Trop fort ce que me disent et télé, et radio !
Ne suis plus assez fort pour ouvrir les journaux.
Les nouvelles entendues me font froid dans le dos
Bien fortiche est celui qui s'informe des maux.
Moulin ne va pas fort, quand trop le meunier dort, 
Agitant ses longs bras comme en un sémaphore.
De grande place forte, on devient pays mou,
Où même le mot « fort » se change en mot tabou.

Force est de constater que certains sont très forts,
Pour, en grands masochistes, adorer l'inconfort.
C'est au fort de l'été, suant fort et groggy,
Qu'ils font les esprits forts discourant à l'envi.
Jouer aux forts des Halles est un effort certain :
Serrer fort le pressoir ne fait pas meilleur vin.
Retranché dans son fort on aime le confort,
Mais ne pas se moquer de celui qui phosphore …

La raison du plus fort est celle du vainqueur,
Mais si fort que l'on soit, il y a un meilleur…
Ceux qui crient le plus fort auraient toujours raison ?
Mais moins ils ont d'idées plus forte est leur chanson !
Plus la mouche est petite et plus fort elle pique ;
Plus on est fort en thème et plus tout se complique.
Ceux qui crient le plus fort contre les coffres forts,
N'ont en for intérieur pas le moindre trésor ...

C'est le plus vieux des poêles qui chauffe le plus fort ;
Et moi, je me fais fort de le dire aux juniors …
Quand le toit est percé, la pluie tombe plus fort,
Quand bien même on s'oppose à toute métaphore.
C'est chez les étrangers que l'épice est un tic,
Nous dit le xénophobe à qui la langue pique.
Alors aux âmes fortes, on peut dire tout net :
La France a tout perdu ; tout, tout, mais for la dette.