Avertissement
important :
Les
textes ci-dessous proviennent de notre liste de discussion
par e-mail sur le Harcèlement Moral. Ils sont volontairement
anonymes, afin de préserver la vie privée des
personnes ayant subi un HM. Ils ne sont pas classés
par thème, dans un quelconque but didactique. L'objectif
des colistiers est qu'ils puissent servir de documentation
à des personnes intéressées ou concernées
par ce problème de société, ou à
des équipes de recherche sur le sujet. Le poids humain
de ces paroles vécues mérite le plus grand respect
des Internautes.
Dr
F-M Michaut , responsable du Site Exmed et liste
lema.
Témoignage
reçu sur le site Exmed en janvier 2003, publié
avec l'autorisation de l'auteur
Je suis complètement perdue et je vais vers la grave
maladie... Mon agonie professionnelle dure depuis 1998.
J'étais alors Conseillère en orientation professionnelle
a l'***, un métier avec un fort investissement personnel,
trop fort peut-être mais qui faisais partie de mon
histoire de vie. Un bureau, des rendez-vous, une autonomie
de travail...
En 1997 l'établissement est réorganise : tout
sur le service direct au public, le conseil professionnel
est devenu un luxe, on supprime la fonction, brutalement
dans certaines agences, en douceur dans d'autres...
Pas de harcèlement moral mais une réorganisation
et pourtant!...
Ma collègue quitte l'établissement, je reste.
Donc travail au public à jet continu : il faut faire
court, réception en box non confidentiel, entretien
de 20 mn maxi, information sur la formation debout en salle
publique, dix personnes a gérer en même temps...
c'est dur...
Je suis en permanence au public alors que d'autres travaillent
hors public en contact avec les employeurs, normalement
il y a alternance..pas pour un certain nombre d'entre nous..
je me révolte, je proteste, je m'enfonce en vain...
je suis rappelée a l'ordre, ma compétence
est mise en cause... je tombe de plus en plus malade...
je m'adresse aux syndicats, victoire... ma cause est entendue...
Je m'occuperai donc au service Ressources Humaines du secrétariat
du dialogue social... super, je suis heureuse, je m'en sors
bien. Juillet 99, je suis affecte aux RH, imposée
par l'adjoint du Directeur Régional, le chef de service
ne veut pas entendre parler de moi, vexations, hurlements,
exigences folles, refus de formation... travail sur deux
services situes chacun a un étage, grappe informatique
différente, tiraillement entre les responsables...je
tiens deux mois. Un second harcèlement moral ce n'est
pas possible, c'est moi qui ne vais pas bien et en effet
je ne vais pas bien du tout. J'obtiens de n'être rattache
qu'a a un responsable. Je ferai donc le secrétariat
du *** (conditions de travail). J'investis un max, je fais
un travail impeccable, je joue un rôle de médiatrice
entre établissement et syndicat, tout le monde est
content de moi Tout va bien pendant un an et demi... La
négociation des 35 heures bloque, les syndicats font
la grève.. ils ne siégeront plus au *** pendant
six mois...La restructuration immobilière de l'Etablissement
prend une allure folle... Mon responsable (service Équipement
est débordé... il commence a disjoncter...)Il
ne souhaite pas garder la gestion du secrétariat
du ***, ce n'est pas de son ressort, il oeuvre dans ce sens.
En ce qui me concerne je n'ai plus de travail, je demande
d'être chargée de dossiers, refus je n'ai pas
de compétence technique... je n'ai plus rien a faire...
on me demande de faire le standard, du service, les photocopies,
les factures, d'aider aux petits travaux mineurs... je refuse...
(Parallèlement je fais une demande de Cessation progressive
d'activité, une erreur ?) Je demande donc a partir
: projet : tenir la médiatheque du centre de formation
de l'***. Projet encourage, compte tenu de mon expérience.
Rencontre avec le responsable du service : pour l'instant
la médiatheque est en jachère, il a besoin
de moi pour assurer la logistique de nouveaux locaux, je
travaillerai avec une jeune diplômée embauchée
en CDD et qui sera responsable du site.... WY NOT ?... j'attendrai
donc la médiatheque. C'était en novembre 2001
La réalité du poste est tout autre pour la
responsable et moi : en fait il n'y a rien a faire, sinon
tenir le standard, appuyer sur le bip pour ouvrir la porte,
recharger la photocopieuse, la fontaine a eau, descendre
ouvrir le parking, distribuer les tickets restau aux stagiaires.
Le peu de travail intéressant (très peu)est
fait par la gestionnaire du site (je suis a mi temps en
cessation progressive d'activité) et donc pas de
responsabilité... j'étouffe, je ne trouve
pas de sens a mon travail, je tombe de nouveau malade...
je reviens, je veux aménager mon poste de travail
pour plus de confort a l'accueil... drame ! La responsable
du site vient sur place pour me faire comprendre que je
suis nulle et que j'embête tout le monde, que les
gens sont bien gentils de me supporter... Deux jours après
je fais une crise de phobie (la 1ère de ma vie) et
veux me jeter par la fenêtre. re-entretien avec la
responsable, je perturbe trop le service et les stagiaires,
on ne sait plus quoi faire de moi, je suis un vrai problème.
Je repars en maladie.. et suis obligée de reprendre
faute de salaire, un mois et demi après. Négociation...
je travaillerai désormais avec la direction du centre
: au secrétariat. En fait j'occupe la place des absents,
on me donne des textes a taper, des tableaux a faire, je
suis a part... des fois que je contaminerai...il m'arrive
de n'avoir rien a faire pendant une journée... Je
me ferme, je n'arrive plus a communiquer, je me cache, je
fais des erreurs, je ne dors plus, chaque jour me démolis,
les jours ou je ne travaille pas j'essaie de me reconstruire
pour tenir au travail et ca recommence. Mi décembre,
je suis convoquée de nouveau... On me dit que ca
ne va pas que je fais la tête que j'indispose tout
le monde, que j'ai une influence négative sur mes
collègues, qu'en plus mes travaux ne sont pas fiables.
J'explique que je ne sais plus ce que je fais que mon travail
est morcelle et n'a pas de sens et que je voudrais une mission
avec un début un milieu et une fin, que mon projet
de médiathècaire n'a jamais vu le jour. On
me demande d'aider la médiathècaire : je passerai
mes derniers jours de travail a ranger et a classer des
livres. Je capitule... Je suis suivie par un psy. diagnostic
: syndrôme dépressif grave... je demande un
congé de grave maladie... je suis fichue... je ne
sais pas si je reprendrai un jour le travail...
Pardonnez moi pour mon message si long ...
Ma question :
Suis-je une malade depuis toujours, une parano (j'ai une
enfance très difficile, j'ai commencé ma vie
par 18 mois de pouponnière...)
Y at-il eu harcèlement moral ? est-il possible de
subir des harcèlements moraux de plusieurs personnes
?
Dois-je accepter de faire des travaux insignifiants, ne
suis-je plus bonne qu'a ca ? Je n'arrive pas a me résigner....
un congé de grave maladie n'est pas éternel...
comment reprendre le travail ?
CAS
N°1
Cela
fait une année et demie que je suis séparée
d'avec lui et j'ai
autant
de problème qu'au début de notre séparation.
Il n'arrête pas de
me
harceler moralement et je ne sais plus quoi faire afin de
m'en
débarrasser.
J'ai été rencontrer les policiers et ils ne
peuvent pas
faire
grand chose pour m'aider étant donné qu'il ne
me fait pas de
menace
de mort. Alors je me sens prise dans un étau, car rien
ne
l'arrête.
J'ai
quitté mon ex-conjoint, car il était violent
psychologiquement
envers
moi. J'ai pensé que peut-être je devrais changer
mon attitude
envers
lui mais je ne sais pas comment. Pourriez-vous me donner des
trucs?
J'attends
de vos nouvelles,
CAS
N°2
(Réflexion
personnelle sur mon cas)
Une
des grandes difficultés que l'on peut rencontrer dans
le cas d'un
harcélement
moral dans le public vient de la non-compréhension
dans
l'entourage
immédiat de votre situation.
Quand
j'explique ma situation (on ne me confie plus aucun travail,
les
journées
sont un enfer de vide) à des amis, des tiers ou à
la famille, la
même
lueur s'allume souvent dans les regards de mes interlocuteur
: "ah, les
fonctionnaires,
de toute façon, vous n'étes pas payé
pour bosser, hahaha!",
ou
"c'est chauffé, tu es payé, tu bosses pas :
de quoi tu te plains?"...
Ainsi
le HM devient "à double détente" avec un sentiment
accru d'isolement
et
d'abandon...
CAS
N°3
**********
Auriez-vous
l'obligeance de m'indiquer un site au Québec qui traite
d'harcèlement
moral ou mobbing.
Dois-je
m'adresser à la justice, que dois-je faire pour que
cela cesse. Mon
cas:
l'ex de mon partenaire depuis 19 mois ne cesse de me harceler
en
public.
Les actions méchantes de sa part m'empêchent
de sortir, etc. Je
lui
ai demandé de cesser son harcèlement, rien à
faire.
Merci,
CAS
N°4
****************
Lisant
les différents échanges depuis quelque temps,
je
souhaite
savoir ce que vous inspire cette réflexion :
-
à force de vouloir ramener un peu trop fortement aux
aspects,
voire à la définition, de nature psychologique
des
profils
supposés du harceleur et de la victime, ne
risque-t-on
pas de passer à côté du vrai problème
: il y a
toujours
un problème initial d'incompétence, ou de moindre
compétence
de la hiérarchie coupable, soit au niveau des
connaissances
techniques soit au niveau de la gestion des
personnes
; les entreprises, surtout les administrations
mais
pas seulement, sont incapables de gérer, d'affronter
les
problèmes de personnes, et s'en remettent à
une sorte
de
loi de la jungle "que le plus fort gagne, peu importe
les
conséquences !"
C'est
la responsabilisation des équipes dirigeantes qu'il
faut
améliorer : des pervers mentaux aux commandes, il y
en
aura
toujours, alors, comment l'éviter ? Qui a le pouvoir
de
faire le ménage ?
Il
faut en fait évaluer réellement les compétences
professionnelles,
dont en priorité pour les fameux futurs
"hiérarchiques
intermédiaires", celles en matière de
gestion
des personnes, des équipes, des conflits ...
...
puis prévoir les formations mais des cabinets en la
matière,
et des compétents encore, existent déjà
!),
sanctionner
réellement ...
...
mais c'est sans doute un voeu pieux car tout ce qui
est
RH ( rssouces humaines ) en France du moins, est encore et
toujours
dévalorisé
dans les entreprises et réduit à la gestion
courante
ou à la gestion des conflits dans les cas où
ça
déborde
parce que ça n'a pas pu être réglé
en amont ; et la
faute
à qui ?
Alors
espérons qu'une entrée en matière comme
la
multiplication
des affaires devant les tribunaux sur la
base
du HM, puisse contribuer à la prise de conscience des
entreprises,
car seule la conscience de la mise en danger
de
leurs intérêts propres peuvent les conduire à
évoluer !
CAS
N°5 :
***************
Je
vous livre ci-dessous la teneur d'un débat que je
lance
actuellement sur un autre forum relatif au HM, en
réaction
de ma part à un petit texte se référant
à un tract
syndical
diffusé récemment en milieu hospitalier . Ce
texte
d'origine
se situe en bas de mon message .
J'aimerais
avoir vos avis ici à LEMA, sur le sujet !
*********************************
Mon intervention
***************************************************
Je
ne connais pas bien le contexte à partir duquel ce
tract
a été écrit, notamment s'il y avait allusion
à des
cas
de harcèlement moral venus en débat dans un
conseil de
discipline
. Ceci dit, il y a dans le texte une allusion à
un
tract d'une autre organisation syndicale qui se serait
préalablement
prononcée directement : donc, encore une
querelle
électoraliste sur le dos d'un collègue en
difficultés
(rien ne change sous notre ciel, décidément)
.
Ce
que je veux indiquer ici, à la fois :
-
en tant que syndicaliste non permanent et sans
accointances
aucunes - et surtout pas ! - avec la ... ;
-
en tant qu'ancien délégué (collège
salarié) siégeant en
conseil
de discipline et ayant eu à traiter d'un dossier
impliquant
un permanent d'une OS (non ..., et pas non plus
de
mon syndicat), qui avait reconnu sa faute (il s'agissait
de
détournement d'avantage en nature pour ses parents)
;
-
en tant que ex-harcelé moralement pendant 6 ans, en
particulier
du fait de mes mandats syndicaux, et ayant subi
une
grave dépression réactionnelle ensuite ;
-
et en tant qu'époux d'une cadre infirmière ayant
des
responsabilités
d'encadrement en milieu médicalisé (maisons
de
retraite) ;
==>
ATTENTION, tous autant que nous sommes, à la
médiatisation
extrême du harcèlement moral, traité à
toutes
les
sauces par certains organes de presse ; car oui, il est
vrai
que certains agents qui n'ont pas de conscience
professionnelle,
là où travaille mon épouse par exemple,
ne
sont
pas du tout harcelés mais simplement rappelés
à
l'ordre
ne serait-ce que sur leurs horaires de présence, et
qu'ils
se prétendent harcelés moralement .
RIEN
ne m'agace plus, moi ancien harcelé et connaissant
tout
de même comment mon épouse peut gérer
son personnel et
récompenser
par ailleurs ceux qui bossent bien, que
d'entendre
des fainéants (il n'y a pas d'autre mot !)
tenter
de s'abriter derrière quelque chose qui génère
tant
de
souffrance psychologique et dont certains sont morts
déjà,
sur leur lieu de travail ou ailleurs . C'EST UNE
INSULTE
PERSONNELLE POUR MOI ET POUR CES VICTIMES LA !
Je
pense en particulier à un agent enrôlé
par piston
dans
son administration, d'abord en reconnaissance pour ses
talents
de colleur d'affiches de (presque) extrême droite,
que
mon épouse n'a jamais pu faire travailler dans son
rôle
d'agent
hospitalier parce que machiste, il ne supportait
pas
de se voir donner des ordres par des femmes, et qui se
disait
harcelé quand elle contrôlait ses horaires et,
comme
il
s'agit d'un mythomane, quand elle lui demandait de
s'occuper
des personnes âgées en ne se faisant pas passer
pour
le médecin de l'établissement auprès
des familles qui
visitaient
leurs parents .
Il
n'a pas été viré mais aurait dû
l'être puisqu'il a
essayé
de démolir -sans y parvenir heureusement - la
réputation
professionnelle et personnelle de mon épouse en
faisant
intervenir ses appuis politiques .
CE
GENRE D'APPROPRIATION MALHONNETTE, C'EST SELON MOI,
AUSSI,
démolir tout le travail , notamment d'explication et
de
persuasion, que réalisent courageusement des groupes
de
réflexion
comme le vôtre ou ceux qui travaillent sur
l'amélioration
du projet de loi bientôt en débat .
Combien
de fois j'ai souhaité qu'il soit possible que
ces
quelques agents - ils ne sont tout de même pas nombreux
-
soient vus par un psy à la demande de la médecine
du
travail,
afin qu'il soit statué honnêtement sur le
harcèlement
moral dont ils se disaient victimes !
Malheureusement
ce n'est pas possible puisque, soit la
médecine
du travail n'est pas au courant, soit elle l'est
mais
ne peut pas imposer légalement ce genre de visites
au
salarié
.
Parce
que sinon, je peux vous dire qu'il y en a qui
chanteraient
une autre chanson ; subitement, ils
trouveraient
un autre moyen de défense !
Et
aussi, que les véritables harcelés pourraient
être
reconnus
après tout !
ENFIN,
ENCORE UNE FOIS, je ne mets pas en doute que le
cas
soulevé indirectement par l'intermédiaire du
tract ...
que
vous citez ne soit réel, mais on y gagnerait plus si
vous
nous en disiez un peu plus là dessus, afin qu'on se
fasse
clairement une opinion !
***********************
L' intervention ayant suscité
ma
réaction **********************************
>
-------Message d'origine-------
>
Date : 25/05/2000 08:55:53
>
>
Vu la gravite des problemes de harcelement dans le milieu
hospitalier,
et la chasse a l'homme dont les personnels
peuvent
faire l'objet en toute impunite de la part des
hierarchies,
il m'est tres difficile de comprendre la
teneur
du tract ... qui a ete recemment diffuse dans un
centre
hospitalier de la France metropolitaine :
>
>
"LE CONSEIL DE DISCIPLINE
>
>
Les representants syndicaux siegent dans les conseils de
discipline
et donnent leur avis concernant les sanctions :
leur
role n'est pas facile.
>
Cependant, il est evident qu'etre syndicaliste ne donne
pas
le droit de defendre tout "derapage".
>
La ... est tres claire: un agent doit assumer son
travail,
ses responsabilites, ses actes.
>
>
Un agent fautif doit admettre ses erreurs. Lors de ces
conseils
de discipline, il faut rester coherent et penser
aux
autres agents qui eux assurent correctement leur
travail.
>
La ... se demarque d'une autre organisation syndicale
qui
aimerait que la commission ne prenne aucune sanction
quel
que soit le dossier presente.
>
>
LE MANDAT SYNDICAL ... N'EST PAS UN MANDAT DU TOUT ET DU
N'IMPORTE
QUOI"
CAS
N°6
*********************
J'ai
déjà contacté plusieurs associations
de
lutte
contre le HM. Pas de réponse encore, ma démarche
est récente.
Et
je rassure Glub, ce n'est pas avec émotion que j'écris
mais avec
rage.
J'
aurais besoin de conseils juridiques (ou judiciaires ? ne
suis
guère
familiarisée avec le vocabulaire de la loi).Peut-être
un avocat?
Enseigne
dans le privé, sous contrat d'association, dans un
établissement
scolaire catholique, en collège.
Bien
sûr le chef d'établissement s'acharne particulièrement
sur ma
personne
depuis de nombreuses années. Humiliations diverses,
propos
insultants,
accusations mensongères improuvables, morgue etc. Trainée
dans
la boue, déconsidérée désormais,
c'est la loi du "silence on
démolit
quelqu'un", alors pas de vague, nous sommes dans l'enseignement
catholique.J'ai
essayé de comprendre : jalousies diverses, certes.
Petits
esprits de clocher, d'accord. Etrangère au pays, esprit
non
soumis,
de nature spontanée, directe, j'ai toujours dénoncé
les
mensonges,
les magouilles, les choses pas nettes et la grande hypocrisie
de
l'enseignement privé omniprésent dans cette
ville.
Je
n'ai jamais voulu délibérément dénoncer
quoi que ce soit, celà s'est
toujours
fait de façon spontanée, comme une révolte
évidente. Celà a dû
déplaire
au chef. Même si les collègues pensent comme
moi et disent
comme
moi en catimini, rien ne sort ouvertement.
J'ai
réalisé que je subissais un harcèlement
moral depuis de nombreuses
années,
c.à.d. j'ai réussi à mettre un nom sur
ma souffrance. J'ai
demandé
cette fois-ci une mutation, j'aurais dû le faire bien
avant. A
48
ans, je risque de ne pas trouver. Dans la petite ville préfecture
où
je
travaille, très marquée religion, tout le monde
connaît tout le
monde,
et aucun chef d'établissement ne voudra se mouiller
en
m'embauchant,
pour ne pas déplaire à mon petit chef.
Le
seul moyen pour moi de me défendre est d'avoir en main
suffisamment
de
preuves écrites du comportement pervers de ce monsieur.
Il semblerait
que
j'en aie une.
En
95, après m'avoir retiré sous un prétexte
quelconque la possibilité
d'enseigner
en niveau lycée (= de la 2nde à la Terminale),
ce que je
faisais
depuis longtemps, mon directeur s'est débrouillé
pour me donner
un
service (= nombre d'heures d'enseignement , 18heures, et classes
attribuées
) uniquement en collège (= de la 6ème à
la 3ème ).
Depuis
maintenant 5 ans, époque où il m'a supprimé
le lycée, je
n'enseigne
qu'à un niveau collège, bien qu'étant
la plus diplômée et la
plus
qualifiée dans ma matière ( exemple entre autres
: reçue 1ère du
classement
national pour le Capes interne en juin 96,avec un 19/20 en
pédagogie
à l'oral). Les accords Cloupet/Lang ne me permettent
pas de
quitter
l'enseignement privé pour le public, ce qui se faisait
avant.
DONC?Ce
directeur, qui ne m'aime pas, a le droit légalement
d'attribuer
telle ou telle classe à qui bon lui semble.
Donc
j'enseigne en collège. Entre autres classes de collège
je fais 6
heures
d'enseignement dans une 6ème , la sixième heure
étant considérée
comme
'HEURE DE LABORATOIRE'.
J'ai
appris très récemment que cette heure dite de
'laboratoire' n'a pas
d'existence
en collège et que si un chef d'établissement
m'en confie
une,
je cours le risque de ne pas être payée. Je ne
le savais pas, mon
chef
le savait, il me l'a quand même confiée. Et cela
peut être prouvé
par
un papier officiel du Rectorat ou de l'Inspection Académique.
Au
début de chaque année scolaire, chaque enseignant
doit remplir,
signer
et dater un VS (= imprimé officiel où l'enseignant
consigne le
nom
des classes qui lui ont été attribuées
par le chef d'établissement,
et
le nombre d'heures qu'il enseigne).
Ce
VS est destiné à l'Inspection Académique
du département qui dépend du
Rectorat,
donc du Ministère de l'Education Nationale. Le chef
d'établissement
en garde un exemplaire, il transmet un exemplaire à
l'enseignant
et envoi l'original à l'Inspection Académique.
Ce
VS est une trace officielle du nombre d'heures et du nom des
classes
qu'enseigne
chaque enseignant.
Le
23 septembre, j'ai signé mon VS où sont consignées
mes 18 heures
d'enseignement
dans les classes suivantes :
-
6 heures en classe de 6ème bilingue,
-
4 heures en classe de 4èmeA,
-
5 heures en classe de 4èmeB européenne,
-
3 heures en classe de 3èmeC.
Le
8 novembre 99, mon chef d'établissement m'informe qu'il
faut refaire
ce
VS, car le Rectorat vient de supprimer la 6ème heure
de ma 6ème
bilingue,
car c'est une heure de laboratoire.
C'est
l'Inspection Académique qui m'apprendra peu après
que les 'heures
de
laboratoire' n'existent pas en collège, et que mon
chef
d'établissement
a reçu des consignes officielles (rectorat) pour ne
pas
en
mettre puisqu'elles n'existent pas , c'est à dire ne
sont pas
budgétées.
Depuis
5 ans, époque où l'on m'a retiré le lycée,
j'ai cette heure de
'laboratoire'
inexistante. Le Rectorat a dû fermer les yeux pendant
un
certain
temps, mais pour la rentrée scolaire de 99, avec Mr.
Allègre au
ministère,
ils ont dû être plus fermes, et sans doute envoyé
des
consignes
plus fermes aux chefs d'établissements qui s'aviseraient
de
confier
à leurs enseignants des heures inexistantes.
Je
n'ai pas cette consigne officielle que le Rectorat ou l'Inspection
Acad.
a envoyé à mon chef. Mais elle existe, puisque
c'est ce que m'a
bien
précisé par téléphone le service
de l'enseignement privé de
l'enseignement
Catholique de l'Inspection Académique.
A
ma question : 'Pourquoi mon directeur a-t'il maintenu dans
mon
service
une heure qui n'avait pas d'existence, qui risquait fort de
m'être
supprimée donc retirée de mon salaire ?'
Pas
de réponse, simplement le rappel que mon chef d'établissement
avait
bien
reçu des consignes officielles pour ne pas le faire,BIEN
AVANT LA
RENTREE
DES CLASSSES, c.à.d . BIEN AVANT SEPT. 99.
Quand
mon directeur m'a annoncé le 8 novembre 99 que cette
heure était
supprimée
par le rectorat, j'avais déjà signé un
VS le 23 septembre,
prouvant
que cette heure de 'laboratoire' avait été quand
même maintenue
par
mon directeur.
Pour
ne pas perdre ma 18ème heure d'enseignement et aussi
pour ne pas
perdre
une heure de sa 'dotation horaire globale', il me propose
une
heure
dans la classe de 3ème d'insertion, classe d'élèves
destinés à
l'apprentissage
et engrande difficulté et retard scolaire. Je refuse
immédiatement,
avec l'impression que mon directeur se paie ma tête.
Bien
sûr j'ignorais à ce moment là que cette
heure n'avait pas été
'supprimée'
, mais qu'elle n'existait tout simplement pas, et que mon
directeur
avait reçu bien avant la rentrée 99 des consignes
officielles
pour
ne plus donner des heures inexistantes, non payées.
Sur
le plan légal, le chef d'établissement peut
m'imposer les heures
et
les classes qu'il veut, et si je refuse je perds une heure
sur ma
fiche
de paie. Mais il ne peut tout de même pas m'imposer
une heure de
laboratoire
inexistante. Le premier VS prouve qu'il me l'a imposée
illégalement.
Puisque
j'ai refusé son offre généreuse de 'sauver
ma 18ème heure, je
perds
une heure sur ma fiche de paie, environ 800Francs par mois,
avec
effet
rétroactif à partir de sept. 99. En février
2000, je me suis vue
amputée
de 4000, F sur ma fiche de paie, le total depuis sept.99 des
heures
de 'laboratoire' qu'avait maintenues illégalement mon
directeur.
J'ai
également refusé d'être rémunérée
par l'établissement, c.à.d.
l'OGEC,
pour continuer à faire cette 18ème heure en
6ème, pour ne pas me
voir
reprocher tôt ou tard et de manière insidieuse
par le directeur, de
profiter
des largesses financières de l'établissement,
et de mépriser
d'un
autre côté les élèves de la classe
de 3ème d'insertion en refusant
l'heure
proposée pour 'sauver' mon service.
Par
contre j'ai préféré proposer de continuer
à faire cette 18ème heure
de
façon bénévole, sans rémunération,
cela dans l'intérêt des élèves.
J'en
ai averti mon directeur par courrier recommandé.
Je
continue donc à faire 18heures, payées 17 par
l'état désormais.
Fin
janvier 2000, dans le bureau du directeur, j'ai signé
un nouveau VS,
sur
lequel la 18ème heure a été supprimée.
(J'ai oublié de le dater).
N'ayant
toujours au mois de mai pas de copies ni du premier, ni du
deuxième
VS. que doit me remettre ce chef d'établissement et
n'osant pas
lui
réclamer une copie, j'ai demandée à l'Inspection
Académique de me
les
envoyer. C'est ce premier VS qui est important.
En
effet, il est la preuve écrite que mon directeur est
en faute.
L'heure
'de laboratoire' en 6èmeB y est inscrite, malgrè
les consignes
officielles
reçues par le chef d'établissement avant la
rentrée des
classes.
Le
9 mai, l'Inspection Académique m'a fait parvenir une
photocopie du
1er
VS et un exemplaire du 2ème.
Et
là, surprise ! ! Sur le 1er VS, l'emploi du temps que
j'avais recopié
n'a
pas été touché, l'heure de 'laboratoir'
y est inscrite. MAIS, le
récapitulatif
des noms de classes et nombres d'heures a été
modifié
manuellement
d'une autre écriture que la mienne. Le nombre d'heures
original
de 6 heures en 6èmeB a été modifié
en 5 heures, et une classe a
été
rajoutée sous les autres, à savoir 3ème
d'Insertion, une heure. Cela
s'est
fait sans que je le sache, et il y a ma signature et la date
du 23
sept.99
qui peuvent laisser croire que cette modification s'est faite
avec
mon accord, et en début d'année (alors que j'ai
été informée un 8
novembre)
! ! !
J'ai
besoin de savoir légalemet et concrètement ce
que je peux faire
pour
non seulement recouvrer mon salaire entier pour le travail
que je
fais
de façon effective, et pour m'assurer de non représailles
aussi
bien
de mon administration d'état (Rectorat),que du directeur
lui-même.
Prendre
un avocat ?
J'ai
informé par téléphone le personnel de
l'Inspection Académique
-service
enseignement privé- que mes relations avec mon directeur
étaient
très tendues.
A
leur question : -'Avez vous fait une demande de mutation ?'
Ma réponse
:
'Oui.'
-'BIEN,
VOUS AVEZ BIEN FAIT. AVEZ-VOUS
CONTACTE
UN SYNDICAT ?' MA REPONSE : 'OUI'
-'Vous
avez donc frappé à toutes les bonnes
portes..'
Ma réponse : 'Oui, mais j'ai aussi contacté
des associations
de
défense contre le Harcèlement Moral'.
-
'Vous avez très bien fait !' (propos dits
rapidement,
à la sauvette, mais réconfortants).
Il
semblerait en effet que dans la petite ville-préfecture
bourgeoise et
bien
pensante où je travaille, ce chef d'établissement
soit tout de même
connu.
Maintenant,
j'ai besoin de conseils juridiques, car mon chef
d'établissement
peut me griller auprès des autres chefs d'établissement
de
cette ville, ou bien ces derniers ne voudront pas se 'mouiller'
et
déplaire
à un confrère, donc ne pas m'embaucher même
si je suis
prioritaire
(diplômes + ancienneté). Dans l'enseignement
catholique,
c'est
la loi du silence qui semble primer.
Le
syndicat peut très bien ne pas vouloir aussi me donner
un coup de
main,
puisque (et là aussi c'est une longue histoire), c'est
bien un de
leurs
membres qui a rapporté de façon directe ou indirecte
à mon chef
d'établissement
mes propos dénonçant en réunion syndicale
le
comportement
odieux de mon directeur à l'égard de certains
membres
enseignants
ou non enseignants. Ce syndicat peut se sentir mal à
l'aise
car
un peu coupable, et donc ne pas vouloir se mouiller non plus.
Que
me reste-t-il ? Vos conseils, votre aide, ou me retrouver
à
nouveau
coincée dans cet établissement avec ce chef
idiot et incompétent
qui
me confiera de plus en plus de classes 'mauvaises', de moins
en
moins
de responsablités, manipulant les uns et les autres
par des propos
insidieux
et mensongers, et ça continuera jusqu'à quand
? Jusqu'à ce que
je
craque définitivement ?
Bien
à vous chers amis, c'est d'aide concrète dont
j'ai besoin.
CAS
N°7
********
J'étais
pleine d'espoir lors de nos premiers courriers, vous aviez
l'air si sûr que plein de gens seraient d'accord pour
discuter avec moi!
C'est
malheureusement le désert en ce qui concerne les personnes
victimes de HM par un parent. Moi je crois que tout le monde
s'en fout à part MF Hirigoyen dont je ne remarque pas
que le livre ait été un tel catalyseur
(a-t-elle
un e-mail svp?). Mon cas est un ''textbook case'' comme on
dit aux US et j'aimerais témoigner mais je ne veux
pas déranger... C'est juste ma vie qui est détruite
après tout, de là à ''chacun sa m.''
il n'y a qu'un petit pas.
Moi
je crois que les seuls cas qui intéressent sont ceux
de HM au travail parce que là évidemment c'est
du sérieux, il s'agit de pognon, de ''gagner sa vie'',
etc. bien que les victimes et leurs bourreaux soient adultes
et protégés par la loi et que tout leur avenir
ne soit pas en jeu comme celui d'un mineur.
Et
bien moi je n'ai pas pu/su/été capable de gagner
assez d'argent en travaillant parce que les dommages irréversibles
avaient été subis bien avant que je sois en
âge d'essayer de vivre ma vie. Je suis une ratée,
une pauvre cloche, on me l'a bien fait comprendre et j'en
suis convaincue à 100%. En prime je suis et j'ai toujours
été très malheureuse et je n'ai jamais
fait de mal à personne mais c'est sûrement de
ma faute si je n'ai que le droit de faire semblant de vivre,
et jamais sans anti-dépresseurs.
Il
y a une catégorie d'êtres humains que tout un
chacun peut détruire à loisir sans courir aucun
risque: ses propres enfants. Malgré la charte des droits
de l'enfant par laquelle personne ne se sent concerné
et dont personne n'a rien à foutre non plus apparemment
d'ailleurs, à part ce qui concerne le toit, la bouffe,
l'inscription à l'école, avec lesquels on se
rassure sur sa qualité de parent. Quel monde affligeant!
Ah
si j'étais juge... pédiatre, assistante sociale,
bref quelqu'un qu'on
doive
écouter. Avec des ''si''... Peut-être si j'étais...
armée?
Connaîtriez-vous,
vous-même, une association qui vienne en aide aux victimes
d'un
manquement grave à l'éducation affective d'un
mineur? (de 0 à 18 ans il
y
a du boulot tout de même normalement, d'ailleurs dans
mon cas c'était
jusqu'à
21 mais je n'avais déjà plus de domicile depuis
3 ans). Avons-nous
des
droits? des recours? pouvons-nous être ne serait-ce
que reconnus? Et
surtout
peut-on se mobiliser pour sauver les victimes potentielles?
Mais
comment
se retrouver...
Ma
grand-mère maternelle m'a dit entre autres, un jour
qu'elle se plaignait à
moi
de mes parents (j'étais mineure bien sûr): ''Avec
les parents que tu as,
tu
as eu de la chance de ne pas t'être retrouvée
sur le trottoir!''. Quelle
adorable
créature! Tant de délicatesse me va droit au
coeur, je ne sais pas
et
vous?
Merci
de m'avoir lue, je ne vous écrirai plus c'est juré.
Une
handicapée invisible
**************************
Suite
des pages sur le HM