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Au théâtre, atteindre la cinq-centième représentation d’une pièce est l’occasion d’une fête mémorable. Et bien, nous voici nous aussi devant le cinq-centième numéro de notre Lettre d’Expression Médicale. Un demi millier de publications hebdomadaires, cela fait près de dix ans d’existence. Voilà qui vaut bien quelques minutes de réflexion sur ce très particulier hebdomadaire francophone de santé.
Avons-nous contribué , tout au long de ces années, à retrouver la confiance, tant du côté des patients et utilisateurs de la médecine, que du côté des professionnels des soins de santé, et de ceux qui ont pour mission d’en assurer l’organisation et l’administration ? Il est bien difficile de le dire en vérité. Certes, on entend beaucoup parler de confiance dans les discours, y compris dans les campagnes électorales, mais ... est-ce pour autant que nous la retrouvons ? L’épuisement professionnel des médecins , ou burn-out , tant en ville que dans les hôpitaux, qui ne semble pas en recul n’incite guère à l’optimisme. La désaffection majeure des jeunes médecins pour la médecine générale en France n’a-t-elle rien à voir avec cette crise durable de confiance en un avenir vivable des médecins généralistes ?
En vérité, nous aurions été ravis que d’autres que nous, beaucoup d’autres, cherchent à restaurer la conscience qui est si malade dans le monde de la santé. Or, Exmed, le site dont cette LEM est le fer de lance, reste, on nous l’a écrit plusieurs fois, unique dans son genre sur la Toile. La conscience aigue que les soins de santé, tant curatifs que préventifs, sont beaucoup plus que le champ d’application aveugle de la seule technoscience, selon la formule d’Odile Marcel, nous n’avons pas cessé de l’illustrer avec toutes nos lettres.
De nombreux auteurs ont contribué, chacun à leur façon, à nous faire comprendre que le seul centre de tout, c’est l’humain. Permettez-moi, sans les citer tous afin de n’en oublier aucun, de les remercier d’avoir bien voulu nous faire cadeau à tous du fruit de leur travail d’expression. Sans eux tous, jamais ce site n’aurait pu assurer une telle variété dans les sujets abordés et dans... les façons bien personnelles de les traiter.
Avons-nous enfin aidé à renforcer la compétence, là encore - nous y tenons - autant celle des citoyens utilisateurs des soins de santé que celle des professionnels ? Le fait sociologique qu’en France on n’ose pas répondre sur Internet aux propos qu’on peut y lire , sauf sous le coup de l’indignation, ne nous aide guère à apporter une réponse à cette interrogation. Mais, en vérité, peu importe : aucun impératif ni économique ni honorifique ne pèse sur nos épaules. La LEM n’est qu’un vecteur d’expression écrite. Grâce à Internet, nos écrits restent. Les 500 LEM actuelles demeurent sans limitation de temps à la disposition de tous les Internautes. Elles témoignent de dix ans d’évolution du monde de la santé et de la médecine, elles osent mettre le doigt sur des continents noirs de nos pratiques. Nous avons la fierté d’avoir constitué une exceptionnelle base de données.
Que des chercheurs s’en emparent : ils y trouveront des documents de qualité, et tous originaux, donc uniques . Que, le jour où l’on aura enfin compris que la médecine générale doit faire l’objet d’une formation centrée d'abord sur sa dimension humaine, le gros manuel que constituent déjà les 500 LEM parues, devienne une mine d'inspiration pour les étudiants et pour leurs professeurs.
Là, et seulement là, nous saurons avec certitude que nous n’avons pas accumulé en vain tant d’heures de travail bénévole, tant de talent divers .
Alors, rendez-vous la semaine prochaine avec la LEM 501 ?
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