Comment devrait se conduire le généraliste ?
Fréquence M TV du 18 septembre 2010 propose une réponse à cette question, avec l'aide d'un syndicat médical.
<< Génération Généralistes, le portrait d'un métier par XXX >> : ce film, produit par XXX vous l'avez compris, est le miroir tendu à quelques médecins dans leur exercice quotidien.
Il montre les aspects techniques, mais aussi la prise en compte de l'humain, la continuité dans la prise en charge, l'indispensable exercice de synthèse auquel doit se livrer le généraliste.
Et l'indispensable photo de couverture, choisie pour alerter, intéresser et émouvoir, en un mot jouer sur la corde sensible, de me/te/nous montrer soutenant un charmant bébé, tel que (certains seulement ?) nous fûmes au même âge.
Si, de plus en plus, maints organismes ou sites ( dont le moindre n'est pas Exmed !) pointent d'un index scrutateur le rôle du MG ( généraliste), ne serait-ce pas qu'il y a en quelque sorte << anguille sous roche >>, que tout ne va pas aussi bien que nous serions en droit de le souhaiter ?
Les décrets concernant le développement professionnel continu (DPC) prévu par la loi HPST ( Hôpital, patients, santé et territoire ) - si contestée par la profession - nous informent nettement : << la formation est une obligation déontologique qui répond à une mutation profonde des conditions de l'exercice professionnel face à la prodigieuse accélération des connaissances médicales; c'est pourquoi les médecins devront participer à un programme annuel ou pluriannuel de développement professionnel continu regroupant en une seule démarche l'acquisition des connaissances et l'analyse des pratiques >>.
Le professeur Devulder ( de Lille) très lucide et quelque peu moqueur, espère, dans Tout Prévoir du mois de septembre, << que les ardeurs franchouillardes à vouloir tout administrer et à définir tous les objectifs avec une minutie rigoureuse et rigoriste n'entraîneront pas une phénoménale pagaille de pseudo-gestion transverso-verticale pluri et multi-étagée fédérant les infédérables et contraignant les incontraignables >>.
Ainsi, l'État, et nos syndicats, se préoccupent de la santé professionnelle du MG ? Comme si nous étions incapables de nous imposer à nous-même cette obligation morale.
Notre Charte d'Hippocrate (reformulant le Code de Déontologie qui fait partie du Code de la Santé depuis des années) dit simplement en laissant à chacun le choix de ses actes : << 16°) J'entretiendrai et perfectionnerai sans relâche mes compétences tout au long de ma vie . >>
Bonne nouvelle que cet intérêt des instances pour la qualité de la médecine, mais, restons lucides, c'est à relativiser en décryptant les motivations de ceux qui ont inspiré ces décrets.
Il y a des raisons vraisemblablement intéressées, qui peuvent être d'apprendre davantage pour mieux sérier les choix budgétaires à faire et donc les dépenses de l'assurance maladie à venir. Logique purement comptable.
Les syndicats souhaitent rappeler la noblesse de l'acte médical dans tous ses aspects. Et là, me semble-t-il, il aurait été bon de placer en premier la prise en compte de l'humain, bien avant la technicité, cette dernière pouvant souvent être desséchante sans la chaleur, l'intérêt marqué, le dialogue profond, la compréhension des problèmes relatés.
Un exemple concret pour terminer ? Il y a quelques jours, lors d'une Permanence de Santé au Samu meusien, une maman téléphone pour son bambin de 12 mois vu la veille par le médecin traitant pour de supposées douleurs abdominales avec fièvre modérée. Le médecin a parlé de << coliques >> et prescrit une poudre xxx. Le matin, elle découvre, lors d'un change, que les bourses du bébé sont gonflées, rouges et douloureuses !
Hier, le médecin a palpé vaguement l'abdomen… sans retirer les couches !
Peut-être alors doit-on accepter, sans barguigner, les décrets du DPC et les rappels (élémentaires, mes chers exmédiens ) du syndicat professionnel: utopie là encore ?
Et ne serait-on pas en droit de réclamer, en toute justice, la même << perfection >> de pensée et de conduite aux différents princes qui prétendent nous diriger ?
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