Le mystère du feu dont parlent les grimoires,
Ce «Cinquième Élément » fit long feu, dans l'histoire ;
Il faut un combustible, et puis un comburant,
Pour que ça prenne feu comme un vieux feu de camp.
C'est une oxydation, mais qui pète le feu,
Qu'on dit exothermique dès qu'elle chauffe un peu.
La science nous éclaire en ce feu d'artifice
Aux savants contre-feux qu'à feu doux elle tisse.

Feu mon ami Henri, trop souvent s'enflammait
Et comme un feu de paille à l'erreur s'exposait.
Boute feu, il fonçait, faisant feu de tout bois
Et son cœur a pris feu pour dix femmes à la fois.
Qui souffle sur le feu prend les fumées dans l'œil
Et ce pauvre Henri était toujours en deuil.
Dès qu'on dit « feu Untel » c'est qu'Untel est éteint ;
Je pleure mon ami, feu follet mal étreint.

Je vais au cimetière et n'y vois que des feux
Constatant, fort amer que, pris entre deux feux,
Jeter ses cendres à l'eau est « mettre feu au lac ».
La fumée des chagrins n'est pas aphrodisiaque …
Après le pot-au-feu, au coin du feu, le soir
Si aucun feu ne brûle, on ne broie que du noir.
Il faudrait réagir et, feu des quatre fers,
Allumer, pas trop tard, un feu sûr pour l'hiver …

Un petit feu qui chauffe est mieux qu'un grand qui brûle !
Faisons feu de tout bois et restons sans calculs …
On sait qu'un feu violent fait mauvaise cuisine,
Et que le feu sacré est fausse médecine.
Qui veut faire grand feu commence à petits brins,
Et met un pare-feu pour n'aller pas trop loin.
Mais un feu mal éteint est vite rallumé
Et l'on ne fait pas feu sur ce qu'on a aimé.

« Qui attise le feu périra dans les braises »,
Pleurait un polémiste en grillant ses merguez.
Feux roulants, feux de paille et aussi feu de Dieu !
Des feux, on en a cent, j'en mets ma main au feu.
Feu Henri, feu machin … Ce n'est pas … feux de joie.
Les vers sont à la vie ce qu'est le feu au bois …
« L'inacceptable feu de coupables aveux » …
… Nous a dit le poète : il faut cesser le feu !