Au pied du mur
Mûrement pesé

25 juillet 2011
Jacques Grieu lui écrire

Le mur est diviseur, c'est là sa vraie nature.
Qu'il soit de forteresse, de prison, de clôture,
Si l'homme l'a mis là, c'est pour mieux séparer ;
Le mur qui réunit, il reste à inventer.
Qu'on soit intra-muros ou bien loin, hors les murs,
Il est liberticide , et c'est une coupure.

Pourtant, les murs fascinent, surtout quand ils sont grands.
Murailles ou bien remparts, on aime ces géants.
A Carcassonne, à Vannes, Avila, Jéricho,
Ou bien à Avignon, à Provins, à Lago,
On médite à leurs pieds sur les frayeurs humaines,
Leurs fantasmes ou leurs fois qui coûtèrent tant de peines.

De tous les murs, les pires sont ceux dont on s'entoure
Attention aux diktats, aux modes et aux discours !
Principes et interdits m'ont souvent joué des tours,
Qu'à quatre vingt un ans je maudis nuit et jour.
Comme le mur du son, ils font forte impression,
Mais vite se dégonflent malgré leurs prétentions.

Suis-je mûr pour l'asile, à mettre chez les fous ?
Les murs, toujours m'obsèdent, j'en vois un peu partout.
Déjà, dans ma jeunesse, enfermé en pension,
J'aimais faire le mur à la barbe du pion.
Est-ce entre quatre murs que j'ai pris cette peur ?
Cet ombrage mural m'a assombri l'humeur.

Les murs je les vois tous, mais aussi les entends :
Tous ces murs qui s'alignent en un voile déprimant,
Occupent les radios, la télé et la presse,
Jusqu'aux « murs » de facebook qui point ne m'intéressent.
Mais le mur de Berlin qui fut mur de la honte,
Comme en Cisjordanie, mon moral les affronte !

Et ces murs invisibles qui se maçonnent partout !
Au Mexique, en Corée, à Schengen, bout à bout,
De loin dépasseraient la muraille de Chine !
Les peuples s'y déchirent en luttes intestines,
Comme si l'humanité face aux murs des idées,
Ne savait accorder pouvoir et liberté.

Le mur de l'impossible tombera-t-il un jour,
Quand, plaqués dos au mur, les gens crient au secours ?
Murs d'incompréhension ou bien murs du silence,
Les peuples sont en butte aux murs d'incompétence.
Le mur indestructible séparant pauvre et riche
Est sans doute éternel quoi qu'on dise ou affiche.

C'est bien quand il est mûr, qu'on peut couper le blé ?
Eh bien, c'est même effet pour toute vérité !
Rien ne sert de taper sa tête contre un mur.
A force d'y penser, on ne sait plus l'amure
Où l'on avait choisi d'engager sa mâture !
Mais « qui ne cueille des verts ne mange pas de mûrs. »

Ces obsessions me minent, me mettent au pied du mur.
Quand on parle à un mur, rester muet est plus sûr…
Les murs ont des oreilles, évitons les fracas,
S'en tenir aux murmures  … et surtout pas d'éclats.
On se heurte à des murs, alors on tourne en rond.
« On construit trop de murs et pas assez de ponts »

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Os court : « Les murs ont des oreilles. Vos oreilles ont des murs.»
Anonyme, mai 68
Cette lettre illustre notre Charte d'Hippocrate.
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