Avertissement aux lecteurs: le premier chapitre
de cette LEM (retrouvons la confiance) est consacré
aux risques bien réels d'une mutation du virus
A(H5N1) de la grippe aviaire, qui le rendrait transmissible
d'homme à homme, ce qui engendrerait une pandémie
aux conséquences désastreuses pour l'humanité.
Âmes sensibles s'abstenir et passer au second
chapitre (restaurons la conscience).
Source: <<Pandémie, la grande menace>>
des Professeurs Jean-Philippe Derenne & François
Bricaire, chez Fayard.
<<Le 2 septembre 2005, l'OMS a publié un
document intitulé: Comment faire face à
la menace d'une pandémie de grippe aviaire. Mesures
stratégiques recommandées.
Ce document se fonde sur le constat suivant:
1- Le risque de pandémie est grand
2- Le risque va persister
3- L'évolution de la menace n'est pas prévisible
4- Le système d'alerte précoce est faible
5- Une intervention préventive est possible mais
n'a jamais été tentée
6- La réduction de la morbidité et de
la mortalité au cours d'une pandémie sera
freinée par le manque de vaccins et d'antiviraux
(manque de vaccins par pénurie d'oeufs embryonnés
de poules, ces dernières ayant été
exterminées, NDLA).[...]>>.
Retenons de tout cela que le risque de mutation du virus
A(H5N1) et de transmission interhumaine de la grippe
aviaire est bien réel et pris très au
sérieux par les plus hautes instances sanitaires
internationales. Qu'il appartient maintenant aux politiques
de mettre en place dès aujourd'hui de multiples
mesures pour faire face aux conséquences sanitaires
et socio-économiques d'une telle pandémie.
"Gouverner, c'est prévoir". Hâtons-nous
de prévoir, demain il sera trop tard. Bien sûr
il faut fabriquer plus de vaccins et d'antiviraux (Tamiflu).
Mais il faut aussi se préparer à une catastrophe
socio-économique gravissime. En premier lieu,
les soignants, les pompiers, les policiers seront les
premières victimes. Les transports en commun
seront paralysés, d'où des embouteillages
monstres qui entraveront l'intervention des équipes
de secours. L'approvisionnement des lieux de distributions
de denrées alimentaires sera perturbé.
Les écoles et crèches seront fermées,
et les parents travailleurs devront garder chez eux
leurs enfants, donc ne pas travailler. Naturellement,
les services hospitaliers, les cliniques, les cabinets
de médecins libéraux seront très
vite saturés.
On ne sait quand la pandémie se manifestera,
ni dans quel continent. On sait seulement avec une quasi
certitude que cela se produira. Avis à nos gouvernants.
La pandémie de grippe espagnole de 1918/1919
a fait, dans le monde, selon les évaluations,
entre 20 et 50 millions de morts, soit bien plus que
la première guerre mondiale. Qu'on s'en souvienne.
Source: <<L'enfer de la médecine... est
pavé de bonnes intentions>>, du Dr. Patrick
Lemoine, chez Robert Laffont.
L'auteur nous entraîne dans une vision très
caustique et humoristique de ce qu'a été
la médecine des temps anciens, de ce qu'elle
est aujourd'hui et de ce qu'elle risque d'être
demain. Dogmatique, autoritaire, narcissique et insuffisante.
Non, le mandarinat n'est pas mort en France après
mai 1968. Les médecins, dans leur grande majorité,
continuent de dire à leurs patients: <<Faites-moi
confiance, je m'y connais.>> Et d'écrire
à propos du même patient à un grand
professeur d'Université en commençant
sa lettre par:<<Monsieur et très cher Maître>>
et de terminer par la sacro-sainte formule:<<Veuillez
agréer, Monsieur et cher Maître, l'expression
de ma très respectueuse considération>>.
Et de citer Voltaire: <<La médecine consiste
à mettre des drogues qu'on ne connaît pas
dans des corps qu'on connaît encore moins>>.
[...] Politique médicale: <<Les rapports
des médecins et des hommes politiques ont toujours
été des plus compliqués. Toute
paranoïa mise à part, j'ai souvent le sentiment
qu'une sorte de plan, de complot machiavélique
vise à museler, mettre à genoux une profession
détestée des gouvernants.>> [...]
Tentons
de faire une synthèse de ces deux ouvrages, quant
à la qualité de notre chère médecine,
dans ses maux et dans ses mots. Le fil conducteur en
est cette réflexion du Dr.Patrick Lemoine sur
l'éternel conflit médecins/gouvernants.
Devant la menace bien réelle de pandémie
de grippe aviaire, devant la dégradation patente
des conditions d'exercice de nos confrères libéraux
et hospitaliers, la seule solution passe par une excellente
collaboration entre les deux protagonistes. Elle devrait
être, pour être efficace, à l'échelle
planétaire, mais cela constitue à l'évidence
une énorme utopie. Alors, au mieux européenne,
sinon hexagonale? C'est notre dernier espoir de sauver
d'une mort certaine 1/10ème de notre population.
Il existe des Docteurs "Tant pis" et des Docteurs
"Tant mieux". In medio stat virtus. Pour la
rédaction de cette LEM, je me suis efforcé
d'être entre ces deux genres en évitant
les pièges de la politique de l'autruche et de
la démagogie. Tout ce que j'ai écrit est
vérifiable. Bien à vous.
NDLR : Comme l'Internet est le moyen idéal
pour le faire, il ne faut vraiment pas s'en priver,
ami lecteur. Si ce texte vous touche, vous plait, vous
déplait ou vous semble mériter telle ou
telle réponse, d'un simple clic sur la photo
de l'auteur et un courrier électronique de votre
part lui parviendra. FMM, webmestre.
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