LES COUPS D'OEIL DU JOUR             

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L'année Exmed 2006

Vous trouverez dans cette " année Exmed 2006" tous les coups d'oeil du jour qui ont été publiés sur le site. La variété des thèmes traités continue de constituer un baromètre intéressant de nos préoccupations en matière de santé.

Les rédacteurs (médecins et non médecins) mettent à votre disposition leurs textes, afin qu'ils soient le plus largement diffusés.

Et vous pouvez aussi retrouver
notre année Exmed 2005
notre année Exmed 2004,
notre année Exmed 2003
et notre année Exmed 2002

Bonne lecture. Toutes vos réactions nous intéressent : écrivez-nous librement.

Et n'oubliez-pas, Exmed vous propose chaque jour son coup d'oeil du jour, en page " sommaire" .
Nous écrire
F-M Michaut webmestre

2 janvier 2006
Bilan d’Exmed en 2005 (LEM 429)
Vous naviguez en ce moment sur un site de santé pas comme les autres. C’est pour cela que vous consacrez un peu de votre attention à nous lire ? Peut-être alors avez-vous envie d’en savoir un peu plus sur ce que nous avons fait l’an dernier. Petite histoire d’une aventure humaine, riche en peines, en travail, en dons, en soucis et ... en plaisir.
A vous de découvrir un peu plus l’envers du décor, et ses différents acteurs, avec la LEM 429 : Notre année exmédienne à nous. Bonne lecture, et si le coeur vous en dit, à bientôt. Nous, chaque jour de l’année 2006, nous serons à votre intention sur cette page avec notre Coup d’Oeil. Chaque semaine, nous vous proposerons le plaisir de découvrir une nouvelle Lettre d’Expression Médicale, une autre façon d’aborder les problème de notre santé. Ce fameux bien que nous nous souhaitons mutuellement en début d’année, comme si, tels des enfants, nous en étions les maîtres.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

3 janvier
Arnaque médicale
Vous me connaissez, amis exmédiens, il n'est pas dans mes habitudes de dénoncer les pratiques délictueuses de certains (heureusement très rares) confrères. Mais, quand c'est trop, c'est trop, le devoir de délation s'impose à tous, sauf à tomber sous le coup de non dénonciation de crimes ... Ou, à tout le moins, de complicité d’escroquerie.
De quoi s'agit-il? C'était dans le quotidien "Sud-Ouest" de ces derniers jours. Un médecin généraliste d'une charmante petite ville du Lot et Garonne vient d'être interdit d'exercice pour deux mois par le Conseil Régional de l'Ordre des Médecins d'Aquitaine pour <<manquements graves à la probité et atteinte à l'honneur de la profession médicale>>, après avoir été lourdement sanctionné et condamné par les instances judiciaires sur plaintes de la CPAM 47 (Caisse Primaire d'Assurance Maladie du Lot & Garonne).
Il aurait facturé des actes fictifs, tarifé en actes de nuits des visites effectuées de jour, mais surtout il se serait auto-facturé (et donc fait rembourser frauduleusement par l’assurance maladie) des visites effectuées pour lui à son propre domicile !
Non, décidément, trop c'est trop
Dr.Ph.Deharvengt, alias le Père Igor, écoeuré., cliché Exmed

4 janvier
Ca tourne mal
Pour une fois, vous allez devoir derrière votre écran vous prêter à un petit exercice physique. Asseyez-vous les jambes tendues. Puis, faites tourner votre pied droit autour de votre cheville dans le sens des aiguilles d’une montre. Jusque là, c’est facile. Alors, actionnez votre bras droit pour qu’il dessine dans l’air le chiffre six. Et surprise, ce diable de pied droit a tendance à inverser son sens de rotation. Cette amusante manipulation a été transmise par notre colistière Danou Zuinguedau le 1er janvier sur notre liste de discussion. La rédaction, qui a naturellement effectué, et fait effectuer, ces travaux pratiques se pose une question. Existerait-il, dans la foule de nos visiteurs Internautes, quelqu’un qui aurait une idée sur le mécanisme de ce pied rebelle ? Un concours virtuel est lancé. Les meilleures réponses, tant dans le domaine scientifique que dans le domaine poétique ou humoristique seront, si les auteurs nous y autorisent, publiées ici. Au travail ...
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

5 janvier
Quand un euro fait des petits
Les UN euros par consultation médicale à la charge totale de la’ssuré, sensés combler une partie du trou de la Sécu, lorsqu’ils s’accumulent, deviennent un réel problème financier pour certains patients. En effet, que ceux-ci perçoivent 300 euros de revenus mensuels ou bien 3000 euros, le tarif est le même ! Il parait que c’est pour nous responsabiliser ...
Alors si les examens para-cliniques doivent se multiplier (bilans sanguins, imageries médicales, et autres recherches, répétés par nécessité), au bout du compte les UN euro qui s’accumulent peuvent représenter une somme importante.
Cas de figure : une intervention chirurgicale avec l‚avant et l‚après, les contrôles, les bilans et examens indispensables, ou bien encore une pathologie chronique en déséquilibre dont faut réajuster le traitement et qui demande là aussi de nombreux examens.
S’il est acceptable que le patient « contribue » à ses propres soins en versant ce UN euro par examen, l’injustice est flagrante puisque que le tarif est le même que l’on soit malade ou non, aisé ou dans la précarité. Odette Taltavull

6 - 8 janvier
Nos deux lauréats
Comme promis dans notre coup d’oeil du 4 janvier, “ Ca tourne mal” ( lien en bas de page) voici le texte des deux gagnants ex-aequo du concours Exmed. Avec toutes les félicitations de la rédaction.

En se concentrant on peut réussir à faire tourner simultanément la main et le pied en sens inverse, mais alors on ne pourra rien faire d'autre parce que tout le cerveau sera mobilisé !
C'est une bonne solution pour ne penser à rien et se détendre ... sauf qu'on aura pas l'air très malin :))
Pour ce qui est de l'explication scientifique, je n'ai aucune compétence en la matière. alors en tant que profane je dirais que lorsqu'on tente cet exercice, c'est comme si on voulait rouler en quatrième alors que le cerveau reste en première ...
O.Dette

Je me présente à vous les Mains vides:
Les pieds en éventail,
Très résolu à résoudre cette énigme,
j'ai fait des pieds et des mains
et pris ce problème à bras-le-corps:
Devant mon iMac,
Des heures durant j'ai fait le pied de grue,
Je suis même allé à pied, à cheval et en voiture
Chez une chiromancienne décoder les mystères des lignes de ma plante droite,
Mais, las, je n'ai rien trouvé,
Et mérite donc la mort:
SIX pieds droits sous terre
L'on me mettra
Et sur ma stèle on gravera:
G 2 V, Pied Noir…
In Excel 6 deo
G. Deverdin

9 janvier
Parole de professeur (LEM 430)
Quand la santé de nos institutions d’enseignement, des jeunes qui devraient y forger des armes pour leur vie entière, comme de ceux qui y travaillent chancelle aussi ouvertement, nous les citoyens, pouvons-nous rester la bouche close et les bras ballants ? Dans l’attente, de moins en moins acceptable dans l’opinion, qu’une nouvelle réforme imaginée dans les cabinets lointains de nos hommes politiques ne trouve une hypothétique panacée ? Ce sujet, comme beaucoup d’autres, a été débattu dans notre liste de discussion interne Exmed-1. L’une de nos colistières a le courage de prendre la parole pour s’exprimer du fond du coeur. Elle sait de quoi elle parle, Marie Joël, dans sa LEM 430 “ De mes tripes de professeur”. Je vous propose, comme je l’ai fait moi-même, de l’écouter avec la plus grande attention, et de ne pas hésiter à lui écrire directement. Ne devons-nous pas, nous aussi, aider ceux qui enseignent nos enfants et petits enfants à ne pas se soumettre au seul bon vouloir de leurs autorités de tutelle, et de prendre le risque de s’exprimer comme les responsables qu’ils sont toujours, quoi qu’ils en pensent eux-mêmes?
Toute ressemblance avec ce qui se passe dans le monde médical n’est absolument pas fortuite, cela va de soi.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

10 janvier
Bilan sécuritaire
Il est d’usage en tout début d’année de faire un point sur les acquis, positifs ou négatifs de l’année passée. Les médias nous inondent d’images d’archives, providentielles quand la majorité des journalistes prend ses vacances. Mais outre l’intérêt certain de cette manie oscillant entre l’autosatisfaction et l’autocritique, l’évolution du monde en 2005 nous ouvre une perspective particulièrement intéressante.
J’oserai un résumé brutal : nous sommes devant un gouffre !
Une telle affirmation exige bien entendu quelques explications. En 2005 nous avons assisté, et ce dans tout les domaines, à une explosion des limites. Finis les frontières sécurisantes, les quotas protecteurs, les barrières posées par l’argent dans certains domaines (vous pouvez téléphoner à l’autre bout du monde sans qu’ils vous en coûte un centime) … Autrement dit nous arrivons dans un monde « infini » autant qu’indéfini. Avec comme résultat une remise en question de la notion de sécurité.
Et nous voilà au cœur même d’une question existentielle : qu’est ce qui peut définir la sécurité ? Est-ce vraiment la multiplication des lois, des contraintes, des « garde-fous » ou devenons apprendre très vite que la sécurité tient dans la capacité que nous aurons de redécouvrir le sens du mot responsabilité ?
Nous allons devoir franchir ce gouffre et la façon dont nous le ferons ne tiendra qu’à notre foi en nous, dans les autres et en l’avenir que nous voulons construire pour nos enfants. Bonne Année ! Dr F.Dencuff

11 janvier
Rotavirus
Les gazettes en gazouillent. La grippe aviaire prenant finalement beaucoup de temps à fournir son contingent de morts fortement médiatisés, un de ses collègues au grand pays des virus monte au créneau. Notre épidémie, on la tient : c’est celle de gastro-entérite. Cartes de France, presque d’Etat-Major, largement bariolées, nos télévisions nous livrent , entre la poire et le fromage, la progression de ce méchant rotavirus. Et de nous dire le plus doctement du monde qu’il faut se laver les mains après avoir fréquenté un lieu d’aisance. Nos parents et maîtres d’école, vieillards trépassés, dépassés, radoteurs et ringards, insistaient en plus sur le lavage des mains avant les repas. On n’ose plus aller si loin dans l’autoritarisme. Et pourtant, 500 000 à 600 000 enfants dans le monde mourraient chaque année de diarrhées à rotavirus. De préférence dans les pays les plus pauvres, là où ils sont le plus dénutris, parasités et impaludés. D’après la Lettre du JIM du 9 janvier, un vaccin contre les rotavirus serait en bonne voie de mise au point. Une bonne nouvelle pour tous ces déshérités. Et un petit rappel pour nous les gras et les nantis : des maladies parfaitement maîtrisables chez nous, donc bénignes, demeurent toujours ailleurs de redoutables tueuses quand la (vraie) misère est au rendez-vous.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

12 janvier
Homme/Femme : à chacun son Net
Sur Internet, les femmes préfèrent le courrier électronique et les sites de
santé, les hommes les actualités et le divertissement, rapporte une étude
américaine. Les différences tendent toutefois à s'amenuiser, surtout chez
les jeunes. Source : L’Expansion.com du 29 décembre 2005.
Pour peu, on se croirait revenu dans l'Angleterre victorienne, dans l'un de
ces clubs enfumés où les hommes dissertaient économie et politique, laissant
au dehors leurs femmes s'entretenir famille et art de vivre. Pourtant, un
siècle plus tard, c'est d'Internet dont il s'agit. Dans une étude publiée
jeudi, le Pew Internet and American Life Project, bien connu pour ses
enquêtes sur les comportements des Internautes, pointe après avoir
questionné 6400 Américains les différences d'utilisation de l'Internet entre
les hommes et les femmes. Conclusion : même dans le virtuel, les clichés ont
la vie belle. Ainsi les hommes, terre-à-terre, sont-ils attachés aux faits
et à l'action. Tandis que les femmes, rêveuses, voient dans l'Internet un
moyen d'entretenir leurs relations personnelles.
Qu'en est-t' il pour les Exmédiens / Exmédiennes ?
On n'a pas l'impression, en lisant les messages de ces dames du Temps
présent, qu'elles soient portées à rêvasser, à se regarder le nombril pour
certaines et l'ombilic pour les autres … Au contraire, on note chez toutes une
grande vigueur de pensée, des propos lapidaires au style coruscant chez
notre amie Soize, des protestations véhémentes et justifiées chez
Odette… Non, ces dames qui peuvent nous faire rêver ne sont pas des oies
blanches et n'ont pas la langue dans leur poche, heureusement pour nous :
tapez du pied, râlez encore, étalez vos ressentiments, Exmédiennes amies, ce
sont là vos seules façons, via la Toile, de nous combler !
Dr G. Nahmani, cliché Exmed

13 au 15 janvier
Nos Coups d’Oeil 2005
Cette année encore, remercions notre webmécanicienne Christine Bruzek d’avoir pris le soin de rassembler sur une page d’Exmed tous nos Coups d’Oeil du jour de l’année 2005.
Pour les Internautes curieux, comme pour ceux qui se livrent à l’étude de l’évolution des idées dans la société, cela constitue un ensemble précieux pour notre petit univers de la santé. De quoi avons-nous parlé, et comment ? Notre mémoire est bien courte, les sujets qui nous ont intéressé un moment sont si vite passés de mode, tant notre société de consommation de ce qui est dit l’information nous pousse sans arrêt vers de nouvelles frontières. De plus en plus spectaculaires et labiles , de moins en moins suivies à moyen ou long terme. Contrairement aux simples paroles,les écrits restent, dit-on volontiers. La nouvelle forme de l’expression écrite que constitue l’Internet n’échappe pas à cette règle. Alors, regardons ensemble, fouillons, avec émotion, attention, indifférence, amusement, réprobation, ironie, peu importe. Et que chacun y trouve librement son bonheur, comme dans un grand magasin dont les objets, au lieu d’être vendus ou soldés, sont simplement donnés. Pour consulter les coups d’oeil 2005.
Bonne lecture à tous. Et rendez-vous chaque jour ici pour de nouveaux Coups d’Oeil du jour tout frais.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

16 janvier
Dans le vif du sujet (LEM 431)
C’est de l’avenir immédiat d’une des spécialités chirurgicales, dont chacun de nous peut avoir un besoin vital urgent, qu’il s’agit. La neurochirurgie, puisque c’est d’elle dont il est question, n’est pas une discipline dont on a envie de rire tant sa nécessité saute aux yeux de tous, sans même que l’actualité internationale récente en Israël soit nécessaire pour nous rafraîchir la mémoire. Dans la LEM 431 “ On n’y coupe pas”, vous trouverez les étranges mécanismes qui nous ont déjà conduit à une incroyable situation de pénurie. Si nous en parlons, ce n’est pas pour régler quelques comptes obscurs avec tel ou tel pouvoir qui poursuit aveuglément sa logique de fonctionnement. C’est simplement parce que c’est bien de notre seule santé à chacun qu’il devrait être question avant n’importe quelle autre considération. Même si nous n’avons pas la parole pour infléchir telle ou telle orientation des instances dirigeantes, nous souhaitons utiliser notre possibilité de libre communication pour que le plus possible de citoyens, et donc d’électeurs, puissent se faire leur propre opinion.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

17 janvier
Finalement rassurant
Lu ce jour dans la e-lettre n°14 - janvier 2006
de la Fondation pour la Recherche Médicale:
Grippe aviaire : le plus gros risque, c'est la psychose !
Les quelques cas humains mortels de la grippe d'origine aviaire ont été diagnostiqués chez des personnes en contact étroit avec des volailles.
Pour relativiser, en tenant compte des connaissances actuelles, l'importance du problème dont nous inondent les gazettes: Envisageons d'abord de faire le compte des centaines de milliers de morts par Paludisme et par les différentes fièvres hémorragiques et autres joyeusetés infectantes dont les continents africain et sud-américain surtout sont prodigues,
Considérons aussi l'hécatombe permanente due à la famine qui sévit en Afrique noire et ailleurs ,
A l'inverse: combien, en Occident chrétien ( pour abonder dans le sens de ceux qui s'insurgent contre l'idée que son Histoire ne serait pas d'abord chrétienne), le diabète et les maladies de surcharge diminuent-ils la population ? Et l'usage de drogues, licites ou non, et la conduite automobile ?
Le virus de grippe humaine classique tue en moyenne 2 500 personnes en France chaque année.
Ceci devrait donc nous autoriser, pour le moment, à continuer de chanter avec Momo (1) " Ah, si vous connaissiez ma pou-ou-ou-oule" et dire à notre conjoint/conjointe/ enfant " mon poulet, ma poule, ma colombe, mon poussin d'amour, mon canard", c'est quand même mieux que " mon cochon d'Inde, ma truie…"
Dr G.Nahmani, cliché Exmed

(1) NDLR : Maurice Chevalier, meneur de revues, acteur et chanteur, fort connu aux USA où il vécut et travailla longtemps.

18 janvier
La Fin des Carnivores ?
Au décours de mes lectures médicales, le résultat d’une étude a retenu mon attention : Le cancer colorectal serait aggravé par l’ingestion de viandes rouges.
D’après l’EPIC (European prospective Investigation into Cancer and Nutrition) qui a suivi pour son exploration ( épique ?) plus de 500.000 personnes dont 366.561 femmes : la fréquence des cancers colorectaux est augmentée chez les amateurs de barbecues. Outre que ce n’est pas vraiment un scoop puisque nos amis japonais nous avaient déjà donné la recette des sushis, je vous le demande, qu’allons-nous manger demain ? Entre les volailles qui toussent et les bœufs et autres moutons qui détraquent nos intestins et les poissons mercurisés nous n’avons plus qu’à manger … des carottes. Certes elles ont le mérite de donner bonne mine et les fesses roses mais de là à nous transformer en lapin … à moins que le costume des bunnies vous tente !
Décidément que ne ferions-nous pas pour devenir éternels ? Et il paraît que la terre tourne rond ! Dr F.Dencuff, cliché Exmed

19 janvier
Les pronétaires
Vous connaissez certainement Joël de Rosnay, ce cybernéticien et professeur qui fut, dans les années 70, l’un des chantres de l’utilisation généralisée de la micro-informatique. Certains se souviennent aussi qu’il fut un propagateur de l’utilisation de la planche à voile, et d’autres que l’un de ses livres à succès se nommait : “ La mal-bouffe”. Notre conseiller auprès du président de la Cité des Sciences à Paris n’a toujours pas sa plume, pardon son clavier, dans la poche. Le voici, selon le blog de Cyril Fievet, qui propose le concept de “pronétaires”. Que veut donc dire ce néologisme, dont le cousinage sémantique avec les prolétaires est probablement plus provocateur que d’inspiration purement marxiste ? Ce serait “ les nouveaux producteurs et acheteurs de biens et services produits par eux-mêmes en ligne”. De façon moins concise, voici le point de vue de l’auteur : “ [...] Je pense que la production massive et collaborative par ce nouveau pronétariat représente une révolution aussi importante que celle du début de l’ère industrielle symbolisée par la machine à vapeur, puis par la mécanisation et l’automatisation intensives. Aujourd’hui, grâce aux nouveaux outils de pouvoir des pronétaires, s’appuyant sur le numérique et l’Internet, cette révolution est encore plus rapide et prend de court les pouvoirs en place. Certes, "l’empire contre-attaque", mais avec des moyens répressifs, juridiques, ou de propagande médiatique, inadaptés. [...] ”. Voilà des propos qui ne sauraient prendre les Exmédiens à contre-pied. Nous qui sommes depuis longtemps des sortes de notaires de la Toile, confrontés que nous sommes à tous les pouvoirs qui cherchent discrètement à nous confisquer notre expression, nous pouvons nous sentir comme des prolétaires. Qui furent, s’en souvient-on, des citoyens romains pauvres, exempts d’impôts, ne contribuant à la puissance de la république que par les enfants qu’ils lui donnaient ( Dictionnaire Hachette 2006) ? Nos enfants à nous, nos impôts, ce sont nos expressions. Alors, allons-y pour être nommés des pronétaires. “ Pronétaires de tous les pays, unissons-nous “, tout un programme idéologique, ou une discrète réalité en train de se mettre en oeuvre sans tambours ni trompettes ? Dr F-M Michaut, cliché Exmed

20-22 janvier
La vue ou le vit
Les pilules contre les problèmes d’érection " pourraient provoquer des
troubles de la vision "
Selon une étude publiée dans le British Journal of Ophthalmology, " les
pilules pour combattre les problèmes d’érection, pourraient provoquer des
troubles de la vision chez les hommes âgés de plus de 60 ans ayant des
problèmes cardio-vasculaires ".
" Le Parisien " qui diffuse cette nouvelle ajoute que " la maladie – rare
puisqu’elle touche annuellement 1 500 à 6 000 personnes aux USA – est
désignée sous le nom de "neuropathie optique ischémique antérieure non
artéritique"
Aussi, vous suppliè-je, frères exmédiens, de vous méfier : soucieux, et l’on vous comprend, de lutter contre certaine faiblesse caverneuse, vous risquez fort de finir par voir…Viagras-double, surtout si vous êtes … ventrus, pansus … et paresseux. Dr Gabriel Nahmani, cliché Exmed


23 janvier
Pas tous calibrés (LEM 432)
Habitués que nous sommes tous à trouver sur nos tables des oeufs, des fruits, des poissons ou des fromages uniformément calibrés, serions-nous intellectuellement conditionnés à cette normalisation obligatoire ? La question n’est pas uniquement philosophique, elle a, parfois, de bien curieuses répercussions pratiques dans l’univers de notre santé humaine. Gabriel Nahmani, dans la LEM 432 - “Hight-tech” animalières pour les obèses - nous montre combien la rationalisation extrême des concepteurs d’appareils médicaux oblige parfois les thérapeutes à faire preuve d’une imagination à la limite de l’irrationnel !
Bon appétit quand même, visiteurs Internautes.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

24 janvier
Chiffres à gogos
Le premier s’étale dans toutes les officines pharmaceutiques de France sur de petites affichettes. Dans les dépenses de l’assurance-maladie obligatoire, dite sécu dans le public, le seul chapitre du remboursement des dépenses d’hospitalisation tournerait autour de 53 %. Plus de la moitié de nos cotisations serait consacré aux seuls soins nécessités par, Dieu merci pour la majorité d’entre nous, nos bien rares et bien brefs séjours en établissements de santé. Comme c’est curieux, on ne nous parle partout que des dépenses de médicaments et d’honoraires médicaux, fossoyeurs patentés du trou de la sécurité sociale, et responsables uniques de ses multiples dérapages.
Le deuxième chiffre concerne également l’hôpital. Selon Mediscoop du 18 janvier, citant l’Humanité et le Parisien, la part des dépenses d’hospitalisation restant à la charge financière des assurés ( le fameux ticket modérateur) serait discrètement passé de 20 à 60 %. Oui, vous avez bien lu. Qui paye alors, ce qui peut atteindre 140 euros par jour dans certains services ? Et bien les gogos que nous sommes. Soit directement et tout de suite quand nous sommes trop pauvres pour nous offrir une mutuelle complémentaire, soit un peu plus tard quand notre assureur répercutera le prix exorbitant de ce surplus sur nos primes d’assurance. Qui en a décidé ? Mais, en toute confidentialité, les conseils d’administration de nos hôpitaux. Comme si cela ne suffisait pas, voici notre troisième et dernier chiffre. La propagande officielle nous a vanté les mérites de ce qui est nommé : le parcours de soins, tout en nous faisant obligation de désigner sans tarder notre moniteur de gymnastique, pardon notre généraliste meneur de jeu. Il parait que tout le monde doit y gagner, tant du côté des patients, que de celui des praticiens et enfin de celui des gestionnaires financiers. La lettre hebdomadaire du JIM du 16 janvier est formelle : selon le sondage qu’elle a réalisé, 63 % des praticiens sont persuadés que le parcours des soins va dégrader la qualité des soins aux patients. Quand plus de six personnes sur dix ne croient pas au bien-fondé du système qu’on leur impose, qui peut être assez gogo pour croire que nous allons être mieux soignés ? Question subsidiaire : consulter directement les professionnels concernés avant de décider d’une réforme à l’ère de l’informatique est-il encore impensable dans nos instances pensantes ? Nous les gogos, on aimerait quand même bien le savoir. Dr F-M Michaut, cliché Exmed

25 janvier
Suicides au travail
Jadis limités au seul monde agricole étranglé financièrement, où sont confondus le lieu d’habitation et de travail, entre 300 et 400 salariés se suicideraient en France sur leur lieu de travail (Estimation d'après la seule enquête quantitative menée en 2003 par l'inspection médicale de Basse-Normandie). Ce phénomène s’est développé depuis environ 8 ans ( Stéphanie Bia). Le Dr Christophe Dejours, psychiatre et directeur du laboratoire de psychologie du travail, le qualifie de cliniquement nouveau. Aucune catégorie de la hiérarchie ne semble épargnée, des ouvriers aux cadres. Le lien avec le contexte du travail semble bien établi, et souvent par les victimes elles-mêmes. Il semblerait ( Revue Travailler : « Nouvelles formes de servitude et suicide », vol. 13, pp. 53-73, 2005. Christophe Dejours, également auteur de Souffrance en France, la banalisation de l'injustice sociale, Seuil, Paris. ) qu’il y ait comme facteur favorisant une dégradation profonde du “vivre ensemble”, qui laisse les sujets très seuls devant ce qui est vécu comme l’arbitraire de l’entreprise. Colère, honte et défaite sont des sentiments encore aggravés quand les convivialités, les solidarités traditionnelles au travail, comme celles des syndicats, se sont délitées. Dejours nous dit : “ N'arrivant plus à gérer le conflit qui les opposait à une hiérarchie ou à des collègues, elles ( ces personnes) ont perdu confiance en elles et retourné cette violence contre elles. Soulignons que ces personnes étaient souvent zélées, brillantes, sociables. Elles avaient beaucoup investi dans l'entreprise et n'ont pas supporté d'être injustement déconsidérées, rétrogradées ”.
L’ampleur du phénomène, par exemple en songeant aux quelques 5000 décès de la route en France, mérite qu’il soit largement connu dans le public. Non pas pour instruire un bien inutile procès, pas d’avantage pour qu’une autorité quelconque tente d’y mettre fin d’un coup de baguette magique de son lointain bureau, mais pour que chacun puisse, dans sa sphère personnelle, se poser la question de la façon dont les relations humaines sont respectées. L’humain n’est pas une ressource comme le pétrole qu’il faille gérer mathématiquement au même titre qu’une marchandise. L’homme n’est pas personne, il est une personne. Ce bien unique, ce précieux et fragile personnel doit être dirigé avec talent pour qu’il donne le meilleur de lui-même. Autrement dit, il serait intéressant que nos grands esprits s’interrogent sur le bien-fondé de la substitution récente de la gestion des ressources humaines en lieu et place de l’ancienne direction du personnel. Simple question de mots ? Pas vraiment quand on constate de tels maux. Dr F-M Michaut, cliché Exmed

26 janvier
Médecin mauvais malade
<<Le médecin, un malade difficile>>, tel était le titre choc du Q.d.M. du 19/01/2006.
<<Très rares sont les médecins qui ne recourent jamais à l'automédication: moins de 1% des lecteurs qui ont répondu au questionnaire du "Quotidien". Car ils n'ont pas de temps à perdre et, d'ailleurs, 97% ne s'accordent jamais d'arrêt de travail. Mais l'enquête montre aussi que l'effet sur eux-mêmes de certains traitements peut modifier leurs habitudes de prescription. Être à la fois médecin et malade, c'est inconfortable. Et médecin qui soigne un autre médecin, ce n'est pas non plus une sinécure, même si la plupart le font volontiers.>>
Oui, et de plus, ils le font gratuitement, conformément au Serment d'Hippocrate.
Mais, quand le médecin malade s'autoprescrit un traitement, ne devient-il pas un médecin-cobaye?
Dr.Ph.Deharvengt, alias le Père Igor

27-29 janvier
Pas KO le hoquet
Épatants, ces scientifiques. Il faut toujours qu’ils se posent de drôles de questions. Ainsi Christian Straus et col. ( Pitié-Salpétrière à Paris) se sont demandés pourquoi nous avions le hoquet. Vous savez ce curieux bruit de fermeture de la glotte quand notre diaphragme se contracte brusquement. Dans la revue BioEssays ( vol.25, p. 182-88 ) nos chercheurs font remonter l’affaire à la bagatelle de 370 millions d’années. C’est l’époque à laquelle des poissons non conformistes commencèrent à respirer de l’air frais. Et bien des animaux munis à la fois de branchies comme les poissons et de poumons comme nous, des amphibiens dit-on, présentent le même étrange réflexe de hoquet. A quoi ça leur sert ? A envoyer de l’eau dans leurs branchies sans inonder leurs poumons. Et oui, nous les humains, nous garderions dans notre héritage neuronal actuel un système de sécurité qui nous permit il y a longtemps de respirer à la fois de l’air et de l’eau. Serions-nous d’incorrigibles conservateurs ? Et bien, il parait que non. Ce fameux hoquet permettrait au nouveau-né de ne pas rater sa première tétée en inondant ses petites bronches tout juste entrées en fonction. En un mot, c’est une façon de dire OK à la vie sans devenir tout de suite KO.
Cet écho aussi sonore que cocasse est parvenu à Exmed grâce à la diligence du Dr Olivier Walusenski, notre excellent collègue du merveilleux site consacré au bâillement http://www.bâillement.com . Son auteur est Edouard Launet, qui a signé le livre : “ Au fond du labo à gauche, De la vraie science pour rire “ (Seuil 2004) Dr F-M Michaut, cliché Exmed

30 janvier
Humain, où es-tu ? (LEM 433)
Quand une maladie qui fait peur, et à juste titre, à la population devient un enjeu politique au plus haut niveau, voici ce que cela donne. Françoise Dencuff dans la LEM 433 “ Y-a-qu’à “ nous montre comment on peut, de son bureau, mettre en place une immense machine à grand spectacle dans laquelle on oublie juste un petit ingrédient. Oh, l’un de ceux qui semble toujours disposer d’un bien maigre poids face à tous les pouvoirs des puissants. Les nobles déclarations n’y changent rien, l’humain, celui des malades, celui des familles et même celui des soignants est, tout simplement, hors sujet. Est-ce vraiment de cela que nous avons majoritairement envie ? Que chacun trouve sa propre réponse.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

31 janvier
Rapport de crise
L’Ordre National des Médecins vient de publier son deuxième rapport sur les spécialités en crise. Parmi elles figure la Médecine générale ( MG). En résumé moins de 80.000 médecins pratiquent réellement la médecine générale en France métropolitaine, leur âge moyen est de 44,9 ans chez les femmes et de 47,5 ans chez les hommes. Les femmes généralistes sont majoritaires chez les moins de 40 ans. Malgré une densité moyenne en hausse sur le territoire (133,3/100.000 habitants en 1984, 174,3/100.000 habitants en 2004), 25 départements comptent moins de 1 médecin généraliste pour 100.000 habitants et 7 dans lesquels la part des plus de 50 ans est supérieure à 47 %. A ce petit jeu de chiffre c’est le sud de l’axe Bordeaux - Metz qui s’en sort le mieux.
Plus intéressants sont les commentaires des rapporteurs sur le manque d’engouement des jeunes générations pour ce beau métier. (En 2005 1000 postes sur 2400 proposés au choix à l’issue du Concours National de l’Internat, n’ont pas été pris.)
Tout d’abord et malgré la loi votée en 1997, les stages en cabinet de Médecine Générale ne sont toujours pas mis en place.
Il existe un manque crucial d’informations sur le rôle du MG aggravé par la mise en place du parcours de soins qui présentent le MG comme un simple aiguilleur permettant d’être mieux remboursé.
L’image du généraliste dans les médias est dévalorisée, les actes moins bien payés que ceux des spécialistes malgré le peu d’actes techniques permettant un rattrapage (entre 2003 et 2004 les bénéfices moyens d’un généraliste ont chuté de 3900€), la multiplication des tâches administratives, malgré les promesses politicardes, n’est toujours pas prise en compte dans la rémunération (par exemple la mise en place du Dossier Médical Partagé). Sans compter l’isolement d’une grande partie de nos confrères. Autant de « bonnes raisons » pour devenir radiologue ! Pour être totalement juste malheureusement d’autres spécialités sont malmenées par une politique de santé qui vise l’exceptionnel au détriment du quotidien (obstétrique, anesthésie…)
Alors devant de telles constatations il faut bien que nous nous posions la question d’une véritable politique de « mise à mort » de la profession de généraliste.
Pourrait-on aller jusqu’à la suspicion d’une volonté affichée ? Le futur nous le démontrera car il est certain qu’une population malade et ignare est beaucoup plus facile à manipuler.
PS Je suis à la disposition de toutes celles et ceux qui voudraient copie du rapport intégral.
FD

1er février
Vos encouragements
Sur la Toile, ce n’est pas comme dans un stade. La clameur des supporters, pas plus que les sifflets des détracteurs ni même des arbitres ne nous parviennent pas directement sur l’écran de nos machines. Un peu comme si une loi non-dite du silence régnait comme dans un office religieux. Nous qui proposons aux Internautes nos publications, nous ne disposons guère que de bien mécaniques compteurs d’audience pour avoir une petite idée pour savoir si nous sommes perçus.
Bien entendu, comme c’est généralement le cas dans le domaine du vivant, c’est bien plus leur variation que leur valeur absolue qui est riche d’enseignements pour analyser une situation.
Vous les visiteurs, à chaque fois que vous cliquez sur une page du réseau des réseaux, dit par certains le web, c’est comme si vous votiez. Un site comme celui-ci ne cherche pas à attirer les visiteurs par des méthodes inspirées du monde commercial ou de la presse. On n’y vient pas par hasard, et on n’y revient que si on y trouve un certain intérêt.
Entre le mois de janvier 2005, et le mois de janvier 2006, pour comparer ce qui est comparable, le nombre de vos visites a augmenté de 40%. Le nombre des pages consultées a subi une plus modeste augmentation de 25%. Ca, c’est vous qui en avez décidé, en toute liberté. Soyez-en remerciés.
Chacun, cependant, peut ( doit ) se poser légitimement la question de la véracité de ces chiffres. Le corps médical n’est pas à l’abri de toute critique. Ainsi le Dr Jon Suboe est accusé d’avoir inventé de faux patients dans des recherches publiées par le Lancet et le New England Journal of Medicine ( revues prestigieuses) sur un lien éventuel entre la prise de médicaments anti-inflammatoires et le cancer de la bouche. Ceci lui aurait permis d’obtenir un don de 8,7 millions d’euros de l’institut du cancer américain.
Source : QDM du 24 janvier. Dr F-M Michaut, cliché Exmed

2 février
Et toujours des millions
Pour lutter contre l’extension de ce qu’on nomme les déserts médicaux français, rien ne vaut une bonne pluie... d’euros. Le QDM du 27 janvier barre sa une d’un : “ Démographie : un plan de 35 millions”. Étrange manière de faire disparaître nos problèmes de société que de leur appliquer systématiquement ce genre “ d’eurothérapie”. Nos syndicats médicaux seraient satisfaits. Et pourtant ! On part du postulat qu’il existerait au niveau national une masse de jeunes médecins généralistes qui cherchent à ouvrir un cabinet privé. Il n ‘y a plus qu’à mieux répartir les médecins de famille sur le territoire, et allons-y pour les mesures incitatives ponctuelles.
La vérité est infiniment plus sérieuse : nous aurons PARTOUT en France un déficit de généralistes en 2010, soit dans 4 ans. Le nombre des professionnels diminuera, faute de remplacement des plus anciens, et rien n’a été fait pour que ce drame de notre système de santé ne se produise pas. Nous en parlons souvent à Exmed, en pointant régulièrement du doigt l’indigence extrême de la discipline médicale essentielle qu’est la médecine générale. On ne peut pas avoir envie de devenir un médecin généraliste dans un système de formation où jamais on ne rencontre un seul généraliste au cours des deux premiers cycles universitaires. Ce sont des hommes aimant assez leur métier pour le faire aimer aux jeunes étudiants dont on a le plus urgent besoin. Les gros sous, c’est avant tout à cela qu’ils devraient être employés si on avait le vrai souci de former les médecins dont on a, et on aura toujours, le plus grand besoin pour nous soigner. Pas très spectaculaire, pas très médiatique, pas très électoral, pas très technocratique ? Ce qu’en pensent tous les malades , on le sait parfaitement. Le médecin généraliste est plébiscité plus que tout autre profession dans tous les sondages d’opinion. Alors, à quoi joue-t-on ?
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

3 au 5 février
Vingt ans après sa mort.
En flanant dans une librairie, la bande annonce rouge d’un livre est sautée aux yeux du fouineur. Un ouvrage qui aurait eu 3 millions de lecteurs serait encore inédit ( car inédité) en France ? Un titre accrocheur : le sens du bonheur. Commerciale traduction de Think on these Thinks, paru en ... 1964 ( Harper Perennial New-York). L’auteur qui vécut de 1895 à 1986 est l’un des esprits les plus indépendants qui soit. Jiddu Krishnamurti est né en Inde. A l’âge de 13 ans il a été choisi par la société théosophique ( fondée à New-York en 1875, d’inspiration religieuse et établie à Madras) qui voyait en lui “ l’Instructeur du monde”. Ni oriental, ni occidental, le jeune homme prononça la dissolution de la vaste et riche organisation. Jamais il ne voulut être considéré comme un guide spirituel ou un gourou, mais défendit une idée simple. Les transformations de la société ne peuvent se faire qu’au terme de la transformation des individus eux-mêmes. Refus de tout type d’autorité, rejet absolu des religions, des sectes et de tout type d’autorité.
Serait-ce une attitude mentale tellement révolutionnaire que nous Français, pourtant si fiers de notre propre Révolution, ayons du attendre 42 ans pour oser diffuser cette inclassable philosophie ? Si vous vous lancez dans cette lecture, peu importe qu’elle puisse vous convaincre ou non, vous avez une assurance. Vous n’y perdrez pas votre temps, et vous en sortirez enrichi.
( Krishnamurti, Le sens du bonheur, Stock 2006, 18 euros)
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

6 février
Paraboliquement votre (LEM 434)
Paraboles, fables et contes, la recette n’est pas jeune. Et, dans nos souvenirs à tous, peuplée d’esprits d’excellente facture et illustre compagnie. Comment conduire à réfléchir autrement à quelque chose qui nous touche de si près que nous en devenons myopes ? L’actualité est trop brûlante pour qu’on puisse l’approcher ? Tels des pompiers, enfilons d’autres habits, sans pour autant perdre de vue ,cela va de soi, que toute comparaison est vite déraison si ce n’est trahison. Vous êtes prêt à prendre ce risque avec nous ?
On y va, avec la LEM 434 qui vous propose son Conte du Kanem. Dépaysement, chaleur, sable et soleil garantis. Pour le reste, à vous et à vous seul de juger. A vous encore de décider en toute liberté si vous souhaitez ensuite faire part à l’auteur de votre point de vue.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

7 février
Quand trop de protection
Tout simplement, tue la protection. La première assurance mutuelle des médecins de France n’assurera plus les obstétriciens d’exercice privé. C’est ce qu’annonce la presse ( Mediscoop du 27 janvier ). Pour quel motif ? La Cour de cassation vient d’annuler la rétroactivité de la loi anti-Perruche.
On se souvient que l’arrêt Perruche a permis aux juges de condamner les médecins à verser des indemnités considérables en cas de défaut de diagnostic de malformation foetale durant la grossesse. On a beaucoup reproché à la justice des Etats-Unis de rendre l’exercice médical de plus en plus coûteux en primes d’assurances, du fait de sa facilité à verser de fortes indemnités aux plaignants estimant avoir subi un préjudice. Il va être intéressant d’observer comment nous allons nous sortir de cette impasse, qui risque encore de porter un coup majeur à une discipline déjà en voie de disparition. Qu’en pensent donc nos futures mères, et leurs conjoints ?
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

8 février
Traitement de fond
Même si « ça a l’air plutôt amusant, et c’est peut-être pour cela qu’il donne de bons résultats » commente  le Pr Kian Fan Chung, spécialiste de l’asthme au National Heart and Lung Institute de l’Imperial College de Londres, le traitement des maladies respiratoires et de l’asthme par la spéléothérapie n’est pas une thérapie loufoque.  La spéléothérapie a fait son apparition en Pologne dans les années 50, et s’est répandue dans le centre et l’est de l’Europe, tout en restant pratiquement inconnue ailleurs.  Les  médecins avaient observé que les mineurs, extrayant  le sel des  mines souterraines, souffraient rarement de maladies respiratoires et de tuberculose. Le sel contenu dans l’air de la mine dissoudrait les mucosités présente dans les bronches et détruirait les agents infectieux. D’où l’idée de reconvertir les mines de sel -réservées à l’époque soviétique aux dissidents et aux criminels- en centres de spéléothérapie. En Ukraine, à Solotvyno, se trouve un centre pilote qui reçoit environ 6000 personnes par an. Les médecins de l’hôpital allergologique de Solotvyno prescrivent à leurs patients atteints de troubles respiratoires une cure sous-terre,  dans les tunnels scintillants de sel. Le micro-climat des tunnels améliorerait la résistance aux allergènes de l’appareil respiratoire.
Pour un après-midi ou une nuit, et à raison d’une vingtaine de séances, les malades descendent par un ascenseur dans la mine suivre leur cure. À une température ambiante de 22 degrés, l’unité de spéléothérapie peut accueillir 200 personnes - un tiers sont des enfants- réparties dans des lits regroupés dans des alcôves creusées dans le roche et éclairées par des tubes fluorescents. L’ambiance y est des plus conviviales. 
La cure permettrait de réduire de 90 % les symptômes de gêne respiratoire pour une période pouvant aller jusqu’à 3 ans et pour l’asthme jusqu’à 15 ans. Implanté dans le puits n°9, ce centre est unique au monde car ses tunnels sont les plus profonds à être utilisés aux fins de ce traitement insolite. La fin de la Guerre Froide a du bon! Cet ancien goulag, devenu aujourd’hui un complexe luxueux,  se transforme en « une  mine d’or » grâce à une clientèle privée d’Américains, d’Allemands et de Polonais qui déboursent 13 livres (19 €) par jour pour respirer "le bon air" des profondeurs salines.  Par ailleurs, sans qu’il soit possible d’affirmer qu’il y ait un lien de cause à effet avec la couverture  des frais de fonctionnement de l’unité thérapeutique, la mine de sel est toujours en activité. Chaque jour, les mineurs descendent  aux autres étages pour l’exploiter. Voilà qui ne déplairait pas à Alexeï Grigorietvich Stakhanov (1950-1977), “mineur de choc” et promoteur du stakhanovisme !
Sources: Courrier International n°793-12 janvier 2006
Les mines de sel, c’est bon pour l’asthme, Tom Parfitt, The Guardian
N. Bétrencourt, cliché Exmed
             
             9 février
Elle aime D.
Pardon, il s’agit de L.M.D. Encore un sigle, certes cousin à l’oreille du sulfureux L.S.D., mais qui veut banalement dire : Licence, maîtrise, doctorat. C’est notre respectable académie de médecine qui plaide pour que ce système d’études supérieures adoptée par l’Europe soit appliquée en France pour les études de santé ( Généraliste du 2 février). On résume : trois années de licence, deux années de “master” puis trois à cinq années de doctorat. Nos sages labellisés proposent une sélection juste après le bac. On accepte directement ceux qui ont le meilleur dossier ( comprendre la meilleure mention au bac), puis on complète cet écrémage par un concours au mois de septembre pour obtenir les effectifs souhaités. Nos patients seront-ils satisfaits par les soins de praticiens sélectionnés par leur seule capacité de passer avec succès des épreuves intellectuelles ? Comme nous l’évoquons régulièrement dans ce site, la capacité humaine des médecins, pour simplifier leur intelligence émotionnelle, continue de n’avoir, en apparence, pas la moindre importance aux yeux de nos pontes pour décider qui sera ou ne sera pas soignant. Combien de générations faudra-t-il, combien de dérives terrifiantes au nom de la santé, pour qu’une idée très simple fasse son chemin ? Personne ne peut exercer correctement un métier, aussi simple ou aussi complexe soit-il, s’il ne l’aime pas profondément. Devenir médecin tout simplement parce qu’on a obtenu une mention bien au bac ( exactement comme actuellement les meilleures notes au concours de première année ) conduit inexorablement à une catastrophe humaine dont tout le monde fait les frais.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

10 au 12 février
Affaire d’Etat
Pendant des siècles, et jusqu’aux dernières années, le prix du pain était fixé par la loi. Selon les historiens, le manque de pain, principal aliment dans la population pauvre, aurait été l’un des facteurs importants du déclenchement de la Révolution de 1789. Le prix du pain n’est plus un enjeu politique majeur et chaque boulanger le fixe à sa guise.
Le Quotidien du médecin du 6 février barre ainsi sa une : “ Honoraires : l’arbitrage politique”. Les organisations de médecins et la direction de l’assurance maladie obligatoire ne parviennent pas à trouver un accord sur l’augmentation du tarif des honoraires des médecins. Plus exactement il s’agit de la valeur de la consultation du généraliste. Demander ainsi au Gouvernement de servir d’arbitre n’est-il pas, de la part de notre profession, une façon de reconnaître que c’est lui le véritable patron de la médecine et des médecins eux-mêmes ? Est-il sain, quelles que soient les raisons économiques avancées, que la relation médecin malade subisse en douce une modification systémique aussi fondamentale ? Dans la relation implicitement acceptée on aboutit au trio médecin-malade-Etat. Comme dans un vaudeville, avec tout son cortège de quiproquos mais la légèreté en moins, pour qu’un équilibre puisse s’établir l’un des tiers doit disparaître.
A quoi allons-nous assister à terme ? Une médecine médecin-malade, une médecine malade-Etat ou une médecine Etat-médecin ? Ce serait intéressant de savoir quel est le désir des uns et des autres.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed
13 février
Parlons de nos infirmières (LEM 435)
Et oui, même si on est contents de pouvoir les rencontrer quand la maladie nous frappe, on en parle peu. Y compris dans ce Site. Sous nos yeux, pourtant, elle deviennent de plus en plus infirmes, les infirmières. De moins en moins disponibles pour soigner, pour être au côté des malades. Voilà qui mérite bien que nous accordions quelques instants à la lecture de la LEM 435 “ Les infirmières”, dans laquelle Françoise Dencuff nous révèle une évolution professionnelle qui n’est pas particulièrement réjouissante pour tous les malades potentiels que nous sommes. Une fois encore, est-ce vraiment ce que souhaite la majorité d’entre nous ?
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

14 février
Faut-il couper ?
<<La circoncision protégerait la femme du VIH>>. C'est ce qu'indique le Q.d.M. du 09/02/2006. Et de poursuivre: <<Une revue statistique présentée à Denver au congrès sur les rétrovirus révèle le moindre risque de transmission du VIH par les hommes circoncis à leur partenaire féminine. Elle est source de controverses. [...] Le VIH se fixerait plus facilement à la muqueuse du prépuce. Il y en aurait 9 fois plus que sur le revêtement cutané externe. D'où l'intérêt de l'intervention. [...]. >>
Mais alors, la transmission du VIH serait-elle moins fréquente chez les Juifs? A suivre... <<Allo, Rabin Cohen? coupez pas bon Dieu !>> C'était un sketch des regrettés "Frères ennemis".
Cordialement vôtre. Dr.Ph.Deharvengt, alias le Père Igor

15 février
Baiser mortel
Selon le département de psychologie du Western State College Gunnison ( E.U), un baiser abrégerait la vie de 3 mn, et ce par accélération funeste du rythme cardiaque :
- Moins UN jour pour 480 baisers,
- Moins une semaine pour 3360,
- Moins un an pour 175000.
Les hypocondriaques consommeront avec modération dit l’article paru dans le dernier supplément de l’Express.
J’ajouterai ces doctes conseils :
- si vous devez embrasser, faites-le du bout des lèvres, modérément donc, pas de french kiss profond, baveux, risquant de ramener un implant dentaire ou des débris alimentaires…
- et, si vraiment, vous voulez embrasser à tout prix, que ce soit une carrière vous éloignant à tout jamais du sexe opposé ( encore que, actuellement…), vous finirez vos jours, rassasié d’années, d'années de solitude affective et de sécheresse labiale.
Quant à moi, étant donné mon âge et mes antécédents ludiques, je crois que je n’ai plus grand chose à faire d’autre qu’un testament rapide, ma Fin approcherait à grand pas…si j’en crois le département de psychologie en question… Dr G. Nahmani, cliché Exmed

16 février
Calin... électronique
En fait, il s’agit ici d’Icalin. Une traduction de ce sigle s’impose : indice composite des activités de lutte contre les infections nocosomiales. Ce n’est pas forcément digeste pour qui ignore qu’il s’agit des maladies attrapées au cours d’un passage en milieu hospitalier. Naguère, on parlait simplement “ d’hospitalisme” en pédiatrie. Notre ministère de la santé vient de publier sur le Net un classement des hôpitaux en fonction de leur score Icalin. De là à penser que la mise en tableaux statistiques du bien classique “ primum non nocere” ( d’abord ne pas nuire) soit pris par le public comme un guide des endroits où on est le mieux soigné, il n’y a pas loin. Comme nous sommes en France, depuis Beaumarchais, tout finit par des chansons. Car, cerise sur le gâteau, il ne faut pas oublier qu’il ne s’agit là que des résultats de 2003 et 2OO4 ! ( source : QdM du 8 février ). Dr F-M Michaut, cliché Exmed

17 au 19 février
Note salée
Nous serions en France 5 millions d’adultes obèses et 14 millions en surpoids. Un argument de poids pour émouvoir le ministère de la santé, et son armée de conseillers (QdM du 8 février). L’un des projets pour atténuer nos rondeurs fait tousser le monde de l’industrie agro-alimentaire. De quoi s’agit-il ? Tout simplement d’instaurer une taxe sur les produits les plus sucrés et les plus salés. Si notre tour de taille de mangeurs de grenouilles n’est pas ainsi forcément à la baisse, le volume du porte-monnaie du consommateur ainsi ponctionné maigrira mathématiquement. Messieurs nos puissants maîtres, pourrions-nous vous demander, avec la plus extrême politesse, bien vouloir cesser de tout, absolument tout, faire pour notre bien à notre place ? Nous n’en pouvons plus, au point d’en tomber malades.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

20 février
A la limite (LEM 436)
Quand on commence à parler de la mort, les humains prennent facilement une tête d’enterrement. Comme à Exmed, on ne recule devant aucune difficulté, notre LEM 436 signée par Nicole Brétencourt ( Aux portes de la mort ) nous invite à faire un curieux voyage avec ceux qui auraient vécu des expériences proches de la mort. Et, naturellement, en seraient revenus. Peut-être y récoltons-nous plus de questions que nous n’avons de réponses. Contrairement à ce qui est si souvent le fruit de notre imagination les notions de souffrance ou d’angoisse semblent étrangement absentes de ces témoignages d’une réalité que nous ignorons totalement.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

21 février
De la terre à la bouche
Vérités d’hier, erreurs aujourd’hui ? Lu dans le JIM du 17/02: Laissez les enfants jouer dans la terre:
Le rôle protecteur vis-à-vis de l’allergie, de la vie à la ferme et particulièrement du contact avec les animaux a été montré dans plus de 30 études au cours des 6 dernières années.
Or, qui dit contact avec les animaux de ferme dit contact avec les micro-organismes du sol et de la végétation. Il y a ainsi moins d’allergiques parmi les sujets ayant un mode de vie " traditionnel " (manipulation de compost, de fumier, de bois, régime alimentaire riche en légumes fermentés…).
Or, nous avons tous appris, jadis, que jouer avec la terre pour des enfants conduisait parfois à de la géophagie, dite PICA : l’enfant goûte et mange ce qu’il (nah)manipule, terre, graines, cailloux, insectes…et cela engendre une anémie par manque de fer que je me garderai bien d’expliquer ici. L’enfant, ainsi habitué à se goinfrer, risque fort de devenir plus tard un PICAssiette, à bannir de vos relations.
Dr G. Nahmani, cliché Exmed

22 février
Haleine déchargée
Comme chaque fois que des responsables pensent régler un problème de comportement individuel par un dispositif général, si possible technique, un moyen de contournement naît dans un esprit inventif. Personne ne discute le danger d’une consommation importante d’alcool pour la conduite routière. Nos députés ont fixé le taux d’alcoolémie limite à 0, 5 gramme d’alcool par litre de sang. Il semble ( France Info du 20 février ) que l’on puisse acheter dans le commerce un produit nommé Security Fell Better. Il s’agit d’un produit qui serait capable de faire baisser le taux d’alcoolémie en cas de contrôle des forces de police, après une consommation importante. Bien entendu, aucun produit ne peut éliminer l’alcool ingéré par un organisme. Les effets sur le système nerveux - donc sur le comportement- sont mathématiquement dépendants de la dose ingérée.
La trouvaille ne peut alors être que celle d’un simple masque chimique, uniquement capable de brouiller la méthode de lecture du taux d’alcool. Il semble important que les consommateurs comprennent bien la limite du produit. Certes, cela peut permettre de passer sans ennui à travers un contrôle policier, mais le risque d’accident demeure identique. Difficile de se sentir plus en sécurité dans de telles conditions. Surtout pour les autres usagers qui respectent la règle du jeu sans tricher comme des sportifs qui se dopent. Car la méthode semble bien être la même.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

23 février
Vivent les inconnus
Le grand cirque blanc des jeux olympiques bat son plein. Pour le spectateur des retransmissions télévisées, la sanctification des chauvinismes nationaux, avec leurs drapeaux et leurs hymnes aux accents guerriers, peut vraiment sembler d’une époque déjà morte. Par contre, il est réjouissant de constater que des sportifs inconnus des faiseurs d’opinion, donc du public, parviennent à décrocher des places d’honneur bien plus souvent que des vedettes patentées. Les grands sorciers des coulisses du sport et des fabriques de champions battus sur le terrain par de modestes et talentueux artisans, avant tout animés par l’amour de leur discipline, voilà qui mérite d’être médité. N’y aurait-il pas, dans notre monde de la santé qu’on cherche tant à standardiser et à industrialiser, des phénomènes du même type : une juste place pour des humains de qualité ?
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

27 au 26 février
Perte carabinée
Si l’on en croit le Parisien ( Mediscoop du 21 février ) 80 % des étudiants en médecine de première année ne parviendraient pas à franchir le concours de passage pour être admis à poursuivre leurs études. Le ministre chargé de l’enseignement supérieur s’est ému de cette réalité. Pauvres carabins, de quel mal mystérieux, de quel tare indicible êtes vous atteints pour que notre société française trouve tout naturel de vous faire subir une telle épreuve ? Sans d’ailleurs le moindre égard pour la masse de ceux qui n’iront pas plus loin dans leur projet professionnel. N’épiloguons pas sur l’attitude des associations étudiantes qui sont les premières à soutenir le maintien d’un tel système. Songeons plutôt à qui une telle sélection peut nuire le plus. A ceux qui ne sont pas, et ne veulent pas être, des machines à tout mémoriser et à réussir coûte que coûte en écrasant les copains sans aucun état d’âme. Futurs médecins dotés de sensibilité, d’intelligence émotionnelle, de générosité de coeur, passez votre chemin. Tout est fait pour vous broyer, pour faire de vous des machines à obéir les yeux fermés et le porte-monnaie ouvert : si vous résistez à ce système inhumain fondé sur une compétition n’ayant aucun rapport avec la réalité et la vie, la porte du métier que vous avez vraiment envie de vivre vous sera fermée au nez. Jeunes gens dotés par dame Nature d’un solide narcissisme constitutionnel, et mieux encore d’une pointe de perversité c’est vous qui avez les meilleures chances de devenir médecins. Ce qui ne veut pas dire du tout que vous serez les meilleurs médecins pour nous soigner. Le plus lamentable devant ce gaspillage humain, c’est que nous savons parfaitement que dans dix ans, nous les malades de France, nous manquerons de ... médecins généralistes et de certains spécialistes.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

27 février
C’est si simple (LEM 437)
Quand on entend régulièrement des gens dire à leur médecin qu’ils se rendent à leur travail tous les matins la peur au ventre, il est légitime de se demander ce qui ne va pas. Certes dans les modalités d’organisation de nos activités, dans leur cadre juridique, mais, avant tout, dans notre propre tête. Voici le terrain que tente d’explorer notre LEM 437 avec “ Aimer ce qu’on fait “ en ligne ce jour sur notre site. Bonne lecture, et n’hésitez surtout pas à exprimer votre propre vision des choses. Tout, absolument tout sur ce site peut être remis en question en toute liberté et en toute indépendance.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

28 février
Ne soyez pas pressés Chers confrères urgentistes, quand vous êtes appelés à intervenir sur une urgence médicale, veillez bien à prendre tout votre temps. Les patients peuvent attendre, les forces de l'ordre (qui n'est pas l'Ordre des Médecins) n'attendront pas pour vous sanctionner si vous êtes "flashés" par un radar automatique. C'est ce que nous indique le Q.d.M. du 20/02/2006: <<Voitures d'urgentistes verbalisées. Des radars parfois aveugles.>> Et de nous expliquer que les radars ne tiennent aucun compte du caractère urgent et parfois vital de votre déplacement. Il vous faut alors contester la sanction, ce qui sera très long, très fastidieux et souvent inefficace. Voici de quoi susciter des vocations d'urgentistes, et vous inciter à participer aux gardes dans le cadre de la permanence des soins. Bon courage! Bien confraternellement vôtre. Dr.Ph.Deharvengt, alias le Père Igor

1er mars
Chacun voit le diable à sa porte
Lyon accueillait la semaine dernière un congrès national d'exorciseurs ( Lu dans Marianne du 11/02). Tous les deux ans, la centaine de prêtres exorcistes français se réunit ainsi pour discuter actualités, problèmes, et nommer 15 nouveaux exorciseurs. A cette occasion, ils ont tenu à ré- expliquer leur rôle : distinguer les malades mentaux des vrais possédés. C'est bien simple : le possédé, le vrai, « émet des gémissements incompréhensibles et souffre atrocement ».
Ainsi donc, amis exmédiens, quand vos coliques néphrétiques vous feront frénétiquement souffrir, quand une folle rage de dents vous forcera à gigoter et danser comme saint Guy, quand une céphalée pulsatile obscurcira votre jugement, quand un prurit abominable vous fera damner ( ça vous gratouille ou ça vous chatouille ?), svp, n'allez pas voir votre médecin généraliste, n'allez pas encombrer encore plus les Urgences, non, prenez votre annuaire et appelez votre exorciste du coin qui saura, d'une extrême onction, soulager vos tourments et réduire le déficit de la sécurité sociale.
Dr G. Nahmani

2 mars
L’autisme autrement
Dans l’édition du 20/02/2006 du quotidien LE DEVOIR, journal édité par nos comparses québécois, un article développe les recherches de l’équipe du Pr Laurent Mottron du département de psychiatrie de l’Université de Montréal. Le moins que l’on puisse dire serait que ce psychiatre vient de bouleverser la compréhension de l’autisme.
Avec sa collaboratrice, Michelle Dawson, chercheuse autiste, il démontre en plein congrès très officiel de l’American Association for the Advancement of Science (AAAS) que les méthodes employées pour évaluer l’intelligence des autistes sont inadéquates et conduisent à une sous estimation de leurs capacités intellectuelles.
Ces méthodes seraient inadéquates sur le fond et sur la forme.
Sur le fond parce que les tests employés (QI mesuré à l’aide de l’échelle de Weschler) font appel à une bonne maîtrise du langage oral ce que les autistes n’ont généralement pas. Par contre ils réussissent mieux que les non-autistes aux tests de dessins.
Sur la forme parce que les enfants autistes sont testés entre 4 et 5 ans, soit bien avant que l’enfant n’atteigne son plein potentiel intellectuel ce qui le prive du matériel et des occasions dont il aurait besoin pour apprendre et se développer puisqu’il sera identifié comme ayant une intelligence de bas niveau.
L’équipe a donc fait appel au test de Raven et les scores des autistes ont été exceptionnels. Ce test a été construit pour mesurer l’habileté d’apprentissage et évaluer l’intelligence indépendamment du niveau de culture (il ne comporte aucune instruction verbale et il est utilisé dans les armées pour étudier les engagés souvent de faible niveau culturel ainsi dans un but anti-raciste pour démontrer que même les populations ayant peu d’accès au code écrit avait le même niveau d’intelligence que d’autres plus scolarisés…)
La découverte majeure réside dans une meilleure compréhension des mécanismes d’accès aux informations. Un individu « normal » (typique) lit par exemple un article pour rechercher une information précise et donc élague de sa mémoire tout ce qui pourrait « le distraire ». Un individu autiste assimile les informations sans faire d’effort intellectuel, d’une façon beaucoup moins volontaire que les typiques et sans vraiment savoir quoi en faire. Cette connaissance reste là sans rien faire dans le cerveau jusqu’à ce qu’elle devienne utile pour effectuer une tâche. Il n’a pas de préférence dans ce qu’il mémorise mais ensuite il connecte ces informations avec ce qu’il entend ou voit et cela lui donne nombre d’idées nouvelles et inattendues pour appréhender un problème. Qui plus est sa pensée n’est jamais partiale alors que celle des typiques l’est constamment puisque nous cherchons à défendre les hypothèses que nous avons développées. Encore un caillou dans la mare de tous ceux qui croient en une pensée unique !
Dr F.Dencuff

6 mars
Pourquoi, encore pourquoi (LEM 438)
Vous qui nous faîtes l’honneur de rendre visite à notre site, vous avez remarqué que l’une de nos caractéristiques est de nous situer hors de toute polémique. Si cette lettre ouverte sans concession de Françoise Dencuff intitulée “ Épître à notre ministre” trouve sa place ici, c’est parce qu’elle ne défend aucune cause particulière, si ce n’est celle de tous les citoyens que nous sommes. Cette LEM 438, nous savons fort bien, comme son auteur, qu’elle n’entraînera aucune réponse du haut responsable à qui elle est destinée. Nous souhaitons simplement, et ceci nous semble infiniment plus important pour notre avenir, qu’elle aide le plus grand nombre d’entre nous à se poser des questions sur la façon dont tout ce qui entoure la santé est instrumentalisé en France. Pourquoi, pourquoi, encore et toujours pourquoi, voilà l’attitude des citoyens qui peut permettre de ne plus tout subir passivement. Tant pis si cela dérange ceux qui voudraient bien que leur soit réservé exclusivement le monopole de poser les seules questions qui vont dans le sens de leur intérêt et surtout de leurs pouvoirs réels ou supposés. Alors, plus que jamais, lancez-vous pour vous exprimer, dites vous aussi vos “pourquoi” personnels. Vous serez en très bonne compagnie.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

7 mars
Club de los 120 anos
Posez votre cigare et écoutez. LA HAVANE (AFP) - Un Club pour vivre jusqu'à 120 ans, créé par l'un des médecins personnels du président cubain Fidel Castro, Eugenio Selman-Housein, vient d'ouvrir des sections destinés aux enfants et adolescents acceptant de suivre ses conseils pour parvenir à cet âge vénérable. Lors d'une cérémonie spéciale pendant le week-end, M. Selman-Housein a annoncé la création de sections spéciales pour enfants et jeunes. Ce président de l'Association médicale des Caraïbes (AMECA) a souligné que des études sur l'origine et l'évolution des espèces ont montré que "les animaux peuvent vivre cinq fois plus de temps qu'ils mettent à se développer" pour arriver à l'âge adulte.
Ce médecin a cité parmi les facteurs permettant de dépasser les 100 ans la santé, l'activité physique mais aussi la motivation, la culture, l'environnement et la génétique, même si celle-ci ne détermine pas, selon lui, la longévité humaine. M. Selman-Housein a estimé que Cuba offrait les meilleures conditions pour accroître la longévité des gens grâce à "un système social juste, essentiellement humain et solidaire".
Selon des données officielles, l'espérance de vie est de 77 ans à Cuba actuellement alors qu'au début des années 60, 52% des habitants de l'île caraïbe mouraient avant 60 ans. Aujourd'hui, 85% des nouveaux-nés ont une forte probabilité de dépasser cet âge. Depuis sa fondation en 2003, plus d'une centaine de personnes ont adhéré au "Club de los 120 anos" (Club des 120 ans) avec l'objectif de parvenir à cet âge grâce à un style de vie et une alimentation adéquats.
Questions:
1 / Club réservé aux enfants et adolescents ? Donc fermé aux Exmédiens, surtout les plus âgés comme Gabriel et d'autres, mais peut- être ouvert aux enfants et petits enfants exmédiens.
2 / Entre nous, est-il vraiment souhaitable d'arriver, recru d'années, perclus de douleurs et reclus dans un fauteuil roulant, à cet âge canonique et presque mathusalemesque ? C'est effrayant d'imaginer le déficit de la Sécu et l'ire des descendants, eux-mêmes déjà fort âgés et n'espérant plus guère un héritage ?
3 / On peut déjà appréhender la naissance de cliniques spécialisées à Cuba, comme jadis en Roumanie je crois où l'on pratiquait des injections de je ne sais plus quels produits antivieillissements: et l'on pourra alors chanter comme Brassens:
Castr…au Gori-i-i-illeu

8 mars
Tricotons nos pilules
La réalité est bien supérieure à la fiction, nul n’en doute, même en matière de santé. Voici extrait du très militant et gratuit Biocontact n°156 de mars 2006 p. 89 un encart publicitaire des plus instructifs. Je vous passe tout le texte vantant les multiples bienfaits de la fabrication écologique du produit en question pour livrer à votre sagacité légendaire cette conclusion définitive : « Découvrez cette ligne de pull-overs, raffinée et contemporaine, d’une qualité exceptionnelle, pour homme et femme, directement dans un grand verre d’eau, deux fois par jour. Un flacon vous permettra de faire une cure de vingt jours. » De quoi sauver, n’en doutons pas, des malades qui filent un mauvais coton ou qui se sentent simplement les jambes en laine.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

9 mars
Le nouveau parcours médical est arrivé
Monsieur Ixe doit subir une intervention chirurgicale en urgence. Son médecin généraliste de référence l’envoie donc vers un chirurgien qui opère dans un hôpital public qui se trouve à 20kms.
Lors de la consultation, le chirurgien envoie Monsieur Ixe faire un scanner préopératoire dans l‚hôpital concerné. Mais la CPAM ( caisse primaire d’assurance maladie) refuse de rembourser au taux normal Monsieur Ixe, puisque le scanner n’a pas été prescrit par le médecin généraliste de référence. Pourtant seul le chirurgien savait ce qu’il fallait inscrire sur la prescription concernant le scanner préopératoire. Monsieur Ixe doit donc retourner chez le médecin généraliste de référence qui se trouve à 20kms s’il veut être remboursé mais compte tenu de l’urgence il ne le fera pas puisqu’il restera à l’hôpital pour être opéré dès le lendemain. Donc Monsieur Ixe ne sera pas remboursé de l’intégralité de l’examen.
Monsieur Ixe se fait donc opérer. A sa sortie le chirurgien lui prescrit un mois d’arrêt de travail. Mais Monsieur Ixe, un mois après, n’a toujours pas perçu ses indemnités journalières, et la raison invoquée par la CPAM est que ce n’est pas son médecin généraliste de référence qui a prescrit l’arrêt de travail. Pourtant seul le chirurgien était compétent pour savoir de combien de jour de repos avait besoin Monsieur Ixe. Ce nouveau parcours médical devient donc un parcours du combattant dont se serait bien passé Monsieur Ixe qui est très fatigué et qui de plus n’a eu ses indemnités journalières qu’après trois mois et quatre échanges de courrier avec la CPAM, avec toutes les conséquences financières engendrées par ce retard. "Primum non nocere" dit le serment d'Hippocrate. Odette Taltavull, cliché Exmed

10-12 mars
Si la vessie lanterne
Lu le 01/03/06 dans les Actualités Égora: Une astucieuse façon de déceler les troubles prostatiques
Le gouvernement suisse a installé des urinoirs « chantants » dans les toilettes publiques pour aider au diagnostic des problèmes prostatiques. Des capteurs sont installés aux parois des vasques qui signalent si le débit urinaire est suffisamment vigoureux. Dans ce cas, le fameux refrain des footballeurs « olé, olé, olé, olé » se fait entendre. Dans le cas contraire de débit saccadé et de pauvre pression, un message enregistré est diffusé suggérant de consulter un médecin !
Étant allé en HelVessie pour vérifier, et son débit lanternant, Gabriel a ouï le message suivant: " Mais, c'est pipi, c'est pipi, c'est pitoyable ! "
Dr G.Nahmani, cliché Exmed

13 mars
Réformes et changements (LEM 439)
N’avez-vous jamais remarqué combien de réformes annoncées comme salvatrices par leurs auteurs, parfois accueillies comme dévastatrices par ceux qui sont censés en être les bénéficiaires, finalement ne changent rien à notre réalité quotidienne ? Voilà un phénomène qui mérite qu’on prenne quelques minutes pour s’y arrêter.
La LEM 439 “ Réformationnisme” vous propose une vision de ce qu’on nomme les changements. Bien entendu, et au delà de toutes les polémiques sur des événements ponctuels, toute application à notre monde de la santé est parfaitement logique. Bonne lecture.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

14 mars
Des câlins et des mains
Après Hi ! CALIN voici venir Hi ! DMIN.
Autrement dit pour les allergiques aux sigles de toutes sortes : la mission d´information et de développement de la médiation sur les infections nosocomiales (IDMIN) www.infonosocomiale.fr . Devant la judiciarisation sans cesse croissante des problèmes liés aux infections nosocomiales, notre ministre a souhaité confier à la Haute Autorité de Santé une mission destinée à renforcer le dialogue entre usagers du système de soins et professionnels de santé. La loi du 4 mars 2002 sur le droit des malades a formidablement bien organisé l´indemnisation des patients », note Alain-Michel Ceretti, président de la mission mais « on n´avait pas prévu qu´avocats et assureurs investiraient le débat jusqu´à exclure le dialogue entre les médecins et les usagers ». Un comble mais pas vraiment un scoop ! Il existe pour le patient plusieurs recours possibles en cas d’infections nosocomiales soit au sein des établissements (CRU : Commission de relations avec les usagers) soit au niveau régional (CRCI : commission régionale de conciliation et d’indemnisation) ou national (ONDIAM : office national d’indemnisation des accidents médicaux)
Les petites…min se proposent d’informer le public sur les mesures de prévention les structures de lutte et de contrôle, de promouvoir la conciliation et la médiation en s’appuyant sur les structures déjà existantes et en cas de besoin d’organiser les médiations entre les usagers et les professionnels de santé.
Tout cela est bel et bon… mais où est le Conseil de l’Ordre ? Ne devrait-il pas participer à ces rôles d’information et de médiation. Non pas pour protéger ses cotisants mais tout simplement pour établir une communication et un partenariat avec les patients*. Sans compter que ce genre d’interventions se devrait d’être le quotidien de tous les professionnels de santé.
Quoiqu’il en soit nous voilà avec une mission de plus : 1 président, 1 directeur, 2 médecins (parité respectée : un homme-une femme, 1 assistante, 1 cellule d’écoute de 10 professionnels de santé et un réseau externe de 15 médecins en exercice…avec des engagements clairs et précis : écouter, soutenir et accompagner.
Nous ne nous lasserons jamais des attentions sans cesse renouvelées de nos instances et nous tous patients potentiels nous laisserons câliner par les mains expertes de nos…missionnaires !

Nb : quel mot splendide que celui de patient de même racine que compassion, passionnel, sensible… Celui d’usagers nous transforme tous en outils utilisables jusqu’à l’usure ! (Le Robert Dictionnaire Étymologique du Français)
Dr F.Dencuff, cliché Exmed

15 mars
Diagnostics par excès
L’annonce d’une maladie est toujours un drame personnel. “ Comment, moi que ne connaissais aucune panne sérieuse dans mon corps - comme dans mon psychisme- voilà que je rentre dans la tribu des ta-mal-ou ? “ Et quand , en plus, on m’affirme que c’est un terrifiant cancer qui frappe à ma porte, que je me sens mal. Il ne s’agit pas, hélas, d’un scénario catastrophe. Selon le Qdm du 6 mars relatant les travaux de Sophia Zacrisson et son équipe de Malmö en Suède publiés dans le British Medical Journal, il s’agirait là d’une conséquence du dépistage systématique du cancer du sein par mammographie. La fréquence de ces cas, naturellement mise en cause par les spécialistes de l’épidémiologie, pourrait tourner autour des 10%. La question est loin d’être traitée jusqu’au bout, mais elle a le mérite d’être posée. En attendant que soient publiées des évaluations des dépistages systématiques pour les cancers du sein et de la prostate. Comme d’habitude, notre contrariante humanité se plie bien mal à tout ce qui est systématique. Et tant mieux.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

16 mars
Une attention en cache une autre
Décidément les politiques ne reculent devant rien. Après la mise en pièce des médecins référents, le passage obligatoire par le médecin traitant, la mort programmée d’un système de soins « égalitaire » voilà que nous parvient la dernière version de la charte du patient hospitalisé, nouvellement baptisée charte de la personne hospitalisée.
Selon une dépêche de l’APM du 3 mars Xavier Bertrand a souhaité par cette nouvelle mouture que le système de soins soit recentré sur le patient en marquant qu'il avait choisi de s'exprimer "à la veille de l'anniversaire d'une loi essentielle", la loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé.
Donc, si nous comprenons bien, depuis des années que l’on nous rebat les oreilles sur ce recentrage…dans la qualité des soins, dans l’accueil… , rien n’avait encore été fait. La preuve : Cette charte est une actualisation de la charte du patient hospitalisé issue de la circulaire du 6 mai 1995, elle-même adaptée de la charte du malade hospitalisé de septembre 1974. La nouvelle charte prend en compte les changements législatifs intervenus dans la loi du 4 mars 2002, la loi du 6 août 2004 relative à la bioéthique, la loi du 9 août 2004 sur la politique de santé publique et la loi du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie.
Parmi les dispositions nouvelles figurent :
le droit, pour la personne, d'accès direct aux informations de santé la concernant,
le droit pour une personne de refuser les traitements et d'en demander l'interruption, les conditions dans lesquelles un médecin est autorisé à interrompre ou limiter des actes lorsqu'une personne n'est pas en mesure d'exprimer sa volonté
le droit de désigner une personne de confiance
le droit de rédiger des directives anticipées pour faire connaître ses souhaits quant à sa fin de vie.
les nouveaux dispositifs permettant aux personnes d'exprimer leurs observations, griefs et plaintes (commission des relations avec les usagers et de la qualité de la prise en charge CRU, commission régionale de conciliation et d'indemnisation des accidents médicaux, des affections iatrogènes et des infections nosocomiales CRCI).
La Charte comprend un nouveau point sur la prise en charge dans le cadre d'une recherche biomédicale, afin de la distinguer de la prise en charge dans le cadre de soins…
A lire ces droits il saute aux yeux que la volonté de notre ministre, sous couvert de respecter la personne humaine, est avant tout d’éviter les recours en justice.
Il ne nous viendrait pas à l’idée, à nous les soignants, de nier que nous ne savons pas toujours comment nous situer entre les exigences de notre métier et celles de nos patients et de leurs familles. Mais la loi est aveugle, elle se veut impartiale, dénuée de tout sentiment. Malheureusement lorsqu’il s’agit de la santé, de la vie ou de la mort il est impossible de faire fie des sentiments et autres projections.
Que nous sachions, soignants et soignés que nous pouvons exprimer nos craintes, nos désirs est certainement une bonne chose, que les soignants et plus particulièrement les médecins, soient confrontés à leur orgueil et à leur tentation de toute puissance est sain mais que les politiques présentent cette charte comme le symbole de l’attention qu’ils disent porter aux patients…il y a loin de la coupe aux lèvres. Si vraiment attention il y a, jamais la santé n’aurait été prise comme l’enjeu d’une guerre économique qui privilégie le financier au dépend de l’humain.
Messieurs les Politiques à quand une charte de bonne conduite dans les milieux de la finance ? Dr F.Dencuff, cliché Exmed

17 -19 mars
Soignant ou sois néant
Dans un hôpital je croyais naïvement que notre travail était de soigner des malades.
Des malades qui nous payaient en retour de nos services, plus ou moins indirectement par l’intermédiaire des cotisations qu’ils avaient versés à la sécurité sociale tout au long de leur vie.
Je croyais aussi que la qualité de nos soins faisait la qualité de notre travail.
Nigaude que j’étais !!!
De jour en jour mes yeux s’éclairent et je saisis le ridicule archaïsme de cette conception.
Tout d’abord il faut bien comprendre que dorénavant un bon soignant sera d’abord un soignant qui ne fera pas de bruit, qui sera toujours disponible pour dormir pendant les réunions, qui remplira consciencieusement ses deux kilos de papiers quotidien, et qui donnera l’impression de toujours soigner. Il pourra éventuellement continuer à soigner un petit peu, pour ne pas que les clients se plaignent, mais cette dernière activité (très sur valorisée socialement) ne devra pas être trop envahissante car elle pourrait se révéler dangereuse. Le bon soignant aura toujours bon moral et ne sera jamais absent. Le bon soignant doit arriver à l’heure, partir à l’heure, être courtois, disponible et efficace … avec son stylo ! C'est-à-dire qu’il faut donner en toutes circonstances l’apparence d’avoir fait tout ce qui doit être écrit.
Bien entendu personne n’est dupe, faire vraiment ce que l’on écrit est impossible, mais personne ne vous en voudra. Si vous l’avez écrit c’est que vous y avez pensé ! Et en tout cas, à choisir (s’il y avait une inspection) mieux vaut écrire que faire.
Toutefois, si vous avez envie de faire un peu de zèle, il est déconseillé de faire preuve de compassion envers les clients, ça pourrait donner de mauvaises habitudes ; il est infiniment préférable de réécrire ce que l’on a déjà noté, mais sous une autre forme (les protocoles sont une manière de faire passer à la postérité ce qui aurait dû être fait, ce que l’on a pas pu faire, mais ce que l’on aimerait bien que les autres fassent).
Il est indispensable aussi, lorsque vous soignez, de ne jamais oublier qu’il y a dans l’hôpital, beaucoup de gens qui ont aussi leurs contraintes, leurs budgets, et leurs idées sur ce que vous êtes censé faire. Et ce ne sont pas les malades !
Ces personnes hautes placées sur leur derrière, sur leur chaise, derrière un bureau, savent beaucoup plus de choses que vous… Et que les malades.
Ils ont une haute idée de leur mission qui est surtout de justifier leur existence.
Ces élus d’eux mêmes ne vont pas jusqu’à s’abaisser à s’intéresser aux hommes et aux femmes qui chaque jour, souffrent, meurent et naissent à l’hôpital.
Non ! non ! non ! ils ont d’autres occupations plus glorieuses. La principale étant de chiffrer, de classer, de mesurer et de « mettre tout cela noir sur blanc » (jolie métaphore qui souligne combien le gris avec toutes ses nuances peut être dangereux).
Il arrive que malgré tout leur talent, ils n’arrivent pas à clarifier la complexité du réel. Ils s’en plaignent amèrement, car, en plus, leurs contraintes ZZZadministratives évoluent. Ces gens là n’acceptent la mouvance qu’alités !
Mais qu’à cela ne tienne, ils embauchent d’autres athlètes du derrière, leur font faire des réunions, des études, des protocoles, des référentiels, des documents, des états des lieux, des audits et … des bureaux.
Entre eux, ces « gens biens » se congratulent, se félicitent, s’ébaudissent de leurs performances.
Tout irait vraiment bien s’il n’y avait ces teigneux de soignants, qui ont des exigences, des questions, des interrogations, qui prétendent que les malades ont plus besoin de présence que les papiers n’ont besoin d’encre … et autres incongruités du même acabit.
Toujours ces malades dont parlent les blouseux !
Il va falloir les mettre au pas, leur faire remplir des formulaires, des bordereaux, des certificats, des attestations, des décharges, des questionnaires, des fiches de renseignements, des évaluations …. Et on verra bien s’ils font encore les malins ! Dr L,Nicolas, cliché Exmed

20 mars
Prévention comportementale (LEM 440)
Nos chercheurs officiels de la santé de douce France se trouvent, certainement bien malgré eux, au centre d’une polémique à propos de la prévention de la délinquance. Bien qu’habituellement trop divisés en chapelles se déchirant férocement entre elles, nos professionnels du domaine psy semblent particulièrement préoccupés de l’utilisation d’un rapport à finalité scientifique par des projets politiques qui ne sont pas sans évoquer “Le meilleur des mondes” d’Aldous Huxley. Nicole Bétrencourt, psychologue clinicienne, nous entraîne, dans la LEM 440 “Délinquance, rééducation et psychothérapie au berceau”, dans ce dossier difficile pour le public et même les soignants non spécialisés. Une fois encore, ce qui se fait au nom de la prévention mérite que l’on s’y arrête soigneusement. Bonne lecture
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

21 mars
Nous voilà prévenus
Et bien si l’on en croit la revue de presse de www.sante.net du 10 mars, "les sacro-saintes statistiques” révèlent glorieusement que la consommation de tabac a diminué, notamment chez les jeunes . Cette information ne prête-t-elle pas à sourire lorsque les filières de contrebande se multiplient et que le trafic va bon train un peu partout ? Il est possible de commander du tabac sur Internet, ou plus simplement d’aller dans certains quartiers « recommandés » par les habitués du « système D ».
Une fois encore on nous roule dans la farine, on nous enfume, nous les citoyens, et pendant ce temps certains s’en mettent plein les poches. Le trafic du tabac étant plus facile et surtout moins sanctionné que celui des autres drogues, il est logique qu’il se développe et surtout chez les jeunes !
Vous avez dit santé publique, santé du public, ou santé purement électorale ... du monde politique ?
O. Taltavull, cliché Exmed

22 mars
Drôle de chasse
Et oui, si l’on en croit la une du Qdm du 16 mars, faute de canards sauvages garantis sans virus de la grippe aviaire, une autre chasse est ouverte. De quel gibier s’agit-il donc ? Et bien les départements de la Sarthe, de l’Orne et de l’Eure-et-Loir ont la réponse. Tout simplement des médecins acceptant de s’installer sur leurs territoires ruraux. Comme les invitations traditionnelles ne donnent pas plus de résultats que les demandes confraternelles, nos préfets associés prennent les grands moyens. Ils font appel à une entreprise privée pour découvrir les oiseaux rares. Certes le ministre de l’aménagement du territoire applaudit à cette initiative encore inédite chez les chasseurs de têtes, mais une double question se pose pour qui veut bien prendre une seconde pour réfléchir. Comment se fait-il donc que nos jeunes médecins n’ont aucun désir d’exercer le métier de médecin de campagne ? Comment peut-on s’étonner que n’ayant eu, au cours de leur formation, que le seul et unique modèle professionnel, économique et humain des enseignants en médecine, obligatoirement en France médecins des hôpitaux publics, donc fonctionnaires, et hyper-spécialisés, donc sans aucune connaissance vécue de la pratique généraliste, nos jeunes confrères puissent avoir la moindre envie d’exercer un métier dont ils ignorent tout ? Une fois de plus, n’ayons pas peur de le dire, le vrai problème est occulté parce qu’il dérange trop d’acquis : la formation de professionnels très spécialisés comme le sont - paradoxalement - les généralistes confiée quasi uniquement à des gens qui ne connaissent absolument pas ce métier est parfaitement illogique. Et cela condamne à mort la médecine générale. Ce qui est peut-être, malgré toutes les déclarations réitérées de nos dirigeants, l’objectif poursuivi : une vraie chasse aux généralistes, à faire disparaître, car décidément trop difficiles à contrôler ?
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

23 mars
Spécialistes d’ici et d’ailleurs
Le saviez-vous ? Moi, je n’en n’avais jamais entendu parler avant d’avoir lu le bulletin de l’ordre des médecins n°3 de mars 2006. En France, la cardiologie est une des spécialités médicales les plus considérées - et les plus rémunératrices- de notre monde médical. Chez notre voisine européenne l’Autriche, la même cardiologie n’est pas considérée comme une spécialité, mais fait partie intégrante de l’exercice des médecins généralistes. Par contre, la médecine d’urgence est une spécialité au Royaume-Uni, en Pologne, en Hongrie ou au Portugal alors que son exercice en France est librement ouvert aux généralistes. Pour résumer la situation de l’Europe dite unie, seules dix sept spécialités sont communes aux vingt-cinq États membres. En France, nous comptons la bagatelle d’une cinquantaine de spécialités enseignées et reconnues. Les stéthoscopes et autres bistouris n’ont pas fini de voler dans notre vieille Europe ; préparons les pansements les amis.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

24-26 mars
Errare medicum est
L’Union Européenne publie, le saviez-vous, des Eurobaromètres ? Alors que les erreurs politiques restent pudiquement dans l’ombre, on s’est penché sur les erreurs médicales ( Qdm du 8 mars). Le verdict est sévère : 78% des Européens pensent que les erreurs médicales sont un problème sérieux chez eux. Quatre sur dix redoutent d’en souffrir. Est-ce un manque de confiance vis à vis de leurs médecins personnels ? Et bien 89% des Finlandais, 86% des Français et 85% des Belges pensent qu’ils ne feront pas d’erreur. Contre, étrangement, 25% des Grecs, 34 % des Polonais, et 35% des Lettons et Lituaniens. Ce qui fait peur, c’est pour près de la moitié des Européens, ce qui se passe en milieu hospitalier. Que ce soit vrai ou faux, près d’une personne sur cinq estime avoir été victime, ou témoin proche, d’une erreur grave à l’hôpital, avec pour plus d’un sujet sur dix une erreur de prescription. Enfin plus de la moitié (60%) des Slovènes, Danois, Finlandais et Hongrois interrogés sont persuadés qu’en s’impliquant d’avantage eux-même dans leur traitement, ils peuvent éviter des erreurs des soignants. Un Français sur deux, comme nous le faisons à notre façon depuis des années à Exmed, pense qu’un meilleur dialogue entre soignés et soignants serait profitable à la qualité des soins. Ultime question : quelle est la chance de survie dans les cerveaux des décideurs de cet Eurobaromètre ? En l’absence d’étude randomisée et contrôlée - pour mettre gentiment en boîte nos experts en chambre - on ne peut guère être optimiste sur les applications pratiques qui peuvent en résulter.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

27 mars
Vu à la télé (LEM441)
Il y a, semble-t-il, deux sortes de citoyens dans nos pays. Ceux qui passent à la télé et ... tous les autres, comme vous ou moi, qui la regardent. Passer à la télé, on nous dit que des gens sont prêts à tout pour cela, y compris enfreindre la loi, incendier des voitures, violer leur intimité familiale ou envahir un stade de sport. Un jeu de hasard propose même au public avec son gros lot d’argent un passage sur le petit écran. L’un de nos amis d’Exmed a été amené à participer à une émission phare. Nous lui avons demandé comment il avait vécu cette expérience. Guy Rouquet, pourfendeur obstiné des psychothérapies déviantes ou détournées, nous fait partager son expérience dans la LEM 441 “ Grand messe médiatique”. Les coulisses de ce que certains pensent être un pouvoir équivalent à celui du monde politique méritent bien une petite visite. Bonne lecture.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

28 mars
Toujours un sur dix
Selon le baromètre santé 2005 de l’institut national de prévention et d’éducation pour la santé - qui est la coupe directe et financière du ministère du même nom- rendu public par le Monde du 10 mars, on assisterait en France à une diminution de la consommation moyenne d’alcool. Depuis plus d’un demi siècle, tous les efforts de prévention de l’alcoolisme tentent de faire diminuer les quantités ingérées. Tout simplement parce que Monsieur Lederman, statisticien, avait établi un modèle mathématique démontrant que le nombre de sujet dépendants ( les vrais alcooliques) était proportionnel à la consommation totale d’une population. Hélas, alors que depuis des années, et pour des raisons certainement complexes, la quantité globale bue chez nous diminue bien, mais ... la proportion de sujets alcoolo-dépendants reste absolument identique. Notre institut la chiffre à 9%, ce qui est du même ordre que ce que trouvent dans tous les pays les études scientifiques depuis de nombreuses années. Notre “baromètre” reste muet sur la question suivante. Que prennent donc, comme produits pour les aider à vivre, ceux qui achètent moins d’alcool qu’auparavant ? Quand on constate la banalisation à tous les âges du hachisch, de la cocaïne et ... des benzodiazépines et autres psychotropes aux frais de l’assurance-maladie, on peut poser l’hypothèse de glissements de consommation. Pourquoi donc, nous humains, avons nous toujours eu besoin de produits pour nous aider à vivre ? Sommes-nous définitivement condamnés à utiliser ce genre dangereux de prothèse ?
Tant que ces questions resteront dans l’ombre, toute tentative de prévention ne sera que de la gesticulation illusoire.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

29 mars
Suite de la LEM 440
Nicolas Sarkozy tente de rassurer les médecins quant à l'objectif de son
plan anti-délinquance (Le Quotidien du Médecin - 27 mars 2006).
Concernant son projet de prévention de la délinquance, le ministre de l’Intérieur a garanti par écrit au Collectif national unitaire antidélation que la communication de données sur un jeune présentant des « perturbations » se
fera uniquement entre professionnels déjà soumis au secret et qu' « il n'a
jamais été envisagé d'y associer le maire, la police ou la justice ». Il
n'est pas non plus question de « ficher » les enfants, ni de « repérer des
enfants ou des adolescents qui seraient des délinquants potentiels ». Le
ministre de l'Intérieur précise également que « le repérage précoce des
jeunes en souffrance ne suppose en aucun cas la recherche d'une fragilité
innée à traiter par prescription médicamenteuse. Il met l'accent sur les
effets éventuellement traumatiques pour l'enfant de son histoire ou de son
environnement. Cela ne saurait donc se confondre avec une quelconque
stigmatisation. »
Les délinquants visés sont-ils essentiellement ceux que l'on stigmatise
habituellement et qui finissent, tôt ou tard, en cellule ?
Pourquoi ne pas penser aussi à tous les tyrans que la Terre a enfantés:
quelles perturbations auraient pu être décelé…préventivement, chez, liste
non close, hélas, les enfants qui devinrent Attila, Gengis Khan, Hitler,
Staline, Saddam Hussein et son friend Bush, Pol Pot (qu'il devait être
difficile, khmerde alors, de considérer comme…un pote ), Mao Dze Dong, mais
aussi chez nous, Robespierre, Saint-Just, Saint Louis et quelques milliers
d'autres de par le monde… Chaque bébé, chaque enfant est peut- être un délinquant futur, un assassin en puissance, un violeur, un politicien véreux, un va-t-en-guerre insouciant du devenir de ses concitoyens, un syndicaliste harangueur de foules dociles à manipuler, un bloqueur de facultés, un empêcheur de travailler, un casseur caillassant des véhicules sur la chaussée…
Ce peut être chacun de nous, vous, moi…
Dr G.Nahmani, alias Gabri- seur de grèves, cliché Exmed

30 mars
Hauts et bas tricolores
Lu dans egora.fr du 29 mars: Le générique représente 15 % en volume du marché du médicament en France, contre plus de 50 % aux Etats-Unis, en Allemagne ou au Royaume-Uni. Ce simple chiffre suffit à déclarer la France singulièrement en retard. Dans les jours qui viennent, un rapport du Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance maladie doit être rendu public sur cette question…
Souvenez-vous, Exmédiens désabusés, nous faisions ici allusion, il y a peu, à la pléthore de Hauts Faits et de Hauts machins chez nous.
Mais, pour en revenir au problème évoqué, ce chiffre singulièrement BAS peut-il nous convaincre du retard du pays hexagonal ? NON, et nous pouvons citer maints domaines où nous sommes des champions, et la jeune Sophie et la fille de Chantal Voisin et des quantités d'autres sont là ( et las aussi ) pour le reconnaître:
Champions pour la dissidence, pour le Haut verbiage des manipulateurs d'opinion, pour les grèves, pour le blocage des facs, pour l'apparente absence de réaction des forces de police devant certaines dégradations, non interventions montrées complaisamment par la télé, champions pour les discours malhonnêtes des uns et les silences (complices ? ) des autres, champions pour l'enrichissement insolent de certains et l'augmentation de la précarité pour beaucoup, champions pour ces situations qui ne peuvent être qu'explosives si on les laisse perdurer encore…dans ce pays du Coq Haut Ric Haut… Dr G. Nahmani, cliché Exmed

31 mars au 2 avril
Divorce de deux médecines
Dans un entretien au Panorama du Médecin du 27 mars, François Dagognet, philosophe et médecin né en 1924, s’exprime très clairement. Pour lui, il y a, au premier plan, une médecine hypertechnicienne, celle des hôpitaux, des spécialistes et des professeurs et, d’un autre côté une médecine générale ( ou mieux à ses yeux : clinicienne) qui est essentiellement une science humaine infiniment plus que physico-mathématique. Discipline rigoureuse, elle est fondée avant tout sur la clinique, c’est à dire sur la recherche aussi large et aussi riche que possible de symptômes et sur leur interprétation. L’hypertechnicien a finalement le dernier mot, grâce aux symptômes que lui apporte le généraliste. L’une et l’autre de ces deux médecines sont indispensables, mais l ‘une écrase de plus en plus l’autre depuis 20 ou 30 ans. Le constat sur l’enseignement médical actuel aux seules mains des hypertechniciens est sans appel : “ Leurs examens sont d’une stupidité inénarrable. Ca ressemble aux jeux télévisés ! Leur seul intérêt est de permettre de noter les étudiants rapidement, mais sans s’occuper de savoir s’ils sont sensibles aux nuances, aux circonstances. Leur formation est unilatérale, hypertechnicienne, et, pire que ça, terroriste ! Elle les conditionne pour toute leur vie de médecin. Ca n’est pas étonnant que les jeunes médecins ne choisissent pas la médecine générale : ils n’ont appris que l’autre ! Ils ont été élevés dans la scientificité .” Que voilà des notions qui confortent ce que nous exprimons sur Exmed depuis des années. Puisse ce type d’information circuler largement dans tous les cercles concernés par la santé avant que les derniers praticiens cliniciens aient disparu à tout jamais du paysage médical.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

3 avril
Vie et mort (LEM 442)
Ce n’est pas parce qu’on tente de réfléchir avec ses propres moyens plutôt qu’en reprenant à son compte ce que dit telle ou telle autorité qu’on est à l’écart des mouvements qui agitent notre société. Ainsi la LEM 442, en ligne ce jour, sous le titre « Homo precarius » tente de creuser un peu la notion de précarité qui semble effrayer si fort notre jeunesse bruyante aussi bien que leurs supporters plus âgés.
Avoir peur des mots, c’est prendre un billet garanti pour se livrer sans défense aux maux de la peur. Ceux-là, les médecins les voient tous les jours dans leurs cabinets infiniment plus souvent qu’ils ne se heurtent à la souffrance des organes malades. Bonne lecture.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

4 avril
Misérables enseignants
Dans notre coup d’oeil récent “ Divorce entre deux médecines”, nous évoquions la lutte entre les hyperspécialistes et les généralistes cliniciens. La récente réunion du collège des généralistes enseignants ( CNGE ) selon le QDM du 3 avril est, hélas, éloquente. Selon le Pr Pierre-Louis Druais, sur la masse - impressionnante- de 6000 enseignants chargés de former nos futurs médecins, on ne compte en France que 1O4 enseignants de médecine générale. Oui, vous avez bien lu : un professeur de médecine générale clinicienne pour plus de cinquante professeurs de médecine hyperspécialisée. Pour fixer les idées de nos lecteurs qui ne sont pas du métier, la proportion d’étudiants qui exerceront, de gré ou de force, la médecine générale tourne autour de 50%. Depuis 2004, il existe, sur le papier, un diplôme d’études spécialisées (DES) pour les généralistes. Mais toujours pas l’ombre d’une filière universitaire à l’horizon. Les parents pauvres de notre médecine le resteront-ils jusqu’à leur disparition définitive ? Question strictement politique, ou strictement corporatiste nous ne le croyons pas. Question strictement scientifique, c’est une évidence. Mais comment étudier correctement cette question quand la recherche en médecine générale est totalement démunie de moyens humains et financiers ?
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

5 avril
Étique ou obèse
Lu dans le dernier bulletin de Nestlé Nutrition Pro :
L´Institut Français du Textile et de l´Habillement a voulu connaître
l´évolution de la corpulence de 11 500 Françaises et Français âgés de 5 à 70
ans. Les résultats de cette étude montrent qu´ils ont grandi et grossi : des
données utiles pour mieux adapter les vêtements de prêt- à- porter à la
nouvelle morphologie de nos concitoyens.
Non concerné par cette enquête pour avoir dépassé de plus de 65 ans l'âge
limite inférieur, si mon poids est resté stable et…décent, je peux par
contre affirmer que ma taille, elle, a diminué, on se tasse pas mal sous
l'effet du…poids des ans.
L'étude en question était-elle nécessaire pour nous prouver la réalité de
la chose ?
Chacun de nous peut avoir remarqué le nombre florissant des obèses dans les
rues de nos villes, dans les grandes surfaces,
les jeunes sont de plus en plus grands et, cela semble un corollaire, pour
beaucoup hélas, plus braillards aussi.
Nous savions et connaissions depuis longtemps:
• les grands dadais,
• les grands échalas au maintien souvent…las,
• Berthe aux grands pieds
• la Gross(e) Bertha dont l'église Saint- Gervais à Paris garde encore le
souvenir cruel depuis certain Vendredi très saint en 1918…
• les Grands Commis de l'État…
Vêtements de prêt à porter classique et, bientôt, vêtements pour démesure ?
Il semble que les alertes concernant le risque cardio - vasculaire majoré,
l' épidémie de diabète annoncée et les effets délétères sur les fonctions
articulaires des membres inférieurs ont eu peu d'effets…seules les
industries du textile et de l'alimentation font florès et voient leurs
bénéfices grossir et grandir…
Dr G. Nahmani, cliché Exmed

6 avril
Niveaux de rémunération
Sur notre liste interne de discussion entre professionnels et non professionnels de la santé la question des revenus des médecins a été soulevée. En France, où gagner de l’argent demeure dans les esprits quelque chose de sale, où ce que d’autres peuvent gagner fait immédiatement l’objet d’une comparaison avec ce dont on dispose soi-même, le sujet est sulfureux. La caisse de retraite des médecins s’est livrée à cet exercice, chaque médecin étant obligé de déclarer à cet organisme ce qui lui reste, charges déduites et avant impôt pour la détermination des cotisations de retraite ( Impact médecine du 30 mars au 5 avril). Pour ne mettre le feu inutilement à aucune poudre, fondons-nous sur une unité imaginaire. Quand les généralistes indiquent pour 2004 un revenu de 62 ( en baisse de 5% par rapport à 2003), nos confrères radiologues sont à 131, les anesthésistes réanimateurs à 133, les cancérologues à 145, les médecins de médecine nucléaire à 154 et, tout au sommet de la pyramide, les médecins biologistes culminent à 159. Certes, nous nous souvenons que l’assurance maladie, dès les années 1960, a tout fait pour favoriser l’essor de la médecine spécialisée en posant comme règle longtemps respectée qu’une consultation de spécialiste valait deux consultations de généraliste. Mais, dans la lutte de pouvoir en cours entre la médecine générale et les spécialités les plus hypertechniques, ce type de disparité en dit infiniment plus long sur l’état d’esprit qui domine chez nos dirigeants que les lénifiantes déclarations sur la prétendue fonction irremplaçable des généralistes dans les soins de santé en France.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

7- 9 avril
Paradis chimiques
Comme on adore tout compter, tout classer, même nos habitudes les plus cachées de « divertissement » passent à la casserole. Les vénérables académies nationales de médecine, de pharmacie, de chirurgie dentaire, des sciences, et l’académie nationale vétérinaire se sont penchées - non sans risque de s’en relever difficilement - sur ce que la presse nomme les drogues les plus utilisées en France ( Panorama du médecin du 3 avril). Arrivent en tête les amphétamines, avec le célèbre ectasy, les anesthésiques du type kétamine, acide gamma-amino-butyrique, produits vétérinaires (?), puis la cocaïne, les dérivés du cannabis, et , ne l’oublions pas l’alcool. Selon le Pr Martine Galliot-Guilley ( Hôpital Fernand-Widal, Paris) sur 3000 comprimés analysés pas moins de 223 molécules différentes seraient utilisées. Quand on sait que tout se mélange au cours des réunions dites festives, à des doses totalement fantaisistes, ce n’est guère rassurant pour les utilisateurs. Juste à titre de comparaison, dans le domaine de la thérapeutique médicale, il est fortement conseillé aux médecins de ne pas dépasser l’association de quatre molécules, tant notre ignorance des effets obtenus avec l’usage de plusieurs médicaments est énorme. Sans doute pas aussi énorme que l’envie d’expériences nouvelles ou le désir conscient ou non de jouer avec sa vie.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

10 avril
Idéal médical (LEM 443)
Nos amis américains n’y vont par quatre chemins. Nous les aimons bien pour cela. La notion de bon médecin mérite chez eux de faire l’objet d’une recherche à grands moyens, afin de dresser une sorte de portrait robot de ce mouton à cinq pattes après lequel chacun court dès que sa mécanique donne quelques signes de faiblesse. Le Dr Gabriel Nahmani nous raconte tout cela dans la LEM 443 en ligne ce jour, sous le titre “ « Bon » médecin “. Non sans ajouter sa patte aussi personnelle qu’utilement perturbante sur ce que peut recouvrir une telle notion quand on ne moule pas passivement son esprit dans celui de ceux qui s’arrogent le pouvoir de penser et de décider pour nous.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

11 avril
Prière ... d’insérer
La prière serait dangereuse pour la santé dit le Monde du 7/4/2006.
Jean-Yves Nau y indique que « The American Heart Journal publie
dans sa livraison d'avril [le 1 er ?] une étude qui évalue le rapport
bénéfice-risque de la pratique de la prière ». Le journaliste note que « ce travail est signé de 16 praticiens dirigés par les Drs Herbert Benson et Patricia L. Hibberd », et indique que « s'il s'agit bien ici de prière, […] il faut préciser qu'il s'agit de prières collectives effectuées pour le bénéfice potentiel de tierces personnes ». « Trois congrégations religieuses, deux catholiques et une protestante, ont été chargées de prier pour «la réussite de l'opération chirurgicale ( pontage aorto-coronarien) et une guérison rapide sans complications» des malades », poursuit le journaliste.
Le rédacteur retient que « les auteurs tirent deux conclusions. Non
seulement cette forme de prière n'a pas, ici et dans cette indication,
démontré la preuve de son efficacité, mais il est désormais établi qu'elle
peut avoir des effets nocifs ». Jean-Yves Nau indique que « les auteurs expliquent ce résultat par le stress subi par des patients inquiets de se savoir à ce point malades «que l'on avait dû avoir recours à un groupe de prière» ».
Exmédiens amis, qu'allons- nous en déduire ?
1 / Ne prions plus personne: à la rigueur, nous pourrions SUPPLIER, mais,
génuflexions nocives pour les rotules âgées et prosternations pour le
rachis lombaire, il semble préférable, car plus conforme à notre caractère
impérieux, de RÉCLAMER fermement, d'IMPOSER…
2 / Bannissons désormais de nos formules épistolaires, dites de politesse,
ces marques infamantes souvent empreintes d'hypocrisie ( une caractéristique
de la Confraternité )
3 / Soyez assurés du rôle vraiment néfaste et mortifère de la prière en
groupe, surtout… si vous fréquentez des lieux de culte chiite, les nouvelles
presque quotidiennes provenant de certain pays étant affligeantes…
4 / Supprimez tapis de prière, prie-dieu…et, si vous êtes hospitalisés,
fermez votre porte aux…Hommes de bonne volonté, on ne sait jamais !
Dr G. Nahmani, cliché Exmed

12 avril
Faute de maisons closes
La revue de presse de Mediscoop du 26 mars en a fait son titre ... fumant. De quoi s’agit-il ? Nos chers gouvernants de France veulent absolument nous empêcher de nuire à notre santé. Du moins tant qu’il ne s’agit pas de pollution automobile, de mise sur le marché de molécules nouvelles sur lesquelles on ignore tout ou de consommation de produits illégaux. La dernière trouvaille est d’interdire l’usage du tabac dans tous les lieux publics. Dont les cafés et les restaurants. L’un de nos brillants technocrates, peut être un nostalgique inconscient des maisons closes de nos ancêtres, a eu une idée qui fleure bon son 19ème siècle. Re(créer) des fumoirs. Mais attention, des locaux bien ventilés, ouverts aux seuls fumeurs, et où il est interdit de boire ou de manger. Pour quelle raison ? Pour éviter la contamination des personnels de la limonade et des steaks frites. Chers lecteurs, quand la mode (fort dangereuse) de l’usage du tabac est tranquillement en train de disparaître ( sauf chez les plus mal nantis), n’avez-vous pas l’impression qu’on tire sur une ambulance avec une mesure aussi ... fumeuse ?
Dr F-M Michaut

13 avril
Assurance piston
Une société d’assurance, dont vous me permettrez de ne pas assurer la promotion, vient de proposer un bien étrange contrat ( France Info du 12 avril). Moyennant une prime non négligeable, il propose aux personnages les plus importants des entreprises une aide pour pouvoir mieux se soigner. Il parait qu’ils auront ainsi la possibilité de se mettre entre les mains des médecins et chirurgiens les plus compétents, en obtenant des rendez-vous éclair, là où vous et moi devons attendre bien longtemps.
Ce type de piston au bénéfice des ténors des affaires risque de faire grincer bien des dents dans le public.
Au fait, savez-vous que dans leur paquetage nos députés bénéficient gratuitement des soins et des hospitalisations dans les hôpitaux militaires les plus prestigieux ? La médecine à vitesses multiples - sans parler du discret sésame confraternel et corporatiste - est déjà une vraie réalité depuis belle lurette. L’intrusion, force argent à la clé, de compagnies d’assurance donnent quand même une image bien vénale de nos grands de la médecine.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

14 au 16 avril
Pour nous réchauffer le moral
« Les frigos de la grande distribution pourraient servir de morgues en cas de canicule »
Libération, via mediscoop@sante.net du 12/4/06.
Le journal explique que:
« les chambres froides du secteur agro- alimentaire pourraient être réquisitionnées » cet été, dans le cadre du « Plan de gestion des décès massifs ». Le journal cite cependant Dominique Lecomte, directrice de l'Institut médico- légal de Paris, qui remarque qu’« aujourd'hui on peut sans difficulté pulvériser du froid dans un quelconque endroit étanche, mais j'ai l'impression qu'au ministère comme dans les préfectures, on n'a pas dû lire très attentivement [mon] rapport ».
« Beaucoup de gens en sont restés à l'époque des patinoires. Ou s'obstinent avec les containers, qui sont de très mauvaises solutions. Les entrepôts posent un problème de disponibilité avec leurs flux tendus et ne sont pas adaptés aux risques bactériologiques », poursuit Dominique Lecomte.
Libération constate qu’« avec ses 195 entrepôts répartis sur toute la France, le secteur de la grande distribution est pourtant bien tentant pour les services préfectoraux ».
Voilà une nouvelle qui réchauffe le cœur de savoir qu'en cas de canicule, l'on pourra, de profundis, reposer en paix et au frais, non pas de la princesse, mais de la grande distribution: encore faudrait-il avoir son mot à dire avant de trépasser et demander instamment: "moi, je ne fréquente que Leclerc ou Cora ou Auchan ou…car j'ai une carte de fidélité dont pourront se servir mes descendants "
Il fait encore froid dans pas mal de régions, les chaudières marchent toujours, mais l'ÉTAT, généreux, prévoyant et chaleureux en diable, envisage déjà, ayant été pris une fois, de savoir comment s'occuper de nous…post-mortem: il souffle, en fonction des événements, le chaud et le froid pour nous convaincre de sa grande mansuétude. Peut-on rester de glace devant une telle générosité ?
G. Nahmani, cliché Exmed

17 avril
Notre fête à Exmed (LEM 444)
Nous sommes aujourd’hui lundi de Pâques. Oui, c’est un jour férié en France, sauf pour quelques uns comme nos confrères qui nous soignent chaque jour que Dieu fait. Oui, nous publions quand même une LEM. Oui, car c’est pour nous une fête. C’est notre ami Jacques Blais que nous fêtons de tout coeur, sans nous laisser aller à des larmoiements qui lui auraient fait horreur. A moins qu’il ne soit alors parti d’un énorme éclat de rire, en pensant qu’il nous avait joué un bon tour !
Si vous ne connaissez pas encore Jacques, vous allez découvrir quelqu’un, comme tous ceux qui ont eu la chance de communiquer avec lui. Bonne lecture, correspondants internautes connus et inconnus.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

18 avril
Dès les culottes courtes
Comment être sûr de donner leur ration quotidienne d’oméga-3 à vos enfants s’ils n’aiment pas le poisson ? Appelez les compléments alimentaires à la rescousse. Oui, mais s’ils sont trop petits pour avaler ces grosses capsules ? Alors donnez-leur des chewing-gums ! Des chewing-gums aux oméga-3 bien sûr. Des chercheurs norvégiens sont en train de développer des suppléments d’huile de poisson sous forme de gomme à mâcher ou de bonbon spécialement destinés aux plus petits.
Comment être sûr de donner leur ration quotidienne d’oméga-3 ?
Ne serait-ce pas, plus sûrement, " Comment faire davantage de blé ? Comment encore plus endoctriner les gens dès leur très jeune âge, les manipuler, les diriger, les gober, les noyer sous des arguments alarmistes ( le cancer, les maladies cardiovasculaires…) alors même que, soi-disant protégés contre ces affections, plus âgés, ils pourront sans problème continuer de consommer des drogues dites illicites mais que l'on peut trouver, semble-t-il, aisément, ils pourront se piercer abondamment ( risques infectieux, allergies…), ils pourront se tatouer n'importe quel dragon ou fleur ou araignée sur les fesses ou les seins, ils pourront faire la grève des cours et demander davantage de sous-Charlot et moins de travail en défilant en ligue, en procession… On annonce aussi l 'arrivée prochaine, non pas du Messie, mais non, mais de porcs sélectionnés enrichis, en omégas 3 et l'on peut imaginer le dialogue suivant chez le charcutier: Bonjour, monsieur, Je désire svp 500 g de côtes de porc omégas 3 . - Ah, désolé, je n'en ai plus, tout est parti, mais il m'en reste en omégas 6. - Bin, mettez-m'en alors 250 g, comme ça, ça fera le compte.
Inventera-t- on un jour un traitement anti-idolâtrie, anti-bêtise, anti- gogoterie ?
Dr G. Nahmani, alias Gabrillettes 0% MG, cliché Exmed

19 avril
Primes de rendement
La presse en bruisse, le ministre de la santé en lève un oeil interrogateur, l’ordre des médecins en tousse discrètement. De quoi s’agit-il ? D’une réforme du statut des médecins conseils de l’assurance maladie obligatoire. L’une des mesures retenues, murmure-t-on, consisterait à arrondir sensiblement les fins de mois de nos confrères salariés de la Sécurité Sociale. Comment ? En leur octroyant des primes de rendement. Et hop, un tire au flanc du congé maladie privé d’allocation. Et vlan, un patient à qui on refuse une rente d’invalidité. Et pan, le remboursement de frais de déplacement ou le non respect du fameux parcours de soins. Tout cela, c’est de l’or en barre en perspective pour nos modernes justiciers en blouse blanche de la sainte caisse de notre mère Sécu. Certains esprits sérieux s’inquiètent ( à juste titre) de ce que peuvent alors devenir les droits des assurés, et l’indépendance professionnelle des médecins de caisse par rapport à leur employeur. D’autres, aux pieds solidement ancrés dans la glèbe, se demandent bien pourquoi il est nécessaire de pousser nos confrères à travailler en, appelons un chat un chat, les achetant de cette façon ? Auraient-ils, malgré des horaires moelleusement aménagés, quelque discrète tendance à une somnolence chronique pour jouer ce qui devrait être leur rôle principal ? Celui, chacun l’a compris, qui est (???) de conseiller au mieux les assurés sociaux afin qu’ils bénéficient de leurs droits quand ils ont besoin de soins.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

20 avril
Ici et ailleurs
Le niveau réel de stress des Français au travail : (Le Figaro magazine - 15 avril 2006, Libération - 17 avril 2006) Une enquête TNS-Sofres pour Le Figaro magazine, fondée « pour la première fois au niveau national sur des échelles scientifiques, validées par la communauté internationale », révèle que 44 % des Français sont stressés au travail, en particulier les femmes « qui doivent gérer aussi le travail à la maison ». 18 % d'entre eux le sont tant que leur santé psychologique ou mentale est en danger. Ces chiffres varient selon la région, le sexe, l'âge, la profession, etc. Ainsi, les 40-49 ans sont les plus sujets au stress, ainsi que ceux qui travaillent dans les secteurs des transports, de la banque et des services. Le Figaro magazine propose de réaliser une première estimation de son stress à partir d'un test simple et liste « dix vérités simples pour mieux connaître et combattre le mal ».
C'est vrai, Françaises, Français, ( on croirait presque entendre un défunt, grand par la taille et le caractère, Général- Président de notre pays ), vous êtes malheureux, stressés ( merci, Hans Selye, d'avoir inventé ce concept), vous, mesdames, devez gérer aussi votre travail à la maison, subir en plus les assauts irréfléchis et néanmoins hormonaux de vos conjoints, assauts générateurs de futures migraines , préparer courses, repas, lessive, repassage, pseudo- surveillance des gosses et…et, pendant c'temps- là, des reportages nous montrent au Darfour, au Nigeria, au Tchad, et dans quantités d'autres régions extra- hexagonales, des femmes, calebasses sur l'occiput, pieds souvent nus, sans maquillage, sans escarpins sexy, sans fard sur les paupières, allant chercher du bois ou de l'eau fort loin de chez elles, elles n'ont guère la possibilité de se faire questionner par des statisticiens de la Sofrès, de déplorer le machisme de leurs époux, le bétail qu'elles peuvent approcher est étique, côtes saillantes: leur terre est pauvre, déshéritée, le bétail quasi inexistant, les regards des adultes et des enfants sont empreints de lassitude et de fatalisme…Nous avons TOUT, ils n'ont pratiquement RIEN ( sauf les virus et les moustiques ) , nous nous plaignons tous abondamment, consommons force consultations et médicaments psychotropes, ILS subissent…et rêvent de l' Occident comme d'un Eldorado où, s'ils y arrivent, ils découvriront alors d'autres raisons d'être stressés, vilipendés, critiqués, mal aimés et même carbonisés dans des hôtels dangereux, ou même noyés après des périples audacieux pour avoir voulu fuir leur misère certaine….
Il n'est pas question pour l'auteur de ces lignes de nier la réalité des souffrances professionnelles décrites chez nous, elles existent, sont très vraisemblablement difficiles à supprimer totalement ou même à réduire, notre mode de vie agressif ne pouvant que les majorer, simplement, il serait bon de savoir, aussi, regarder AILLEURS, entendre et imaginer vraiment ce que peuvent être d'autres modes d'existence: qui sont et où sont les vrais déshérités de la Terre, cherchons bien, et essayons, Pâques passées, de manifester compassion et…sagesse. Dr G.Nahmani, cliché Jablais

21 - 23 avril
Est-il vraiment mort ?
Il semblerait avoir disparu un 23 avril, il y a un an, laissant désemparés
ceux qui l'avaient connu et apprécié.
Mais, est-il mort, vraiment ?
Regardez bien, il n'a fait qu'entreprendre son plus beau et périlleux
voyage, le périple fabuleux qui nous voit partir quasiment nus, dans notre
humble bagage:
Comme les enfants de la mer, il est allé rejoindre Nicolas Bouvier et Bruce
Chatwin en Patagonie, mais aussi dans son bateau ivre le voyageur aux
semelles de vent, Arthur Rimbaud, en chemin il devise avec Alexandra David-Neel, discute avec Elsa Maillart, se hisse aux côtés d'Henri de Monfreid sur son cotre en Mer Rouge.

Regardez bien, dans le contour des nuages, pérégrins éternels, vous
retrouverez ses anciennes errances et celles entreprises depuis son départ,
la gigantesque mer de glace en Groenland, les ïles Férœ, les Galapagos où
rêvent albatros, tortues et les iguanes aux poses hiératiques et aux lourdes
paupières,
Regardez bien, sur les plaines là- bas, à hauteur des roseaux, un Homme a
passé…sans se retourner…
Dr G. Nhamani, photo de Jacques Blais

NDLR : La LEM 444 est également consacrée à Jacques Blais. Pour y accéder.

24 avril
Trouverons-nous en nous ? (LEM 445)
Françoise Dencuff signe avec la LEM 445 “ Résistance” un véritable coup de coeur. Avec enthousiasme, elle nous invite à nous plonger dans un livre qui pose une question essentielle pour les supporters d’Exmed. La soumission qui semble nous submerger aux contraintes constantes du monde financier comme de l’univers politique est-elle encore possible ? Avons-nous encore la ressource de trouver en nous une possibilité d’y résister victorieusement ? Si le débat n’était que d’ordre philosophique, nous pourrions nous en dispenser. Quand notre vie même, notamment avec ses incidences sur notre santé et notre survie, est en jeu , il ne s’agit plus d’un simple jeu intellectuel. Tant pis si nous ne sommes guère entendus de nos contemporains, tant le mouvement semble puissant, nous pensons indispensable d’oser dire, d’oser nous mettre en position de résister pour nos descendants comme pour nous-mêmes. Bonne lecture de la LEM 445.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

25 avril
L’INca fait sa pub
Mardi 18 avril 2006, Saint Parfait, France 3 à 20h30. Une émission spéciale sur le cancer animée par Marina Carrère d'Encausse et Michel Cymes, tous deux médecins.
Première partie de la soirée, un téléfilm écrit par…le Pr. David Khayat. Histoire dégoulinante de sensiblerie et aux situations fort improbables.
Deuxième partie, questions en direct, posées par sms ou sur le site de France 3, avec… le Pr. David Khayat (Président de l’INca : Institut National du cancer), Pr. Thomas Tursz (directeur de l’Institut Gustave Roussy), Dr. Bernard Kouchner et Docteur Dominique Maistre-Long (onco-psychologue auprès de la ligue contre le Cancer).
D’après les animateurs plus de 4000 questions ont été posées. Seules quatre ou cinq furent retenues.
Au risque de passer encore une fois pour une empêcheuse de se féliciter en rond, la majeure partie de la soirée fut consacrée à l’autosatisfaction des éminents invités. A l’exception du Dr Maistre-Long dont le temps de parole fut à la mesure de l’importance réellement accordée à l’abord psychologique du cancer dans la majorité des structures hospitalières.
Autosatisfaction concernant les guérisons (un patient est guéri s’il va toujours bien au bout de dix ans), les nouvelles thérapeutiques ciblées, la meilleure prise en charge globale des patients, l’avancée que représente le Plan Cancer, les extraordinaires retombées des États Généraux des malades (mis en place par Le Dr Kouchner)…
Bref tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes, sauf pour les vilains fumeurs encore et toujours stigmatisés. On oublie les récidives à 15 ou 20 ans, les patients obligés de faire plusieurs heures de route pour se faire soigner, les annonces entre deux portes, les crânes à la Barthez et les repas qui restent au bord des lèvres, l’épuisement…. Bref pas question de dire, et même de penser, que le cancer est une maladie chronique.
Pour travailler en Oncologie (on ne dit plus cancérologie, politiquement correct oblige), je suis effarée par tant d’hypocrisie. Il est certain que des efforts immenses sont déployés chaque jour pour que les patients soient soignées et accompagnés le mieux possible mais j’ose le dire la prise en charge du cancer fait partie de ces mensonges d’Etat qui donnent l’impression, aux morts en sursis que nous sommes tous, d’être au centre des préoccupations de nos politiques.
Avouez que si c’était le cas, ça se saurait !
En tout état de cause l’homme incontournable de cette situation ubuesque est bien le patron de l’INca
FD

26 avril
Médecin pas docteur
Ce genre d’affaire n’a rien d’exceptionnel. D’après la revue de presse de Mediscoop du 25 avril, le quotidien Le Figaro nous entraîne à Périgueux, la célèbre capitale de notre Père Igor exmédien. Un médecin de 45 ans, jouissant d’une très bonne réputation, et exerçant la médecine générale, la médecine d’urgence et la toxicologie a des ennuis avec la justice. Aucune faute professionnelle ne lui est reprochée. Il aurait simplement “oublié” de passer sa thèse de doctorat en médecine à l’université Paris VII où il aurait, quand même, effectué la plus grande partie de son cursus universitaire. Mais la loi est formelle : l’exercice de la médecine est réservée en France aux seuls titulaires d’un diplôme de doctorat d’Etat. Il s’agit donc d’un exercice illégal de la médecine. Et quand nous voyons fleurir dans nos rues des plaques professionnelles rutilantes de chiroprators ou d’ostéopathes non médecins, qui s’émeut ? Lorsque nos boîtes aux lettres sont submergées de tracts comme “ De l’aide pour les déprimés” proposant ses services entrelardés de citations dites bibliques aux personnes en grave difficulté mentale, qui bouge le petit doigt ? Il est vrai qu’il faut une excellente vue pour lire en tout petits caractères en bas de la dernière page :
“ Imprimé en France par l’association “ Les Témoins de Jéhovah”, 27400 Louviers”.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

 

« Un faux médecin démasqué à Périgueux »
Le Figaro
Le Figaro indique qu’un généraliste, urgentiste et spécialiste en toxicologie, installé depuis 3 ans à Périgueux, « n'avait pas les diplômes requis pour exercer ».
Le journal note que l’homme, qui « jouissait d'une très bonne réputation », « vient d'être mis en examen par le parquet de Périgueux pour «exercice illégal de la médecine, escroquerie et faux et usage de faux» ».
Le Figaro explique notamment que si cet homme de 45 ans « a accompli la quasi-totalité de son cursus universitaire médical au sein de l'université de Paris-VII, il n'a cependant jamais soutenu sa thèse. Ce précieux sésame est obligatoire pour avoir le droit d'exercer et de bénéficier du titre de docteur en médecine ».

27 avril
Sport à risque
Dans le recensement des sports à risque donnant « droit » à des surprimes, il en est un qui apparemment à été oublié : le foot. Samedi dernier dans un match opposant Angers à Châtellerault, quatre joueurs se sont retrouvés à l’hôpital. Les fractures et foulures diverses et nombreuses sont monnaie courante sur un stade mais plus inquiétant un joueur victime d’un traumatisme crânien a avalé sa langue et a bien failli déglutir en prime son bulletin de naissance.
Ayant passé quelques mois au Toulouse Football Club, j’ai fait à plusieurs reprises la constatation du manque cruel d’assistance médicale efficace au bord du terrain. Certes dans les matches de ligue 1, il y a toujours les médecins des clubs mais quid pendant les entraînements, à fortiori si on est en CFA ou en nationale ?
Les joueurs de foot, même si je ne partage pas l’engouement souvent « violemment démonstratif » des adeptes du ballon rond, ne sont pas que des machines à rapporter et à gagner de l’argent… quand ce n’est pas à en blanchir. S’il y a des médecins du sport, ou de club, familiers de notre site, pourraient-ils se positionner en tant que soignants soucieux de la santé des joueurs ? Trop souvent le médecin du club, rémunéré par celui-ci faut-il le préciser, devient l’outil de la « valorisation » à tout prix d’un produit très chèrement acheté sur le marché.
En tout état de cause, Johann Paul peut remercier le kiné qui, lui, était présent.
Dr F.Dencuff, cliché Exmed

28 avril 1 mai
Crache-t-on en l’air ?
Quand on utilise le Net depuis des années, en renouvelant chaque jour notre bref “ coup d’oeil” , en publiant chaque semaine une Lettre d’Expression Médicale (LEM), en mettant en ligne des documents plus élaborés, il est bien humain de se demander si tout cela sert à quelque chose. La satisfaction des auteurs de pouvoir dire en toute indépendance ce qu’ils ( elles) ont sur le coeur existe. Bien entendu, à défaut de toute retombée matérielle, ce n’est pas négligeable. Mais la question demeure : ce type d’expression rencontre-t-il, ou non, certaines attentes du public des Internautes. Quelques uns, rares, nous écrivent pour nous encourager à continuer. Personne, jusqu’à ce jour, pour nous insulter. Que nous reste-t-il alors pour évaluer l’éventuel impact de notre site ? Certes, les chiffres de fréquentation continuent régulièrement de progresser. Mais, s’agit-il de simples curieux qui ne font que passer ici à la rapidité de deux ou trois clics avant d’aller butiner ailleurs, ou bien d’habitués qui viennent et qui reviennent parce qu’ils y trouvent leur compte personnel ? Notre système de statistiques dispose ( ne me demandez pas comment) de la possibilité d’évaluer la proportion de visiteurs qui inscrivent www.exmed.org dans la liste de leurs sites favoris. Et bien, nous avons la grand satisfaction de constater que ce taux est actuellement de l’ordre de 17%. A titre comparatif, vous n’étiez encore que moins de 2% a effectuer cette sélection il y a juste un an. Merci à tous de cet encouragement qui vaut de longs discours.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

2 mai
Constat de décès (LEM 446)
Il est indispensable à notre bonne santé collective de cesser un jour de faire semblant. C’est ici de la médecine clinicienne dont il est question. On en parle encore parfois, bien timidement, ou parce qu’elle est administrativement utile, en continuant de laisser croire aux patients qui y tiennent beaucoup qu’elle est encore vivante. La disparition définitive avant peu d’années de ce type de médecin, dit aussi de médecine générale, est-elle aussi inéluctable en France que celle d’autres professions définitivement disparues comme les bourreliers ou les taillandiers ? Tel est le sujet de la LEM 446, en ligne ce jour.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

3 mai
Mélange des genres,
Pour reprendre et prolonger le propos de notre LEM 446 de la semaine, voici un écho de ce qui se passe quand les hypertechniciens agissent comme s’ils étaient des cliniciens ( Qdm du 2 mai). Nos médecins hospitaliers nationaux prescrivent près du quart des dépenses de médicaments, arrêts de travail, appareillages et transports sanitaires ( dixit le Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance-maladie). C’est impressionnant quand on songe à la faible proportion de la population que cela concerne. Du moins en principe. Car ces prescriptions ne sont effectuées que pour un tiers à l’issue d’une hospitalisation. Et pour les deux tiers restants au cours d’une consultation externe ou d’un passage en service des urgences. Ces dépenses ont subi entre 2001 et 2004 une augmentation de ... 37%. S’il ne vient pas à l’idée des médecins cliniciens de ne pas recourir à l’indispensable aide diagnostique et thérapeutique des hyperspécialistes hospitaliers, on se demande bien pour quelle mystérieuse ( ou inavouable) raison ces derniers ne repassent pas systématiquement la main quand ils ont rempli leur fonction ? Les patients sont en droit de se poser des questions sur la compétence en matière de pratique clinique de ceux des hypertechniciens qui se livrent à ce genre de pratique. Quant à la déontologie confraternelle, elle semble de bien peu de valeur dans un système où l’hôpital joue une politique totalitaire : être partout, investir tous les secteurs de la santé et se précipiter pour tout faire, même médiocrement, même ruineusement pour nos lourdes cotisations d’assurés sociaux.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

4 mai
Égalité devant les soins
" Des pieds qui dépassent sur le perron": éditorial du Dr Philippe Thomas, C.H.Esquirol, Limoges, dans la " Revue de Gériatrie" de mars 2006:
Marguerite T, 75 ans, sans enfant et…sans médecin traitant, est découverte, moitié chez elle, moitié sur le perron, inanimée…Voisins secourables ( ça existe encore, semble-t-il) et pompiers efficaces, elle se retrouve aux Urgences puis en psychogériatrie: pas de médecin référent et pas de mutuelle ! Le chef de service demande donc au médecin de la CPAM l'élémentaire exonération du ticket modérateur, laquelle est acceptée À TITRE EXCEPTIONNEL ET POUR UNE DURÉE LIMITÉE !
Y'a de quoi " BOUTER le FLIC À…" la porte, l'hôpital rural n'étant pas un val de grâce, n'est-ce pas ?
Et l'auteur de poser des questions embarrassantes: que se passe-t-il en l'absence de médecin généraliste dit référent, quand des troubles cognitifs ou psychiatriques existent, et que le malade dément vivant à domicile ne sait pas ou ne sait plus se soigner et faire les démarches nécessaires, et quand n'existent pas de voisinage compatissant ou simplement surveillant l'ouverture des fenêtres de telle personne âgée vivant seule ?
Est-il…humain d'accorder, à titre exceptionnel et pour une durée limitée, l'exonération du T.M ?
Y- a-t-il, en France, un Ministère au nom pompeux de la Cohésion Sociale ou de la Solidarité Nationale et, si oui, à quoi servent donc les monceaux de textes généreux qui en font l'ossature ?
Et Philippe Thomas de préciser, dans son remarquable éditorial:
" Il est bien connu des dictateurs que les foules se tiennent par la peur, et quand rien ne les menace, ils savent créer les dangers qui justifient des mesures d'exception. La fracture sociale, la précarité des plus humbles sont des thèmes porteurs pour nombre de politiciens…j'ai l'espoir ( et Gabriel avec lui ) qu'un jour, de la même façon que l'on parle de l'égalité des chances des citoyens, on lance un débat sur l'égalité devant les soins dans notre…doulce France ".
Dr G. Nahmani, cliché Exmed

5 au 7 mai
En dix ans
En a-t-on parlé de la nouvelle forme mutante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob dans le feuilleton scientifico-médiatico-politique de l’encéphalopathie spongiforme bovine ! Que de catastrophes sanitaires ne nous a-t-on pas prédit avec ces mystérieux prions, que de mesures autoritaires ne nous a-t-on fait subir au nom du sacro-saint principe de précaution ? Cette célèbre vache folle nous a fait tourner en bourrique.
La sèche vérité chiffrée par le réseau national de surveillance de la Maladie de Creutzfeldt-Jakob et maladies apparentées ( QDM du 2 mai ) est la suivante. Dix sept cas auraient été détectés en France depuis 1996. Les 8 hommes et 9 femmes atteints, d’un âge moyen de 36 ans, sont tous décédés. Certes, cette maladie reste extrêmement grave, mais nous ne pouvons aussi que nous réjouir qu’elle ne frappe pas aussi fort que nos experts ne nous l’avaient annoncé. Mais des non morts, est-ce vraiment une information digne d’intérêt pour nos médias traditionnels ? Pour nous, au lieu de nous taire, ça va beaucoup mieux en disant.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

8 mai
Tout effacer (LEM 447)
Prenez un vieux médicament qui a déjà fait depuis des dizaines d’années ses preuves en pathologie cardio-vasculaire. Trouvez-lui par hasard une capacité de “gommer” quelques souvenirs, et un nouveau traitement est en vue.
L’histoire mérite d’être approfondie dans tous ses aspects, avant que la pression des industriels de la pharmacie ne conduise à inventer une nouvelle pathologie sur mesure. Vous savez, on trouve d’abord en laboratoire l’activité encore considérée comme secondaire d’une molécule, puis on crée avec force publicité le trouble que ce produit peut améliorer. La LEM 447 de Nicole Bétrencourt, psychologue, vous aide à vous faire votre propre opinion, que vous soyez ou non un soignant. Parce qu’il est une chose que nous ne pouvons pas oublier, avec ou sans remèdes, c’est que nous sommes, avons été ou serons tous des consommateurs de médicaments.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

9 mai
Allo, à l’eau
Nos amis de l’American Medical Association, éminents collègues de notre cher Harold Burnham, le correspondant permanent d’Exmed aux USA, viennent de publier dans le JAMA une étude à l’initiative du National Institute on Alcohol Abuse and Alcoholism sur le traitement des patients alcooliques, ou plus exactement des sujets alcoolodépendants. Jean-Pierre Bader en rend compte dans le Figaro du 2 mai. Il en ressort que la meilleure façon de traiter ces patients difficiles consiste à associer des médicaments prescrits par un médecin généraliste à un soutien psychologique alcoologique. L’incidence de l’adjonction éventuelle de simples conseils comportementaux ne semblerait pas probante dans les résultats obtenus. Voilà, si nous osons cette métaphore facile, qui apporte de l’eau à notre moulin personnel.
Ce site à https://www.exmed.org/exmed/seva.html propose depuis 2002 un protocole de sevrage ambulatoire ( initialement paru dans le Généraliste FMC du 6 mai 1997) qui conseillait déjà une telle attitude thérapeutique de collaboration entre les médecins de médecine générale et les alcoologues. En pratique, la question est infiniment plus délicate : quelle est la véritable proportion de médecins généralistes psychologiquement disposés et aptes à travailler de cette façon ? Voilà qui pose, une fois encore, le problème de l’inadéquation manifeste entre la sélection des futurs médecins, la formation médicale hypertechnique reçue et les nécessités de la pratique sur le terrain pour les cliniciens.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

10 mai
A sec d’invention
Pôv’Big Pharma. Depuis de nombreuses années les trouvailles ont désertées « leurs têtes chercheuses ». Selon les conclusions du dernier rapport de l´IMS Health « Intelligence.360, une vision internationale du marché pharmaceutique », le développement des médicaments se concentrent sur deux secteurs : les médicaments de spécialités (biotechnologie et oncologie) et les génériques.
Seulement voilà les « blockbusters », médicaments qui rapportent plus d’un milliard de dollars, sont en passe de tomber dans le domaine public et pour l’instant …rien ne vient. Pour couronner le tout le budget des recherches a explosé…pour rien et les gros laboratoires pharmaceutiques se font coiffer au poteau par les petites structures dans le développement des biotechnologies.
Bref rien ne va plus dans le meilleur des mondes pharmaceutiques. Du coup comme il vaut mieux être plusieurs à pleurer, les rapprochements se font de plus en plus nombreux donnant naissance à des monstres multinationaux.
Mais Big Pharma a oublié qu’elle doit sa prospérité à des trouvailles, inattendues pour la plupart, faites par des chercheurs suffisamment imaginatifs pour vouloir le bien d’autrui plutôt que celui de leur portefeuille.
Pour autant ne cherchez pas quelques sous dans votre poche pour lui remonter le moral, le marché mondial du médicament a atteint 600 milliards de dollars en 2005, réalisant 7% de croissance.
Dr F.Dencuff, cliché Exmed

11 mai
On s’en lave les mains
Hygiène hospitalière : « Se laver les mains avec du yaourt serait efficace »
Science et Vie numéro 1064 se penche sur l’idée de Mark Spigelman, de l’University College London, qui, « pour éradiquer les bactéries mortelles sévissant dans les hôpitaux », appelle à « plonger ses mains – après les avoir lavées – dans un bain «probiotique», comme le yaourt, contenant de «bonnes» bactéries capables d’empêcher la colonisation de la peau par des microbes nocifs ». Le magazine note en effet que le chercheur « rappelle que les bactéries ne
peuvent pas se diviser et croître en plusieurs couches superposées ; or, la
peau est recouverte naturellement de bactéries bénignes, et le lavage des
mains pourrait les tuer, y laissant un espace propice à la croissance de
mauvais microbes ».
Et le médecin de service (ou de sévices ? ) d'Exmed de proposer, pour
encore plus d'économies( -crobes) de faire un bain de bouche avec le dit
yaourt et, pourquoi pas, l'avaler ensuite: désinfection des mains, de la cavité buccale et du tube digestif, à condition bien sûr, pour les obèses et diabétiques potentiels de se choisir un yaourt 0% MG et sans sucre.
Une seule question? Sera-ce pris en charge par la Sécu ?
Dr G. Nahmani, cliché Exmed

12-14 mai
Chercher les coupables

La cour des comptes rend ces jours ci un rapport sur les conditions de gestion des ressources humaines à l'hôpital. Ce rapport montre que "le cadre administratif et financier [des établissements publics de santé] est clairement inadapté à une gestion efficace des ressources humaines…La Cour évoque aussi les "insuffisances du pilotage de la masse salariale" qui constituent "un autre sujet de préoccupation majeur".
Le secteur public hospitalier emploie 860.000 personnes dont environ 100.000 médecins, mais la régulation des effectifs médicaux et paramédicaux "se heurte aux imprécisions entourant les données sur les personnels hospitaliers, à la pauvreté des études prospectives des besoins de santé et aux limites des outils de répartition des personnels".
Avec ses 38 milliards d'euros en 2004, les dépenses de personnel hospitalier représentent un quart des dépenses de l'assurance maladie. (APM, 4 mai 2006)
Autrement dit les vilains patients qui dépensent inconsidérément le « bien commun » auprès des affreux médecins qui s’en mettent plein les poches, ne seraient pas les seuls à gaspiller. Pour côtoyer les administrations hospitalières il me faut reconnaître que les managers et autres gestionnaires sont souvent dépassés et que la publication en rafale des lois en tout genre ne les aide pas vraiment.
Ce rapport montre à l’évidence que toute la chaîne de « la santé » est à revoir mais dans un pays où bien des politiques se dorent (au sens propre) l’ego au frais des contribuables avec la complicité de la haute administration, pourquoi ne pas proposer une évaluation des pratiques professionnelles à Notre Très Haute Majesté l’Administration…avec accréditation à la clef et publication dans les médias ?
Dr F.Dencuff, cliché Exmed

15 mai
Deux méthodes (LEM 448)
Plongeons dans le fonctionnement professionnel des médecins. Les choses ne sont pas aussi claires et solidement établies que nous aurions facilement tendance à le croire. La question n’est pas uniquement philosophique, ni même économique, car elle concerne très directement la qualité des soins pour tous les utilisateurs de la médecine que nous sommes tous. Quelques minutes de lecture de A la ligne ou au chalut , notre LEM 448, qui vous permettront de vous faire votre propre opinion. Bonne lecture à tous les internautes.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

16 mai
Sasèraquadon
À QUOI SERT donc LA COUR DES COMPTES ? ( Cf le message sur la liste Exmed-1 de CZuinghedau@aol.com)
Chaque année, l'on a droit aux Lamentations jérémiadélirantes de cette vénérable institution qui aligne, tout comme l'association Contribuables Associés, et dans un catalogue à la Prévert, la liste invraisemblable, toujours renouvelée, d'anomalies dans le fonctionnement des institutions censées nous diriger, nous prémunir, nous assister et nous …mener en bourriques…
Qu'en ressort- il après ? Des articles à droite et à gauche, des commentaires indignés, des dénégations vertueuses des responsables désignés…et tout retombe dans l'oubli, l'ÉTAT restant sourd et, surtout, indifférent à tout cet étalage importun de ses carences et excès.
L'an prochain, nous aurons droit à un nouvel exercice et un nouveau comptage des anomalies constatées: Bis repetita et assoupissement général désabusé…et complice en fin de compte.
Un exemple d'anomalies ne concernant que certains médecins: les Régulations d'ASSUM ( Régulations téléphoniques au SAMU ) du samedi après-midi sont payées aux médecins par le trésorier de l'Association en question, celles du dimanche…par la Sécu et alors avec plusieurs mois de délai.( celles que j'ai faites en nov. et en décembre viennent seulement d'être réglées): samedi ou dimanche, 2 organismes différents pour le même travail.
Cesserons- nous un jour de nous révolter ?
Dr G.Nahmani, cliché Exmed

17 mai
P’tite gueule d’amour
LONDRES (AFP) - Les femmes repèrent les hommes qui leur paraissent pouvoir faire de bons pères simplement en regardant les traits de leur visage, suggère un article scientifique publié mercredi au Royaume-Uni.
Les comédiens Tom Hanks ou Leonardo Di Caprio entrent dans cette catégorie physique, d'après le professeur Dario Maestripieri, qui a dirigé l'étude.
D'après ses recherches, les femmes préfèrent fonder une famille avec ce type d'hommes, tandis qu'elles privilégient les hommes d'allure très masculine quand elles recherchent une liaison brève.
L'étude a été conduite par des chercheurs des universités américaines de Chicago et de Californie. Elle est parue dans la revue britannique Proceedings of the Royal Society. Source : News Yahoo du 10/05/2006.
Qu'en conclurais-je, mesdames exmédiennes ?
Désormais, ayant dépassé les 70 balais, je n'ai aucune honte à admettre qu'il est trop tard pour moi…et pour d'autres, et même aventureux, pour espérer devenir un bon père: à la rigueur, je pense pouvoir affirmer que j'aurai été et suis encore un bon grand-père.
Mais, là où le bât blesse, c'est que, toujours compte tenu de mon âge, malgré mon allure masculine ( calvitie franche et pilosité abondante un peu partout), je ne peux espérer être privilégié par vous, mesdames, pour une liaison brève et encore moins pour une prolongée: nous nous contenterons, voulez-vous, de nous regarder virtuellement, pour ne pas attiser des regrets…éternels: place aux jeunes, plein d'allant et d'hormones…
Dr G. Nahmani, cliché Exmed

18 mai
Regard de sociologue
Comment un sociologue reconnu comme André Touraine peut-il voir la maladie ? Voici un point de vue qui ne peut pas laisser de marbre ni les cliniciens ni les patients que nous sommes tous un jour ou l’autre. Laissons-lui la parole : « La maladie n’est pas une chose extérieure à vous-même ou un rapport que vous avez avec votre médecin. C’est d’abord quelque chose qui transforme votre rapport à vous-même, qui vous oblige à penser à votre vie, à votre mort, à vos relations aux autres etc. Les malades sont obligés de reconstruire leur vie à partir de la maladie. C’est un bouleversement extraordinaire, à la limite proche de celui qu’on vécu les gens dans les camps de concentration, une déconstruction de soi telle qu’il est impossible d’en parler ». ( Interview de Panorama du Médecin du 9 mai 2006 ). Reconstruire sa propre vie : quel magnifique et ambitieux projet thérapeutique, qui rend quelque peu dérisoires toutes nos petites pilules rituelles. Quelle remise en cause salutaire du pouvoir médical !
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

19-21 mai
État sanitaire planétaire
Ce n’est pas le dernier des derniers qui tire la sonnette d’alarme. Marc Gentilini, ancien professeur de médecine tropicale, a longtemps dirigé la Croix Rouge Française. Dans un avis au conseil économique et social, il déplore le désengagement important de la France dans le domaine de la coopération sanitaire. Et pourtant les chiffres sont accablants : les pays du sud qui représentent la bagatelle de 5,2 milliards de personnes sur les 6,3 milliards d’humains que nous sommes ont un état de santé de plus en plus calamiteux. Le tiercé paludisme, sida et tuberculose tue à lui seul plus de 6 millions de malades par an. 9O% de ces décès viennent des pays dits “ en développement”, dont 60% pour la seule Afrique sub saharienne. Conflits armés, surpopulation, corruption, misère économique sont autant de facteurs aggravants. Mais, nous, les Français, sommes de moins en moins présents dans tous ces pays du fait de la disparition du service national. Celui-ci pouvait naguère être effectué à l’armée ou en tant que coopérant volontaire, notamment dans les métiers de la santé. Le Pr Gentilini estime que la seule solution ( outre l’accroissement des moyens financiers ) serait l’institution d’un service civique national. Source : Quotidien du médecin du 16 mai. Ce ne serait vraiment pas idiot de se préoccuper activement de la santé de nos pays les plus pauvres. D’une part pour la qualité exceptionnelle de la formation qu’y subissent les jeunes diplômé(e)s des pays nantis. D’autre part pour l’établissement de liens forts entre des mondes culturels que tout semble éloigner de plus en plus. Mais - il y a toujours des mais - une telle idée est-elle acceptable pour notre société, donc électoralement payante ? Mais, surtout, y-a-t-il chez nous des jeunes qui seraient partants pour ce type d’aventure aussi généreuse que risquée ? Souvenons-nous que la coopération fut instituée par le pouvoir politique gaullien au moment de la dissolution de l’Union Française au profit d’Etats indépendants encore largement tributaires de l’organisation coloniale.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

22 mai
Thérapeutique entreprenariale (LEM 449)
Nous avons un faible à Exmed pour l’expression de l’expérience vécue des hommes de terrain. Avec la LEM 449 “ Soigner ... les emplois “, nous entrons dans les entrailles de la direction des entreprises. Nous, soignants, en constatons chez nos patients les conséquences sanitaires des dysfonctionnements et exclusions. Dominique Estérez, lui, a l’audace de proposer un diagnostic sur les effets pervers des prélèvements sociaux ( dont dépend notamment le financement de l’assurance-maladie ),tels qu’ils ont pratiqués jusqu’à maintenant. Et comme il ne semble pas être un homme à rester les bras croisés quand il voit un navire sombrer, il propose un traitement original. Nous ne nous reconnaissons aucune compétence technique pour émettre un avis sur les conséquences de ce projet. Ce qui nous réjouit profondément, c’est qu’un homme seul puisse encore et toujours nous envoyer un message d’espoir, là où nos équipes réputées les plus compétentes semblent se casser les dents depuis plusieurs dizaines d’années. Alors, même si le propos vous semble un peu étranger à vos intérêts directs, faire l’effort de le lire, de le faire lire, afin que le plus grand nombre possible de citoyens ( donc de cotisants aux charges sociales ) puisse se faire sa propre opinion. Car, in fine, taxer d’avantage la valeur créée par les emplois que les seuls salaires des travailleurs, n’est-ce pas un peu plus respecter les hommes que nous sommes ?
Dr F-M Michaut, logo Exmed

23 mai
Les JSA 2007
Les Jeunes Savants de l’Afrique (JSA) : tel est le thème du concours lancé par l’organisation non gouvernementale (ONG) Science Afrique, avec le concours du conseil des élèves du lycée classique d’Abidjan ( Côte d’Ivoire ). Une conférence sur le thème “ Quelles contributions de la science pour le développement de l’Afrique ? Bilan et perspective envisageable “ par Monsieur Ives Boni, professeur et porte parole de l’ONG Science Afrique. Notre site Exmed, fort gentiment invité à y participer, tient à exprimer tout son soutien à cette initiative. Toutes nos publications sur le Net vont dans le sens d’un développement d’une pensée scientifique avant tout soucieuse de travailler dans le respect des valeurs humaines. Nos jeunes amis méritent d’être encouragés et soutenus. Toutes les propositions de parrainage et de soutien de cette initiative privée que vous pourriez avoir, transmettez-les à la rédaction d’Exmed qui les fera parvenir à nos amis francophones avec le plus grand plaisir. Peut-être que le temps d’associer son image de marque à quelque chose d’autre qu’une course de voiliers, une compétition de tennis, de vélo ou de golf mériterait de se moderniser un peu dans nos pays riches ?
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

24 -25 mai
Cachez ce sein
Notre tragédien classique de service le disait si bien : « Cachez ce sein que je ne saurais voir ». La revue médicale française ( indépendante de tout groupe industriel ) Prescrire, dans son numéro 272, n’y va pas par quatre chemins. Le dépistage mammographique de masse, qui fait l’objet d’une large publicité à type de propagande dans la presse présenterait « une balance bénéfices-risques peu favorable ». En étudiant le devenir de plus de 400 000 femmes on ne mettrait en évidence aucune baisse de la mortalité générale, ni même de celle liée aux cancers du sein. C’est déjà décevant. Mais, en plus, le dépistage détecte de nombreux cancers dont une grande partie ne sont pas dangereux. Ceux-ci ne se seraient probablement jamais révélés cliniquement, et auraient entraînés des examens, traitements parfois agressifs et des angoisses inutiles. Au passage, il existerait parmi les anomalies détectées environ 60% de faux positifs.( Source Mediscoop du 22 mai). Penser qu’on est atteint d’un cancer est une épreuve terrible, qui fait basculer toute une vie et bouleverse l’entourage.
Toutes ces souffrances, tant physiques que psychologiques, toutes ces incertitudes ne méritent-elles pas d’être bien connues des femmes avant qu’elles n’acceptent, ou refusent, ce dépistage en toute connaissance de cause ? En vérité, c’est une bien curieuse illustration a posteriori de notre récente LEM 448 du 15 mai : A la ligne ou au chalut. Car là, c’est bien de diagnostic au chalut qu’il s’agit.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

26-28 mai
Big Doctor
Le saviez-vous, notre vieux camarade Big Brother vient d’avoir un petit frère ? Il est né - quelle horreur obstétricale - du décret du 9 février, sous le nom bien peu francophone de Web Médecin. Comme il est arrivé bien discrètement, Exmed, lui-même informé par le Bulletin de l’Ordre des Médecins de mai 2006, vous le présente. Votre médecin, décidément aussi curieux que peu confiant en vos renseignements, se demande quels actes médicaux et para-médicaux vous avez subi, si vous avez eu un arrêt de travail, quelles prescriptions vous ont été faites etc... ? Et bien, pas de problème, juste avec votre autorisation avec un lapidaire : “ Je jette juste un petit coup d’oeil sur votre dossier “, et le voilà introduit dans la base de données du serveur de l’assurance maladie qui piste tous vos agissements en matière de soins ... remboursables. Pour le moment, il ne semble pas prévu que nous les assurés puissions interdire la communication de certaines informations très personnelles ( comme c’est pourtant prévu dans tous les documents couverts par la loi informatique et libertés), pas plus que nous ne pouvons savoir par qui et quand notre dossier aura été consulté. Enfin, hélas, il semble bien que le personnel administratif des caisses puisse accéder largement aux traces virtuelles de notre intimité médicale. On est également prié de ne pas confondre ce Big Doctor avec le DMP. Explication : Web Médecin n’a rien à voir avec le dossier médical personnalisé dont on nous promet la naissance dans ... un certain temps. Autant avec le DMP, nous pourrons, nous dit-on, camoufler des informations qu’on voudrait garder secrètes, autant notre Big Doctor rapportera automatiquement tout ce qu’il a dans le corps. Voilà qui va encore porter un coup supplémentaire à une relation patient-médecin de plus en plus vidée de ses trois ingrédients fondamentaux : la confiance, la conscience et la compétence. Patients, apprenons à nous impatienter devant toutes ces atteintes au respect qui est dû à tout être humain, en bonne santé ou non. Et sachons dire, avec un grand sourire, et juste avant de prendre poliment la porte : « Si vous ne faites pas confiance à ce que je vous dis, il m’est impossible de vous faire confiance pour me soigner. Si vous n’avez pas conscience de ce que votre vérification a d’humiliant pour moi, je ne peux pas croire en votre conscience à vous. Et si vous n’avez pas la compétence personnelle suffisante pour reconstituer vous-même mon histoire médicale, comment puis-je croire à votre compétence à vous pour diagnostiquer et traiter ma maladie pour mon bien propre et pas pour les intérêts de la sécu ? ».
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

29 mai
Schweitzer redécouvert (LEM 450)
Dans les années 1920 à Lambaréné au Gabon, Albert Schweitzer eut l’idée de séparer les activités de soins de son modeste hôpital de brousse de l’hébergement de ses patients. En pleine région infestée par la maladie du sommeil, il construisit un village traditionnel de paillottes où les familles vivaient avec les malades, et pourvoyaient à la préparation de leurs repas. Que n’entendit-il pas alors de ses chers confrères coloniaux sur le mépris des sacro-saintes règles de l’hygiène moderne que cela entraînait, sur les risques de contagion, d’épidémie etc... Près d’un siècle après, voici que la même idée de séparer les soins de la vie quotidienne des patients reprend vie. Avec une toute autre motivation, il faut bien le dire. A vous de découvrir la LEM 450 de Françoise Dencuff : Hôtels de soins .
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

30 mai
A vot’ bon cœur, M’sieur le Premier Ministre
Super ... les petits vieux sont des personnes. Effet préélectoral ou compassion sincère, l’annonce n’est pas à prendre à la légère. Pourra-t-on demander des comptes de résultats ? Rien n’est moins sûr mais pour l’instant la nouvelle est rutilante :
† places d’hospitalisation à domicile de 8000 actuelles à 15000 en 2010,
† 5000 places de plus en 2012 dans les établissements pour personnes âgées dépendantes,
† un professionnel du soin par personne âgée très dépendante à l’horizon 2012… .
Et n’oublions pas la mission interministérielle chargée de l’élaboration d’un plan de prise en charge des maladies du système nerveux (Alzheimer, Parkinson…). Vous verrez que nous aurons bientôt un Institut National des Vieux.
Je ne voudrais pas jouer les rabats joies mais plusieurs interrogations demeurent : le prix de journée en maison de retraite, la formation des soignants recrutés en masse, la surveillance des maltraitances… .
Pour avoir aider un centre hospitalier spécialisé en gériatrie et gérontologie pendant un an, je sais à quel point les annonces ne sont que rarement suivies d’effets : il demandait 6 lits d’hospitalisation de jour…il en obtiendra peut-être deux, il veulent créer des pavillons spéciaux pour patients déments déambulants… pas de sous pour l’instant, etc. Et pourtant j’étais présente lorsque l’ARH a validé le projet en demandant même de l’accélérer. Depuis…rien !
Bref le sort que nous réserve l’Etat, à nous les têtes bientôt chenues, est magnifique sur le papier. Monsieur le Premier Ministre, je suis certaine qu’un de vos conseillers lit attentivement les papiers d’Exmed. Alors faites vite, il ne vous reste plus qu’un an avant que les tsunamis de la mare politiqua ne coulent toutes ces belles intentions.

FD

31 mai
Malades de papier
Le journal La Croix du 23 mai l’affirme : « L’an prochain, les Français auront leur dossier médical personnel ». Il parait que le résultat sera d’améliorer la qualité des soins et ... gardons les pieds sur terre de réaliser des économies de dépenses de santé. Qui peut expliquer comment la tenue du dossier méticuleux de chacun d’entre nous, et son examen systématique lors de chaque acte médical ne va pas :
1°) Dans une séance médicale déjà fort limitée dans le temps absorber une grande partie du temps et de l’énergie du soignant. Au détriment de l’examen clinique, dont le si précieux volet relationnel. Quand on lit ou qu’on tape sur un écran, on ne peut pas écouter vraiment ni examiner la personne en face.
2°) Donner encore plus le sentiment à l’utilisateur de la médecine qu’il n’est qu’un objet, même plus un corps, mais uniquement, et définitivement, un simple dossier ... virtuel ?
La vie humaine, du moins dans nos pays riches, étant devenue fort longue, quelle tête informe pourra bien avoir le fameux dossier médical personnel au bout de quelques dizaines d’années ? Un monstre d’obésité dépourvu de tout sens. Nous en savons tous quelque chose quand un patient nouveau nous montre fièrement son dossier papier énorme : illisible et inutilisable. Pire encore, dangereux tant il peut lancer le médecin sur de fausses pistes.
Au risque de choquer, osons le dire : il n’existe qu’une vraie et créatrice mémoire de l’itinéraire de chaque patient. Ou, plus modestement du bout de chemin qu’il vit avec celui qui en prend soin. Cette mémoire est celle que cultive dans sa tête comme dans son coeur chaque soignant tout au long de sa carrière. Il n’a aucune envie, ni d’ailleurs aucun droit, de traduire cela dans des dossiers traînant entre toutes les mains, qu’ils soient de papier ou informatisés. Le secret médical, c’est cela. Tout simplement : le respect de ce que chacun a d’intime.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

1er juin
Alliance mondiale
Face à la pénurie de personnel de santé, l’OMS ( organisation mondiale de la santé) s’est émue. Un partenariat mondial vient d’être signé pour aider les pays à améliorer l’organisation, l’éducation et le recrutement des personnels de santé.
L’alliance siégera à Genève et s’attachera à faciliter les conditions de travail et la migration des soignants. Elle servira aussi de centrale d’information et… d’organe de surveillance.
Ne serait ce pas une action complémentaire à l’immigration choisie de M. Sarkozy dont on parle beaucoup en France ? Plus besoin de se creuser la tête pour former des soignants. Il suffit de s’adresser à l’Alliance qui videra encore un peu plus les réserves des pays émergents. Le point de vue des Internautes des pays visés par ce mécanisme serait du plus haut intérêt : pour leurs pays pauvres à eux, est-ce une source de richesse, ou une difficulté de plus pour sortir la tête haute de leur misère ?
Petite question complémentaire : les fonctionnaires de l’alliance seront-ils eux aussi exonérés d’impôts ?
Dr F.Dencuff, cliché Exmed

2-4 juin
Corruption et santé
Il existe en Allemagne une organisation non gouvernementale nommée Transparency International. Dans son rapport annuel - cité par Panorama du médecin du 15 mai - à http://www.transparency.org, rédigé en anglais, elle nous invite à un tour du monde des ravages de la corruption dans le domaine de la santé. Tous les pays sont touchés par des trucages de marchés publics, des détournements et des vols de crédits, des escroqueries à l’assurance maladie, des fausses facturations, des pots-de-vin des laboratoires pharmaceutiques et autres dessous de table pour des services supposés gratuits. La liste est longue, et l’imagination des escrocs sans limite. En Grande-Bretagne, où le problème semble être considéré à sa juste valeur, la lutte contre la corruption aurait permis d’économiser une somme permettant de construire ... dix hôpitaux ! Aux Etats-Unis, cher Harold, ce qui est pudiquement nommé des “ paiements excessifs” pour ne pas parler de détournements de fonds représenterait la bagatelle de 5 à 10 % des budgets de Medicare et Medicaid. Les pays les plus pauvres semblent être les plus touchés par ce drame. L’exemple du Cambodge est mis en avant par les auteurs du rapport. Les crédits destinés à la santé des habitants , disent-ils, ont déjà fondu de 5% avant même d’avoir quitté le ministère de la santé.
Il est salutaire que les opinions publiques aient bien conscience que tout ce qui devrait normalement contribuer à améliorer notre santé, objectif humain s’il en est, n’est pas forcément sain, et, l’homme étant ce qu’il est, pas obligatoirement ... saint. Dr F-M Michaut, cliché Exmed

5 juin
Dérangeons, dérangeons LEM 451
Gabriel Nahmani pose des questions, généralement soigneusement évitées. Du genre : les médecins ( comme lui-même ), finalement, ne soignent-ils pas trop ? Les stratégies dites de prévention de certaines maladies, fort à la mode dans nos pays nantis, sont-elles aussi fondées qu’elles semblent en avoir l’air ? Ne gaspillons-nous pas ainsi de précieux moyens, qui manquent si cruellement à d’autres dans le monde pour soigner des maladies vraiment redoutables ?
Découvrez la suite dans la LEM 451 “ Questions bien dérangeantes “.
Dr F-M Michaut, logo Exmed

6 juin
Science et conscience
Affections de longue durée : la Haute Autorité élabore des recommandations Sandra Boutin ( Égora du 31/5/06 )
La Haute Autorité de santé (HAS) travaille, dans le cadre des missions qui lui ont été conférées par la loi de réforme de l´assurance maladie qui l´a créée, sur le dossier des affections de longue durée et élabore des recommandations dans la prise en charge des patients en ALD ( affection de longue durée). Mardi dernier, les premiers éléments de ce vaste chantier étaient présentés à la presse : le diabète d´une part, et l´hépatite C de l´autre, les deux premières affections étudiées.
Les ALD ne concernent selon la HAS pas moins de 8 millions de personnes et représentent quelque 60 % du total des dépenses d´assurance maladie, et constituent en effet un enjeu de taille dans le cadre de la maîtrise des dépenses. Pour autant, est-il rappelé à la HAS, l´instance n´a pas à prendre position sur ce qui convient d´être remboursé et ce qui ne doit pas l´être. Autrement dit : ses recommandations ne seront que scientifiques, à charge des pouvoirs publics de prendre les décisions économiques relatives à ces affections.
Les recommandations scientifiques concernant le diabète et l´hépatite C sont donc établies mais quid de leur diffusion et de leur bonne appropriation par les médecins - y compris les médecins-conseils de l´assurance maladie avec qui les protocoles de soin sont établis pour chaque patient concerné ?
Aucun calendrier n´est pour l´heure défini.
En revanche, la HAS compte avoir fait le tour des 30 affections de longue durée au plus vite, d´ici la fin 2007 et annonce qu´elle révisera ses recommandations tous les 3 ans.
Je nous crois nombreux à imaginer, puisque l' HAS existe, l'existence vraisemblable d'une antérieure Basse Autorité qui, médiocre, n'aurait pas fait son boulot.
Comme autrefois pour les affections ORL, les pontes de la Santé emploient de plus en plus de gargarismes vocaux, de grands mots et de grandes décisions derrière lesquels, quelques temps après, on ne trouve que du vent: des suggestions et des promesses et des rodomontades à foison et tout perdure, chacun, patient ou médecin continuant laborieusement son parcours semé de recommandations et/ou menaces diverses.
Que pensent de nos atermoiements nos récents exmédiens africains, confrontés, eux, à de vrais problèmes et, quand un bébé noir meurt d'une méningite foudroyante, les médecins en sont-ils tenus pour responsables et traduits en justice et les parents demandent-ils des dommages exorbitants ? Nous avons, paraît-il, une SCIENCE, mais avons-nous, en Occident, une CONSCIENCE réelle et raisonnable ? Mon vieux poteau Shakespeare de me répondre: That is the question, Gabriel ! Dr G.Nahmani, cliché Exmed

7 juin
Grand réveil ou sursaut de l’agonie
Tonnerre de Brest, il y a du rififi chez les toubibs en France. Devant le parcours de soins, les trahisons tarifaires, les promesses d’économies encore plus drastiques, les médecins ont cette semaine désavoués leurs principaux syndicats et votés en masse pour ceux qui restaient opposés à la convention.
La FMF, MG France et Espace Généraliste sont les grands vainqueurs de cette consultation visant à élire les représentants des Union Régionales de la Médecine Libérale. Qui dit gagnants dit perdants : la Csmf et la SML.
Il est évident que la colère et la frustration ont été les moteurs de la révolte. Mais il faut relativiser car le nombre de médecins syndiqués reste encore très faible. Nous pouvons déjà remarquer que les vainqueurs sont surtout les syndicats représentatifs des généralistes.
Quoiqu’il en soit les jeux de pouvoirs sont ouverts. En effet il va falloir concilier les différences et elles ne sont pas innocentes. Les tractations vont bon train.
Pour information voici quelles sont les slogans des deux perdants :
Le SML se veut être une ambition pour la médecine libérale, quant à la Csmf, elle « s’est toujours donnée pour mission la sauvegarde des traditions d’indépendance, de haute conscience et de probité du corps médical français et contribue à la défense et à la promotion de la condition humaine ».
Lorsque nous allons sur le site des gagnants, nous trouvons pourtant les mêmes mots : défense, probité, respect du malade, mieux-être…
Quelques petites différences pourtant, tout d’abord leur engagement auprès des femmes médecins pour obtenir un congé maternité décent (voir J.O. du 2 juin). Quand on sait qu’elles sont de plus en plus nombreuses dans la profession, peut-être sont elles moins individualistes ? Ensuite une attitude beaucoup plus percutante quant à la défense des médecins et surtout des généralistes : où il est question de survie du généraliste, de l’égalité de traitement entre généraliste et spécialiste.
Bref, rien de vraiment nouveau sous le soleil, cette victoire, comme toutes les victoires syndicales, ressemble fort à une réaction viscérale contre un État de plus en plus pingre. Pourtant c’est avec un certain soulagement que nous constatons un regain de vigueur dans les rangs…. Ne crions pas victoire mais le mort s’est réveillé. Il va maintenant falloir qu’il apprenne à marcher et surtout à grimper, le parcours du combattant n’est pas terminé quelque soit notre prochain(e) locataire de L’Elysée.
Dr F.Dencuff, cliché Exmed

8 juin
Oxygène réel ou virtuel
Voici un extrait de message à la rédaction de l’une de nos colistières :
« Je vous remercie [...] pour cet espace d'oxygénation, intellectuel,
spirituel ... Humain !
Savez-vous que nos voisins allemands vendent dorénavant en supermarché des
bouteilles d'oxygène de 5 litres, pour " se sentir bien en toutes
circonstances : asthénie, fatigue, épuisement, examen, teint
brouillé,etc...”
Que pourrions-nous dire dès lors d'Exmed ? »
Bon,c’est entendu, nous ne manquons pas d’air sur ce site pour publier ainsi un propos aussi promotionnel ! Faute de bouteilles virtuelles d’air comprimé, nous ne pouvons que nous souvenir que le mot esprit nous vient tout droit du latin spiritus : le souffle.
En vous souhaitant à tous, à la bonne manière de la marine en bois : Bon vent !
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

9-11 juin
Beaucoup de bruit
Pour peut-être quelque chose !
La 59ème assemblée mondiale de la Santé vient de se terminer. Son ouverture se faisait sous des auspices plutôt sombres avec l’annonce du décès du directeur générale de l’OMS, le Sud-Coréen Lee Jong-wook. Le nouveau directeur général sera désigné en novembre.
Elle a statué ensuite sur 8 résolutions :
1. mise en œuvre à marche forcée du Règlement Sanitaire International afin de prévenir, détecter et endiguer une pandémie potentielle de grippe humaine.
2. volonté d’éradication de la poliomyélite.
3. intégration de la nutrition dans le cadre de l'action générale contre le VIH/SIDA. L'Assemblée de la Santé soutient également l'OMS pour mettre au point un plan sur cinq ans destiné à établir l'accès universel au traitement du VIH/SIDA d'ici à 2010.
4. création d’une Alliance Mondiale pour lutter contre la pénurie de personnels soignants (nous l’avons déjà évoquée sur Exmed)
5. prévention de la cécité et des déficiences visuelles évitables, l'Assemblée mondiale de la Santé appelle à intensifier l'action pour endiguer le nombre croissant de cas de cécité évitables dans le monde. En 2002, plus de 161 millions de personnes souffraient de déficiences visuelles et 37 millions d'entre elles étaient aveugles
6. développer les efforts de prévention et de prise en charge de la drépanocytose, maladie génétique courante due à une déficience de l'hémoglobine.
7. création d’un groupe de travail intergouvernemental pour dresser une stratégie mondiale et un plan d'action sur la base des recommandations de la Commission sur les droits de la propriété intellectuelle, l'Innovation et la Santé publique, pour améliorer l'accès aux médicaments, aux vaccins et aux diagnostics pour les populations des pays en développement.
8. enfin adoption d’une résolution demandant à l'OMS d'organiser une réunion d'urgence pour s'occuper de la crise humanitaire frappant les territoires palestiniens et de continuer à soutenir les services de santé palestiniens
Tout cela paraît bel et bon mais MSF ( médecins sans frontières), par la voix de Pierre Chirac, son consultant à la campagne d´accès aux médicaments essentiels, l’accès aux médicaments pour les plus pauvres est bien loin d’être une réalité. En effet, contrairement à la plupart des résolutions qui seront adoptées lors de cette assemblée annuelle, celle-ci ne pourra être adoptée en l´état. De nombreux points restent en suspend et devront être rediscutés ;
Big Pharma tient à la protection de ses brevets et refuse toujours la fabrication des génériques pour les pays pauvres. Elle soutient que la question relève de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) et pas de l’OMS.
Selon MSF, « malgré le soutien croissant de certains gouvernements, cette résolution se heurte à d´importants blocages de la part des dirigeants de l´OMS et de nombreux pays riches ».
Bref pour le beau monde de l’Assemblée Mondiale on pourrait reprendre les paroles d’une célèbre chanson de Dalida : Parole, Parole… ! Dr F.Dencuff, cliché Exmed

12 juin
Trop de sexe tue le sexe (LEM 452)
Il est souvent affirmé dans nos sociétés dites développées que les activités sexuelles à tous les âges sont un élément majeur de notre santé à tous. Cela, naturellement, sans le moinde début d’une preuve objective. Comme les soignants et les médecins sont souvent considérés par le public comme des gens capables de donner des points de vue avisés, il n’est pas inutile de passer quelques instants à réfléchir à ce qui nous voyons autour de nous. Françoise Dencuff nous entraîne avec un grand romancier de langue anglaise dans un domaine où bien des incertitudes règnent, et où bien des questions de première importance doivent être soulevées. La LEM 452 “ Drôle de monde “ attend toute votre attention.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

13 juin
Quelle hypocrisie !
Europe n°1, jeudi 8 mai: La Mutualité française a décidé de monter une plate-forme de renseignements pour que ses affiliés puissent avoir des renseignements sur la qualité des soins. Explication du patron, les patients pourront appeler pour savoir quels sont les meilleurs établissements et les meilleurs médecins à consulter pour être bien soignés. But avoué de l'opération: contribuer à faire faire des économies à la Sécu et à la dite Mutualité selon le principe absurde qu'un patient bien soigné aura moins de consultations et d'examens.
Mais plus grave encore Michel Chassang, président de CMSF, syndicat vainqueur des dernières élections des URML, commence par dire que c'est une bonne chose que de vouloir le maximum de qualité. Mais qui évaluera pour distinguer les bons des mauvais ? Compte tenu que la Mutualité veut commencer par la cancérologie (pardon politiquement correct oblige, l'oncologie) son président dit qu'il s'en remettra...à l'Inca (Institut National du cancer). Tollé général chez les participants de l'émission. En quoi cet institut serait-il légitime pour juger du travail de ses pairs? Il existe à priori la Haute Autorité de Santé qui accrédite les établissements et valide l'auto-évaluation médicale.
Comment peut-on accepter d'être ainsi formatés par un assurance privée? Nous sommes dans la collusion maintenant affichée entre le désir de profits et la soit disant qualité des soins.
La Mutualité n'en est pas à son coup d'essai. Nous pouvons la remercier aussi pour avoir refilé l'idée du parcours de soin, du médecin référent ... Bref ce n'est plus ni le Ministre de la Santé, ni le Conseil de l'Ordre, ni même les instances tutellaires qui garantissent la qualité des soins et des médecins. Médecins, vous pouvez cesser de payer votre cotisation ordinale puisque, de toute façon, c'est une assurance privée qui dirige.
Petite question tendancieuse: la Mutualité possède bien quelques établissements et salarie aussi des médecins ? J'en appelle aux lecteurs d'Exmed si je suis dans l'erreur. Il me semblait pourtant que le code de déontologie interdit la dichotomie des honoraires médicaux ?
Dr F.Dencuff, cliché Exmed

14 juin
Brevets d’invention
Tant pis si nous courons le risque d’accusation d’interprétation dite “sauvage” par nos psys traditionnels nourris au lait psychanalytique, nous nous lançons dans la publication de deux chiffres, qu’il est probablement aisé de contrôler facilement. D’après la revue “ Ca m’intéresse “ n° 304 de juin 2006, le nombre des brevets déposés par des citoyens de France serait de l’ordre de 1500 par an. Certes ce n’est pas négligeable du tout ces 4 inventions quotidiennes. Chez nos amis du Japon, l’inventivité est beaucoup plus impressionnante, avec 350 000 brevets annuels. Elle devient même industrielle ! Au pays du Soleil Levant, ce sont 950 inventions qui naissent chaque jour. Qui saura nous dire pourquoi et comment une telle différence de production intellectuelle peut se développer dans deux sociétés riches ? L’une d’elle serait-elle en meilleur état de santé que l’autre, et, dans l’affirmative laquelle des deux ? On aimerait bien le savoir.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

15 juin
Uniquement pour se saouler
Une association britannique d’aide aux sujets alcoolodépendants : Developing Patient Partnerships, est formelle ( Quotidien du Médecin du 12 juin ). Cinquante neuf pour cent des Britanniques de 18 à 24 ans consomment de l’alcool uniquement pour être ivres. On se sent là aux antipodes du classique savoir-boire et du savoir bien-vivre de la tradition des pays latins et de leurs tables. Mais cela concerne des générations déjà anciennes, pour lesquelles l’ivresse demeure un comportement très négatif. Une sorte d’accident, lié à un défaut de maîtrise du sujet qui ne “tient pas l’alcool”.
Il serait fort intéressant de savoir ce qu’il en est dans notre France, comme dans tous les pays où l’alcool n’est pas interdit politiquement. Les récits de ce qui se passe au cours des fêtes en milieu étudiant iraient plutôt dans la direction de cette mondialisation de la recherche d’ivresse. Et si on ajoute toutes les consommations et autres pratiques associées, cette question n’est pas sans conséquences pour notre santé physique et psychologique à tous.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

16-18 juin
Devos, non ... de nos
Quels nains de l’expression au moyen du magnifique outil de la langue française, de la mimique et de la musique nous sentons-nous aujourd’hui. Notre Raymond, maître à soigner infatigablement nos maux les plus intimes depuis 50 ans est bien , et restera, de nos amis. Selon la formule traditionnelle, Raymond Devos notre poète humoriste et philosophe, notre subtil bouffon de tous les pouvoirs, de toutes les enflures de nos moi obèses, il aurait déjà dû depuis longtemps être remboursé par la Sécurité Sociale tant il a oeuvré à notre bonne et heureuse santé à tous. Et sans le moindre médicament, s’il vous plait. Merci l’artiste et ... le spectacle continue. Celui de tous ces hommages dégoulinants et dégoûtants de veulerie et de médiocrité qui t’auraient tellement fait rire, toi le pape de l’autodérision ! Oui, mourir de rire.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed
19 juin
Allons-y (LEM 453)
Voici des années que nous parlons sur ce site de l’intérêt qu’il y aurait pour les malades comme pour leurs médecins que les professionnels acceptent de prendre véritablement en compte l’entourage humain de toute situation pathologique. A de multiples reprises, nous avons plaidé pour que surgisse, enfin, une systémique médicale. qui n’existe pas encore Comme cette idée n’a reçu à ce jour aucune réponse de la part des instances de nos professions, nous sommes contraints de nous mettre au travail. Avec les moyens bien modestes dont nous disposons, voici la première pierre de cet essai de sensibilisation à ce que pourrait être une systémique médicale. Toutes vos remarques, critiques et observations seront les bienvenues. A vous de lire : Systémiquement parlant (1) , notre LEM 453.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

20 juin
Hosto écolo
APM 31 mai: Une vingtaine d'organismes, établissements de santé publics et privés, fournisseurs et sous-traitants hospitaliers, ont annoncé mardi la constitution d'un Comité pour le développement durable en santé (C2DS), destiné à promouvoir la prise en compte des aspects environnementaux dans la gestion hospitalière et la prévention et l'éducation à la santé.
Le C2DS regroupe notamment la clinique Champeau de Béziers (Hérault), le centre hospitalier d'Alès (Gard), le Réseau énergie environnement des hôpitaux de Picardie (17 établissements de santé), les centres de lutte contre le cancer Institut Paoli-Calmette de Marseille et Centre René Gauducheau Nantes Atlantique de Saint-Herblain (Loire-Atlantique), l'hôpital de Villiers Saint-Denis (Aisne), la clinique Delay de Bayonne, le Centre médical Europe (Paris) et l'association d'hospitalisation à domicile Santé service de Puteaux (Hauts-de-Seine) ainsi que des fournisseurs hospitaliers, des centrales d'achat hospitalières, des cabinets de conseil et d'architectes, le Centre national d'information indépendante sur les déchets (CNIID) et des médecins libéraux font partie des membres fondateurs.
Pour Olivier Toma (directeur de la clinique Champeau à Béziers), il est important de regrouper les personnes intéressées par la gestion de l'énergie dans les établissements de santé, la gestion des déchets, la gestion des achats de produits respectant l'environnement, l'éco-construction, ainsi que le développement de la prévention et du dépistage.
En France une dizaine d'établissements de santé ont entrepris une démarche environnementale, un seul établissement de soins (Institut Paoli-Calmette) a le label de l'Union européenne de management environnemental et d'audit EMAS (contre 85 en Allemagne, 7 en Autriche, 11 en Espagne) et deux établissements (Clinique Champeau et Institut Paoli-Calmette) sont certifiés par la norme iso 14001 sur le management environnemental.
Des initiatives internationales spécifiques à la santé, comme Healthcare without Harm, publiant un "guide vert pour la santé" et le congrès Cleanmed faisant la promotion de produits et de pratiques durables en santé, restent peu connues en France.
Olivier Toma a cité un certain nombre d’actions possibles (peut-on rajouter urgentes !) : emploi de produits d’entretien bio, gestion des déchets élargie aux déchets usuels (verre, papier, cartons, piles, néons…), préférer dès la conception des bâtiments ou leur rénovation les produits comme la peinture à l’eau, les revêtements de sols à base végétale, l’amélioration de la gestion de l’eau (réutilisation des eaux stériles à la sortie des autoclaves pour les toilettes ou les douches, la pasteurisation de l’eau chaude qui supprime le traitement chimique des légionnelles…) ;
Il était temps de s’apercevoir que la santé était fort loin des préoccupations écologiques. Il faut croire que les cordonniers sont les plus mal chaussés.
Nous ne pouvons que remercier les promoteurs de ce comité. En espérant que les actes suivront très vite ces belles intentions. Pour cela peut-être faudrait-il que nos grands argentiers cessent de penser à court terme… c'est-à-dire jusqu’en mai 2007.
Dr F.Dencuff, cliché Exmed

21 juin
En direct d’Algérie
Quand nous avons tendance à nous pencher sur nos misères, petites et grandes, de citoyens de pays riches, un petit regard vers ce qui se passe ailleurs n’est pas sans intérêt. Ici,nous parlons de cette Algérie qui a eu une longue et conflictuelle histoire commune avec notre France, en particulier avec l’époque coloniale. Avons-nous conscience que des problèmes de santé dont nous n’avons plus qu’une lointaine connaissance continuent de toucher les populations ? Ainsi, près de 50 000 personnes auraient été mordues par des scorpions en Algérie en 2004 . Source : QDM du 19 juin 2006. 74 personnes, et surtout des enfants, en seraient morts. Une caravane d’information devrait visiter les endroits les plus concernés pour tenter de prévenir ces accidents. A titre d’information, selon le site Doctissimo ( Dr Emmanuel Zinski), il y aurait en France 2 à 3000 personnes mordues par des vipères, avec une mortalité de 2 à 3 (par an).
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

22 juin
Examen ... sexué
Nouvelle mise en examen pour « l’ostéopathe vedette »
Le Parisien Le journal indique que « le célèbre ostéopathe Pierre Pallardy a été mis en examen hier pour «viol» et «agression sexuelle», […] à la suite de nouvelles plaintes déposées par des patientes ».
Le journal rappelle que « l’affaire avait démarré par une première mise en examen le 11 juin : une jeune femme assurait que M. Pallardy avait tenté, en février 2006, d’avoir des relations sexuelles avec elle, après l’avoir caressée ».
Le Parisien précise : « Selon nos informations, une quinzaine de patientes se sont, d’ores et déjà, signalées auprès des policiers ».
Ne doit-on pas se poser la question élémentaire, mon cher Watson, " Mais pourquoi ont-elles attendu si longtemps pour déposer plainte et pourquoi aussi ne lui ont-t-elles pas affirmé, véhémentement, " Ôte tes pattes d'là, vilain bonhomme" ?
Et puis, peut-être aussi, quand il y a espoir de gratter quelques sous…
Le métier de médecin, ostéopathe ou autre, est un métier à risques multiples…et à tentations innombrables, soyez-en conscientes, mesdames exmédiennes, mais aller pour une jeune femme, en boite, en clubs échangistes, c'est un risque assumé, n'est-ce pas ?
Dr G. Nahmani, cliché Exmed

23-25 juin
Pas d’argent pour plein d’enfants
Nos voisins britanniques sont fort inquiets pour leur avenir. En 2050, notre vieille Europe conterait un tiers de sa population âgée de plus de soixante cinq ans. Une étude a été publiée lors du 22ème congrès de l’European Society of Human Reproduction and Embryology qui se tient actuellement à Prague. Voici ce qui est proposé par Ledger et Jonathan Grant : rendre gratuite la fécondation in vitro au National Health Service. Avec un humour fort national, ces messieurs très graves sortent leur calculette : 10 000 enfants supplémentaires en deux ou trois ans garantis sur facture. Et le calcul continue. Une telle gratuité va coûter cher aux finances du Royaume Uni. Mais, My God, ces nouveaux-nés seront de futurs contribuables indispensables pour payer ... les retraites. Que les âmes sensibles soient rassurées : le projet est économiquement juteux ! Source : http://www.jim.fr . Il serait quand même intéressant de savoir s’il existe un nombre suffisant de couples ayant le désir de se lancer dans une telle aventure ... patriotique. Heureusement qu’en France, nous sommes des champions, parait-il, de la fécondité en Europe. Cocorico, et honni soit qui mal y pense !
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

26 juin
Douloureusement (LEM 454)
A votre avis, que peuvent ressentir des gens qui ont consacré toute leur vie à soigner du mieux qu’ils le peuvent leurs semblables quand nos gouvernants viennent doctement leur donner des leçons en matière de santé ? Colère ou ... douleur ? Gabriel Nahmani nous explique dans la LEM 454 à quel point Ca fait ... maaaaaal . Bonne et profitable lecture à tous, y compris à nos stratèges de l’ombre qui, d’une autre planète que celle des gens de terrain, inspirent les actions collectives de nos édiles.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

27 juin
Hello Dolly
Bientôt 10 ans, plus exactement le 5 juillet 1996, nous avons tous cru que “ Le meilleur des mondes “ d’Aldous Huxley ( dont nous avons il y a peu parlé à Exmed) était en cours de réalisation. Souvenons-nous : la brebis Dolly faisait la une de toute la presse. Elle était née, pour la première fois au monde, d’une opération de clonage. C’est à dire, personne n’est obligé de le savoir, ou de s’en souvenir, d’une reproduction asexuée obtenue à partir d’une cellule somatique adulte. Nous n’avons pas été les derniers ici à nous interroger sur ce que l’application de cette prouesse scientifique pour nous les hommes. Le fantôme de l’uniformité nous a hanté, ne le nions pas. Ne parlons pas de ce groupe de Raël qui annonça à grand bruit la naissance de plusieurs bébés clonés. Que personne n’a jamais vu.
Quant à notre Dolly, elle eut un triste sort. Car elle est morte à 6 ans, atteinte de maladies de vieillesse très précoces. Une fois encore, le vivant, et son vieillissement, ont conservé beaucoup de leur mystère. Nous sommes loin d’avoir tout compris, comme nous le laisserions volontiers croire. Merci Dolly de nous avoir remis les pieds sur terre.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

28 juin
Prions, c’est vachement long
Creutzfeldt-Jakob ( rien à voir avec Delafon ) : jusqu'à 50 ans d'incubation . Tel est le titre de mediscoop santé du 26 juin, à propos de cette nouvelle forme humaine proche de la célèbre encéphalite spongiforme bovine, dite maladie des vaches folles.
Ayant déjà largement entamé mon temps d'existence, je prétends ne pas devoir m'inquiéter et continuer, loin d'être viandard, de manger, fous ou pas, les bovins les plus agités, les plus schizophrènes…
Dr G. Nahmani, cliché Exmed

29 juin
Le prix de l’indépendance
Le QDM du 27 juin en fait sa une. Formation continue : le pacte financier. Résumé pour les non initiés : La loi en France a prévu que les 200 000 médecins de notre pays doivent subir une formation médicale continue (FMC). Personne ne saurait mettre en cause la nécessité pour un praticien d’améliorer tout au cours de sa carrière sa compétence professionnelle. Là où les choses se gâtent, c’est quand se pose la question du qui doit payer ce genre de dispositif ? Les chiffres sont éloquents : en 2005, 70 millions d’euros ont été consacrés par les organismes dits institutionnels ( ministère de la santé, sécurité sociale, mutuelles, associations). L’industrie pharmaceutique aurait versé, autant qu’on puisse le déterminer clairement, entre 400 et 600 millions d’euros. Le déséquilibre est évident, et, malgré tous les dispositifs dits “éthiques” imaginables, on ne peut pas oublier que les financeurs ont finalement toujours raison. La domination économique ne fait hélas aucun doute. A aucun moment, il n’est question que les médecins s’impliquent eux-mêmes dans leur FMC en la payant de leurs deniers personnels. L’idée n’a rien de neuf : tous les praticiens qui ont choisi de se former à la si difficile relation médecin-malade au moyen de groupes Balint l’ont fait, et le font, de leur propre initiative, et sans la moindre obligation légale, ni incitation financière, en payant eux-mêmes directement à chaque séance le leader psychanalyste de leur choix. Les médecins doivent se former ? Naturellement, mais qu’en professionnels de haute qualification et de responsabilité majeure qu’ils sont, que ce soit à eux de choisir la manière de le faire, et qu’ils en assurent le financement pour qu’il ne s’agisse pas d’un simple simulacre pour se débarrasser d’une obligation réglementaire supplémentaire. Aller dormir dans une FMC officielle et obligatoire, quel bénéfice pour la qualité des soins ? Que les honoraires des médecins leur permette d’exercer cette responsabilité tout à fait naturelle - forcément complétée de contrôles intelligents- et l’on serait dans une situation qui ne permettrait jamais à Big Pharma , ou toute autre institution, de tenir en laisse notre médecine.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

30 juin 2 juillet
Grandes manoeuvres grippales
Grippe aviaire : Xavier Bertrand annonce des exercices de simulation: le ministre de la santé en France Xavier Bertrand, à l'imagination féconde, annonce de nouveaux exercices de simulation, « dans tous les départements et dans tous les établissements de santé », à partir de la rentrée, ainsi qu'une évaluation prochaine du dispositif de formation des professionnels de santé? Source Mediscoop@sante.net
Par Jéhovah, Vichnou et Hippocrate réunis, que notre bel hexagone regorge donc de plans toujours généreux ( et dispendieux surtout ): ajoutons alors ce dernier au précédent, celui sur la douleur en France. Est-ce que la grippe aviaire…fait mal en plus ?
Dr G. Nahmani, cliché Exmed

3 juillet
Jamais en sens unique LEM 455
Voici une lettre ayant encore comme sujet la systémique. Elle a été construite en fonction des réactions que les Internautes amis d’Exmed ont bien voulu exprimer. Alors, si l’intérêt qu’on peut porter au fonctionnement des systèmes peut aussi être aux antipodes d’une volonté très intéressée de vouloir manipuler les autres, mais de mieux les soigner, cette LEM 455, Systémiquement parlant (2) peut non seulement vous sembler digne d’être lue, mais vous amener, vous aussi, à vous exprimer en toute liberté. Comme le petit personnage qui illustre notre logo, vous pouvez prendre la plume virtuelle pour communiquer.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

4 juillet
Des médecins spécialistes refusent
Certains spécialistes refusent de soigner les bénéficiaires de la CMU ( En France existe pour les plus pauvres un système dit de couverture maladie universelle. Le paiement des actes médicaux, hospitalisations et remèdes est entièrement pris en charge par la collectivité nationale. Note de la rédaction destinée aux Internautes des autres pays ). Source : Mediscoop.
Ils ont probablement jadis prêté un serment d'hypocrite lors de la présentation de thèse et l'on pourrait paraphraser feu Coluche en énonçant " Si en plus d'être noirs ou juifs ou beurs ou manouches…ils sont à la CMU, alors là, ça craint ! ": j'espère n'avoir choqué personne par cette énumération, elle est seulement le reflet de mon écœurement devant de telles attitudes honteuses.
Comment va la France, Monsieur, Madame ? Elle va comme elle peut, elle va bientôt partir en vacances et pas seulement en vacancelles…
Dr G. Nahmani, cliché Exmed

5 juillet
Généralistes achetés
En France, on manque de plus en plus de médecins généralistes, en particulier en zône rurale. La recherche des causes réelles de la faible attractivité de ce type d’exercice médical demeure fort discrète, si ce n’est dans des rapports vite enfouis à vie dans un tiroir ministériel. Nous le disons ici depuis des années absolument rien de suffisant n’est fait du côté de toutes les institutions pour inciter des jeunes à se lancer dans ce splendide métier. Dans le département de l’Indre, le Dr Pinton, vétérinaire et président du conseil général, propose un remède de cheval pour que ne s’instaure pas chez lui un désert médical. Donner de l’argent à des étudiants en troisième cycle de médecine générale en contrepartie d’un engagement à travailler cinq ans en milieu rural dans les zones “sinistrées”. Dès la rentrée 2006, une prime de 7200 euros par an pendant trois ans sera versée aux volontaires. Source Le Généraliste du 2 juin. Deux questions. Y aura-t-il ainsi suffisamment de candidats mercenaires ? Si la même méthode d’achat de médecins se généralise à d’autres régions en manque, assisterons-nous à une surenchère des offres pour parvenir à trouver ce qui, de plus en plus, ressemble à des oiseaux rares en France. Amis et confrères médecins généralistes francophones, j’ai bien l’impression que l’on va bientôt vous faire les yeux doux à vous aussi.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

6 juillet
 Amour médecine parallèle
« La pratique régulière de l'acte sexuel aiderait à prévenir certains cancers et réduirait sensiblement les risques d'infarctus ». C'est en tout cas ce qui semble ressortir de « plusieurs études très sérieuses menées sur le sujet depuis une dizaine d'années ».
Source Mediscoop.
En confidence, ça fait longtemps que j'essaie d'en convaincre mon épouse qui, en leitmotiv wagnérien, me rétorque " On est trop vieux, et puis un cancer ou un infarctus à nos âges, bof …"  : que répondre à de telles …vérités ?
Dr G. Nahmani, cliché Exmed

7 au 9 juillet
Esthétique pas éthique
Un médecin pratiquant en France la chirurgie esthétique a construit son propre site Internet. Vous allez comprendre pourquoi Exmed ne veut faire aucune publicité en citant le nom des personnes concernées. Sous couvert de donner des informations et des conseils aux Internautes, le praticien n’a pas manqué de fournir des renseignements permettant de recourir à son bistouri réparateur. Là où les choses se compliquent, c’est qu’un de ses confrères avait déjà réalisé avec succès un site du même type consacré à la chirurgie esthétique et réparatrice. Son nom commençant à être connu, les internautes avaient pris l’habitude de le contacter personnellement ainsi au moyen d’un moteur de recherche. Hors, surprise horrifiée de plusieurs patientes, en tapant ce nom familier ... elles aboutissaient sur un autre site. Vous l’avez deviné, celui de notre premier chirurgien, sans doute en mal de clients. A chacun de juger de la dimension éthique d’un tel détournement. La réalisation technique de ce tour de passe passe est d’une simplicité absolue. Il suffit juste d’insérer dans votre site en langage invisible à l’oeil ( caractères blancs sur fond blanc ) le nom que vous voulez usurper, et le moteur de recherche qui lit automatiquement et sans état d’âme toutes les pages n’y voit que du feu. Il renvoie alors sur votre site les utilisateurs du moteur. Source : JIM du 28 juin. De cette histoire d’arroseur arrosé, mieux vaut rire que pleurer, n’est-ce pas ?
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

10 juillet
Souvenir, souvenir LEM 456
La question de la douleur reste centrale dès que survient la moindre atteinte à notre état de santé. Les méthodes actuelles de soigner, et plus encore de prévenir, les phénomènes douloureux conduisent à se poser des questions sur la participation de la mémoire dans notre perception de la douleur. La LEM 456 “ Douleur et mémoire” vous attend . Si vous êtes un lecteur habituel de notre lettre hebdomadaire, veuillez noter que la prochaine LEM sera mise en ligne le 31 juillet.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

11 juillet
Un demi million
Oui, en France, 500 000 jeunes, et très jeunes, âgés de 10 à 16 ans fument tous les jours ( Source Mediscoop) .
Et pourtant on nous affirme par ailleurs que le tabagisme régresserait chez ces jeunes : il suffit de se rendre aux abords des collèges ou lycées pour se rendre compte de la frénésie tabagique qui règne, et en déplorer les effets à long terme, surtout quand s'y ajoute la consommation de joints.
Dr G. Nahmani, cliché Exmed

12 juillet
Dogme = danger
Nos enseignants en médecine étaient formels. Chaque homme naît avec un stock définitif et immuable de cellules nerveuses. Toute perte de neurones, que ce soit par vieillissement ou par destruction toxique, circulatoire, infectieuse ou traumatique est irréversible. Or, ne voilà-t-il pas que le Journal of Clinical Investigation du 3 juillet ( New-York, USA) publie un cas extraordinaire ( QDM du 4 juillet) . Celui d’une homme de 39 ans, qui, après dix neuf ans de coma post-traumatique, retrouvait des fonctions motrices et la possibilité de s’exprimer. L’équipe de Henning Voss ( N-Y ) a soumis ce patient à une analyse fine d’imagerie. Les zones du cerveau les moins atteintes auraient fait l’objet d’une “ repousse neuronale “, ce qui aurait permis une telle récupération dans un tel état de coma, non pas limité au seul maintien des fonctions végétative ( quoi qu’en ait dit la grande presse ) mais de “ conscience minimale “. Ces subtilités cliniques passent peut-être par dessus la tête des non spécialistes, mais laissent percer un message souvent repris à Exmed. En médecine, rien n’est jamais désespéré, et nos connaissances sont, à l’expérience, incompatibles avec les mots jamais et toujours qui sont le fondement de tous les dogmes de notre condition humaine. Voilà qui, en pratique, ne simplifie pas le rôle de ceux qui, un jour ou l’autre, ont l’écrasante responsabilité de dire : on continue ou on de continue plus les soins de nos patients dans le coma. Puissent ceux qui ont à parler au nom de la justice avoir conscience de l’incroyable complexité de ce genre de situation avant d’oser en tirer la moindre conclusion. Puissent encore plus tous ceux qui se sentent condamnés par les connaissances médicales du moment conserver un certain espoir, même minuscule.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed


13 juillet
Au secours, les vieux
Connaissez-vous la Johns Hopkins Clinical Compound Library ? C’est une collection de 2687 médicaments anciens, et déjà utilisés et évalués dans le monde. Source : Qdm du 4 juillet. L’idée est simple. Utiliser ce pool pharmaceutique éprouvé pour leur découvrir d’autres indications thérapeutiques encore méconnues. Quand on connait le prix énorme de la recherche de nouvelles molécules, et le temps nécessaire à leur développement, la démarche parait ... économique. L’agent du paludisme le plus dangereux, celui qui décime en particulier les populations d’Afrique les plus démunies, le plasmodium falciparum, a été étudié par l’équipe du Dr David Sullivan ( Johns Hopkins Bloomberg Scholl of Public Health, Baltimore ). Et bien, un vieil antihistaminique, l’astémizole, qui était commercialisé en France sous le nom déposé d’Hismanal jusqu’en 1999), semblerait, chez des souris, réduire le taux sanguin de parasite de 80% chez des souris infectées avec une souche sensible à la classique chloroquine, et de 40% en cas de résistance. Selon la formule consacrée, des études complémentaires sur des humains sont indispensables. En tout cas, voilà un grand espoir pour tous les habitants de pays dramatiquement impaludés, pour lesquels les dernières molécules de l’industrie pharmaceutique restent hors de prix.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

14 au 24 juillet
Exmed souffle
Vous avez bien lu, ce coup d’oeil du jour va durer dix jours. Le jour le plus long de notre année exmédienne. Dix jours pendant lesquels vous retrouverez sur la page d’accueil du site ce même message. Juste le temps pour la rédaction de se reposer un peu, afin de reprendre encore mieux nos publications. Et si, visiteur Internaute, vous en profitiez pour partir vous aussi en voyage ? Où donc ? Mais dans la masse ( impressionnante ) des multiples pages que contient ce site de santé pas du tout comme les autres. Il y a vraiment des trouvailles à faire pour le goût de chacun. Nos deux listes internes de discussion , Exmed-1 et Lema, continuent à fonctionner normalement pour les Internautes qui ont choisi de s’y abonner. Vous ne les connaissez pas ? Voir alors https://www.exmed.org/exmed/ann1.html et https://www.exmed.org/exmed/har.html .
A bientôt et ... bonnes découvertes sur Exmed
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

25 juillet
Expressions rafraîchissantes
Sur nos autoroutes en ces temps de chaudes migrations, les panneaux de signalisation invitent, que dis-je, ordonnent aux voyageurs : “Hydratez-vous “. Sage conseil, certes, mais douteuse expression pour qui ne possède pas les subtilités de la langue de Voltaire. Un “ buvez” eût été clair comme de l’eau de roche, mais au pays des crus de vins prestigieux, nos autorités tremblèrent-elles devant les risques d’une telle invitation digne du Dr Rabelais ? Quelle conséquence aurait eu un banal et limpide : “ Buvez de l’eau “ ? Un procès de la part des industriels fabricant des liquides sucrés et bulleux qui donnent des boutons à tous les nutritionnistes pour publicité déguisée en faveur des industriels vendant des eaux embouteillées ?
Second message de propagande autoroutière du même tonneau : “ Fortes chaleurs, pensez à votre entourage”. La brute humaine fonçant des heures entières toutes vitres fermées, sans climatisation trop gourmande en carburant, en interdisant à ses passagers, chien et canari compris, de consommer la moindre goutte de liquide pour éviter de faire chuter sa mythique moyenne avec des arrêts imposés par les contraintes vésicales. Du Zola caniculesque, finalement bien rafraîchissant lui aussi.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

26 juillet
Espace ... vital
Nous étions hier ici sur la route. Restons-y, si vous le voulez bien. Quelle est la faute de comportement au volant la plus fréquente, et la plus inévitablement génératrice d’accidents ? Sortons notre calculette. En respectant la vitesse légale maximale sur autoroute de 130 kilomètres heure dans la majorité des pays d’Europe, et en admettant, de façon quelque peu optimiste, le temps de réaction d’un conducteur en bonne forme à une seconde, le calcul est vite fait. A cette allure, notre véhicule avale chaque seconde 36 mètres d’asphalte. Autrement dit, si notre distance par rapport à celui qui nous précède n’est pas supérieure à celle d’environ 6 voitures en stationnement, les lois de la physique font qu’une collision est inévitable et imparable s’il y a le moindre ralentissement. Amis ingénieurs et informaticiens, vraiment vous pourriez sauver des tas de gens si vous mettiez à notre disposition des jeux vidéo qui nous rappelleraient à tous les lois de la cinétique auxquels nous sommes tous soumis. Vite, amis industriels, que des assistances électroniques à la conduite automobile et ... camionnesque se développent pour avertir les chauffeurs du franchissement de cette “distance de sécurité” que des messages de prévention nous conseillent - justement - de respecter sans nous donner les moyens de pouvoir la déterminer de façon pratiquement utilisable. A l’époque où nos téléphones portables sont capables de prendre des photos, ce ne devrait pas être techniquement irréalisable.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

27 juillet
A un fil d’or
Nous en avions parlé ici. Cette fois-ci, c’est la très renommée revue Nature qui le confirme. Un patient tétraplégique depuis 2001 - c’est à dire paralysé des bras et des jambes- par section traumatique de la moelle épinière a subi trois ans plus tard l’implantation d’une puce électronique de 4 mm contenant une centaine d’électrodes d’1 mm de hauteur. Où cela ? Dans la région de son cerveau commandant la motricité volontaire. Reliée à quoi ? Un relais situé au sommet du crâne qui puisse transmettre des impulsions à un boîtier de traitement des signaux à un ordinateur comme celui devant lequel vous êtes. Si le patient imagine que son bras va bouger dans tel ou tel sens, le signal entraîne un déplacement identique d’un curseur sur l’ordinateur. Bon, pas de quoi retrouver encore des capacités motrices, mais la possibilité de faire fonctionner sa télévision ou ... de surfer sur Internet. C’est extraordinaire, en vérité. Seule petite ombre à cette prouesse technoscientifique, celle de la fiabilité du mécanisme. Un tout petit fil d’or, probablement parce que c’est l’un des rares métaux que tolère notre organisme, est chargé d’assurer la liaison entre l’implant et le relais.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

28-30 juillet
Trop d’eau
La vague de chaleur qui a touché une grande partie de l’Europe s’éloigne, nous dit-on. Il ne semblerait pas y avoir eu de catastrophe sanitaire en France. Réjouissons-nous. Un petit écho transmis par la radio France-Info le 27 juillet n’est pas sans intérêt. Dans les hôpitaux de Lyon ( France ), des personnes âgées ont été hospitalisées parce qu’elles avaient consommé trop ... d’eau au moment de la canicule. Trop obéissants aux injonctions des instances de prévention, trop préoccupés par la peur de la déshydratation, trop gavés par des entourages multiples et anxieux ou atteints de quelques troubles de la mémoire immédiate, ces malades avaient trop bu. Il est facile de comprendre qu’une trop grande quantité d’eau puisse diminuer la concentration des électrolytes comme le chlore, le potassium ou le sodium dont notre organisme a absolument besoin. Les étudiants en médecine se souviennent même d’avoir appris que certains sujets - bien rares en vérité- pouvaient au niveau de leur foie développer une “ cirrhose à l’eau “. Même des meilleures choses, il faut savoir ne pas abuser dit un vieux proverbe. A moins que quelque préventologue officiel ne songe, à la suite de ces excès aqueux, à faire figurer sur les bouteilles d’eau le traditionnel : « A consommer avec modération » ?
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

31 juillet
A propos d’expression médicale (LEM 457)
Quand l’enjeu de toute rencontre dans un cabinet médical touche directement à notre si précieuse santé personnelle, tout ce qui s’y passe et tout ce qui s’y dit -
avec ou sans mots - devient de la plus haute importance pour celui qu’on invite traditionnellement à être patient et qui rencontre la maladie sur sa route. Certes, la médecine n’est plus depuis des années simplement une branche de l’art oratoire, comme elle le fut au temps de la scolastique médiévale, mais cela ne veut pas dire que le médecin a le droit de dire à son malade n’importe quoi et n’importe comment. Tel est le sujet de la LEM 457, intitulée : Docteur Esope. Si le coeur vous en dit, lisez-la et n’hésitez pas à réagir si vous le souhaitez.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

1er août
Vague ... de froid
C’était durant l’hiver 1693-1694. Il faisait si froid que le vin gelait sur la table du Roi à Versailles. Dans ce pays en guerre, et sous alimenté, Paris perd pendant cet hiver le taux effarant de 15% de sa population. L’espérance de vie plafonne à 27 ans à la naissance, et la variole tue de 6 à 10 % de la population,alors que la peste en élimine 5%. Le paludisme ravage les populations de tous nos marais, y compris celui sur lequel est bâti le château de Versailles. Enfin pour tenter de soigner cette immense misère, le nombre des médecins pour soigner les quelques 540 000 parisiens est de l’ordre ... d’une centaine sortant du moule rigide de la faculté grand rivale de Montpellier. Ce coup d’oeil ... en arrière n’est pas sans intérêt en un temps et un lieu d’incroyable opulence. Tous nos acquis ont été tellement difficiles, ils demeurent si fragiles, comme le démontre la fréquence des épidémies dès que des populations sont déplacées et regroupées, que ce voyage est salutaire. Source : “ Mme de Sévigné et la médecine du grand siècle “ Yves Pouliquen, Odile Jacob mars 2006.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

2 août
Presse malade
Si l’on en croit Le Monde Médias du 14 juin, le journal quotidien Libération aurait eu, en milliers d’exemplaires payés diffusés, un résultat de 171 551 en 2001, et de 136 945 en 2005. Soit une baisse de l’ordre de 20%. Quelles que soient les particularités de ce titre, et son histoire propre, voilà qui semble confirmer ce qui se dit un peu partout depuis des années. La presse traditionnelle ne se porte pas bien. Disposerait-elle alors encore auprès du public de l’influence qu’elle eut jadis ?
Ce n’est pas à nous de répondre à cette question. Nous, nous qui n’avons strictement rien à vendre ni rien à prouver à personne, ne pouvons que constater que les visiteurs Internautes continuent d’être de plus en plus nombreux à venir régulièrement sur ce site. Pour les amateurs de chiffres, et pour comparer ce qui est comparable vous avez été tout simplement 10% de plus en juillet 2005 qu’en juillet 2005 à venir visiter Exmed.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed
3 août
Patate chaude
Dans son souci en apparence généreuse de faire en sorte que les personnes victimes d’un accident thérapeutique soient mieux indemnisées, le gouvernement de France a joué à un jeu dangereux. Celui, bien connu, de la patate chaude, qu’il s’agit de faire passer de main en main, sans se brûler soi-même. Une loi votée par nos députés a prévu tout un système d’indemnisation des patients et des familles, en en laissant la charge financière à la seule profession médicale. Comme les sommes en cause peuvent être considérables, ce sont les assurances professionnelles qui sont amenées à prendre en compte ce risque. Les assureurs ont eu vite fait de faire leurs calculs, et d’envoyer aux médecins des demandes de cotisation en augmentation exponentielle. Et voilà nos chirurgiens, obstétriciens et anesthésistes du secteur privés dans une situation professionnelle fortement délabrée. Comme leurs honoraires sont encadrés par les tarifs de l’assurance maladie obligatoire, ils estiment que leur seul moyen de faire comprendre leur point de vue est de se mettre en grève. Les patients, qui n’y sont vraiment pour rien, sont les premiers pénalisés. Comment en sortir ? Les assureurs privés doivent-ils rester les seules puissances pouvant encore tirer un bénéfice supplémentaire de cette situation ? Quand au secteur public, il a la chance d’avoir comme assureur ... l’Etat lui-même, c’est à dire nos impôts. L’Etat n’est pas assuré : il est son propre assureur.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

4 au 6 août
Le Juste Prix ?
Cette fois ci, trop c’est trop ! Nous parlions des médias sur ce site et nous déplorions le rôle néfaste qu’ils essaient de jouer pour se donner l’illusion du pouvoir. L’annonce, hier de l’augmentation de 1€ des consultations médicales est un modèle du genre :
En substance, « mauvais jour pour nos concitoyens, encore une augmentation, les médecins vont gagner encore plus mais rassurez-vous bonnes gens ce petit € qui va encore aggraver le déficit de la Sécu vous sera remboursé. D’ailleurs les médecins pour remercier de l’aumône qui leur est faite ont promis d’être bien sages, de prescrire moins et des génériques de préférence ».
Mais de qui se moque-t-on ? Il est atterrant d’entendre le silence assourdissant de nos instances devant une telle mauvaise foi. Oui ! nous sommes augmentés et encore oui nous osons dire que cela est vraiment une aumône. Un ami québécois, de passage chez moi hier soir, était mort de rire devant le prix de nos consultations. Il faisait rapidement le calcul suivant : si un médecin voit entre 3 et 5 patients à l’heure il tourne autour de 100 € de l’heure. Stupéfaction de cet habitant du nouveau monde plus habitué à des tarifs…raisonnables. Comment acceptez-vous d’avoir vos compétences dévalorisées de la sorte, me demandait-il ?
Mon cher ! Je n’en sais rien. Peut-être qu’à force de campagnes médiatiques sur les vilains médecins qui coûtent trop cher ou encore de films qui présentent tous les médecins en chef de service avec maison secondaire et maîtresses, nous avons fini par coller à l’image que l’on nous assigne.
Nous avons baissé les bras en refusant de résister, en nous culpabilisant de l’argent que nous gagnons au prix le plus souvent de notre vie privée, de nos loisirs et de notre sommeil.
Alors s’il vous plaît relevez la tête et inondez nos médias de protestation, agonisez nos présentateurs d’injures eux qui travaillent deux fois moins pour trois à quatre fois plus. Nous ne demandons pas à être des stars mais maintenant ras le bol, 21€ pour soigner, consoler, accompagner, écouter, materner, socialiser… c’est loin d’être le juste prix !

Dr Françoise Dencuff, cliché Exmed

7 août
Accusés, levez-vous (LEM 548)
Et bien, ce sont les médecins qui sont accusés si on a la curiosité de lire cette LEM 548 de Françoise Dencuff “ Psycho trop !”. De quel crime donc, grand ciel ? De prescrire dans le pays de cocagne - dans le monde actuel - qu’est la France une considérable quantité de médicaments psychotropes. C’est à dire, comme les anxiolytiques, somnifères ou antidépresseurs, des remèdes ayant une action sur le système nerveux central. Il est grand temps pour les médecins mis ainsi en accusation de dire haut et fort un certain nombre de vérités sur un certain nombre de causes de cet état de fait. Tant pis si cela bouscule un certain nombre d’intérêts, dont la convergence objective n’est pas sans poser quelques interrogations ... salubres, même en ces temps de repos estival.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

8 août
Immortalité à prix cassés
Le film d’Édouard Molinaro, Hibernatus, réalisé en 1969 où l’on voit Louis de Funés, dépassé par le retour de son ancêtre revenu à la vie après avoir hiberné dans les glaces polaires, était-il visionnaire ?
En 1996, une équipe de scientifiques avait réussi à faire battre le cœur d’un rat, préalablement congelé à -196°. Prouesse qui a donné des idées mercantiles à certains. La société américaine Alcor Life Extension propose des prestations entre 50.000 et 12000 dollars (39 068, 6€ et 9376, 4€) pour vous congeler tout entier ou simplement la tête (la matière grise). Si vous le désirez, vous pouvez souscrire au programme « Résurrection» . Revenir d’entre les morts n’est pas non
plus une sinécure. Il faut que les « candidats congelés » soient patients, le temps que les chercheurs mettent au point « l’antigel » qui évite la formation des cristaux qui se forment dans le corps en cours de vitrification lors du processus de congélation, et qui endommagent les organes. Chacun d‘entre eux ayant une vitesse de congélation différente des autres.
L’optimisme de Alcor Life Extension est sans limites, en prétendant que la nanotechnologie médicale pourra réparer prochainement les milliards et les milliards de cellules endommagées par le froid. Rien n’empêche le futur aspirant de se montrer économe en comparant les prix de l’immortalité. La guerre froide étant finie, l’Américain risque d’être devancé par la toute jeune société de cryogénisation russe Kriourous qui casse les prix et fait des promos. Conserver son cerveau dans une solution azoté chez Alcor coûte 50 000 dollars contre 9000 chez Kriourous. Presque à la portée de tout le monde! Mais sans résurrection pour le Russe, il est vrai. Jusqu’à ce jour, bien que chaque société aient son lot de cadavres congelés, aucun mort vivant n’est revenu. A défaut d’immortalité, frissons garantis. Âmes frileuses s’abstenir!
Sources:
Courrier International, hebdo 0 août 2006,
L’éternité en promo
Wikipedia:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cryogénisation
L’attracteur, revue de physique, hiver 2003
http://www.physique.usherbrooke.ca/attracte/14-2003/
Immortalite_Homme.htm
Nicole Bétrencourt, cliché Exmed

9 août
Réussite coup de poing !
La Chine se développe et donc les cadres chinois…stressent. Dans le pays du matin calme un jeune entrepreneur de 27 ans, Chen Jun a créé en mars dernier la société Wotang afin d’en libérer les employés dynamiques. La méthode employée est pour le moins radicale. Pour 120 yuans (15$) les wonder women peuvent donner une paire de claques aux employés de Wotang. Quand aux hommes ils n’ont droit pour la modique somme de 100 yuans (12,5$) qu’aux insultes pendant 10 minutes.
Les autorités ont réagi en supprimant la licence de Chen Jun. Sans doute motivées par la proximité des Jeux Olympiques afin de montrer une image nettoyée des relents des violences passées.
Quoiqu’il en soit Chen Jun ne s’avoue pas vaincu et cherche d’autres moyens « libérateurs » puisque selon Le docteur Zheng Anlin, de l'hôpital de Huadong à Shanghai, "50% des cols blancs ont des problèmes psychologiques mais seuls 5% d'entre eux décident d'aller consulter des spécialistes".
Si notre réinventeur de la machine à claque (voir Françoise Dolto) ne réussit pas à calmer les cadres chinois il est fort à parier que la France, championne du monde de l’usage des psychotropes, se verra détrônée par l’effet de masse.
Dr F. Dencuff, cliché Exmed

 

10 août
Portrait d’un courageux,
Dans la droite ligne des aberrations de nos chers technocrates la dernière en date est de taille : alors qu´un accouchement sans complication coûte près de 2.300 euros à la clinique, il ne lui est remboursé que 1.700 euros par la Sécurité sociale. Chaque naissance coûte donc 500 euros à l´établissement privé. Plus grave encore, à partir du 1er septembre, certains actes comme le monitoring ne seront plus facturés que 20€ en sus de l’accouchement (au lieu de 140€ actuellement).
Les accouchements seront donc pour plus d’un tiers…à la charge des cliniques privées. 150 cliniques ont fermé leurs portes en 6 ans, 60% de celles qui restent n’atteignent plus l’équilibre et en 10 ans la moitié des gynécologues obstétriciens a disparu. La moyenne d’âge des résistants est de 55 ans !
Alors Olivier Toma, directeur de la Clinique Champeau Méditerranée à Béziers, président d’un syndicat regroupant une centaine d’établissements, prend la tête de la fronde. En effet, le coût des actes prend en compte les rémunérations des différents acteurs mais oublient sans vergogne les charges de l’Etablissement : l’électricité, le fioul, les assurances, les contrats de maintenance, les produits frais…Ni l’évolution de ces coûts dans le temps. Aussi propose-t-il la création d’un indice santé comparable à celui mis en place depuis longtemps dans l’immobilier.
Si cette fronde déclarée est courageuse c’est avant tout parce que les établissements privés assurent une part très importante des soins et veulent rester des services de proximité.
A l’heure des grands regroupements, il est important de maintenir un soin à échelle humaine. Bien sûr il existe des dérapages et des malhonnêtetés, dans le public comme dans le privé mais si les patients ne soutiennent pas la démarche d’Olivier Toma, nous n’aurons bientôt plus le choix qu’entre accoucher dans de grands centres hospitaliers, souvent fort éloignés ou dans des établissements appartenant à de grands groupes financiers dont les actionnaires exigeront toujours plus de bénéfices.
Il est temps, urgent même, de se lever pour défendre une certaine idée de la médecine, aux antipodes des principes de précaution et autres valeurs financières.
Olivier Toma est un des rares directeurs d’établissement à dénoncer les incuries de notre système. Et surtout à proposer sans relâche des solutions…de bon sens.
Cela valait bien un coup de chapeau.
Dr F. Dencuff, cliché Exmed


11 au 13 août
Le L.S.D d’Afrique a tué
Dans son édition du 1°août, le journal le Parisien rapporte la mort
d’un jeune toxicomane alsacien de 26 ans qui, au cours d’un stage de
chamanisme africain en Ardèche, avait pris de l’iboga (tabernanthe
iboga), un bois sacré hallucinogène originaire du Gabon. Une enquête
et une autopsie sont au cours pour déterminer les causes exactes de
la mort du jeune drogué. L’iboga est l’une de ces nouvelles drogues
sacrées pour des Peuples Premiers consommée aujourd’hui, en Occident,
sous couvert de pseudo-chamanisme, et de pseudo-ethnomédecine. Il
est aussi appelé le L.S.D africain, ce qui évoque sans détour de sa
parenté pharmacologique avec la molécule chimique du même nom. Pour
Patrick Sansoy de la MIDLT, « c’est un produit dangereux ». Il
comprend une douzaine d’alcaloïdes dont l’ibogaïne. Les signes
d’imprégnation ne sont pas réjouissants: état catatonique prolongé,
ébriété, confusion, tremblements, convulsions, paralysie,
hypotension, bradycardie, possibilité de décès par arrêt
respiratoire, avec des effets neurotoxiques comparables à
l’harmaline, un stupéfiant. L’iboga est utilisé à des fins
religieuses et magiques au Gabon ou au Congo. Au cours de rites de
puberté, l’adepte en ingère une ou deux fois dans sa vie pour accéder
au monde des morts, et rencontrer ses ancêtres disparus.
Culturellement, il sait qu’il peut en mourir, contrairement aux
Occidentaux que des charlatans embarquent dans une mortelle randonnée
de connection avec les esprits qui peut être fatale. Outre sa
supposée vertu miraculeuse qui guérit tous les maux physiques,
somatiques, spirituels, l’iboga est utilisé de manière empirique dans
le traitement de sevrage des opiacés et l’alcoolisme. Mais aucune
étude scientifique n’a paru sur le sujet, et mieux vaut s’abstenir
d’une consommation sauvage, orchestrée par de faux chamans. En cas de
toxicomanie, mieux vaut consulter son médecin traitant.
L’iboga est interdit en Belgique, en Suisse et aux États-Unis, et
est en cours de classement comme stupéfiant en France. L’iboga n’est
pas la seule drogue sacrée consommée en dehors de son contexte local,
et associée à des pratiques pseudo-chamaniques dangereuses. Devant la
dangerosité manifeste de nouvelles drogues inconnues sous nos
latitudes, aux effets secondaires non encore étudiés, le législateur
français a durci les classements de certains hallucinogènes
naturels. En 2004, le Peyotl a été classé comme stupéfiant, et en
2005, l’ayahuasca, une drogue amazonienne, surnommée par les Indiens,
la « liane de la mort ». Depuis plusieurs années, un nouvel usage à
consonance psychédélique, et “sectaire”, banalise la consommation de
drogues naturelles. Aucune drogue n’est douce et ne satisfait au
principe du « non primum nocere ». Malgré les partisans de la
dépénalisation. Pour le cannabis, des études montrent qu’il peut être
un facteur déclencheur d’épisodes schizophréniques chez des jeunes
consommateurs. Et pourtant, il a, lui aussi, un caractère religieux
dans de nombreux pays...
Sources
L e Parisien du 1° août 2006
Elsabeth Dolard, Drogue, Pourquoi a-t-on interdit l’usage des
stupéfiants? Éditions Eska, 2002
N. Bétrancourt, cliché Exmed
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14-15 août
Mathusalem, mode d’emploi
La mort fait tellement peur chez nous que nos concitoyens qui parviennent à inscrire trois chiffres à l’âge de leur état civil deviennent des sortes de modèles.
Avec Gabriel Nahmani, et sa LEM 459 : “ Cent ans, est-ce souhaitable ?”, prenons la liberté de regarder en face ce qui se cache derrière ce genre de record de longévité, qu’on nous promet naturellement de moins en moins rare dans les années à venir.
Pour notre plus grand bonheur, comme pour celui de nos proches ? La question reste ouverte, et pour un bon moment, semble-t-il.
Bonne lecture pour ce milieu du mois consacré - en principe-au repos.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

16 août
Prise de Tête
Et voilà, encore des paperasses. Nos grands intellectuels présidant aux réglementations de la santé nous ont sorti « l’arrêté du 13 juillet 2006 portant homologation des règles de validation de la formation médicale continue ».
Ce sont les conseils régionaux de formation continue qui auront la haute main ou la lourde tâche (tout dépend du point de vue) de valider les efforts que feront les médecins pour se maintenir à un niveau acceptable de formation.
Les formations se classent en quatre catégories :
Les formations présentielles (catégorie 1), les formations individuelles et les formations à distance (catégorie 2), les situations professionnelles formatrices (catégorie 3) et les dispositifs d´évaluation (catégorie 4) ». (J.O. 09/08/06)
Chaque type de formation donne un certain nombre de crédits (dommage qu’il ne soit pas bancaire…). Pour être « qualifié, validé, reformaté » bref compétent un médecin doit accumuler 250 crédits sur 5 ans.
Quelques explications : si vous faites une formation :
1. Catégorie 1, votre présence est requise et la formation dispensée par un organisme dûment agréé et vous êtes crédités de 8 points par journée de formation et 4 par demi-journée.
2. Pour la Catégorie 2 concernent les abonnements à des périodiques, l’acquisition d’ouvrages médicaux… Par exemple si vous avez un abonnement (et même s’il passe directement en classement vertical) vous aurez deux crédits par an et 4 pour un abonnement à un périodique de formation continue répondant aux critères de qualité conjointement défini par les conseils nationaux de formation continue…
3. La catégorie 3 est plus concrète et se divise en 4 groupes : formations professionnelles des salariés et staffs protocolisés, accomplissement de missions d’intérêt général au service de la qualité et de l’organisation des soins ainsi que dans le domaine de la prévention, activité de formateurs et participation à des jurys, réalisation de travaux de recherche et publications.
Dans cette catégorie les crédits seront attribués au prorata du temps passé dans la limite maxi de 100 sur 5 ans.
4. Catégorie 4 : 100 crédits pour les médecins ayant satisfait aux obligations posées par la Haute Autorité de Santé.
Bref 250 crédits sur 5 ans dont 150 dans au moins 2 des catégories 1 à 3 et 100 dans la catégorie 4.
Comme dirait Snoopy : il vaut mieux être hospitalier, salarié, avec frais de publication, de secrétariat, d’abonnement, de congrès et d’hébergement payés par l’hosto, que médecin généraliste tout seul dans sa campagne sans remplaçant pour pouvoir aller rigoler avec les copains aux Caraïbes.
Mais je ne voudrais pas être désagréable pour tous ceux et celles qui ont planché sur ce texte…
Dr F.Dencuff, cliché Exmed

17 août
Pouvoirs et prévoir
Que les questions dites de santé tiennent le devant de la scène politique, avec les relais médiatiques ... gourmands que nous observons ! La grippe aviaire, dont on craignait tant , n’a pas fait les dégâts dont on nous a parlé en long, en large et en travers. Quant aux hécatombes annoncées par de savants prophètes de malheur pour la canicule estivale, nous ne les avons pas constatées.
Comme Shakespeare avait raison ! “ Comme toutes ces choses nous dépassent, faisons semblant de les organiser “
Et réjouissons-nous, finalement, de ne pas aller si mal que cela, en gardant un degré certain de confiance en nos capacités personnelles d’adaptation.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

18-29 août
Devoirs de fin de vacances.
En ce jour grisâtre du 15 août, il est temps de réviser quelques notions pour démarrer l’année en conscience. Alors pourquoi ne pas faire un peu de philosophie en emboîtant les pas de Jean-Pierre Dupuys, professeur à l’Ecole Polytechnique de Stanford et auteur, entre autres, d’un petit ouvrage fort dérangeant : Avions-nous oublié le mal ? (chez Bayard).
Le sous titre annonce la « couleur » : Penser la politique après le 11 septembre.
Morceaux choisis :
« S’il y a de l’horreur ou de la démence dans un acte, toute la détestation qu’il inspire se portera sur les croyances et les désirs qu’on lui impute comme causes, mais l’acte lui-même se trouvera justifié par ces mêmes causes devenues raisons »
« L’homme démocratique est traversé par une tension […], tension entre repli sur soi et aspiration par l’autre, entre tranquille isolement et fièvre concurrentielle ».
De Rousseau à Tocqueville en passant par Adam Smith : « Pour tous ces auteurs et bien d’autres, le politique ne se conçoit que dans son rapport avec le problème du mal. C’est le mal qui fait jaillir le politique comme problème, comme domaine et comme réponse. Si la philosophie politique contemporaine donne fréquemment une impression d’irréalité ou de naïveté irénique, si sa lecture donne plus souvent envie de bailler que d’agir, si elle est impuissante à nous aider à comprendre le mal lorsqu’il surgit brusquement un beau matin de septembre d’un ciel parfaitement bleu (out of the blue), c’est qu’elle ignore le tragique de la condition humaine et qu’elle n’est peuplé que d’être « rationnels » et « raisonnables » qui n’ont pas vraiment besoin de quoi que ce soit pour vivre décemment ensemble sans se trucider ».
Bref en revisitant les attentats du 11 septembre, les mécanismes du vote ou les fameuses « technosciences », c’est une superbe manière de refuser de commencer notre nouvelle année de travail en étant transformés en « machines récursives » si chères aux sciences cognitives et aux auteurs de Science Fiction.
Parce que sur ce site nous voulons à tout prix « défendre l’humanisme contre les excès de la science et de la technique » il était juste de vous proposer la lecture de ce petit ouvrage dense et passionnant. En plus vous réviserez les grands courants philosophiques…pas si mal pour des toubibs.
Dr F.Dencuff, cliché Exmed

21 août
Pour un Internet net LEM 460
Lieu de tous les échanges, des plus farfelus, des plus tordus, des plus pervers aux plus stimulants, et à ceux qui nous aident vraiment à vivre, la Toile n’a pas fini de faire parler d’elle. Au secours de notre analyse, une bien curieuse coutume qui remonterait au 11ème siècle de notre ère. Avec la LEM 460 en ligne ce jour sous le titre : Débredinoir, ouvrez vos oreilles et ... faites fonctionner votre esprit critique en toute liberté. Bonne lecture.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed


22 août
Migraine : mauvaise excuse
Après les études révélant le bénéfice de l’activité sexuelle sur la migraine, les travaux réalisés par le professeur Houle de l’Université Wake Forest (Caroline du Nord) semblent définitivement rompre avec l’idée, savamment entretenue par beaucoup, qui voudrait que la migraine interdise les ébats sexuels. Menée auprès de 68 jeunes volontaires, souffrant d’au moins dix céphalées importantes par an, dont on avait défini s’ils étaient victimes de céphalées de tension ou de migraine, l’étude était destinée à élucider les liens existant entre migraine et désir sexuel. Les résultats des questionnaires auxquels se sont soumis les participants révèlent que « les vrais migraineux présentent en général des taux de désir sexuel plus élevé que les autres ». Le faible taux de sérotonine des migraineux pourrait être en cause ; quand on sait qu’un excès de sérotonine est souvent lié à une baisse de la libido.
Doctissimo, semaine du 3 au 9 juillet 2006, www.doctissimo.fr <http://www.doctissimo.fr>

Classiquement, ce seraient nos petites mesdames qui se plaignent, quand le désir nous titille, d'être indisposées par une soudaine migraine ou autres céphalées: c'est, fallait pas être sorcier, dorénavant, une très mauvaise excuse à nous opposer, mes chéries.
Ce que l'article ne précise pas, c'est le sexe des jeunes volontaires et aussi pourquoi on oublie les vieux volontaires: ne seraient-ils plus soumis aux mêmes besoins…de tendresse, de caresses et autres folâtreries que la Nature commande mais, malheureusement, que l'excès de sérotonine interdirait ?
De Pierre Desproges: Avant, avec ma femme, on faisait l'amour 10 fois par mois, maintenant c'est UNE fois par MOI et 9 fois avec les autres…
Dr G.Nahmani, cliché Exmed

Gabriel…qui se CREUSE la cervelle pour te trouver de quoi remplir une nouvelle LEM…

23 août
Si ça vous grattouille
A Lens ( France ), on lance le bouchon un peu loin. Les médias ont été ravis en ces temps de pénurie augustique. Autrement, et plus simplement dit, il ne se passe rien de juteux au mois d’août. A défaut de grippe aviaire à grand spectacle, c’est le centre hospitalier de Lens qui a connu ces derniers jours la vedette. Rendez-vous compte, ce qui a été baptisé une “épidémie” de gale aurait touché 18 personnes, dont un bon paquet de soignants. Un clochard aurait amené avec lui ( et ses vêtements ) ces charmants petits parasites cutanés, dont le plus grand danger connu est un prurit tenace. Oui, une simple grattouille. Alors quand on nous annonce que le service a été fermé, pour subir une “désinfection” en règle, que le personnel a été affublé de surblouses et de gants de latex, on commence à sourire. Quand, toujours avec la même gravité, on nous annonce la création d’une, on ne peut plus officielle, cellule de crise, il est difficile de ne pas éclater de rire. Chers confrères, tout comme moi, vous avez été amenés à diagnostiquer des gales dans de fort honorables maisons de retraite. Et, pendant des années, nous avons traité ces prurigineux sarcoptes dans la plus grande discrétion, afin de n’affoler ni les résidents, ni les familles, ni le personnel non soignant ni manipulant. Si cette pincée de poil à gratter ne vous suffit pas, essayez donc de parler de gale autour de vous. Vous verrez que tout le monde commence à avoir envie des plus contagieuses de se démanger.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

24 août
Un médecin radié
... qui « consultait dans une librairie » (28/6/2006) Le Parisien
Le Parisien fait savoir dans ses pages locales qu’« un ancien docteur, radié par le Conseil de l’Ordre des médecins de Paris, recevait ses patients dans une librairie du 10 ème arrondissement ».
Le journal indique que « les enquêteurs de la PJ l’ont interpellé la semaine dernière. […] Présenté à un juge d’instruction, le vrai-faux docteur a été mis en examen pour exercice illégal de la médecine ».
Le Parisien précise que « les enquêteurs ont saisi des tubes de médicaments (des granules de type homéopathique) que [l’homme] prescrivait à ses patients à des tarifs exorbitants ».
Le quotidien relève qu’« après analyse, les granules se sont révélés n’être constitués que de saccharose et d’eau. Du sucre au prix d’un vaccin ».
Le Parisien cite la responsable de la librairie, qui indique avoir accueilli l’ancien docteur « pour des consultations de réharmonisation des chakras par fréquence lumineuse ».
≠ Comment les syndicats médicaux ne seraient-ils pas fondés à réclamer encore plus souvent des augmentations des honoraires pour leurs affidés quand on apprend de tels faits ? Si de tels libraires et de tels patients existent, prêts à accepter de telles pratiques ( honteuses ? ), peut-on continuer de se prétendre faire partie d'un pays " éclairé " et se moquer des peuples ou peuplades soi-disant arriérés ? 
Grigris, hypnoses et transes collectives, bains rituels, médicaments et traitements à vocation magique et, ne les oublions pas, toutes les manifestations à but religieux ( je vais heurter pas mal de monde ), toutes les mains tendues en supplications, toutes les génuflexions, tous les balancements accompagnés de psalmodies, tout cela ne procède-t-il pas de ce permanent besoin ( pas chez moi !) de merveilleux ou de sécurité ? 
Acceptons donc, sagement, toutes ces singularités qui font l'Humanité si diverse et si multiple.
Croire à la médecine serait la suprême folie, si n’y pas croire n’en était pas une plus grande, car de cet amoncellement d’erreurs se sont dégagées à la longue quelques vérités (M.Proust …et Gabriel)
Dr G. Nahmani, cliché Exmed 

25-27 août
Ah, les gros
Encore un dogme médical qui prend du plomb dans l’aile. La lettre quotidienne du JIM 711 du 23 août nous informe. Jusqu’à ce jour, l’American Heart Association, référence mondiale, recommande de faire maigrir les patients atteints de maladie coronarienne présentant un surpoids. Des chercheurs de la Mayo Clinic auraient démontré, par une revue systématique des études de cohortes de 1966 à 2005, qu’il était impossible de montrer une relation entre l’obésité et la mortalité chez des malades atteints d’angor. Qui n’a jamais rencontré un médecin, éventuellement bien rondouillard lui-même, qui ne cesse de dire à ses patients que leur surpoids était la cause de tous leurs malheurs passés, actuels et à venir. Et donc qu’ils devaient maigrir.
Prenons tout cela avec l’indispensable humour qui s’impose, voulez-vous. Car, demain, une autre étude démontrera peut-être exactement l’inverse ! Ainsi va la connaissance.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

28 août
Ni juge, ni conseiller LEM 461
Voici une LEM consacrée à la systémique médicale qui risque bien de ne pas plaire à tout le monde. Son objectif, en pointant du doigt deux de nos attitudes habituelles de soignants n’est pas de porter une quelconque accusation. Ou pire encore de vouloir lancer une polémique qui n’aurait aucun sens. Il s’agit simplement de tenter de toucher du doigt ce qui fonctionne mal en pratique quotidienne dans nos systèmes médicaux, par ailleurs si brillants sur le plan technique et scientifique. Tout cela nous ramène à notre dimension à tous : celle d’humains. Oui , plus que jamais nous avons besoins d’humains dont la fonction est de cultiver ... l’humain.
Bonne lecture, et n’hésitez pas à vous exprimer, amis d’internet.
Dr F-M Michaut, logo Exmed

29 août
Généraliste, non merci
D’après la revue de presse Mediscoop du 25 août signée par Laurent Trichet, nos journaux s’inquiètent du fait que les étudiants en médecine continuent en France à bouder la pratique généraliste. Ainsi, après le dernière épreuve nationale classante - qui fut jadis le concours de l’internat- 2 4OO postes d’internes de médecine générale ont été mis au choix des carabins. Et bien 980 de ces postes sont restés non pourvus.
Ceci peut sembler une affaire strictement interne ( c’est le moment de le dire ) à la profession médicale. Que les patients que nous sommes, ou serons tous, prennent la peine de se demander s’ils peuvent être correctement soignés sans médecin généraliste. Les pouvoirs publics eux-mêmes ont estimé que non, et ont légiféré en 2004 pour que la médecine générale soit considérée comme une spécialité ( paradoxalement ) comme les autres. Hélas, il ne suffit pas d’un texte officiel pour que tout un secteur majeur de la médecine dispose des moyens matériels et humains pour sortir de la position de second ordre dans lequel le développement à grand spectacle des spécialités hypertechniques l’a repoussé. Qui peut encore faire comprendre à tous les citoyens, donc à leurs élus, qu’en ne mettant pas le paquet pour sortir la médecine de famille de son sous-développement, c’est la qualité, non seulement technique mais aussi humaine de nos soins de santé, qui ne peut que se dégrader à court terme ? Nos étudiants ne font que traduire ce que pense notre société de la survivance de cette immémorable médecine de famille. Qui peut leur en vouloir d’être ainsi manipulés par des professeurs, tous spécialistes, qui ne savent donc pas ce que c’est que la médecine générale ?
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

3O août
Crise cardio-vasculaire
Exmed n’a pas voulu ternir le temps de vos vacances avec cette information ... laborieuse parue dans le Monde du 21 juin. Selon la revue britannique Occupational and Environmental Medicine, perdre involontairement son travail après l’âge de 50 ans doublerait le risque de maladie cardio-vasculaire. D’après l’équipe de William Gallo (Yale University, New Haven) la perte de travail en fin de vie professionnelle serait une expérience particulièrement stressante. Leur conclusion tombe comme un couperet : "Le véritable coût du chomâge dépasse les coûts économiques évidents et inclut aussi d'importantes conséquences sanitaires".
Quand on vous claironne sur Exmed que les réalités de l’économie ont un rapport on ne peut plus direct avec notre santé bien au delà des simples aspects comptables et financiers, avons-nous le doigt sur un point aussi important que ... négligé ?
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

3O août
Crise cardio-vasculaire
Exmed n’a pas voulu ternir le temps de vos vacances avec cette information ... laborieuse parue dans le Monde du 21 juin. Selon la revue britannique Occupational and Environmental Medicine, perdre involontairement son travail après l’âge de 50 ans doublerait le risque de maladie cardio-vasculaire. D’après l’équipe de William Gallo (Yale University, New Haven) la perte de travail en fin de vie professionnelle serait une expérience particulièrement stressante. Leur conclusion tombe comme un couperet : "Le véritable coût du chomâge dépasse les coûts économiques évidents et inclut aussi d'importantes conséquences sanitaires".
Quand on vous claironne sur Exmed que les réalités de l’économie ont un rapport on ne peut plus direct avec notre santé bien au delà des simples aspects comptables et financiers, avons-nous le doigt sur un point aussi important que ... négligé ?
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

31 août
Encore fallusses-tu
Troubles de l'érection : les femmes restent à la porte du cabinet titre le JIM du 1/8/06. Les épouses ou les partenaires seraient, dans notre pays plutôt latin de culture, peu conviées à participer au dialogue patient / médecin:
" Nous avons voulu savoir si les praticiens souhaitaient aller plus loin (…) dans cette véritable cogestion des troubles de l’érection en faisant participer les conjointes des patients à la consultation. Nous avons donc proposé à nos lecteurs de répondre en ligne, sur le site jim.fr, à la question suivante : Conseillez vous la présence de la partenaire lors d’une prescription d’inhibiteurs de la phosphodiestérase-5 ? “ 
et 58% de ces derniers déclarent ne jamais conseiller la présence de la partenaire lors d'une prescription via…grisante pour le couple.
On peut imaginer que le patient souffrant d'un dysfonctionnement de la raideur souhaitée mais rétive puisse ne pas souhaiter la présence de sa légitime - laquelle se trouve parfois ainsi soulagée de n'avoir pas à prononcer le rituel " pas ce soir, Chéri ", et consulte pour satisfaire une illégitime partenaire susceptible de réveiller des ardeurs déclinantes.
Dans les 2 cas de figure, légitimes ou non, non seulement les femmes restent à la porte du cabinet mais encore…sur leur faim.
Dr G.Nahmani, cliché Exmed

1 au 3 septembre
Alcofribas Nasier
Alcofribas Nasier (François Rabelais ) nous parle.
" Beuveurs très illustres et vous goutteurs très précieux, fils d'Hippocrates, disciples d'Averroes et d'Hali-Abbas, pendant qu'estes de loisir et que n'ay d'autres urgentes affaires en mains, veulx vous entretenir de sujets délectables et savoureux.
Compaignons à l'estomac pavé, creux comme la botte Saint-Antoine, toujours ouvert à la gibessière d'un percepteur, c'est à vous ( exmédiens amis ) et non à aultres que sont dédiés mes propos:
Si aimez ces banquets et festins joyeulx ouverts à tous venens, mesmement tous bons compaignons, jeunes fillettes et mignonnes gauloises, ayez en révérence les matières ici traitées:
ainsi connoistrez cabarets et tavernes où la repaissaille est copieuse et les beuvettes nombreuses, ainsi entomnerez bonne chère de légère concoction et facile digestion, laquelle vous 
esbanoit le cerveau,
esbaudit les esprits, 
réjouist la vue,
ouvre l'appêtit, délecte le goust, assure le cœur, chatouille la langue, faist le teint clair…désopille la ratelle, soulaige les roignons, assoupist les reins, desgourdit les spondyles, vide les uretères, abreuve les crémastères, expurge la vessie, enfle les génitoires, coorige le prépuce, rectifie le membre, vous faist bon ventre, bien rotter, vessir, fianter, uriner, dresser le virolet et mille autres advantages…
beuvons, amis !Beuvez à pleins guodets, franchement, librement, hardiment et ne l'espargnez…à mon tonneau je retourne !
Gabriel qui, bien que très intolérant aux différents alcools, préfère ce genre de discours et de philosophie aux lénifiants messages actuels.
Dr G. Nahmani, cliché Exmed

4 septembre
Vingt générations LEM 462
Nous avons facilement tendance à nous laisser séduire par ce qui est présenté comme la dernière nouveauté. Technologie oblige. Cette LEM 462 “ Humanisme” nous oblige à revenir un demi millénaire en arrière. Soit environ vingt générations humaines. Il n’y eut pas en ce temps que les papes Borgia et Leonardo Da Vinci. Bonne lecture, et, comme d’habitude n’hésitez pas à vous exprimer vous aussi, à l’image de nos ancêtres en question, justement.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

5 septembre
Bistouri versus stylo
Selon la revue de presse du 4 septembre de Mediscoop@santé.net, la grève des chirurgiens privés en France entraîne de bien curieuses réactions. Nos amis chirurgiens, las de démontrer que les généreuses dispositions législatives sur l’indemnisation des accidents thérapeutiques votées par nos élus faisaient exploser leurs charges professionnelles, découragés de constater que leurs demandes d’augmentation de leurs tarifs diminueraient vaines ont pris une position de fermeté. Ils ont décidés, ayant le sentiment de ne pouvoir se faire entendre depuis des semaines, d’appliquer eux-mêmes une augmentation de 25 % des tarifs remboursés par l’Assurance Maladie. Et là, panique à bord, grosse colère du Ministre de la santé. L’assurance maladie se défausse de ses responsabilités de négociateur en demandant aux patients assurés de refuser de payer ce supplément. Sérieusement, vous vous voyez en train de commencer à discuter avec le chirurgien comme un marchand de tapis quand une appendicite aiguë vous tenaille le ventre ?
Et pour faire bon poids, nos assureurs maladie obligatoires menacent maintenant de ne plus verser les “ avantages sociaux” qui ont été accordés aux médecins il y a des années en contrepartie d’une non augmentation des honoraires. Et pour compléter les menaces, on agite le spectre du déconventionnement. Chiche ? Seront-ce les employés bien obéissants du ministère de la santé et de l’assurance maladie réunis qui viendront troquer leur stylo justicier contre nos indispensables bistouris ? Amis chirurgiens, vous êtes les seuls dans notre société à avoir le pouvoir de nous opérer : faites-vous respecter tout simplement. Comment ? Et bien en exigeant, comme vous avez commencé à le faire, que les rôles ne soient pas renversés.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

6 septembre
Vous avez dit Expression ?
Au cas où vous ne regarderiez ni la télé, ni les journaux, bref si vous vivez sur une île déserte je vous annonce que la campagne des présidentielles est déjà commencée. La preuve…notre médiatique confrère Patrick Pelloux, « patron » des urgentistes et grand pourfendeur des incuries administratives a déjà pris le départ. Il vient d’annoncer la rédaction d’un livre blanc sur la santé et les hôpitaux. Et de commenter sur les ondes (France Info / LCI) : ce livre blanc « n´est pas négatif, on veut montrer que l´on peut faire des propositions, on veut montrer que l´on peut avancer ».
Le « on » est un peu vague (son association en collaboration avec d´autres structures regroupant des médecins, telles que la Confédération des Praticiens Hospitaliers) en tout cas dans l’article de Sandra Boutin sur Egora.fr.
Alors, puisque sur Exmed nous passons notre temps à faire des propositions, et la plus importante de toutes, une véritable spécialité de médecine générale, pourquoi ne pas lui envoyer un chapitre ?
Je suis sure qu’il y a force matière dans les écrits de notre site préféré et que nombre des lecteurs et / ou auteurs seraient partants.
Alors à quand les états généraux de l’Expression Médicale ?
Dr F.Dencuff, cliché Exmed

7 septembre
Pauvres étudiants,
Dans une étude menée par la Mutuelle des étudiants auprès de 9200 d’entre eux, il ressort qu’un étudiant sur quatre a renoncé à certains soins en 2005…trop chers !
Bien entendu l’étude met en évidence la relation de cause à effet entre la souscription à une mutuelle complémentaire et les soins demandés. Ce sont surtout les soins ophtalmologiques et dentaires qui passent à la trappe. Pourtant ce ne sont pas les repas du restoU - restaurant universitaire (ndlr)- qui vont arranger les ratounes - les dents (ndlr) - ni les heures passées sur internet la vision.
Bon ! Il est évident que les étudiants se soignent peu et mal. Rien de nouveau à cela. Dans un temps fort reculé…de quelques décennies il était normal d’être pauvre quand on étudiait. Mieux même il était…à la mode d’être souffreteux. Au moins les profs étaient rassurés sur la motivation de leurs élèves.
Ce qui est plus intéressant c’est que si les consultations médicales et les soins diminuent…par manque d’argent, les consultations psy, elles, augmentent. 5,2% des étudiants sont allés chez le psychologue et 5% chez le psychiatre.
Décidément non seulement ils sont pauvres, abrutis de boulot mais en plus ils sont mal dans leur peau. Victimes en quelque sorte de la pression.
Autant la pauvreté de l’étudiant n’est pas dangereuse en soi, autant les perspectives d’avenir et l’imbécillité des programmes finissent par le rendre désespéré. 15% affirment avoir des idées suicidaires et 5% sont passés à l’acte.
Et il n’y a qu’une mutuelle pour se faire du souci…pour ses rendements.
Dr F.Dencuff, cliché Exmed

8 au 10 septembre
Exmédiquement dit
Relevées le cinq septembre dans le bulletin InfoAstrium, quelques nouvelles réjouissantes:
Australie. Une brigade anti-mégots de 30 policiers sévit dans les rues de Sydney. Un mégot jeté : 60 Aus$ (35 euros) ; si encore allumé, 118 Euros (Reuters)
Chez nous, faudrait voir à inventer et imposer aussi les dites brigades, mais aussi des amendes onEUROeuses anti-étrons, antitags, antiprospectus sur la voie publique jetés…, antidélires verbaux et surtout verbeux chez nos politiciens des 2 sexes…ad lib
Cameroun. Recrudescence de la piraterie routière, en particulier dans le nord du pays : ne rouler qu'en groupe le jour, et pas la nuit (MAE).
Des braqueurs semblables existeraient, paraît-il, sur nos autoroutes et dans les parkings souterrains
Mexique. Ôter couvre-chef et lunettes de soleil avant d'entrer dans une banque de Mexico, et éteindre tout téléphone portable : ceux qui ne le font pas sont considérés a priori comme des braqueurs (AFP)
Les chauves honteux devront-ils alors ôter leur moumoute? Je suis rassuré, mon importante calvitie du vertex ne supporte aucun chapeau ou béret et n'envisage guère d'être perruquée !
Niger. Nouvelle recrudescence de la piraterie routière (MAE, août-septembre)
On se croirait alors au…Cameroun ?
Sri Lanka. Éviter de circuler près de convois militaires : ils sont régulièrement attaqués à la bombe, en particulier dans le nord du pays.  et les convois militaires n'ont jamais manqué en Lorraine, et surtout à Verdun
Yémen. Reprise récente des rituels enlèvements de touristes, ne relevant pas de l'action politique mais du droit commun (tous médias).
Malgré les désolants combats fratricides gauche-gauche et gauche-droite, et malgré les raves-parties qui souillent des prairies, et malgré la destruction de champs de maïs transgéniques, je crois que l'on est bien, chez nous, en EXMÉDIE française.
Dr G.Nahmani , cliché Exmed

11 septembre
En beauté LEM 463
Dans un monde contemporain dont les laideurs ne peuvent pas nous échapper, on peut simplement tenter de se boucher les yeux, le nez et les oreilles. Dans la LEM 463, Françoise Dencuff aborde avec courage la question de la beauté dans l’univers de la maladie, du vieillissement, du handicap et de tous les professionnels qui y passent leur vie de travail.
Et si nous retrouvions la beauté ? Encore un sujet qui est soigneusement évité par les enseignements des professions de santé obsédés qu’ils semblent être par la seule technique des soins. Si on veut inciter des jeunes à consacrer leur vie à la médecine générale ou à la chirurgie, il est probablement judicieux et urgent d’élargir leur univers à d’autres valeurs ... que celle de l’augmentation du prix de chaque acte médical.
Dr F-M Michaut, logo Exmed

12 septembre
Usine kafkaïenne
Je ne le savais pas. La France compterait ( Le Figaro Magazine du 2 septembre), tenez-vous bien, 65 000 étudiants en psychologie. Soit le quart de l’effectif européen. Les universités nationales fabriquent chaque année de 3500 à 5000 diplômés de psychologie. Cela ne vous dit rien, par rapport à nos deux grands voisins ? Et bien, en Allemagne, ils ne sont pas plus de 1000 et, en Grande Bretagne 800. Deux questions s’imposent devant un tel écart de “productivité”.
D’abord, du point de vue de l’utilisateur éventuel du savoir faire de nos spécialistes diplômés, serions-nous dans la même proportion plus affectés de troubles psychopathologiques en France qu’ailleurs ?
Enfin, et surtout, dans quelle situation invivable la France plonge-t-elle sans le dire ceux qui ont l’espoir d’exercer un magnifique métier et de pouvoir vivre de façon simplement décente du diplôme professionnel de haut niveau délivré, on ne peut plus officiellement, par les Universités ? Même si les médecins assistent sans broncher à cet énorme gâchis, qui , soyons francs, ne peut que tuer ce métier quelque peu concurrent du leur, nous ne pouvons que marquer notre désaccord profond devant cet état de fait. Le pire est que personne n’est probablement responsable de cette stupidité.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

13 septembre

Drôlement assurés
Oyez, oyez, braves gens, le trou s’est encore agrandi. Quel trou dites-vous ? Le seul, l’unique, le dispendieux trou de la sécu bien sur.
Le passage à la tarification à l’activité (T2A) a eu comme résultat immédiat de faire bondir l’ONDAM (objectif national de dépense d’assurance maladie).
Panique à bord du vaisseau amiral d’autant que pour l’instant seuls les établissements de soins privés ont été obligés de passer totalement à cette tarification, les hôpitaux eux ne sont encore qu’à 25% de la montée en charge.
Bilan de l’opération et compte tenu d’une explosion qui risque de faire encore de sérieux dommages quand les hôpitaux seront à 100% de T2A, il faut freiner de toute urgence. Et que croyez vous que nous préparent nos technocrates ? Tout simplement de diminuer les tarifs remboursés aux cliniques de 2,8%. Économie : 60 millions d’€.
Mieux encore ils vont diminuer le fonds d´aide à la qualité des soins de ville (FAQSV) et la dotation nationale de développement de réseaux de soins (DNDR). De quoi économiser, respectivement, 50 et 30 millions d´euros.
Autrement dit notre ministre va faire payer aux cliniques l’incurie des grands gestionnaires qui ont prévu des montants trop élevés et remettre aux calendes grecques le développement des soins de proximité et des réseaux. Donc les patients iront dans les hôpitaux qui coûtent 10 fois plus cher. Bien sur il va aussi grappiller quelques 50 millions d’€ sur le dos de Big Pharma et des grossistes répartiteurs. Quand au secteur public Xavier Bertrand ne donnera que 115 millions d’€ sur les 300 prévus pour lui.
Mais toujours rien sur un audit général et neutre de la gestion des hôpitaux. Mais que voulez-vous, un assureur à la tête de la santé ! Depuis le temps que les assurances font des profits monstrueux en agitant le chiffon de la peur il ne fallait pas imaginer qu’il accepterait une assurance en déficit.
NDLR : pardon à nos lecteurs non Français du côté hermétique de ces mécanismes administrativo-politiques bien de chez nous.
Dr F.Dencuff, cliché Exmed
 
14 septembre
Alerte au Palu
Pour la première fois depuis 30 ans, une personne a contracté le paludisme après avoir été piqué sur le territoire français (en Corse), et non dans un pays étranger. Aucune alerte sanitaire n’a été déclenchée. (lefigaro.fr / AFP. 06 septembre 2006)
Ainsi donc nos pays dits civilisés peuvent être atteints par le palu. De vieux souvenirs remontent à la surface quand mes parents me racontaient la fièvre, le semi coma, les tremblements qui étaient les compagnons redoutés des « colonies ». Et les amis décédés.
Le paludisme dans sa forme la plus sévère tue encore entre 1 et 3 millions de personnes, à majorité des enfants.
Aucune alerte puisque ce peut n’être qu’un cas isolé, rarissime. Et pourtant je me mets à rêver… et si le plasmodium falciparum avait l’étrange idée de venir nous recoloniser ? Imaginez, compte tenu de son taux de transmission et des résistances de plus en plus fréquente aux traitements, quelle panique. A côté la mobilisation grand guignolesque de la grippe aviaire ferait pâle figure.
Pourquoi ai-je parlé de rêve et pas de cauchemar ? Parce que, peut-être, enfin, devant la menace, Big Pharma trouverait un intérêt à éradiquer ces petites bêtes et à sauver quelques millions d’enfants.
Dr F.Dencuff, cliché Exmed

15 au 17 septembre
A dormir debout
Xavier Bertrand engage une réflexion sur le sommeil, "enjeu de santé publique aussi important que mal apprécié"
Communiqué Ministère de la Santé - 7 septembre 2006, Le Quotidien du Médecin - 12 septembre 2006
Xavier Bertrand a missionné le 28 juillet dernier le Dr Jean-Pierre Giordanella, Directeur de la prévention de la Caisse d'assurance-maladie de Paris, pour dresser un état des lieux sur la place du sommeil dans le champ de la santé et faire des propositions concrètes pour en améliorer la prise en compte. Un groupe de travail sur le sommeil réunissant experts, représentants des institutions et des associations de professionnels, s'est ainsi réuni la semaine dernière au ministère de la santé. En ouverture des travaux de la première réunion de ce groupe, Xavier Bertrand a insisté sur 3 aspects prioritaires : l'information, l'éducation et la promotion de l'hygiène du sommeil pour le grand public ; l'optimisation du dépistage et de la prise en charge médicale ; la recherche clinique et fondamentale pour mieux connaître le sommeil des français, améliorer la prise en charge de ses troubles, et explorer les liens entre le sommeil et les grandes fonctions de l'organisme. Un rapport reprenant l'ensemble des travaux et des propositions de ce groupe sera remis à Xavier Bertrand fin novembre 2006, pour préparer la mise en oeuvre d'une politique de santé durable sur le sommeil.

Après la DOULEUR, on va s'attaquer au SOMMEIL, puis, comme le sommeil est annoncé par des pandiculations et des bouches grandes ouvertes, on tâchera d' enquêter sur le BÂILLEMENT. 
Qui dit bâillement exagéré, dit menace de LUXATION de la Mâchoire…sous peu, il naîtra pléthore de RÉFLEXIONS  sur des flopées d'enjeux de santé publique avec, inévitablement, missions dévolues à tel ou tel dirlo  ou autres personnages bien en vue de dresser un état des lieux où l'on a mal, où l'on bâille, où l'on présente le plus de luxations des mâchoires…où l'on pète plus haut que son culpédon, où l'on est constipé, où l'on tousse sans se protéger la bouche…
Jusqu'où Xavier Bertrand ira-t-il pour nous intéresser et/ou se montrer intéressant ? Jusqu'aux prochaines élections peut-être qui verront alors apparaître un autre ministre de la Santé…acharné aussi à créer des commissions… Encore des histoires à…dormir debout !
Dr G.Nahmani, cliché Exmed

18 septembre
Plus que jamais LEM 464
On dit souvent que les écrits restent. A deux conditions, cependant, et quelles que soient leur qualité intrinsèque. D’abord qu’ils soient lus, ce qui devient de plus en plus difficile avec la surabondance des textes, encore accélérée par la Toile. D’autre part, qu’ils soient compris, au sens le plus profond du terme. Alors que nos visiteurs nous pardonnent de laisser la parole comme s’il était toujours des nôtres dans la LEM 464 “ J’en appelle” à un certain Victor Hugo. Bonne lecture, et toutes nos excuses : vous ne pouvez pas lui répondre par Internet.
Dr F-M Michaut, logo Exmed

19 septembre
Se soigner en Afrique
L’intérêt affiché par l’OMS ( organisation mondiale de la santé) pour les pratiques de soins traditionnelles en Afrique est peut-être réel. Mais pour moi, ce n’est pas trop par souci d’efficacité que notre population se rue vers cette médecine, c’est plutôt la pauvreté qui oriente les gens à chercher la guérison à vil prix. Ce qui n’est pas non plus assez souligné, d’après ce que j’observe en Côte d’Ivoire, c’est qu’il y a un grand nombre de gens aussi qui font de l’auto méditation que ce soit avec les plantes ou les comprimés qu’on peut se procurer sur place, en particulier sur les marchés.
Ushé N’Godjo (ONG scienceafric) cliché Exmed

20 septembre
Vous avez dit harcèlement?

<<Harcèlement au travail...>>
<<C'est sous le pseudonyme de Dorothée Ramaut qu'un confrère médecin du travail, décrit ce que vivent les 500 salariés d'un grand hypermarché de la région parisienne: harcèlement moral, état de stress et de peur permanent. Un témoignage effrayant sur les dérives du monde du travail, où le harcèlement devient un mode consacré de gestion des ressources humaines.>>.
<<Journal d'un médecin du travail>>, Dorothée Ramaut, Le Cherche Midi, 10€;
Morceaux choisis:
-<< [...] Depuis vingt ans dans cette société de la grande distribution, Dorothée Ramaut a constaté que les souffrances et les trajectoires de Daniel, d'Adrien, d'Aurélie, et de bien d'autres, étaient le résultat d'un harcèlement stratégique dans cette entreprise où les petits chefs n'ont d'autre choix que de devenir harceleurs ou de se briser comme les harcelés. Qui, eux-même, y laissent leur santé ou sont poussés à démissionner. Quand ce n'est pas les deux. [...] Un monde où, chefs comme manoeuvres se sachant "éjectables" à tout moment, chacun est manipulé et manipulateur, exploité et exploiteur.[...].
Voici une lecture qui ne surprendra nullement les habitués de LEMA, la liste de discussion de ce site consacré à ce sujet.
Source: <<Le Quotidien du Médecin>> du 18/09/2006
Dr Ph. Deharvengt, le Père Igor, cliché Exmed

21 octobre
Est-ce normal ?
En France, nos hôpitaux publics, directement placés sous la responsabilité de l’Etat, ne fonctionnent plus qu’avec un système bien particulier. Comme les fonctions de praticien hospitalier deviennent de moins en moins prisés des jeunes médecins, pour de multiples raisons que nous n’abordons pas ici, des postes de médecins ne sont pas pourvus. La solution retenue est de permettre à des praticiens diplômés en dehors de l’Union Européenne de remplir les mêmes fonctions de diagnostic et de soins. Ces confrères ne peuvent naturellement pas être inscrits à l’Ordre des Médecins, ce qui est obligatoire pour tous les praticiens en dehors des médecins des armées et de l’administration. Pire encore, ils disposent de contrats de travail à durée limitée et sans protection statutaire. Pour couronner le tout, ils sont payés largement moins cher que leurs collègues praticiens hospitaliers.
Imaginons une seconde qu’une grande entreprise privée du bâtiment se permette d’embaucher ainsi une main d’oeuvre taillable et corvéable à merci du fait de son origine. Que n’entendrait-on comme hurlement à la discrimination et à l’injustice de la part de tous les syndicats et des médias.
Citoyens du pays inventeur des droits de l’homme, acceptons-nous qu’à travail égal il y ait avantages et rémunérations inégales, tout simplement parce qu’il s’agit de médecins ?
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

22-24 octobre
Vous avez dit proximologie?
A cheval donné, ne regardons pas les dents ! Vous connaissez fidèles lecteurs mon degré de sympathie pour Big Pharma. Mais pour une fois les bénéfices empochés par les laboratoires Novartis Pharma ont servi à créer un service santé et proximologie.
Un mot barbare pour nommer une nouvelle discipline dont le but est de mieux connaître et reconnaître les besoins des proches de patients atteints de maladies graves et chroniques : Alzheimer, Insuffisance rénale, Cancer du sein, Épilepsie…
Ce service n’est pas nouveau (2001) et propose sur son site de nombreuses informations et liens pour permettre aux « aidants » et aux professionnels de santé de mieux repérer et prendre en charge les patients. www.proximologie.com
Pour Novartis, la proximologie s’inscrit dans une réflexion globale sur nos systèmes de soins et les différents acteurs de la santé….
Au-delà de l’intérêt de ses questionnements politiques, philosophiques ou anthropologiques, la proximologie vise à traduire la réflexion en action. Notamment, à travers des recherches appliquées qui peuvent conduire à des services ou des solutions pratiques, elle souhaite contribuer à une meilleure adéquation de l’aide apportée par la solidarité nationale ou locale avec les besoins des aidants. Demain, les progrès réalisés en proximologie compléteront et renforceront les innovations thérapeutiques, ainsi que les pratiques médicales et le fonctionnement de notre système de soins.
Je ne peux m’empêcher à la lecture de ces quelques lignes de penser que l’attention de Big Pharma et des politiques n’est pas exempt d’intérêts bassement économiques. Si les aidants tiennent le coup…il y aura moins d’hospitalisations. Mais peu importe puisqu’ils sont enfin reconnus dans leur souffrance.
La fin d’année et la suivante seront riches en congrès sur ce thème :
† 5ème Conférence Internationale de l'Accueil Temporaire du 27 au 28 septembre 2006, à Evry
† Le XXIIIeme Congrès de la Société Française de Psycho-Oncologie sera consacrée aux proches des malades du cancer. les 7 et 8 décembre 2006, à Arcachon
† Festival of International Conferences on Caregiving, Disability, Aging and Technology (FICCDAT) : Les proches aidants, des partenaires essentiels aux soins à Toronto du 16 au 19 juin 2007.
Les deux premiers soutenus par…Novartis. Mais ne rêvez pas les inscriptions sont payantes 155€ par jour pour le premier et 260€ pour le second.
Dr F.Dencuff, cliché Exmed

25 septembre 2O06
Devoir être humain LEM 465
A partir d’une notion que souhaitent diffuser nos médiatiques French Doctors, Gabriel Nahmani nous entraîne dans les méandres du “ Droit humanitaire “. Sans hésiter à nous demander de balayer en toute lucidité , et indispensable humilité, devant notre porte personnelle. Vous ne regretterez certainement pas, que vous soyez ou non un soignant, de prendre le temps de lire cette LEM.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

26 septembre Un doigt dans l'nez
Maintenant il est prouvé que nous avons le droit et même la chance de pouvoir le faire. Les expérimentations autour des cellules souches ont franchi une étape décisive.
L'équipe de Geoffrey Raisman, de l'institut de neurologie à l'University College de Londres, après avoir réalisé des expérimentations chez l'animal, a pourtant franchi le pas au printemps dernier. Chez une quinzaine de patients qui avaient perdu la motricité d'une extrémité d'un membre à la suite d'une lésion partielle de la moelle épinière, les neurochirurgiens ont injecté au niveau de la cicatrice médullaire, des précurseurs de neurones issus de l’épithélium olfactif. Certains patients ont récupéré un début de motricité : ils ont pu mobiliser un doigt de pied ou le pouce.(15 septembre 2006 / figaro.fr)
Curieux que la première avancée se soit faite entre les cellules olfactives et les organes de l'agir. Que se passera-t-il quand nous pourrons prendre des cellules sexuelles pour les injecter dans le cerveau? Quoique, à voir les émissions de télé réalité, la migration a déjà dû commencer. Et nous n'avons encore rien vu, l'année _ présidentielle en France _ va nous combler.
Dr F.Dencuff, cliché Exmed

27 septembre 2006
Encore beaucoup moins
Incroyable. Pour exercer la médecine en France, il est indispensable, après avoir obtenu un doctorat d’Etat auprès de l’Université, d’être inscrit sur le tableau de l’ordre des médecins. Et si l’on n’est pas titulaire d’une qualification particulière d’exercice reconnue par le même ordre, par défaut - expression troublante- on est inscrit comme généraliste. Or, selon une récente enquête de l’honorable institution, un quart de ces présumés généralistes, vous avez bien lu : 25%, n’exerce pas du tout la médecine générale. En creusant encore un peu, beaucoup de généralistes n’exercent leur discipline qu’à temps partiel. En vérité seuls 6 généralistes sur 10 consacrent toute leur activité à la pratique de la médecine générale. Immense surprise des commanditaires de cette étude selon la presse ( Libération du 21 septembre). La pénurie de vrais généralistes pour soigner les patients est encore bien plus sévère que ne pouvaient le croire toutes nos têtes pensantes qui ont pour mission d’organiser au mieux le système de soins de demain. Pauvre médecine générale, quelles misères fais-tu endurer à tes serviteurs pour qu’ils te fuient ainsi ?
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

28 septembre 2006
De plus en plus de tuteurs
Vous connaissez les CGES ? Il ne s’agit ni d’une nouvelle agence d’espions, ni d’une race de vilains virus?
Présentation le 15 septembre 2006 des 17 Conseillers Généraux des Établissements de Santé. Et oui, après les ARH ( agences régionales de l’hospitalisation), les CGES. Nos ministres successifs n’en finissent plus de recouvrir pudiquement le corps de l’hospitalisation publique de multiples couches de tuteurs censés lui permettre de se redresser dans toute sa splendeur.
Ces conseillers sont tous issus du monde hospitalier, directeurs, chefs de service ou administrateurs (même un psychiatre !). Ils sont chargés d’aller sur le terrain pour « accompagner, aider, prévenir » les établissements de santé et leurs personnels dans leurs différentes missions. Plus encore, leur rôle insiste notre Directeur de l’hospitalisation et de l’organisation des soins, sera de « remettre sur les rails les établissements en difficulté ». Ils pourront demander toute expertise et audit qui leur paraîtront nécessaires.
C’est à la demande du directeur de l’ARH (Agence Régionale de l’Hospitalisation), la Tuteur Chef, que pourra être décidée la mise sous administration provisoire d’un établissement délinquant (qualificatif tout personnel). Les conseillers remplaceront alors la direction et le conseil d’administration (CA).
Quand on sait que les CA sont présidés par les élus, on peut noter toute la confiance en leur compétence de nos grands administrateurs. Pour tout arranger une grande partie des conseillers sont des toubibs, qui chacun le sait dans la profession, ont été longuement formés aux outils de gestion.
Bon, restons fair play, attendons les premiers résultats qui, nous l’espérons tous, seront à la hauteur des énergies dépensées et des salaires versés.
Source APM 8 août 2006, Egora.fr 15 septembre 2006
Dr F.Dencuff, cliché Exmed

29 septembre- 1 octobre 2006
René Dubos
Une date est à noter dès maintenant sur notre agenda. Celle du 20 février 2007. On célébrera alors en même temps à la fois l’anniversaire de la naissance en 1901 puis de la mort exactement 80 ans après d’un homme demeuré largement méconnu. Son tort ? René Dubos était français, a fait ses études en France, est devenu ingénieur agronome ( Agro ), puis est parti travailler aux Etats-Unis dès 1924. Son deuxième tort est d’avoir inventé les antibiotiques avant Alexander Fleming. Bien avant la pénicilline, le premier antibiotique commercialisé, et toujours utilisé, la gramicidine, c’est lui qui l’a découvert.
Son dernier tort ? C’est d’avoir compris avant beaucoup d’autres que l’écologie était un domaine majeur pour la santé des hommes, et devait rester hors du champ des idéologies partisanes. Je dois beaucoup au fait de l’avoir découvert en 1964 quand j’ai lu son livre “ Mirage de la santé” ( Denoël ). Et depuis, penser globalement, agir localement , sa maxime reprise partout est devenue pour mon usage quelque chose comme : penser large pour agir de façon précise.
Exmed est en contact avec des personnalités qui souhaitent que René Dubos soit enfin largement reconnu 25 ans après sa mort par son pays de naissance, d’éducation et de culture. Que les Internautes que cela peut intéresser prennent dès maintenant contact à l’adresse fmm@exmed.org .
Et, bien entendu, une LEM viendra dans quelques temps nous en dire plus.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

2 octobre 2006
La terre malade LEM 466
Quand des hommes, actionnés par le seul moteur de la réalisation du plus grand profit personnel, se laissent aller à empoisonner une terre, et même leur propre terre, dans un pays où les préoccupations écologiques ne sont pas les plus urgentes, que se passe-t-il ? Et bien d’autres hommes, totalement étrangers à tout cela, et qui n’ont strictement rien demandé à personne que de pouvoir vivre de façon moins misérable tombent malades et meurent plus ou moins vite. Là encore, l’ignorance des populations est un terreau très favorable à ce genre de crime contre notre planète et tous ses habitants. Quand en plus, la parole est donnée à un témoin direct d’Abidjan, nous ne pouvons pas rester insensibles. La LEM 466 “ Pollutions en Afrique” de Nicole Bétrencourt et Usher N’Godgo qui milite pour la science comme moyen de développement, attend votre lecture, amis Internautes connus et inconnus.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

3 octobre 2006
L’ assiette à maigrir
Pour maigrir, faut-il changer la taille de son assiette ?
« L’effet portion » aiderait-il à faire maigrir tous ceux que leur médecin traitant ont mis  au régime?  Telle est du moins la conclusion des expériences menées par le psychologue Andrew Geier et ses collègues de l’université de Pennsylvanie. A l’entrée d’une entreprise, les chercheurs ont disposé un bol de bonbons avec cette pancarte: « Servez vous », et en précisant : « utilisez la cuiller ». Les gens avaient le choix entre une cuiller à café ou une cuiller à soupe. Quelle que soit la taille de la cuiller, les gens ont pris à peu près la même nombre de cuillerées. Ceux qui s’étaient servis avec une cuiller à soupe ont mangé plus de bonbons.  Ainsi la quantité ingérée dépendrait de la taille de l’assiette, et par conséquent des portions. 
Pour perdre du poids ou garder la ligne, « Réduisez la taille de votre assiette ». Pourquoi pas ce nouveau slogan de régime: « Mangez désormais dans une assiette à dessert avec une petite cuiller »?
Paradoxe ou aberration d’une expérimentation où il a été proposé pour la valider des bonbons qui ne figurent pas au Top 10 des aliments diététiques.  « L’effet portion » conjugué aux arts de la table minimaliste n'est certainement pas suffisant pour réduire la mal bouffe moderne responsable de l’obésité galopante. 
Ne manquerait-il pas à cet « effet portion » l’effet « contenu de l’assiette » ?  Pour maigrir, ce que recommande l'OMS,  il faut  modifier les habitudes alimentaires responsables de l’excès de surpoids, associées à de l'exercice physique. Avec ou sans bonbons, l'expérience « effet de portion » est à tenter. Du moins pour ceux qui ne souffrent pas de « maigritude » ou de la faim . Car comme le souligne le nutritionniste Barry Popkin  à l’université de Caroline du Nord, « il y a désormais plus d’un milliard de personnes en surpoids sur la planète , quand 800 millions sont dénutries.» 
Sources: op p 11  L'Effet Portion,  Cerveau et Psycho n°17
A.Geier et al: A new heuristic that helps explain the effect of portion size food intake, in Pychol.Science, vol 17, p 521, 2006
Nicole Bétrencourt, cliché Exmed

4 octobre 2006
Visiteurs de septembre
On dit volontiers que la force des communications par la Toile est à la fois sa diffusion sans frontières, et surtout sa possibilité de pouvoir fonctionner à double sens. C’est à dire, contrairement à l’écrit traditionnel depuis Gutenberg, les messages Internet ne vont pas en sens unique des auteurs vers les lecteurs. Les voyageurs de l’Internet font aussi entendre leur voix. Tout le monde ne souhaite pas, pour de multiples raisons bien légitimes, prendre le temps de répondre. Mais chacun conserve la possibilité de naviguer comme il veut, et d’exercer ses propres choix d’un simple clic.
Notre outil statistique de fréquentation du site ( Advenced Web Statistics 6.2 ) nous indique combien vous avez été à venir ici, le nombre de pages qui ont été vues, les pages qui ont eu le plus de succès, vos pays d’origine. Mais s’agit-il d’une fréquentation ponctuelle de type “automatique”, comme on zape distraitement devant son poste de télévision ?
Une évaluation du nombre de visiteurs qui auraient inscrit ce site sur la liste de leurs favoris est de 2487 sur 9610 visiteurs en septembre. Soit un tout petit peu plus de 25 %. Un quart des Internautes manifestent ainsi leur intention de revenir sur Exmed. Merci, les Internautes, et ... bravo les auteurs : à l’évidence, on en redemande.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

5 octobre 2006
Contagion
Mais non il ne s’agit nullement d’une nouvelle pandémie type grippe aviaire. La contagion dont il est question est celle de la division, des coups bas, des fausses rumeurs.
Entre le 25 et le 29 septembre, France 2, pendant le 13h, a diffusé un feuilleton intitulé : Hôpital au secours !
Un hôpital comme tant d’autres, celui de Villefranche sur Saône et son lot d’infirmières débordées, de patients dans les couloirs, de médecins harassés. Quatre millions d’€ de dette, 40 millions d’investissements… etc.
Bref il fallait d’urgence pleurer dans la soupe.
Pas vraiment un scoop dans la situation actuelle d’économie de la santé. (jolie la formule, non ?)
Là où la situation devient intenable, c’est que non content d’assister aux lamentables coups bas entre partis et présidentiables, il faut maintenant que tout un chacun se dresse contre son voisin.
Les commentaires étaient injurieux et diffamatoires : il n’y a que l’hôpital qui soigne correctement, les cliniques c’est trop cher, les gynécologues dans le privé gagnent 5 à 8 fois plus qu’à l’hôpital, il n’y a que l’hôpital qui garde ses portes ouvertes toute la nuit.
Et voilà le privé désigné comme bouc émissaire de la gabegie de nos énarques.
Il n’est pas utile de se justifier face aux propos entendus toute la semaine, ni même de défendre les exercices qu’ils soient publics ou privés. La justice s’en chargera puisqu’une plainte en diffamation va être déposée.
Non, il faut dénoncer ce type de médiatisation scandaleuse digne des plus infâmes de nos journaux people. Pourquoi vouloir diviser les médecins, les patients ? Parce que le « Diviser pour mieux régner » est toujours d’actualité.
Il faut refuser de jouer le jeu des politiques et des médias. Exercice public ou privé, même combat : soigner ! Avec dévouement, constance, disponibilité.
Mesdames et Messieurs les médiatico-politiques, foutez nous la paix ! Laissez nous soigner du mieux que nous pouvons compte tenu de vos lois imbéciles. Quand vous serez malades, nus et gémissants vous serez bien contents que nous soyons à vos côtés et il est à penser que vous choisirez un bel établissement à la pointe, public ou privé. Battez-vous entre vous et laissez nous bosser ! Dr F Dencuff, cliché Exmed

6-8 octobre 2006
Image de soi
Il y a quelques jours un coup d’œil vous proposait de réduire la taille de vos assiettes pour…réduire votre tour de taille.
Jeannie Huang, jeune pédiatre et gastro-entérologue de l'université de Californie San Diego, va encore plus loin pour aider les enfants à être dégoûtés des menus fast food.
Vous connaissiez la balance, l’abominable miroir grossissant, vous serez maintenant mis face au miroir persuasif. Trop de tabac vous serez flétris, trop de bonbons, vous serez bouffis. Le docteur Huang va ainsi suivre, dès l'automne et pour quatre ans, une centaine d'enfants à risque accompagnés de leurs parents.
Cet outil prospectif a été mis au point par le laboratoire technologique de la société Accenture, à Sophia Antipolis en France. Le prototype ressemble à un miroir de salle de bains doté de caméras, qui reproduit un reflet numérique de soi. Un logiciel transforme l'image et montre à quoi ressemblera le visage dans le futur, selon le mode de vie de la personne.
Mme Huang réfute l’idée de la persuasion par la peur. Elle nous dit que "Les gens qui veulent changer leurs habitudes se découragent souvent. Une image positive de leur apparence peut stimuler leur volonté".
Autrefois les machos regardaient leur belle mère pour imaginer ce que deviendraient leurs femmes. Mais comme les machos n’existent plus et que les hommes nouvelle génération sont très soucieux de leur apparence, il suffit d’installer le miroir. Pardon de faire installer le miroir et nous serons tous des mannequins. ( Source : LE MONDE | 16.09.06 )
Dr F Dencuff, cliché Exmed

9 octobre
Coup de projecteur LEM 467
Vous savez que nous n’avons pas à Exmed pour habitude de chercher à livrer à nos lecteurs des informations sensationnelles, éventuellement teintées de scandale. La polémique, aussi justifiée qu’elle puisse être, nous semble toujours finalement destructrice pour ses protagonistes. Avec la LEM 467 de Françoise Dencuff intitulée “ Bien pire que le tabac, les phtalates”, nous ouvrons largement un dossier qui concerne au premier chef chacun de nous qui doit subir des soins de santé. Beaucoup de points d’interrogation restent posés pour les citoyens comme pour les professionnels de santé. A ceux dont c’est la mission de faire leur travail, rien que leur travail, tout leur travail. Rien de moins, rien de plus. Bonne lecture de cette LEM.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

10 octobre 2006
Ils ont pas peur
Ils, ce sont certains passagers d’un certain vol Djerba Paris. Que s’est-il passé ? Selon France Info du 7 octobre, ces pauvres gens ont eu la peur de leur vie. Soudain la température de la cabine a dégringolé, puis les masques à oxygènes sont arrivés devant les passagers, avant de disparaitre, puis d’être à nouveau là. Scènes de panique, on l’imagine volontiers. Au bout du compte, tout le monde est arrivé à bon port et entier.
Il parait qu’une action en justice a été lancée, en vue d’obtenir des dédommagements en espèces sonnantes et trébuchantes pour la peur ainsi subie. Comment l’argent obtenu d’un transporteur aérien peut-il avoir le moindre aspect apaisant, à défaut d’être soignant, pour les personnes qui ont vécu cette aventure ?
Aurons-nous demain des procès faits à nos autorités sanitaires à chaque fois que la peur qu’ils ont utilisé comme moyen de pression s’est révélée injustifiée ? Par exemple quand une pandémie de grippe aviaire ... ne survient pas. Et si demain, il était démontré que notre planète ne se réchauffe pas à cause de nos activités humaines, comme cela commence, enfin, à se murmurer dans les milieux scientifiques ? Tous ceux qui ont eu peur devraient-ils demander réparation ? On va bien finir par inventer un salaire de la peur pour tous . Quel cinéma en perspective.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

11 octobre
La mort de l’abat-jour …
Afin de réduire la dépression saisonnière, saviez-vous qu’il existe des « simulateurs d’aube » qui imitent à la perfection (dixit leur fabricant) la lumière de la nature ? Selon leur inventeur, ces lampes d’un nouveau genre sont sensées lutter contre les baisses d'énergie et les troubles affectifs (?) dus au manque de lumière en hiver. Elles sont commercialisées sous forme de lampes de chevet mais aussi de bureau - souhaitons que cette dernière n’en reste pas à la lumière de l’aube ! - et même de plafonnier.
Parmi les avantages de ces ersatz de lumière sont décrits également la réduction de l'hypersensibilité du système immunitaire, et la lutte contre les symptômes des allergies respiratoires. En effet, un petit appareil de photothérapie améliorerait la protection des muqueuses nasales en diminuant leur perméabilité et donc leur sensibilité aux divers allergènes. Mais dans ce dernier cas il est précisé qu’il faut mettre durant quelques minutes la lumière dans … le nez. A quand la lumière anticonceptionnelle ? En attendant, ne photons pas sans précautions !
Odette Taltavull, cliché Exmed

12 octobre
Lignes de défense
Des chercheurs français ont fait la preuve que « la présence de certains lymphocytes, potentiellement capables de reconnaître et de détruire les cellules tumorales, était l’élément le plus déterminant pour l’évolution ultérieure des patients ». Ces travaux codirigés par deux immunologistes, le Dr Franck Pages et le Dr Jérôme Galon, ont été réalisés dans l'unité Inserm 255 du Pr Fridman, en collaboration avec des chirurgiens de l'Hôpital européen Pompidou et avec un groupe de bio-informaticiens autrichiens.Ce critère semble même plus important que l’évaluation de l’extension.
Cette recherche a été menée sur des patients atteints de cancers colo-rectaux, qui sont au premier rang des cancers aussi bien masculins que féminins. « Mais il faut maintenant comprendre les raisons pour lesquelles certains patients ne développent pas ou du moins pas assez de réaction immune au niveau du site de la tumeur », expliquent les chercheurs. « Et trouver le moyen de réenclencher ou d'amplifier cette réponse. » Parmi les pistes intéressantes à explorer, ils citent celle de certaines cytokines capables d'attirer et d'amplifier les « lymphocytes mémoire » pour « booster » l'immunité.
Et nous revoilà devant l’éternel problème : pourquoi certains « résistent-ils » ? Nous avons beau brandir notre formule magique, Liberté, Egalité, Fraternité, nous ne sommes pas égaux face à la maladie et pour l’instant les raisons de cette injustice sont encore du domaine des conjectures. Nous pourrons peut-être compenser les lacunes de notre immunité à moins que nous ne commencions par arrêter de la mettre à mal à grand renfort de vaccins tous azimut, pollutions terrestres ou aériennes, stress sans nombre…
Juste pour le plaisir immunité vient de muer…racine commune à emprunter, mutualiser, communauté et communiste, communion, communiquer… rémunérer, congé et migration. Je suis sure que les chercheurs devraient creuser la piste de l’étymologie.
Bref pour l’instant la meilleure ordonnance reste celle de Snoopy : il vaut mieux être en bonne santé, au lit et à deux, que malade, au lit et tout seul.
A bon entendeur …
Dr F.Dencuff, cliché Exmed

13 au 15 octobre
Pas à court d’arguments
Trouvé dans Univadis ces derniers jours :La blouse blanche en hiver : trop long! En France, les hospitaliers dénoncent le sous-financement de leurs établissements. En Roumanie, les médecins protestent contre le sur-habillement de leurs infirmières. Des praticiens de la ville d'Iasi ont ainsi envoyé au directeur des services de santé de la région une pétition collective lui demandant "de bien vouloir ordonner aux infirmières et aux femmes médecins de porter désormais des mini-jupes"! Les mécontents expliquent que "les uniformes des infirmières sont totalement démodés et très peu pratiques"... 
Et Gabriel, vieux satyre aux pieds fourchus, d'estimer qu'ils sont trop timorés, ces médecins roumains: il propose, à défaut d'imposer, qu'infirmières, filles de salle, femmes médecins, visiteuses, bref que tout ce que nous nommons -gentiment- le sexe faible soit tenu de ne porter effectivement que la mini-jupe vaporeuse avec string obligatoire et, s'il vous plaît, bas résille sur talons aiguilles plutôt que ces lourdauds sabots auxquelles nous sommes habitués.
De plus, chaque matin, en début de service, vérification par palpation "nahmanuelle" sévère, comme dans les aéroports US.
ET si nos consœurs demandaient aussi qu'infirmiers et médecins travaillent en short ou en caleçon ?
Dr G.Nahmani, cliché Exmed

16 octobre 2006
En guise d’anniversaire LEM 468
Certains organisent un festin, ou débouchent une bonne bouteille pour célébrer un anniversaire. D’autres encore n’hésitent pas à se lancer dans un feu d’artifice. Et bien à Exmed on n’hésite pas à aller ... jusque dans la lune. Par quel voie mystérieuse ? Vous aurez la réponse en lisant notre lettre hebdomadaire de cette semaine. Son titre ? LEM et ... LEM. Vous décollez avec nous, amis Internautes ? Lancement imminent.
Et un grand merci pour votre fidélité, sans laquelle nous n’existerions pas.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

 

17 octobre 2006
Lait maternel et Q.I. infantile
Il ne suffit pas, pour avoir des enfants intelligents, d'être une bonne mère nourricière. C'est ce que nous apprend le QdM du 11/10/2006 sous le titre:<<Allaitement et quotient intellectuel de l'enfant. L'intelligence de la mère compterait plus que son lait.>>.
<<...[...] Des Écossais montrent, dans une vaste étude longitudinale, dont les données portent sur près de 5500 enfants, que l'intelligence maternelle a une influence plus décisive sur les capacités cognitives de l'enfant que l'allaitement au sein. Ce qui ne remet pas en cause les autres bienfaits de ce mode d'alimentation. [...] Cette étude montre que les mères qui allaitaient avaient une intelligence généralement plus élevée (score moyen au AFQT, Armed Forces Qualification Test :46,44 vs 26,24 pour les mères n'allaitant pas). Ce facteur était plus prédictif du choix de l'allaitement que tous les autres facteurs, y compris le niveau d'éducation, l'âge ou l'environnement familial. [...]. >>.
Petite interrogation de votre humble serviteur. Faut-il déduire de cette étude écossaise que les enfants nés de mères intelligentes auront un meilleur QI, ou que les mères ayant un bon QI allaitent leurs bébés au sein plus souvent que celles qui ont un QI inférieur? Voici une question qui ressemble fort à un "plaid" écossais.
Dr Ph.Deharvengt , le Père Igor, cliché Exmed

18 octobre 2006
Palmarès en question
A défaut d’aimer vraiment les contes, notre époque sérieuse se délecte des comptes. Dans sa revue de presse du 12 octobre le site sante.net fait son titre principal sur “ Un classement santé pour les villes de France” tel qu’il a été établi par Impact Médecine.
Peu importe ici qui sont les gagnants et les perdants, tant les facteurs pris en compte privilégient les organisations d’offre de soins, et les facteurs de risque liés à des problèmes économiques et sociaux d’après les comptes faits par les municipalités.
Car finalement, dans un pays où l’on est obligé de se doter de moyens de soins encore plus énormes qu’ailleurs et dans lequel de multiples initiatives publiques et privées sont lancées pour les plus démunis et les plus malades, est-ce vraiment là où l’on se porte le mieux ?
Logiquement, semble-t-il, ne serait-ce pas plutôt là où la santé des humains comme vous et moi est la moins bonne qu’il serait nécessaire de faire le plus gros effort d’équipement de soins ? Plus on se soigne ne veut-il pas dire : plus on est malade, et pas du tout : mieux on se porte ?
Plus sérieusement, et bien au delà, se pose la question de l’importance de l’influence des bons professionnels dans de multiples disciplines. L’excellence personnelle dans une activité liée à la santé a certainement un effet d’entraînement, de stimulation et de potentialisation des autres talents locaux. Y compris du côté de nos décideurs politiques et administratifs, la dimension du talent des hommes demeure un élément de première grandeur, quoi qu’on en dise volontiers dans nos discours égalitaristes.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

19 octobre 2006
Et l’expression revient
Votre serviteur fut l’un des cobayes d’une réforme des études médicales, dite réforme Debré. Passons sur l’objectif recherché en ce tout début des années 1960 : que la France dame le pion aux déjà tout puissants américains dans la récolte des prix Nobel de Médecine. Éclatant échec. Pour parvenir à augmenter la qualité - la facilité et l’impartialité - des examens en faculté de médecine, furent introduits alors les fameuses questions à choix multiples, dites QCM. La faculté de médecine de Strasbourg ( France ), lassée des recours en justices occasionnés par des erreurs de rédaction des questions, vient de prendre une décision radicale ( Le Généraliste du 6 octobre). On revient au système d’antan des questions rédigées par les candidats, et lues et notées par des examinateurs. Pas mal d’avoir une idée de la façon dont les futurs médecins sont capables de raisonner et ... de s’exprimer clairement par écrit, et non de remplir à toute allure des questionnaires aux réponses toutes faites.
Pas mal aussi pour pouvoir mieux adapter les enseignements aux carabins tels qu’ils sont, et pas tels qu’on les imagine être.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

20 au 22 octobre 2006
Rubrique Humour sur Exmed
Nos professions de santé ont été depuis si longtemps une des cibles favorites de ceux qui nous font rire qu’il est grand temps de nous lancer dans un nouveau défit. Celui d’utiliser l’humour sur ce site comme un puissant moyen d’expression médicale. C’est avec beaucoup de plaisir que nous invitons les Internautes à venir savourer les oeuvres originales du Docteur Cécile Bour dans un nouvel espace nommé : Sans humour on n’est rien du tout. Cette mise en ligne a été réalisée avec l’aide de notre webmécanicienne Christine Bruzek.
Mieux que de longs discours, allez donc faire une petite visite !
Vous pourrez venir régulièrement prendre connaissance des nouvelles aquarelles de Cécile Bour en cliquant sur le lien HUMOUR à droite de cette page.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

23 octobre
Au pays de Rabelais LEM 469
Que de remontrances subissons-nous, car il parait que plus que jamais nous creusons nos tombes tout aussi sûrement que le vertigineux trou de la sécurité sociale en passant beaucoup trop de temps immobiles à manger. Pour y remédier nos ministres en France s’agitent beaucoup. Sous l’oeil , très discrètement goguenard, de Gabriel Nahmani avec la LEM 469 : Polka des mandibules. Venez donc casser une petite croûte avec nous.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

24 octobre
Hypocondriaque comme un Français
Cela risque-t-il de devenir un proverbe chez nos voisins, au même titre que le germanique “ Heureux comme Dieu en France ? On parle, vous le savez, d’hypochondrie quand un sujet présente une préoccupation obsessionnelle de son état de santé. Notre cher Molière nous en a fait, il y a bien longtemps, un portrait parfait avec son “ Malade imaginaire”. Et bien, le sociologue Gérard Mermet avec sa “ Francoscopie 2007”, Larousse éditeur, semble en arriver à cette conclusion : “ le sentiment de mal-être est en effet de plus en plus répandu. Ces symptômes peuvent difficilement s’expliquer par une dégradation des conditions matérielles, puisque le confort s’est accru et l’activité professionnelle est moins pénible”. Il est intéressant de noter aussi que le nombre de consultations de psychiatres est passé de 13 millions - quand même- en 1992 à 17 millions en 2004. Le plus dramatique est que nous avons battu largement, hommes et femmes réunis, le triste record de suicides de toute l’union européenne. Et pourtant ... nous demeurons l’un des tous premiers pays du monde entier pour la longévité, et nous sommes volontiers crédités de disposer de l’un des meilleurs systèmes de santé de la planète. Cherchons l’erreur là où elle est vraiment, c’est à dire dans les valeurs sociales que nous prônons ou que nous laissons passivement prôner, et non dans de prétendues “insuffisances” de nos soins de santé pour faire de nous tous des surhommes.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

25 octobre
Pharmacie ... politique
Y a-t-il un rapport avec la prochaine empoignade à visée électorale Droite / Gauche dans la profusion d'articles traitant du médicament et de son devenir- remboursement en France ?
Quotidien du Pharmacien / 2 oct 2006: les prix des médicaments déremboursés ( faut bien que firmes pharmaceutiques et pharmaciens vivent ) ont augmenté en moyenne de 85 %, soit de 24 à 349% selon la spécialité dans une même officine de quartier; le déremboursement entraîne ipso facto une moindre prescription et donc en compensation une majoration notable du prix et, inévitablement, des prescriptions de spécialités bien plus onéreuses et remboursables.
Que Choisir / 7 oct 2006: "  «Si ces médicaments ont, malgré tout, un certain intérêt thérapeutique, il faudrait cesser d’entretenir l’amalgame entre la notion technocratique de service médical rendu et celle d’efficacité. Et dire, clairement, que le déremboursement relève d’un arbitrage économique et non médical ».
Le Journal de la Santé / 9 oct 2006: " Attention aux études financées par les labos: les résultats sont alors plus favorables selon une enquête comparative menée par des chercheurs danois du Centre nordique Cochrane de Copenhague: faut-il s'en étonner ? Peut-on imaginer une firme quelconque finançant des travaux pour promouvoir un de ses produits ( médicaments, voiture, ordinateur…) et n'en disant pas de bien ? " « Les études financées par les laboratoires pharmaceutiques sont moins transparentes, émettent moins de réserves par rapport aux méthodologies employées et conduisent à des conclusions plus favorables que les études de la base de donnée Cochrane. Elles sont donc sujettes à caution » 
Élevons le débat: La Haute autorité de santé (HAS) a préconisé jeudi 19 octobre au ministre de la Santé le déremboursement total par la Sécurité sociale de 89 médicaments jugés à "service médical rendu insuffisant", et un remboursement plus limité de 44 autres médicaments en fonction des pathologies.
L’avis de la HAS n’étant que consultatif, ce sera au gouvernement de trancher…
On apprend ainsi que le Niveau d'exigence ( de qualité) s'accroît parallèlement au progrès médical et le Président, puisqu'il en faut toujours, que la dite Autorité soit Haute ou Basse, de déclarer que certains médicaments ne passent plus la barre et pour ceux-ci il faut avoir une vision adaptée de la prise en charge par la collectivité".
Entre nous, Peut-on savoir quels étaient les HSTP ( Hauts Spécialistes du Temps Passé) qui ont vanté l"activité alors affirmée bénéfique de tous ces futurs déremboursés because SMR insuffisant  ? Quels sont ces patrons et ces énarques et ces firmes qui ont fait obtenir la prise en charge, via AMM, de ces produits maintenant honnis ?
je propose que ces spécialistes d'autrefois ( qui ont donné l'AMM) et ceux d'aujourd'hui qui la retirent…viennent travailler dans d'obscurs et modestes cabinets de généralistes pour, enfin, être confrontés à de vrais patients tout venant et apprendre, enfin, la vraie humaine médecine, celle qui n’a rien à voir avec ce que l’on fait dans les CHU et dans les cabinets ministériels bien cossus avec du beau linge bien portant et sans problème d'argent.
Dr G.Nahmani, cliché Exmed

g.nahmani@wanadoo.fr

26 octobre
Enfin admis officiellement
Depuis de multiples années, nous avons été quelques uns à demander que la Médecine Générale en France deviennent enfin une discipline universitaire à part entière. Au risque de lasser ses lecteurs, Exmed, dans ses écrits, en a si souvent témoigné !
Alors ne boudons pas notre satisfaction ! Le journal La Croix du 23 octobre affirme : « La médecine générale devient une spécialité ». Et cela à la suite de la signature de deux arrêtés par les ministres de la Santé, de l’Enseignement supérieur et de l’Education nationale. L’un crée une filière de médecine générale, avec la possibilité de nommer des généralistes à des postes de maîtres de conférences titulaires. Ce ne sont pas encore des “ vrais professeurs” titulaires de chaire de médecine générale, mais,jusqu’à ce jour, nos rares confrères généralistes professeurs n’avaient droit qu’à de fragiles strapontins de maîtres de conférence associés. Le second arrêté ministériel prévoit également pour les étudiants un stage de médecine générale en 4ème année. Pourvu qu’on ait prévu auparavant de trouver suffisamment de médecins généralistes pour accueillir dans leur cabinet privé, et dans des conditions de qualité, ces carabins ! Car, le seul lieu d’exercice de la vraie médecine générale est la clientèle personnelle du praticien. Et les patients ont aussi leur mot à dire.
Puissent nos décideurs de textes officiels ne pas l’avoir oublié !
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

27-29 octobre
Le dessin du Dr Cécile Bour

30 octobre 2006
Abus d'autorité intellectuelle LEM 470
Outrepasser les limites et les compétences de son champ d'activité professionnelle est un travers fréquent. On est habitué à ce que des acteurs ou des joueurs de football livrent aux médias leur sentiment sur les grandes questions du moment, liards ou la philosophie. Quand cela commence à toucher la santé, notre santé à tous, tant physique que psychique, nous dressons l'oreille. Françoise Dencuff avec sa LEM 770 : “ Des sociologues que se prennent pour des psys “ nous montre clairement qu'il est temps de ne plus se laisser manipuler. Des citoyens lucides, cela aide bien à renforcer la santé générale d'une société. Nous en sommes persuadés à Exmed, en tout cas. Bonne lecture.
Dr F-M Michaut, logo d'Exmed

31 octobre 2006
« Les Grosses Têtes »
Nos ministères s’exposent. Le trombinoscope de 600 décideurs qui tiennent notre destin entre leurs mains vient de paraître. Source : Egora.fr, 24/10/2006.
Vous saurez tout, tout, tout … sur leur CV, leurs coordonnées, leurs postes, leurs calvities. Je vous avouerai que je n’ai pas commandé ce who’s who ministériel (petite précision le prix de cette galerie d’art est de 88€) mais à parcourir rapidement les pages en libre accès, il faut bien reconnaître que les femmes brillent par leur absence.
Il est évident qu’elles n’accèdent pas aux postes à responsabilité par peur de se faire tirer le portait. Enfin postes à responsabilité c’est à voir car que l’on soit ministre ou haut fonctionnaire, la responsabilité est à l’aune de la titularisation à vie.
Mais ne faisons pas la fine bouche, nous saurons maintenant qui est au bout du fil à condition bien sûr que les secrétaires n’aient pas reçu l’ordre de faire barrage.
Réjouissons-nous avec notre ministre : Ce trombinoscope constitue à cet égard un important progrès dans la mesure où l’ensemble des acteurs institutionnels du monde de la santé et de la protection sociale y sont identifiés. Il s’agit d’un trombinoscope : il trahirait sa nature s’il ne contenait pas les photographies de l’ensemble de ces personnes. Et je crois que ce choix n’est pas neutre : c’est en effet permettre de donner un visage à tous les acteurs du système de santé français, c’est aussi pouvoir identifier les femmes et les hommes qui font avancer les choses, qui font bouger les lignes dans ce monde diversifié qu’est celui de la santé.
Remercions donc ces bougeurs de ligne portraiturés… de nous avoir amené dans le mur.
Dr F.Dencuff, cliché Exmed
PS : Par curiosité décideur au féminin ?…décidrice ou décideuse, à vous de choisir.

1er novembre 2006
Les saints en question
Le calendrier grégorien, celui que nous utilisons dans notre occident à culture chrétienne, célèbre aujourd’hui tous les saints. Chaque jour, en dehors des fêtes nationales , est attribué à un, ou deux, saints. Et pas seulement les calendes, comme dénommaient les Romains les seuls premiers jours des mois. Il n’est pas sans intérêt de se souvenir que le culte des saints est une création relativement récente de l’Eglise.
Vers l’an 1000, les évêques eurent le pouvoir de nommer des saints. Ainsi de multiples divinités locales vénérées localement bien avant toute christianisation purent être récupérées. Voilà qui renforça considérablement le pouvoir des princes de l’Eglise, et contribua à étendre largement le nombre des fidèles et des croyants. Chacun se souvient d’un Saint Georges terrassant un dragon, ou d’un Saint Jean Baptiste, qui, dit-on, baptisa Jésus lui-même dans les eaux du Jourdain. Il est cocasse, à nos yeux contemporains, que des saints aient pu être canonisés - selon la formule du droit ecclésiastique- un millénaire après leur mort !
Alors puisque nous avons une pensée pour nos saints à nous, ne lésinons pas. Et étendons-là à tous les saints de tous les pays du monde et de toutes les époques.
Sans oublier de laisser dans nos cœurs quelques strapontins disponibles pour tous ceux d’aujourd’hui et de demain, religieux autant qu’incroyants.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

2 novembre 2006
Mieux vaut tard que jamais 
Deux ministres pour deux arrêtés. Les ministres de l’Education nationale et de la Santé ont signés la reconnaissance universitaire de médecine générale. Le premier arrêté crée l’option médecine générale au sein du Conseil national des Universités et le second la mise en place d’un stage chez le généraliste dès la quatrième année.
Comme il faut toujours un bis repetita, ce fameux stage est en réalité obligatoire depuis 1997 mais jusque là très peu couru. Faute de candidats ou de tuteurs ?
La bonne nouvelle, à moins qu’il ne faille attendre encore presque dix ans, c’est l’instauration de postes de professeurs et de chefs de cliniques…à condition que la pénurie criante de généralistes permette ces « promotions ».
La médecine générale devient donc une spécialité…à quand la revalorisation des actes ?
Les périodes électorales sont fécondes… espérons que le bébé ira jusqu’au terme.
Dr F.Dencuff, cliché Exmed

NDLR : Ce sujet a déjà fait l’objet du Coup d’Oeil “ Enfin admis officiellement” du 26 octobre. L’importance du sujet pour notre santé mérite bien le “ bis repetita” de notre rédactrice. FMM

3 au 5 novembre 2006
Le dessin de Cécile Bour : “ Vous n’avez rien, c’est dans votre tête “

6 novembre 2006
Vous avez dit bon ? LEM 471
On en parle beaucoup dans les familles et dans le public de ce que peut être un bon ( ou un mauvais) médecin. Le sujet agace beaucoup les cercles médicaux, qui ne cherchent pas trop à aborder cette question épineuse pour ... notre cher amour-propre. Le technocratique “ service médical rendu” appliqué uniquement aux médicaments évite lui aussi soigneusement le problème. Comme si un médecin, notre médecin, n’était qu’un technicien parfaitement robotisé et interchangeable.
Alors, quand Gabriel Nahmani nous propose sa LEM 471 “ Bons médecins “, ne bridons pas notre curiosité, que nous soyons ou non des porteurs de blouse blanche.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

7 novembre
En avant la musique 
Ils sont fous ses anglais…parole de bretonne. Adrian Worth, psychologue de l’Université de Leicester a décidé de voir s’il y avait un lien entre ce qu’écoutent ses compatriotes et leur style de vie. Les 2500 « heureux » participants lui ont permis de démontré que le Hip-Hop et la Danse Music réveilleraient les morts… Moins trivialement 35 % des amateurs de Hip-Hop et 29% de fans de la danse avaient eu plus d’un partenaire sexuel au cours des 5 dernières années. Et 50% des Hip-Hopeurs ont eu des problèmes avec la justice.
Et les amateurs de musique classique… ils adorent le cannabis (25%), ceux de l’opéra…les champignons hallucinogènes (12%), quand à ceux de la country, ils ne sont que 1,5% à avoir eu plus d’un partenaire sexuel en 5 ans.
Si nous comprenons bien, nous pouvons établir les ordonnances suivantes : pour la gaudriole et un entretien avec la police il vaut mieux une musique bien répétitive avec un rythme proche des battements du cœur tachycardique et pour planer un p’tit air du divin Mozart. Quand à la country, elle permet de rester fidèle.
Plus sérieusement Mr Worth ne compte pas en rester là et via son site veut étudier les rapports entre musique, sexe, âge et style de vie de 10.000 personnes. Si les précédents résultats sont confirmés sur une grande échelle va falloir que PDD, Eminem, et autres gros bras changent d’air… Et il paraît que la musique adoucit les mœurs !
Pour ceux qui souhaitent donner un coup de main à Adrian Worth voici l’adresse de son site : HYPERLINK "http://www.musicaltastetest.com" www.musicaltastetest.com Source : LJS.com, Paris, le 15/09/06.
Dr F.Dencuff, cliché Exmed

8 novembre 2006
Histoires de fous en prison
 <<Enfermez ces fous qu'on ne veut pas voir>>. C'est sous ce titre que le QdM du 31/10/2006 annonce la sortie en librairie du livre de Catherine Herszberg <<Fresnes, histoires de fous>>, aux éditions du Seuil. Morceaux choisis: Catherine Herszberg a suivi pendant plusieurs mois le travail quotidien de l'équipe du service médico-psychologique régional (Smpr) de la prison de Fresnes. Son constat est alarmant: les prisons sont pleines de fous, trop dérangeants pour qu'on les envoie à l'hôpital psychiatrique, qui manque de moyens. Trop fous pour avoir une raison d'être dans une prison qui, elle, n'a ni la volonté ni les moyens de les soigner.
    [...] Odeurs, promiscuité, bruits, souffrance psychique et misère physique, violence institutionnelle caractérisent ce lieu de détention où vivent près de 2000 détenus. [...] Sept mille personnes passent par Fresnes chaque année: 50% des entrants ont moins de trente ans, 12% sont sans domicile fixe, 54% sans travail, les trois quarts sont célibataires et ont quitté l'école avant 18 ans, 40% lisent difficilement ou pas du tout, 80% fument, un tiers se droguent, un tiers ont une consommation excessive d'alcool, 10%sont polytoxicomanes. [...] Soignants et surveillants, dont les relations sont pourtant souvent conflictuelles, s'accordent à le dire: plus les années passent et plus il y a de détenus souffrant de troubles mentaux, souvent graves. Bon nombre d'entre eux n'ont rien à faire en prison où leur état s'aggrave; d'autant moins que la valeur punitive de l'incarcération n'a souvent aucun sens pour eux. 21% des détenus souffrent de troubles psychotiques, dont 7% de schizophrénie, 40% de dépression, 33% d'anxiété généralisée. Le suicide est 7 fois plus fréquent en prison qu'au dehors et 7 fois plus fréquent au mitard (cellule d'isolement disciplinaire, NDLA) qu'en détention ordinaire. [...] De plus en plus de fous vont en prison, et la prison rend fou. [...] Criminaliser la maladie mentale constitue une régression très grave. [...] >>.
    Bonne lecture, et bonne réflexion sur cette honte de notre société.
    Dr.Ph.Deharvengt, alias le Père Igor, cliché Exmed

Additif :    <<Santé mentale en milieu pénitentiaire. Le rôle délicat des psychiatres...
    La psychiatrie est l'objet de toutes les sollicitations de la société: elle veut être protégée une fois pour toutes des malades mentaux qui passent à l'acte, et parfois récidivent. Or délinquence et criminalité ne sont pas l'apanage des psychotiques, loin s'en faut, explique au <<Quotidien>> le Dr.Bernard Méry, psychiatre au centre hospitalier Henri Laborit de Poitiers, organisateur des 18èmes Journées de la santé mentale en milieu pénitentiaire à La Rochelle, les 6 et 7 novembre. [...] >>
    Source: le QdM du 03/11/2006

9 novembre 2006
Le foie s’exporte bien
Source : Egora.fr, jeudi 26/10/2006
A l’initiative de J. Chirac et sous le haut patronage du Pr Bismuth, Wuhan en Chine, va se voir doté d’un centre des maladies hépatobiliaires ultra moderne.
Les cancers et cirrhoses induits par les infections à virus des hépatites B et C sont particulièrement importants. (près de 10% de la population).
Le Pr Bismuth a conçu ce centre sur le même modèle que le centre hépato biliaire de Paul Brousse à Villejuif.
Le banc et l’arrière banc des « hommes qui comptent » ont assisté au dévoilement de la maquette… plutôt réussi d’ailleurs. Les médecins et infirmiers spécialisés seront formés en France. Le Pr Bismuth lance un appel … aux sponsors pour la formation de ces personnels. Espérons qu’ils ne seront pas obligés de porter sur leurs blouses les logos des entreprises.
Comme toujours ce sont les réactions des lecteurs qui sont particulièrement pertinentes. Celle d’un médecin de San Salvador qui demande quand sera construit le même en Amérique Latine. Au risque d’être cynique je ne pense pas que les intérêts commerciaux sud américains soient à la hauteur de ceux générés par l’immense population chinoise.
Un autre lecteur pose la question qui dérange. Qui dit maladie grave du foie, dit possibilité de greffes. En Chine les donneurs sont…volontairement obligés. En effet ce sont les prisonniers.
Et voilà, comme pour les J.O., il semblerait que les contrats signés même pour des raisons « humanitaires » oublient certaines catégories d’humains.
Curieux qu’aucun des journalistes si prompts à s’émouvoir sur la misère « sensationnelle » du monde n’ait relayé cette info. Même dans la presse médicale. Merci à Patrick Morille de l’avoir fait.
Dr F.Dencuff, cliché Exmed

10-12 novembre 2006
Le dessin de Cécile Bour
“ Les psys”

13 novembre 2006
Pour s’éclaircir les idées LEM 472
Il n’est pas facile du tout de se faire une opinion qui ne soit pas épidermique ou influencée par des opinions partisanes sur certains mouvements de l’esprit humain.
Sigmund Freud, qui après une carrière de chercheur bien mal payée, et pour gagner la vie de son jeune couple dut ouvrir son propre cabinet médical, en est un exemple fameux. Ne pouvant pas devenir psychiatre, c’est en tant que “médecin des nerfs” qu’il exerça. Ainsi nommait-on dans l’univers germanique les praticiens prenant en charge ceux dont l’état psychique ne nécessitait pa une hospitalisation. Nous dirions maintenant plutôt les névrotiques que les psychotiques. Vous voulez en savoir un peu plus ? La LEM 471 Un homme seul vous attend.
Bonnes lectures à tous
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed


14 novembre 2006
Norvégiennes à la barre
Comme c’est étrange, l’un des pays scandinaves, toujours considérés en France comme des modèles en matière de droits sociaux, vient de prendre une mesure spectaculaire, dont notre pays latin ne s’est pas fait l’écho. Le gouvernement norvégien - alors sous étiquette conservatrice - a décidé d’imposer la présence de 40% de femmes dans les conseils d’administration des entreprises privées ( Source : émission “ Capital” M6 du 12 novembre). Les conseils d’administration sont les lieux de décision des systèmes qui créent une grande partie de la richesse ( et des emplois ) d’une société. Jusqu’à présent, la domination masculine y est quasi absolue.
Or, il est maintenant bien établi que les équipes de direction qui comprennent uniquement des hommes, ou uniquement des femmes, prennent de moins bonnes décisions que celles où travaillent ensemble des femmes et des hommes. Inutile de dire que les résistances des Norvégiens ont été fortes. C’est le gouvernement social-démocrate parvenu au pouvoir qui a imposé définitivement au pays norvégien cette féminisation de force du monde économique.
Cela sera-t-il contagieux ailleurs, mesdames et messieurs ?
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

15 novembre 2006
France ou Europe ?
Le plus jeune des candidats à l’élection présidentielle en France part en guerre contre le monopole de la Sécurité Sociale dans le domaine de l’assurance maladie, maternité et invalidité. Marianne du 4 au 10 novembre fustige ce point de vue d’un péremptoire “ C’est impossible puisque la loi ne le permet pas”, avec en conclusion “ Où l’on s’aperçoit que le libéralisme et le lobbying le plus éhonté sont synonymes”. Et pan sur le bec de ceux qui exercent une profession encore dite, horreur, libérale.
Or dans le Magazine de la santé ( France 5 ) du 29 mai 2006, notre excellent confrère Michel Cymés parlait déjà de la fin du monopole de la Sécurité Sociale. Près de 5000 Français ont déjà fait ce choix.
Comment font-ils ? Et bien, ils s’inscrivent et payent leurs cotisations - moins lourdes - à une caisse d’un autre État communautaire. Est-ce interdit par la loi ? D’après Jean-François Prévot, professeur de droit à Paris V, une directive européenne de 2001 a mis fin au monopole de la Sécurité Sociale en France. Que notre sécu se défende bec et ongles et que les juges ne se sentent pas en terrain sûr - pour leur avancement - afin que le droit européen prime, comme il le doit, le droit national n’étonne personne. Un sondage IPSOS aurait cependant montré que 65% des Français voudraient pouvoir choisir librement leur assurance maladie. Affaire à suivre.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

16 novembre 2006
On en bave déjà
Vous connaissez l’opiorphine ? D’après Catherine Rougeot, chef du laboratoire de pharmacologie des régulations neuro-endocrines de l’Institut Pasteur à Paris, cette substance serait aussi efficace que la morphine pour soulager la douleur en expérimentation sur les rats. Source : Le Figaro, cité par la revue de presse de www.sante.net. Savez-vous où l’on a découvert cette substance prometteuse? Et bien, dans la salive. Un chercheur, atteint d’un syndrome de Zizou, aurait-il craché de dépit sur un animal qu’il martyrisait en vain ? A moins qu’un observateur à l’esprit ouvert ne se soit demandé pour quelle raison son chat ou son chien léchaient régulièrement leurs plaies ? La crache de nos jeux d’enfants aurait-elle finalement les mêmes vertus antalgiques ? Après le don du sang et des organes, connaîtrons-nous un jour le don de salive ? Fabricants de crachoirs, tenez-vous prêts.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

17 au 19 novembre
Le dessin de Cécile Bour
“Communication médicale”

20 novembre
Sur un air wagnérien LEM 473
Nous nous intéressons beaucoup ici aux relations humaines tant dans nos pratiques de soins de santé que dans nos vies à tous. Dans la LEM 473, c’est la question éternelle du chantage et de son terreau favori , la peur, qui est soulevée par Françoise Dencuff. “ de musique” vous attend, amis Internautes. Bonne lecture.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

21 novembre 2006
Mensonges et vérités
A l'occasion de la parution du livre-enquête "La relation médecins-malades : information et mensonges" (éditions PUF, 165 pages) de Sylvie Fainzang, anthropologue et chercheuse à l'Inserm,
Combien d'entre nous, patients ou médecins,n'auront jamais triché quand il s'agissait de savoir, d'expliquer, de rassurer ?
Une vieille patiente, convoyeuse de malades à Lourdes, revient d'un pèlerinage, fatiguée, "grippée": je lui demande de se déshabiller pour l'ausculter, elle de me dire " ce n'est pas grand chose, je tousse simplement, donnez-moi un sirop…", Gabriel insiste, obtient que cette dame âgée, d'un naturel très pudique, consente à retirer ses liquettes: une énorme et déjà ancienne traînée lymphangitique bosselée barre sa poitrine se dirigeant vers l'aisselle, le sein est creusé de rétractions profondes, le diagnostic est évident, elle de m'affirmer qu'elle ne savait pas, qu'elle n'a rien senti, que ça vient de sortir !" Maman Germaine, me racontez pas d'histoire, c'est vieux comme tout, cette chose-là ". Germaine est morte lamentablement quelques semaines plus tard, en proie à des douleurs épouvantables mal calmées par les cocktails les plus éprouvés.Germaine, vieille fille, occupée à catéchiser, n'avait jamais montré sa poitrine à quelque homme que ce soit et ne consultait que très rarement.
Gabriel, de son côté, s'est souvent trouvé très gêné quand il lui fallait dire ce qu'il avait diagnostiqué, et prescrivant un examen échographique ( foie néoplasique évident) de donner au patient inquiet une lettre au contenu rassurant, (sachant que cette lettre serait ouverte) et de téléphoner au radiologue ( moins artiste que notre Cécile !) pour lui expliquer le pourquoi du contenu et le diagnostic-évident-non dit.
Ô, combien, non pas de marins partis pour des mers lointaines, mais de médecins traitants, de chirurgiens, ont tourné autour du pot, ont lambiné de mensonges en mensonges, ont proposé des diagnostics hésitants, " on ne sait pas encore, on cherche…" alors même que le patient SAIT, perçoit les transformations intimes de son corps et que les atermoiements des médecins ne peuvent qu'alerter.
Un moment de grâce, c'est quand le malade décide de ne plus tricher et de dire au médecin qu'il SAIT ce qu'il a et qu'il VEUT SAVOIR la VÉRITÉ afin de prendre ses dispositions…soulagement infini pour les Gabriel,François,Patrick et autres Philippe, on est sur la même longueur d'onde, on parle le même langage, il n'y a plus de faux-fuyants, on va vraiment s'attaquer au problème.
Tous les médecins ne trichent pas, et tous les patients ne veulent pas savoir, chaque patient reste un cas particulier avec lequel le médecin doit savoir composer, se taire ou parler, expliquer prudemment aux proches afin de ne pas être taxé d'incompétence, d'avoir ignoré le diagnostic…
Finalement, la médecine est vraiment un ART, l'art du mensonge à visée humanitaire avec certains patients, l'art de la franchise nette et brutale avec d'autres, l'art du louvoiement, l'art des moues dubitatives, des grimaces, des sourires rassurants, des caresses sur des joues parcheminées, l'art souvent des silences prolongés: lui ou elle aujourd'hui, moi bientôt ? Chacun de nous sera confronté, tôt ou tard, au moment indicible de sa FIN.
Dr G. Nahmani, cliché Exmed

22 novembre
Œil pour œil
Une étude épidémiologique a été menée au CHU de Purpan ( Toulouse, France). Son objectif est de se faire une idée de l’aptitude visuelle à la conduite automobile des plus de 60 ans. En prenant comme critères ceux retenus par le Journal Officiel du 29 mai 1997, le résultat est préoccupant ( source QdM du 16 novembre ). Nos retraités si volontiers au volant semblent avoir quelques problèmes oculaires pas vraiment rassurants pour tous les utilisateurs de la route et de la rue. Sur 100 sujets examinés dans cette étude, 29 présentent une inaptitude. Un sur trois, bigre. Les seniors - ce qui se dit en français les plus vieux - sont-ils des dangers ambulants ? Un bémol lénifiant. Si nos yeux défaillants ont en moyenne 70,7 ans, le nombre de ceux qui pourraient retrouver leur acuité visuelle réglementaire dans 20% des cas.
Il est vrai que quand on constate le nombre énorme des conducteurs bien âgés des deux sexes roulant tranquillement sans lunettes, on se pose quelques questions. Et quand on les voit marcher quand ils quittent leur cher volant, on se demande parfois ce qu’ils pourraient faire en cas de nécessité de manœuvre urgente. Avoir bon pied, bon œil, le proverbe n’a peut-être pas tort.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

23 novembre 2006
Ave Cesar
Le quotidien le Monde d’hier l’affirme. Actuellement en France une naissance sur cinq se ferait par césarienne. Le nombre de ces interventions chirurgicales aurait formidablement augmenté durant les vingt cinq dernières années. Certes le grelot du coût d’une telle pratique pour les finances déjà chancelantes de notre assurance maladie ne manquera pas d’être agité. L’hypothèse que nos parturientes aient de plus en plus de mal à donner le jour à leurs bébés par voie naturelle ne semble pas défendable. Il est, par contre, évident que prendre la décision d’une telle opération peut améliorer le confort d’exercice de l’obstétricien, tout comme le chiffre d’affaire de l’établissement hospitalier concerné.
Ce qui semble plus troublant, c’est la fréquence grandissante des césariennes dites de convenance, c’est à dire réalisées parce que la femme le demande. Et parce que que le médecin accède à cette demande ! Comme si mettre un enfant au monde en dormant constituait un idéal de confort. Que nous sommes loin de la coutume africaine d’antan dans laquelle subir une césarienne était un deshonneur pour toute une famille. Au point que, l’auteur en a été le témoin oculaire, des services abritant les jeunes opérées et leurs nouveaux-nés devaient être fermés à clé la nuit pour éviter que des empoisonnements mortels ne puissent se produire.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

24 au 26 novembre 2006
Dessin de Cécile Bour: Lenteurs hospitalières asassines

27 novembre 2006
Dangereux amalgame LEM 474
Pourquoi donc est-il si important en pratique de comprendre en quoi se différencient fondamentalement les exercices de la médecine spécialisée en milieu hospitalier et de la médecine générale en cabinet ? Parce que d’une part, il s’agit de cesser de précipiter la fuite vers d’autres activités des jeunes médecins déçus par leur métier de généralistes , et surtout, parce que tous les malades virtuels ou actuels que nous sommes ont le plus grand besoin d’un corps médical de proximité de haute qualité.
La LEM 474 “ Fatale erreur de système”, ce dont on connaît les conséquences sur notre ordinateur personnel, est à votre disposition si vous le souhaitez.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

28 novembre 2006
Inventaire à la Prévert
Il y en a vraiment ASSEZ de la lâcheté institutionnalisée qui gangrène ce pays: hier, une jeune patiente qui prépare une belle crèche de Noël pour l'école où vont ses filles m'a appris que les personnages à connotation religieuse sont désormais interdits car il ne faut pas déplaire aux musulmans scolarisés qui les refusent et risquent de faire des histoires! Des gamines de 8 ans affublées déjà du voile dictent la loi à la directrice qui craint…pour son avancement et file doux…
Juste une petite liste à la Prévert ?
• Les malvoyants qui continuent de (mal se ) conduire,
• les Mal-entendants,( dont je suis) sourds aux objurgations et conseils les plus divers,
• les adeptes et consommateurs de drogues dites de doux oubli ( Shakespeare) responsables de nuisances acoustiques et olfactives et surtout d'accidents,
• les branquignols de la télé qui espèrent diriger et dirigent l'opinion de la majorité des spectateurs,
• les branquignols des Champs Élyséens et tous les prétendants à y crécher, et ils sont nombreux tous les 5 à 7 ans,
• les pseudo-artistes RAPeux qui conduisent avec la copie du permis d'un homonyme et lui font encaisser tous leurs PV,
• les Maires qui bafouent allègrement l'opinion des concitoyens refusant telle érection statufiée,
• les " ceusses", encagoulés et voilées, qui veulent imposer leurs coutumes et leurs croyances au vieux peuple gaulois,
Et patati et patata, et patati et patatant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle casse…ON avisera après seulement !
Dr G. Nahmani, cliché Exmed

29 novembre 2006
Et on repique
Nous apprenons par la presse la mise sur le marché d’un vaccin  préventif du cancer du col de l’utérus responsable de près de 1000 décès par an en France. Seules les femmes porteuses de certaines souches du virus HPV risquent de développer un cancer, mais le laboratoire fabricant précise qu’il « préconise une prescription à toutes les femmes de 9 à 26 ans ». Reste à espérer que les effets secondaires -possibles à la suite de toute vaccination - ont été envisagés, recherchés et soigneusement pesés dans la balance bénéfice-risque. Car même si l’obligation vaccinale n’est pas encore de mise, la publicité commence fort ! Ce qui n’est pas sans rappeler la campagne massive de vaccination contre l’hépatite B qui a tant fait couler d'encre, et dont le même laboratoire fut l’un des fabricants …
Odette Taltavull, cliché Exmed

 

30 novembre 2006
Un statut pour les patients
Le président du Collectif inter associatif sur la santé (Ciss), Jean-Luc Bernard, en clôturant les premières journées de ce collectif, qui regroupe les associations de patients, a demandé à Xavier Bertrand une plus grande représentativité des patients au sein des institutions hospitalières et médicales. « La représentation syndicale ne suffit pas, il nous faut être plus présents pour veiller au bon respect du droit des malades » (source egora.fr, 10/11/2006)
Et voilà l’usine à gaz des droits des malades relancée. Entre les obligations d’informer et le dossier médical personnel, bonjour la confiance ! Un statut, de ester : se tenir debout, comme statut ou état. Plus de flexibilité, à bas les relations personnalisées. Toutes et tous au garde à vous. Patients comme médecins.
Prenons le concept du consentement éclairé : il faut d’abord que le patient ait envie d’entendre son médecin lui dire : vous avez un cancer qui se généralise, nous ne pouvons plus rien pour vous… choisissez entre les différentes options, mourir chez vous ou à l’hôpital (nous ne parlerons même pas des unités de soins palliatifs rares et débordées). Ou encore: vous avez un cancer du sein, nous avons plusieurs protocoles possibles, lequel préférez-vous ?
Caricatural, certes, mais comment nos énarques peuvent-ils imaginer que la grande majorité de leurs concitoyens, malades et terrorisés par le diagnostic, vont pouvoir prendre ce genre de décisions ?
Un statut pour les patients ? Mais ils en ont déjà un, celui de… patients justement. Celui qui donne obligation de moyens aux médecins, celui qui donne obligation de respect, de maintien de la dignité, de compassion.
Oui ! Les médecins ont parfois abusé de leur pouvoir, souvent infantilisé leurs patients mais ils ne sont jamais restés statiques, ils ont accepté les risques et la plupart du temps assumé leurs erreurs.
Vous, Patients, refusez d’être les otages de manœuvres politiques visant à diviser pour mieux régner. Parlez à vos toubibs, refusez, confrontez, vérifiez mais ne vous enfermez pas dans la gangue rigide de la méfiance.
Pour information, le CISS a reçu 650.000 € de subventions pour l'année 2006 et en aura 250.000 de plus au titre de l'année 2007.
Dr F.Dencuff, cliché Exmed

1 au 3 décembre 2006
Dessin de Cécile Bour : Contrôle des émotions

4 décembre 2006
Pionnier de la médecine générale LEM 475
Dans tous les domaines, comme en médecine, certains sont plus clairvoyants que d’autres. Ce qui ne veut pas dire ni qu’ils sont plus heureux ni qu’ils sont plus reconnus par leurs contemporains ! Et quand, des années et des années plus tard, on se rend compte de la justesse de leur vision des choses, il est des plus fréquent qu’on oublie même de mentionner leur nom. Ainsi fonctionnent depuis toujours les humains.
En ces temps de craquements du côté d’une médecine générale en recherche d’organisation en France, écoutons un instant l’un de nos prédécesseurs. “ Le docteur Guy Sharf “ , LEM 475. Bonne lecture
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

5 décembre 2006
Refus de soins
Nous avons déjà évoqué sur Exmed la problématique du refus de certains de nos confrères de soigner les bénéficiaires de la CMU. Aucun médecin ne peut rester indifférent à ce comportement qui remet en cause une valeur essentielle de notre métier : la non discrimination.
Pourtant selon la déontologie médicale un médecin est autorisé à refuser de prendre en charge un patient, à condition qu’il l’aiguille vers un autre praticien.
Ce qui dérange, au premier abord, c’est que le refus n’est pas une question d’incapacité, de temps ou d’incompatibilité d’humeur mais d’argent. Il est exceptionnel que les médecins osent parler d’argent. Des dizaines d’années de vaches grasses ont laissé dans l’inconscient collectif l’image du médecin « friqué ». Ce temps est désormais révolu pour un grand nombre.
Il est toujours difficile de confronter les notions de service, d’obligation de soins à celle de juste rémunération. Idéalement il serait beaucoup plus confortable de n’être aucunement tenu de gagner sa vie.
Le débat vient d’être relancé par un communiqué de presse du Président de la FHF (Fédération Hospitalière de France), Claude Evin… très choqué par des propos que l’on pouvaient lire dans les colonnes du Monde : « On ne peut pas demander aux médecins libéraux au nom de la déontologie, d´assumer tous les problèmes sociaux (…) » (source egora.fr, 16/11/06)
Choquant peut-être mais pas faux.
Quoiqu’il en soit la discrimination a toujours existé. Combien d’entre nous n’ont-ils pas décroché leur téléphone pour appeler un confrère hospitalier soit pour obtenir un rdv plus rapide, soit pour avoir enfin des nouvelles pour des proches. Il est évident que Claude (Evin), Gérard (Depardieu), Ségolène (Royale), nos Johnny ou Zizou nationaux obtiendront des soins « sur mesure ». Le corporatisme, le relationnel, le lobbying, le copinage font partie de nos maigres moyens pour tenter d’avancer plus vite et mieux que les copains.
L’indignation semble toujours bien venue en période pré électorale.
Que celui qui n’a jamais péché lance la première pierre aux toubibs !
Dr F.Dencuff, cliché Exmed

6 décembre 2006
L’effort pour rester fort
D’après le Figaro ( revue de presse Mediscoop du 4 décembre), l’organisation mondiale de la santé (OMS) vient d’affirmer le rôle majeur de l’activité physique pour réduire l’obésité et de nombreuses maladies chroniques. Il n’y a pas de quoi surprendre les médecins qui ne cessent de seriner à leurs patients qu’ils doivent absolument se bouger. Les indications thérapeutiques du repos, autrefois banales, deviennent de plus en plus rares.
Nos experts européens attirent notre attention sur le fait que les facilités de la vie moderne, des ascenseurs à la télévision en passant par l’automobile font de nous des sédentaires.
D’après des médecins danois, les personnes inactives perdent 8 à 10 ans de leur vie sans maladie invalidante par rapport à ceux qui se contraignent à s’activer physiquement. L’OMS, toujours friande de normes et de prescriptions doctorales sur le papier, a même fixé un barème. Au moins 30 minutes par jour de marche rapide (?), de vélo, de natation, de ménage ou de jardinage.
Et le plaisir, et le bien-être psychologique que peut procurer un tel mode de vie ? Ce serait peut être un argument non négligeable pour nous, les citoyens ( professionnels de santé ou non) de plus en plus flemmards qu’on nous accuse d’être.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

7 décembre 2006
Mode à haut risque
Qu’elle nous vienne des USA n’a rien d’exceptionnel. Par contre, qu’elle touche au cœur même de la relation entre le malade atteint d’une maladie grave et le médecin chargé de l’en informer mobilise notre attention. Comme bien souvent, il s’agit d’un dispositif technique d’allure anodine. D’après le JIM n°340 du 4 décembre nos confrères d’outre Atlantique et d’outre Manche enregistreraient de plus en plus souvent les entretiens importants qu’ils ont avec des patients à qui ils annoncent qu’ils sont atteints de pathologies sévères. Une copie de l’enregistrement resterait en possession du praticien, et l’autre serait remis au patient. La raison invoquée est que cela permet au malade de pouvoir ré-écouter l’annonce qui lui a été faite. Imaginons un instant les utilisations détournées possibles de ce type de document sonore, notamment en cas de conflits familiaux ou de recours en justice, et on ne peut qu’être consterné.
Une vraie fausse bonne idée qui est une bombe à retardement aux effets pervers incalculables. Tant pour les malades que pour les médecins, notre bon vieux ( et trop souvent malmené ) secret médical à la française mérite plus que jamais d’être défendu.
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

8-10 décembre 2006
Le dessin de Cécile Bour : départ ordinaire

11 décembre 2006
Modèle unique LEM 476
En France toutes les chaires universitaires d’enseignement des disciplines médicales répondent à un schéma unique, centré sur la seule pratique et formation strictement intra-hospitalière publique. Quand il est annoncé que la médecine générale, enfin, doit être considérée et traitée comme une spécialité comme toutes les autres, des problèmes totalement nouveaux surgissent. Et le moindre n’est pas que cette médecine générale, par définition, ne peut pas se pratiquer au sein d’un service hospitalier. Voici ce qu’en dit en toute liberté un de nos jeunes confrères généralistes : “ Normalisation rampante “ de Tony Lambert , LEM 476. Terrifiant parfum de ce qui se passait du temps de l’Union Soviétique quand un pays satellite, comme la Hongrie ou la Pologne ruait dans les brancards du grand frère. Bonne lecture.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

12-14 décembre 2006
Invitation
Tout le monde est au courant… en France, l’année 2007 sera électorale. Claude Evin ancien ministre de la Santé et actuellement président de la Fédération hospitalière de France, regrette que la santé soit fort peu évoquée dans les débats. Il propose donc son programme…rigoureux pour ne pas dire rigide mais qui au moins a le mérite d’exister. (Egora.fr, 5/12/2006)
Puisque nous sommes sur un site d’Expression Médicale, pourquoi ne pas lui emboîter le pas. Nous disons et proposons à longueur de LEM hebdomadaires ou de Coups d’Oeil du jour un nombre certain de réformes et d’innovations. Pourrions-nous prendre sur notre temps pour émettre une liste de suggestions à nos candidats ? Suggestions positives et fédératrices montrant que nous sommes les premiers concernés et que nous refusons d’être les lampistes. Et plus encore que nous sommes vigilants à refuser tout ce qui pourrait nous diviser ce que Mr Evin souhaite de toute évidence.
Dr F.Dencuff

15 au 17 décembre 2006
Le dessin de Cécile Bour
Depuis longtemps

18 décembre 2006
Faux pouvoir LEM 477
Que des humains puissent être, du simple fait de leur étiquette plus ou moins autoproclamée, capables de maîtriser mieux que nous, pauvres humains ordinaires, nos entreprises ou même notre vie privée devrait nous hérisser le poil. Peut-être est-ce le cas, mais partout dans nos médias si prompts à chevaucher toutes les tendances pourvu qu’elles soient dites à la mode, un concept s’étale sans qu’une saine critique ne semble perceptible. Tel est le sujet de la LEM 477 “ Coaching et médecine” qui s’interroge sur le côté sain ou malsain de pratiques contemporaines de gestion des problèmes de la vie, notre vie.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

19 décembre
Usine à gaz
Les patients vont y perdre leur latin : médecin traitants, médecins référents et maintenant médecin sous contrat de santé publique…
Explication de texte : pour faire converger l’ancien statut de médecin référent avec celui de médecin traitant l’Administration n’a rien trouvé de mieux que de proposer le Contrat de santé publique.
Qui dit contrat, dit donnant-donnant quoique avec les Grandes Instances il s’agisse plutôt de chantage. Vous vous engageriez à respecter le code des bonnes pratiques : démarches de prévention (iatrogénie médicamenteuse des personnes âgées, prévention cancer du sein…) et maîtrise médicalisée (délivrance des génériques, ordonnancier bizone, bonnes pratiques médicamenteuses) et en échange les généralistes percevraient « une rémunération complémentaire modulée en fonction de l´atteinte des objectifs »… Et la CNAM de rajouter : « Nous espérons trouver un accord avec les syndicats sur la forme que prendra cette rémunération ».
Bref distribution de bons…euros pour les gentils.
En plus il y a urgence car le Sénat vient de voter un amendement autorisant le Gouvernement à décider à la place des partenaires conventionnels dans le cas où les négociations n’aboutiraient pas au plus tard le 31 janvier 2007. Pour l’instant l´Unof (généralistes de la Confédération des syndicats médicaux français, Csmf) et MG France refusent. Seul le Syndicat des médecins libéraux (Sml) approuve et voudrait que le processus aboutisse dans les meilleurs délais et avant le 31 janvier 2007. « Il est important que les partenaires conventionnels démontrent à nouveau leur capacité à développer le dialogue social », estime le syndicat de Dinorino Cabrera.
Quel dialogue social ? Celui qui consistera à faire grimper les enchères ? Dans tous les cas voilà qui n’améliorera guère l’image déjà bien sombre de notre profession et surtout sa lisibilité pour les patients.
Essayez un peu de rémunérer les fonctionnaires au mérite.

FD (source Egora.fr, 30/12/06)

20-21 décembre 2006
Des caducées en prison
 Veuillez me pardonner, amis exmédiens, de vous renvoyer en prison, vous ne l'avez certainement pas mérité. Mais, que voulez-vous, l'assassin revient toujours sur les lieux de son crime, et quinze années d'exercice médical en milieu pénitentiaire laisse des séquelles indélébiles...
    L'actualité est dans le QdM du 12/12/06. <<Un avis du Comité d'éthique. Les soignants pour humaniser la prison>>. Extraits: <<Le Comité consultatif national d'éthique a un rêve: il veut rendre la prison humaine. Que les personnes très âgées, les grands handicapés et les sujets souffrant de graves troubles psychiatriques la <<quittent à jamais>>. Que les consultations médicales se déroulent sans entraves, <<hors circonstances exceptionnelles>>. Que les médecins et les soignants soient attentifs à tout ce qui provoque <<une dégradation de l'être>>. Ce rêve, ou avis n°94, s'intitule <<La santé et la médecine en prison>>.
    <<La prison demeure, dans de nombreux domaines, un lieu de non-respect de l'accès aux soins, de la protection de la santé et de la dignité du détenu, notamment de la personne malade, handicapée ou en fin de vie>>. [...] <<Prisons: une humiliation pour la République>> [...] <<la prison est devenue un lieu de prise en charge médicale de ceux que la société peine de plus en plus à intégrer et à soigner>> [...].
 
    Que ces bonnes pensées du Comité d'éthique ne restent pas lettre morte, comme celles de votre humble serviteur qui pendant quinze ans n'a fait que dénoncer ce scandale, accumulant rapports sur rapports à l'Administration Pénitentiaire, et ensuite s'exprimant sur ce site. Vox clamat in deserto.
 
    Dr.Ph.Deharvengt, alias le Père Igor

22-25 décembre 2006
Le dessin de Noël de Cécile Bour.
Radio ... logique

26 décembre 2006
Danger partout LEM 478
Soigner les autres quand ils sont malades n’est pas une activité sans risque. Qui peut s’en étonner ? Mesurer l’étendue et les conséquences de cette réalité ne manque pas d’intérêt pour toujours s’efforcer d’y remédier. La façon d’en rendre compte dans nos médias est loin d’être neutre, et les conséquences de cette façon de faire peuvent être graves pour le public, tant la notion de confiance est fragile. Le Dr Françoise Dencuff avec la LEM 478 “ Risque tout” vous attend pour aller un peu plus loin, et ... sans risque pour vous, promis, juré.
Dr F-M Michaut, logo d’Exmed

27 décembre 2006
Chère pause tabac
Après l’Irlande, l’Italie, la Suède, la Grande Bretagne et l’Espagne, l’interdiction de fumer « dans tous les lieux fermés et couverts qui accueillent du public ou constituent des lieux de travail » sera effective dès le 1° février 2007 en France. Les risques sur la santé liés au tabac et au tabagisme passif ont amplement été démontrés. Un autre autre type de risques a été mis en exergue en Italie par l’Association Nationale des Directeurs de Personnel (GIDP). Si jamais, il venait à l’esprit de leurs homologues français de les imiter, les travailleurs accros à leur petite clope au bureau risquent de passer un sacré quart d’heure à l’italienne.  
Les directeurs du personnel italiens ont réalisé une étude insolite sur l’assiduité des fumeurs impénitents à leur poste de travail. Le GIDP constate que « la pause cigarette plombe la productivité». Depuis l’interdiction de fumer dans les lieux clos, le temps moyen consacré à la nicotine par les travailleurs transalpins a été quantifié. Pour sortir griller une clope, il faut quatre minutes pour quitter son poste de travail, six minutes pour la fumer. À raison de six à huit cigarettes par jour, le calcul est vite fait. Les fumeurs italiens perdent quotidiennement entre soixante et quatre vingt minutes de travail.  L’étude ne révèle pas si dans cette présumée perte de temps journalière est comptée la pause café. Pourtant celle ci occupe une place privilégiée dans nombre d’entreprises de par le monde. Le Centre Européen de Recherche Nucléaire (CERN) a comme projet de se doter en 2007 d’une salle dédiée à la  pause café. Beaucoup de chercheurs ont constaté que ces moments autour du petit noir étaient des moments importants dans la découverte scientifique, l’occasion de confronter ses idées, d’échanger des moments conviviaux, de rencontrer des collègues. À un tel point que des écoles de pause café se créent. Et lorsqu’elle n’est pas institutionnalisée, des rituels autour de la machine à café s’organisent. Le petit noir est paré de mille vertus, dont les principales sont d’exciter la vigilance, d’augmenter les performances motrices, de qui enchanter un employeur. Alors pour se donner un coup de fouet au travail: pause cigarette ou pause café? À moins qu’il n’incombe au monde des entreprises de traquer les fumeurs en jouant les éventuels pères fouettards. 
Source : Le Courrier International, 30 novembre 2006, Fumeurs Payeurs, Rubrique insolite. 
http://www.lefigaro.fr/sciences/20060705.WWW000000258_reductions_des_emissions_de_co_des_reformes_structurelles_simposent.html
Nicole Bétrancourt, cliché Exmed

28 décembre 2006
Juste avant le terme
L’équipe de neurobiologie de Roman Tizio et l’Inserm de Marseille Luminy ont publié dans Science un travail qui nous informe de la façon dont la mère prépare son enfant à l’épreuve de l’accouchement. Deux événements peuvent être lourds de conséquence pour le cerveau du nouveau-né. D’une part la mise en route de la fonction respiratoire ( le fameux premier cri) et d’autre part l’inversion brutale du flux sanguin font courir le risque d’un dangereux déficit en apport d’oxygène des tissus encéphaliques. C’est au moyen de la sécrétion par la mère d’ocytocine deux heures environ avant le début de l’accouchement que le taux du neuromédiateur dit “ GABA” chez l’enfant augmente considérablement. Il y aurait alors une inhibition des neurones fœtaux ce qui augmenterait leur résistance aux dommages pouvant survenir au cours de la naissance. ( Source : QDM du 15 décembre )
Qu’en est-il au cours des accouchements provoqués, ou même des césariennes, qu’il existe ou non des indications médicales pour ces interventions en obstétrique ? Les auteurs ne semblent pas en parler.
Tant pis pour notre curiosité, mais comment ne pas être totalement admiratifs devant un tel système de dame Nature ?
Dr F-M Michaut, cliché Exmed

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