulté : nos préjugés
- Le plus grand travail est de déblayer en nous tout ce que nous avons admis sans examen critique. Par exemple que tout ce qui est rare est cher. Et bien d'autres choses encore !
- Pas d'accord sur " le pouvoir médical " (LEM 90) :
- « Pourquoi cette obsession tout particulièrement féminine d'un mythique "pouvoir médical" en pratique totalement inexistant, incapable de se défendre des pires abus, et dont les vestiges mêmes sont en voie de démembrement autoritaire? Le bel "establishment" que voilà. C'est décidément une figure du passé. Il est temps de surmonter la nausée et de regarder en face les Nouveaux Maîtres... ».
Dr Max Klohn ( Genève ) , en réponse à Odile Marcel.
Os court : « Indémodables, les fayots ont toujours le vent en poupe . » Cath Hoche . © Dr F-M Michaut - Expression médicale 1999
LEM N° 90- 05/02/99 Consulter un autre numéro ?
LEM N° 89- 29/01/99 Consulter un autre numéro ?
Lettre d'Expression Médicale n°89
Hebdomadaire électronique francophone de santé - 28 jan. 1999 http://www.gessie.tm.fr/expression-medicale . Abonnement : lem-subscribe@onelist.com http://www.multimania.com/michaut/expression-medicale.html
Voici les trois dernières des dix mesures proposées à votre réflexion. Elles vont à l'évidence à contre courant des politiques suivies dans tous nos pays de développement comparable.
Or, leur contenu qui peut être jugé provocateur n'est pas dicté par un quelconque arbitraire intellectuel ou idéologique. Il ne s'agit aucunement de faire passer un message définitif, on n'est là qu'à un stade d'épure.
Une question se pose très légitimement pour chacun : « De quel chapeau avez-vous fait sortir ce lapin ? Eh, les gens de la LEM ! Vous n'êtes investis d'aucun mandat de qui que ce soit pour nous dire ce qu'il faudrait faire ! » . Bonne question et judicieuse remarque.
Ces dix mesures sont le résultat
logique et parfaitement démontrable, d'un raisonnement économique de qualité, ne s'encombrant d'aucune limite prédéfinie, d'aucun préjugé. Comme une telle formation à " une économie ... vraiment responsable et éthique " (cf n°8 ci joint) n'existe nulle part ailleurs, la LEM va prendre les moyens de permettre à ceux qui le souhaitent d'en bénéficier. Tout a un coût. Cela va donc nous obliger à donner une nouvelle dimension à notre LEM, et dans la clarté économique la plus grande. La LEM entreprise d'expérimentation des idées économiques exprimées ici ? Une idée qui ne manque pas de panache, n'est-ce pas ?
-7. Laisser l'informatisation des médecins et des hôpitaux à la seule initiative privée prise par eux, les caisses régionales et les autres sociétés privées mais avec l'interdiction de développer un réseau national et sans aucune possibilité de piratage desinformations qui relèvent du secret médical.
-8. Former de façon optionnelle et volontaire, et à leurs frais professionnels, des médecins et des paramédicaux aux rudiments d'une économie libérale vraiment responsable et éthique et à l'art de la gestion d'un cabinet d'une part, d'un établissement hospitalier d'autre part.
-9. Obliger les fabricants et les distributeurs de fournitures médicales (médicaments, etc.) à justifier leur prix par voie de publicité et en application du principe de l'égalisation volontaire des rentabilités directes afin de réduire les subventions internes permettant aux fabricants et aux distributeurs de masquer la vérité des coûts dans le sens qui facilite leurs atteintes à la concurrence.
-10. Privatiser progressivement les hôpitaux, hospices et autres établissements de santé avec un statut interdisant la détention d'actions par des personnes morales et limitant sévèrement les capacités d'emprunt auprès des établissements financiers. Fonctionnement en capitalisme de proximité, dans un rayon géographique plus réduit que les caisses régionales. Si la population n'a pas assez d'argent, Etat et collectivités territoriales en prêtent mais aux individus pour augmenter leur placement en capital, pas directement aux sociétés de droit privées constituées pour assurer ces privatisations. Totale liberté est laissée à un médecin et à tout malade du choix de l'hôpital. Sous respect du statut légal, liberté de créer, réduire, agrandir, fermer, déplacer de tels établissements.
- « Je suis les " mesures concrètes pour les soins de santé " ... » LEM 87 et 88 ...
- Certaines sont un peu abstraites pour mon cerveau de non-scientifique . J'espère qu'il y aura un superdébat. Odile Marcel, professeur de philosophie Université de Lyon II ( France) . Lettre à la LEM du 18/1/99
- La LEM pour les amis anglophones :
- Grâce à Denise Silber, consultante indépendante pour le web de santé à New-York, bientôt un résumé en anglais des 3 dernières LEM, par mailing list. Nous contacter .
Os court : « Je ne pense jamais à l'avenir, il vient assez tôt . » Albert Einstein .
© Dr F-M Michaut - Expression médicale 1999