CHAPITRE 1:
1)
VOUS AVEZ DIT FONCTIONNEL?
" Dis,
papa ? A quoi ça sert un docteur ? - A soigner les malades,
bien sûr. Et puis laisse moi lire mon journal ". Bref dialogue
imaginaire, mais non invraisemblable, où la naïveté
et l'esprit scientifique ne sont peut-être pas là où
l'on pourrait s'y attendre.
La
médecine, seule activité qui confère à
ceux qui l'exerce, dans notre pays, l'appellation par le grade universitaire
de docteur, est-elle bien, comme le prétend le dictionnaire
petit Robert," une science qui a pour objet la conservation et le
rétablissement de la santé"? Vaste question, qui,
espèrons-le , va s'éclairer quelque peu par l'expérience
même de ceux qui connaissent la maladie dans leur chair, et
non au travers de savants traités.
Pour
une fois qu'ils ont la parole,écoutons-les.
1)
UN STREPTOCOQUE FORT CIVIL:
Il
a une drôle de tête, cet homme qui entre dans mon cabinet
médical, en cette fin juillet. Le visage osseux et franchement
dissymétrique surmonte un corps anguleux aux mouvements saccadés.
Le teint un peu pâle, ce qui se remarque en cette saison d'été
au bord de la mer, habillé d'un pull rouge et d'un pantalon
noir, il porte une petite trentaine. C'est un client inconnu . De
quoi s'agit-il? On peut craindre une histoire compliquée
et difficile. Par exemple une demande de médicaments par
un toxicomane.
Tout
cela va très vite, métier oblige. Dès qu'il
ouvre la bouche, le léger malaise initial du médecin
disparaît.
Il
faut, à ce sujet, pour les lecteurs qui n'auraient pas d'expérience
personnelle de la pratique médicale, insister sur le fait,
généralement tu, ou nié, que le praticien éprouve
en permanence des émotions, qui l'aident ou le gênent
dans son travail. Il ne peut être, malgré tous ses
efforts, l'observateur scientifique impavide qu'un certain mode
de formation souhaiterait qu'il demeure en toutes circonstances.
Le
modèle de praticien , prôné par la psychiatrie
classique, qui conseille fermement une attitude dite de neutralité
bienveillante, se révèle bien peu utilisable en médecine
générale. Etre neutre devant la souffrance des autres,
c'est déjà dur; mais quand, en plus de ce détachement
affectif,il faut manifester de la bienveillance, cela devient de
la haute voltige. Intéressant de se demander, aussi, en quoi
consisterait une neutralité malveillante. Paradoxe parmi
tant d'autres que nous retrouverons tout au long de cet exposé.
Pour
en revenir à notre sujet, nous ne le désignerons,
comme tous ceux qui nous occuperont par la suite, que par son prénom:
Michel. Par mesure supplémentaire de sécurité,
afin de ménager comme il se doit ,simplement, l'intimité
de chacun, ce qui, en termes pédants devient respecter le
secret professionnel ; ce renseignement même est volontairement
modifié, tout comme tous les détails d'état-civil
qui puissent permettre d'identifier ceux qui sont évoqués
ici. Le médecin y est contraint, fort justement, par la loi.
Un certain nombre de ceux, avec qui nous avons fait un bout de chemin
ensemble, peuvent parcourir ces pages. Eux-mêmes se reconnaîtront
peut-être, mais il est absolument nécessaire que personne
d'autre ne puisse les identifier .
La
voix de Michel, chaude, bien timbrée, mal accordée
à son physique heurté , explique alors, tranquillement,
les troubles qui l'aménent à consulter un médecin.
En passant, avez-vous remarqué qu'un consultant désigne,
à la fois, un praticien qui exerce, et une personne qui va
voir un médecin ?
Depuis
deux jours, il a quelques difficultés à avaler des
aliments solides. Il a eu le réflexe, excellent, de tous
ceux qui sentent que quelque chose ne va pas bien en eux, et a pris
sa température. Magie du chiffre, fascination pour les choses
quantifiables, ou nécessité d'une preuve vis à
vis d'un entourage volontiers dubitatif ? Michel ne se pose pas
toutes ces questions métaphysiques: il a 38°5. C'est
tout. Quelques frissons et des douleurs diffuses, peu intenses,
complètent sa description.
Mes
collègues médecins ne seront pas surpris qu'il ait
déjà porté le diagnostic d'angine, et soit
passé par une pharmacie qui lui a vendu un collutoire, des
pastilles à sucer et des comprimés contre la fièvre.
Tout à fait légalement, d'ailleurs, des produits sans
aucun danger, dits "produits conseils".
Ils
poussent la ressemblance avec les vrais médicaments, remboursables,
et eux-seuls, par la sécurité sociale, jusqu'à
porter une vignette fictive. Il serait mesquin d'insister en signalant
que la marge bénéficiaire de ces médications
inoffensives est très attractive, et complète largement
pour le pharmacien le coût de la prescription médicale
qui risque fort de suivre avant peu.
L'examen
clinique de Michel est rapide et simple. La simple inspection de
la gorge, avec un abaisse-langue de bois et une banale lampe électrique
de poche, montre une gorge rouge vif, avec deux amygdales très
gonflées, laissant sourdre quelques sécrétions
franchement purulentes. Détail peu ragoûtant , mais
qui souligne à quel point il est déconseillé
aux âmes sensibles de lire ces lignes en mangeant. Mais ,
soucieux de la qualité de votre digestion , votre cher médecin
vous a déjà prodigué un tel conseil . Dans
ce cas, tant pis pour vous , vous êtes surpris en flagrant
délit de désobéissance.
La
palpation du cou révèle un gonflement franc et douloureux
des ganglions lymphatiques, qui ont pour mission d'arrèter
les infections de la région. Le reste de l'examen, en particulier
l'auscultation cardiaque, ne montre aucune autre anomalie.
La
pression artérielle est tout à fait normale pour l'âge
de Michel. Au fait, pourquoi donc lui prendre sa tension? Là
encore, l'habitude est reine: il s'agit d'un geste quasiment sacré
du médecin. Que l'interrogatoire comme l'examen clinique
du malade soit succinct, pour ne pas dire franchement bâclé,
et quel médecin oserait jeter la première pierre dans
ce domaine, il est impossible de couper au rite de la séance
de tensiomètre. Pour le praticien, c'est très facile
techniquement, et les commentaires sont faits directement par le
malade ou son entourage, si l'on accepte de leur donner la parole.
Quel
auxiliaire précieux que ce geste quand, périodiquement,
pendant des années, on revoit les mêmes malades pour
renouvelle les médicaments de leur(s) affection(s) chronique(s).
Nous leur devons, d'ailleurs, de la reconnaissance , car c'est uniquement
grâce à leur fidélité sans faille que
nous pouvons, dans notre discipline, avec les tarifs qui nous sont
concédés, faire bouillir régulièrement
la marmite.
Ce
n'est d'ailleurs pas l'un des moindres paradoxes de l'organisation
actuelle de la médecine : mieux les patients se portent,
moins les praticiens gagnent leur vie. Il n'est donc pas réaliste
de vouloir guérir trop vite les malades, au lieu de les maintenir
le plus longuement possible dans une chronicité hautement
rentable pour toutes les industries de la santé.
Au
terme de cet examen, le diagnostic est évident: il s'agit
d'une amygdalite érythémato-pultacée, du type
le plus banal.
. Peut-être,
cependant, allons-nous encore un peu vite en besogne, car si cette
affection, en français, l'angine rouge, est d'une fréquence
extrême; bien rares sont les étudiants qui ont eu la
chance d'en observer un seul cas au cours de leurs longues années
d'études dans les services hospitaliers universitaires. On
n'y traite pas de cas aussi triviaux, voyons.
Cependant,
nos carabins savent parfaitement que cette maladie est causée
par un streptocoque bêta hémolitique du groupe B, cocci
Gram plus etc...., qui a une fâcheuse tendance à venir
faire des incursions du côté du coeur ( valves et tunique
muqueuse interne du muscle cardiaque), des articulations ou des
reins. Pour faire savant, on parle alors de valvulopathies, d'endocardite,
de rhumatisme articulaire aigu et de néphropathie post streptococcique.
En
toute logique médicale, donc, il faudrait que ce diagnostic
soit confirmé par le laboratoire d'analyses bactériologiques.
Mais Michel n'aura pas droit à un prélèvement
de gorge, car d'une part cette recherche est longue, et d'autre
part elle est peu fiable, quand on sait le formidable bouillonnement
microbien d'une bouche saine. Le vrai coupable sera-t-il bien démasqué
? Et puis, la médecine générale, c'est aussi
tout un ensemble de contingences très terre à terre.
Ce geste serait infaisable, car nous sommes samedi, et les laboratoires
ne travaillent pas.
Il
n'est pas trop difficile de prendre une telle attitude quand on
dispose d'un traitement aussi efficace que dans cette affection.
Michel se trouve vivement en possession d'une ordonnance d'un antibiotique
dérivé de la pénicilline. Dieu merci, son interrogatoire
révèle qu'il ne fait pas partie de cette cohorte de
gens, qui, soit refusent les-antibiotiques, parce que ça
fatigue, soient disent être "allergiques -aux-antibiotiques".
Cette
entité quasi magique, les-antibiotiques, polarise facilement
autant d'espoirs que de craintes injustifiés, dans l'esprit
du public, et nous devons faire avec. Michel, lui, n'est pas trop
curieux, et, en apparence, accepte bien la durée du traitement
prescrit, comme sa nature.
Nous
en avons presque fini avec Michel. A un petit détail près.
Va-t-il
demander un arrêt de travail, ce qui n'étonnerait guère
car il travaille dans une grande entreprise nationalisée,
et arrive à la fin de ses congés payés; où
la tentation d'une petite rallonge peut se faire sentir ? Et bien
non, même pas. Il est vraiment très bien, Michel. Il
veut reprendre son métier dès lundi.
La
prescription d'arrêt de travail n'est pas aisée pour
le généraliste. Elle constitue pour lui un pouvoir
important: c'est la seule circonstance de la vie où il soit
parfaitement admis que l'on puisse gagner de l'argent sans travailler.
Mais, paradoxe encore, le prescripteur est sous la dépendance
financière totale du demandeur. Refuser d'établir
le certificat rituel, c'est à coup sûr perdre un client,
qui, sans difficulté, trouvera un peu plus loin, un stylo
plus complaisant. Quant aux règles, jamais dites ni écrites,
qui peuvent en guider l'usage quantitatif, même au bout de
vingt ans de pratique, elles restent toujours aussi arbitraires.
Combien pour une grippe, pour une sciatique, pire encore pour un
trouble dit psychosomatique ? Le médecin est toujours très
gêné pour répondre.
Nous
en avons maintenant bien fini avec Michel, qui quitte le cabinet
après m'avoir remis le chèque traditionnel. C'est
un adieu, car il ne le reviendra jamais. Cette intervention médicale
dans son existence, Dieu merci pour lui, est restée fort
ponctuelle, en somme très comparable à celle d'un
quelconque dépanneur de machine.
Ce
n'est pas le cas le plus fréquent en médecine générale,
où la proximité du lieu de vie fait que toute consultation,
quelque soit sa banalité apparente initiale, peut être
l'amorce d'une très longue histoire. Nous aurons largement
l'occasion de revenir sur cette notion de temps dans la pratique.
Il
s'agit là d'une caricature de l'acte médical du généraliste,
ne manqueront pas d'objecter les collègues praticiens. C'est
évident, et c'est même pour son manque total d'intérêt
qu'a été sélectionné ce cas d'une simplicité
extrême, afin de permettre à ceux qui ne vivent pas
ce métier de pouvoir s'y initier quelque peu.
Ce
type de fonctionnement médical est tout à fait conforme
à l'apprentissage traditionnel que nous avons eu. Le rôle
majeur, pour ne pas dire unique, du médecin est de soigner
les maladies, nous a-t-on dit. Pour ce faire il doit établir
un diagnostic du mal en cause, en suivant une méthode bien
codifiée par des générations de brillants cliniciens,
appliquant avec profit le raisonnement anatomo-clinique mis au point
au 19ème siècle.
Dans
le cas de Michel, l'interrogatoire, centré sur les symptômes
qu'il éprouve, est suivi de l'examen clinique, qui fait appel
classiquement à l'inspection ( on regarde la gorge), la palpation
( on palpe le cou à la recherche de ganglions), la percussion
(on frappe la cage thoracique avec ses doigts pour vérifier
que cela sonne bien le creux) et l'auscultation ( on écoute
les bruits intérieurs avec un stéthoscope, merci M.
Laennec).
Ce
premier stade permet ici de déterminer l'organe en cause,
dont la panne est due, on le sait au fameux streptocoque. C'est
lui le responsable de la maladie, et il suffit de l'occire pour
que tout rentre dans l'ordre. Grâce à vous, Sir Flemming.
Votre pénicilline fait merveille; même si un certain
René Dubos, qui a travaillé sur ce sujet un peu avant
vous,et mériterait peut-être autant que vous la paternité
de l'invention des antibiotiques, nous a mis en garde. Il ne suffit
pas d'un microbe pour créer une maladie, il faut que le micro-organisme
trouve un environnement favorable pour se développer, ce
qu'Hippocrate avait génialement pressenti avec la notion
de terrain. Des cliniciens remarquables du début du siècle,
comme Charles Nicolle, ont observé, eux-aussi, que la présence
d'un germe au sein d'une communauté humaine ne suffit pas
pour déclencher, automatiquement, une épidémie.
Au
cours des années 50, une très grave épidémie
de poliomyélite a touché l'Europe occidentale, et
surtout les U.S.A.. Seuls des sujets jeunes ont été
atteints, et ont parfois gardé de graves séquelles,
par atrophie musculaire définitive des membres, quand ils
ont pu survivre aux formes les plus graves, atteignant les muscles
respiratoires. Drame humain effroyable, qui a amené rapidement
à une vaccination préventive .
L'agent
causal est connu depuis longtemps: il s'agit d'un virus, ou plutôt
d'une famille de virus, qui vivent en permanence dans la nature,
en particulier dans l'eau douce. Nous en ingérons donc tous,
ce qui explique que les sujets de plus de trente ans aient été
épargnés par cette épidémie.
Pourquoi
s'est-elle déclarée brutalement, et s'est-elle arrêtée
aussi mystérieusement, personne ne peut le dire. Il est peu
probable que la vaccination légale obligatoire de tous les
petits français ait changé quoi que ce soit à
cette évolution. N'importe quel médecin de famille
sait à quel point il existe des résistances, et surtout
des négligences multiples, en matière de protection
vaccinale, qui sont loin de permettre d'atteindre le seuil d'efficacité
de 80 pour 100 fixé par les hygiénistes. Tout ne se
passe donc pas aussi simplement que l'on pourrait le penser avec
une équation simpliste du genre: 1 microbe + 1 organe = 1
maladie.
La
méthode de recherche de la cause des maladies a considérablement
évolué depuis qu' a été abandonnée,
il y a un peu plus d'un siècle, la conception hippocratique
des humeurs. Hippocrate, et ses multiples successeurs, pensaient
que le fonctionnement harmonieux de l'homme était sous la
dépendance directe d'un équilibre entre quatre fluides
constitutifs. Il les appelaient les humeurs. Le sang, la bile et
la lymphe, substances bien étudiées par nos modernes
savants, avec une optique totalement différente, devaient
s'équilibrer avec le phlegme. Liquide mystérieux,
qui n'a guère laissé d'autre trace que dans notre
langage avec l'adjectif flegmatique; et ne correspond à aucune
structure anatomique ou physiologique connue. Les médecins
de Molière, formés par l'étude et la discussion,
en latin, des textes hippocratiques, la fameuse scolastique, bien
décrite par le romancier Robert Merle, considèrent
que toute maladie est due à un déséquilibre
des humeurs. Saigner et donner le clystère, gestes raillés
par Poquelin, sont la réponse "scientifique" à ce
mode de pensée: on affaiblit le sang, jugé trop fort,
ou on éclaircit une bile trop épaisse. Le langage
populaire de la médecine que nous entendons tous les jours
continue à véhiculer ce type de pensée: " Docteur,
c'est la circulation, le sang est plus fort que les nerfs", ou,
en plus branché: " Ma voisine m'a dit, en regardant mon analyse,
que les globules blancs maniaient les globules rouges". Ne rions
pas trop vite de ce mélange naïf des genres, avant d'être
bien certains que nous y échappons nous-mêmes, en particulier
quand nous sommes malades. La clientèle habituelle des guérisseurs,prédicteurs
d'avenir et autres mages de notre époque n'est pas constituée
que par des gens d'un faible niveau d'instruction, loin s'en faut.
De brillants ingénieurs, distingués membres du corps
enseignant et respectables représentants des professions
libérales, dont bon nombre de médecins, ne sont pas
les derniers à y avoir, discrètement, recours.
La
méthode anatomo-clinique a permis des progrès énormes
de la médecine en braquant le projecteur, non plus sur des
causes hypothétiques, mais sur les conséquences observables
des maladies. La recherche de l'atteinte de l'organe malade est
devenue prioritaire. Une péritonite est ainsi reconnue comme
une infection du péritoine, dont on peut vérifier
la réalité en ouvrant le ventre du malade, après
son décès, malheureusement certain, au siècle
dernier.
L'attention
des médecins s'est déplacée de l'homme malade
de ses humeurs, vers les organes touchés par la maladie.
Les formidables acquisitions scientifiques des dernières
décennies, que chacun connait, n'ont fait qu'amplifier ce
mouvement. De la fonction et de l'organe, on est passé aux
métabolismes et aux tissus, puis aux cellules et microrganismes;
enfin par le biais de l'ultra microscopie aux molécules.
Ce voyage à sens unique vers l'infiniment petit, de plus
en plus complexe et difficile d'accès, est parfaitement conforme
à la démarche de la méthode cartésienne.
Sa fécondité,sans précédent dans l'histoire,
ne saurait être remise en cause, et nous bénéficions
tous, sans même y réfléchir, de ses multiples
retombées pratiques. Le temps n'est pas bien loin encore
où la survenue d'une septicémie, d'une méningite
purulente ou d'une broncho-pneumonie constituait une menace vitale
extrême, pour ne pas envisager les possibilités actuelles
inouïes de réanimation, d'anesthésie ou de chirurgie
de multiples affections congénitales ou acquises.
Cependant,
la compréhension même de la notion de maladie est restée
curieusement en retrait, par rapport aux travaux incessants des
"médecins ingénieurs" , selon la formulation de l'historien
de la médecine Lichtenthaeler. Quand on a la curiosité
d'ouvrir un traité de médecine du début du
siècle, on est frappé de constater que les auteurs
retrouvent toujours deux causes à tous nos maux: la tuberculose
et la syphilis. Tubard ou vérolé, point de salut entre
ces deux mots et ces deux maux . Mais cette vision, un brin simpliste
actuellement, a au moins le mérite de fournir une synthèse,
même fausse, de l'ensemble de la pathologie. Depuis, plus
personne n'a osé se lancer dans une telle tentative de synthèse.
La recherche médicale, pour avoir droit à l'étiquette
officielle, et aux subsides qui s'y attachent, est obligée
de faire dans le scientifique et le sérieux en ne s'attaquant
qu'à des objets très précis. Plus c'est petit,
plus c'est savant, telle est la règle implicite actuelle.
___________________Suite
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