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La Lettre d'Expression Médicale
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 N° 540
 
 
 
    17 mars 2008
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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C'est l'opinion qui fait les médias

Photo de l'auteur Docteur Gabriel Nahmani lui écrire

La mort de l'information est le titre choc d'un ouvrage du journaliste Albert du Roy, paru aux Éditions Stock.
" Il démontre avec simplicité et clarté comment le processus de l'information se heurte à des obstacles techniques, financiers, politiques, commerciaux, ainsi qu'aux connivences, compromissions et impératifs pervers de la concurrence, sans oublier les dangers du monopole, la manipulation des images et, surtout, ce que représente le lecteur-auditeur-téléspectateur"  commente Maurice Hodara, dans le dernier numéro du Bulletin de l'Ordre des Médecins.

retrouver la confiance

Albert du Roy déclare: " On dit couramment que les médias font l'opinion. C'est faux, c'est même le contraire: c'est l'opinion qui fait les médias. Ceux-ci modulent leur contenu afin de plaire, de séduire, d'attirer…"
Qu'en est-il pour le couple patient médecin du rôle salutaire ou pernicieux de l'information ?

restaurer la conscience

Patient -lecteur informatisé ou auditeur ? Les exemples abondent d'informations fantaisistes et,  souvent mensongères, sur le poids excessif, la prostate, les troubles érectiles, l'insomnie, le mal de vivre, les rhumatismes…
Pour que le patient soit bien informé, il lui faut avoir:
- un médecin pédagogue efficace, lui-même bien informé, bavard, patient face au sujet souvent rétif aux explications données,
- d'abord, un réel besoin de vouloir se prendre en charge et de ne pas tout attendre du médecin-soignant-sauveur, pour cela avoir une bonne dose d'esprit critique, chercher à connaître, même imparfaitement, les raisons de la maladie, ses conséquences et son pronostic, savoir appréhender les avenirs possibles, partager avec le médecin son affection en quelque sorte, en admettant que, en toute logique, ce dernier en sait plus que les revues aux articles à la maladie consacrés ! Les revues habituelles, les émissions de tv ou de radio sont malheureusement ( ou heureusement) souvent les seules sources d'information dont dispose le patient quand son médecin…n'est pas prolixe et trop évasif.
Médecin ? Quelle est sa source principale d'information? Les revues médicales en premier lieu, les visiteurs médicaux prônant leurs produits, la télévision médicale, les soirées dites médicales mais qui sont souvent l'occasion de se retrouver en bonne (ou mauvaise) compagnie, ô combien confraternelle et dînatoires avant tout.
La publicité reçue, le médecin n'a que très peu de moyens de vérifier ou connaître les véritables effets secondaires nocifs des drogues présentées, puis prescrites: l'AMM ( autorisation de mise sur le marché ) ayant été délivrée, il est assuré de l'intérêt du produit, de sa pseudo-tolérance. Pendant longtemps, les effets graves ont été systématiquement tus avec l'aval de l'AFSSAPS ( agence française pour la sécurité sanitaire des aliments et produits de santé) et c'est depuis peu que, bien après que des attaques aient été menées outre-Atlantique contre de gros trusts pharmaceutiques, l'on commence à faire marche arrière en France. Nombre de sites critiques et de blogs de victimes vraies de certaines thérapeutiques très prescrites fleurissent désormais nombreux chez nous.
Les obstacles techniques, financiers, commerciaux, les connivences et autres compromissions, ont tous conduit à une information restreinte, n'avançant que les effets positifs ( et onéreux pour la société) et minimisant les effets délétères: le médecin peut-il être tenu pour responsable s'il les ignore dès le départ ou si les instances gouvernementales, en principe bien informées, ne diffusent pas les connaissances en question?

renforcer la compétence

Le médecin DOIT, par des moyens divers, s' INFORMER objectivement, se méfier des innombrables pseudo-nouveautés qu'on lui fait miroiter, il DOIT savoir expliquer au patient sa maladie, en ayant conscience quand même que celui qui connaît le mieux une maladie chronique - les troubles supportés, les souffrances subies, les angoisses, les attentes…- c'est le malade dans sa solitude secrète, et que lui médecin, ne la connaît en quelque sorte que de l'extérieur, de l'autre côté du miroir.
Méfiance de rigueur donc, face à toutes les sources d'informations, quelles qu'elles soient, politique, financière, scientifique, médicale, people, chacun de nous risque vite d'être grugé en acceptant tout trop aisément. C'est ainsi que les médias agissent, sachant notre soif de savoir, d'apprendre, surtout ce qui est scabreux ( et parfaitement inutile ou secondaire ou sans importance), aux médecins d'être vigilants, aux patients de l'être aussi et d'être critiques, de vouloir savoir et comprendre. La tâche paraît difficile pour chacun : médecin pressé, surchargé d'obligations diverses, d'allées et venues, patient ayant été depuis longtemps anesthésié par la facilité qui consiste à recevoir des flopées d'informations prédigérées… et avalées sans discernement.

 


Pour ceux qui ne connaissent pas encore notre Charte d’Hippocrate.

Lien : http://www.exmed.org/archives08/circu532.html




Os court :<< J'ai la rate
Qui s'dilate
J'ai le foie
Qu'est pas droit
J'ai le ventre
Qui se rentre
J'ai l'pylore
Qui s'colore ...>>

Géo Koger, musique de Vincent Scotto, chanté par Gaston Evrard 1932


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